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Les Antilles en voie de déterritorialisation car devenues nomades !

— Par Jean-Marie Nol, économiste financier —

On peut définir la déterritorialisation comme l’opposé du fait territorial. Ce mot évoque donc un concept de perte de limites, de repères qui peut être une conséquence de la globalisation.Le terme de « déterritorialisation » a été conceptualisé par Gilles Deleuze et Félix Guattari dans l’Anti-Œdipe en 1972., « qui décrit tout processus de décontextualisation d’un ensemble de relations qui permet leur actualisation dans d’autres contextes. » (Wikipédia)

Par ailleurs, ce terme nous ramenant au concept clé de la géographie « culturelle » désigne le « fait de rompre le lien de territorialité entre une société et un territoire» (Wikipédia). Ce phénomène contemporain nous intéresse car il marque nos territoires Antillais et bouleverse nos repères traditionnels.Dire que la Guadeloupe et la Martinique sont en voie de déterritorialisation ,c’est signifier que la définition même de « territoire guadeloupéen ou martiniquais » s’estompe avec la mondialisation et le néo libéralisme. Le mot «territoire» devient maintenant plus étroitement liée à une définition abstraite d’espace-temps qu’elle n’est liée à un espace géographique strict , d’où le phénomène de l’acculturation à l’oeuvre actuellement en Guadeloupe et Martinique induites par la migration des jeunes .

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Où sont passés les magistrats et les hauts fonctionnaires martiniquais ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —

holmesSoyons clairs, la disparition des fonctionnaires métropolitains en Martinique n’est pas pour demain. Même en cas de séparation d’avec la France, les Martiniquais pourraient encore en être demandeurs. Cependant, l’image donnée par les réunions des chefs de service de l’Etat et de la justice ne laissent pas de choquer, à juste titre, en raison de la présence quasi exclusive de responsables métropolitains lors de ces rencontres.

La ministre et les autres : « un pruneau dans un verre de lait ».

A cet égard, deux photographies parues dans la presse, l’une prise tout récemment à l’hôtel de police, l’autre au cours d’une réunion de travail avec l’ancienne ministre des DOM paraissent caricaturales. Au cours de sa visite aux policiers, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazenave, était entouré par quatre directeurs de la maison, tous des Blancs. Lors d’une séance de travail, peu avant qu’elle ne quitte le gouvernement, la présence de la ministre autour de la table, à la Préfecture, m’avait rappelé, dans toute la rudesse de l’époque, cette pawol bô kay décrivant une personne de couleur noire, perdue au milieu d’une compagnie de Blancs : « un pruneau dans un verre de lait ».

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Plublications : nouveautés du 26 au 30 septembre 2016

parutionsSed maximum est in amicitia parem esse inferiori. Saepe enim excellentiae quaedam sunt, qualis erat Scipionis in nostro, ut ita dicam, grege. Numquam se ille Philo, numquam Rupilio, numquam Mummio anteposuit, numquam inferioris ordinis amicis, Q. vero Maximum fratrem, egregium virum omnino, sibi nequaquam parem, quod is anteibat aetate, tamquam superiorem colebat suosque omnes per se posse esse ampliores volebat.

Restabat ut Caesar post haec properaret accitus et abstergendae causa suspicionis sororem suam, eius uxorem, Constantius ad se tandem desideratam venire multis fictisque blanditiis hortabatur. quae licet ambigeret metuens saepe cruentum, spe tamen quod eum lenire poterit ut germanum profecta, cum Bithyniam introisset, in statione quae Caenos Gallicanos appellatur, absumpta est vi febrium repentina. cuius post obitum maritus contemplans cecidisse fiduciam qua se fultum existimabat, anxia cogitatione, quid moliretur haerebat.

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Jala lance sa marque de marionnettes : le Bwabwa-Jé

bwabwa-je-2L’art de la marionnette est une discipline en évolution constante.
L’univers de la marionnette en Afrique est extrêmement riche et complexe et connaît une longue histoire que certains font remonter jusqu’à l’époque pharaonique.
Les marionnettes sont aussi vieilles que l’histoire des hommes et tous les pays ont les leurs : Wayang à Bali, Bunraku au japon, Kote Komo au Mali, Mamulengo au Brésil, Putul Nach en Inde, Karagôz en Turquie, Guignol ou Polichinelle en Europe, on ne saurait les citer toutes. Mais partout le théâtre de marionnettes a le même rôle : amuser, instruire, se moquer, permettre de s’exprimer malgré la censure et les interdits.
Notre marionnette en Martinique, c’est le bwabwa, qui remplit bien ses fonctions après les élections et durant le Carnaval : moqueur et bouffon, il fait rire, réfléchir, mais dit aussi tout haut ce que tout le monde pense tout bas.
Si certaines traditions ancestrales se sont perdues lors du voyage transatlantique de nos ancêtres, il faut aujourd’hui réinscrire la marionnette dans notre culture, comme elle continue à exister dans les pays d’Afrique (et d’ailleurs elle existait aussi chez les Amérindiens).

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Rêve et Folie : Claude Régy à l’apogée de son art

— Par Roland Sabra —

 reve__folie_claude_regy« Je ressens, je crois, avec beaucoup de force, le désir d’un théâtre qui n’en serait plus un... »1 . Le travail de déconstruction du théâtre tel qu’on le connaît en Occident entrepris par le Maître est arrivé à son terme. Il dit, à 93 ans, que c’est sa dernière mise-en scène. Mais au delà même du théâtre qu’il « essaie d’entraîner […] dans une zone qui se situerait au delà du monde visible, du monde évident, du monde qu’on nomme réel »2 la grande affaire de Claude Régy est celle du sens, de la conception métaphysique du sens, de l’indicible, de l’insaisissable, de l’au-delà du texte. « Le mot dans sa paresse cherche en vain à saisir au vol / L’insaisissable que l’on touche dans le sombre silence / Aux frontières ultimes de notre esprit. » Harold Pinter, Marguerite Duras, Nathalie Sarraute, Edward Bond, Peter Handke, Botho Strauss, Maurice Maeterlinck, Gregory Motton, David Harrower, Sarah Kane , la liste est longue des écrivains qui ont «  conditionné toute sa vie. »

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La diversité au casting des écoles de cinéma

— Par Clarisse Fabre —
cinefabriqueDepuis un an, la CinéFabrique accueille à Lyon des élèves de tous horizons, sociaux ou géographiques. Une mixité qui tranche avec la Fémis, sa cousine parisienne

Vous n’allez pas nous faire le coup de l’école black-blanc-beur ? «  Axelle, Coline, Augustin et Loïc laissent leur caméra quelques instants. Plantent gentiment leurs yeux dans les nôtres. L’un d’eux est noir, les trois autres sont blancs. Ils sont avant tout français et veulent devenir chefs opérateurs. Ils font partie de la toute première promotion 2015 de la CinéFabrique, une nouvelle école publique de cinéma ouverte à Lyon il y a un an et dirigée par le cinéaste Claude Mouriéras, 62 ans. -Coline prend la parole :  » On est un peu échaudés par un précédent article, illustré avec une photo de Playmobil de la diversité : un Noir, un Blanc, un Indien… « , grince-t-elle, ce mardi 20  septembre, dans la lumière du matin.

D’où vient Coline, qui ressemble à Lou Doillon, version cheveux courts et Doc -Martens ?  » J’ai une licence de sciences politiques à Lyon-II.

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De la violence et de l’exil des jeunes antillais

— Par Jean-Marie Nol, économiste financier —

questionnementbLa Guadeloupe est en crise et la Martinique n’avance pas car elle est en panne : Nos régions se vident de leurs forces vives , nos villes débordent de manifestations quotidiennes de violence et notre cohésion sociale est mise à mal .La crise sociétale actuelle en Guadeloupe et la crise larvée en Martinique mettent en lumière un phénomène préoccupant : l’exil des jeunes diplômés couplé avec la délinquance d’autres jeunes restés au Pays . Avec cette crise de société , c’est un fait, de plus en plus de jeunes sont tentés par la délinquance et l’oisiveté alors que d’autres préfèrent aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Depuis les années 2000, l’expatriation des Guadeloupéens et Martiniquais est ainsi en croissance régulière, de l’ordre de 5 à 6% chaque année . La première des grilles d’analyses relève de la sphère économique. Nos pays respectifs ont incontestablement une difficulté avec leur jeunesse.La faute est à cet exode des jeunes qui a commencé au milieu du 20e siècle avec le BUMIDOM et qui s’est poursuivi pendant les années de crise avec nos jeunes qualifiés .La

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« La matière de l’absence » : Le grandiose de l’intime

la_matiere_de_l_absenceA l’occasion de la parution de dernier livre de Patrick Chamoiseau, « La matière de l’absence », l’Association Tout-monde a organisé une soirée poétique. Gérard Delver, président de l’association, s’est entretenu avec l’écrivain. Quelques extraits…

Gérard DELVER : Ton dernier ouvrage « La matière de l’absence » me semble ouvrir une nouvelle dimension dans la littérature de nos pays, je veux parler de « l’intime ». Nos littératures étaient souvent identitaires, à visée collective, essayant le plus souvent d’élucider un être-au-monde créole et pour le moins énigmatique, tant et si bien que l’intime que l’on trouvait dans les littératures européennes était très peu présent chez nous. Qu’est-ce qui justifie ta plongée soudaine dans l’intime de la mort d’une mère, de l’émoi d’un deuil ?

Patrick CHAMOISEAU : C’est vrai que le fondement de nos littératures, leur énergie profonde était l’élucidation identitaire. Nous avons de tout temps été confrontés à la nécessité d’explorer cette complexité créole inédite qui nous chahute au plus profond. Ce qui fait que notre manière d’écrire, mais aussi de lire, était souvent marquée du sceau de l’épique, c’est à dire de la construction communautaire : trouver les ressorts de nos peuples composites, les dynamiques de nos nations faites de diversités.

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Un été 2016, sur la route des festivals

— par Janine Bailly —

JVilarGPhilippeSur notre route, il y eut tout d’abord Avignon l’incontournable, son Festival In tout empreint de gravité pour nous parler de notre histoire et de notre humanité, en une programmation éclectique qui fit la part belle aux pièces données en langues originales sur-titrées. Aux nombreux articles déjà parus sur le présent site, je n’ajouterai que notre émerveillement à retrouver la Carrière Boulbon, lieu magique où, à la belle étoile, s’égrenèrent, dans la douceur de la nuit provençale, les cinq heures du Karamazov de Jean Bellorini. Du roman, traité en tragédie, le metteur en scène a choisi de mettre en lumière les questions essentielles qui hantent l’œuvre de Dostoïevski. Sur des rails circulent des cages de verre qui sont le lieu d’affrontements familiaux, et qui donnent à cette adaptation la dimension d’un huis-clos enflammé et cruel.

Mais Avignon, c’est aussi le Festival Off ; la ville enguirlandée d’affiches plus ou moins jolies, porteuses de titres plus ou moins heureux ; les prospectus que l’on vous brandit à chaque détour du chemin, jouets du mistral quand il se lève ; la litanie en vogue, censée allécher le client, et qui oscille entre « c’est hilarant, réjouissant », « c’est original et poétique », ou encore « venez, vous verrez, je fais tous les rôles », tant il est vrai que dans cette jungle aux centaines de troupes chacun est arrivé bardé d’un espoir un peu fou.

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L’Îlet aux sorcières, des contes pour petits et grands

– par Janine Bailly –

luneQu’elle fut belle, cette dernière après-midi de vacances, quand avant de reprendre, un peu nostalgique, le chemin de l’école, on a pu rêver encore et voguer dans l’imaginaire sous la houlette de Jean l’Océan ! Comme un sursis accordé, comme un dernier voyage immobile au pays des arbres et des sorcières, qui hantent les nuits noires et les forêts profondes.

C’est à la mairie de Sainte-Luce qu’en ce mercredi nous étions conviés au spectacle de la Compagnie Car’Avan, dans le cadre des animations rendues possibles par les subventions de la Direction des Affaires Culturelles (représentée ce jour par Madame Anny Désiré). Les plus petits, assis par terre au devant de la salle, les plus grands sagement disposés sur les chaises, ont fait un public attentif aux contes originaux fleurant bon l’enfance, dans ses joies, ses bonheurs et ses peines, dans ses peurs ancestrales aussi. Et si quelques bambins, trop jeunes peut-être pour une écoute tranquille, ont quelque peu déstabilisé le début de la représentation, la douce autorité, le savoir-dire et le charisme du conteur ont su faire jouer la magie de l’instant.

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Breleur total !

Arpenteur des ombres et servant de l’éclat

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— Par Patrick Chamoiseau —

Dans la vie d’un artiste, une exposition n’est jamais quelque chose d’anodin. Ce n’est pas seulement une circonstance où il se montre à son public, et partage le degré de questionnement auquel il est parvenu. C’est surtout l’instant où, d’une certaine manière, l’œuvre s’éloigne du créateur et commence à vivre, loin de lui, une vie autonome, dans ce que Saint John Perse appelait un grand « verger d’éclairs ».

Avec nos amis, nous avons toujours essayé de ritualiser le moment du décrochage. Il est pour nous bien plus important que celui du vernissage. Après l’exposition, le cordon ombilical achève de se rompre, l’œuvre se retrouve pour ainsi dire « lâchée » comme on le ferait d’un animal sauvage. Elle commence non pas une vie décidée par l’artiste, mais véritablement un marronnage dans la matière du monde, tout comme une extension imprévisible dans les consciences et les imaginaires qu’elle a pu confronter. Il est précieux pour un créateur de voir le sillage de ce qu’il a créé. Quand l’œuvre est considérable, ce sillage est tissé d’effervescences, de déclenchements, de germinations, d’émergences de toutes sortes.

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« La réunification des deux Corées » : Qu’il est difficile d’aimer…

— Par Roland Sabra —

Qu’il est difficile d’aimer…Gilles Vigneau le chantait dans « Le doux chagrin ». La Cie l’Autre Bord le rappelle avec « La réunification des deux Corées » de Pommerat qui « se présente sous la forme d’une suite de petits fragments fictionnels, comme des nouvelles, sur un thème à peu près commun. » l’amour, rêvé, vécu, déçu. Des nombreuses références culturelles de la pièce, qui vont de Bergman à Tchekhov en passant par Wong Kar-wai, les deux metteurs en scène, Malasné et Savard ont mis en évidence celle qui renvoie à Arthur Schnitzler. On retrouve la structure séquencée en dix dialogues de « La Ronde » de l’écrivain allemand et une thématique semblable celle des relations autour de l’amour avec des personnages dont l’identité, tels des archétypes n’est pas précisée. La scène d’ouverture et celle de clôture de « La réunification », « le prix de l’amour » est d’ailleurs un parallèle de la première scène, « la fille et le soldat » de « La Ronde ». Une prostituée se brade pour un passant qui souhaite rentrer retrouver sa femme chez lui.

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Théâtre amateur – « La Réunification des deux Corées »

Par Selim Lander

reunification_des_2_coreesLorsqu’un homme et une femme se découvrent réellement amoureux l’un de l’autre, quand ils éprouvent cette sensation, contraire à toute leur expérience de la vie mais correspondant à un besoin d’autant plus profond, de ne plus faire qu’un avec l’être aimé, c’est aussi fort à leurs yeux, aussi extraordinaire que si la frontière entre les deux Corées était soudain abolie, si les Coréens du Nord et du Sud pouvaient enfin se jeter dans les bras les uns des autres et retrouver l’unité perdue. Joël Pommerat glisse cette comparaison dans le spectacle, expliquant ainsi un titre qui aurait pu sans cela demeurer quelque peu mystérieux : La Réunification des deux Corées. Une pièce récente qui rompt avec les précédentes dans lesquelles il revisitait les contes de notre enfance, une pièce à sketchs, donc propre en tout état de cause à intéresser des comédiens amateurs, a fortiori lorsque la compagnie est nombreuse : chacun peut ainsi avoir « son » personnage et un texte suffisamment court pour qu’il puisse être appris facilement puis travaillé jusqu’à parvenir à un résultat acceptable.

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Le frein au développement du Nord-Caraïbe

— Par Florent Grabin, pour l’association PUMA —
tunnelQu’attend-on pour soulager les usagers du Nord-Caraïbe, et faciliter le développement économique de cette côte ?
La CTM, les mairies de Case-Pilote et Schoelcher pourraient dès à présent prendre en charge une étude de faisabilité assurée par des techniciens chevronnés, moyen peu onéreux et rapide afin de pouvoir s’engager au plus vite dans la phase réalisation.
Il existe actuellement trois possibilités qui permettront de faire un choix pour faciliter la vie des riverains de ce secteur et la libre circulation des automobilistes.

1ère proposition, le viaduc
En ce qui concerne  »le serpent de mer » de la traversée de Fond-Lahaye il y a un gros dysfonctionnement persistant dans nos instances locales.
Depuis de très nombreuses années on veut faire fantasmer la population sur un ouvrage exceptionnel dont l’évaluation financière seule fait frémir et toujours reculer la prise en compte. Il n’a manifestement toujours pas été étudié pour en traiter tous les aspects plus que délicats : un viaduc en bord de plage avec des camions à plus de 20 mètres au-dessus habitats : que de contraintes!

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« Au prix de la mort » : un chant d’amour de la liberté

— Par Roland Sabra —

delgres-3Méconnu en France et controversé aux Antilles, Louis Delgrès, né le 02 avril 1766 à Saint-Pierre de Martinique, est un héros de la lutte anti-esclavagiste. C’est un métis né d’une mère blanche martiniquaise et d’un père fonctionnaire du Roi de Tobago. « Au prix de la mort » raconte la dernière journée de celui qui mena la résistance contre les troupes bonapartistes venues, sous les ordres de Richepance,  restaurer l’esclavage aboli une première fois en 1794 par la Convention. Le 06 mai 1802 une flotte d’une douzaine de navires ayant à son bord 3500 soldats se profile à l’horizon des côtes guadeloupéennes. Louis Delgrès, soldat engagé dans l’armée française dont il a gravi les échelons par son courage et ses faits d’armes, est alors colonel. Épris des idéaux révolutionnaires de liberté et d’égalité il est chargé de protéger la Guadeloupe des appétits coloniaux des autres puissances européennes. A cette époque, pour échapper à cette première abolition de l’esclavage, la Martinique s’était livrée corps et âme aux Anglais. A la trahison des idéaux révolutionnaires par le Consulat, Delgrès va opposer une résistance farouche, désertant l’armée, regroupant quelques centaines de combattants bientôt rejoints par des femmes guadeloupéennes, pour une lutte disproportionnée, militairement perdue d’avance mais moralement victorieuse pour les siècles et les siècles.

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Il y a cinquante ans la révolution culturelle…

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— Par Dominique Bari —

— Papier initialement publié en 2006—

Chine. Le 16 mai 1966, une directive de Mao accélère la crise qui couvait au sein de la direction du Parti communiste. Le Grand Timonier précipite le pays dans une décennie de chaos.

«Refaire la révolution », « La rébellion est justifiée », « Osez penser, osez agir », « Bombardez le quartier général » ! C’est par de tels slogans séducteurs que Mao Zedong enivre les jeunes instruits chinois corsetés par un système hiérarchique étouffant, la pénurie, le conformisme et provoque leur soulèvement contre l’appareil du Parti communiste. En ce mois de mai 1966, il y a quarante ans, le Grand Timonier lance sa « grande révolution culturelle prolétarienne », un mouvement de masse répressif et réprimé qui déchire la Chine et amène le pays au bord de la guerre civile. Elle allait faire des millions de victimes, pousser la société et l’économie dans le gouffre et laisser ses stigmates sur toute une génération. Le déclencheur en est le 16 mai 1966, une directive de Mao fustigeant « les représentants de la bourgeoisie » ayant infiltré tous les niveaux du Parti communiste.

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Fuite des cerveaux et délitement de la famille : La Martinique et la Guadeloupe doivent ouvrir les yeux !

— Par Jean-Marie Nol, Économiste financier —

 fuite_des_cerveauxA l’heure ou la situation financière du bloc communal et des collectivités se dégradent et ou la crise sévit dans le secteur du BTP, ce n’est pas méconnaître le désarroi ou le dynamisme de certains politiques et chefs d’entreprises des départements d’outre-mer que de constater que la croissance économique dans nos territoires repose essentiellement sur la solidarité nationale. Les transferts publics directs versés sous forme d’allocations et de traitements alimentent le moteur de la consommation tandis que la production est soutenue par les subventions, la défiscalisation des investissements, les exonérations de charge sociale et la commande publique.

Le bilan de la mise en œuvre de ces soutiens financiers est globalement positif sur le plan social puisqu’il a permis aux DOM de rattraper la moitié de leurs retards sur l’Hexagone en moins de 60 ans de départementalisation effective.Aujourd’hui, tout semble compromis car la chute de l’épargne du bloc communal se confirme en 2016 et devrait perdurer en 2017. Les institutions financières prévoient une poursuite de la baisse des investissements, à un rythme soutenu, et un recours à l’endettement pour les financer, ce qui devrait engendrer une érosion de la capacité de désendettement des communes et des collectivités.A

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Césaire en Haïti. Retour sur un séjour (mai-décembre 1944)

Mardi 26 avril à 18h45 à la BU du campus de Schoelcher

cesaire_haitiDe mai à décembre 1944, Aimé et Suzanne Césaire ont été les hôtes de la première république noire indépendante, à la demande du président d’Haïti, afin de participer aux travaux du Congrès international de philosophie et de connaissances.

Chercheur en anthropologie au CRPLC-CNRS, spécialisé dans la question de la migration haïtienne dans les Antilles, Dimitri Béchacq consacrera son intervention à cette rencontre entre Haïti et les Césaire, épisode peu ou mal connu de leur parcours d’engagement.

La rencontre à laquelle la BU vous convie, ce mardi 26 avril à 18h45, doit beaucoup à la sérendipité, cette variante scientifique du hasard qui fait qu’ à la suite d’un concours de circonstances fortuit et dans le cadre d’une recherche concernant son centre d’intérêt principal, un chercheur est entraîné sur un nouveau champ d’investigation.

C’est ainsi qu’au détour de recherches croisant l’histoire de l’ethnologie en Haïti et la migration haïtienne dans les Antilles, Dimitri Béchacq, chercheur en anthropologie au CRPLC-CNRS, a décidé de s’attarder sur un épisode peu ou mal connu du parcours engagé d’Aimé Césaire.

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« 2028 L’affaire Jean-Mohamed Galmot », un roman d’André Paradis

paradis_2028_affaire_galmotQui est ce Jean-Mohamed Galmot qui débarque en Guyane quelques jours avant le centième anniversaire des événements de 1928 ? Serait-il la réincarnation de Jean Galmot ? Étrange, oui, vraiment, ce qui arrive à Jean-Mohamed en cette année terrible de 2028 où il devra tout simplement sauver le monde… Mais est-ce encore possible ? Et d’ailleurs, de quel monde s’agit-il ?
André Paradis a écrit ici le roman que personne n’attendait.
Une nouvelle vérité (et définitive !) sur l’Eldorado ?

MOTS DE LECTEUR :

« Si l’on ne se trouve pas proprement dans un roman de science-fiction à la Aldous Huxley ni semi-prophétique à la George Orwell, l’on est quand même plongé dans une intrigue à la fois étonnante et inquiétante d’une Guyane et plus largement de l’Amazonie et du monde de 2028, dévorés par la société dite de consommation et les organisations mafieuses. Une façon pour l’auteur de proposer ‘‘un monde possible’’ si les bons choix ne sont pas faits par la population guyanaise et les représentants qui, ici, ne sont qu’illusion de pouvoir. Non sans un humour rafraîchissant et une ironie piquante, l’auteur nous livre dans ce roman les charmes d’une nature et la beauté d’un environnement confrontés à la course au profit néfaste des êtres humains… »

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Extraits croustillants (la larme à l’oeil ou l’eau à la bouche, au choix)

Quand même, il me fallut pas mal de temps pour oser l’ouvrir, ce livre.

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EDF : le courant ne passe plus !

surtensionLe 17 février dernier, un incident sur le réseau d’EDF a endommagé un grand nombre d’appareils chez plusieurs clients d’EDF. Certains ont quasiment tout perdu. EDF reconnaît l’incident mais le traitement des dossiers nous interpelle.
En effet, appartient-il aux sinistrés – notamment quand ils ont tout perdu (four, congélateur, réfrigérateur, machine à laver le linge et la vaisselle, ordinateur, etc…) d’attendre la venue et la décision d’un hypothétique réparateur, de payer ses services et d’attendre le bon vouloir d’EDF en conservant par devers soi les « pièces à conviction » ? Nous dénonçons aussi ce soupçon de tricherie que les propos d’EDF laissent percevoir à l’égard de sa clientèle.
Disons-le tout net, nous attendons des excuses pour avoir laissé entendre que les pertes d’appareils pouvaient n’être que des « allégation » de la part des consommateurs : on ne jette pas l’opprobre sur toute sa clientèle ! Mais, nous attendons aussi et pour le moins une réduction de l’abonnement proportionnée – d’une manière générale pour toute coupure – au temps d’interruption du service. Si EDF peut prélever 18 euros en cas de retard de paiement, il pourrait payer 18 euros en sus d’une réduction d’abonnement pour toute interruption !

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« La mission sacrée du prince Ouanilo », un roman de Patrice Louis

ouanilo_patrice_louisL’histoire de l’exceptionnel Ouanilo est transatlantique…

Voilà un homme né prince au royaume du Dahomey, exilé en Martinique où il noue des amitiés lycéennes, il devient notable naturalisé à Bordeaux en 1916. Africain ayant fait le choix de la France, il tourne le dos à son passé mais reste fidèle au roi son père. Deux notions de civilisation en un seul être, sa vie sera consacrée à faire revenir Béhanzin au continent natal. N’ayant pas réussi à le faire de son vivant, il ramènera son cercueil.

Patrice LOUIS a commencé à écrire le roman du fabuleux destin du prince Ouanilo en Martinique et l’a achevé au Bénin, l’ancien Dahomey, avant de se réinstaller dans l’Hexagone — auteur transatlantique.

MOTS DE LECTEUR :

« Ce roman, constitué de faits historiques avérés, replace le prince Ouanilo dans un contexte propice à la réflexion. Entouré de ses trois amis chacun représentant un milieu de la société martiniquaise – le béké, le blanc France et le créole noir – ils se lancent avec une innocence toute relative dans ce qui semble être un tableau comparatif de mœurs…

Ce texte permet de mener habilement une réflexion sur la notion d’équilibre entre savoir et civilisation de deux grands pôles, l’Afrique et l’Occident et aussi quelque part de questionner la légitimité de l’un par rapport à l’autre et des idées répandues.

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« L’identité, c’est la guerre », de Roger Martelli

roger_martelliEéditions Les liens qui libèrent, 205 pages, 18,50 euros.

Sur tout le continent européen, l’extrême droite a imposé l’idée que l’identité serait l’enjeu crucial des sociétés contemporaines. Le mouvement des hommes, stimulé par l’actuelle mondialisation, serait en train de bouleverser l’équilibre des cultures installées. La nation, l’Occident, la chrétienté, nous dit-on, sont menacées : il nous faut donc désormais défendre notre identité, ou la retrouver si nous estimons qu’elle est perdue. « Nous ne sommes plus chez nous » devient un credo de plus en plus lancinant. Et quand on n’est plus chez soi on finit par ne plus savoir qui on est…

La peur de l’autre est en passe de devenir le pivot exclusif de nos imaginaires. À quoi s’ajoute une autre conviction, qui veut que les sociétés occidentales soient en « état de guerre ». Le choc des civilisations opposant l’Occident et l’Islam avait été annoncé dès le début des années 1990. Après l’attentat du World Trade Centre, il est devenu une guerre contre le terrorisme, qui justifie les mesures les plus sévères, aux confins de l’état d’exception. La crainte de l’identité perdue et la hantise de la menace se conjuguent ainsi, au risque de toutes les clôtures et de tous les affrontements.

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La séparation

— Par Brahim Senouci, universitaire —

separationIl y a quelques semaines, j’ai expérimenté un immense sentiment de solitude, d’autant plus paradoxal qu’il s’est produit lors d’un dîner « entre amis ». Outre les bons plats concoctés aussi bien par nos hôtes que par les commensaux, la littérature était au menu.
Mauvais début…
Une dame fait l’éloge du livre de Sansal, « 2984 ». L’assistance l’écoute avec recueillement. Le climat est à l’approbation. Toutefois, quelques-uns gardent le silence. Un critique littéraire connu bougonne quelque chose du style : « il m’est tombé des mains ». J’interviens pour rappeler quelques évidences, à savoir que Sansal est un nostalgique de l’époque coloniale dont il a intégré la mythologie mensongère en disant qu’ils (les pieds-noirs) « ont fait d’un enfer un paradis ». Je me réfère à Tocqueville, fervent partisan du colonisme (on ne disait pas encore « colonisation » à cette époque), qui déclare que « (nous) avons rendu la population locale beaucoup plus misérable qu’elle ne l’était avant notre arrivée ». Je cite le Maréchal de Saint-Arnaud, grand massacreur devant l’Eternel, qui évoque « ces beaux villages de Kabylie » qu’il s’apprête à incendier.

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Jeunes de Martinique et Guadeloupe : une situation existentielle en clair-obscur.

— Par Jean-Marie Nol —

obscur_clairTribune —De ce qui suit, il n’existe aucune statistique fiable, et on ne peut le comprendre que par ce qu’on entend, partout, où qu’on soit et à qui qu’on parle.
La Martinique et la Guadeloupe peuvent encore croire qu’elles sont un formidable lieu d’attraction pour le tourisme surtout depuis la désaffection d’autres destinations touristiques pour cause de terrorisme ; elles attirent en effet un plus grand nombre de touristes (Pour les vacanciers en quête de dépaysement total et surtout de chaleur, ce sont les DOM qui, cette année encore, se placent en tête des destinations sur Abritel.fr : Guadeloupe en tête avec des réservations en hausse de 23 %, suivie de la Martinique (+9 %) et de la Réunion (+15 %)… Mais ces gens-là ne font que passer, dans le pays quoique de plus en plus de retraités métropolitains de la classe moyenne s’y installent ! La réalité est tout autre dans un autre domaine ; la Martinique et encore plus la Guadeloupe se vident de leurs meilleurs jeunes, alors que dans le même temps ne reste pour beaucoup que la « lie » (les oisifs et les violents ) .

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« Cyclones, « Les enfants de la mer » ou les limites d’un certain théâtre martiniquais.

— Par Roland Sabra —

cyclones-3Deux pièces de théâtres qui s’inscrivent dans la logique du théâtre martiniquais et qui en démontrent, chacune à leur façon les limites.
Notre article «  Cyclones : trop c’est trop ! » nous a valu des remarques, des incompréhensions, des critiques. Nous y serions allés  » un peu fort « , « c’est un billet d’humeur, pas une critique » «  ce n’était pas si mauvais que ça », «  c’est ethno-centré » sous-entendu «  européanocentré  », « tout ce qui vient de l’extérieur est bien, tout ce qui vient d’ici est mauvais »… On connaît la chanson. Heureusement il y a le bouche-à-oreille. Et il fonctionne plutôt bien pour « Cyclones ». Plus d’un millier de spectateurs on déjà vu le spectacle, il est chaque fois l’objet d’un engouement populaire et il est encore en tournée en Martinique. Nous mêmes l’avons vu deux fois. Une fois en 3 D comme le dit le metteur en scène, c’est à dire dans un pitt, et dernièrement en 2 D dans une salle à l’italienne, le TAC pour ne pas la nommer.

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