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C’est indéniable , les femmes ont pris le pouvoir en Guadeloupe et non en Martinique , alors quelles en sont les causes et conséquences pour l’avenir ?

— Par Jean-Marie NOL —

En cette veille de la journée internationale de la femme du 8 Mars , l’inexorable montée en puissance des femmes en Guadeloupe est une réalité qui s’impose actuellement à l’ensemble de la société guadeloupéenne . les femmes mènent la danse en Guadeloupe .En Martinique ,elle piétine aux portes du pouvoir . Dans les deux cas , elles concilient pourtant savoir et pouvoir . Partout, elles sont désormais plus influentes et plus diplômées que les hommes.De plus , elles occupent actuellement des positions fortes au sein des organismes ou se situent les lieux de pouvoir (politique , économique et culturel ) . On peut citer pour la Guadeloupe en politique, Georges Pau Langevin (ministre ) ,Lucette Michaux – Chevry (présidente de l’agglomération du sud et ancienne ministre ) ,Josette Borel Lincertain (présidente du conseil Général ),Marie Luce Penchard (maire de Basse-Terre et ancienne ministre ) ,Gabrielle Louis- Carabin (maire du moule et député ) ,et bien d’autres …!!! ,et dans le secteur économique ,Colette Koury (présidente de la CCIG),Marie-Paule Bélénus-Romana(directrice générale de la SEMSAMAR, dont la condition sociale est digne d’un dirigeant homme de multinationale avec un salaire de 1 million d’euros par an !

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Merci pour ces moments

— Par Dégé —

moments_madrasIl ne pouvait pas exposer mieux ailleurs que dans ce lieu là : Le Vin l’Art et Vous,* derrière chez Azurel, au rond point Canal Cocotte de Ducos ! Un concept de magasin un peu nouveau mais qui nous rappelle un peu nos boutiques d’autrefois où l’on trouvait pain, pacotilles, casseroles, beurre en conserve, boutons de culottes, statues de la vierge, tableau de cerfs bramant dans les forêts de la lointaine Europe…Des nourritures terrestres, esthétiques et autres. Mais là, l’innovation est sobre, si j’ose dire : une galerie d’Art dans une cave à vins.

C’est donc au milieu des caisses de champagne, de rhum, de cidre, d’alcools divers qu’expose ISKIAS*. Il aligne le long des murs des dizaines de petits tableaux joyeux, plein d’humour, de fraîcheur, très colorés, fourmillant souvent de personnages, d’animaux, de détails…pittoresques ! C’est un vrai peintre, à la technique confirmée, à la manière et la thématique un peu vieillotte dans l’âme mais au charme fou. « Encore un petit Pinchon ? » On a envie, en contemplant les toiles, de trinquer avec ses bouteilles de Rhum perchée sur un guéridon de guingois… chaleur accablante, parasol…on rassasie sa soif.

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Michel et son épée, sans manche, ni lame…

— Par Philippe Pierre-Charles, Max Rustal —

croiseDans la réponse de Michel Branchi (« A propos de la rageuse algarade de deux éminents sophistes »), écartons d’abord les digressions sans intérêt. Déblayons le terrain pour souligner ce sur quoi il ne veut surtout pas répondre.

Première diversion : Branchi insiste lourdement, à deux reprises : Notre tribune à été publiée « conjointement » (sic) dans France Antilles et le Progressiste. S’il s’agit pour lui de nous intimider à propos des médias qui veulent bien reprendre nos écrits en sous-entendant une relation fonctionnelle entre eux et nous, c’est évidemment peine perdue. Les Staliniens ont toujours voulu contraindre les oppositions de gauche au silence en les accusant d’être accueillies par la « presse bourgeoise ». Ces tactiques hors d’âge ont perdu toute efficacité. Merci sans complexe à toute presse démocratique nous faisant l’honneur de ses colonnes. Et au cas où le cœur en dirait à Justice, pa ni problem ! S’il s’agit de suggérer que nous nous trouvons sur la même ligne politique que le PPM dans l’affaire de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), nous préférons franchement faire confiance à la sagacité de nos lecteurs et lectrices.

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Au-delà des montagnes

— Par Selim Lander —

Au-delà des montagnesA Madiana. Séance V.O.

Une rue d’une bourgade chinoise pas encore touchée par la modernité ; la même bourgade vue de l’autre côté du fleuve qui la baigne, à moitié pris par les glaces ; un scooter et une Volkswagen (en 1999), une Audi (en 2014) ; des trains vieillots ; une mine de charbon ; une pagode perdue dans le paysage minier ; deux trousseaux de clés en gage d’amour fidèle ; deux chiens ; des vues à couper le souffle sur une ville moderne de la côte australienne ; l’océan Pacifique.

Un couple chinois qui se fait photographier en tenue de cérémonie, avant le mariage devant la photo de l’opéra de Sydney (en 1999) ; seul le futur mari partira finalement pour l’Australie, avec leur fils « Dollar », après le divorce. En 2024, Tao, l’épouse délaissée, assiste au mariage d’une amie avec un Français. Avant de se décider à se marier, Tao a hésité entre Liang-zi, un mineur pauvre et peu communicatif, et Zhang, un jeune homme d’affaires en pleine ascension sociale. Celui-ci, comme de juste, l’emporta.

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Savane de Fort-de-France : l’enlisement

— Par Pierre Alex MARIE-ANNE —

savane_fdfVoila une opération qui se voulait emblématique du renouveau du chef-lieu de la Martinique dénommée désormais Ville-Capitale.
Lancée en grande pompe dès 2006, après moult rencontres participatives et battage publicitaire , à grand renfort de fonds européens pour un coût initial de quelques quinze millions d’euros , son achèvement était programmé pour 2009 .
Dix ans plus-tard ,en dépit d’un quasi doublement du coût des travaux ,la deuxième phase du chantier sur l’Avenue des Caraïbes (Parvis des livres ,face à la bibliothèque SCHOELCHER ,Mail des caraïbes, réorganisation du parking Vinci en bien piteux état , sans compter les fameuses îles, bassins et statues ), n’est même pas entamée.
La SEMAFF qui dans cette affaire comme pour l’aménagement du Parc Floral a montré ses limites, à bien tenté de se sortir de ce guêpier en refilant le bébé à la SEMSAMAR ; peine perdue ! les choses demeurent désespéré ment en l’état.
Tout ceci ne peut qu’interpeller sur la capacité de la mouvance politique en place à la mairie de Fort-de- France, depuis plus d’un demi siècle, à gérer avec rigueur , efficacité et dans la transparence les deniers publics.

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Le Vil et le Civil

— Par André Lucrèce —

vivre_ensembleLe mouvement étant la loi imposée par la vie, entre le juste et l’injuste, il conviendrait que soit conforme à la maturité d’esprit toute expression qui, au fond, est le reflet de la maturité d’une vie civilisée, ce que je souhaite voir dans notre pays.
Si je dis cela, c’est que j’ai eu l’occasion de lire, ici-même et ailleurs, des expressions aussi pompeuses qu’excessives à propos des élections qui ont vu confier à des personnalités d’expérience la responsabilité de sortir notre pays de son enlisement et de sa stagnation.
Comme le dit Mallarmé : « L’injure bégaie en des journaux faute de hardiesse ».
Première règle énoncée ici : l’excès dans l’expression, surtout quand il confine au débraillé, ne saurait en aucun cas emporter l’adhésion. Malherbes le soulignait déjà, et tout autant Césaire, ce qui compte c’est le caractère cardinal du langage, sa maîtrise qui lui confie son attribut royal.
Or, certaines personnes sont persuadées que ce caractère cardinal du langage est uniquement réservé à la littérature et que l’expression politique devrait se contenter des saillies issues de l’indigence du langage et de ses salissures.

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« Le théâtre-monde de José Pliya »

pliya_afmilly« LE THEATRE-MONDE de José PLIYA » par Stéphanie Berard chez Honoré Champion
Le théâtre de José Pliya reflète les héritages culturels pluriels de ce dramaturge de l’entre-multiple né au Bénin, éduqué en Afrique et en France, aujourd’hui directeur artistique de la compagnie nationale CARAVELLE DPI installée à Marseille. Savant musicien et poète aux talents de conteur, Pliya est l’auteur de dix-sept pièces qui mettent en scène des êtres solitaires, égarés, confrontés à une identité vacillante menacée par des déplacements incessants. En quête d’une enfance perdue, d’un être aimé disparu, d’une terre confisquée, du désir envolé, les personnages se croisent et se décroisent sur la scène théâtrale devenue reflet d’un monde instable où l’autre sans cesse se dérobe. La perte et la disparition sont au cœur de cette dramaturgie de l’errance et de la quête, de la déroute et du détour, du conflit avec les autres et avec soi-même où le duo devient duel, où les silences accusent les malentendus et l’incompréhension. Énigmatique et initiatique, le théâtre de Pliya met en éveil et en émoi tous les sens, bouleverse, ébranle, désoriente et stimule le désir de partir enquête du sens.

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« Créole Pop » ce qui se confirme de nous…

— Par Malik Duranty —

creole_popJe me souviens de cette émission télévisée où un artiste dans toute sa marginalité, dit dans un grand sérieux qu’il est avant tout un performeur. Son métier, c’est la scène. Quand subitement, apparaît une gravité sur son visage lorsqu’il dit considérer son disque comme la théorie de sa démarche artistique…

Je repense à cette anecdote en écoutant les premiers morceaux du dernier née de Joël Jacoulet…

« Créole pop » me semble être dans la démarche artistique de Joël un acte théorique majeur…

Oui là, prend corps le discours d’une vision. Elle qui se manifeste après des temps en geste de créativité juste qui ravissent et balisent une voie de pas à pas devant.
Et puis, la langue se fait langage d’ici qui s’affirme d’exister libre… Libre de partout… D’où de partout se délivre l’envie dans l’art de se dire…

Créole ne peut signifier grand chose, si l’on ne considère le processus qui lui donne d’être manifeste: celui de créolisation… Créole ne peut signifier sans le postulat de la négritude qui manifeste notre humanité dans sa relation à la phénoménologie naturelle du monde, nous par cela témoin du digne et de la liberté créatrice qui y trouve source…

Au vu de cela comment appréhender « Créole Pop »?

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Chicago : un jeune homme et une mère de famille, tous deux noirs, abattus par la police

chicago_policeUn policier de Chicago, qui avait été appelé pour une affaire de violence familiale samedi matin, a tué par balles un étudiant et une mère de famille.
Le policier a ouvert le feu et tué par balle un étudiant de 19 ans, ainsi qu’une mère de famille, tous deux noirs. Dans un communiqué, la police de la ville a précisé que les agents sur place ont dû faire face à « un individu combattif » qui menaçait son père d’une batte de baseball. La seconde victime est la voisine, une mère de famille qui avait cinq enfants, touchée d’une balle perdue alors qu’elle était chez elle.

La mère de l’étudiant, qui n’était pas présente lors de l’intervention policière, a déclaré au Chicago Tribune que son fils avait des problèmes de santé mentale, mais que la réaction de la police a été inadaptée. « Nous pensions que la police allait nous aider, l’emmener à l’hôpital. Ils ont pris sa vie », a-t-elle dit, ajoutant que son fils n’avait pas d’arme à feu, seulement une batte de baseball.

Cette nouvelle affaire survient alors que la police de Chicago fait l’objet d’une enquête fédérale en matière de droits civiques après la mort d’un jeune noir de 17 ans sur lequel un policier avait tiré à 16 reprises.

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« Falsification et maquillage » des données économiques, marque de fabrique du néo–PPM ?

—Par l’économiste Michel Branchi —

michel_branchiLa publication le 26 novembre 2015 par le grand journal parisien « Le Monde » d’une étude menée conjointement avec l’Institut Montaigne qui diagnostique  que la Région Martinique est « la 5ème région française la plus endettée » a déclenché la panique chez « Ensemble pour une Martinique Nouvelle » de Serge Letchimy.  Ce classement défavorable vient 20 jours après celui tout autant décapant de la revue économique « Capital » plaçant la Région Martinique parmi « les plus mal gérées de France » et dénonçant ses « dérives liées au clientélisme » (cf Justice n° 46 du 12/11/2015).

Le néo-PPM et ses alliés immédiatement publié le 27/11/2015 à titre de contre-offensive un commentaire intitulé mensongèrement : « Le journal « Le Monde » confirme les analyses et les retombées des actions de Serge Letchimy ».  Mensongèrement parce que EPNPM annonce : « Nous avons repris les grandes lignes de ce diagnostic qui confirme le changement de braquet opéré dès 2010 par l’équipe menée par Serge Letchimy » alors que les 29 points présentés comme étant l’analyse du « Monde » sont des reproductions tronquées ou épurées de ses aspects négatifs pour la majorité régionale et  truffées d’ajouts faisant parfois dire au « Monde » le contraire de ses appréciations.

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Macbeth : esthétique et fidélité

A Madiana. Voir les horaires.

macbeth_afficheSe confronter à Macbeth, c’est bien sûr se frotter à Shakespeare, mais indirectement se mesurer à Orson Welles ou Polanski. Pour son deuxième long-métrage, Justin Kurzel n’a donc pas choisi la facilité. Reste à savoir s’il parvient à se hisser sur les épaules de ces géants ou se contente de leur chatouiller les chevilles.
Son adaptation s’ouvre sur la bataille de Norvège, fait d’arme initial de Macbeth et source de sa chute. Dès cette introduction, le film nous plonge dans une suite de tableaux, séquences de combat au ralenti qui imposent immédiatement la puissance picturale de l’œuvre. On aura invoqué ici et là une mise à jour esthétique du chef d’œuvre shakespearien, qui ferait du pied aussi bien au Guerrier Silencieux de Winding Refn qu’à Game of Thrones. Si ces remarques ne sont pas à proprement parler inexactes, elles ne suffisent pas à rendre compte du geste de cinéma accompli par Kurzel.

Plus qu’une incarnation moderne ou « à la mode » de Macbeth, le metteur en scène s’échine à reproduire à l’image la fuite en avant, la fièvre et la démesure qui habite le couple mortel qui occupe dans la pièce le devant de la scène.

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Roland Barthes, hédoniste à fleur de mots, refait signe

CENTENAIRE de Roland Barthes, né le 12 novembre 1915 à Cherbourg et mort le 26 mars 1980 (à 64 ans) à Paris
barthes_roland— Par Nicolas Dutent —

Une actualité variée (publications, lectures, conférences, expositions) mobilise tous nos sens pour célébrer le centenaire de sa naissance. 
Elle restitue les engagements, les affects et l’acuité de celui qui fut tout à la fois un amoureux et un déconstructeur de la langue.

« C’est l’intime qui veut parler en moi, faire entendre son cri, face à la généralité, à la science. » Dans le Bruissement de la langue, Roland Barthes, écrivain, critique et sémiologue, résume en quelques mots d’une clarté admirable la trame intellectuelle de son œuvre. Cet « enragé de la langue », selon la formule de Maurice Nadeau, découvreur qui lui ouvre les pages de Combat, aurait eu 100 ans cette année. Pour cet anniversaire, des intimes ont choisi de parler de lui, d’emplir l’époque de sa voix, chaude et pénétrante, et de ses écrits, où frissonnent invariablement le sens et le désir. Cet hommage, polymorphe, croise avantageusement les médiums.

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Inégalité ménagère homme-femme : une interminable injustice !

taches_menageresAspirer, repasser, frotter restent des activités féminines ? Les hommes n’assurent que 20 % des tâches ménagères. Et plus il y a d’enfants, moins ils en font à la maison ?! Extrait du magazine Marie-Claire.Les Françaises assument toujours 80 % des tâches domestiques. Une situation scandaleuse qui les force à un épuisant numéro d’équilibriste pour concilier travail et vie privée. Et si l’injustice ménagère était à l’origine de toutes les inégalités sociales entre les sexes ? Décryptage et témoignages de femmes lessivées.

« Pourquoi c’est moi qui fais tout ou presque à la maison ? » La question, fait grimacer Nathalie, 41 ans, prof de maths dans un collège francilien. « Effectivement, quand j’y pense, il n’y a pas de raison objective. Certes, je ne vais au collège “que” dix-huit heures par semaine, par rapport à mon mari, informaticien (quarante heures de travail en moyenne), mais faire cours dans un bruit de fond à des élèves plus ou moins motivés, c’est épuisant. Le soir, j’ai des copies à corriger et des leçons à préparer après avoir donné le bain au petit dernier, supervisé les devoirs de l’aînée, cuisiné, rangé et balayé la cuisine, lancé une lessive.

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« L’Image manquante », de Rithy Panh : l’art plus fort que la barbarie

— Par Magali Jauffrey —
image_manquante Critique. Partition intime ravivant le souvenir de sa famille décimée par les Khmers rouges, ce film très réussi fait remonter le passé comme des vagues submergant la caméra.

Le cinéaste cambodgien Rithy Panh est un homme libre. Il faut l’être pour formuler la proposition cinématographique si singulière qu’il nous livre dans l’Image manquante, son œuvre sans doute la plus personnelle, la moins formatée, enfin sur les écrans.
Le film démarre sur des plans de bobines oubliées, détériorées. On est d’emblée au cœur de son propos : le passage du temps, la destruction de l’image, l’ambition de recréer ce qui a été perdu, de ressusciter les victimes du génocide des Khmers rouges et parmi elles, sa famille décimée au printemps 1975.

Dans des camps de travail où l’on casse de la pierre, le ventre vide

Très vite, arrivent les films de propagande grisâtres, perturbants, des victimes transformées en robots qui, par milliers, se déplacent en file indienne et en tous sens, dans des camps de travail où l’on casse de la pierre, le ventre vide. Plus d’identité, de sens, d’espoir dans les yeux pleins d’effroi de ces zombies déportés, chassés d’une capitale devenue fantôme.

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Impressions d’automne : Apollinaire, Molière, Saccomano

— Par Selim Lander —

Tiresias Catherine GermainL’automne est la saison des rentrées scolaire et littéraire. C’est aussi, pour les amateurs, le début d’une nouvelle saison théâtrale. Contrairement à Paris où les nombreux théâtres jouent tous les soirs (sauf le lundi), en province les salles ne fonctionnent pas en continu, on va voir des spectacles pour lesquels on s’est généralement abonné. À Paris, on peut attendre d’avoir lu les critiques pour faire son choix. Rien de tel en province, on y aime le théâtre à l’aveugle en quelque sorte, comme les spectateurs du IN d’Avignon qui louent leur place à l’avance sans savoir si la soupe qu’on leur servira au mois de juillet sera digeste ou pas.

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Alain Mabanckou : « Petit Piment »épice la grande Histoire

— Entretien réalisé par Muriel Steinmetz —

petit_pimentJeune orphelin de Pointe-Noire, Petit Piment effectue sa scolarité dans une institution catholique placée sous l’autorité abusive et corrompue de Dieudonné Ngoulmoumako. Arrive bientôt la révolution socialiste, les cartes sont redistribuées, et Petit Piment en profite pour s’évader avec des jumeaux à la brutalité légendaire, abandonnant ainsi son meilleur ami, qui refuse de le suivre. Il s’adonne alors, avec son clan, à toutes sortes de larcins, jusqu’à ce que les habitants décident de nettoyer leur zone d’action. Petit Piment trouve refuge auprès de Maman Fiat 500 et de ses dix filles, et la vie semble enfin lui sourire dans la gaîté quotidienne de cette maison pas si close que ça, où il rend toutes sortes de services. Mais le maire de Pointe-Noire décide d’une nouvelle intervention énergique contre la prostitution. C’en est trop. Petit Piment perd la tête. De bonnes âmes cherchent à le soigner (médecine, psychanalyse, magie ou sorcellerie), mais l’apparente maladie mentale ne lui fait pas perdre le nord : il a une vengeance à prendre contre celui qui a brisé son destin.

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« Mais de mon frère le poète on a eu des nouvelles » : les connivences poétiques d’Aimé Césaire et d’Édouard Glissant

—Par Loïc Céry —

cesaire_glissantMadame Kora Véron a publié mercredi 30 septembre dans l’édition électronique de France-Antilles (et dans Madinin’Art, en version intégrale ) une tribune intitulée « Aimé Césaire et le trésor national ».
En guise de commentaire à cette prise de position, je voudrais attirer l’attention sur plusieurs points qui me paraissent importants. Tout d’abord, je ne crois pas que les tournures employées dans l’arrêté ministériel du 28 novembre 2014 classant les archives d’Édouard Glissant « Trésor national » puissent légitimement donner lieu à l’accusation outrancière de « falsification grossière ». Cet arrêté donne un cadre, sur les fondements de l’avis préalable d’une commission consultative, à une décision qui permet la valorisation d’un fonds d’archives exceptionnel en soi. Il n’a pas été rédigé par des spécialistes à qui serait apparu en effet le caractère discutable, par exemple, de l’expression « concept universalisant du Tout-monde ». En revanche, crier à la falsification devant l’évocation d’une proximité avec Césaire revient à nourrir un malentendu, à des fins douteuses.
Ainsi, les arguments contestant la proximité humaine ou idéologique ne sauraient être contestés, sauf là encore dans le tour outrancier qu’on veut leur donner.

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Trois danseurs de Preljocaj présentent leurs recherches

— Par Selim Lander —

Sous l’intitulé général « Affluents », trois danseurs et une danseuse qui font partie du ballet d’Angelin Preljocaj ont présenté leurs créations lors d’une soirée, au Pavillon Noir, qui clôturait les manifestations organisées pour célébrer le trentième anniversaire de la compagnie. Disons d’emblée qu’on a été séduit par l’inventivité des jeunes danseurs chorégraphes (ils ont tous moins de trente ans). Seule la tentative de Caroline Jaubert, qui tentait de mixer théâtre et danse, est apparue ratée, faute d’un contenu suffisamment substantiel.

Absentia de Liam Warren

Absentia - Liam Warren ( J-Cl Carbonne)La première pièce est peut-être celle qui a fait le plus impression. Il convient d’imaginer quelque chose qui tient de la performance et du butô (ou butho), plutôt que de la danse occidentale. Au début, on aperçoit seulement des bouts du corps d’un danseur (formidable Marco Herlov Host) balayés par un rayon de lumière, « les empreintes d’un corps dans l’espace » comme l’écrit le chorégraphe canadien⋅ Après un noir, on découvre le danseur en position fœtale couché dans un couloir de lumière⋅ Il se déplacera sur le rythme du butô, accroupi ou debout.

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Homme, es-tu capable d’être juste?

— Par UFM —
La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen inspirée de la philosophie des Lumières est adoptée à la Révolution Française le 26 août 1789. Mais cette constitution ignore complètement la moitié féminine de la population française. Elles n’existent tout simplement pas en termes de droit.
C’en est trop pour la révolutionnaire Olympe de Gouges.

En ce 5 septembre 1791, elle s’attelle à l’écriture, non sans finesse et ironie, d’une « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ».
Premier document à évoquer l’égalité juridique et légale des femmes par rapport aux hommes, cette Déclaration est rédigée afin d’être présentée à l’Assemblée nationale le 28 octobre 1791 pour y être adoptée.

Cette déclaration s’inspire étroitement de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, mais il ne s’agit pas simplement d’un contre-projet pour les femmes. Il est clair que la nation est formée par les deux sexes en commun (art⋅ III)⋅ Dans nombre d’endroits, Olympe de Gouges a remplacé « l’homme » par « la femme et l’homme », de façon à rendre claire la concordance entre les deux sexes⋅ L’article VII énonce fermement qu’il n’y a pas de droits spéciaux pour les femmes : « Nulle femme n’est exceptée ; elle est accusée, arrêtée, et détenue dans les cas déterminés par la Loi.

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11 août 2015 : le centenaire de Suzanne Roussi

Le centenaire d’une pionnière

— Par Culture & Égalité* —

suzanne_roussi

« …Ma mère, assise, à la nuit tombée, auprès de nos lits,
Villa Week-End, Petit Clamart,
pour nous conter l’histoire éternelle, celle de Koulivikou, qui n’avait pas de fin
et dont elle inventait la suite chaque soir…
Ma mère militante avide de liberté,
sensible à toutes les douleurs des opprimés,
rebelle à toutes les injustices,
éprise de littérature et férue d’histoire,
nous imposant le silence lorsque notre père travaillait,
écrivant inlassablement, de sa mystérieuse écriture,
sur des feuilles blanches à l’en-tête de l’Assemblée nationale.
Ma mère, enseignante appréciée, bien que longtemps surnommée
la « Panthère Noire » par certains de ses élèves,
occupant toutes ses soirées à corriger des copies,
souvent agrémentées de dessins par les plus jeunes d’entre-nous,
Ce dont, loin de nous gronder, elle s’amusait.
Ma mère active féministe avant la lettre,
attentive à chaque progrès de la libération des femmes.
« Ta génération sera celle des femmes qui choisissent » m’a-t-elle dit un jour… »

Ina Césaire. Suzanne Césaire, ma mère

L’ENFANCE
Jeanne Anna Marie Suzanne Roussi naît le 11 août 1915 à La Poterie, aux Trois Ilets, où résident alors ses parents : Benoît Roussi, géreur à la fois de l’habitation sucrière et des ateliers de fabrication de pots, briques et carrelage de La Poterie et Flore, son épouse, née William, institutrice sur le même site, au plus près de la rue cases-nègres.

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« The great disaster » de Patrick Kerman,

MES Anne-Laure Liégeois
Festival d’Avignon, juillet 2015, La Manufacture

the_great_disaster— Par Michèle Bigot —

Voici surement le spectacle le plus original qu’il nous ait été donné de voir dans le off à Avignon ; et aussi le plus audacieux. La gageure repose moins sur le texte que sur la mise en scène, la plus minilaiste qu’on puisse imaginer.
Alors de quoi s’agit-il ? Le texte est le récit par une de ses victimes du naufrage du Titanic, le 14 avril 1912. Giovanni Pastore, travailleur italien clandestin, recruté pour travailler à la plonge, et plus particulièrement pour nettoyer les 3177 petites cuillers, est enfermé dans les troisièmes classes, avec les autres travailleurs qui n’auront pas la moindre chance de s’en sortir et vont périr noyés, prisonniers de la ferraille. Il revient en pensée sur sa vie : descendu des montagnes du Frioul, il va s’exiler comme nombre de ses compatriotes à la recherche d’un avenir meilleur. Il traverse la France où il est fort mal accueilli, l’Allemagne, en changeant de nom au gré des pays traversés : Giovanni Pastore devient donc Jean Berger, John Shepherd, Hans Schäfer, et finit par trouver du travail sur le paquebot Titanic, en route vers l’Amérique de ses rêves.

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Un atelier dans la jungle : Ernest Breleur

— Par Selim Lander —

Ernest Breleur (le Christ rouge)Sous les tropiques, la conjonction du soleil et de la pluie produit facilement une végétation luxuriante ; un bout de terre suffit pour faire pousser un rideau de verdure impénétrable. La villa du plasticien martiniquais Ernest Breleur[1] a beau être située dans un lotissement assez récent à la périphérie de Fort-de-France, pour qui a le privilège de partager un moment avec lui dans sa véranda, l’écoutant s’exprimer sur sa démarche artistique, sa maison cernée par les plantes en rangs serrés nommées oiseaux de paradis, semble perdue dans une jungle[2].

L’œuvre d’Ernest Breleur mérite qu’on s’y intéresse. J’ai souligné ailleurs la fécondité des arts plastiques en Martinique, seulement comparable à sa fécondité littéraire[3]. Ce n’est pas un hasard si je mettais alors Breleur en premier. Il est à coup sûr le plus « chercheur » de tous les plasticiens martiniquais, celui qui a le plus su (et voulu) se renouveler au fil des années. Une visite dans son atelier le confirme : aucun des lecteurs de l’ouvrage – par ailleurs remarquable mais qui date déjà de 2008[4] – qui lui a été consacré ne pourrait anticiper l’état actuel de ses recherches, au vu de son œuvre telle qu’elle se présentait il y a une dizaine d’années.

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UAG vs Ceregmia : le Canard s’en mêle

canard_ceregmiaExtraits « Le Canard Enchaîné » 6 mai 2015 :

« Députés écumants »

Christophe Prémat, le rapporteur PS du texte se sentant désavoué, préfère démissionner : « On m’a fait comprendre qu’il y avait un accord politique avec les grands élus datant de juillet… »

Le député UMP Patrick Hetzel se montre tout aussi dégoûté : « Lurel considère que l’université, c’est sa chose…»

La députée Isabelle Attard renchérit : « Je déteste que l’Assemblée soit prise en otage par les intérêts d’élus locaux, de notables, qui donnent le sentiment de ne pas vouloir faire le ménage. »

Certains craignent que ce ne soit le préalable d’une ultime partition en deux facs séparées de Guadeloupe et de Martinique. Voila qui promet pour la nouvelle lecture de ce texte de loi sur l’université des Antilles, le 21 mai !
A cette bagarre institutionnelle s’ajoutent de vilaines histoires d’argent. Ainsi les dérives financières d’un labo économique de la fac à Fort-de-France, le Ceregmia, ont été décrites depuis 2003 dans des rapports successifs de la Cour des comptes, de l’Inspection générale de l’Éducation nationale et même du Sénat!

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Pour un monde meilleur : un cinéma documentaire engagé

— Par Janine Bailly —
regars_sur_caraibes-1Pour clore en beauté la programmation à l’Atrium de « Regards sur la Caraïbe », Steve Zébina nous a fait cadeau, ce mardi 28 avril, d’un film trinidadien : « Art Connect », superbe documentaire de Miquel Galofré, réalisateur de talent né à Barcelone en 1970, déjà plusieurs fois primé, qui a mené en parallèle la réalisation de cette œuvre sur un groupe de jeunes trinidadiens et un reportage sur une prison à sécurité maximale de la Jamaïque. Il justifie le lien qui unit ces deux projets : « Il est apparu que tous les “criminels” ont été victimes quand ils étaient enfants ».
Récompensé au festival de Trinidad et Tobago 2014, « Art Connect » vient d’être à juste titre sacré meilleur documentaire au 21ème FEMI de la Guadeloupe.
Nous sommes à Port of Spain, dans le quartier sensible de Laventille, là où progressent trop vite la pauvreté et ses corollaires, violence et criminalité, présence de la drogue et du viol. Une école secondaire décide de parrainer un programme éducatif original afin de rendre aux adolescents de ce quartier la possibilité de vivre autre chose qu’un quotidien à haut risque, dominé par la peur, le manque de confiance en soi, la perte de tout espoir quand l’horizon vous est fermé.

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L’amant anonyme

 Atrium : Jeudi 16 & Vendredi  17 avril à 20h

amant_anonyme-afficValcour, riche aristocrate, aime en secret Léontine dont il est le meilleur ami. Il se confie à Ophémon, son ami. De peur d’être rejeté, il n’ose se déclarer et lui envoie d’une manière anonyme des cadeaux et des lettres enflammées, ce qui intrigue fortement Léontine qui se confie à son amie Jeannette et à Valcour pour chercher à savoir qui est cet homme.
Jeannette, elle, est amoureuse de Colin mais elle est aussi sensible au riche et puissant Ophémon, l’ami et confident de Valcour. Léontine ne sait plus que faire entre les lettres enflammées de l’inconnu et la douce amitié de Valcour. Perdue dans ses sentiments, elle revit lorsqu’enfin Valcour se déclare comme étant l’amant anonyme pendant que le coeur de Jeannette fond pour Colin.
L’amour triomphe tandis que les villageois chantent la joie de voir les amants et qu’Ophémon laisse les amoureux à leur heureux destin.

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Le Chevalier de Saint-George
Né esclave en Guadeloupe en 1739, il sera l’une des figures de la société parisienne des Lumières. Escrimeur, cavalier, séducteur… Premier violoniste de Paris, il sera sacré, en 1775, meilleur chef d’orchestre d’Europe.

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