348 search results for "cercle égal"

Coronavirus ou comment repenser notre temps

Par Marcel Luccin —

Le coronavirus focalise l’attention parce qu’il tue, bouleverse les habitudes, fragilise les convictions, met à mal le système économique, menace nos organismes, remet en cause les vérités établies. En effet, il s’agit bien d’un événement majeur qui génère de multiples interrogations mais entre autre, révèle le rôle salvateur de l’État-providence. Quant au confinement dont la durée est à la fois proche et lointaine, c’est probablement l’occasion de se libérer de l’emprise de la rentabilité à tout prix et des planifications souvent hasardeuses. En outre, le coronavirus en tant que révélateur primordial met en évidence l’augmentation de la consommation d’un surplus d’informations à la fois vraies et contradictoires, sans oublier les réseaux sociaux qui multiplient les sources de confidences et propagent des prophéties en tout genre.

Quoi qu’il en soit, cette épidémie offre à ceux qui le veulent l’occasion de sortir de leurs bulles sécurisées et de rompre avec les pièges de la routine devenue aliénante. C’est à l’évidence une discontinuité profitable aux analyses approfondies, à l’adoption d’un nouvel état d’esprit et à l’avènement de relations interpersonnelles plus apaisées.

→   Lire Plus

Un scénario démocratique pour le « monde d’après »

Monsieur le Président de la République,

Dans votre dernière allocution, vous déclariez : « Sachons, dans ce moment, sortir des sentiers battus, des idéologies. Et nous réinventer. Moi le premier. »

Nous les premiers, citoyens, associations, maires, présidents de régions et de départements, élus locaux, syndicats, entreprises, gilets jaunes, acteurs de la transition écologique, sociale et démocratique… sommes prêts à dessiner ensemble un chemin qui tire « toutes les leçons de cette crise ».

Nous souhaitons que ne soient pas refaites les erreurs du passé. Oui, l’urgence de la sauvegarde des emplois nous impose de réagir vite. Nous le comprenons. Mais, puisque les mesures pour sortir de la crise impacteront durablement les choix politiques à opérer, les investissements qu’elles nécessitent ne peuvent se décider sans concertation, discutés en trois jours dans un Parlement vidé de ses membres où trois représentants LREM possèdent à eux seuls la majorité absolue. Nous regrettons notamment votre décision de ne pas poser de conditions environnementales et sociales sérieuses à l’octroi de 20 milliards d’euros à la relance d’industries comme l’aviation et l’automobile, contrairement au Danemark, l’Autriche ou encore la Finlande.

→   Lire Plus

Antenor #1

Revue éphémère d’analyses décoloniales / avril 2020

— Par Ali Babar Kenjah —

Vrai nom

Je nommerai désert ce château que tu fus, Nuit cette voix, absence ton visage,

Et quand tu tomberas dans la terre stérile Je nommerai néant l’éclair qui t’a porté. Mourir est un pays que tu aimais. Je viens

Mais éternellement par tes sombres chemins. Je détruis ton désir, ta forme, ta mémoire, Je suis ton ennemi qui n’aura de pitié. Je te nommerai guerre et je prendrai Sur toi les libertés de la guerre et j’aurai Dans mes mains ton visage obscur et traversé, Dans mon cœur ce pays qu’illumine l’orage.

Yves Bonnefoy

Télécharger le pdf

→   Lire Plus

Sciences sociales : nouveautés du 09 mars 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

→   Lire Plus

Coronavirus : de l’urgence à débattre et sensibiliser les Antillais aux graves enjeux économiques et sociaux actuels !

—Jean-Marie Nol, économiste —

Ce jour, les socioprofessionnels martiniquais ont réagi via un communiqué suite aux incidents dits xénophobes contre des touristes italiens et allemands en réaction à la peur de la contagion à l’épidémie de coronavirus.

« Non à la haine, oui à la construction commune », écrivent les organisations professionnelles martiniquaises. Les socioprofessionnels lancent un cri d’alerte pour « condamner les dérives et appeler à une logique de construction commune » et disent s’étonner « du peu de réaction des élus et des pouvoirs publics ».

Lire aussi : Coronavirus : c’est une crise économique mondiale qui s’annonce !

Ainsi selon eux, la Martinique à l’heure du choix d’une société apaisée est en train de basculer dans l’hystérie et la violence gratuite provoquées par des groupuscules d’obédience pan- africanistes . C’est là dans ce contexte qu’il faut insister  sur le danger d’un laxisme du pouvoir central parisien qui ne parvient pas à s’imposer en matière de rétablissement de la sécurité en Martinique . Cette situation est extrêmement fâcheuse car non seulement elle est porteuse de voix et de gage d’impunité pour les extrêmes, mais également est responsable de la montée exponentielle de la violence et du populisme en Martinique .

→   Lire Plus

« Terminal Sud », un film de Rabah Ameur-Zaïmeche

Mercredi 12 – Lundi 17  février à 19h30. Madiana.

Avec Ramzy Bedia, Amel Brahim-Djelloul, Slimane Dazi
Nationalités Française, Algérienne
20 novembre 2019 / 1h 36min / Drame, Thriller

Synopsis :
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Dans un pays plongé dans un climat d’insécurité et de conflit armé, un médecin tente malgré tout d’accomplir son devoir au sein d’un centre hospitalier, jusqu’au jour où son destin bascule…

La presse en parle :
Cahiers du Cinéma par Jean-Philippe Tessé
Comment ne pas voir en Terminal Sud un film qui s’adresse à nous, aujourd’hui ? Qui saisit un certain état d’abattement, d’épuisement et de dégoût face à la montée de l’oppression, ici et ailleurs ?

20 Minutes par Caroline Vié
Dans « Terminal Sud », Ramzy Bedia surprend par ses qualités d’acteur dramatique.

Culturopoing.com par Sophie Yavari
La violence, procédant comme par cercles concentriques, se rapproche du héros, et finit par l’atteindre, ouvrant en lui des failles insoupçonnées, brisant ses valeurs humanistes. Le spectateur, habitué à la présence imposante du docteur, voit progressivement s’effondrer ce géant aux pieds d’argile.

→   Lire Plus

La politique économique d’Emmanuel Macron profite d’abord aux actifs et aux plus aisés

« Les perdants se trouvent parmi les plus modestes, les chômeurs et les retraités. Les 5 % de Français les plus pauvres devraient voir leur niveau de vie se réduire d’environ 240 euros par an alors que les 5 % les plus riches devraient voir le leur grimper de 2 905 euros par an », selon l’OFCE.

— Par Audrey Tonnelier —

Le début du mandat d’Emmanuel Macron lui avait valu l’étiquette de « président des riches ». Près de trois ans plus tard, celle-ci risque de continuer à lui coller à la peau, à en croire l’Obervatoire français des conjonctures économiques (OFCE), un cercle de réflexion classé à gauche.

Dans une étude publiée mercredi 5 février, les économistes ont passé au crible les mesures fiscales et sociales des trois premiers budgets de l’ère Macron, et leurs conséquences sur le pouvoir d’achat des Français. Leurs conclusions sont sans appel : « Sur les 17 milliards d’euros distribués aux ménages depuis le début du quinquennat, plus du quart (environ 4,5 milliards d’euros) est allé soutenir le revenu disponible des 5 % de ménages les plus aisés », indiquent-ils.

→   Lire Plus

« Noura rêve », et « Le Miracle du Saint Inconnu » : deux fois le Maghreb

— par Janine Bailly —

De façon régulière Steve Zebina, pour nourrir notre soif de cinéma, nous propose un « focus sur »­­, soit de porter notre regard sur un réalisateur, ou sur un pays, ou sur un continent particulier — de même que le photographe fixe son objectif sur les choses qu’il veut mettre en valeur. Février verra donc sur les écrans de Madiana, dans leur version originale sous-titrée, se succéder quatre films récents en provenance du Maghreb. 

« Noura rêve », de la réalisatrice tunisienne Hinde Boujemaa, reçoit le Tanit d’or en 2019, aux Journées cinématographiques de Carthage. En composant un portrait de femme auquel l’actrice Hend Sabri donne, toute en force apparente et tendresse contenue, une densité surprenante, Hinde Boujemaa lève aussi le voile sur le machisme récurrent qui, en dépit d’avancées certaines, continue à sévir dans son pays d’origine. Certes, sous l’impulsion d’Habib Bourguiba, le Code du Statut Personnel a accordé aux femmes un certain nombre de droits nouveaux. Il n’empêche que l’adultère reste un sujet souvent tabou, et qui peut être puni de cinq ans de prison pour chacun des deux amants.

→   Lire Plus

Sciences sociales : nouveautés du 04 février 2020

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

→   Lire Plus

Le «paradoxe français» mythe ou réalité pour les Martiniquais et Guadeloupéens ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Trop de grève tue la grève !

Le paradoxe français est une réalité qui s’imposera, quoique on en pense, à l’économie de la Martinique et la Guadeloupe confrontée à une époque de croissance révolue . Mais pour les hommes politiques et les syndicalistes Martiniquais et guadeloupéens, ce paradoxe est vécu actuellement comme un mythe. Trop de grèves en Martinique finira par tuer la grève ! En effet , l’attitude des syndicalistes en Martinique et Guadeloupe est incompréhensible car ils ne veulent pas voir la réalité en face. Cela fait dix ans qu’ils espèrent un remake de la crise de 2009. En vain, et pourtant ils continuent à vouloir remettre le couvert avec toujours les mêmes revendications. Le préavis de grève générale en Guadeloupe pour le premier février 2020 est tellement général et impossible à satisfaire qu’il s’agit donc uniquement d’une posture qui mènera sans nul doute à l’impasse .

Nous l’avons déjà dit tantôt, tout ce qui se passe en France hexagonale aura automatiquement des répercussions sur la Martinique et la Guadeloupe. Avant, il y avait dans la France des années 60/70 , un taux de croissance durablement proche de 5%, le plein-emploi, une modernisation inégalée du pays qui apportait le progrès à l’ensemble de la société, l’ascenseur social qui fonctionnait bien , un pouvoir d’achat qui explosait , et on pourrait continuer encore longtemps… Eh oui, la France n’a pas toujours été en crise, ni un pays qui se dit en déclin.Mais

→   Lire Plus

Le déclin inéluctable de Fort-de-France et Pointe-à-Pitre : où va-t-on ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Les deux villes capitales des Antilles sont-elles virtuellement deux villes mortes, et là ce serait tout un symbole qui préfigure des lendemains qui déchantent en Martinique et en Guadeloupe. Deux villes où la vocation commerciale sautait auparavant aux yeux et ne se limitait pas aux formules toutes faites de « carrefour commercial », et maintenant coquille vide dans l’absolu actuel. Le résultat vient d’être constaté par l’INSEE : Fort-de-France et Pointe-à-Pitre se paupérisent plus vite et plus fort que les autres communes de. Martinique et Guadeloupe avec un cumul des signes de précarité et d’insécurité . À Fort de France comme à Pointe-à-Pitre , il flotte comme un criminel parfum de gâchis. Rétrospectivement on se dit que la chronique de cette mort annoncée s’est écrite depuis longtemps et à la vue de tous. Comme si tout le monde – des pouvoirs publics aux habitants en passant par les commerçants – avait regardé la lente descente aux enfers de leurs villes capitales , bras ballants, en pensant très fort : « Jusqu’ici tout va bien. ».

→   Lire Plus

L’épreuve de l’éphémère : capter le spectacle vivant. 

« Il devrait y avoir une loi selon laquelle tous les spectacles devraient-être filmés.» Jean-Luc Godard

La captation du spectacle vivant (opéra, ballet, concert, représentation théâtrale) est une démarche désormais fréquente et de plus en plus prisée, en dépit des débats qu’elle continue de susciter. C’est une entreprise singulière, qui consiste à filmer un spectacle un soir de représentation. Parce qu’elle a lieu en présence du public, elle témoigne de la relation dans l’instant de la scène et de la salle. Les moyens de diffusion actuels des captations sont le DVD, la télévision, Internet et le cinéma.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la captation ne repose pas sur une recette définie, un dispositif figé (qui consisterait en un plan large frontal avec des caméras latérales par exemple), reproductible à l’infini. Au contraire, chaque mise en scène, parce qu’elle construit un espace singulier dans une salle à l’architecture spécifique, du fait du genre de la pièce, des déplacements des acteurs, des lumières, etc. demande d’inventer un dispositif avec des caméras spécifiques. Le réalisateur assiste aux répétitions, dialogue avec le metteur en scène, met au point un découpage et installe un dispositif de prise de vue et de son dans la salle.

→   Lire Plus

L’éphéméride du 26 novembre

Le 26 novembre 2014 le Gwoka est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

Le gwoka (ou gwo ka) est un genre musical de la Guadeloupe. Il est principalement joué avec des tambours appelés « ka », famille d’instruments de percussion. Les autres instruments sont le chacha (une sorte de maraca) et le tibwa (instrument formé de deux baguettes de bois qu’on frappe sur l’arrière d’un tambour ou sur un morceau de bambou)1, qui lui, ne fait pas partie du gwoka guadeloupéen mais du bèlè martiniquais. Le gwoka authentique, pratiqué en Guadeloupe, est joué sans les baguettes de bois pour frapper à l’arrière du tambour ou du bambou .

Les différentes tailles des tambours établissent la base. Le plus grand : le boula joue le rythme central et le plus petit : le marqueur (ou makè) marque la mélodie et interagit avec les danseurs, le chanteur et les chœurs; ces derniers sont repris généralement par les spectateurs lors de prestations en public.

Les chants du gwoka sont généralement gutturaux, nasaux et rugueux, bien qu’ils puissent également être lumineux et lisses. Ils peuvent être accompagnés d’harmonies croissantes et de mélodies relativement complexes.

→   Lire Plus

Inauguration de l’œuvre monumentale en hommage aux insurgés de 1870

Polygone Desclieux – 23 novembre 2019

Le 22 septembre 1870, prolongeant les luttes de nos ancêtres pour la liberté et la dignité, éclatait la grande Insurrection du Sud de la Martinique. Un millier d’hommes et de femmes ont brandi l’étendard de la révolte dans un puissant mouvement populaire qui remettait en question l’ordre colonial et la société post-esclavagiste de la deuxième moitié du XIXe siècle.
L’Insurrection de septembre 1870 a illustré avec force le courage, l’audace, l’esprit de sacrifice des insurgés, parmi lesquels les femmes et la jeunesse ont joué un rôle de premier plan. Elle a rassemblé, dans une même espérance, anciens esclaves, mais aussi Congos et Indiens nouvellement arrivés, préfigurant une première forme d’unité au sein de notre peuple.
Commémorer Septembre 1870 s’impose à nous comme une obligation morale afin de transmettre et de consolider les valeurs de liberté, de dignité, de solidarité et de don de soi portées par les insurgés, et qui incarnent des valeurs fondamentales pour l’humanité.
Des centaines de combattants parcoururent les campagnes du Sud, la nuit, armés de fusils, de bâtons, de coutelas, de torches enflammées, de bouteilles d’eau pimentée.

→   Lire Plus

Sciences sociales : nouveautés du 10 novembre 2019

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

→   Lire Plus

FIAP 2019 : Quand la ville se fait scène ouverte

— par Janine Bailly —

Islas Cicatrices et Egwe/Egue

Ce midi du vendredi 8 novembre, Isil Sol Vil et Marina Barsy Janer investissent cette partie du Grand Marché, ouverte d’un côté sur la rue et fermée de barreaux par ailleurs, où sur les plaques de contreplaqué provisoires qui ferment les boutiques se lisent encore les traces d’un tout récent incendie. Originaires l’un de Barcelone l’autre de Puerto Rico, c’est une performance intitulée Islas Cicatrices qu’ils déroulent, sans parole aucune, dans ce cadre urbain où les uns passent, où les autres s’arrêtent, rejoignant ceux qui sont venus tout exprès pour assister à la présentation.

Sur un cercle de tissu rouge, vêtus de noir agenouillés, d’abord recueillis ils se font face et complices semblent passer en silence le pacte qui va leur permettre d’agir, l’un sur l’autre, l’un avec l’autre, l’un par l’autre. Au cours de la performance, ils convoqueront les éléments : le feu de bougies blanches, allumées et allumant ces petites torches de plantes aromatiques enroulées au bout de piques qu’Elle disposera, les plantant sous la peau, le long de ses bras à Lui ; l’air, qui portera ce parfum et cette fumée légère, comme d’encens, dans l’espace du marché ; l’eau, qui sera versée des quatre extrémités de la croix d’un tissu noir, dessinant quatre chemins liquides vers le centre qu’occupe un rond de sable blond.

→   Lire Plus

René Louise : une géométrie pour un geste esthétique

Du 4 novembre au 7 décembre 2019 Tropiques-Atrium

— Par Fernand Tiburce Fortuné, Ancien Président du « Groupe Fwomajé » , Essayiste, écrivain.

La série « Disques solaires » que René Louise a initiée il y a une trentaine d’années, répond certes, d’une part à l’intériorisation d’un certain mysticisme, d’autre part à l’appropriation de grands mythes fondateurs, et enfin à la connaissance de contes et légendes enrichis et embellis depuis le nomadisme jusqu’à la sédentarisation.

Mais nous n’évoquerons ici, ni la roue, ni les mythes anciens autour de la Lune et du Soleil ; nous ne mettrons pas en avant les disques lunaire et solaire, objets et centres d’adoration et de cultes divers et parfois contradictoires, bien que tout cela ait pu agir sur l’inconscient de René Louise, au moment du surgissement de l’idée qui sera projetée sur la toile1 dans ce geste esthétique inaugural dont tout dépendra par la suite.

Nous nous demanderons, toutefois, comment un artiste, rationnel, qui a été élève de Gérard Miller2, peut se retrouver en connivence irrationnelle et subjective, avec disques et cercles, objets de savantes projections intellectuelles, loin des fantasmes et tentatives premières de compréhension du monde.

→   Lire Plus

Cinq rituels funéraires étonnants à travers le monde

Du Ghana à l’Indonésie, en passant par le Tibet ou le Japon, on ne traite pas la mort et les défunts de la même manière. Festifs, codifiés, extravagants voire carrément surprenants, voici cinq rituels funéraires encore suivis dans le monde.

Japon : des baguettes et des os

La majorité de la population japonaise organise ses funérailles selon des rites bouddhistes. Si elles varient dans les détails, les cérémonies sont, dans les grandes lignes, similaires : « Veillée funéraire la nuit du décès, cérémonies d’adieux le lendemain, crémation le surlendemain, seconde cérémonie au temple et dépôt des ossements dans la tombe le jour de la crémation, retrouvailles et recueillement de la famille le 7e jour après le décès, puis la même chose, mais le 49e jour », détaille Cléa Patin, dans la revue Ebisu, qui publie en langue française des articles de recherche, des traductions commentées, des textes de conférence inédits ainsi que des comptes rendus d’ouvrages, dans le domaine des études japonaises.

Cléa Patin, qui a effectué plusieurs études de terrain au Japon, décrit précisément, en 2006, les rituels auxquels elle a assisté, après la mort de la grand-mère de son compagnon japonais.

→   Lire Plus

Sciences sociales: nouveautés du 27 octobre 2019

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

→   Lire Plus

Comment améliorer votre sécurité sur les réseaux sociaux ?

La question : « Ma fille vient d’ouvrir un compte sur un réseau social et je suis inquiète pour sa sécurité. Quels conseils puis-je lui donner pour qu’elle apprenne à être vigilante ? »

La réponse de Service-public : « Vous pourrez trouver des conseils utiles pour comprendre et lutter contre les différents dangers sur cybermalveillance.gouv.fr, un site d’assistance et de prévention du risque numérique. Il propose de bonnes pratiques à conseiller à votre enfant. »

  • Protégez l’accès à vos comptes et vérifiez régulièrement les connexions
    Pour vous assurer que personne ne puisse utiliser votre compte à votre insu ou usurper votre identité, protégez-en bien l’accès en utilisant des mots de passe différents et suffisamment robustes. Si le service le propose, activez également la double authentification. La plupart des réseaux sociaux offrent des fonctionnalités qui vous permettent de voir les connexions ou sessions actives sur votre compte depuis les différents appareils que vous utilisez. Consultez régulièrement ces informations. Si vous détectez une session ou une connexion inconnue ou que vous n’utilisez plus, déconnectez là. Au moindre doute, changez votre mot de passe.
  • Vérifiez vos paramètres de confidentialité
    Les paramètres de visibilité de vos informations personnelles (numéro de téléphone, adresse email…) et de vos publications sont souvent réglés par défaut et vos données peuvent se trouver partagées avec tous les abonnés du réseau social.

→   Lire Plus

Au Mali, un homme malmené et ligoté en public pour s’être opposé à l’esclavage

Un homme a été agressé le 17 septembre dans le village de Kremis, dans la région de Kayes, dans le sud-ouest du Mali. Dans cette zone persiste une certaine forme d’esclavage, et ceux qui tentent de la combattre sont régulièrement victimes de violences.

Des images partagées sur les réseaux sociaux depuis le 17 septembre montrent un homme se faire agresser dans le village de Krémis, à quelques kilomètres de la frontière avec la Mauritanie. Plusieurs dizaines de personnes l’encerclent alors qu’il est au sol, torse nu, et lui ligotent de force les pieds et les poings.

« Le chef du village n’avait jamais vu un esclave refuser d’obéir »

Contactée par la rédaction des Observateurs de France 24, la victime assure avoir été humiliée et violentée pour avoir osé s’opposer à l’esclavage. En effet, une forme d’esclavage, dit « par ascendance » ou « interne », persiste dans certaines régions du Sahel.

→   Lire Plus

Fléchissement économique pour la Martinique, embellie des indicateurs pour la Guadeloupe.

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Malgré les menaces sur l’économie mondiale, l’économie de la Guadeloupe résiste et affiche la confiance. Mais tel n’est pas exactement le cas en Martinique, car une récente étude  de l’INSEE,  révèle une perte importante du nombre d’emplois à l’échelle de la Martinique, mais avec des résultats contrastés. 

131 200 : c’est le nombre d’emplois recensés en 2016. En une décennie, l’INSEE constate la perte de 1 700 emplois à l’échelle de la Martinique. Le vieillissement de la population en est la cause première. Il faut y ajouter les départs vers la France continentale, en augmentation régulière depuis 2010.

Les causes sont connues. Les conséquences commencent de l’être : ralentissement de l’activité, panne des investissements, perte d’attractivité dans tous les domaines, sentiment d’absence de perspectives.
La morosité gagne du terrain et s’installe subrepticement dans les esprits des décideurs martiniquais. Mais à noter un bon point souligné par l’IEDOM (Institut d’Émission des Dom) , c’est le tourisme, dont tous les indicateurs sont au vert. Le nombre de passagers qui transitent à l’aéroport Aimé Césaire ainsi que les nuitées sont en progression.

→   Lire Plus

Manuel Césaire présente la saison 2019-2020 de la Scène nationale

— Par Roland Sabra —

« Syncrétismes » tel est le premier mot de l’éditorial de Manuel Césaire pour présenter le programme de la saison 2019-2020 de la Scène nationale Tropiques Atrium. Le mot, avec une certaine habileté, est judicieusement choisi. Dans le domaine culturel le Larousse le définit comme « une synthèse de deux ou plusieurs traits culturels d’origine différente, donnant lieu à des formes culturelles nouvelles. ». Le site EDUSCOL du Ministère de l’Éducation nationale, moins angéliste ou plus réaliste, comme on voudra, le présente comme «  le résultat d’un processus d’adaptation endogène généralement imposé par une culture exogène. »  et résume le débat autour du mot en précisant : » L’usage du mot est tantôt stigmatisé comme contamination par l’autre, tantôt valorisé comme synthèse créative. » On notera l’insistance de Manuel Césaire dans la mise en valeur du mot par sa pluralisation qui laisse ouverte la question de ses acceptions inclusive ou exclusive. Par cet usage du mot le Directeur de la Scène nationale, ne fait pas l’impasse sur la complexité de la situation culturelle du pays, mais fait un choix, comme on le constatera dans la lecture de son texte de présentation ci-après.

→   Lire Plus

100 féminicides depuis le début de l’année, mais que signifie ce mot?

Le collectif 8 Mars Martinique recueillait hier ( 31 mars) des témoignages de violences faites aux femmes qui seront retranscrits dans un livre blanc remis aux parlementaires de l’île et destiné au Grenelle de l’environnement qui débutera le Mardi 3 septembre à l’Hôtel Matignon à Paris. Il a été fait état, entre autres, des difficultés que les femmes violentées ont à porter plainte auprès des autorités de police.

*****

100 féminicides depuis le début de l’année, mais que signifie ce mot?— Par Aude Le Gentil —

100 femmes auraient été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon depuis le début de l’année en France. Un fléau qualifié par les spécialistes de « féminicide ». Jusque-là réservé aux cercles universitaires et militants, le terme commence à intégrer le vocabulaire courant.
Pancarte lors d’une manifestation contre les violences faites aux femmes .
Pancarte lors d’une manifestation contre les violences faites aux femmes . (Sipa)
Partager sur :

Depuis le 1er janvier 2019, 100 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, selon le décompte provisoire tenu par le collectif « Féminicides par compagnon ou ex ».

→   Lire Plus

Avignon 2019 : récapitulatif des comptes rendus

Le festival à l’heure des bilans

Le « IN » : faire mentir les fatalités

La 73e édition du Festival d’Avignon s’est achevée pour les spectateurs dans la nuit du 23 au 24 juillet, célébrant d’une certaine manière en aînée les 60 ans du ministère de la Culture, cette utopie réaliste d’un accès égalitaire aux œuvres. Il faudra encore quelques jours à l’équipe du Festival d’Avignon pour terminer, démonter, entretenir, ranger ce grand théâtre. Les histoires individuelles ont raconté la grande Histoire, les spectacles ont dialogué de l’un à l’autre, esthétiquement comme politiquement, dessinant une dramaturgie de la programmation. Des triomphes du Brésil, de Chine, de Russie, de France ou de Grande Bretagne, ont soulevé les salles et nous avons accompagné de nouvelles générations d’artistes accueillis par les spectateurs avec une curiosité passionnée, faisant une fois encore du Festival d’Avignon ce carrefour unique de productions légendaires et d’annonces de demain. Ce public d’Avignon, multiple, divers, fervent, fidèle, exigeant, militant aussi, était présent pour les spectacles comme pour les rencontres, revendiquant le plaisir sérieux de partager la recherche, l’engagement, l’histoire, le sens.

→   Lire Plus