Étiquette : Widad Amra

Si le théâtre, c’est du mentir, c’est aussi du mentir vrai.

Première édition du Festival Jamais Lu Caraïbe. Soir de clôture.

À contre-courant NOS LARMES !

Texte d’Emmelyne Octavie, mise en lecture par Soleil Launière.

—Par Widad Amra —

La flèche à droite, inter-îles. Bassin de Radoub. Le port de Fort-de-France. Salle D, ils ont dit.

J’y suis. Il y a du monde. Ticket ! Scan. On y est. C’est une salle de départ et d’arrivée, et ce soir aussi salle de théâtre. Des textes jamais lus. L’espace est conséquent. Au fond, une estrade, des spots. Des installations sommaires sur des palettes. Quelques coussins. Bar à droite. Des visages que je connais. Des saluts. Des copains. Les gens sont joyeux de se retrouver. Je suis joyeuse, moi aussi. Enfin, du théâtre ! C’est le troisième jour de cet étonnant festival. De ce fabuleux festival. Un partenariat Montréal- Fort-de-France. Une rencontre autour d’une même passion : le théâtre et d’une même langue, celle de Molière qui fête ses quatre-cents-ans, et de Baudelaire, dont c’est le bicentenaire. Une rencontre en francophonie. C’est le soir de clôture. Avec une nouvelle mise en lecture d’un texte jamais lu.

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Du 26 au 28 mai 2022, c’est mai poésie dans l’île d’Aimé Césaire !

Un festival d’un genre majeur en Martinique du côté de la commune de Saint-Esprit organisé par l’association Balisaille. Cet évènement articulé autour du thème « ‘’Parler poésie’’ a bénéficié du soutien de la DAC martinique, de la ville du Saint-Esprit qui a su faire de ce festival une activité phare de la commune à l’approche de sa fête patronale, et de la ville de Fort-de-France qui a mis à notre disposition la maison d’Aimé Césaire pour accueillir notre soirée du 27 mai 2022, en hommage à Jacques Stephen Alexis », a fait savoir le président de l’association, Daniel Boyer-Faustin tout en insistant que ce thème est tiré d’un texte inédit du grand poète Monchoachi.

Lire aussi : Widad Amra :  » Connaitre deux pays, deux histoires, c’est aller à l’universel »

Il a indiqué que cette grande fête de la poésie accueillera des auteurs de renommée internationale. Parmi eux, Joby Bernabé, Francis Combes, Raphaël Confiant, Patricia Latour, Lyonel Trouillot.

Qui sera l’invité d’honneur pour déployer les ailes de la poésie en ces instants ?

« La poétesse Widad Amra est notre invitée d’honneur, une manière pour nous de saluer le courage et l’audace de cette femme qui a tenu, parallèlement à son activité d’enseignante, à parler la poésie ».

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Balisaille : parler la poésie

Mai.Poésie / Festival d’un genre majeur 26-28 mai 2022 au Saint-Esprit

 Liminaire

Aimé CÉSAIRE : ce nom seul suffirait à faire de la Martinique une terre de poésie. Le rayonnement planétaire, la puissance du verbe, la magnificence des images de l’auteur du « Cahier d’un retour au pays natal », en font l’un des plus grands poètes du vingtième siècle. Cependant, paradoxalement, pendant que le roman, le théâtre, voire le conte ou le slam tiennent le haut du pavé, la poésie y paraît délaissée.

MONCHOACHI, en dépit de la force tellurique de sa poésie, n’est pas connu au-delà de certains cercles d’initié.e.s, et n’en demande pas davantage puisque volontairement il s’est retiré sur les hauteurs du Vauclin, d’où il ne serait sorti pour se montrer en public que deux fois en dix ans.

S’il ne s’agit nullement de dire que, comme l’auteur de « Lémistè », la poésie se fait rare au pays de Césaire, il est néanmoins évident que d’un point de vue strictement institutionnel celle-ci a encore à faire sa place dans le paysage culturel de l’île.

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Celui qui se réfugia dans la montagne. Monchoachi.

— Par Widad Amra

S’il est des personnages qui avancent dans la vie, entourés d’un halo de mystère, par leur rapport à l’existence, par ce qu’ils donnent peu à voir, peu à entendre, mais tellement à comprendre, il en est un qui incarne cette alchimie mystérieuse, le poète Monchoachi.

Dans le film d’Arlette Pacquit : « La Parole Sovaj », présenté en avant-première à Tropiques – Atrium le 30 mars dernier et en première diffusion sur Martinique la 1ère, le 6 avril, André-Pierre Louis, alias Monchoachi, nous est présenté dans toute sa complexité et toute sa clarté. Chose étonnante, l’homme solitaire est descendu de la montagne du Vauclin, lui qui refuse tout projecteur, cultive l’absence plus que la présence. Il nous est apparu dans sa simplicité, son apparente fragilité, son sourire malicieux, sa modestie, son élégance.

Ce documentaire d’une belle poésie, est un voyage qui brise les codes habituels pour offrir ce que la poésie a de plus éclaté et de plus rassemblé, de plus libre, de plus primitif, voire subversif, dans ce qu’elle offre à voir de ce qu’est la beauté.

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« Cendrillon » , version Pommerat adoptée/adaptée par Widad Amra 

— par Janine Bailly —

Sous l’égide de Widad Amra, organisatrice de l’Atelier théâtre, et de sa complice de cette année, Rita Ravier comédienne et danseuse, les élèves du Couvent de Cluny ont donné sur la scène de leur établissement une bien plaisante adaptation de la pièce écrite par Joël Pommerat, Cendrillon, palimpseste de ce conte traditionnel qui a bercé nos enfances. Après s’être « attaqué » au Petit Chaperon Rouge, puis à Pinocchio, c’est cette histoire populaire tellement connue, venue du fond des temps et récrite par Charles Perrault ou par les frères Grimm, que le dramaturge a déconstruite, mettant l’accent sur la question du deuil. Comment accepter de vivre après la perte d’un être cher, et plus encore si l’on est un enfant et que la personne disparue est votre mère ? On se souvient au cinéma de la Ponette de Jacques Doillon. Recentré sur cette idée essentielle, mais aussi sur les rapports au sein de la famille recomposée, le texte permet aux adolescents d’interpréter avec justesse une histoire qui ne leur est pas tout à fait étrangère. Et la structure du conte, si on la conserve,  permet de donner une version qui ne soit pas à priori tragique, mais qui dise les choses graves en les habillant d’un humour savamment distillé.

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Tous les hommes sont-ils égaux ?

 — Par Widad Amra, poétesse, écrivaine —

« On peut tuer en Indochine, torturer à Madagascar, emprisonner en Afrique, sévir aux Antilles. Les colonisés savent désormais qu’ils ont sur les colonialistes un avantage. Ils savent que leurs « maîtres » provisoires mentent. Donc que leurs maîtres sont faibles.

« Discours sur le colonialisme. A. Césaire. 1950.

Gaza. Silence ! On a tué !

116 morts. 4000 blessés.

Question ! « Tous les hommes sont-ils égaux ? »

Le 10 Décembre 1948, les 58 membres de l’ONUqui constituaient alors l’Assemblée générale ont adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme à Paris au Palais de Chaillot (résolution 217 A (III)).

70 ans après, on peut objectivement se poser la question suivante : tous les hommes sont-ils égaux ?

Il apparaît de façon évidente, que tous les hommes ne le sont pas. Il apparaît de façon évidente que bon nombre d’humains peut être tué, sans que cela ne fasse basculer la conscience du monde. Il est des états, qui, comme les Etats unis, affirment leur toute puissance, de façon ostentatoire, dans un déséquilibre désormais préjudiciable à la paix. Qu’est ce droit de véto permanent à l’Onu et ce pouvoir de gendarmer le monde ?

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“Bovary” : une relecture et une adaptation du roman de Flaubert par Tiago Rodrigues

Vendredi 18 mai 2018 à 18h 30. Couvent de Cluny

Mise en scène par Widad Amra & Jacques Olivier Enfelder

avec les élèves de la troupe théâtre du Couvent de Cluny

La note d’intention de Tiago Rodriguez
Le point de départ de Bovary […] joué en avril 2016 au Théâtre de la Bastille, est aussi un aboutissement. Je suis appelé à créer une pièce dans une distribution française, à partir d’un texte que j’ai écrit et que j’ai moi-même mis en scène au Portugal en 2014. « C’est une recherche artistique », comme dirait Monsieur Sénard, l’avocat de la défense de Flaubert en 1857. C’est une recherche artistique inédite dans mon parcours.
Cette pièce est tirée du procès dans lequel Gustave Flaubert fut accusé d’attentat à la morale à la suite de la publication de Madame Bovary en fascicules dans la Revue de Paris. Ayant pour base une adaptation libre du procès, elle intègre aussi le roman dans sa structure. Elle fait débattre la loi et la littérature. Elle prône une Babylone de mots : légaux et littéraires, rhétoriques, politiques et poétiques.

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Le festival des Petites Formes » – Un Bilan

— Par Selim Lander —

Pour la deuxième année consécutive, Tropiques Atrium Scène nationale a organisé dans la deuxième quinzaine de janvier un festival de théâtre qui se caractérise à la fois par l’économie de moyens (un ou deux comédiens au maximum dans chaque spectacle) et une présence massive des créations antillaises avec L’Aliénation noire de et avec Françoise Dô en ouverture le 17 janvier, Circulez de José Jernidier qui joue accompagné de son frère Joël le 21 janvier, Médée Kali de Laurent Gaudé avec Karine Pedurand le 24 janvier, Le But de Roberto Carlos de Michel Simonot avec Elie Pennont dans une MES d’Hassane Kouyaté. Unique exception un spectacle venu de Suisse, Le Relais de et avec Patrick Mohr. À noter que la plupart de ces spectacles ont été également présentés « en communes ».

François Dô dans L’Aliénation noire

Françoise Dô, jeune martiniquaise, est la lauréate du concours d’écriture théâtrale lancé par Tropiques Atrium en 2016 ce qui lui a valu une aide à la création. Elle signe cependant elle-même la MES, ce qui semble confirmer qu’ « aux âmes bien né/es, la valeur n’attend point le nombre des années », comme dirait un certain Corneille.

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Exposition Ismaël Mundaray : Trace d’existence

— Par Widad Amra —

 

—Fondation Clément : du 16 Janvier au 3 Mars 2013.—

Par Widad Amra, écrivaine—

Peindre. Peindre. Toujours peindre !

 

L’attente a duré un temps.

Après Clair de lune, Présence et Absence, Il est mort le soleil, Le jour et la nuit,

L’artiste Mundaray est sur la toile, offrant Trace d’existence.

Après la nuit.

Après l’ambiance lunaire. La lune fantasque tournant la planète. La lune tapie au fond des bois. La lune croissant. Quartier. Demi – lune. Du pays Caracas. Sous le ciel d’Italie. Lune, dans le ciel de Paris. Lune cherchée, trouvée en caresses de nuit, en quête de l’idéal.

Après les arbres s’élevant dans le ciel et le noir. Puisant la force du blanc et de l’ocre discret.

Après le noir, complice de nuit et pas de deuil.  La nuit, le temps du rêve. Le temps de l’âme en cavalcade. La nuit, pleine de mystères nombreux dans les sous bois.

Après les sous bois d’où surgiront les fantasmes en chaussures rouges, bleu nuit. D’où surgira la femme invisible, glissant le pied , dans le cadeau offert.

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Hommage à Gérald Bloncourt, par Widad Amra, poétesse.

Autour de Gérald Bloncourt.
Intervention à la bibliothèque Schoelcher le Jeudi 17 Février 2011.


 

Monsieur Bloncourt

Je connais votre pays. J’aime votre pays dans ce qu’ il offre de créativité dans une grande diversité, dans ce qu’il offre de résistance dans le temps, dans ce qu’il offre de dignité, et dans ce qu’il dit de l’humanité. Et cela, au delà, de tous les Malgré. Passés et présents.

Mais vous, Monsieur Bloncourt, avec tout le respect que je vous dois, je ne vous connaissais pas.
Jusqu’à ce livre…Jusqu’au hasard amical qui a mis ce livre entre mes mains.
Et je dirais comme Jean Claude Charles, qui a écrit votre préface, mon étonnement.
«  A la fin des années 60, en Haïti, je ne connaissais pas l’existence de Gérald Bloncourt.

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Le souffle du pays, Nabd El Jazirah, de Widad Amra

 — Par Roland Sabra —

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La terre et le temps

 Après Regards d’errance en 2007, Salam shalon, en 2008, voici le troisième recueil poétique de Widad Amra. Il s’intitule  Le souffle du pays, Nabd El Jazirah.  C’est le souffle de l’île.

 

Une cinquantaine de pages sur la terre et les temps.

 

Le temps de sa terre. En ses temps .

 

En ces temps de tremblements où jamais la terre ne ment, où l’humain clame et réclame, où la mort célèbre l’âme des grands. De l’enterrement du poète au tremblement de Février. Ou l’inverse. Peu importe : « Le temps n’est pas dans la chronologie, la chronologie n’est qu’humaine ».  Des soubresauts du sol à ce temps, qui va et vient, qui se cherche quand le temps n’est plus, quand la mort engloutit terre et temps. Mais que reste l’espoir.

 

Widad Amra construit son livre en quatre temps donc.

 

Premier temps. Celui du dernier tremblement de terre, ici en sa terre. Elle nous dit l’étonnement, l’effroi et la peur de redécouvrir ce qu’elle savait depuis toujours.

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« Nabd El Jazirah », de Widad AMRA

— Par Isabelle Alfonso-Damico —

Nabd El Jazirah

 

widad_amra-1Parce que d’habitude, … disons en règle générale, l’auteur chouchoute son lecteur, le protège…

Parce que Widad est une femme, une mère, et même une jeune et merveilleuse grand mère…

Parce que le titre, écrit en arabe, sonnait à mes oreilles avec le souvenir, les racines, et la douceur de l’enfance…

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore tel que son sourire et son empathie à l’autre…

Je suis entrée avec douceur dans ce livre « Nabd El Jazirah »

je ne me suis pas méfiée…

Emportée par le rythme, entrainée par la passion, happée par la force de l’écriture,

j’ai été bousculée, renversée, malmenée par une plume

« Nabd el Jazirah »… le souffle cyclonique et tourbillonnant d’un délire. Me suis retrouvée littéralement scotché à mon oreiller

oui, …oui, j’étais tranquillement allongée dans mon lit, livre à la main, prête à voyager dans les racines « widadiennes.

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Widad Amra publie « Regards d’errance »

— Par Pierre PINALIE —


Ce ne sont pas des cris, mais tout est dit fortement, et la langue est belle, qui sait glisser du classique au familier sans repousser un seul instant l’intérêt du lecteur. À tel point que les phrases qui font allusion à un dieu restent aimables et séduisantes, sans choquer et sans repousser ceux qui n’entrent pas dans les croyances. D’ailleurs, l’apparition des « vendredi » pourrait même enchanter d’autres croyants venus d’autres lieux. Et sur l’enchaînement des thèmes et des allusions, une dialectique permanente retient l’attention du militant qui déplore la colonisation et du camarade qui aime qu’on le nomme ainsi.

De manière étonnante, les fêtes religieuses voisinent avec l’Indien venu d’ailleurs, et la nature reste un cadre permanent, avec des flamboyants et surtout l’arbre du voyageur, et cela paradoxalement, dans un pays mêlé. Face à la végétation variée, l’homme présente aussi un éventail de peaux différentes jusqu’à ce que se produisent des dérives encanaillées malgré le plaisir du rhum. Et du point de vue de l’Histoire, du droit et de l’espoir, il est normalement attendu que les marrons aient laissé leur souvenir et leur âme.

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Widad Amra à la Bibliothèque Schoelcher : la poétesse assassinée

 

— par Selim Lander —

Ma voix ténue de femme

en oriflamme

tremble de si peu de lumière.


Widad Amra est professeur de lettres au couvent de Cluny. Elle y préside aux destinées des classes à option théâtre dont on a pu admirer quelques remarquables productions lors des dernières rencontres académiques, au mois de juin dernier. Elle est aussi poète et présentait son dernier opus, Salam Shalom (L’Harmattan, 2008) à la Bibliothèque Schoelcher, le vendredi 14 novembre 2008. Alors que tant de poètes ne parviennent pas à communiquer oralement leurs œuvres, Widad Amra sait dire la poésie comme une comédienne confirmée, ce qui ne l’a pas empêché de donner de son texte une lecture pleine d’émotion et de sincérité.

Elle pratique une poésie sans contrainte de mètre ou de rime, une absence de règle qui se révèle trop souvent pleine de risque, comme le démontent tant de textes contemporains qui n’ont d’autre mérite que la bonne volonté (ou la naïveté) de leurs auteurs. Ce n’est nullement le cas ici, même si l’on doit admettre avec humilité que la poésie contemporaine présente tout autant de risque pour le critique que pour l’auteur.

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« Salam Shalom » de Widad Amra

— Par Pierre Pinalie—

 Salam Shalom de Widad AMRA

Il s’agit d’une belle poésie qui s’étire et se chante comme une cantate longue et fine, une expression émise par une femme apparaissant en tant que symbole ethnique, linguistique et géographique. Sous sa plume, on se sent quelque peu au centre du monde, comme si la terre avait un axe autour duquel nous tournons tous, et le désir de l’auteur s’envole vers un espoir de paix. La série de jugements politiquement exprimés révèle une atmosphère difficile où le fanatisme crée des horreurs à l’image des doigts d’un artiste chilien coupés par l’abominable dictateur d’un pays où la liberté fut muselée pendant longtemps.

 

Il y a dans le titre un très émouvant bilinguisme fondamental dans lequel deux langues, deux sociétés, deux philosophies expriment la paix entre les humains. Il y a là, donc, la plus profonde prière pour l’amour des uns pour les autres sur une planète où, malheureusement, l’attentat et la haine se répètent dans la quotidienneté. Widad, l’auteur, est le fruit d’un métissage réalisé sur une île où flotte, chez certains incurables malades, un racisme aussi condamnable que celui que pratiquaient les esclavagistes d’hier.

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« Salam Shalom » de Widad Amra

—de Roland Sabra —

Salam Shalom ( Arshav)

Un livre de Widad AMRA

Arshav voilà le mot que l’on a envie d’ajouter au beau titre que nous offre Widad Amra. Shalom Arshav, la Paix Maintenant, est en effet un mouvement extra-parlementaire fondé en 1978 par 348 officiers de réserve et soldats de Tsahal qui, inquiets de l’évolution politique, déclaraient : «  nous aurions du mal à accepter un gouvernement qui préférerait exister dans les frontières du « Grand Israël » plutôt qu’exister en paix avec ses voisins. Un gouvernement qui préférerait les colonies au-delà de la ligne Verte au règlement de ce conflit historique par la normalisation des relations dans notre région nous poserait un problème quant à l’attitude que nous devrons avoir. Une politique qui provoquerait la perpétuation de la domination d’un million d’Arabes porterait atteinte au caractère juif et démocratique de l’Etat, et nous aurions du mal à nous identifier avec la voie choisie par l’Etat d’Israël. »

L’opuscule que nous livre Widad Amra est singulier. D’abord parce qu’il s’agit d’un texte personnel, tout à fait particulier, écrit à la première personne, ensuite parce qu’il sort totalement de l’ordinaire et qu’il mérite d’être remarqué par ses traits peu communs, et enfin parce qu’il recèle une densité, une épaisseur assez rare.

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« Contes de l’âme antillaise » , de Jean-Mico et Léonie Terrine

— Par Widad Amra —


La main se pose, tâtant le livre, le caressant, s’y promenant, comme l’on fait des objets d’art. Couverture noire et bleue, hiéroglyphes satisfaisant les yeux. Le livre s’appelle Contes de l’âme antillaise Kontè Kréyol, signé Jean-Mico et Léonie terrine, aux éditions Exbrayat. Traduction créole : Pierre Pinalie.

Le livre s’ouvre, la main tourne les pages. Le regard plonge dans l’univers magique de l’esthétique, happé par l’uniformité de l’ensemble en un concert de bleus variés. Bleu indigo, bleu ciel, bleu roi, bleu marine, bleu nuit, bleu azur, bleu outre-mer. D’une page à l’autre, le bleu varie, occupant presque tout l’espace, offrant son éventail, servant d’écrin, aux mots, aux dessins, aux couleurs. Servant de support à la langue du conte : le créole. En bordures blanches, le texte en français. Le livre est beau. S’en dégage le souffle étonnant d’une cosmogonie personnelle. Un lieu surréaliste .

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« Madame Marguerite »? : … un peu… beaucoup…

— Par Roland Sabra —

 La qualité d’un travail artistique ne relève pas d’une rationalité mesurable en terme d’analyse coûts/avantages ou d’un calcul de maximisation sous contraintes, sinon « Madame Marguerite » mise en scène par Jandira Bauer avec Widad Amra sur scène décrocherait la palme du meilleur spectacle de l’année! Réalisé sans aucune subvention, ni aucune aide de quelque sorte que ce soit, en dehors des soutiens amicaux de l’ADAPACS pour les répétitions et du Théâtre de Foyal de Michèle Césaire pour la présentation au public, la production de ce spectacle, sans vrai travail de lumières ni environnement sonore, faute de moyens, a été portée de bout en bout par la seule passion de la metteure en scène et de la comédienne. Mais comme chacun sait il est des passions qui dépassent l’étymologie et qui offrent outre la jouissance, assez banale, quelque chose de plus rare, le plaisir pour peu que l’on puisse, (que l’on sache?) transformer l’une en l’autre.

Si la mise en scène de Jandira Bauer, joue assez justement sur la démesure du personnage, elle met l’accent sur la dimension proprement folle de la relation pédagogique.

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« Madame Marguerite » de Roberto Athayde : Jandira Bauer met en scène Widad Amra

 — Par Roland Sabra — 

Widad Amra dans le rôle de « Madame Marguerite »

 Sommes-nous éduqués et  dirigés par des fous?

Pourquoi sommes-nous éduqués et dirigés par des fous? Quel rapport le pouvoir entretient-il avec la folie? Les exemples sont nombreux dans l’histoire et tout récemment la campagne pour l’élection présidentielle a par exemple donné lieu à de nombreuses publications sur les dérèglements et autres travers  réels ou supposés du nouveau chef de l’État.

Vouloir le pouvoir, en rêver depuis sa tendre enfance est semble-t-il un symptôme pathologique, mais cela n’explique pas pourquoi le citoyen lambda délègue, accorde ses suffrages, désire être dirigés par de tels individus. La pièce de Roberto Athayde « Madame Marguerite » mise en scène par Jandira Bauer avec Widad Amra, donne quelques éléments de réponse à cette énigme.

Madame Marguerite est une institutrice plutôt vieux jeu qui enseigne la biologie, les mathématiques, les langues, le français, l’histoire la géographie, la sexualité enfin tout, la vie quoi!

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