— Par Roland Tell —
La violence actuelle de certains lycéens serait-elle enracinée dans les ghettos de nos banlieues prolétaires ? Il est évidemment facile, trop facile, de mettre les faits délictueux récents en relation avec le phénomène d’immigration, très manifeste, à vrai dire, à la périphérie des grandes villes. La violence serait-elle la vertu même de la jeunesse immigrée ? Nous voici, en effet, devant des manifestations significatives de bandes rivales, dont l’aspiration générale est d’en découdre avec les autorités de toutes natures, de police, de justice, d’éducation. N’est-ce pas là une aspiration typique de l’art de vivre en paria, au sein d’une banlieue nue et sauvage ? Est-ce là la véritable cause de l’éloignement d’une certaine jeunesse, se sentant exclue de l’évolution normale de la vie communautaire ?
Alors, le processus en question de violence au lycée ne serait-il donc pas un processus d’affirmation de soi ? Ne s’agit-il pas, en ce cas, de chercher à libérer les forces intrinsèques de sa nature propre, contre toute autorité, toute contrainte, toute loi, dans le but de transformer au possible les apparences sociales, partout appliquées, à l’endroit des jeunes ?