— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Les vieilles lunes historique,et les références idéologiques, c’est terminé et nous nous devons de passer à de nouveaux paradigmes au lieu de nous appesantir sur notre mal être identitaire. Au-delà des péripéties et des aléas de l’histoire, il est passionnant de chercher à dégager ce qui fonde l’engagement personnel de Victor Schœlcher et de voir comment les principes d’une conscience hors du commun trouvent un écho de nos jours.
« Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l’avenir. » (Jean Jaurès).
Il est temps de cesser de décrier l’œuvre de Schœlcher et de restituer son action abolitionniste dans le contexte de l’époque. De même qu’il devient impératif de casser ce processus de schizophrénie dans les esprits de certains martiniquais de toute origine.
Indépendance ou autonomie ? Le temps viendra du choix , mais selon nous Victor Schœlcherr aurait aujourd’hui fait le choix de l’indépendance de la Martinique !
Au-delà de sa méfiance pour ce qu’il appelle les « ruades du peuple », Victor Schœlcher aurait ainsi considérer la départementalisation , qu’il soutiendrait encore, comme une étape transitoire.

Le premier devoir des nouvelles générations à l’égard des ancêtres est de chercher à les comprendre, à faire corps avec leurs luttes, à étudier patiemment, avec empathie, leurs vies, hauts faits comme faiblesses, succès comme échecs, espoirs comme illusions, tout compris.
Ces déchoukaj des statues de Victor sont des actes, non pas de vandalisme, mais de résistance ancestrale, car faire la promotion exclusive de l’éminent raciste Victor Schoelcher revient à mutiler les mémoires de toutes celles et ceux ayant lutté, souvent au prix de leur vie, pour la liberté dans la Caraïbe.
La commémoration de l’abolition de l’esclavage, ce 22 mai 2020, sera à marquer d’une pierre noire ou d’une pierre blanche, selon que l’on considère que les événements qui s’y sont déroulés sont négatifs ou positifs. La destruction de deux statues de Victor Schoelcher a déconcerté bien des martiniquais, d’abord par son caractère inattendu, ensuite par la « violence » de l’acte, enfin par la remise en cause du parcours de cet homme qui jusqu’alors était considéré, presque de manière unanime, comme « une des grandes figures emblématiques du mouvement abolitionniste de l’esclavage au 19ème siècle… »
L’activité reprend « prudemment mais nettement » depuis le début du déconfinement. Le produit intérieur brut devrait quand même chuter « d’environ 20% » au deuxième trimestre, selon des projections dévoilées mercredi par l’Insee, qui appelle à les prendre avec précaution.
Après les perturbations qui nous ont agités ces temps derniers, qu’il fait bon découvrir ou relire les textes de Chabine Lamontay, publiés sur le journal en ligne « Montraykreyol ». Qu’elle nous mette l’eau à la bouche en nous parlant de la cuisine traditionnelle créole, qu’elle évoque la belle transmission des coutumes de nos grands-mères, la force résiliente de notre île — après telle catastrophe naturelle, par exemple —, ou qu’elle rende hommage aux héros discrets de notre quotidien, Chabine nous permet en la lisant de retrouver un peu de cette sérénité nécessaire à notre équilibre, fort mis à mal par une pandémie assortie de son confinement obligé. Elle nous dit de ne pas oublier que derrière les masques nécessaires, et qui cachent nos sourires, il est tout autour de nous des femmes et des hommes de bonne volonté. Et qu’encore il faut savoir apprécier les bonheurs simples de la vie, le bonheur du jour étant celui de retrouver le sable et le soleil des plages ! (Janine Bailly)
Depuis que les statues de Victor Schoelcher ont été détruites le 22 mai 2020 en Martinique les leçons d’histoire fusent sur la question de l’abolition de l’esclavage chez-nous. Beaucoup de plumes, notamment celles de donneurs de leçons qui sortent de leurs chapelles les plus diverses et qui expliquent à la jeunesse, dans des « lettres » souvent leur condamnation et leur ignorance face à l’histoire. J’ai même vu un feuillet qui reprenait une citation de Karl Marx pour illustrer la faiblesse de pensée de ces activistes : « L’ignorance n’est pas un argument ».
Le nombre de personnes contaminées a fortement augmenté ces derniers jours dans le département français d’outre-mer. Un passage au stade 3 de l’épidémie est envisagé pour faire face au coronavirus.
Aujourd’hui, pris dans l’engrenage morbide et très « personnel » du confinement, nous affirmons que les obligations qui nous sont imposées, confirment la réalité d’une catastrophe propre à cette néo-démocratie qui nous gère, alimentée par de brèves interventions de « nos » dirigeants. Cette démocratie est aujourd’hui une réalité idéologique qui peut se résumer à ceci « la démocratie cé dé mo ki rassis, lè i kon sa, i kon pain. Yo ka di i perdu, d’où pain perdu ! ».
A l’occasion de la journée internationale des enfants disparus, lundi 25 mai, le ministère de l’Intérieur dévoile les derniers chiffres sur les disparitions de mineurs. Des chiffres qui sont parfois résumés un peu vite.
La
Le ministère des Outre-mer et l’Agence française de développement (AFD) ont signé lundi un plan doté d’un milliard d’euros pour accompagner les collectivités locales et les entreprises ultramarines dans la crise sanitaire et économique liée au coronavirus.
N’y aurait-il aucune oreille pour entendre la voix de ces jeunes révoltés qui ont osé expulser de son trône Victor Schœlcher ?
« Nous vivons une crise sanitaire sans précédent, qui a des impacts économiques dramatiques et immédiats pour notre pays. La culture est durement frappée, et la situation est catastrophique pour le secteur de la musique, avec plusieurs mois d’arrêt complet des activités au moment de l’année où s’ouvre la saison des festivals. À la différence d’autres secteurs d’activité, les professionnels de la musique ne sont pas concernés dans l’immédiat par le déconfinement progressif.
— Par
Africa4 propose une série sur l’histoire de l’esclavage sur la côte du golfe de Guinée… du point de vue des hommes et femmes réduits en esclavage.
Le 22 mai dernier, de jeunes activistes nationalistes ont renversé la statue de Victor Schœlcher dans la commune de Schœlcher et à Fort de France en Martinique.
Myriam Cottias :
Catherine Bertho Lavenir, ancienne rectrice de l’académie de Martinique, est inspectrice générale de l’Éducation nationale, professeure des Universités, ED Arts et médias, Sorbonne-Nouvelle. Après la destruction de deux statues de Victor Schoelcher en Martinique ce 22 mai, elle s’interroge sur le sens que peut avoir, en 2020, l’iconoclasme.
Fugues, enlèvements parentaux, disparitions inquiétantes : la Journée internationale des enfants disparus met en lumière des chiffres vertigineux.
L’écrivain et sociologue Albert Memmi, grand auteur français d’origine juive tunisienne, connu notamment pour ses romans humanistes dont « La statue de sel » et ses ouvrages sur la « judéité », la colonisation ou le racisme, est décédé le 22 mai à Paris, à l’âge de 99 ans, a-t-on appris dimanche.
Après avoir publié le « Portrait du colonisateur de bonne volonté » dans Les Temps modernes en avril 1957, Albert Memmi faisait paraître le « Le portrait du colonisé » dans Esprit, en mai 1957. Les deux textes devaient être réunis et développés dans « Portrait du colonisé – Portrait du colonisateur » [
Quand ça se passe en Afrique du Sud, vous comprenez, vous applaudissez. Quand ça se passe aux États-Unis, vous comprenez, vous applaudissez, vous écrivez. Quand ça se passe chez nous, ça vous semble vide de sens, vous récriminez. L’indignation de ces jeunes activistes doit être entendue. Pour ma part, je préfère dix jeunes debout derrière leurs idées que 100 fatalistes, conformistes et individualistes. Ils ne sont pas les premiers à faire ça et ils ne seront pas les derniers si nous ne saisissons pas ce moment pour avoir une conversation autour de notre mémoire, de notre histoire. Ces jeunes ne sont pas bêtes et sans raisonnement intellectuel. Ils ne sont pas non plus les marionnettes d’un groupe politique. Arrêtons de les insulter et de les ridiculiser à partir du confort de nos petites vies. Vous avez eu leur âge ? Vous savez que ce sont des années où on veut changer le monde et nous avons besoin de cette énergie. Nous sommes le fruit de gens qui avaient cette énergie à un moment donné.