Mois : juillet 2017

Parutions : nouveautés du 15 juillet 2017

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas. hanc provinciae inposito nomine rectoreque adtributo obtemperare legibus nostris Traianus conpulit imperator incolarum tumore saepe contunso cum glorioso marte Mediam urgeret et Parthos.

Post hoc impie perpetratum quod in aliis quoque iam timebatur, tamquam licentia crudelitati indulta per suspicionum nebulas aestimati quidam noxii damnabantur. quorum pars necati, alii puniti bonorum multatione actique laribus suis extorres nullo sibi relicto praeter querelas et lacrimas, stipe conlaticia victitabant, et civili iustoque imperio ad voluntatem converso cruentam, claudebantur opulentae domus et clarae.

Tantum autem cuique tribuendum, primum quantum ipse efficere possis, deinde etiam quantum ille quem diligas atque adiuves, sustinere. Non enim neque tu possis, quamvis excellas, omnes tuos ad honores amplissimos perducere, ut Scipio P.

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Avignon 2017 (9) La pensée archipélique d’Edouard Glissant

— Par Selim Lander —

En partenariat avec l’Institut du Tout-Monde, le TOMA (Théâtre d’Outre-Mer en Avignon) a présenté du 16 au 18 juillet trois films documentaires consacrés respectivement à Edouard Glissant, au culte mélanésien de l’igname et pour finir au poète et écrivain tunisien Abdelwahab Meddeb. Chaque film était suivi d’une conférence, respectivement à nouveau par Patrick Chamoiseau, l’écrivain martiniquais bien connu, par le néocalédonien Wallès Kotra et par la philosophe Marie-José Mondzain.

Le film consacré à Edouard Glissant (Martinique 1928 – Paris 2011) est issu d’une série d’entretiens réalisés par Manthia Diawara, professeur à New York University, malien  d’origine. Présent lors de la projection, il a expliqué comment les black studies, d’abord fortement influencées par Fanon et les auteurs de la négritude qui convergent dans l’affirmation de l’identité noire se transforment désormais dans la direction d’une créolisation, ou tout au moins d’une ouverture à l’autre conforme à la pensée de Glissant.

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Banalisation de l’état d’urgence : une menace pour l’Etat de droit

— Par collectif —

Dans un appel lancé dans Libération et Mediapart, près de 500 universitaires et chercheurs s’alarment de la volonté du gouvernement d’inscrire dans le droit ordinaire les principales mesures de l’état d’urgence.

Voilà plusieurs décennies que la lutte antiterroriste est le vecteur d’une mutation profonde de notre système politique : contre la menace terroriste, les gouvernements successifs ont progressivement renoncé à des principes essentiels protégeant les individus contre l’arbitraire. A cet égard, le énième projet de loi «renforçant la lutte antiterroriste» marque une étape décisive : proposant d’inscrire dans le droit ordinaire les principales mesures autorisées à titre exceptionnel dans le cadre de l’état d’urgence, il hypothèque les libertés de tous de manière absolument inédite.

Malgré les dénégations de l’exécutif, c’est bien à une banalisation de l’état d’urgence que procède le projet de loi qui va être présenté au Parlement suivant la procédure accélérée : seraient en effet inscrits dans un droit commun qui, auparavant, les ignorait, des mécanismes tels que : l’assignation à résidence, la perquisition administrative, la généralisation des périmètres de sécurité, la fermeture administrative des lieux de culte… Il s’agit là de mesures gravement attentatoires aux libertés qui, en vertu de ce texte, pourraient être décidées par le ministre de l’Intérieur ou le préfet, non plus en situation de «péril imminent» mais, bien plus largement, en tout temps et en tout lieu.

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De quelle Guyane la mobilisation de mars est-elle le nom ?

— Par René Ladouceur —

Bien sûr, il y a aussi pour chacun de nos élus politiques des raisons personnelles ou stratégiques de plaider en faveur des Accords de Guyane, d’autant plus que, dans l’opinion publique guyanaise, la mobilisation populaire de mars/avril dernier jouit encore d’un prestige intact. Mais prenons vite de l’altitude : nous en avons besoin.
C’est un fait que des hommes et des femmes qui n’ont pas été d’accord entre eux sur des points d’importance ont estimé, à l’occasion de notre grand mouvement social, devoir mettre les intérêts de la Guyane au-dessus de leurs désaccords. Il m’est arrivé de me poser la question de savoir s’il existe un sentiment d’appartenance proprement guyanais et si ce sentiment peut être considéré comme suffisamment important pour triompher de toutes les querelles partisanes. La réponse, sans ambages, est « oui », et ce sentiment est digne de l’intérêt le plus attentif. Evitons les conclusions faciles sur la versatilité de nos hommes politiques selon le changement des circonstances et des intérêts. Ce qui paraît le plus intéressant, c’est de voir que le sentiment que les intérêts supérieurs de la Guyane doivent prévaloir sur tout le reste commence à s’enraciner dans la conscience politique du pays.

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« Le dorlis de ces dames » : un quart de siècle et pas une ride

— Par Roland Sabra —

Deux couples, deux maisons, deux modes de vie, des anciens et des jeunes, des gens du cru et des acculturés. Entre les deux dans une grotte, un ababa qui la nuit venue, fait perdre la tête aux dames du coin, un dorlis en un mot comme en cent. Personnage typiquement martiniquais, il n’existe pas en dehors de l’île aux fleurs, il se glisse la nuit dans le lit des femmes et leur impose des rapports sexuels à faire pâlir d’envie tous les DSK, Rocco Siffredi, et autres queutards de grands chemins. Il fait jouir les femmes et à l’occasion s’autorise quelques extras avec leurs maris. Rêve ou fantasme il a la réalité d’un désir, né sous l’esclavage quand le corps des femmes était nié, ravalé au statut d’objet.

« Le dorlis de ces dames » de Jocelyn Régina, écrit il y a 25 ans, ne s’appesantit pas sur le pourquoi et le comment de l’incube, ni sur les différentes figures qu’il a pris de la Mésopotamie à Rome en passant par la Grèce, ni sur son versant magico-religieux, médical ou psychiatrique.

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Le procès de Bobigny

17 juillet à 19h Un Oeuf/ Maison des artistes, 17 rue Garnier Pagès Fort-de-France

— Association Culture et Egalité —

De François Luciani
Avec Anouk Grinberg, Sandrine Bonnaire, Juliette Lamboley
Genre Drame
Nationalité français
Synopsis:
Une évocation de l’affaire aujourd’hui connue sous le nom de « procès de Bobigny ». En 1972, une jeune fille mineure, Léa, décide d’avorter avec l’aide de sa mère, suite à un viol. Dénoncées, elles se retrouvent au cœur d’un procès qui devient politique, avec pour enjeux le statut de l’avortement en France et les injustices de la condition féminine. Pour les défendre, une avocate, Gisèle Halimi…

Il n’est pas rare que des procès fassent avancer le droit. Quelques-uns font même avancer la société. Le procès de Bobigny, à l’automne 1972, fut l’un d’eux : il marqua une étape essentielle dans la lutte des femmes pour le droit à l’avortement. Les débats autour de cette affaire, fortement médiatisés, cristallisèrent le moment où l’opinion bascula en faveur de l’avortement, ouvrant ainsi la voie à la loi Veil qui serait votée deux ans plus tard, en novembre 1974.

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« Saïgon », m.e.s. de Caroline Guiela Nguyen

— Par Michèle Bigot —

Festival d’Avignon 2017, 8 => 14/07

Écriture Caroline Guiela Nguyen avec l’ensemble de l’équipe artistique

Cette création de la compagnie « Les hommes approximatifs » (implantée à Valence) a pour ambition de mettre en présence des comédiens venant d’horizons lointains pour donner vie à des textes qui racontent l’histoire de la France au-delà des frontières. On aura compris qu’il s’agit de traiter de la (dé)colonisation. Le prisme par où passe cette réflexion collective est l’histoire d’une femme singulière, Marie-Antoinette et de son restaurant à l’enseigne « Saïgon », situé au 176 avenue de Choisy à Paris. C’est là que se retrouvent les vietnamiens de Paris, exilés de leur pays après la défaite de Dien Bien Phu, pour avoir fréquenté les français de trop près. L’histoire commence donc en 1956. Mais elle se déroule en parallèle sur un double front, à distance de 40 ans. Les lieux et les époques sont dédoublés : un restaurant de Saigon en 1956, sa réplique parisienne en 1996.
Et l’intrigue connaît le même dédoublement : c’est l’histoire d’un militaire français, Edouard, qui doit quitter ce pays auquel il s’était attaché, non moins qu’à sa compagne Linh, à qui il promet le mariage et un accueil triomphal en France.

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Antigone de Sophocle, m.e.s. Satoshi Miyagi

— Par Michèle Bigot —

Festival d’Avignon 2017, cour d’honneur du palais des Papes

Miyagi et sa troupe de Shizuoka nous avait déjà éblouis en revisitant le Mahabharata pour la carrière de Boulbon. Il revient aujourd’hui pour notre grand bonheur avec une adaptation libre de Sophocle et de sa tragédie la plus connue Antigone. Ses principes de mise en scène n’ont pas changé : deux acteurs pour un rôle, une gestuelle proche du butō et du clown. Son Antigone n’a rien à envier à celle de Sophocle ou plus près de nous à celle de Cocteau, Anouilh ou Henry Bauchau.

Le parti pris de mise en scène, qui dépouille le texte et rehausse le caractère, les jeux d’ombres et de lumière projetés sur les murs du palais lui confèrent une majesté hiératique.

Lors de sa première mise en scène d’Antigone en 2004, Miyagi mettait l’accent sur la proposition faite à Créon par Antigone : faire de l’amour le principe majeur de la conduite des cités. Le thrène d’Antigone était au cœur de la pièce, l’adieu au soleil dans un élan lyrique auquel la Phèdre de Racine fait écho : « Soleil, je te viens voir pour la dernière fois. » 

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Avignon 2017 (8) « Juste la fin du monde », « La Princesse Maleine »

Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce (OFF)

— Par Selim Lander —

Grâce au film de Xavier Dolan Juste la fin du monde est la pièce la plus connue de J.-L. Lagarce, désormais révérée tant par les cinéphiles que les théâtreux. Cette histoire dans laquelle une famille se déchire était faite pour Dolan et l’on comprend qu’il s’en soit saisi mais cela n’obère en rien sa carrière au théâtre. En témoigne cette nouvelle mise en scène de Jean-Charles Mouveaux (après une première tentative en 2004).

Aucun souci de réalisme ou d’esthétisme dans le décor, ici. Fait de tables empilées, il permet simplement aux comédiens de se placer les uns par rapport aux autres à des hauteurs différentes  et de mieux faire entendre le texte.

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Reprise de « 1848 : Romyo et Julie » de Hervé Deluge

18 juillet 2017 à 19h 30 Parc Floral Aimé Césaire à Foyal

Dans cette adaptation du texte de Shakespeare, l’amour se joue sur un fond socio-historique complexe, dans un monde en passe de renouveau. 1848, la France abolit l’esclavage des nègres dans les colonies.
Tout sépare Romyo et Julie, lui est le nègre qui avec son tambour annonce sur les habitations l’abolition.
Elle, est l’héritière des colons hostiles au changement. Pourtant, ils s’aiment d’un amour fou et sincère en dépit des lois, des préjugés et de toutes les manigances. Entouré d’une vingtaine de comédiens, danseurs et musiciens, Hervé Deluge propose une transposition caribéenne, qui tout en divertissant, se situe dans une césure historique qui témoigne du passage brusque d’une société esclavagiste à une société postesclavagiste, voire moderne -à l’image des États-Unis passant du président Lincoln au président Obama.

Hervé Deluge
Formé au Nowtéat, au CDR puis à l’École régionale des Acteurs de Cannes, il joue ou met en scène tous les styles. On lui doit plusieurs adaptations de Classiques, des mises en scène de théâtre de rue avec un sens de la surprise et du spectacle.

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Avignon (7) « Saigon », « Les Assoiffés », « Sujets à vif »

Saigon de Caroline Guiela Nguyen (IN)

— Par Selim Lander —

L’écriture de plateau est un exercice à haut risque mais il arrive que cela fonctionne et tel est le cas ici. Saigon est le fruit de deux années de travail d’enquête, d’abord  à Paris dans le XIIIe arrondissement puis à Saigon, avant l’écriture en commun. Le résultat est à la hauteur de l’investissement et la pièce est appelée à un grand succès comme en témoignent aussi bien le public d’Avignon dont l’intérêt ne s’est pas départi pendant les quatre heures du spectacle dans une salle pourtant inconfortable que le nombre de dates déjà programmées à la suite du festival.

La pièce se situe tantôt en 1956 à Saigon puis à Paris juste avant et juste après l’exil d’un certain nombre de Vietnamiens dans les fourgons des Français, tantôt en 1996 à Paris et à Saigon (Ho Chi Minh-Ville), cette année-là étant celle où les Viet kieu (Vietnamiens émigrés ou enfants d’émigrés) ont pu revenir en touristes au pays. On voit donc deux générations, celle des exilés et celle des enfants.

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Cri de mes racines

Vendredi 21 juillet 2017 19h 30 à Rivière Pilote

Lieu: Marché couvert

Duo JOSIANE ANTOUREL / Yna BOULANGÉ
« Cri de mes racines », poème visuel dédié à Haïti. Offrande du chorégraphe Martiniquais Jean-François Colombo à l’ile sœur et voisine.
Au-delà du modeste hommage à la personne de Jean-François Colombo via ses choix esthétiques chorégraphiques, ce travail de relecture du solo « Cri de mes racines » transcrit en duo, fait émerger plusieurs pistes de recherche et sillons à fouiller : contribution à ce que l’on peut nommer écriture chorégraphique contemporaine Caribéenne.

Distribution:
Chorégraphie / adaptation chorégraphique / interprète: Josiane ANTOUREL

Mise en scène /adaptation texte / interprète: Yna BOULANGÉ
Vidéo: Vianney SOTÈS – Arlette PACQUIT – Yna BOULANGÉ
Technique: Yann-Mathieu LARCHER
Auteurs: Jean-François COLOMBO (chorégraphie) / Louis-Philippe DALEMBERT (textes)
Partenaires: DAC/Tropiques Atrium Scène Nationale/BU Campus Universitaire/Lakou sanblé/AMIO

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« Sopro », m.e.s. de Tiago Rodrigues

— Par Michèle Bigot —

Tiago Rodrigues

Festival d’Avignon 2017, 7=>16 juillet 2017, cloître des Carmes

Le cloître des Carmes se prête à merveille à la dimension poétique que T. Rodrigues a voulu donner à son spectacle. L’action se déroule sur la scène d’un théâtre en ruine, ou à l’abandon ; or le cloître présente des vestiges de pierre qui encadrent le plateau. Le romantisme reprend ses droits, l’ambiance est celle des tableaux d’ Hubert Robert. Un sol couvert de bois d’où s’échappent quelques herbes folles qui plient dans le souffle du mistral, comme les voiles qui recouvrent les murs. Sur fond de ciel étoilé. Voilà le décor rêvé pour donner vie au drame du théâtre.

Car le drame du théâtre (non moins que sa force) c’est la vie éphémère. Quoique dépourvu de durée, l’art théâtral passe les siècles sans que sa vitalité faiblisse. En ce sens, la pièce de T. Rodrigues est un hymne au théâtre, dans sa dimension la plus pragmatique (le rôle des souffleurs) autant que dans sa dimension littéraire : les grandes tragédies, les grands auteurs de la tradition sont présents par leur texte.

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« L’hiver quatre chiens mordent mes pieds et mes mains »

— Par Dégé —

de Philippe Dorin,
au Grenier à Sel. Festival d’Avignon 2017, le OFF.

C’est un peu lent au début mais c’est poétique. Ça s’alourdit quand le sens apparaît et se fixe. Mais dans l’ensemble, et finalement, le poétique triomphe. Grâce aux décors, grâce à la mise en scène de Bertrand Fournier.
Un chemin de lattes de bois sur lequel dort un SDF délimite l’espace et s’enfonce dans l’obscurité des coulisses forestières. En sortiront peu à
peu divers objets bricolés (tabourets, tables, guitare, cheval) qui habiteront la scène autant que toute une série de vaisselle imaginée, de victuailles invisibles…Quatre panneaux gris lavis, aux motifs à peine esquissés, créés une attente : deux, à notre surprise, sont défoncés par l’homme aux premières minutes, on attend le tour des deux restantes. Une seule se transformera en piste à glissades, puis en podium pour chanteur de Rock (notre héros prolétaire). Quid du quatrième panneau ? Rien. Car la pièce est, sinon déjantée, insolite.
L’autre protagoniste, emmitouflée de blancs vêtements chauds et de plastiques en lambeaux, accepte dès leur première rencontre d’épouser l’homme sans domicile et sans travail.

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Avignon 2017 (6) « Huis Clos », « Sopro »

— Par Selim Lander —

Huis Clos de Jean-Paul Sartre (OFF)

Le théâtre de Sartre résiste mieux que celui de Beckett. C’est en tout cas ce qui résulte de la confrontation de Oh ! les beaux jours (voir notre billet précédent) et de Huis Clos. Depuis Sartre, pourtant, l’enfer a été choisi comme cadre de plusieurs autres pièces et l’on pourrait croire le thème éventé. À voir l’interprétation proposée par les trois comédiens de la compagnie « Les Eclats de lettres » (basée en Bretagne) présents au festival (la compagnie a donné la pièce déjà plus d’un millier de fois et les comédiens se relaient), il n’en est rien. Ils ont le physique de l’emploi – ce qui importe au théâtre – et sont tous les trois parfaitement bien dans leur rôle : celui qui joue Garcin, lequel voudrait bien se faire passer pour un brave type ; celle qui joue Inès, la demoiselle de la poste, aigrie et haineuse ; enfin Estelle, la jolie aristocrate qui commence par faire sa sainte nitouche mais ne cachera pas longtemps son cynisme foncier. 

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Avignon 2017 (5) « Unwanted », « Oh ! les beaux jours »

Par Selim Lander

Unwanted de Dorothée Munyaneza (IN)

Dorothée Munyaneza est rwandaise. Elle a un port de reine, la démarche d’une danseuse, elle n’est que grâce et élégance. Ses créations portent sur son pays, sur le génocide des Tutsis. Dans Unwanted elle fait parler des mères ayant accouché d’un enfant conçu lors d’un viol, un enfant non désiré, unwanted. Les femmes dont elle a recueilli les propos s’expriment en langue vernaculaire ; D. Munyaneza en donne la traduction simultanée. Mais il y a bien plus dans cette pièce que ces témoignages, des moments d’une rare intensité, à commencer par celui où la comédienne mime un tueur ivre de fureur et de violence. Vêtue d’une combinaison unisexe qui nous percevons à ce moment-là comme une tenue militaire, elle se pavane, saute d’un bord à l’autre du plateau, éructe, se fait menaçante avec un pilon de mortier qui lui sert à frapper de grands coups sur le plancher de la scène : tout cela dans une sorte de transe sauvage étonnante de vérité. Et l’on peut en effet supposer que les guerriers qui commettent des atrocités – les islamistes de Daech aujourd’hui, les auteurs du génocide rwandais hier – se trouvent dans un état de transe et/ou sous l’emprise d’une substance altérant le jugement lorsqu’ils accomplissent leurs crimes abominables. 

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Place de la Bastille, Place de la Nation ou Place des Antilles…

À chacun sa place, sans perdre la face, sans contrefaçon…

— Par Patrick Mathélié-Guinlet —

On fête au quatorze juillet
en France la Fête Nationale
en l’honneur de la Liberté
de haute lutte récupérée
des mains du pouvoir Royal
avec en toile de fond
la prise d’une prison
comme le pétard mouillé
de cette Révolution
fêtée aujourd’hui par ses fils
avec des feux où l’artifice
l’emporte sur la réalité !

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Avignon 2017 (4) « Antigone », « Jaz »

— Par Selim Lansder —

Antigone de Sophocle (IN)

L’Antigone présentée dans la cour d’honneur du Palais des papes par le Japonais Satoshi Miyagi est le spectacle phare de cette édition du festival. Avouons tout de suite que notre jugement reste mitigé. Miyagi a déclaré qu’il voulait réaliser non une tragédie mais « une fête pour apaiser les esprits ». Les spectateurs, de fait, sont apaisés, peut-être trop ! Car la beauté plastique, indéniable, de ce spectacle ne peut pas faire oublier à elle seule la faiblesse du texte de Sophocle, d’autant que la mise en scène joue sur la lenteur, le hiératisme, toutes choses qui peuvent lasser à la longue.

Faible, le texte de Sophocle ? Voilà qui risque de faire hurler, s’agissant d’un des mythes fondateurs de notre imaginaire. Qui ne connaît l’histoire d’Antigone qui se sacrifie au nom de l’idée qu’elle se fait de son devoir ? Mais cette idée est-elle juste ? Antigone n’est-elle pas simplement une jeune personne têtue qui s’obstine à avoir raison contre tout le monde ? On en discute encore (et en particulier dans le texte d’Anouilh).

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Avignon 2017 (3) « Tabula rasa », « Le Sec et l’Humide »

Tabula rasa de Violette Palaro (OFF)

— Par Selim Lander —

Que faut-il pour avoir du bonheur au théâtre ? Nul besoin d’une grosse machine, c’est-à-dire d’une foule de comédiens et de figurants se mouvant dans des décors impressionnants à grand renfort de micros et de vidéos. Non que l’on ne puisse pas avoir du bonheur aussi avec le théâtre qui en met plein la vue et les oreilles mais l’on peut en éprouver un tout aussi grand dans une petite salle face à quelques comédiens (voire un seul) sur un plateau nu avec un minimum de décor et sans le moindre artifice technique. Le festival d’Avignon permet la confrontation des deux genres, le IN produisant régulièrement des « grosses machines », ce que le OFF ne saurait faire : question de moyens ! 

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« Fête du poisson » au Carbet

Les 14 et 15 juillet 2017

La « Fête du poisson » est organisée chaque année par l’Office de Tourisme, la Ville et l’Association des Marins Pêcheurs du Carbet. Cette manifestation a pour objectif de valoriser la mer, ses possibilités et l’engagement des jeunes marins-pêcheurs. Cette manifestation est un produit « Phare » et incontournable dans le Nord Caraïbe !!

Au programme :

Vente flash de poisson frais, concours de pêche, coup de senne, projection de films, balades en mer à la rencontre des dauphins, exposition de produits locaux, restauration (menus du terroir) et animations diverses….

Musique, ambiance et bonne humeur sont les ingrédients de cette fête dédiée aux produits de la Mer !

 

La ‘Fête du Poisson’ est une manifestation de l’OCARTOUR (Office de Tourisme du Carbet), de la Ville du Carbet, et l’Association des Marins Pêcheurs du Carbet en partenariat avec le CMT ( Comité Martiniquais du tourisme).

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Avignon 2017 (2) « Poisson et petits pois » d’Ana-Maria Bamberger ; « Iliade » d’après Homère

Poisson et petits pois 

— Par Selim Lander —

Bonne pioche à nouveau avec La pièce d’Ana-Maria Bamberger qui met en scène une mère et une fille dont les rapports conflictuels ne parviennent pas tout à fait à dissimuler la tendresse qui les unit. La maman, ex-infirmière, est clouée sur son fauteuil par une entorse. La fille, médecin, lui rend visite tous les deux ou trois jours pour lui apporter les courses… et pour se disputer avec elle. Car la maman se montre fort vindicative. Et quand elle fait toucher du doigt à la fille que son mari la trompe, évidemment cela n’arrange pas les choses entre elles. Mais, bien sûr, les choses n’en resteront pas là et nous aurons encore bien des choses à apprendre tant sur l’une que sur l’autre. Outre les rapports mère-fille, la pièce aborde frontalement la question de l’infidélité conjugale (particulièrement masculine) : ce sont là des sujets douloureux et le ton a beau rester léger, on comprend qu’ils puissent heurter certaines personnes qui ont vécu ces situations-là et n’ont pas fini de surmonter leur souffrance. 

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Ecolo. Non ! Ecologiste Caribéen ? Oui!

— Par Lucien Cidalise-Montaise —
A la Martinique aujourd’hui, l’intérêt pour la politique est anémique. Rien n’intéresse plus les Martiniquais que le tour cycliste de la Martinique, le tournoi de la gold cup, les grandes vacances et les mini-grèves qui ponctuent leur existence. Le souci est tout autre pour ceux qui s’attardent sur l’histoire actuelle, amputée, falsifiée, orientée et tourmentée dans ce pays merveilleux, mais ô combien souffreteux ! Ceux-là ont pour mission de faire que la France, celle de Macron-Jupiter réalise le tournant capital de la transition vers une économie dépolluée, conforme à ses engagements internationaux et au profond désir des Français de souche, comme ceux qui se considèrent comme tels.
La création du grand ministère animé par N. Hulot touche l’ensemble des objectifs que sont l’énergie, l’agriculture, l’alimentation, la préservation de la Nature et de le Santé. Que désirer de plus ! Notre île déjà fragile le devient de plus en plus. Il faut agir vite. Ces enjeux considérables auxquels les Martiniquais sont très attachés, méritent toute notre sympathie d’application. Insulaires indécrottables ! La conjoncture « politique » semble être notre alliée, car l’opposition de gauche est déjà montée contre la non-contestation de la politique actuelle venant d’une partie de la gauche « servile ».

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SOS KRIZ, ou de l’urgence d’agir

— par Janine Bailly —

Ce vendredi 7 juillet 2017, le festival de Fort-de-France bat son plein. En fin d’après-midi, on converge en nombre vers la Savane, où aura lieu le concert gratuit du jour. Mais d’autres s’acheminent avec empressement vers la Mairie de la ville, où l’association SOS KRIZ convie à la soirée de clôture de ses Deuxièmes Rencontres. Salle au sixième étage du bâtiment, salle où plane, sur les murs écrite, l’ombre de Césaire, salle vite comble, preuve que les deux manifestations ne sont pas antinomiques, comme déjà le suggérait l’intitulé proposé par les organisateurs : « Kilti pou djéri bles ? La culture peut-elle aider à la guérison ? ». Comme aussi le dit l’intitulé retenu pour le Festival de cette année : « La culture essentielle ». Oui, ce Festival, populaire et festif, aux propositions diverses, aptes à réjouir le plus grand nombre d’adeptes de tous âges, fait bien partie intégrante de cette culture martiniquaise, avec vocation d’aider, en ce début de vacances, à la guérison de nos blessures.

Qu’est donc l’association SOS KRIZ ? S’il en fut parlé dans la presse locale, en 2016 notamment, une partie de l’assistance, à laquelle humblement j’avoue appartenir, ne connaissait guère les objectifs précis de ses fondateurs, ni le rôle de ses adhérents, de même qu’elle ne possédait pas une conscience assez aiguë de l’urgence qu’il y a à agir, ici, à la Martinique comme dans le reste du monde, mais, en raison d’un passé tragique, peut-être plus encore ici que dans certaines parties du monde.

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Cap au pire

— Par Michèle Bigot —

Samuel Beckett, M.E.S. Jacques Osinski
Avec Denis Lavant
Festival d’Avignon off 2017, Théâtre de Halles, 6=>29 juillet 2017
Cap au pire est l’avant dernière nouvelle de Beckett. Le titre original repose sur un jeu de mots Worstward Ho à partir du titre de l’œuvre de Charles Kingsley Westward Ho ! De « cap à l’ouest » on est passé à « cap au pire », plus d’aventure et plus besoin du point d’exclamation. L’humour grinçant n’étant pas la moindre qualité de Beckett, on appréciera ce que ce nouveau titre contient de désespoir programmé. Crépuscule d’une vie, et crépuscule d’une écriture qui revient en boucle sur elle-même et creuse le sillon de ses obsessions. Ecrire le pire, aller vers sa fin, programmer sa propre disparition : plus d’histoire, plus de personnages : ou, si on veut, l’histoire d’un texte qui s’écrit (s’écrie) en direct, sans pilote et sans gouvernail. Une gageure !
C’est une nuit. Une nuit d’insomnie, une nuit d’écriture. Une lueur brille encore (« une mèche »), assez pour éclairer une page, pour laisser entrevoir des silhouettes : un vieil homme avec un enfant qui s’accroche à sa main (un enfant mort ??),

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Candide, qu’allons-nous devenir ?

— Par Michèle Bigot —
D’après Voltaire, M.E.S. Alexis Armengol
Festival d’Avignon off 2017, La manufacture, 6>26/07

Le conte philosophique se prête à merveille à l’adaptation théâtrale. Sa brièveté (encore que celle de Candide soit toute relative !), son art du récit, avec ses rebondissements, ses types humains, sa causticité et sa force satirique font merveille, surtout quand il s’agit d’une adaptation ingénieuse et audacieuse. On peut faire confiance à Alexis Armengol pour les trouvailles, les astuces de mise en scène, le sens du rythme et de la musique. Tous les ingrédients du langage dramatique sont convoqués pour faire la fête. Dans le texte de Candide, il sait couper les longueurs, mettre en valeur les épisodes cruciaux, dramatiques ou burlesques. On n’a pas peur de lire le texte quand il faut, de résumer, de sauter allègrement des chapitres. Rien n’est plus voltairien que cette irrévérence heureuse.
Avec trois fois rien : la scénographie se résume à une table des sièges, une poubelle qui fera office d’océan quand il faut y plonger. Ainsi transposé pour la scène, le texte est plein d’allégresse et de nervosité.

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