Catégorie : Sociologie

Ce qui change en novembre 2019

Assurance chômage, retraites complémentaires, allocation aux adultes handicapés, complémentaire santé solidaire, trêve hivernale… Ce qu’il faut savoir sur l’actualité administrative de novembre 2019.

Assurance chômage

Durée minimale de travail, rechargement des droits, réduction de l’indemnité en fonction des revenus, démission, indépendants… La réforme de l’assurance chômage prévoit un certain nombre de nouveautés à partir du 1er novembre 2019.

Chômage : des règles qui changent au 1er novembre 2019

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Pourquoi avons-nous tant de mal à parler de la mort ?

— Propos recueillis par Floriane Le Mélinaire —

La mort fait partie de la vie, mais on n’en parle pas. Ou rarement et difficilement. Patrick Ben Soussan, psychiatre, responsable du département de psychologie clinique à l’Institut Paoli-Calmettes, à Marseille, nous explique pourquoi nous sommes tellement dans le déni face à notre propre mortalité.

Pourquoi avons-nous tant de difficulté à parler de la mort, pourquoi fait-on comme si elle n’existait pas ? Alors qu’elle est inéluctable pour chacun d’entre nous…

Pour faire de grandes choses, il faut faire comme si on ne devait jamais mourir. Un des fondements de l’humanité, c’est le déni de la mort. Pas tant le déni de la mort en tant qu’événement réel, mais plutôt le refus de la finitude, de mettre un point final à la phrase…

Donc, on se projette dans la vie comme si on n’allait jamais mourir ?

Oui, on est dans l’engagement, l’anticipation. Prenez l’exemple de notre relation aux enfants : on imagine toujours un avenir pour eux, on construit toujours leur vie d’adulte en devenir. C’est propre à l’une des fondations de l’humanité qui est de toujours se projeter, aller de l’avant.

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Encore 36 millions d’esclaves sur la planète

— Par Sylvie Kauffmann —

L’esclavage moderne affecte 35,8 millions de personnes sur la planète, selon une ONG. A peu près l’équivalent de la population du Canada ou de l’Algérie.

Douze ans d’esclavage, l’autobiographie de Solomon Northup portée à l’écran l’an dernier par Steve McQueen, a été écrite en 1853. Cette histoire vraie d’un homme libre, kidnappé puis vendu et confronté pendant douze ans à la brutalité inouïe de la servitude dans le sud américain, a ému le jury des Oscars et des millions de spectateurs dans le monde entier. Un drame historique dont la cruauté, heureusement, appartient à une époque révolue. Cela s’apprend à l’école : l’esclavage a été aboli.

Evelyn Chumbow aimerait le croire. Elle, ce n’est pas douze, mais huit ans d’esclavage qu’elle a subis, de 9 à 17 ans. Ce n’était pas dans le sud des Etats-Unis, mais dans le nord. Et ce n’était pas au XIXe siècle, mais au XXIe. Evelyn Chumbow est une rescapée de l’esclavage moderne, une condition qui, selon un rapport de l’ONG Walk Free publié le 17 novembre, affecte 35,8 millions de personnes sur la planète.

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« Histoire du voile, des origines au foulard islamique » de Maria Giuseppina Muzzarelli

— Par Cécile Dunouhaud —

Bayard, collection « Constellations », 2017, 258 p., 21,90 €

Cécile Dunouhaud | Août 28, 2017 | Histoire générale | 0 |
Titre original : A capo coperto. Storie di donne e di veli, traduit de l’italien par Martine Segonds-Bauer
Présentation de l’ouvrage par l’éditeur : « Évoquer aujourd’hui une femme voilée, c’est immédiatement penser au hijab ou à tout autre vêtement couvrant la tête ou le corps des femmes dans le monde islamique. Beaucoup les portent dans les pays occidentaux, non sans polémique. Pourtant c’est bien dans l’histoire de l’Occident qu’il faut chercher la prescription faite aux femmes de se couvrir. Partons donc à la découverte d’une coutume millénaire, attestée par la Bible et la statuaire grecque, par les Pères de l’Église, les lois du Moyen Âge, et d’innombrables témoignages artistiques et littéraires.
Le voile était une prérogative des femmes mariées, endeuillées, ou même des religieuses. Signe de pudeur et de modestie, aussi léger dans sa texture que lourd de symboles, le voile était cependant un accessoire qui suivait ou faisait la mode, un élément fondamental du luxe et de l’élégance – comme peut l’être encore aujourd’hui le foulard portant la griffe de grands couturiers.

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« Nulle part le port du voile n’accompagne une vitalité démocratique »

— Par Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration —
La défiance à l’égard des femmes voilées exprime moins une montée de l’islamophobie en France que la crainte de voir régresser le droit des femmes, estime, dans une tribune au « Monde », le directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration.

La brutale interpellation d’une femme voilée, le 11 octobre, au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté n’a pas seulement attesté d’une haine antimusulmane française aussi sidérante qu’heureusement minoritaire, elle a aussi ouvert la boîte aux bêtises.

Passons sur l’ignorance de ceux qui veulent interdire tout port de signe religieux ostensible dans l’espace public. Pour mémoire, Aristide Briand, concepteur de la loi de 1905, avait mis le holà aux tentatives similaires d’interdiction de la soutane dans les rues de nos villes.

Lire aussi Que dit la tradition coranique sur le voile ?

Une nouvelle fois, mais de manière décuplée, cet épisode sert aussi de carburant aux défenseurs inconditionnels du voile qui affirment comme une évidence indiscutable que les croyants musulmans seraient victimes d’une « islamophobie d’Etat ». La réalité documentée atteste pourtant du contraire.

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Images virtuelles, vidéos truquées… Peut-on encore croire ce que l’on voit ?

— Par Benjamin Jérôme —
Aujourd’hui, les deepfakes, vidéos truquées hyper-réalistes, mentent mieux que jamais. Décryptage d’un phénomène aussi bluffant qu’alarmant.

L’association Solidarité Sida a créé une « fake news » où Donald Trump annonce que le VIH est éradiqué. Solidarité Sida

Son travail a de quoi inquiéter. Hao Li, chercheur allemand installé en Californie, est un pionnier des deepfakes, ces vidéos trafiquées grâce à l’intelligence artificielle qui permettent de faire dire n’importe quoi à n’importe qui. Comme de montrer Donald Trump annonçant l’éradication du sida. Ce clip choc, qui a fait le buzz début octobre, était une fake news imaginée à dessein par l’association française Solidarité Sida pour relancer la mobilisation contre la maladie.

Dans ce deepfake, les postures et le visage du président américain permettaient de deviner l’imposture. Mais pour combien de temps encore? « Nous sommes déjà capables de générer des vidéos dont il est pratiquement impossible de savoir, à l’œil nu, si le contenu est réel ou non », prévient Hao Li, qui nous répond depuis l’un de ses deux laboratoires de recherche. L’homme, qui passe son temps en conférence ou auprès de ses étudiants, a aussi monté sa start-up, Pinscreen, spécialisée dans la création sur ordinateur d’avatars photoréalistes.

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Racisme : « La couleur demeure un marqueur de privilèges »

Professeure de philosophie politique et organisatrice d’un colloque sur les « whiteness studies » à la Sorbonne, Magali Bessone décode ce qui se cache derrière le terme de « blanc ». Propos recueillis par Séverine Kodjo-Grandvaux

Il a suffi qu’en septembre Lilian Thuram prononce un petit mot de cinq lettres pour que les réseaux sociaux s’enflamment, provoquant davantage de polémique que les cris de singe lancés au footballeur Romelu Lukaku par des supporteurs italiens. Si le mot « noir » est régulièrement employé et ne pose guère question, l’on n’a guère l’habitude, en France, de parler de « blanc ».
Pourtant, tous deux se comprennent dans l’histoire de la traite transatlantique, ainsi que le rappelaient certains participants au colloque « Whiteness studies, réflexions sur un rapport social », organisé le 4 octobre à la Sorbonne par Magali Bessone, professeure de philosophie politique à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne.

Qu’est-ce que les « whiteness studies » ?

Magali Bessone L’expression désigne un domaine de réflexion développé dans les universités nord-américaines, qui mobilise les méthodologies de différentes disciplines (philosophie, science politique, droit, sociologie, littérature…) pour décrire et comprendre ce que recouvre le statut du groupe majoritaire « blanc » et ses processus historiques de construction, les lignes de tension qui le traversent, mais aussi ce que cela signifie d’avoir un certain type de privilèges parce qu’on relève de ce groupe.

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Tous Créoles condamne les dérives racistes anti-békés !

L’association « Tous Créoles ! » dont le fondement est de « faire de nos différences une oeuvre collective » s’insurge avec force contre la violente campagne de dénigrement qui se déroule en ce moment à l’encontre d’une des composantes de la population martiniquaise.

C’est en effet à une odieuse campagne anti-békés que nous assistons aujourd’hui en Martinique. Une campagne raciste que nous dénonçons avec la plus grande fermeté.

Le prétexte de ce déferlement de haine raciale est le scandale de la chlordécone, dont l’enquête parlementaire conduite par Serge LETCHIMY, met progressivement à jour les responsabilités.

Responsabilité de l’Etat, seul garant de ce qui est autorisé ou pas, et responsabilité probable de certains individus, mais en aucun cas responsabilité d’une catégorie socio-ethnique dont 99% de ses membres n’ont rien à voir ni avec le monde agricole, ni avec le monde des pesticides, ni encore moins avec la chlordécone dont ils sont aussi les victimes.

Jeter en pâture toute une catégorie de martiniquais au seul prétexte que quelques membres de cette catégorie seraient liés aux usages des produits incriminés est tout à fait inacceptable.

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« Ne pas confondre la haine des femmes voilées et la critique du voile »

— Par Manuel Boucher, Sociologue, professeur à l’université de Perpignan-Via-Domitia —

Les indignations exprimées après l’humiliation d’une mère voilée au conseil régional de Bourgogne-France-Comté ne devraient pas empêcher tout questionnement sur le port du voile, souligne, dans une tribune au « Monde », le sociologue Manuel Boucher.

Tribune La prise à partie par Julien Odoul, élu du Rassemblement national, au conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, le 11 octobre, d’une mère de famille vêtue d’un voile, a suscité une importante vague de réactions à cette humiliation publique.

Il est tout à fait inacceptable qu’un élu de la République puisse ainsi rabaisser et mépriser une femme devant son jeune fils qui, n’ayant pu que subir l’humiliation de sa mère, a éclaté en sanglots face à cette attaque ad hominem. La stigmatisation de cette femme venue bénévolement accompagner un groupe d’enfants pour découvrir le fonctionnement d’une institution de la République est insupportable.

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La Race : l’origine qui tue

— Par Lucien Cidalise Montaise —

Les mots Noirs, Blancs, de Couleur sont entrés dans le monde linguistique médiatique en France et à la Martinique et ne sont pas près d’en sortir, tant ils satisfont les Noirs, les Blancs et les Autres. Ce concept s’inspirant d’une facilité de langage qui flatte, rassure et d’une réalité pourtant condamnable car peu fraternelle : Youpin, Négro, Bicot…Noms enchanteurs ?

C’est un fait, les Français – Caucasiens, s’agissant d’eux exclusivement, ont toujours dans toutes leurs actions : guerre, bombardements, fusillades etc, discriminé favorablement en portant des jugements de valeurs morales, intellectuelles, culturelles et cultuelles. Cela a donné la Colonisation, le Colonialisme, le Paternalisme, le Racisme, imposant aux Noirs, entre autres, un trajet différent à entreprendre. « Résistant moral » généré par son Courage et son Histoire, le Noir doit s’imposer à l’Autre, mais surtout ne pas se contenter d’être. Mais ceux de ces siècles, complexés et démunis de toutes forces spirituelles et matérielles, s’associent tardivement à Mélanine et Oréal qui deviennent obligatoirement des éléments de « décomplexion ». Le besoin du Miroir s’inscrit en lettres majuscules dans les désirs profonds et cachés de ces malheureux, mais aussi de ceux qui s’estiment plus caucasiens par des moyens intimement relationnels, tels l’assimilation ou le mariage, la collaboration vis-à-vis de ceux qu’ils considèrent comme maîtres de leur personne, sinon de leur âme.

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Jean-Michel Martial est mort

Jean-Michel Martial, comédien et metteur en scène d’origine guadeloupéenne est décédé des suites d’une longue maladie. Depuis septembre 2016, il était également président du Conseil représentatif des Français d’outre-mer. Il était aussi le frère aîné de l’acteur Jacques Martial, président du Mémorial ACTe.

Jean-Michel Martial s’est notamment illustré dans la pièce Edmond d’Alexis Michalik. récompensée par 5 molières en 2017 et portée ensuite sur le grand écran.

Jean-Michel Martial jouait le rôle d’Honoré, un patron de taverne amoureux des belles lettres et narrateur. « Je reprends la tradition des conteurs, je suis le porteur de paroles et la parole c’est la vie d’Edmond Rostand alors qu’il est en train d’écrire Cyrano », confiait le comédien.

Jean-Michel Martial a été remarqué au Festival de Cannes en 1993 dans L’homme sur les quais de Raoul Peck présenté en sélection officielle. Il double notamment le Chef dans la série d’animation South Park et a participé aux doublages de Pulp Fiction et Le Cinquième Élément.

Jean-Michel Martial est le fondateur de la compagnie « L’Autre Souffle » en 1997. À travers elle, il produit, coproduit, ou met en scène des pièces de théâtre comme Liens de sang ou Martin Luther King Jr – La force d’Aimer.

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Vertières, 18 novembre 1803

vertieresEn partenariat avec la Société des Amis des Archives, les Archives départementales ont le plaisir de vous convier à leur prochaine conférence :

La bataille de Vertières, 18 novembre 1803,

Haïti ou le jour où le droit à l’afro descendance et à la citoyenneté a triomphé dans les Amériques

que donnera Jean-Pierre Le Glaunec

Mardi 13 octobre à 18h aux Archives départementales.

Valmy, Austerlitz, Ulm, Waterloo… autant de batailles dont les noms nous sont familiers. Mais qui, en dehors d’Haïti, a déjà entendu parler de la bataille de Vertières, point d’aboutissement spectaculaire et sanglant de la guerre d’indépendance haïtienne ? Qui sait que cet affrontement s’est soldé, le 18 novembre 1803, par l’une des pires défaites napoléoniennes ? Que les Noirs s’y réclamaient des idéaux de la Révolution ? Ceux qui connaissent cette histoire sont peu nombreux, car la France vaincue s’est employée à effacer les traces de sa déconfiture dès la bataille terminée. Depuis 210 ans, Vertières est tour à tour occultée, à peine mentionnée ou encore mal datée, sans parler de l’argument encore prévalent selon lequel les soldats de l’armée indigène n’auraient pu triompher n’eussent été de la fatigue et du découragement des soldats français et de l’aide militaire de l’ennemi britannique allié à Jean-Jacques Dessalines.

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« Ennemis mortels : représentations de l’islam et politiques musulmanes en France à l’époque coloniale »

Cette étude traite de la place de l’islam et des musulmans aujourd’hui, au regard de leurs représentations nées entre le XIXe siècle et la guerre d’Algérie par le biais des élites intellectuelles françaises. L’auteur montre comment la diffusion de stéréotypes présentant les musulmans comme dangereux et rétifs au progrès affecte encore le présent et l’islamophobie actuelle.

Rencontre avec Olivier Le Cour Grandmaison, politologue du passé colonial français

— Par Sabine Cessou —
C’est l’une des voix les plus critiques, en France, sur la question du passé colonial, mais pas forcément l’une des plus écoutées. Son dernier livre, Ennemis mortels, revient sur la construction des images péjoratives de l’islam et des musulmans.

Un pavé dans la mare ? Tel n’est pas vraiment l’effet recherché par le politiste français Olivier Le Cour Grandmaison avec son nouvel ouvrage, Ennemis mortels, représentations de l’islam et politiques musulmanes en France à l’époque coloniale, à paraître le 17 octobre chez La Découverte. Ce livre tombe à pic, pourtant, tant les polémiques sont nombreuses, notamment au sujet des discours de haine du chroniqueur et essayiste Eric Zemmour.

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« Antilles, les paroles, les visages et les masques » d’André Lucrèce

— Par Jacques Georges Mérida —

Il n’est pas anodin de constater que le récent ouvrage d’André Lucrèce soit dédié à René Ménil, un des fondateurs, avec Suzanne Césaire et Aimé Césaire, de la revue « Tropiques » pour son esprit critique et sans complaisance de la mystification coloniale à la Martinique, ses contributions efficientes de la démystification de l’idéologie assimilationniste, et sa défense ardente d’une authentique culture martiniquaise, comme en témoigne Lucrèce lui-même dans son livre « Conversation avec ceux de Tropiques » paru en 2013. Aujourd’hui « Antilles, les paroles, les visages et les masques » s’inscrivent dans la même lignée, tout en élargissant la réflexion singulièrement à la Guadeloupe et à Haïti, composantes de ce champ d’îles formant ce que Jean Benoist a appelé « l’archipel inachevé », et dont on peut penser avec le poète barbadien Edward Kamau Brathwaite, qu’il constitue « une unité caribéenne sous-marine ».

C’est cette même « unité sousmarine » qui dans la profusion des questions soulevées, des thématiques analysées, leur apparente hétérogénéité, relie entre eux tous les textes de l’ouvrage. Comme le souligne l’auteur en introduction : « Les Antilles intriguent, les Antilles interrogent.

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« Blanchité » et race : pourquoi ce déni tenace ?

—  Par Chloé Leprince  —

Comme le mot « race », les « Blancs » sont entrés par la petite porte dans le monde académique. Déni, tabou ou désaccord plus frontal : longtemps on n’a pas pensé les Blancs en France, où être « une personne de couleur » c’est surtout être Noir ou Arabe. Ça change, notamment grâce au concept de blanchité.

En 2015, alors qu’il montait la pièce de Shakespeare qui date de 1604, on apprenait que le metteur en scène Luc Bondy avait décidé de faire jouer Othello par Philippe Torreton. C’est-à-dire par un comédien blanc. Scandale : le répertoire dramatique étant déjà pauvre en personnages non-Blancs (surtout si l’on retranche les esclaves), pourquoi confier à Torreton ce rôle de général vénitien surnommé “le Maure” ? En anglais et en entier, le titre original de la pièce est justement Othello, the Moor of Venice.

Outre-Manche, voilà plus de deux siècles qu’un Noir campe ce personnage d’esclave devenu libre et soldat mais Luc Bondy, lui, expliquait n’avoir pas trouvé d’acteur noir pour le rôle. Quatre ans plus tard, re-voilà Othello au théâtre, cette fois sous la houlette du metteur en scène Arnaud Churin – d’abord à Paris pour le Théâtre de la Ville (qui démarre ce jeudi 3 octobre), puis en tournée ailleurs en France.

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Les campagnes de désinformation en plein essor dans le monde

— Par Basile Dekonink —

Fake news, « bots » ou « trolls » : les techniques de propagande numérique sont de plus en plus exploitées par les partis politiques et les gouvernements, selon une étude de l’Université d’Oxford. Au moins 70 pays ont été touchés au cours des dernières années, avec Facebook comme canal privilégié.

Elle est désormais un outil de propagande à part entière. La désinformation sur les plates-formes numériques est devenue un instrument privilégié des partis politiques et des gouvernements, constate une étude de l’Institut Internet de l’Université d’Oxford publiée ce jeudi.

Au cours des trois dernières années, « des agences gouvernementales et des partis politiques ont utilisé les réseaux sociaux pour diffuser de la propagande politique, polluer l’information en ligne et entraver la liberté d’expression et la liberté de la presse », souligne le rapport.

« Fake news » : Bruxelles soupçonne la Russie d’ingérence dans les élections

Le phénomène est en nette accélération depuis la campagne présidentielle américaine de 2016, au cours de laquelle la campagne de l’organisation russe Internet Research Agency (IRA) avait été mise en évidence par le comité du renseignement du Sénat (avec l’appui de l’Institut Internet d’Oxford).

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La mort de la cantatrice américaine Jessye Norman

La cantatrice Jessye Norman, icône américaine de l’opéra, est décédée d’une septicémie lundi à New York à l’âge de 74 ans. Sa voix remarquable a inspiré le monde entier, notamment l’Europe où elle s’est installée à la fin des années 1960.

Elle avait chanté la Marseillaise en 1989 en France, drapée en tricolore pour le bicentenaire de la Révolution. La légendaire cantatrice américaine Jessye Norman est décédée, lundi 30 septembre à New York, à 74 ans. Elle a succombé à une septicémie consécutive aux complications d’une blessure à la colonne vertébrale en 2015.

« C’est avec une profonde tristesse et chagrin que nous annonçons la mort de la star internationale de l’opéra Jessye Norman », a indiqué la famille dans un communiqué transmis à l’AFP. « Nous sommes fiers de ses réussites musicales et l’inspiration qu’elle a donnée aux publics du monde entier continuera à être une source de joie », souligne le texte. « Nous sommes également fiers des causes humanitaires qu’elle a défendues, telles que la faim, les sans-abris, le développement des jeunes et l’éducation artistique et culturelle. »

Née dans l’État américain de Géorgie, Jessye Norman s’était fait connaître en s’installant à la fin des années 1960 en Europe, où elle s’est produite dans les plus grandes salles.

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Derrière l’idéologie du «racisme anti-Blancs», la persistance française de la question coloniale

— Par Edwy Plenel —

Le « racisme anti-Blancs » est une construction idéologique destinée à relativiser le racisme systémique, social et culturel, subi en France par les Noirs et les Arabes. Son ascension dans le débat public témoigne de l’aveuglement français à la question coloniale, à sa longue durée comme à sa persistante actualité.

L’extrême droite peut se réjouir : sa stratégie d’hégémonie culturelle a encore marqué un point. Après avoir réussi à imposer l’insécurité, l’immigration et l’islam comme obsessions médiatiques et gouvernementales, détrônant les ambitions sociales et les aspirations démocratiques, la voici qui parvient à relativiser et à banaliser le racisme par la promotion d’un « racisme anti-Blancs ». Il aura suffi d’une déclaration de Lilian Thuram, à propos des insultes racistes visant les joueurs noirs dans les stades, pour que se diffuse, dans le débat public, de France Inter à Mediapart, une docte réflexion sur les supposées dérives d’un antiracisme qui serait aveugle à ce nouveau « racisme anti-Blancs » dont Valeurs actuelles, évidemment, proclame l’existence avérée.

Une de l’hebdomadaire Valeurs actuelles du 12 septembre 2019 Une de l’hebdomadaire Valeurs actuelles du 12 septembre 2019
Aucun individu n’est à l’abri, en raison de sa culture, de son peuple ou de son origine, des préjugés discriminant, méprisant ou violentant d’autres cultures, d’autres peuples ou d’autres origines.

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« L’opium des imbéciles. » Essai sur la question complotiste de Rudy Reichstadt

« Le complotisme a partie liée avec nos passions tristes : égocentrisme, misanthropie, paresse, lâcheté, peur, jalousie, ressentiment. Qu’il vienne panser une blessure narcissique toujours ouverte, qu’il mette en récit ce que l’on n’arrive pas à comprendre, qu’il serve à blesser ou diffamer des ennemis, son expansion n’est pas seulement le symptôme d’une crise de la démocratie libérale, elle en est aussi un facteur d’aggravation à part entière. Sur le marché noir des idées douteuses, les théories du complot s’échangent avec la même frénésie que les superstitions, les pseudo-sciences, les nouvelles spiritualités et les idéologies radicales.

Une très prospère économie du complotisme s’est ainsi mise en place au cours des dernières années. Elle a ses commanditaires, ses laborantins, ses dealers, ses consommateurs occasionnels et ses junkies. Ses idiots utiles et ses imbéciles. »

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Cet essai dense et volontariste pourfend tout autant les diffuseurs des théories du complot que ceux qui leur trouvent des excuses.
Rudy Reichstadt en a marre. Le fondateur du site Conspiracy Watch, qui publie depuis plusieurs années une veille très complète sur les théories et théoriciens du complot, en a assez de voir les « truthers » du 11-Septembre, voire les défenseurs de la Terre plate, bénéficier d’une oreille compatissante, voire complaisante.

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L’homme, un pur produit africain

Où donc notre espèce géniale – qui, entre nous soit dit, serait en train de tuer la planète – est-elle donc née ? Dans quel recoin obscur de l’Afrique ? Plus la peine de chercher. L’homme dans toute sa splendeur n’est né ni au Kenya ni en Éthiopie, et encore moins au Soudan. Cette fois-ci, nous en sommes quasiment certains, l’homme est né d’un gigantesque brassage ayant impliqué de très nombreuses populations africaines entre – 500 000 ans et – 300 000 ans.

C’est fini, cette vision « généalogique » d’espèces descendantes les unes des autres à la queue leu leu. C’était bon à une époque où les paléoanthropologues n’avaient encore ramassé qu’une poignée de fossiles qu’ils classaient les uns par rapport aux autres par commodité. Imaginez plutôt un énorme buisson foisonnant dont chaque brindille constitue un rameau humain.

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Au Mali, un homme malmené et ligoté en public pour s’être opposé à l’esclavage

Un homme a été agressé le 17 septembre dans le village de Kremis, dans la région de Kayes, dans le sud-ouest du Mali. Dans cette zone persiste une certaine forme d’esclavage, et ceux qui tentent de la combattre sont régulièrement victimes de violences.

Des images partagées sur les réseaux sociaux depuis le 17 septembre montrent un homme se faire agresser dans le village de Krémis, à quelques kilomètres de la frontière avec la Mauritanie. Plusieurs dizaines de personnes l’encerclent alors qu’il est au sol, torse nu, et lui ligotent de force les pieds et les poings.

« Le chef du village n’avait jamais vu un esclave refuser d’obéir »

Contactée par la rédaction des Observateurs de France 24, la victime assure avoir été humiliée et violentée pour avoir osé s’opposer à l’esclavage. En effet, une forme d’esclavage, dit « par ascendance » ou « interne », persiste dans certaines régions du Sahel.

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On vous explique pourquoi « enculé » est une insulte homophobe

« Arbitre enc**ée, est-ce homophobe pour une femme ? » Avec cette question provocante, les supporters jouent à chat avec la Ligue de football professionnel (LFP). Déployée par le kop angevin, lors d’une rencontre avec Metz arbitrée par Stéphanie Frappart, fin août, la banderole pourrait valoir une amende au club d’Angers (Maine-et-Loire), selon L’Equipe. Depuis que les arbitres ont le droit d’interrompre les matchs à cause d’un chant ou d’une banderole homophobe, certains supporters donnent dans la surenchère. Ce ne sont plus seulement les adversaires et les arbitres qui sont des « enculés », c’est maintenant la LFP qu’« on encule ». D’autres tentent de calmer le jeu, en affichant « courage aux LGBT, nique la LFP ».

Du côté des acteurs du football français, l’heure est aux discussions sur le sujet, après la passe d’armes, début septembre, entre Noël Le Graët et Roxana Maracineanu.

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Lanceurs d’alerte : quelles sont les procédures à connaître ?

Un lanceur d’alerte est toute personne, groupe ou institution qui, ayant connaissance d’un danger, un risque ou un scandale, adresse un signal d’alarme et, ce faisant, enclenche un processus de régulation, de controverse ou de mobilisation collective. La notion est apparue en français à propos d’alertes sanitaires et environnementales dans les travaux sociologiques publiés par Francis Chateauraynaud et Didier Torny en 1999 dans l’ouvrage intitulé Les sombres précurseurs.

Il s’agit généralement d’une personne ou d’un groupe qui estime avoir découvert des éléments qu’il considère comme menaçants pour l’homme, la société, l’économie ou l’environnement et qui, de manière désintéressée, décide de les porter à la connaissance d’instances officielles, d’associations ou de médias, parfois contre l’avis de sa hiérarchie.

À la différence du délateur, le lanceur d’alerte est de bonne foi et animé de bonnes intentions : il n’est pas dans une logique d’accusation visant quelqu’un en particulier mais affirme divulguer un état de fait, une menace dommageable pour ce qu’il estime être le bien commun, l’intérêt public ou général. Le (ou la) lanceur(se) d’alerte prend des risques réels au nom de la cause qu’il entend défendre et diffuser : il met souvent en risque sa santé financière ou physique, la tranquillité de son couple ou de sa famille, sa sécurité personnelle, et son image (en cas de médiatisation, son nom et son visage sortent alors de l’anonymat – au sens de non-célébrité).

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Près d’un tiers des retraités ne réclament pas l’intégralité de leur pension

32% des retraités de la génération 1942 oublient de réclamer une partie ou la totalité de la pension à laquelle ils ont droit, souligne une étude de la Drees.

Alors que plusieurs professions se mobilisent contre la réforme des retraites souhaitée par l’exécutif, une étude revient sur les pensions dont bénéficient nos aînés. Et ses conclusions ont de quoi surprendre : près d’un tiers des retraités «oublient» de liquider une petite partie de leur pension, voire ne la réclament pas du tout, une négligence qui entraîne pour eux un manque à gagner de plusieurs dizaines d’euros par mois, indique une étude publiée mardi par la Drees, le service statistique du ministère de la Santé. Quelque 24% des retraités nés en 1942 bénéficiaient, à 70 ans, de «seulement une partie des pensions» auxquelles ils avaient droit, précise le service statistique des ministères sociaux. Au total, 32% des retraités oublient de réclamer une partie ou la totalité de la pension à laquelle ils ont droit.

Ce non-recours correspond le plus souvent à des régimes qu’ils ont «quittés depuis de nombreuses années, et dans lesquels ils ont acquis peu de trimestres ou de points retraite», mais cela entraîne pour ces personnes un manque à gagner d’environ 40 euros brut par mois en moyenne.

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La réalité existe-t-elle ?

— Par Michel Pennetier —

Don Quichotte prenait les moulins à vent pour des chevaliers géants. Le héros de Cervantes, c’est nous-mêmes quand nous idéalisons le monde et le fantasmons. Mais son serviteur qui incarne le bon sens, un plat réalisme qui ne se pose guère de question, c’est tout autant notre attitude quotidienne. Dans notre vie ordinaire, nous ne sommes pas assez hardis pour nous interroger sur la réalité de la réalité. Nous ressentons cette question comme assez « unheimlich » , d’une inquiétante étrangeté, nous ne sommes plus chez nous. Ce sentiment nous gagne quand nous percevons quelque dérangement, quelque incongruité dans le quotidien. Faisons appel aux philosophes qui pour la plupart ont tenté d’asseoir le concept de réalité sur des bases solides. Ma méditation ne sera qu’une promenade à la Montaigne à travers les pensées. Promenade un peu éprouvante à cheval comme l’aimait mon auteur préféré au cours de laquelle nous espérons garder notre assiette, c’est-à-dire rester bien assis en selle et ne pas perdre la tête.

Celui qui nierait absolument l’existence de la réalité serait dans une position philosophique et existentielle quasi intenable.

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