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Schœlcher en fête

« Chelchè ka Sonjé 2018 ». Regards sur la culture de la République d’Haïti

La Ville de Schœlcher, Terre de Culture et d’Excellence, qui porte le nom de l’abolitionniste depuis 1888, rappelle à chacun l’engagement de Victœor Schoelcher en faveur de l’émancipation des peuples issus de l’esclavage, en particulier ceux des Antilles.

Voir le programme ci-dessous

« Schœlcher en Fête » se pose comme un acte éducatif et de divertissement porté par une dynamique de civilisation. Une dynamique qui exprime bien l’idée de progrès et la volonté d’agir en faveur de la cohésion sociale et du bien vivre ensemble, à travers l’animation, la culture et les activités sportives.

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Esclavage en Mauritanie: lettre ouverte au président Emmanuel Macron

— Par Martin Mateso —
A l’occasion du déplacement d’Emmanuel Macron à Nouakchott pour le sommet de l’Union africaine, le mouvement anti-esclavagiste mauritanien interpelle le chef de l’Etat français sur la question de la traite d’êtres humains dans son pays. Il rappelle qu’en Mauritanie «l’esclavage, le racisme anti-noir et l’extrémisme religieux constituent les facettes d’une même oppression».

C’est par une lettre ouverte que le mouvement anti-esclavagiste mauritanien (IRA) s’est adressé au président Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat français doit rencontrer le 2 juillet à Nouakchot les dirigeants africains réunis pour le 31e sommet de l’Union africaine. Un tête-à-tête est également prévu avec son homologue mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz.

«Vous allez rencontrer un homme d’Etat, témoin d’une tentative d’épuration ethnique contre les autochtones noirs, de 1986 à 1991», écrit le chef du mouvement abolitionniste mauritanien, Biram Odeid.

Et de rappeler que cette épuration visait l’anéantissement, sinon l’expulsion, des ethnies d’ascendance africaine, tels que les Wolofs, les Bambaras et les Soninkés de Mauritanie.

«L’opération s’est soldée par des dizaines de milliers de déportés et d’exilés, des pogroms, la banalisation de la torture, des assassinats collectifs, des spoliations de bétail et de terre», peut-on lire dans cette lettre ouverte.

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Oser Guadeloupe Ensemble

Par Frantz Succab —

Sur l’avenir statutaire de la Guadeloupe la balle semble être remise au centre du débat politique, mais en catimini. Comme si la question n’avait jamais été disputée. Pourtant, qu’on la crie sur tous les toits ou qu’on la taise, elle est constitutive de l’histoire politique de la colonie. Sous-jacente en pleine guerre anti-esclavagiste, dans un contexte qui liait en un combat, similaire à leurs yeux, Haïti et Guadeloupe ; informulée mais présente dès la période post-abolitionniste quand les nègres faisaient leur entrée en politique, notamment avec Boisneuf ; option dialectiquement contraire, quoique silencieuse, lors du choix de la départementalisation.

La France savait ce qu’elle faisait ici

Parce qu’il faut se dire que même si la notion d’autonomie politique ou d’indépendance était confuse au niveau des guadeloupéens, elle ne le fut jamais pour la France. Avec la mémoire de ses guerres coloniales anciennes (dont sa première défaite en Haïti), puis des luttes anticolonialistes en Indochine, en Algérie et ailleurs en Afrique, la France savait ce qu’elle faisait ici ou, tout du moins, ce qu’elle ne voulait à aucun prix.

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Richepance dèwò!

— Par LKP —

Le débat ouvert par LKP dérange et la récente publication de Messieurs REGENT et BELENUS le prouve. Ces « historiens professionnels », se dressent en défenseurs de l’institution politique interpellée et nous assènent un enseignement singulier sur l’histoire et le rôle de l’historien. Ils s’en prennent à tous ceux qui ne se soumettent pas à leur avis d’historiens « éclairés et autorisés » par le pouvoir colonial y compris à leur pòair. En 2002, Frédéric REGENT publiait un texte du même type. Visiblement, n’ayant pas été entendu, il en remet une couche, cette fois-ci avec le concours de René BELENUS.

Lire :  Halte à la manipulation de l’Histoire, oui à la conservation et à l’explication de tous les vestiges du passé ! — Par Réné Bélénus et Frédéric Régent

Mais ne nous laissons pas abuser par les apparences. En effet,

On pourrait croire qu’il s’agit simplement d’une guerre « d’HISTORIENS ». Ou d’une tentative de voler au secours de Mme BOREL-LINCERTIN, visiblement embarrassée. Mais au-delà de cette guéguerre entre sachant, et du sauvetage du soldat BOREL-LINCERTIN, il nous faut, NOUS Guadeloupéens, gadé pli lwen, davwa, tout biten, biten, parapòt a on biten.

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Lalibèté ka Vini ! Les décrets de 1848 en créole

La première traduction en créole des décrets d’abolition de l’esclavage de 1848, textes fondateurs de notre époque vient d’être publiée aux Editions Scitep. Cette traduction interroge un évènement du passé colonial et esclavagiste, permettant, certainement un regard neuf sur la société créole actuelle. Madini-nart a rencontré l’auteur, Rodolf Etienne, qui présente ici la poursuite d’un engagement créole déjà bien manifesté..

Madinin’Ar : Pouvez-vous résumer en quelques mots cet ouvrage ?

Rodolf Etienne « Lalibèté ka vini ! » est la première traduction créole intégrale des Décrets d’Abolition de l’esclavage des colonies et possessions françaises du 27 avril 1848. Décrets inspirés par l’œuvre de Victor Schoelcher, de Cyrille Bissette, entre autres, et successifs à l’époque des Encyclopédistes et des Lumières : Voltaire, Diderot, Rousseau, Montesquieu ou encore l’Abbé Grégoire et aux divers courants abolitionistes de l’époque. Il s’agit, ici, avant tout, de rendre à l’Histoire ce qui lui revient de droit et de notoriété. Une telle traduction, une telle parole créole est la parole de vérité des « anciens esclaves », parce que le créole, la langue créole, contrairement à ce qui est perçu aujourd’hui et répandu par les prétendus « défenseurs » de la parole authentique (sic), est « la » langue des colonies, quasi partout en dominance, quoique la langue officielle, partout également, soit le français.

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Ambassade d’Haïti en France : activités culturelles du 30 mai 2018

Bonjour à tous,
Le nouveau Réglement Général Européen de Protection des Données (RGPD) est entré en vigueur le 25 mai dernier en Europe. À cette occasion, nous tenons à vous informer que l’Ambassade d’Haïti en France utilise et utilisera votre courriel uniquement pour vous informer des actualités culturelles haïtiennes en France, de ses projets et invitations électroniques. Nos listes ne sont jamais transmises à nos partenaires.
Si vous souhaitez toujours être tenu informé, vous n’avez rien à faire. Si vous souhaitez vous désinscrire, vous pouvez cliquer sur le lien « veuillez me désiscrire de la liste de diffusion », ci-dessous.
Si vous souhaitez vous inscrire, il suffit d’envoyer un mail à : serviceculturel.haiti.fr@gmail.com
Bien à vous,
L’équipe de l’Ambassade

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Halte à la manipulation de l’Histoire, oui à la conservation et à l’explication de tous les vestiges du passé !

— Par Réné Bélénus et Frédéric Régent —

La commémoration de la seconde abolition de l’esclavage en Guadeloupe du 27 mai 1848 a, cette année, donné lieu à toutes sortes d’amalgames, de déclarations empreintes de contre-vérités et de confusions en tous genres qui n’honorent guère leurs auteurs. Conscients du fait que la quête mémorielle a pris dans notre pays une ampleur inenvisageable, après des décennies de silences empreints d’une volonté de privilégier l’oubli des pages sombres du passé, nous ne pouvons néanmoins cautionner autant de dérives dans l’interprétation des faits.
La recherche historique ayant suffisamment progressé depuis 20 ans sur toutes ces questions, d’aucuns seraient bien inspirés de se documenter plutôt que de persister à assener des contre-vérités.
Premier amalgame méritant d’ëtre dénoncé, c’est la confusion systématique faite entre les événements du 27 mai 1848 avec la proclamation du Gouverneur Layrle abolissant l’esclavage en Guadeloupe, et ceux du 28 mai 1802 avec la mort à Danglemont de Delgrès et de ses compagnons. La tendance actuelle est à occulter totalement l’abolition de 1848 pour ne retenir que le © rétablissement de l’esclavage en 1802 ª.

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Et si nous portions nos coups contre nos véritables ennemis !

— Par Robert Saé —

Beaucoup de compatriotes ont été interpellés par les incidents qui se sont déroulés à l’occasion de la commémoration du 22 mai sur les lieux même où l’acte de résistance de l’esclave Romain déclenchait la Révolution qui imposa l’abolition de l’esclavage institutionnel*. Pour certains, une telle manifestation de division, précisément ce jour-là, constituait un « sacrilège ». Mais ces faits, sont, malheureusement, révélateurs d’une grave maladie qui affecte notre société dans le quotidien : le syndrome de lynch*, cette forme d’aliénation dont les principaux symptômes sont la propension à l’auto-dénigrement, à la division et à la « violence circulaire ». En étudiant les publications scientifiques de Frantz FANON chacun peut mieux comprendre ces comportements que nous avons à déplorer dans notre pays.
Les dégâts causés par ce syndrome sont particulièrement tragiques au plan politique. Prisonniers de cette aliénation, qui les pousse à croire que la réussite suprême consiste à se vêtir d’un costume d’élu de la République, beaucoup sont près à toutes les renonciations et à toutes les compromissions pour arriver à leurs fins.
On constate, qu’actuellement, la dénonciation du colonialisme et de ses agents qui sévissent dans l’administration, dans l’économie, dans tout le champ social, la mise en cause de l’État Français, ont quasiment disparu du discours d’une certaine frange du « camp nationaliste ».

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Les rebelles, les marronnes et le 22 mai

— Par Huguette Bellemare pour Culture Égalité —

Cette année-ci, pour le 170e anniversaire de l’abolition de l’esclavage, la commémoration du 22 mai a revêtu un faste particulier. Pratiquement toutes les communes ont tenu à célébrer la lutte de nos aïeuls. Mais trois d’entre elles ont fait le choix de rendre hommage aussi à nos aïeulEs en sollicitant la conférence théâtralisée  » Rebelles et Marronnes, elles ont fait notre Caraïbe et les Amériques » de l’association féministe Culture Egalité.

En effet, à l’invitation des villes de Saint-Pierre, Fort-de-France et Saint-Esprit, les comédiennes de Culture Egalité ont interprété cette fresque historique que nous avons conçue pour rappeler le rôle des femmes dans les luttes qui ont constitué les peuples de notre archipel et de notre continent.

Elles étaient toutes là : la Reine Anacaona et la paysanne Lumina ; la Jamaïcaine Nanny et la Saint-Lucienne Flore , l’esclave Harriet et les libres de couleur de la Martinique… – toutes resituées dans l’histoire de notre pays et de notre région, par une narratrice . Elles étaient venues dire comment, en leur temps, elles s’étaient soulevées et avaient combattu l’occupation, l’esclavage, la colonisation ou le racisme pour arracher chacune des libertés dont nous disposons aujourd’hui.

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Conférences, Manifestations culturelles autour du 22 mai

22 mai 2018

Chants, conte et marche

BASSE-POINTE.

L’association Oxy’Gêne, en partenariat avec la municipalité de Basse-Pointe, organise une soirée commémorative, place du 22-Mai à la cité Tapis Vert dès 17 h 45. Des chants résonneront avec Christiane Nadeau puis se produira le ballet « Krystal Kréol ».

Entre 18 h 30 et 20 heures, la population est invitée à une marche au flambeau qui partira de la place du 22-Mai et s’étirera vers le quartier Hackaërt, l’habitation Gradis pour un retour place de Fond-bourg avec les groupes à pied, « Caraïbe Groove », « Ti Kadans’ ». Un plateau artistique installé place des fêtes de Fond-bourg complétera les festivités avec diverses associations comme « Les balisiers » de Fort-deFrance, « Rasin péyi-a », « Les aigles de Pelletier » du Lamentin, « Les étoiles du sud » de Saint Esprit, « Fairy’s kolor Palmiste » du Lamentin, « Les étoiles de Basse-Pointe », « Lalin-klè », « Caraïbe Groove » et « Ti Kadans’ ».

Le chanteur Kolo Barst et le conteur Jocelyn Régina feront une intervention remarquée dans leur domaine respectif complétant ainsi cette manifestation.

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Esclavage et mémoire, pour une posture mémorielle digne

— Par Yves PASTEL, Ethnologue, poète, auteur-compositeur —

Par sa portée symbolique, la posture fait la différence !

Poser un geste mémoriel autour de crimes contre l’humanité tels que l’esclavage et la traite négrière exige hauteur, profondeur et solennité. C’est la marque d’un indispensable respect pour soi-même et pour la mémoire des disparus que nous honorons. Il y a là toute la force d’un symbole consacrant l’unanimité d’un acte de conscience collectivement assumé.

À titre d’exemple, quand vient l’heure de commémorer la rafle du Vel’d‘Hiv’, les juifs ne dansent pas. Ils s’enveloppent dans un lourd manteau d’affliction ; ils se tiennent raides ils égrènent un à un, dans une litanie interminable, le nom des ancêtres déportés et gazés. Non, le juif ne danse pas dans ces moments-là. Il marque un lourd et profond silence ; il laisse planer l’aigle noir du souvenir sur la mémoire des disparus.

Et la France, et son président le premier, se tait, s’arrête, marque le pas, respecte, compatit ; Entre en profonde contrition. Pas un rire inconvenant, pas un semblant de liesse. Le ciel est lugubre, et les visages scellés dans le marbre du recueillement !

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Frapadingos Moun Tivoli

Mardi 22 mai 2018 à 17 h. Tropiques-Atrium. Entrée libre.

Frapadingos
Tambours battant pour commémorer le 22 Mai 1848 en Martinique !
Tambour, élément central de l’abolition de l’esclavage
On y va : Cuba, Argentine, Pérou, Brésil, Martinique ! Frapadingos, le dernier projet du grand musicien argentin Minino Garay, accompagnateur des plus grands (Dee Dee Bridgewater, David Sanchez, Jacky Terrasson) qui en chef d’orchestre dirige à sa main, béret vissé sur la tête, un ensemble de 12 percussionnistes. Tous chantent, invoquant les forces, les divinités célestes et le feu sacré de la musique. Entrez dans la transe !
« Minino Garay en meneur de troupes » – Le Monde
Moun Tivoli Fondé par la famille Saban, Moun Tivoli perpétue l’héritage spécifique, tant par la danse que la musique, du bèlè de Basse-Pointe (Bèlè Baspwent). Après de longues années, le groupe a sorti en 2015 un CD avec à la fois la tradition, mais aussi des sonorités modernes. Pour ce spectacle, il sera accompagné des danseurs qu’ils forment et de ceux du groupe Bèlkanman.
MAI
MUSIQUE
amérique du sud
martinique


[musique] Frapadingos
Direction : Minino Garay
Brésil : Guilherme Alves & Adriano DD Tenorio
Pérou : Rodolfo Munoz & Pedro Bernales
Cuba : Abraham Mansfarroll & Inor Sotolongo
Argentine : Rocco Sedano & Vanesa Garcia
Invités : Chant, Guitare : Pajaro Canzani – Uruguay
Tambour bèlè : Boris Reine-Adelaïde – Martinique

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Réparons l’oubli

Du 18 au 22 mai 2018

— Par Culture Egalité —

Rebelles et Marronnes, elles ont fait notre Caraïbe et nos Amériques
Réparons l’oubli ! Manifestations de Culture Egalité du 18 au 22 Mai 2018.

Dans notre association, nous nous battons pour l’égalité des femmes et des hommes et pour l’autonomie des femmes.

C’est pour ces raisons que nous avons décidé de faire un travail afin de vulgariser l’histoire, trop souvent ignorée, des femmes de notre région. Nous voulons que les Martiniquaises – et les Martiniquais – sachent que dès le début de notre histoire, rien ne nous a été octroyé, que nous avons dû nous battre pour chaque amélioration de notre sort et que ces batailles n’auraient pas abouti sans les luttes des femmes. Oui, nos aïeules « n’ont pas été que des victimes. Elles ont été des actrices de l’histoire, de leur histoire », de notre histoire.

C’est pourquoi nous avons choisi de mettre particulièrement à l’honneur, quelques rebelles et marronnes de la Caraïbe et des Amériques.

Nous allons donc voir les femmes à l’œuvre à différentes périodes de notre histoire : depuis le début de la conquête à la fin du 15e siècle, puis lors de la mise en place de la colonisation et de l’esclavage, avec les grandes révoltes marronnes, ensuite dans les luttes aux Antilles au moment de la Révolution française, et enfin, dans les mouvements après l’Abolition, au lendemain de l’émancipation.

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Recyclage de la politique martiniquaise…

Par Roland Tell —

L’esprit collectif martiniquais fonde sa compréhension de la vie politique sur le dualisme perpétuel de l’origine et de l’histoire, comme s’il s’agissait de les distinguer interminablement. D’un parti à l’autre, les analyses idéologiques cherchent l’avenir dans le passé. C’est là un art difficile, que d’avancer à reculons, quand il est déjà dans le peuple martiniquais, rédemption des souffrances vécues, et soif de lendemains meilleurs. Car pour lui, en politique partisane, tout naître est un mourir !

Pourtant, quelles possibilités d’avenir dans le monde d’aujourd’hui ! De la surabondance même, avec la France et l’Europe, par-delà les mers lointaines de l’Atlantique et de la Mer du Nord, de la création et de la re-création avec la Caraïbe et les Amériques, pour délivrer du néant le devenir de la caribéanité, comme symétrie transcendantale de l’européanisme, – symétrie apte à combler le destin, ce à quoi est appelée la Martinique.

Désormais, proximité doit être entre le citoyen martiniquais, et son histoire – histoire vive, non comme représentation lointaine des ennemis du passé esclavagiste, non comme reconnaissance de ce qui est déjà contenu dans l’origine, mais comme manifestation du sens de l’histoire moderne, comme mutation historique et culturelle, compte tenu des nouveaux jeux de relations à l’oeuvre dans le monde.

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Quelques remarques à propos des éditoriaux de Jean-Marc Party sur La 1ère radio.

— Par Marie-Hélène Léotin —
L’éditorial du 3 mai 2018 s’intitule « Commémorer l’abolition de l’esclavage en Martinique est-il encore utile ? » À propos de l’action des collectivités locales, dans le cadre de la commémoration des 170 ans de l’abolition de l’esclavage, nous sommes heureux de constater que l’éditorialiste salue l’action conjointe des maires du Prêcheur et de Saint-Pierre. Nous aussi, nous saluons cette initiative.
Plus surprenant est le fait de parler des initiatives de la CTM sur un mode folklorique.
En 2016 et 2017, la CTM ne s’est pas contentée d’une « kermesse », soit dit en passant, « kermesse » où nous avons programmé des groupes et des artistes martiniquais.
En 2016, deux journées ont été programmées dans nos centres culturels et musées: une autour du thème « L’Eglise et l’esclavage » au Domaine de Fonds Saint-Jacques le 21 mai 2016 et une autour du thème « Joséphine et l’esclavage » au Domaine de la Pagerie le 22 mai 2016. Thèmes éminemment à débats, à réflexion et à construction de notre avenir.
En 2017, une journée a été programmée au Domaine de Fonds Saint-Jacques autour du thème « Le train des plantations », avec plusieurs intervenants et la présentation d’un projet culture-patrimoine -économie-tourisme pour un futur train reliant les trois habitations : Fonds Saint-Jacques, Fourniols et Union.

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Une histoire à côté de l’histoire

— Par Yves-Léopold Monthieux —
La Martinique n’a pas de héros. Elle n’a ni Toussaint-Louverture ni Delgrès. C’est une frustration. Comment la compenser ? On ne compte pas le nombre de thèses rédigées sur la date du 22 mai 1848 où ne figure même pas le nom de l’esclave Romain, celui par qui ces incidents sont arrivés. Souvent, la mention « un esclave » suffit. C’est dire l’ambiguïté d’une date dont celui qui en est à l’origine, absent des places publiques alors qu’y figure Alain Plénel, ne parvient pas à trouver une vraie place dans l’histoire martiniquaise. Ainsi donc se développe une histoire martiniquaise en parallèle à l’histoire officielle.
La déférence au 22 mai 1848 est d’abord la réponse à une frustration, celle du manque d’histoire martiniquaise. C’est la correction de cette frustration, la conjuration de l’inconfort d’une abolition obtenue sans révolution, venue du colonisateur, comme l’explique Paul Vergès. Sauf que l’historien Armand Nicolas a recherché et retrouvé cette révolution. Celle-ci a eu lieu en Martinique, bizarrement après la signature de l’acte officiel, un mois plus tôt. Suivi par la meute politique, ce dirigeant du Parti communiste martiniquais écrit que les Martiniquais se sont libérés par leurs propres forces.

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L’Eglise et l’esclavage des Africains

L’église catholique, tout en condamnant l’esclavage en général, est restée silencieuse de 1444 (date des premières razzias des Portugais)  jusqu’en 1839 quand il s’agissait de condamner formellement la mise en esclavage des Africains. Ce silence coupable fut une approbation implicite.

Le 13 janvier 1435, le pape Eugène IV condamne formellement l’esclavage dans l’encyclique Sicut Dudum. Il est explicitement fait référence à la situation des indigènes des Canaries dont la mise en esclavage par les Portugais est réprouvée sous peine d’excommunication. La question des Africains ne se pose pas encore.

Moins de 20 ans plus tard, le 8 janvier 1454, alors que les Portugais on mis dès 1444 des Africains en esclavage, le pape Nicolas V publie la bulle Romanus pontifex qui, sans approuver ouvertement l’esclavage des Africains, encourage « l’exploration » de l’Afrique et la « soumission » des « Sarrasins » et « autres infidèles ».

Le pape déclare être informé que « beaucoup de Guinéens et autres nègres , pris par la force, par le troc contre des articles non-prohibés , ou par un autre contrat légal d’achat , ont été envoyés [au Portugal] « .

Aucune réprobation n’est exprimée contre cette pratique, ce qui équivaut à une approbation implicite de l’esclavage.

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Grenoble et l’esclavage antillais, pour une lecture décoloniale de l’Histoire locale

— Par Ali Babar Kenjah —

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Voici la tranquilité assurée pour nos îles, tant pour la traite que pour la liberté des nègres il n’y aura de changements que dans l’Administration et la Justice. Nous avons envoyé à l’Assemblée Nationale notre lettre d’adhésion, au nombre de douze habitants de St-Domingue qui sommes à Grenoble, pour la remercier du décret favorable
qu’elle a rendu pour nos îles.
Antoine Dolle, dit L’Américain (3 avril 1790)

Abandonnez les colonies, au moment où vos établissements sont fondés sur leur possession, et la langueur succède à l’activité, la misère à l’abondance : une foule d’ouvriers, de citoyens utiles et laborieux passent subitement d’un état aisé à la situation la plus déplorable ; enfin, l’agriculture et les finances sont bientôt frappées du désastre n’éprouvent le commerce et les manufactures.
Antoine Barnave, (mars 1790)

 

La colonialité dans l’imaginaire des villes des France

La déconstruction des formes de domination qui accablent la société contemporaine impose à la pensée de prendre la mesure exacte du moment décolonial qui s’affirme chaque jour davantage comme le moment d’une convergence ; convergence théorique, qui pose la colonialité historique de l’État français comme matrice de ses pratiques sécuritaires contemporaines et comme noeud indéfectible de son alliance impériale avec la fraction mondialisée de la bourgeoisie nationale.

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Le Mai de Saint-Pierre 2018

La 43e édition du Mai de Saint-Pierre a débuté dimanche 29 avril. Ce mois de commémorations se terminera le 27 mai, quelques jours après la date anniversaire de l’abolition de l’esclavage en Martinique le 22 mai.

 

Du samedi 12 au dimanche 13 mai

Samedi 12 mai

8 h 30 à 16 h 30 – Exposition photos de l’association Martinique en photos. La Guinguette.
9 h – Régate  du Club de gommier de Martinique, départ du Centre nautique,Place Bertin
 

Du lundi 14 au mercredi 16 mai

9 h – Activités pour les scolaires en partenariat avec l’AMISOP, CANOPÉ et GOPIO, cantine de l’École mixte B.
9 h – Activités « Les Volcans avec l’IME du Morne Rouge.
19 h – Conférence de Laurent LECURIEUX-LAFAYETTE, La résistance dans les mornes, La Guinguette.
 

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La Fondation pour la mémoire de l’esclavage sera présidée par J-M. Ayrault

Le président Emmanuel Macron a confirmé le 27 avril au Panthéon la création dans l’année d’une Fondation pour la mémoire de l’esclavage, qui sera présidée par l’ancien premier ministre et maire de Nantes Jean-Marc Ayrault.

Annoncée le 10 mai 2016 par François Hollande, la Fondation pour la mémoire de l’esclavage sera « créée cette année », a confirmé le président Emmanuel Macron, vendredi 27 avril, au Panthéon, à l’occasion du 170e anniversaire du décret d’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises.

Une cérémonie à laquelle participait l’ancienne ministre Christiane Taubira, à l’origine de la loi du 21 mai 2001 de « reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité ».

La fondation sera présidée par l’ancien premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault, qui présidait déjà, depuis un an, le groupement d’intérêt public « Mission de la mémoire de l’esclavage, des traites et de leurs abolitions », dont l’objectif était de créer cette institution.

« Replacer l’esclavage dans le temps long de l’Histoire »

La fondation sera « logée à l’Hôtel de la Marine où l’abolition de l’esclavage fut décrétée le 27 avril 1848 » par Victor Schœlcher (1804-1893) et sera « dotée de moyens humains et financiers mais aussi scientifiques, pour mener des missions d’éducation, de culture, de soutien à la recherche et aux projets locaux », a détaillé le chef de l’État.

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Les routes de l’esclavage – Episode 1-

Mardi 1er mai 2018 à 20h 50 sur Arte : 476-1375 : au-delà du désert

La célébration du 150e anniversaire de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises est l’occasion de publications aussi utiles que bienvenues. Comme le synthétique Les Abolitions de l’esclavage (PUF,  » Que sais-je ? « , 128 p., 9 euros) et le superbe album Arts et lettres contre l’esclavage (Cercle d’art, 240 p., 29 euros), tous deux de Marcel Dorigny. Ou encore le passionnant essai Les Routes de l’esclavage. Histoire des traites africaines, VIe-XXe siècle (Albin Michel/Arte Editions, 230 p., 19,50 euros), de Catherine Coquery-Vidrovitch, qui est également consultante de la série documentaire proposée par Arte, mardi 1er mai (20 h 50). Ambitieuse, cette ample fresque (4 × 52 min) envisage les traites africaines sur quelque mille quatre cents ans.

L’histoire de l’esclavage n’a pas commencé dans les champs de coton. C’est une tragédie beaucoup plus ancienne qui se joue depuis l’aube de l’humanité. Pour la première fois, cette série retrace l’histoire des traites négrières du VIIe au XIXe siècle. Récit d’un monde où la traite d’esclaves a dessiné ses territoires et ses propres frontières.

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Le décret du 27 avril 1848 abolit l’esclavage dans les colonies et les possessions françaises

 2018 : 170ème anniversaire de l’abolition

L’histoire retient le nom de Victor Schoelcher, mais de nombreux auteurs ou philosophes des Lumières se réclamaient de l’ anti-esclavagisme, et l’abolition en France est issue d’un long processus qui demanda une petite centaine d’année. Influencée d’une part par l’abolition maîtrisée dans les colonies britanniques et profitant de la « révolution » de 1848 pour enfin appliquer les textes de 1791 et de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen, l’état français abolit l’esclavage le 27 avril 1848.

Décret relatif à l’abolition de l’esclavage dans les colonies et les possessions françaises
du 27 avril 1848

Au nom du Peuple français.
Le Gouvernement provisoire,

Considérant que l’esclavage est un attentat contre la dignité humaine ; qu’en détruisant le libre arbitre de l’homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ; qu’il est une violation flagrante du dogme républicain : Liberté, Égalité, Fraternité.

Considérant que si des mesures effectives ne suivaient pas de très près la proclamation déjà faite du principe de l’abolition, il en pourrait résulter dans les colonies les plus déplorables désordres,

Décrète :

Art.

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« Les routes de l’esclavage » : questions à Catherine Coquery-Vidrovitch

Alors que se profile le 10 mai prochain la « Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions », et le discours du Président de la République le 27 avril à la Sorbonne, l’histoire de l’esclavage va bénéficier d’une forte visibilité avec la sortie simultanée d’un livre et d’une collection de documentaires, tous deux intitulés Les routes de l’esclavage. Catherine Coquery-Vidrovitch, historienne spécialiste de l’Afrique et professeure émérite de l’université Paris Diderot-Paris VII, a participé en qualité de conseillère scientifique à la série documentaire qui sera diffusée à partir du 2 mai 2018 sur Arte. Dans un entretien avec le Groupe de recherche Achac, elle explique comment cette collaboration féconde avec les auteurs des films, Daniel Cattier, Juan Gélas et Fanny Glissant, a nourri le projet de son livre Les routes de l’esclavage, paru aux éditions Albin Michel.

Quelle a été votre approche pour produire cette vaste synthèse sur l’histoire de l’esclavage, qui traverse les siècles et les continents ?

La réalisatrice Fanny Glissant (petite nièce d’Édouard) a eu l’idée de ses quatre  films pour Arte sur ce sujet en lisant l’ouvrage que j’ai écrit en collaboration avec Éric Mesnard sur Être esclave, d’Afrique en Amérique (La Découverte, 2013).

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Soundiata l’enfant buffle

— Par Selim Lander —

Rien de tel qu’un spectacle « jeune public » pour se changer les idées par un dimanche pluvieux. Ces pièces conçues pour les enfants sont tout autant appréciées par les adultes chez qui elles ravivent le sens du merveilleux étouffé par les responsabilités et les vicissitudes diverses qui sont leur lot ordinaire.

Venu de Marseille, Soundiata l’enfant buffle conte l’histoire de Soundiata Keita, fondateur au XIIe siècle de l’empire du Mali. Un personnage historique dont la geste, pour autant, n’est pas moins merveilleuse. Né d’une femme contrefaite créée non pas engendrée à partir du sang d’un buffle sauvage, lui-même infirme jusqu’à la fin de l’adolescence, nourri de glorieuses légendes, guerrier accompli et enfin, devenu empereur, humaniste avant l’heure puisqu’il édicta une charte décrétant, entre autres dispositions généreuses, l’abolition dans son empire de l’esclavage.

Mohamed Adi (et non Ali !) et Laurence Chanot pratiquent un théâtre d’ombre particulier puisque leurs marionnettes (des silhouettes articulées) sont fabriquées dans une matière translucide, laquelle, teintée « au vernis à ongles » (dixit L. Chanot), donne des images colorées sur l’écran.  Ou plutôt les écrans puisqu’il y en a deux, de tailles différentes, qui permettent de jouer sur deux échelles.

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« Les Révoltés du Monde » : quand les “chevaliers de la table ronde” ont la parole

Le Festival poursuit sa route en commune


— Par Janine Bailly —

S’il est des semaines où seule nous reste la petite lucarne de la télévision pour censément nous ouvrir au monde, il en est d’autres où les propositions sont si diverses et multiples à Fort-de-France qu’elles nous obligent à des choix douloureux. Aussi me fallut-il ce vendredi “sacrifier” la soirée d’ouverture du festival Les Révoltés du monde au concert Carmina Burana, par ailleurs fort réussi. Raison pour laquelle je n’ai hélas pu voir le film de Sabaah Folayan et Damon Davis, Whose Streets ? (La rue est nôtre), tribune offerte à ceux-là qui, trahis par les médias ordinaires, témoignent enfin des événements dramatiques survenus en 2014 à Ferguson, dans le Missouri, et de leur engagement militant pour que soit reconnu au peuple noir non plus l’égalité des droits civiques mais plus ordinairement « le simple droit de vivre en toute sécurité ». Parole donnée à ceux qui aussi luttent pour que justice soit faite, pour que cessent les inégalités raciales, quand les instances mêmes de leur pays innocentent les criminels avérés.

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