— Par Yves-Léopold Monthieux —
La Martinique médicale serait en perdition, pas seulement pour cause de covid-19. Dans la situation d’abandon où elle serait laissée par la France, seule Cuba serait en mesure de la sauver. Est-ce une nouvelle déclinaison du célèbre cri de guerre Hasta la victoria siempre ?
Hasta la victoria siempre !
« Les médecins de l’esclavagisme », comme les accuse la presse internationale ne seraient pas seulement les bienvenus en Martinique, mais ardemment espérés. En guise de SOS et, au chant du regretté « article 74 », on assiste à des enfoncements de portes à n’en plus finir (plus de masques, plus de gants, plus de tests, plus de pouvoirs, …), sous le mode « il faut que – il faut que – il faut que… l’Etat français – l’Etat français – l’Etat français …assume ses responsabilités ». Et plus vite que ça !
Ainsi donc, l’appel aux sauveurs cubains revient sans cesse dans la flambée épistolaire de sociologues, psychologues, anthropologues, historiens, bref d’activistes de la plume qui ont retrouvé la voix après des mois de désintérêt. Pour l’ARS et le préfet qui tiennent les manettes de la lutte contre le corid-19, il y a, pour l’instant, plus de moyens qu’il n’en faut.

Durant le week-end pascal, la Guadeloupe va mettre en place un « couvre-feu diurne », afin de dissuader tout rassemblement.
Dans les départements d’Outre-mer, le nombre de patients atteints du Covid-19 semble stagner. Néanmoins, l’inquiétude de voir un pic épidémique arriver est omniprésente dans ces territoires encore moins bien dotés que les hôpitaux métropolitains.
Comme quelques grands patrons hier empressés subitement, devant la crise des gilets jaunes, de payer davantage d’impôts, Hayot à l’image du groupe L’Oréal en France mobilisant une de ses usines pour produire du gel alcoolique, a décidé, face à la crise du Covid 19 en Martinique, et devant l’arrêt de sa production de rhum (comme les autres distilleries), de fournir au personnel de santé, de l’armée, de la gendarmerie…quelques 10 000 litres de solutions hydro-alcoolique. Un « cadeau » doublé à la fois d’un prêt de véhicules au personnel de santé, en cette absence massive de location de véhicules, et d’une commande de 1 350 000 masques pour les soignants de Martinique, Guadeloupe, Guyane et Réunion. Bravo et quel geste !
— Par Daniel M. Berté —
— Par The Conversation France —
Le département d’Outre-mer, habituellement confronté à une situation sociale précaire, doit supporter les conséquences du confinement, au niveau tant économique que social. 
Le produit intérieur brut (PIB) français a plongé d’environ 6% au premier trimestre 2020, plombé par l’épidémie de Covid-19 qui a mis une grande partie de l’économie à l’arrêt, selon une estimation publiée mercredi par la Banque de France.
La propagation du Covid-19 est redoutée sur cette île de l’océan Indien, dont les infrastructures médicales sont insuffisantes et où l’habitat est précaire pour une grande partie de la population L e premier cas de Covid-19 à Mayotte a été identifié le 14 mars. Il s’agissait d’un voyageur de retour de l’Oise. Trois jours après, le 17 mars, l’île était placée en connement, tout comme le reste du territoire français. Cette mise en connement intervenue très tôt dans la chronologie de l’épidémie a probablement permis d’éviter, à ce stade, le tant redouté dans ce département de 279 000 habitants sous-équipé médicalement au regard de la moyenne nationale, où 84 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, où quatre logements sur dix sont des constructions précaires et trois sur dix n’ont pas accès à l’eau courante. « tsunami sanitaire »
Durant la première semaine de confinement, les ventes de papier toilette ont bondi de 22 % en France et les rayons ont été pris d’assaut, certains clients en venant aux mains pour s’arracher les derniers rouleaux. Le papier toilette est pourtant une invention relativement récente.

Négligé en temps normal, le travail des caissières et des soignants revient sur le devant de la scène. Analyse de Sandra Laugier est philosophe, professeure à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, spécialiste de philosophie du langage et de philosophie morale. Elle a codirigé récemment « Le Pouvoir des liens faibles » (éd. CNRS, 2020).
Covid-19, révélateur de notre dépendance : la Banque Postale assiégée
Un juge du tribunal administratif à Cayenne, a rejeté ce lundi les requêtes en référé du syndicat UTG (Union des travailleurs guyanais) et d’un personnel soignant, qui lui demandaient d’imposer des dispositions plus fortes en matière de lutte contre le Covid-19.
Le vieux monde est en train de craquer et il risque d’entraîner l’humanité entière dans sa folie destructrice.
Ce matin 6 avril, la « Lettre d’Intérieur », lue sur France Inter par Augustin Trapenard, était celle de Christiane Taubira.
«La promiscuité induite par la surpopulation carcérale ne permet pas aux détenus (…) de respecter les règles de distanciation sociale», indique le tribunal administratif de la Martinique.
Coronavirus : voici comment utiliser la nouvelle attestation numérique de déplacement lors du confinement, disponible sur mobile ce matin
Si personne, quoiqu’on dise, ne peut prédire le rythme ni même l’ampleur finale de l’expansion du Covid 19 chez nous, il est juste de proclamer que l’hécatombe n’est pas fatale. Non pour tirer argument de sa vitesse apparemment moins grande pour le moment ici que sous d’autres cieux pour relâcher une vigilance bien insuffisante, mais au contraire, pour mettre à profit notre position dans une sorte d’ œil du cyclone pour s’armer et faire face.
Une situation surréaliste dans 169 pays sur 189 en tout !