Catégorie : Politiques

« Serge Letchimy exige le titre de Président de la collectivité de Martinique »

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Ainsi se manifeste l’expression d’une des nombreuses carences contenues dans les statuts de la collectivité territoriale de Martinique (CTM). Ces dysfonctionnements sont nés de l’entrée par la fenêtre de l’article 73 de la nouvelle collectivité de dispositions prévues au titre de l’article 74, que les électeurs martiniquais avaenit sorti par la porte. Aussi, l’ancien président de la région Martinique qui se laissait volontiers appeler Président de ou « of » Martinique, paraît se trouver à l’étroit dans le rôle de Président-du-conseil-exécutif-de-la-collectivité-départementale-de-Martinique. En effet en plus de l’aspect rébarbatif de l’appellation, il s’agit, y compris pour la Martinique, d’un recul de notoriété. Cependant, en visant d’abord cette dénomination, Serge Letchimy reconnaît tout à coup que « de nombreux aspects politiques (sic) de son fonctionnement quotidien restent à éclaircir. »

Il n’a pas hésité à commencer par son statut propre en invitant les députés à « préciser le rôle du président du conseil exécutif, en qualité de président de la collectivité territoriale de Martinique (sic) ». Certains y voient une maladresse, d’autres de l’assurance et même de l’audace.

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Guadeloupe : du passe vaccinal au conflit social

Alors que le couvre-feu décrété par le gouvernement pour lutter contre la propagation du variant Omicron a encore été avancé à 20h, les Enjeux mettent le cap sur l’île où les oppositions au passe vaccinal se transforment en un mouvement social puissant, qui semble appelé à durer.

La Guadeloupe est dans une phase de fortes réactions face au durcissement des positions Covid. Si la mobilisation s’est toutefois apaisée sur le plan des tensions liées aux barrages, elle reste importante. Retour sur ce mouvement porté par le collectif LKP, parti des problèmes liés à l’hôpital.

Avec Olivier Dehoorne, géographe, spécialiste du développement insulaire et maître de conférences à l’Université des Antilles.

Un lieu cristallise toutes les tensions, le centre universitaire hospitalier de Point-à-Pitre.“imaginer que ce lieu puisse être contrôlé par des forces de police dans le contexte guadeloupéen, puis des Antilles représente en fait des forces coloniales qui contrôlent l’accès à ce centre de santé. C’est quelque chose qui est insupportable. » dénonce Olivier Dehoorne. Le personnel soignant est lui-même peu vacciné « selon les chiffres officiels plus de 90% du personnel est vacciné mais selon les syndicats, seulement 8 à 18% le serait. 

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À propos de l’affaire Gérard Cotellon

Choisir son camp, telle est la véritable question!

— Par Raphaël Cécé, pour Combat ouvrier —
La véritable question qui est posée dans l’affaire de l’attaque dont aurait été victime le directeur du CHU de Pointe-à-Pitre – Abymes n’est pas d’être pour ou contre la violence. Ce n’est pas non plus la défense du CHU de Guadeloupe face aux violences. Ce problème est posé autant en Guadeloupe qu’en Martinique.
On ne nous fera pas croire que tous ceux qui volent au secours de Gérard Cotellon ne sont soucieux que de la sécurité des personnels de l’hôpital, de la population de Guadeloupe et de la santé publique.
En réalité, il s’agit de gens qui dans leur grande majorité prennent parti politiquement. Ils prennent parti politiquement contre le collectif des organisations en lutte contre l’obligation vaccinale et le passe sanitaire.
Beaucoup parmi eux profitent d’une occasion pour régler des comptes avec l’UGTG, la CGTG, leurs dirigeants, les militants indépendantistes et d’extrême-gauche ! Leur véritable souci n’est pas cette « pauvre victime » de Gérard Cotellon. Ne soyons pas naïfs !
Ce faisant, dans quel camp se trouve ces bien-pensants dans cette affaire ?

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Une pétition en faveur d’Olivier Dubois, actuellement le seul otage français au monde

Olivier Dubois est un journaliste français âgé de 47 ans qui est porté disparu au Mali depuis avril 2021. Il est aux mains d’un groupe armé terroriste sahélien. Sa famille se bat qu’il ne soit pas oublié. Une proche de l’otage, sa sœur Canèle, a accepté de témoigner; elle annonce le lancement d’une pétition pour sensibiliser les autorités françaises et maliennes et les faire œuvrer à la libération de l’otage.

Que sait-on des circonstances de sa disparition ?
Olivier Dubois est mon frère. Il est actuellement le seul otage français au monde. Journaliste basé au Mali depuis 2015, il a disparu le 8 avril dernier dans l’est du pays. Il tentait d’y rencontrer l’un des chefs du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (le JNIM). Certains de ses contacts dans la sphère djihadiste s’étaient portés garant de sa sécurité. On sait qu’il a laissé ses affaires (téléphone, passeport) dans sa chambre du Motel des Askia, à Gao. Son fixeur l’a accompagné dans une rue où attendait une voiture avec plusieurs hommes.
L’alerte sur sa disparition a été donnée discrètement par l’ambassade de France au Mali deux jours après, quand il ne s’est pas présenté à son vol retour vers Bamako.

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Non au paiement au passage aux urgences !

— Par Max Dorléans (GRS) —
Après toute la série d’attaques menée depuis des décennies contre notre droit à toutes et tous à la santé (forfait hospitalier, franchises et déremboursement, déserts médicaux…), voici la dernière en date – en plus récemment des tests et masques payants – avec fermeture de la dernière petite porte qui permettait encore un droit encore non directement payant.

A compter du 1er janvier 2022, avec la mise en place d’un « forfait patient urgence » de 19,61 €, une nouvelle étape dans la privatisation de la santé, et vers l’exclusion des plus précaires de l’accès aux soins, se met en place. Dorénavant, tout patient non hospitalisé après son passage aux urgences, devra s’acquitter de ce nouveau forfait non remboursé par la sécurité sociale, mais uniquement par la mutuelle (à condition d’en avoir une) ou la CMU, ce qui exclura les plus précaires des précaires.

En effet, si pour le gouvernement, il s’agit avec ce nouvel outil partie prenante du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021, de « désengorger les urgences », pour celles et ceux qui ne pourront pas payer ce « forfait », ce sera l’absence de possibilité de se faire soigner.

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Un Colombien inculpé aux Etats-Unis pour son rôle dans l’assassinat du président haïtien

Miami – Six mois après le meurtre du président haïtien Jovenel Moïse dans sa résidence à Port-au-Prince, qui a aggravé la crise politique que connaît le pays, un Colombien a été inculpé aux Etats-Unis pour son rôle dans l’assassinat.

Mario Palacios, 43 ans, est accusé d’avoir fait partie du groupe d’une vingtaine d’hommes ayant, le 7 juillet 2021, tué Jovenel Moïse et grièvement blessé son épouse dans leur résidence privée, située sur les hauteurs de la capitale haïtienne. 

Bien qu’une quarantaine de personnes, dont une vingtaine de ressortissants colombiens, soient détenues à la prison de Port-au-Prince depuis cet été, l’enquête sur l’attentat commis contre le chef de l’Etat ne montre aucun signe de progrès, les identités des commanditaires restant inconnues. 

Membre présumé du commando ayant assassiné Jovenel Moïse, Mario Palacios a été arrêté lundi au Panama lors d’une escale d’un vol en provenance de Jamaïque. 

Après avoir collaboré avec les enquêteurs américains, Mario Palacios, arrêté en octobre en Jamaïque, était en train d’être expulsé vers la Colombie quand il a été intercepté lundi. 

L’homme, qui encourt la réclusion à perpétuité, devait être présenté à un juge mardi. 

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Pour un congrès martiniquais de refondation

— Par Francis Carole, pour le Palima —

En 2009, dans une déclaration intitulée « Appel du 22 mai », le Palima tirait les conclusions de la longue mobilisation populaire de février-mars de cette année-là et posait l’urgence de la « Refondation » de la société martiniquaise :

« La grande leçon politique qui s’impose désormais est que le statut départemental a implosé et que la société martiniquaise exige plus de responsabilité et un meilleur partage des richesses. »

Nous ajoutions :

« Le mouvement de février-mars a mis en évidence de nombreux défis fondamentaux qui ne sauraient être relevés par la seule mobilisation syndicale ou dans le cadre du statut actuel qui, par nature et par vocation, est destiné à générer domination et injustices. Se pose donc l’urgence de la refondation de la société martiniquaise… » (Appel du Palima du 22 mai 2009, Palima).

11 ans après, la crise encore fumante de novembre-décembre 2021 conduit aux mêmes constats d’évidence et aux mêmes conclusions.

Ne feignons pas, en effet, de découvrir seulement aujourd’hui les inégalités sociales, une justice à deux vitesses, l’apartheid qui frappe notre jeunesse dans le domaine de l’emploi, la marginalisation délibérée d’une partie de plus en plus importante de notre peuple, condamnée à la misère quotidienne ou aux départs massifs, une économie de prédation, le paternalisme d’un pouvoir politique colonial aussi incapable qu’imbu de lui-même.

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« Nous ne devons pas nous tromper de combat ! Nos ancêtres ne sont pas nos adversaires ! »

— Par La Fabrique décoloniale —

Plusieurs monuments aux morts ont été vandalisés dans la nuit du 25 au 26 décembre 2021 au François, à Ducos et à Rivière-Salée. S’agit-il là de faits isolés ou de manifestations contre la (néo)colonisation et les discriminations qui persistent ?

Que veulent exprimer ceux et celles qui s’en prennent aux noms des Martiniquais gravés sur des plaques de marbre et qui résultent de la volonté d’autres Martiniquais de les honorer ?

Des Martiniquais et Martiniquaises ont décidé de partir pour défendre la « mère-patrie » lors de la Première Guerre mondiale mais aussi pour défendre la France Libre lors de la Seconde Guerre mondiale. Que peut-on leur reprocher ? Étaient-ils plus aliénés que nous, étaient-ils des êtres sans conscience ? Marcel Manville et Frantz Fanon ont-ils démérité en partant en dissidence ? Les dissidents ont-ils renié leur amour de la Martinique pour qu’ils méritent un tel sort ?

Des hommes et des femmes se sont battus à un moment de l’histoire de la Martinique parce qu’ils ont cru que c’était cette voie qu’il fallait prendre, la voie de la revendication de la départementalisation, la voie de la sortie de l’arbitraire colonial.

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Un certain massacre des innocents

— Par Livie Pierre-Charles —

Une fièvre éruptive contestataire s’est emparée du corps social le mettant en état d’excitation, une excitation destructrice par les turbulences engendrées. Ce sont, ici, d’honnêtes citoyens privés de la liberté de se déplacer avec leur véhicule ; là, le personnel soignant empêché de se porter au chevet des malades à domicile ; et, plus loin, des incendies ravageurs partant à l’assaut des biens publics et privés. Bref, un climat insurrectionnel ayant pour origine des consignes émanant du monde syndical, absolument hostile à la loi sur l’obligation vaccinale.

On est en présence d’un acte de désobéissance civique quand on pense que cette même obligation s’applique encore à une douzaine de vaccins (ex : B.C.G et bien d’autres) qui loin d’être contestés sont encore de nos jours très appréciés ; on est en droit de s’interroger sur les raisons profondes d’une si véhémente opposition. Celle-ci laisse à sa suite une liste de dégâts matériels considérables affectant non seulement les biens mais aussi les personnes privées de salaires suite à la destruction de leur outil de travail et appelées à grossir les rangs des chômeurs.

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Report du passe vaccinal dans les Outre-mer

— Communiqué de Renaissance Martinique —

Un amendement bienvenu

L’amendement présenté par Justine BENIN au nom du groupe MoDem tout entier permettra une souplesse évidente de l’entrée en vigueur du pass-vaccinal dans l’outre-mer et singulièrement en Martinique.

« Le Ministre de la Santé a annoncé dans son audition aux députés que le gouvernement était favorable à un report de l’application du pass vaccinal dans les outremers et qu’il soutiendrait l’amendement déposé par Justine BENIN Député de la Guadeloupe. »

Renaissance Martinique tient avant tout à féliciter le groupe parlementaire MoDem, parti centriste, dont son représentant local est Max ORVILLE, pour l’action d’ensemble qu’il a menée et qui a permis l’adoption de l’amendement.

Cet amendement permettra de donner encore un peu de temps aux populations ultramarines pour se mettre à jour de la vaccination.

En effet, constatant l’intérêt à poursuivre l’effet favorable des campagnes de vaccination dans les territoires d’Outre-Mer en retard important de taux de vaccination par rapport à l’hexagone, cet amendement, en repoussant l’entrée en vigueur du pass-vaccinal au-delà du 15 janvier permettra d’éviter d’importantes difficultés pour accéder à certains établissements recevant du public.

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Listes électorales 2022 : vous pouvez vous inscrire jusqu’au 2 mars 2022 !

Vous n’êtes pas encore inscrit sur les listes électorales pour les prochaines élections présidentielles et législatives de 2022 ? N’oubliez pas de vous inscrire. Pour l’élection présidentielle, vous avez jusqu’au mercredi 2 mars 2022 pour le faire en ligne et jusqu’au vendredi 4 mars pour faire la démarche en mairie ou par courrier. Cette inscription est nécessaire pour faire valoir votre droit de vote. Service-Public.fr vous présente les différentes démarches pour vous inscrire.

Vous pouvez vous inscrire :

  • en ligne, grâce au téléservice disponible sur Service-Public.fr sur présentation d’un justificatif d’identité et d’un justificatif de domicile numérisés ;
  • en mairie, sur présentation d’un justificatif de domicile, d’un justificatif d’identité et du Cerfa n°12669*02 de demande d’inscription ;
  • par courrier adressé à votre mairie, en joignant un justificatif de domicile, un justificatif d’identité et le Cerfa n° 12669*02 de demande d’inscription.

  Attention : 

Dates limites d’inscription sur les listes électorales

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La main invisible du désordre

— Par Yves-Léopold Monthieux —

L’expression d’Adam Smith visant en économie la régulation à laquelle aboutit les intérêts individuels dispersés, il peut paraître paradoxal de rapprocher l’idée de désordre de la notion de « main invisible », à moins que celle-ci ne se révèle être un fil conducteur susceptible, si l’on peut dire, « d’organiser » le désordre. D’ailleurs, le mot « escalade » pourrait s’ajouter à « désordre ».

A l’image des bris de monuments aux morts dans la nuit de ce samedi, lesquels s’inscrivent dans une démarche identifiable, les incendies du Carbet (si leur intention criminelle est confirmée) paraissent étrangers au mouvement dit « noiriste » ou assimilé, mais pourraient relever du même sentiment de désordre. En effet, tous les évènements intervenus depuis le premier bris de statue et même de l’équipée du centre commercial Génipa sous la houlette de Kémi Séba, ont comme fil conducteur la défiance de l’Etat et la volonté de lui porter atteinte dans le cadre de la lutte anticoloniale. La philosophie est connue, la méthode éprouvée : les militants d’idéologies diverses peuvent s’engouffrer dans le tunnel ainsi défini.

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Desmond Tutu, un personnage engagé… et controversé

Desmond Tutu, né le 7 octobre 1931 à Klerksdorp en Afrique du Sud et mort le 26 décembre 2021 au Cap1, est un archevêque anglican et militant des droits de l’homme sud-africain. Il reçoit le prix Nobel de la paix en 1984.
Auteur d’une théologie ubuntu de la réconciliation et proche de Nelson Mandela, il fut ensuite le président de la Commission de la vérité et de la réconciliation, chargée de faire la lumière sur les crimes et les exactions politiques commis, durant l’apartheid, au nom des gouvernements sud-africains, mais également les crimes et exactions commis au nom des mouvements de libération nationale.

Biographie
Origines
Desmond Tutu est né à Klerksdorp, dans le Transvaal, le deuxième des trois enfants de Zacheriah Zililo Tutu et de son épouse, Aletta. La famille Tutu déménage à Johannesburg quand Desmond a douze ans. Son père est enseignant et sa mère est femme de ménage et cuisinière dans une école pour les aveugles.

Études
Desmond Tutu fait ses études dans la ville de Johannesburg. Il veut dans un premier temps devenir médecin, mais de telles études coûtant trop cher pour sa famille, il se destine à devenir instituteur, tout comme son père.

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La Martinique n’est déjà plus dans la France

— Par Michel Herland —

Quand la loi d’un État n’est plus appliquée dans un territoire de la Nation, ce dernier n’est plus dans la Nation. Il est devenu de facto une entité autonome où l’État sera bafoué chaque fois que l’occasion se présentera. Si les décisions qui s’appliquent alors dans le territoire en question émanaient d’autorités régulièrement élues par ses habitants (ou par un dictateur dont l’autorité n’est pas contestée), il ne pourrait que devenir indépendant. Si les décisions continuent à être prises nominalement par l’État en dépit de la loi et sous la pression de tel ou tel groupe, la situation perdurera aussi longtemps que ledit État acceptera de jouer un rôle de fantoche.

Telle est la situation dans laquelle se trouve désormais la Martinique, comme le démontrent deux exemples récents : le saccage des statues et le refus de la vaccination par des membres du personnel hospitalier (et des pompiers). Dans le premier cas, l’État a laissé volontairement s’accomplir des actes délictueux. Dans le second cas, il a cédé aux personnels refusant l’obligation vaccinale en décidant de leur maintenir leur traitement (lequel avait continué à leur être versé pendant la grève) jusqu’à ce qu’une éventuelle reconversion leur permette de trouver un autre emploi.

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Commémoration des événements de Décembre 1959

— Introduction au débat présentée par Robert Saé —

Les événements de décembre 59 ne sont pas une simple explosion sociale qui aurait été provoquée par des difficultés conjoncturelles. Ils s’insèrent dans la continuité historique des luttes du Peuple Martiniquais.

Tout comme la révolution anti-esclavagiste de Mai 1848, l’insurrection de 1870, la grève des ouvriers agricoles de 1974 ou encore les mobilisations de 2009, ces événements sont surtout des manifestations des contradictions inhérentes à la société Martiniquaise et, en même temps, des marqueurs de mutations sociales imposées autant par des évolutions économiques que par les luttes populaires.

On peut illustrer cette réalité en établissant un parallèle entre les événements de décembre 59 et ceux de ces derniers mois. ! Comment a-t-on expliqué l’explosion sociale des 20, 21 et 22 décembre 1959 ? Par le chômage et l’exaspération de la jeunesse, par la vie chère, par le comportement raciste des « métropolitains ». 62 ans après, ce sont les mêmes causes qui sont invoquées pour expliquer la présence des jeunes sur les barrages.

Les contradictions inhérentes à la société Martiniquaise, qui la minent et génèrent épisodiquement de telles explosions sociales, sont liées au fait que notre pays vit sous la domination de l’état français et de la caste béké.

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La rhétorique de la « Terreur »        

Par Georges Trésor —

Assez étrangement, l’engagement du collectif contre l’obligation vaccinale en Guadeloupe emprunte sous un certain aspect à la Révolution française. Pas dans son contenu moral et politique, mais dans sa rhétorique. Une rhétorique symbolisant la période sans doute la plus sombre et la plus controversée de l’histoire de la Révolution. Celle de la terreur. Une politique mise en place par les Montagnards afin d’éliminer au moyen de méthodes radicales les opposants à la Révolution.

Ainsi, lorsque Gaby Clavier établit une distinction entre la liberté défendue par le collectif et la liberté des « autres », son point de vue renvoie à la célèbre phrase de Saint-Just : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ». Cette formule n’a pas de sens moral ou civique. Elle a un sens politique. Il faut la comprendre comme une arme de guerre destinée à faire taire les ennemis contre-révolutionnaires et royalistes de la liberté. Elle a la vengeance pour support.

C’est ce même sentiment de vengeance qui anime Gaby Clavier pour hiérarchiser la liberté en justifiant le droit de priver de liberté d’accès au centre hospitalier celles et ceux qu’il désigne comme étant les ennemis de la liberté défendue par le collectif.

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Richard Malka : La suspension du prof de l’IEP Grenoble est une injonction à courber l’échine

Pour le célèbre avocat de Charlie Hebdo et de Mila, la suspension de ce professeur d’allemand à Sciences Po Grenoble est une affaire cruciale pour l’avenir.

— Par Richard Malka —

Je suis en vacances. Après quelques mois éreintants à défendre, autant que je le pouvais, le droit d’emmerder Dieu (1), j’ai décidé d’offrir à mes neurones une cure de désintoxication. Oubliée la liberté d’expression, plus rien à faire du blasphème, du Wokisme ; laissez-moi tranquille avec l’islamo-gauchisme…Je veux lire ma pile de livres en retard, regarder la mer, marcher, la tête vide, sur des sentiers douaniers, me plaindre de mes courbatures en m’en délectant, avoir pour seule préoccupation la raréfaction des nouvelles séries de qualité sur Netflix. 

Mais patatras, j’ai commis l’erreur de lire la presse ce matin. J’essaie d’oublier ce que j’ai lu, d’enfouir mon cerveau sous ma couette comme si cela pouvait l’anesthésier, de laisser à d’autres le soin de réagir mais je sens bien que c’est foutu ; ça bouillonne dans mon ventre. 

Il y a donc, sur notre territoire, un petit Pakistan situé dans cette bonne ville de Grenoble.

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De leader étudiant à président : Gabriel Boric, le nouvel espoir du Chili

— Collectif —

 Dix années seulement auront suffi à Gabriel Boric pour s’imposer dans le milieu politique chilien. Dès 2011, ce tout jeune étudiant à la chevelure rebelle et au regard apaisé venu de la région australe de Magallanes mobilise des milliers de jeunes dans ce qui fut à l’époque les plus grandes mobilisations étudiantes depuis le retour à la démocratie. En quelques semaines, ce mouvement étudiant parvient à faire trembler le premier gouvernement de Piñera. Très tôt convaincu que la société civile mobilisée pourrait changer le modèle néolibéral, source de toutes les injustices, il n’aura de cesse de s’appuyer sur la rue pour renouveler la gauche. Souvent catégorisé comme rebelle de la vie politique, il est élu député à deux reprises avant de devenir la surprise de la primaire à gauche en s’imposant face à Daniel Jadue, candidat du parti communiste en juillet dernier.

Les enjeux de la campagne de second tour, extrêmement polarisée, étaient sans ambiguïté : Il s’agissait de voter pour la survie de la démocratie et la confirmation des changements profonds débutés en octobre 2019, ou subir une nouvelle ère pinochétiste aux relents autoritaires et ultra-libéraux si dangereux pour la classe populaire.

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Les temps marqués

Par Myriam Moïse, présidente pour la Fabrique coloniale —

La Martinique vit une période de malaise généralisé qui a été exacerbé par la crise sanitaire et le rejet du protocole de santé publique mis en place par le gouvernement français en réponse à la pandémie. Alors que la population est encore endolorie par le deuil des derniers mois pendant lesquels la pandémie aura été la plus meurtrière à l’échelle de notre territoire, l’inflation et le chômage viennent creuser davantage la fracture sociale. Cette fracture sociale existe depuis bien longtemps mais elle semblait jusque-là quelque peu compensée par l’action des associations et des politiques publiques d’aide et par les systèmes divers de débrouillardise ou de solidarité.

Historiquement, nous avons développé bien des systèmes de survie depuis la Martinique « antan lontan » des années 1930-1940 où nous mourrions plus ou moins de faim et de maladies infectieuses, où les catégorisations de couleur et de classe faisaient rage, nous poussant plus tard dans les années 1960, à partir en masse par les bateaux et les avions du BUMI-DOM pour travailler dans les bureaux de poste ou les salles d’hôpital, sombres subalternes dans le grand froid parisien.

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Triomphe de la gauche au Chili, Gabriel Boric nouveau président

Santiago du Chili – Les rues de Santiago comme dans de nombreuses villes du Chili ont explosé de joie à l’annonce de la victoire du candidat de gauche Gabriel Boric sur son adversaire d’extrême droite, José Antonio Kast, dimanche au second tour de la présidentielle.

C’est une véritable triomphe pour la coalition de gauche, dont est membre le Parti communiste, dans ce duel inédit depuis le retour à la démocratie en 1990 entre deux candidats aux projets de société diamétralement opposés. 

« Je suis heureux parce qu’il va y avoir beaucoup de changements qui vont aider le peuple et la classe ouvrière, les oubliés« , a déclaré à l’AFP Luis Astorga, 58 ans, ouvrier du bâtiment descendu dans les rues de Santiago fêter la victoire. 

Selon les résultats officiels quasi-définitifs (99,96% des bureaux de vote), M. Boric, qui à 35 ans est le plus jeune président du Chili et parmi les dirigeants les plus jeunes au monde, l’emporte avec 55,87% des voix contre 44,13% à M. Kast, un admirateur de la dictature d’Augusto Pinochet soutenu par l’ensemble de la droite chilienne. 

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« Fèt Kaf » à la Réunion le 20 décembre

[…]En Martinique l’abolition a été anticipée face à une révolte d’esclaves survenue au Carbet : le décret du 27 avril était certes connu dans l’île, mais toute attente du délai de deux mois prescrit par le gouvernement risquait de précipiter l’insurrection générale tant redoutée. L’abolition effective dès le 22 mai 1848 a pu ainsi être interprétée comme une abolition imposée par la révolte et non comme une « liberté octroyée » depuis Paris.

A la Réunion le processus de « sortie » de l’esclavage est, à l’opposé, resté dans le cadre prévu par le Gouvernement provisoire.

Joseph Napoléon Sarda, dit Sarda-Garriga, a été nommé « Commissaire général de la République » pour la Réunion avec pour mission explicite de mettre en application le décret du 27 avril 1848, abolissant immédiatement l’esclavage dans toutes les colonies françaises.

Il arriva, après un long périple, dans l’île le 13 octobre. A cette date l’abolition était déjà appliquée dans les colonies américaines. Malgré les pressions des colons qui demandèrent un sursis de quelques mois, Sarda-Garriga appliqua à la lettre ses instructions : il promulgua le décret le 18 octobre, applicable deux mois plus tard, conformément aux instructions officielles.

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Non à la violence, Non au dogmatisme !

Quand des organisations syndicales tournent définitivement le dos à toute éthique humaniste, et ne sont mues que par le dogmatisme écervelé et la haine, alors ce sont des organisations moribondes. Trop, c’est trop !

— Collectif —

Depuis quelques jours, après avoir échoué à faire aboutir leurs revendications sur l’abrogation de la loi sur l’obligation vaccinale des professionnels de santé, le collectif des organisations en lutte a décidé à nouveau d’entraver la libre circulation des soignants et des patients à l’entrée du CHU de Pointe-à-Pitre. Mais, loin de se contenter de protester pacifiquement, certains éléments extrémistes de ce collectif ont gravement porté atteinte, une fois de plus – la fois de trop ! –, à la sûreté et la dignité des personnes et des biens de l’hôpital : agressions physiques, menaces de mort, insultes, dégradations de véhicules des personnels soignants, saccage de bureaux et de matériel ! Le directeur du CHU, M. Gérard COTELLON, déjà très éprouvé par des menaces répétées à son encontre depuis le début du mouvement, a été une nouvelle fois particulièrement visé par ces attaques.

Comment peut-on encore prétendre défendre la santé de nos compatriotes quand par de tels actes de terreur on met délibérément la vie des Guadeloupéens en danger, en empêchant notamment l’accès de certains malades au CHU ?

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« Christiane Taubira, c’est la gauche morale, la gauche des poncifs »

— Par Natacha Polony —

Quelqu’un a-t-il déjà entendu Christiane Taubira prononcer autre chose que quelques poncifs sur les inégalités sociales ? Peu importe. Les plus anciens se souviendront peut-être qu’en 1993 la grande figure de gauche avait, en tant que députée, voté le budget Balladur, un des plus libéraux qui soient…

On peut être de gauche, théoriser la nécessité de faire prévaloir les enjeux collectifs sur les destins individuels, et n’en être pas moins ravi d’apparaître en sauveur, en deus ex machina, capable par sa seule apparition de sortir du marasme un camp politique en décomposition. Christiane Taubira est à l’abri d’un excès d’humilité, qui lui ferait douter de ses capacités à rebattre les cartes dans cette campagne présidentielle. Et si sa première expérience en la matière, en 2002, laisse un cuisant souvenir, c’est à cause de ces méchantes langues qui lui reprochent d’avoir alors fait perdre Lionel Jospin. Reproche indigne, bien sûr, et qui ne s’explique pas par le fait qu’elle était députée, membre de la majorité, et n’avait pas une once de divergence idéologique avec l’intéressé, mais uniquement par le fait qu’elle est femme et noire.

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En Guadeloupe, une cinquantaine d’élus locaux déplorent un « climat de terreur »

Des élus guadeloupéens « déplorent le climat de terreur » dans un communiqué diffusé jeudi soir, alors qu’une grève générale, émaillée de violences, se poursuit depuis un peu plus d’un mois en Guadeloupe à l’appel d’un collectif contre l’obligation vaccinale.

A l’issue d’une réunion jeudi, une cinquantaine d’élus locaux ont déclaré « déplorer le climat de terreur actuellement entretenu et dénoncent les atteintes inadmissibles à l’intégrité physique de nombreux professionnels de santé ». de cette réunion, le sénateur Dominique Théophile aurait déclaré que sa maison avait été « saccagée », selon les dires d’un élu local à l’AFP.

Une source judiciaire confirme qu’une enquête est en cours à ce sujet.

Mercredi, les bureaux du directeur du CHU de la Guadeloupe et son équipe ont été pris pour cible, selon la direction de l’établissement jeudi. « Une demi-douzaine d’hommes portant des masques chirurgicaux » ont lancé « deux gros cailloux » contre la fenêtre du bureau du directeur de l’établissement, Gérard Cotellon, qui y était présent, selon la direction du CHU.

Le bureau du directeur de la communication a aussi été la cible de jets de pierres, selon cette même source.

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Canada: vers l’indemnisation de milliers d’autochtones arrachés de leur famille

Au Canada, le gouvernement vient d’annoncer qu’il va bientôt indemniser des milliers d’autochtones qui ont été arrachés de leur famille et de leur communauté depuis 2006. Faute de services locaux de protection de la jeunesse, ces enfants ont été envoyés dans des centres pour jeunes ou des familles canadiennes qui n’avaient rien à voir avec leur culture. Après une quinzaine d’années de bataille judiciaire, le gouvernement canadien consent désormais à les compenser financièrement, tout en mettant sur pied de nouveaux services proches des communautés autochtones. 

Avec [la] correspondante  [de RFi] à Québec, Pascale Guéricolas

Dès 2006, des familles, dont les enfants ont dû aller vivre dans un milieu totalement différent de leur culture autochtone, ont porté plainte contre le gouvernement canadien. L’avocat Armand Mackenzie, lui-même Innu, l’une des communautés des premières nations, les a soutenus dans ce combat : « Malheureusement, ce qui arrive encore, c’est que les enfants sont amenés loin de leur village, loin de leur culture, loin de leur langue, et puis on ne les revoit plus, ces enfants-là, si ce n’est qu’après l’âge adulte. Ils reviennent à l’âge adulte, ils recherchent leur identité, ils veulent connaître leur famille, leur parenté, leurs cousins et tout ça.

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