Regards sur la Martinique en temps de confinement

Covid-19, révélateur de notre dépendance : la Banque Postale assiégée

D’ordinaire, les 50% de Martiniquais qui vivent plus ou moins correctement ne remarquent pas les autres 50% qui survivent dans une terrible précarité.

Le confinement suite au Covid-19 a soudainement mis en lumière ces derniers. En effet, ils ont littéralement assiégé depuis ce matin les Banques Postales afin de « toucher la CAF », cette somme plus que modique sans laquelle ils ne pourraient ni manger ni payer l’eau et l’électricité ni envoyer leurs enfants à l’école. Ne respectant évidemment pas les fameux gestes barrière dont on nous rebat les oreilles dans les médias et ne portant pas de masques, mêmes artisanaux. Mais pouvaient-ils faire autrement ? NON ! Il y avait bien sûr des vigiles devant chaque agence mais s’il avait fallu respecter la distance de protection d’un mètre, les files se seraient étendues sur des kilomètres et lesdites agences auraient dû rester ouvertes jusqu’à minuit.

Comment en sommes-nous en arrivés là ? Pourquoi les espoirs mis dans la loi de Départementalisation/Assimilation de 1946 se sont-ils révélés vains ? Pourquoi ni la Droite ni les Autonomistes ni les Indépendantistes qui, tout à tour, ont été au pouvoir n’ont-ils jamais réussi à combler ce fossé qui divise la société martiniquaise en deux et qui est gros de violences futures ? Car les 50% de démunis ne resteront pas éternellement à faire la queue chaque 5 du mois devant des agences postales !

N’est-il pas grand temps pour les 50% de « privilégiés » de comprendre que la Martinique doit changer radicalement de voie et vite ? Très vite…

Vu sur le site web : http://www.montraykreyol.org/article/le-covid-19-revelateur-de-notre-dependance-la-banque-postale-assiegee

 

De dangereux rassemblements

« Des rassemblements surprenants en Martinique » : « À Saint-Pierre, par exemple, place Bertin, dans la matinée du samedi 4 avril, lors d’une vente de produits carnés (plus de trois tonnes de porc et volaille), par une coopérative agricole autorisée… où les règles, pourtant bien définies pour cette opération, en dépit de la présence policière ont été loin de se voir respectées… Ce n’est certes pas comparable en nombre, mais les petits groupes de garçons motorisés, qu’hier encore on a pu apercevoir assemblés, selon une habitude consacrée, pour siroter quelque boisson sur le parking d’une station-service par ailleurs fermée, prennent aussi de sérieux risques… et même si l’on sait que dans une population plus jeune, Eros et Thanatos se le disputent fort, mettons-les en garde ! Si vous ne pensez pas à vous, pensez aux autres, aux vôtres, que vous risquez bien de contaminer ! » (Janine Bailly)

« À Bellefontaine, dimanche 5 avril 2020, une foire aux poissons a également occasionné un rassemblement conséquent en matinée.

Autre situation, sur une plage du Nord Atlantique (à Tartane, à Trinité), où la gendarmerie serait intervenue en hélicoptère, afin de faire entendre raison à des baigneurs qui jouaient au chat et à la souris avec les militaires. »

Vu sur le site : https://la1ere.francetvinfo.fr/martinique/en-cours-confinement

 

Qu’en est-il vraiment de la circulation du virus en Martinique ?

Les chiffres communiqués par l’Agence régionale de santé depuis le début de l’épidémie de coronavirus ne prennent en compte que les personnes hospitalisées au CHU de Martinique. Qu’en est-il réellement de la circulation du virus chez nous ?

L’Agence régionale de santé enregistre au 6 avril 2020, 151 personnes infectées par le Covid-19 depuis le début de l’épidémie chez nous. Un chiffre qui ne recense que les personnes qui ont été prises en charge au CHU de Martinique. Les personnes asymptomatiques — c’est à dire susceptibles de transmettre la maladie alors qu’elles n’en présentent pas les signes cliniques —, celles qui ont consulté leur médecin généraliste… ne sont pas encore comptabilisées par l’ARS. 

Des chiffres disponibles cette semaine

Si au début de l’épidémie, tous les cas suspects de Covid-19 étaient testés au CHU de Martinique, ce n’est maintenant plus le cas. Les personnes susceptibles d’être contaminées sont désormais vues par les médecins généralistes. 

L’Agence régionale de santé et Santé publique France ont désormais mis en place une surveillance syndromique basée sur la collecte de donnés par le service des urgences, SOS Médecins, et un réseau de 60 médecins sentinelles. ( Lire aussi notre dossier du 13 juillet 2019). 

« Cela nous permet d’évaluer le nombre de personnes qui consultent en médecine générale pour des syndromes qui sont compatibles avec le Covid-19 » a expliqué le docteur Jérôme Viguier, le directeur général de l’ARS lors du point presse du lundi 6 avril. 

Des résultats qui seront disponibles cette semaine et qui vont permettre de donner les premières statistiques de circulation du virus au sein de la population. 

Augmentation du nombre de cas

Chaque semaine, Santé Publique France, comme elle le fait pour la dengue, ou la grippe… va publier un bulletin hebdomadaire afin de mesurer l’ampleur de l’épidémie à l’échelle locale. 

Avec la prise en compte du nombre de cas vu par les médecins généralistes, SOS Médecins, et ceux passés par le service des urgences, les chiffres qui seront publiés vont mieux refléter la réalité de la circulation du virus en Martinique. « Il faut s’attendre à une augmentation par rapport au nombre de cas qui sont diagnostiqués à l’hôpital par les tests en PCR, des estimations qui seront faites dans la population » a souligné le directeur de l’ARS.

Respectons les consignes

Certes, la température actuelle et le beau temps invitent à la plage pour un bain de mer mais celles-ci demeurent interdites. L’arrêté préfectoral pris en ce sens est très clair : l’accès aux plages et la baignade sont toujours interdits.
Ce samedi (4 avril), lors du point presse quotidien de la préfecture, le porte-parole a pourtant regretté « la persistance de certains comportements irresponsables » qui continuent d’aller à la plage. « Cette présence génère un risque de diffusion du virus par des rassemblements de personnes, y compris en petits groupes ».
Preuve de ces propos : depuis le début du confinement, 217 bateaux et 485 personnes ont été verbalisés. La brigade nautique de gendarmerie du Marin est, notamment, en première ligne pour faire respecter les consignes.

Vu sur le site web du journal  France Antilles

Fort-de-France, le 7 avril 2020