— Jacques-Olivier Ensfelder, Artiste dramatique / Poète —
Île d’où je viens
Racines de mes ailes
Voilà tes plages maintenant interdites
Mon nid bleu sacrifié
Sur l’autel aux offrandes des tropiques.
Bras tendus
Nos peurs ne rebroussent plus chemins
Devant la piqûre du scolopendre invincible
Et l’alizé fulgurant raconte
Cette sinistre histoire récoltée de la bouche
Continentale d’un muet :
Ses hommes et femmes
En frères se griment
S’en vont au bal des râles masqués
D’où ne se joue plus musique-métisse
D’où ne résonne plus tambour et Tchiip
Et où la beauté a réussi sa grimace
Coite d’être confinée et en suspens
Sur les visages
Sur les virages
Sur les rivages
Sur les ravages
D’un monde inoculé
Comme une île d’où je viens.
Jacques-Olivier Ensfelder, Artiste dramatique / Poète
Août 2021

Le linguiste haïtien Renauld Govain a publié l’an dernier un article de haute voilure, rigoureux et fort bien documenté,
Atè Matinik, lè ou pran tan gadé, ou andwa wè ni an bon enpé matjè-pawol ek adan yo, ni yonndé éti moun andéwò péyi-a konnet.
Si quelque virus ne s’était emparé de la planétaire cité dolente jusqu’aux tréfonds de son système nerveux détraqué, l’immunité mentale collective serait suffisante pour que chacun puisse goûter, comme un élixir poético-prophétique, cet antipoison radical qu’est l’œuvre de Patrick Chamoiseau. Œuvre définie dans son dernier ouvrage comme « cheminement ’’ dépourvu de chemin ’’ vers la compréhension » de « cette énigme indépassable qu’est la littérature ». Qui pourrait être ce vaccin dont le monde a besoin…
— Par Daniel M. Berté —
An tan lesklavaj
Je suis née dans une île amoureuse du vent
— Par Hugues Saint-Fort —
— Par Gladys Marivat (Collaboratrice du « Monde des livres ») —
Kitan tan ka ni tan fè otan tan
Maestro,
Ici, quand il pleut, ce sont les gouttes qui font le ciel, qui trament aussi la terre dans une même envolée, mais pas un parmi nous ne connait si ce sont des sanglots de soleil ou les éclats d’une énergie dont nul ne tient le nom, ni comment ce qui scintille dessine d’impalpables matières où le vivant s’assemble parmi les herbes folles à la célébration des vers et la jubilation d’une fougère assoiffée.
Mésiézèdanm, bel bonswè !… Lonnè épi respé ba lasosiyasion MICELA (Maison Interculturelle des Ecrivains et des Littératures d’Améri-caraïbes) MICELA ki ba mwen lokazion vini l’AMEP pou vréyé douvan an kozé lantou Créolophonie, créolographie kivédi an fransé : parler, lire, écrire la langue créole.
Man ka rété andidan an tou krab
Kan konsantrasion kolonial
Sortie en librairie des deux premiers tomes de la nouvelle série jeunesse de Caraïbéditions, NOÉMIE (Noémie à la plage du Diamant et Noémie au Parc des Mamelles) de l’auteure Antillaise Jade AMORY dessinatrice dans un studio d’animation dans l’Hexagone.
Lanmen ka kaliné épi ka karésé
: Patrick Chamoiseau 
Présentation de l’ouvrage par : Anne-Catherine Berry, Dominique Berthet, Marie-Lyne Psyché-Salpétrier.
La complexe question du droit à la langue maternelle créole dans l’École haïtienne et de ses rapports avec l’acquisition précoce de la langue seconde, le français, préoccupe depuis plusieurs années nombre d’enseignants, de didacticiens, de linguistes et de spécialistes de l’élaboration du curriculum. Deux séquences historiques doivent être prises en compte dans la poursuite d’une réflexion sur cette problématique : d’une part la réforme Bernard de 1979 qui a introduit le créole, dans le système éducatif national, comme langue d’enseignement et langue enseignée ; d’autre part, la Constitution haïtienne de 1987 qui a consacré, en son article 5, la co-officialité du créole et du français, les deux langues de notre patrimoine linguistique historique. Il est attesté que la réforme Bernard de 1979, promue par les agences internationales de coopération et boycottée par les grands caïds de la dictature de Jean-Claude Duvalier, a posé les bases programmatiques et institué une vision de l’enseignement en langue maternelle créole juste en son principe. Issue de la loi du 18 septembre 1979, cette réforme est incontestablement la première conquête institutionnelle du créole dans le système éducatif national, mais peu ou mal implantée tant dans la capitale qu’en province, elle n’a pas su atteindre véritablement ses objectifs.
An lanmod a prézan, tout moun-an radiolè
Se rencontrer, se voir, se parler… De cela, tous, auteurs autant que lecteurs, en ressentent un besoin pressant, une envie immense, après ces mois de solitude face aux livres ouverts, qui furent nos plus fidèles compagnons !
C’est la première fois qu’un Français remporte ce prix, décerné aux livres étrangers traduits et publiés dans l’année au Royaume-Uni ou en Irlande. David Diop a 55 ans. Né à Paris, il a grandi au Sénégal.