Catégorie : Sciences Sociales

« Le Venezuela est le grand laboratoire politique de notre époque »

Ignacio Ramonet, journaliste, essayiste et analyste international, a longtemps été rédacteur en chef du Monde diplomatique. Dans son livre, La era del conspiracionismo, il a analysé les mécanismes du « trumpisme », que l’on voit aujourd’hui se propager sous d’autres latitudes, de l’Amérique latine à l’Europe. Nous avons évoqué la crise politique de l’Union européenne et le regain de tensions entre les États-Unis et les pays socialistes d’Amérique latine.

Illustration d’après image: l’antidiplomatico

Nous vivons une époque de transformations profondes et dramatiques qui affectent tous les niveaux d’un modèle – le capitalisme dominant – en crise systémique, mais avec l’intention claire de faire vivre son agonie à l’humanité entière. De votre point de vue, celui d’analyste politique chevronné et raffiné, comment interprétez-vous cette crise ?

Nous ne sommes pas confrontés à une crise ponctuelle du capitalisme, mais à une crise de civilisation. Le système, dans son incarnation néolibérale et financiarisée, a atteint un point où il ne peut plus se reproduire sans détruire ses fondements mêmes : le travail, la nature, les liens sociaux et même l’idée même de communauté politique.

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Appel aux peuples des Caraïbes

Nous devons rester fermes : les Caraïbes doivent rester une zone de paix ! Non à l’intervention des États-Unis.

L’Assemblée du peuple des Caraïbes :

Consciente de l’histoire des interventions coloniales et impériales des États-Unis dans les Caraïbes et en Amérique latine, qui ont notamment pris la forme d’invasions militaires, de coups d’État, d’assassinats, de blocus commerciaux, financiers et économiques illégaux et illégitimes, d’ingérences politiques visant à créer l’instabilité et le chaos afin de provoquer des changements de régime, et d’autres formes de menaces, d’intimidations et de pressions économiques, politiques et diplomatiques ;

Précisant qu’il y a eu des interventions militaires et des occupations dans certains pays (certains à plusieurs reprises), notamment au Guatemala, en Haïti, en République dominicaine, à Cuba, au Chili et à Grenade, ainsi que l’organisation ou le parrainage et/ou le soutien de coups d’État au Chili, en Bolivie, en République dominicaine, en Haïti, au Honduras, au Venezuela, au Brésil et en Argentine, et l’encouragement de guerres civiles au Salvador et au Nicaragua ;

Conscients que les États-Unis sont une puissance coloniale qui refuse au peuple portoricain le droit à l’autodétermination ;

Rappelant le rôle joué par les États-Unis dans la déstabilisation de gouvernements démocratiquement élus afin de créer les conditions propices à l’instauration d’un gouvernement favorable à leurs intérêts, comme cela s’est produit en Jamaïque à la fin des années 1970 ;

Conscients du blocus illégal, illégitime et criminel imposé unilatéralement par les États-Unis à Cuba, soutenu par tous les pays sauf deux (les États-Unis et Israël), et de la crise humanitaire que cela a provoquée pour le peuple cubain, blocus qui s’est intensifié lorsque les États-Unis ont unilatéralement inscrit Cuba, sans la moindre preuve, sur la liste des pays qui soutiennent le terrorisme ; et du fait que les États-Unis utilisent leur puissance impériale pour sanctionner et bloquer unilatéralement le Venezuela et le Nicaragua ; et à un moment donné, pour imposer illégalement un blocus naval au Nicaragua ;

Comprenant que les États-Unis agissent dans cet hémisphère sur la base de la doctrine Monroe discréditée, vieille de plus de 200 ans, que les gouvernements américains successifs ont utilisée pour justifier leurs interventions en alléguant qu’elles répondaient aux « intérêts nationaux (de sécurité) des États-Unis », sans tenir compte ni respecter le droit international, la Charte des Nations unies et les principes établis des relations internationales, tels que la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un autre pays et le respect de la souveraineté des États ;

Conscients de l’importance des processus d’intégration régionale et de l’unité des petits États pour faire face au pouvoir et à l’agenda de la puissance impériale ;

Analysant le contexte mondial dans lequel : les accords conclus après la Seconde Guerre mondiale touchent à leur fin et/ou se sont effondrés ; le système capitaliste néolibéral a échoué et est en crise ; les États-Unis ne sont plus la seule puissance hégémonique, car nous sommes passés à un ordre multipolaire avec l’essor d’organismes tels que les BRICS + et une plus grande appréciation de la part des pays du Sud pour participer à de nouveaux accords économiques et commerciaux (Sud-Sud) ;

Conscients de la montée du néofascisme et de la suprématie blanche dans les pays du Nord, qui cherchent à maintenir leur domination et leur contrôle colonial et impérial historique sur le Sud et, au niveau interne, à réprimer la dissidence et à revenir sur les acquis obtenus après de dures luttes menées par des mouvements sociaux tels que ceux des droits civiques et, plus tard, Black Lives Matter ; les femmes ; syndicats, jeunes et étudiants, justice climatique et solidarité internationale (Palestine, anti-apartheid) ;

Conscients que l’hégémonie impérialiste des États-Unis et l’échec de l’ordre capitaliste néolibéral, ainsi que le contrôle de l’État américain par le néofascisme, constituent une grave menace pour l’humanité et pour la paix et le bien-être de la majorité des peuples du monde, en particulier dans les Caraïbes et en Amérique latine ;

Considérant le soutien apporté par le gouvernement des États-Unis à plusieurs coups d’État violents contre le processus démocratique en Haïti, notamment en septembre 1991 et février 2004.

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l’État providence avec son  système de modèle social  n’est plus finançable dans sa forme actuelle.

— Par Jean-Marie Nol —

La France traverse actuellement une période de crise que ne saurait régler le nouveau premier ministre Sébastien lecornu sans des réformes structurelles profondes. Alors attention aux non dits de la politique française qui menacent directement l’équilibre économique et social de la Guadeloupe et surtout de la Martinique et de la Guyane très engagée dans un processus de changement statutaire . La chute du gouvernement de François Bayrou, emporté par un vote de confiance perdu, a brutalement rappelé à quel point la question du financement du modèle social français est désormais au cœur des fragilités politiques du pays. En réalité, ce revers politique dépasse la seule trajectoire d’un Premier ministre : il symbolise l’incapacité récurrente des gouvernements successifs à affronter de front le problème de la dette publique et à poser la question taboue de la réforme de l’État providence . La crise politique et institutionnelle actuelle  a mis en pleine lumière une vérité que la classe politique française n’ose pas affronter : le modèle social, tel qu’il fonctionne aujourd’hui, n’est plus finançable. Derrière la récente nomination d’un nouveau premier ministre  se dessine une impasse structurelle qui dépasse les aléas partisans.

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Philosophie : parutions

Simone Weil et l’amour – Julien Vizet-Desjeux

  • Parution : 28/08/2025

  • Pages : 178 – Prix : 20,00 €

  • Thème : Philosophie de l’amour, métaphysique, mystique, connaissance

  • Résumé :
    Une lecture renouvelée de Simone Weil, où l’amour devient principe ontologique, épistémologique et cosmologique. L’auteur propose une métaphysique relationnelle dans laquelle l’amour relie Dieu, le monde et l’homme.

  • Idéal pour : Ceux qui s’intéressent à la spiritualité laïque, à la mystique chrétienne, ou à une refondation de la pensée philosophique sur l’expérience sensible et l’altérité.


Vivre en philosophe – P. Hoffmann, X. Pavie, M. Goarzin

  • Parution : 24/07/2025

  • Pages : 242 – Prix : 25,00 €

  • Thème : Exercices spirituels, sagesse antique, vie philosophique

  • Résumé :
    Entretiens autour de la pratique philosophique comme art de vivre, dans la lignée de Pierre Hadot. L’ouvrage questionne la portée existentielle de la philosophie antique aujourd’hui.

  • Idéal pour : Les amateurs de philosophie pratique, de stoïcisme, d’éthique du quotidien.


Mon ami Diogène – Gilbert McLaughlin

  • Parution : 03/07/2025

  • Pages : 214 – Prix : 22,00 €

  • Thème : Cynisme, bonheur, philosophie antique

  • Résumé :
    Une relecture accessible de Diogène de Sinope, comme figure subversive du bonheur, refusant les conventions pour vivre selon la nature.

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L’éphéméride du 10 septembre

Lancement en pleine 1ère Guerre Mondiale du Canard enchaîné le 10 septembre 1915

« La liberté de la presse ne s’use que quand on ne s’en sert pas »

Le Canard enchaîné est un hebdomadaire de la presse satirique en France paraissant le mercredi. Fondé le 10 septembre 1915 par Jeanne et Maurice Maréchal, aidés par Henri-Paul Deyvaux-Gassier, c’est l’un des plus anciens titres de la presse française actuelle, notamment le plus ancien titre de presse satirique encore actif. Depuis les années 1960, c’est aussi un journal d’enquête qui révèle nombre d’affaires scandaleuses.

Pour l’historien Laurent Martin, ce journal, très attaché à la protection des sources d’information des journalistes, représente « une forme alternative de presse qui n’a guère d’équivalents en France et dans le monde ».

Histoire
Son nom fait allusion au quotidien L’Homme libre édité par Georges Clemenceau, qui critiquait ouvertement le gouvernement lors de la Première Guerre mondiale. Il subit alors la censure de la guerre5 et son nom fut changé pour L’Homme enchaîné. S’inspirant de ce titre, les journalistes Maurice et Jeanne Maréchal, aidés par le dessinateur H.-P.

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Appel à la grève

Les syndicats et chambres syndicales de la CGTM, dont la CGTM-SOEM, la CGTM Santé, le SGAFP (Syndicat Général des agents de la Fonction Publique , la CGTM Éducation ainsi que les syndicats du secteur privé, dont la CGTM Bâtiment, la CGTM Métallurgie, la CGTM Agriculture appellent l’ensemble des travailleuses et travailleurs de la Martinique à rejoindre le mouvement fort et déterminé ce mercredi 10 septembre 2025.
Nous faisons face à des attaques brutales contre le monde du travail du public et du privé.
Bien que le gouvernement ait été renversé, ne nous voilons pas la face : la politique de casse sociale se poursuit.
Nos revendications sont claires :
* Défense des acquis sociaux et du droit du travail ;
* Revalorisation immédiate des salaires et des pensions ;
* Abrogation des réformes destructrices de la Fonction publique et du système de protection sociale ;
* non à la suppression des 10 % de retenues sur la rémunération en cas d’arrêt maladie ordinaire ;
* non à la suppression des jour de carence;
* non à la suppression des deux jours fériés ;
* non au gel du point d’indice
* non à la baisse des dotations aux collectivités.

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Rodrigue Petitot, ou le choix du courage contre les puissants

— Par Pierre Pastel (*) —

PRÉBEC,

Paix

Respect

Écoute

Bienveillance

Équité

Concorde

Le socle vivant d’une civilisation apaisée.

Le comité international PRÉBEC a décerné son

« PRIX DE L’APAISEMENT » – JOSSO 2025

Introduction

Dans un monde où les projecteurs se braquent souvent sur les puissants, où les discours officiels masquent les injustices, il est essentiel de se demander : qui mérite vraiment d’être honoré pour la paix ? Le texte que vous allez lire est une déclaration du Comité PRÉBEC de l’Apaisement, qui, en 2025, a fait un choix audacieux. Il n’a pas récompensé les chefs d’État, les figures diplomatiques ou les stratèges militaires. Il a choisi Rodrigue Petitot, un militant martiniquais, porteur d’une voix populaire, d’une mémoire coloniale, et d’un combat pour la dignité.

Ce texte est une invitation à réfléchir à ce que signifie la paix, à qui la construit, et à la manière dont elle peut naître dans les marges, loin des tapis rouges.

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Un collectif de 400 journalistes francophones interpelle Emmanuel Macron : « Monsieur le président, laissez-nous accueillir nos confrères et consœurs palestiniens »

Plusieurs centaines de professionnels des médias demandent à Emmanuel Macron la reprise de l’accueil des journalistes gazaouis souhaitant être évacués de l’enclave, et l’accès immédiat de la presse internationale sur le terrain.

Nous sommes près de 400 journalistes et professionnels des médias français et francophones apportant notre soutien, depuis le mois de juillet, à la constitution de dossiers d’évacuation et à l’accueil de nos confrères et consœurs palestiniens de Gaza, qui entretiennent pour la plupart des liens avérés avec la France. Parmi eux, certains collaborent avec de grandes rédactions comme Le Monde, BFM-TV, l’Agence France-Presse ou encore LCI. Ces journalistes, au péril de leur vie, permettent aux Français d’accéder à l’information malgré le black-out médiatique imposé par Israël, qui a transformé Gaza en une véritable « zone létale » pour la profession.

De notre côté, nous nous plions aux conditions drastiques de constitution des dossiers de nos confrères et consœurs. Nous récupérons leurs documents d’identité, nous rassemblons les attestations de travail auprès des organes de presse français ou étrangers avec lesquels ils ont collaboré, nous réunissons des promesses d’embauche, des attestations d’hébergement et de soutien financier, nous leur trouvons des logements pour les accueillir dignement.

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Après le retrait de Bayrou, le piège invisible de la crise se referme d’ores et déjà sur l’État providence !

— Par Jean-Marie Nol —

La chute de François Bayrou, premier chef de gouvernement de la Ve République à être renversé sur un vote de confiance, marque un tournant inédit dans l’histoire institutionnelle française. Cet épisode, qui survient après l’éviction de Michel Barnier quelques mois plus tôt, installe le pays dans une spirale d’incertitudes où la stabilité politique paraît hors de portée. En effet , dixit François Bayrou le pronostic vital de la France est engagé en raison de ce «surendettement». « Nous ne pouvons pas accepter la soumission à nos créanciers », affirme François Bayrou, pour qui « ce moment de vérité ne s’effacera pas. Un vote n’efface pas la réalité. », et de marteler au prétoire de l’assemblée nationale à l’adresse des parlementaires que «vous avez le pouvoir de renverser le gouvernement, mais vous n’avez pas le pouvoir d’effacer le réel. Le réel demeurera inexorable. Les dépenses continueront d’augmenter plus encore et le poids de la dette, déjà insupportable, sera de plus en plus lourd et de plus en plus cher »

Mais derrière l’apparente improvisation, certains perçoivent une stratégie plus profonde : celle d’un pouvoir qui, conscient des limites de l’État providence avec son cœur du réacteur qui n’est autre que le modèle social français,  et responsable de l’explosion de la dette publique, aurait choisi de pousser la nation au bord de la crise pour provoquer les réformes jugées inéluctables.

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Arpentage de la délinquance à cravate 

Enex Jean-Charles, juriste et architecte-en-chef d’une nouvelle arnaque constitutionnelle en Haïti

 —Par Robert Berrouët-Oriol (*) —

Paru dans Le Nouvelliste du 4 septembre 2025, l’article de Jean Junior Célestin, « On est en situation de rupture de l’ordre constitutionnel, déclare Enex Jean-Charles », éclaire adéquatement les acrobaties et les délictueux arguments « juridiques » d’Enex Jean-Charles » dans l’inépuisable saga de la « réforme constitutionnelle » en Haïti. Depuis 1987 l’obscure saga de la « réforme constitutionnelle » mobilise nombre d’« intellectuels serviles », éternels paka pala et funambules patentés de la scène politique locale, parmi lesquels Jerry Tardieu, ancien député et intrépide faussaire dans l’affaire d’un faux diplôme de maîtrise qu’il prétend avoir obtenu, en Belgique, d’une institution universitaire qui n’existe même pas. Aujourd’hui la saga labyrinthique de la « réforme constitutionnelle » –qui vient d’être actualisée par un Conseil présidentiel de transition indocte, erratique, fantasque et mutique–, est alimentée par un juriste et ancien Premier ministre, Enex Jean-Charles. NOTE – Sur la problématique des « intellectuels serviles » au pays des « bandits légaux », voir l’article « Le rôle des « intellectuels serviles » dans l’arsenal idéologique érigé par le cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste », par Robert Berrouët-Oriol, Médiapart, Paris, 22 novembre 2024.

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Chute du gouvernement Bayrou : les Outre-mer en première ligne

— Par Jean Samblé —

Le gouvernement dirigé par François Bayrou  est tombé ce lundi 8 septembre, à l’issue d’un vote de confiance à l’Assemblée nationale qu’il était certain de perdre (364 votes contre 194 pour) pour. Cette crise politique majeure, inédite depuis 1962, plonge le pays dans une phase d’instabilité institutionnelle à un moment critique, en particulier pour les territoires d’Outre-mer.

Deux issues sont alors possibles : soit le président de la République nomme un nouveau Premier ministre capable de former une majorité, soit il convoque de nouvelles élections législatives. En attendant, le gouvernement démissionnaire sera chargé d’expédier les affaires courantes, ce qui limite considérablement sa capacité à prendre de nouvelles décisions.

Et c’est là que le bât blesse pour les Outre-mer. Plusieurs dossiers urgents risquent d’être relégués au second plan, voire totalement gelés. À commencer par le projet de loi contre la vie chère, qui devait être présenté fin septembre au Sénat. Si le futur gouvernement choisit une autre orientation politique, le texte pourrait tout simplement être abandonné.

Autre victime probable de ce blocage institutionnel : le Comité interministériel des Outre-mer (CIOM), prévu d’ici à la fin de l’année.

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Rêve et Utopie: la Conquête et la Création!

 — Par Camille Loty Malebranche

Le rêve est une présence, un contenu du monde visé par une conscience n’y ayant pas encore accès; alors que l’utopie constitue une perspective de l’imagination active qui la suscite et la conçoit fictivement comme un projet en aspirant à la faire exister. Le rêve est donc volition de posséder ce qui est, l’utopie, l’envisagement d’un possible sans existence actuelle, à façonner et faire entrer dans l’effectivité.

Le rêve dont nous parlons ici, est le Rêve-projet que j’appelle téléologique au contraire du rêve onirique (le songe), partage avec l’Utopie, l’essence duelle d’impulsion et de projection vers l’avenir et le devenir, que l’un et l’autre constituent au niveau de la conscience humaine et de la volonté.

Le Rêve comme impulsion humaine, est projection vers la Conquête alors que l’Utopie, en tant qu’attraction imaginaire, est projection vers la Création.

Conquérant, le rêveur vise à acquérir voire conquérir ce qui existe au monde mais qu’il n’a pas encore.

Créateur, le penseur utopique – (qu’il faille éviter de confondre péjorativement avec les utopistes qui évoquent des chimères, sans élévation de pensée, sans proposition d’action) – projette tout bonnement de fonder dans le futur, ce qui n’est pas ou qui n’est connu au monde et du monde qu’au stade idéel sans encore de contenu effectif parmi l’humanité.

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Le malaise social actuel de la Martinique est d’origine politique, identitaire et surtout idéologique.

— Par Jean-Marie Nol —

Le projet de budget 2026 du gouvernement de François Bayrou arrive dans un climat tendu tant en France hexagonale que dans les DROM : l’État, accablé par une dette publique de 113 % du PIB et un déficit de près de 6%, exige 43,8 milliards d’euros d’économies, dont 5,3 milliards prélevés sur les collectivités locales. En Martinique, l’équation semble implacable : une collectivité unique, déjà fragilisée par une démographie en recul et une économie dépendante des importations, doit financer à la fois l’urgence sociale – environ 25 % de la population vit sous le seuil de pauvreté – et les investissements vitaux en eau, transport, logement, énergie, transition écologique ou infrastructures scolaires, mais également satisfaire les exigences des acteurs économiques en matière d’augmentation de la commande publique . Aujourd’hui, force est de souligner que le malaise social est palpable dans l’île. Et pourtant, dans le même temps, force est de constater que les prix sont majoritairement plus élevés en Guadeloupe,en Guyane , à la Réunion qu’en Martinique. Par ailleurs, La Martinique, dispute à l’île de la Réunion, la première place aux différents classements des départements d’Outre-mer.

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 Éducation et société

Téléchargez les images - 6  Les classes du rez-de-chaussée

 Quatre classes multiâges en milieu urbain

 Coordonné par Françoise Carraud, Préface par Sylvie Jouan, Postface par Anne-Marie Chartier

 Dans leur école de plus de quinze classes, située dans un quartier très pauvre de Lyon, cinq enseignants ont créé les classes du rez-de-chaussée. Pour mieux accompagner leurs élèves, en difficulté avec l’école et les apprentissages, ils ont choisi de les rassembler dans des classes multiâges les accueillant ensemble depuis le CP jusqu’au CM2 (soit de six à onze ans environ). Ils ont décidé de fair[…] EAN : 9782336524344
28/08/2025
135 x 215 mm
Collection : Enfance éducation et société
184 pages
20.00 € DÉCOUVRIR

 

Téléchargez les images - 7Réinventer l’école à l’ère de l’intelligence artificielle

Réflexions pour une reprise en main du numérique à l’école

 Ahmed Messaoudi 

L’école fait aujourd’hui face à l’omniprésence du numérique. Comment concilier le temps de l’apprentissage avec l’instantanéité ?

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L’éphéméride du 6 septembre

Publication du Manifeste des 121 le 6 septembre 1960

Le Manifeste des 121, titré « Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie », est signé par des intellectuels, universitaires et artistes et publié le 6 septembre 1960 dans le magazine Vérité-Liberté. Le manifeste est né dans le sillage du groupe de la rue Saint-Benoît. Il a été pensé puis rédigé par Dionys Mascolo et Maurice Blanchot. Ce traité a permis de regrouper des personnalités de divers horizons dans un esprit libertaire et plutôt orienté à gauche. Il est important pour l’histoire de la gauche et de l’extrême gauche en France.

Contenu du manifeste
« On ne réclamait plus seulement le droit du peuple à ne plus être opprimé, mais le droit du peuple à ne plus opprimer lui-même. »

— François Maspero, Le droit à l’insoumission, le dossier des 121, Paris, François Maspero, 1961, « Avertissement de l’éditeur »

Selon ses propres termes, le manifeste cherche à informer l’opinion française et internationale du mouvement de contestation contre la guerre d’Algérie. Les 121 y critiquent l’attitude équivoque de la France vis-à-vis du mouvement d’indépendance algérien, en appuyant le fait que la « population algérienne opprimée » ne cherche qu’à être reconnue « comme communauté indépendante ».

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Parler vrai à nos compatriotes

— Par Marie-Laurence Delor —

J’ai dénoncé dès le début dans plusieurs articles la mystification qui consistait à fabriquer une crise sociale et un nouveau prophète venu d’on ne sait où pour la juguler.

Lire  : En finir avec la mystification de la prétendue lutte contre la vie chère

Lire : Vie chère : une lecture critique des troubles en Martinique

Ceci en instrumentalisant la détresse de certaines catégories des classes populaires et la paupérisation d’une fraction des classes moyennes. Tout cela avec l’appui des « idiots utiles ». Ceux, d’abord, qui espéraient que les barrages, les pillages, les incendies et autres exactions auraient confirmés leur jugement d’inutilité des préfets ; ceux ensuite, les plus cyniques, qui spéculaient sur ces voyous pour asseoir leur plan de carrière ; ceux enfin, militants usés, dans l’attente depuis toujours d’un « grand soir » qui ont cru que la logique de déprédation et de déstabilisation pourrait aboutir à une dynamique d’insurrection populaire.

Les médias locaux et de l’hexagone ont prêté main forte à cette opération de mystification. Leur concours a été décisif pour établir l’hégémonie des voyous sur la communication.

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Ce qui change en septembre 2025

En septembre, plusieurs nouveautés entrent en vigueur dans votre quotidien : aides financières, santé, impôts, retraite, engagement citoyen… On vous détaille les principaux changements.

Argent

Pour accompagner les ménages dans leurs dépenses, plusieurs mesures financières entrent en vigueur.

Prélèvement à la source : la répartition par défaut évolue pour les couples mariés ou pacsés

Le leasing social de voitures électriques bientôt de retour : quelles seront les modalités ?

Réouverture du guichet MaPrimeRénov’ : quelles seront les nouvelles modalités du dispositif ?

Un nouveau calcul pour le complément de libre choix du mode de garde

Une aide pour faciliter le raccordement à la fibre optique

Vie professionnelle et retraite

Des évolutions facilitent l’accès à la retraite progressive.

La retraite progressive bientôt accessible à partir de 60 ans

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Pourquoi les élus locaux de la Martinique seront bientôt sur des charbons ardents ?

— Par Jean-Marie Nol —

La Martinique vit à nouveau des heures troublées, marquées par des violences urbaines, des blocages et des tensions qui semblent s’installer de nouveau peut-être durablement dans le paysage social et politique de l’île. Le mouvement RPPRAC, initialement perçu comme une expression populaire de rejet de la vie chère et des inégalités persistantes, a franchi une nouvelle étape en plaçant désormais les élus locaux, et plus particulièrement ceux de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), au centre de la cible de sa contestation. Les récents affrontements, qui ont conduit à l’envoi en urgence de gendarmes mobiles par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, témoignent d’une escalade préoccupante. Le fait que des tirs aient visé les forces de l’ordre à Fort-de-France illustre une radicalisation croissante qui dépasse le simple cadre de revendications économiques et traduit une défiance profonde vis-à-vis des institutions.

Si les barrages dressés dans la nuit ont pu être levés par les forces de sécurité, leur réapparition constante traduit un climat de confrontation qui n’est plus uniquement dirigé contre l’État français, mais bel et bien de contestation larvée contre la représentation politique martiniquaise.

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Hommage à Serge Châlons : une trace

— Par Christian Jean-Étienne (*) —

Serge Châlons, pédiatre, médecin de santé publique, d’une grande humilité, militant engagé, homme de combat, profondément humaniste et passionné par l’Être humain nous a quittés en mai 2024. Il laisse un grand vide.
Aussi, les quatre associations où il militait ont choisi de lui organiser un hommage durant tout le mois de juillet 2025 aux Archives Territoriales de Martinique pour rappeler son engagement humanitaire envers les enfants de la Caraïbe, sa lutte pour faire reconnaître l’esclavage crime contre l’humanité, son engagement en faveur des ouvriers agricoles et des personnes empoisonnées au chlordécone.

UNE EXPOSITION ET QUATRE CONFÉRENCES
Quatre conférences ont été proposées au public sur chacun de ses engagements, une exposition sur les Bateyes avec d’autres panneaux sur le Comité Devoir de Mémoire , les activités d’ESA-Caraïbes, l’orphelinat de Port-au-Prince, les actions réalisées à Thiotte dans le Sud-Est d’Haîti et la brochure scientifique pour comprendre les méfaits du chloredécone réalisée dans le cadre de Lyannaj pou dépoliyé Matinik.

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L’éphéméride du 5 septembre

Olympe de Gouges rédige la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne le 5 septembre 1791.

La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est un texte juridique français, exigeant la pleine assimilation légale, politique et sociale des femmes, rédigé le 5 septembre 1791, par l’écrivaine Olympe de Gouges sur le modèle de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen proclamée le 26 août 1789, et publié dans la brochure Les Droits de la femme, adressée à la reine1,2. Premier document à évoquer l’égalité juridique et légale des femmes par rapport aux hommes, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne a été rédigée afin d’être présentée à l’Assemblée législative le 28 octobre 1791 pour y être adoptée.

La déclaration sur plaque de marbre.
La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne constitue une réplique critique de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui énumère des droits ne s’appliquant qu’aux hommes, alors que les femmes ne disposaient pas du droit de vote, de l’accès aux institutions publiques, aux libertés professionnelles, aux droits de propriété, etc.

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Santé mentale des jeunes : Un quart souffre de dépression, avec des disparités alarmantes, notamment en Outre-mer

— Par Sarha Fauré —

La santé mentale des jeunes Français, en particulier ceux âgés de 15 à 29 ans, constitue aujourd’hui un sujet de préoccupation majeur. Une étude récente, réalisée par la Mutualité Française, l’Institut Montaigne et l’Institut Terram, révèle que près d’un quart des jeunes souffrent de dépression. Ce chiffre alarmant met en lumière une réalité de plus en plus difficile à ignorer : la santé mentale des jeunes se dégrade sous l’effet de multiples facteurs, qu’ils soient sociaux, économiques ou géographiques.

Si le constat est inquiétant sur le territoire métropolitain, il l’est encore davantage dans les départements et régions d’Outre-mer (DROM), où la situation des jeunes semble plus dramatique. En effet, la prévalence de la dépression est nettement plus élevée en Outre-mer qu’en Hexagone : 39 % des jeunes ultramarins de 15 à 29 ans sont concernés, un chiffre qui explose par exemple à 52 % en Guyane, 44 % en Martinique et 43 % à Mayotte. Ces taux sont bien au-dessus de la moyenne observée en Métropole, où la dépression touche entre 19 % et 28 % des jeunes, selon les régions.

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Pourquoi une Sixième république ?

ContreChroniques d’Yves-Léopold Monthieux

Le régime est arrivé à bout de souffle”, “la Vème République a atteint ses limites”, “on est arrivé au bout du système”, “vivement la Sixième République !” Du gran grek à l’ignorant de l’abécédaire politique semble se manifester le besoin de changer de république. Une grande partie de la classe politique française, parfois nostalgique de l’instabilité ministérielle de la IVème République, estime avoir épuisé les charmes de la constitution de 1958. Depuis le début de la crise politique qui secoue la France, le phénomène lancé par Jean-Luc Mélenchon s’est transformé en véritable ritournelle. En réalité, plus que la cinquième du nom, c’est la République qui pourrait être visée. Et peut-être la démocratie.

L’inexpérience constitutionnelle de la France

L’histoire des institutions, en France, est celle d’une insatisfaction permanente de la classe politique. De toutes les grandes démocraties, seule la France a connu cinq constitutions, ce qui avait permis au professeur Maurice Duverger de parler d’inexpérience constitutionnelle. Les Etats-Unis n’ont eu qu’une constitution. Elle remonte à près de trois siècles et a été modifiée depuis avec parcimonie.

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Rentrée 2025 : L’APIPD en première ligne contre la drépanocytose

À l’aube de cette rentrée 2025, l’Association Pour l’Information et la Prévention de la Drépanocytose (APIPD), fidèle à son engagement, continue son combat pour faire reculer la drépanocytose, une maladie génétique encore trop souvent ignorée, mais qui touche chaque année des milliers de vies.

⚠️ Un combat sans relâche

La drépanocytose est une maladie qui ne prend ni vacances ni répit. En Martinique, plus de 2000 malades souffrent chaque jour de cette pathologie, et près de 40 000 personnes sont porteuses saines, souvent sans en avoir conscience. Le défi est de taille : cette maladie reste encore largement méconnue du grand public, et la méconnaissance et l’indifférence alimentent sa progression.

Pourtant, l’APIPD est plus que jamais en première ligne. Sur les plages de l’Hexagone, des DOM-TOM, lors des événements populaires, mais aussi dans des lieux souvent oubliés comme les prisons ou les quartiers populaires, l’APIPD ne cesse de sensibiliser, d’informer et de soutenir. L’objectif est simple : briser les silences, éveiller les consciences, et apporter des solutions concrètes aux familles et aux patients.


Le Coquelicot : Un symbole d’espoir et de résistance

Cette année, l’APIPD a choisi le coquelicot comme emblème de sa lutte.

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A propos du prochain Congrès des élus de la Martinique

— Par Max Orville (*) —

Aux dernières nouvelles, la tenue d’un Congrès des élus de la Martinique prévu le 25 septembre prochain, serait finalement reportée à une date ultérieure. Il semble que les évènements nationaux, l’instabilité politique liée à la demande du vote de confiance par le 1er Ministre bouscule l’agenda local. On ne peut que se réjouir tant la déconnection des élus locaux avec le réel et les préoccupations des martiniquais semble évidente !!!

Là où les martiniquais veulent des réponses concrètes face à leurs problèmes quotidiens : l’eau, les transports, la vie chère, le chômage, l’éducation, les sargasses, … nos élus répondent invariablement, « Donnez-nous un pouvoir normatif, c’est-à-dire celui d’édicter nos propres lois dites lois pays afin de tenir compte de nos réalités locales ! »

En un mot, c’est la question de l’autonomie qui est réclamée par la majorité de nos élus de la CTM.

Après la décentralisation de 1982 qui a accordé à nos territoires des compétences nouvelles pour les développer, nous avons vu la Loi de juillet 2011 créant la Collectivité unique, dotée de nouvelles compétences, succédant au Conseil Général et au Conseil Régional.

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Conjuguer plutôt que séparer !

— RS n° 410 lundi 1er septembre 2025 —

On peut se dire que les crises sociales et politiques sont souvent le prélude aux soulèvements qui éclaircissent l’horizon, et amènent les solutions. On peut aussi penser qu’après les vagues poussant vers l’extrême droite fascisante, le balancier ramène souvent à des retours à gauche toute. Soit ! Mais ces visions, somme toute rassurantes, ne doivent pas conduire à ignorer deux éléments majeurs de la situation.

Le premier est une donnée, si on peut dire, permanente. C’est que les fascistes, lorsqu’ils se hissent au pouvoir en exploitant habilement les circonstances, ne le lâchent pas facilement. Les coups avortés de Trump 1 et de Bolsonaro sont dans les mémoires.

Le second est plus spécifique aux temps que nous vivons. La conjugaison de la crise sociale (explosion mondiale des inégalités), de la crise politique (discrédit des institutions, rejet des « politiques », faillite morale du système), et de la colossale crise environnementale, nous plonge dans l’inédit : l’espèce humaine n’a plus tout son temps devant elle. À tous les échelons, l’urgence est là : à l’échelle des dernières colonies de la France, à l’échelle de la France, à l’échelle du monde.

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