— Par Patrick Chamoiseau, poète et écrivain —

Les démocraties capitalistes ne sont pas vertueuses. Leurs excès, leurs prédations, leurs injustices, leur barbarie économique insidieuse se situent toujours dans un ordre que nous avons intériorisé et à partir duquel nous essayons de combattre leur saccage du futur. Cet ordre installe une mesure qui s’est élargie à toute la planète, nous vivons avec elle, et c’est parce que nous sommes plongés dans sa violence marchande qu’il nous est difficile de penser une alternative globale à l’horreur du profit maximal, du développement comme solitude au monde, et à sa loi occidentale.
Que nous reste-t-il ?
Certainement pas un « hors-mesure » qui reste encore dans la mesure de l’ordre régnant et de ses ombres. Qui s’y soumet ainsi, et donc le régénère. Non. Il nous faut une démesure. Mais pas celle qu’utilisent les hommes de la terreur.
La démesure, quand elle s’applique à une contestation demeurée immédiate et sommaire, n’est jamais de l’ordre de l’alternative ou de la proposition. La barbarie de la terreur est en ce sens une démesure désespérée, surtout désespérante.

Après le salon du livre de Paris, la Martinique sera présente à la 38e édition du salon du livre de Montréal qui se déroule du 18 au 23 novembre 2015 à la Place Bonaventure. Elle accueillera ses visiteurs sous le pavillon MARTINIQUE (stand n°270).
— Par Alain Saint-Victor* —
Doute
— Par Nicolas Dutent —
Quand on parle d’amour en France, Racine arrive toujours dans la conversation, à un moment ou à un autre, surtout quand il est question de chagrin, d’abandon. On ne cite pas Corneille, on cite Racine. Les gens déclament ses vers même sans les comprendre pour vous signifi er une empathie, une émotion commune, une langue qui vous rapproche. Racine, c’est à la fois le patrimoine, mais quand on l’écoute bien, quand on s’y penche, c’est aussi du mystère, beaucoup de mystère. Autour de ce marbre classique et blanc, des ombres rôdent.
Le prix Femina 2015 a été attribué à Christophe Boltanski pour son roman La cache (aux éditions Stock), a annoncé ce mercredi le jury de ce prix exclusivement composé de femmes.
Le Prix Goncourt a été attribué à Mathias Enard, pour Boussole (Actes Sud).
— Présentation de l’éditeur —
50 écrivains parmi les grands noms de la littérature francophone ont accepté de » lire le pays » pour l’Humanité et vous invitent à découvrir chaque jour une nouvelle inédite. Photo HermanceTRIAY.

Raymond Chabaud
Sony Labou Tansi, Encre, sueur, salive et sang, avant-propos de Kossi Efoui, édition établie par Greta Rodriguez-Antoniotti, septembre 2015.
— Par Janine Bailly —
Le Prix Nobel d’économie a été attribué à l’Ecossais Angus Deaton pour ses travaux sur l’origine des inégalités, la consommation, la pauvreté et le bien-être.
Jeune orphelin de Pointe-Noire, Petit Piment effectue sa scolarité dans une institution catholique placée sous l’autorité abusive et corrompue de Dieudonné Ngoulmoumako. Arrive bientôt la révolution socialiste, les cartes sont redistribuées, et Petit Piment en profite pour s’évader avec des jumeaux à la brutalité légendaire, abandonnant ainsi son meilleur ami, qui refuse de le suivre. Il s’adonne alors, avec son clan, à toutes sortes de larcins, jusqu’à ce que les habitants décident de nettoyer leur zone d’action. Petit Piment trouve refuge auprès de Maman Fiat 500 et de ses dix filles, et la vie semble enfin lui sourire dans la gaîté quotidienne de cette maison pas si close que ça, où il rend toutes sortes de services. Mais le maire de Pointe-Noire décide d’une nouvelle intervention énergique contre la prostitution. C’en est trop. Petit Piment perd la tête. De bonnes âmes cherchent à le soigner (médecine, psychanalyse, magie ou sorcellerie), mais l’apparente maladie mentale ne lui fait pas perdre le nord : il a une vengeance à prendre contre celui qui a brisé son destin.
— Par Jean-Paul Vormus —
Pour une petite découverte chaque jour. Du 1er janvier au 31 décembre, cet ouvrage présente un évènement ayant trait à la Guadeloupe, à la Martinique ou à la Guyane, des origines jusqu’à nos jours. En donnant, à petite dose, un concentré d’informations, il est conçu comme un antidote à l’ennui parce qu’il n’est pas évident d’aborder le passé sans se dérober face aux montagnes d’archives ou à l’épaisseur des œuvres réalisées par des historiens soucieux de tout rapporter dans le moindre détail.
Dans cet entretien, le poète et écrivain martiniquais Edouard Glissant revient sur sa pratique poétique qu’il lie de manière fondamentale avec ses engagements politiques et principalement l’anticolonialisme. Dire le paysage, conter l’histoire, et écrire en présence de toutes les langues du monde sont quelques-unes des fonctions qu’assigne Glissant à la poésie. Le poète du « chaos-monde », dit-il, fait œuvre de libération et doit contribuer à changer les imaginaires.
Henning Mankell, né le 3 février 1948 à Stockholm et mort le 5 octobre 2015 à Göteborg1, est un romancier et dramaturge suédois, tout particulièrement connu comme auteur d’une série policière ayant pour héros l’inspecteur Kurt Wallander du commissariat d’Ystad, une ville de Scanie, près de Malmö, dans le sud de la Suède. Mankell a également publié des ouvrages de littérature d’enfance et de jeunesse.
LA VIE EN NOIR – Laird Hunt, du nom de jeune fille de sa mère, aime à raconter les histoires du point de vue des femmes. Neverhome est le troisième du genre. De passage à Paris, l’auteur américain qui a vécu et étudié dans la capitale française, raconte dans un excellent français pourquoi les femmes lui sont une source d’inspiration infinie. Neverhome ou l’histoire d’une métamorphose, celle d’une héroïne qui ose tout. Qui ose vivre libre.