Catégorie : Littératures

Lire « Tropique de la violence. » de Natacha Appanah

— Par Françoise Dô (*)—

J’ai alors dit la chose la plus stupide de ma vie « Mais c’est la France ici quand même  » et Chebani a tellement ri qu’il en a eu les larmes aux yeux. (p.113)

Lire Tropique de la violence

Qu’est-ce que c’est? Très clairement accepter d’être emporté à Mayotte. 

J’ai pas envie… a été ma réaction naturelle. Pour quoi faire… a été ma seconde réaction naturelle. C’est une histoire qui se passe à Mayotte et « Mayotte, c’est la France et ça n’intéresse personne. » (Extrait de la page 112). 

C’est plutôt vrai. 

J’ai tout de même ouvert la première page pour lire les premières lignes à reculons. Quelques heures plus tard j’y étais toujours. Propulsée à Mayotte, par une écriture initialement au rythme quasi-frénétique. On croit à l’histoire de Marie mais il ne s’agit pas de cela. D’abord ébouriffée du voyage donc, puis giflée. Putain Mayotte quoi! J’ai brûlé comme peut brûler un pneu un jour de grève.

Brûler de la rage de vivre malgré la misère. Car la misère est ce dont il est question.

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« L’insurrection de l’âme » de Raphaël Confiant

Autobiographie imaginée d’un Martiniquais dont l’oeuvre et la trajectoire marquèrent l’histoire non seulement de l’Algérie et du Tiers-monde, mais aussi du monde entier : Frantz Fanon, le «guerrier-silex» comme le définissait son compatriote Aimé Césaire.
Vie brève d’à peine trente-six années, assemblée à la manière d’un puzzle dont les pièces s’ajustent et se disjoignent, se recomposent pour mieux s’éloigner, entre l’île natale perdue-retrouvée, la France découverte dans sa vérité vraie, l’Algérie, sa patrie d’adoption, passionnément aimée et l’Afrique noire, terre longtemps rêvée.
Fulgurances d’une pensée qui brasse la psychiatrie, la psychanalyse, l’anthropologie, l’histoire, la sociologie et la littérature, qui sans cesse interroge, dissèque, dénonce, propose, exalte, avec comme souci primordial celui de l’Homme quelles que soient sa race, sa langue, sa religion, sa culture. Frantz Fanon a bâti une oeuvre d’une profondeur et d’une complexité redoutables dont le point d’orgue, Les Damnés de la terre (1961), demeure à ce jour une référence pour tous les peuples opprimés.
Derrière le théoricien et le militant révolutionnaire, l’éminent praticien hospitalier et le rédacteur du journal El Moudjahid, il y avait une personnalité hors du commun qui n’aimait pas se livrer, tout entièrement dévouée qu’elle était à la lutte contre l’oppression coloniale.

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Patrick Chamoiseau : « Les frontières sont devenues des guillotines »

Le grand écrivain martiniquais publie « Frères migrants », une ode à la tolérance et à l’accueil. Entretien.

— Par Marie Lemonnier —

Drame majeur de notre temps, la question des migrants n’a trouvé aucune réponse dans notre monde actuel, comme si celle-ci s’avérait réellement impossible à concevoir à l’heure de la mondialisation marchande et du repli sur soi. Ce sont ainsi des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui sont abandonnés à la mort, transformant la Méditerranée en cimetière et nos frontières en murs de sang. Une catastrophe humanitaire, politique mais aussi poétique, souligne le grand écrivain martiniquais Patrick Chamoiseau, prix Goncourt 1992 pour «Texaco».

A l’occasion de la parution de son nouveau livre «Frères migrants», publié aux éditions du Seuil, il explique à «L’Obs» pourquoi la poésie doit en effet d’urgence revivifier nos systèmes de représentation afin de renouveler notre vision du monde, réinventer le sens de nos frontières et organiser une solidarité des souverainetés nationales. Dans une vibrante «Déclaration des poètes» qui clôt l’ouvrage (extraits à découvrir ici), il formule aussi les grands principes humains qui pourraient nourrir ce nouvel imaginaire et conduire à la «mondialité» voulue par son ami Edouard Glissant.

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Frères migrants, les poètes déclarent…

« On ne peut pas laisser passer ça » : c’est ainsi qu’Édouard Glissant, en insistant sur le « on ne peut pas », convoquait son jeune complice Patrick Chamoiseau face aux urgences du Tout-Monde et des humanités en relation. Ce souvenir a été d’emblée rappelé par l’écrivain en introduction à la lecture de cette « Déclaration des poètes », mercredi 1er février à la Maison de la poésie à Paris, lors d’une soirée de « poétiques de la résistance » organisée par l’Institut du Tout-Monde fondé par Édouard Glissant.

L’esprit qui habite Frères migrants est le même qui avait inspiré Quand les murs tombent, ce manifeste contre le ministère de l’identité nationale et de l’immigration qu’ils avaient écrit ensemble en 2007. On y retrouve cette inspiration que, depuis Aimé Césaire (Discours sur le colonialisme) et Frantz Fanon (Les Damnés de la terre), la Martinique n’a cessé d’apporter au monde (lire sur Mediapart Martinique éveilleuse du monde).

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« À chacun son big-bang… » de Jean-Robert Léonidas

Un regard neuf 5 ans après

— Par Hélène Tirole*

J’ai été frappée par le roman de Jean-Robert Léonidas À chacun son big-bang publié par les éditions Zellige, Seine-et-Marne, France.

Ancien professeur de médecine et à New York, Jean Robert Léonidas décide en 2008 de « quitter son exigeante épouse, la médecine, et de s’attacher à sa douce maîtresse, la littérature ».

Écrivain, poète, romancier, il enseigne la langue française, donne des conférences. Il en est maintenant à son dixième ouvrage, outre de nombreux articles publiés seul ou en collectif.

À la lecture de À chacun son Big-Bang, on comprend sans peine qu’il soit considéré comme une grande plume de la littérature francophone contemporaine.

Car Jean Robert Léonidas ne s’est pas contenté d’un simple roman biographique, reflétant une quête identitaire. En illustrant les mémoires d’un grand père dont la vie a été faite de migrations, voyages, rencontres et drame, Jean-Robert Léonidas contemple, réfléchit, analyse; Sur plusieurs échelons superposés.

« Nous devons plus à nos hésitations et à nos doutes qu’à nos certitudes lorsque il s’agit de résumer une vie », explique-t-il. « Si tout était parfait, accompli, le monde serait figé, insipide.

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« Une si longue lettre d’amour – Et d’autres paroles », de José Robelot

5 mai 2017 à 16h 45, à la BU du Campus, Schoelcher

L’écrivain José Robelot sera présent à la BU du campus de Schoelcher vendredi 5 mai à 16h45 pour une rencontre/signature autour de son dernier ouvrage, Une si longue lettre d’amour – Et d’autres paroles (L’Harmattan, 2016).

Dans la lignée de ses prédécesseurs, poètes et écrivains marqueurs de la Parole caraïbe, José Robelot dresse le portrait sans concession d’une terre, d’un pays habité d’hommes et de femmes partagés entre la tentation de l’immobilisme et le désir de changement.
Ouvrage à la fois polémique, didactique, lyrique, épique, Une si longue lettre d’amour est un voyage au chaud de la réalité caribéenne dans ce qu’elle a de complexe, de dérangeant et de beau : le vivre ensemble. L’auteur se livre à un décryptage du pays aussi implacable que salutaire et revisite à sa manière les questions de mémoire, de « race », de liberté, de réparations, de partage de richesses, de pouvoir ou de protection de l’environnement.
Dans un extrait de la préface, Diana Rey-Hulman, ethnolinguiste marie-galantaise, souligne que « la publication de la Lettre intervient après une enquête méticuleuse d’où sont issus deux romans où l’auteur met à jour le continuum entre l’esclavage et la pauvreté extrême installée à la périphérie des métropoles ».

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Slam et poésie urbaine au Lamentin

29 avril 2014 de 19 h à 22h

Le slam, qu’est-ce que c’est?

Popularisé par des vedettes renommées, le slam a connu un essor foudroyant depuis quelques années dans toute la Francophonie.

Les scènes slam se multiplient et accueillent de plus en plus de monde à Paris, Lyon, Bruxelles, Montréal, Lausanne, Fort-de-France, ainsi que dans de nombreuses villes plus petites.

Le slam réunit des personnes de tous les horizons et de tous les milieux sociaux et chacun, chacune, selon son envie, peut monter sur scène pour dire un texte au public. Seules quelques règles assurent que personne ne monopolisera la soirée :

3 minutes maximum par poème
pas de musique (eh oui !)
pas de costume
pas de décors
pas d’accessoire.

Le slam a donné un véritable coup de fouet à l’art de la poésie orale.

Parfois, les sessions de slam sont organisées en tournois : un jury est choisi parmi le public pour élire le meilleur slameur ou la meilleure slameuse de la soirée.

La Martinique est riche de slameurs et slameuses qui se produisent régulièrement en divers endroits. Prochainement c’est au Lamentin

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Littérature et théâtre, pour affirmer notre humanité

— par Janine Bailly —

Littérature : Ta-Nehisi Coates : Le grand combat

Théâtre : Aimé Césaire : La tragédie du roi Christophe

A l’heure où une partie de la France, pour contrer justement la montée des racismes et de la xénophobie, s’apprête à voter, contre ses convictions intimes, en faveur d’un candidat qui n’est pas plus celui de son choix que celui des humbles, à l’heure où surgissent, venues de différents horizons, des créations artistiques qui nous parlent de notre monde, de ses pulsions inavouables, des souffrances infligées à maintes communautés, il me semble bon de parler des luttes courageuses qui y afférent. Car, ainsi que le dit le musicien Jordi Saval sur la station radiophonique France Inter, il faut que les arts, quels qu’ils soient, servent à quelque chose et, « si la musique, et les autres arts, ça ne sert pas pas à faire que les êtres soient meilleurs, alors ça ne sert à rien ! »· Comment ne pas le croire, lui qui est allé dans la jungle de Calais offrir aux émigrés, « gens qui fuient l’horreur de la guerre, hommes en détresse » le réconfort d’un généreux concert⋅

Interpellée par l’article « Je ne suis pas votre nègre », paru sur le site Madinin’Art, il me faut ici parler d’identité noire, puisque dire que le problème de couleur n’existe pas s’avère malheureusement être encore du domaine de l’utopie.

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Pour éviter le pire…

Le soir du second tour des élections présidentielles la ville s’embrase, le pire est arrivé. David se retrouve à déambuler face aux émeutes et à sa vie ratée. Mina, elle, a préféré s’embarquer sur un cargo vers les Antilles pour ne pas assister à la débâcle. Deux êtres en proie à l’impuissance d’aimer qu’une nuit de cataclysme va profondément changer. Deux voyages intérieurs qui s’entremêlent en fiévreuses et subtiles sinuosités. Eric Pessan poursuit une œuvre singulière, souvent mélancolique, explorant les liens étroits entre la vie intime et le désarroi collectif, qui empêche parfois jusqu’à la possibilité de se réinventer. Eric Pessan anime des ateliers d’écriture et des rencontres littéraires. Auteur de pièces de théâtre, de fictions radiophoniques, de textes en collaboration avec des plasticiens, ses premiers romans sont parus à La Différence et au Seuil. Il a publié chez Albin Michel Incident de personne, Muette, Le démon avance toujours en ligne droite.
Eric Pessan
ISBN : 222632870X
Éditeur : Albin Michel (02/01/2017)

*****

Un roman qui croise les doigts pour éviter le pire

Que faire face à la victoire électorale du parti de la haine, tourner en rond ou s’embarquer pour ailleurs où un monde toujours semblable vous rejoint ?

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Parutions : nouveautés du 23-04-2017

PÒTRÉ-PÒTRÉ A…

Portraits créoles

d’Alain Rutil

Cet ouvrage est un recueil de 42 portraits de gens ordinaires, chargés de certains attributs de la société guadeloupéenne. Il permettra de se regarder dans le miroir non déformant de la complexité des relations, dans la riche mosaïque de la langue et de la culture du Pays Guadeloupe. Le lecteur y trouvera son compte de réalités épiques, d’une langue généreuse, expression d’une culture faite d’aliénations, d’assimilations, mais aussi de résistances créatrices. Tous ces portraits qui nous sont offerts expriment autant le plaisir que la douleur des relations humaines.

(Ouvrage en créole)

 

226 pages • 21 euros• avril 2017

EAN : 9782343118871

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Aménagement du créole et du français

Plaidoyer pour la création d’une Secrétairerie d’État aux droits linguistiques en Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Montréal, le 20 avril 2017

L’épineuse « question linguistique haïtienne » –étudiée par Pradel Pompilus entre autres dans sa thèse de doctorat soutenue à la Sorbonne en 1961, « La langue française en Haïti »–, fait régulièrement la « Une » dans les médias, au pays comme en outre-mer. De différentes manières, elle est mise en débat tant par de simples citoyens que par des enseignants et des linguistes. De plus en plus nombreux sont ceux qui s’efforcent de mieux comprendre cette complexe problématique linguistique et des linguistes s’efforcent de la dénouer à la lumière des sciences du langage. Pour notre part, nous avons une nouvelle fois contribué à cet éclairage par la publication, le 7 février 2017, du texte « Les grands chantiers de l’aménagement linguistique d’Haïti (2017 – 2021)i » qui expose à la fois une claire vision de l’aménagement concomitant de nos deux langues officielles et l’impératif de la formulation/mise en œuvre de la première politique linguistique nationale de l’État haïtien qui saura instituer pareil aménagement.

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Omaj pou Mèt Jan Bernabé

— ParTous créoles! —
Notre route a croisé en 2010 celle de Monsieur Jean Bernabé, professeur émérite des universités, alors qu’au nom de l’association « Tous Créoles ! » nous tentions un rapprochement avec nos intellectuels martiniquais. Cependant, inscrite depuis déjà trois ans dans le paysage sociétal local, notre association suscitait visiblement méfiance et rejet de la part de nos divers écrivains, sociologues, universitaires et autres penseurs. Pourtant, notre objectif clairement affiché de « contribuer à l’édification d’une communauté créole apaisée, solidaire et affranchie de tout sectarisme » aurait dû nous faciliter l’approche de ces prescripteurs martiniquais.  Car leur position et leur notoriété les placent en situation d’être suivis et écoutés par un grand nombre, ce qui leur fait devoir de tenir un discours d’apaisement et d’unification.
Dans le groupe restreint des penseurs libres, le professeur Bernabé a accepté la « Rencontre avec l’Autre », ayant eu la clairvoyance et l’ouverture d’esprit –qui n’est pas une fracture du crâne !- de comprendre que l’association « Tous Créoles ! » est loin d’être une organisation de promotion ou de défense des Blancs créoles ou Békés, mais bien une initiative spontanée, partagée entre de nombreuses personnes de bonne volonté.

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Parutions : nouveautés du 20/04/2017

NOUVELLES ANTILLAISES DU XIXE SIÈCLE

Une anthologie

Barbara T. Cooper, Roger Little

Présentation de Barbara T. Cooper avec la collaboration de Roger Little

 Les histoires dans cette anthologie mettent en scène des relations difficiles entre Noirs et Blancs et le poids des préjugés et des méfaits du système colonial. L’héroïsme et le sacrifice des Noirs sont parfois romancés dans ces œuvres, mais sont surtout destinés à souligner leur humanité, à dénoncer leurs souffrances aux mains de maîtres cruels et égoïstes ou en conséquence d’idéologies et d’attitudes irréfléchies. Composé de textes peu ou pas connus, ce volume intéressera ceux qui veulent découvrir de nouvelles facettes de la représentation des Noirs dans les fictions du XIXe siècle.

  « Parler encore de nos jours de la stupidité native des nègres, c’est faire preuve d’une inepte ignorance ou de préjugé que nous appellerons créoles, pour montrer tout l’excès de leur folie. »

Victor Schoelcher, Journal de voyage en Égypte (1844)

« Socialement, l’esclave est un cadavre vivant qui ne doit penser, vouloir, aimer selon ses penchants. Physiquement, il est une machine de travail du maître qui attend tout de sa sueur, de son labeur.

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« Le marmonneur providentiel »

21 avril 2017 à 20h Grand Carbet de Foyal

« Un marmonneur providentiel? Je suis un Gueuleur » de Hervé Deluge

On connait bien Hervé Deluge . Il a  travaillé ces derniers temps sous la direction de Lucette Salibur. Les résultats étaient inégaux, avec une question lancinante : qui du comédien ou du metteur en scène devait payer la facture? Le spectacle proposé les 20 et 21 novembre 2008 à l’Atrium donne une réponse en forme de pirouette. Hervé Deluge se met en scène lui-même. Avec un coup de main de Rudy Sylaire il est vrai. Le matériau central d’ « Un marmonneur providentiel » est tiré de « Cahier d’un retour au pays natal », « Et les chiens se taisaient » et aussi d’autres textes césairiens. Hervé Deluge connait son Césaire. Une des qualités de ce travail, il en a plusieurs, est de mettre en évidence une force d’interprétation du verbe du poète qui le porte à une telle incandescence que la forme se consume ne laissant subsister que le trait acéré qu’elle enveloppait. Hervé Deluge  a fait une vraie lecture des textes de Césaire, en se les appropriant de façon charnelle, en leur faisant l’amour, et nous les restituant, transformés par la seule magie du dire, en une langue presque naturelle.

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Misié man ka rélé’w !

— Par Térèz Léotin, écrivain en créole —

Misié man ka rélé’w !

Léko woo léko !

Pòté mannev :

An gran nonm pé

Men vwa’y pa mò

Gran nonm-lan pati

Men siyon’y ka rété

Pass toutt pawol pa van

É toutt pawol dan van

Pa ka tounen létè

Van sa simen lavi

É toutt fondok mòn

Toutt savann

An dwa chayé

An dwa trapé libèté

Pou livré

Pou toujou délivré

Lang kréyol-la

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Grand prix poétique du Kaïlcedrat royal

— Par Malika —

L’association Fil’Harmonie organise le grand prix poétique du Kaïlcedrat royal. Ce concours international a été créé à l’occasion du centenaire de naissance d’Aimé Césaire (1913-2013). Les deux règlements du concours (jeunes et adultes) peuvent par mail vous être adressés sur demande. La clôture des inscriptions est fixée au 30 juin 2017.

 

Ozoua SOYINKA, Ecrivaine-Poétesse

Secrétaire Trésorière de l’association Fil’Harmonie

Porteuse du projet « Hommage à Aimé CésaireToi & Moi Tous unis pour un monde meilleur »

Mail : association.filharmonie@gmail.com

 

 

 

 

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« La tragédie du roi Christophe » sur France Ô ce soir à 23h 35

Lire la critique de  Dominique Daeschler sur Madinin’Art

LA TRAGÉDIE DU ROI CHRISTOPHE
de Aimé Césaire – mise en scène Christian Schiaretti
réalisation Greg Germain
16 avril – 23h35 sur France Ô

La tragédie du roi Christophe de Aimé Césaire est l’histoire d’un esclave Haïtien, Henry Christophe, qui régna sur le nord d’Haïti de 1811 à 1820 après la révolution triomphante menée par Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessalines.
Cette pièce met en scène le destin tragique d’un homme et d’un pays. Elle décrit la lutte du peuple haïtien pour sa liberté, mais aussi le combat mené par un homme politique qui voulait renouveler la grandeur de son pays. L’histoire débute après la révolution haïtienne. Une fois l’indépendance conquise et le règne de Jean-Jacques Dessalines achevé, Henri Christophe est nommé Président de la république par le Sénat.
Il refusera ce titre, fondera un royaume au Nord. Manquant de mesure, il pousse le peuple vers des conditions de travail extrêmes et cruelles… Cette pièce donne à voir la reconstruction et la quête de reconnaissance d’un pays stigmatisé par son passé colonial.

Plus de trente comédiens et comédiennes se partagent la scène, quelques uns issus du célèbre collectif Beneeré du Burkina Faso.

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Pak nou

— Par Patrick Mathélié-Guinlet —
Pak nou

Pak, ti tak, ti tak Pak,
ti tak, ti tak Pak.
Pak atak, Pak atak,
matoutou krab !

Krab pa ni mak,
chak krab an lak,
chak krab an bak,
chak krab an sak,
chak krab an pak
èk san di hak,
krab pak an pak
èk bonda-man-jak…

Pak atak, Pak atak,
matoutou krab !
Pak, ti tak, ti tak Pak,
ti tak, ti tak Pak.
Pak atak, Pak atak…

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Jean Bernabé, Mèt-A-Manyok, monté nan Gallilé

— Par Térez Léotin —

Professeur émérite des Universités, Jean Bernabé luttait depuis plusieurs mois contre une maladie paralysante. Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Université des Antilles et de la Guyane, agrégé de grammaire, Docteur d’Etat en linguistique, Jean Bernabé était particulièrement reconnu pour ses travaux sur la langue créole. Sa thèse s’intitule: « Fondal Natal: Grammaire basilecticale approchée des Créoles guadeloupéens et martiniquais » (L’Harmattan, 1983).

Fondateur du GEREC-F (Groupe de Recherches et d’Etudes en Espace Créole et Francophone), Jean Bernabé a été à l’origine de la création de la licence et de la maîtrise de créole à l’UAG. Avec Raphaël Confiant et Patrick Chamoiseau, il est cofondateur du mouvement littéraire de la Créolité, autour notamment de l’ouvrage publié en 1989: « Eloge de la Créolité ».

Jean Bernabé n’oubliait pas non plus la formation des adultes en participant à la mise sur pied de l’UTL (Université du Temps Libre), sur le campus de Schœlcher.

Ecrivain, auteur d’essais, romans, articles de sociolinguistique et de littérature, son dernier ouvrage publié en 2016 s’intitule: « La dérive identitariste » (L’Harmattan).

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A Jean Bernabé, figure de proue d’une créolité fondatrice, féconde et résiliente

Communiqué de presse de « Tous créoles »

L’Association « Tous Créoles ! » apprend, avec tristesse, la nouvelle du décès de Jean BERNABÉ, Professeur émérite des Universités, linguiste de renommée internationale.

Artisan convaincu et infatigable de la promotion de notre langue et de notre culture créoles, initiateur passionné et compétent, chercheur brillant et généreux, essayiste appliqué, la mort l’a libéré de ce solitaire, courageux et douloureux combat que lui imposa la vie.

L’association « Tous Créoles ! » salue en lui avec respect et gratitude une éclairante figure de proue, porteuse de cette créolité à la fois fondatrice, féconde et résiliente, parce que lien et liant dans un monde qui bouge.

Elle salue également l’Ami, dans son objectif permanent d’inscrire la vivante condition créole dans la grande diversité de la condition humaine.

Une mission que avons partagée et qui a éclairé notre route associative.

Nous n’oublierons pas que le professeur Jean BERNABÉ aura été l’un des premiers grands conférenciers de nos assemblées générales, sur le thème « Des arcanes de l’imaginaire colonial aux chemins d’une décolonisation mentale : les enjeux possibles de l’association TOUS CRÉOLES !

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Apré nonm lan

Pour Jean Bernabé

 — Par Patrick Chamoiseau —

Jan
Man ka wè an gwan lawonn sèbi  ek an chay  betafé
Man ka  tann tout  kalté  jan tanbou ka dégajé kadans
Ek man ka tann lang-an
Ki ka ouvè, ki ka lévé
Ki ka bat  alantou’w
 
Ki  ka  djélé osi !
 
Ou apiyé’y
Ou gloryé’y
Ou bay limyé rasin et lépésè zetwal
Ou viré bay sa‘y ba nou  ek ou tyenbé  fos la
 
Saki vayan  jodi ka dépozé chapo
Sé a lan men yo ka poté tchè yo
Sé a lan men yo ka balé tout kalté la pousiè
Pou dépozé anba plat pié’w dé kalté bel ti mo
Dé vyé mo a vyé neg
Dé pawol kout dé pawol  long
Dé pawol a dousin
Tou sa lang lan za di, tousa i poko di  ek tousa i ké di
 

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Jean Bernabé est mort

Jean Bernabé est mort le mardi 11 avril 2017 à l’âge de 75 ans.

Jean Bernabé (né en 1942, au Lorrain, en Martinique) est un écrivain et linguiste martiniquais. Il est aussi le cofondateur du mouvement littéraire dit de « La Créolité ». Il fut durant plusieurs années le Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université des Antilles et de la Guyane.

Jean Bernabé est agrégé de grammaire et l’auteur en 1982 d’une thèse de Doctorat d’État en Linguistique sur le Créole antillais intitulée : Fondal Natal : Grammaire basilecticale approchée des Créoles guadeloupéen et martiniquais, publiée chez l’Harmattan en 1983.

Professeur émérite de Langues et Cultures Régionales à l’Université des Antilles et de la Guyane, il y a créé le Groupe de recherches et d’études en espace créole et francophone (GEREC-F).

Engagements
Important linguiste créole, il participe en 1989 avec Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant à l’écriture de l’essai Éloge de la créolité. Il participa ensuite à la reconnaissance du créole dans le milieu universitaire et scolaire par l’intermédiaire de la création du CAPES de créole.

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Lire ou relire : « Les Ragazzi », de Pier Paolo Pasolini

— par Janine Bailly —

Écrit et publié en 1955, le roman, taxé d’obscénité et de pornographie pour avoir évoqué l’homosexualité et la prostitution masculines, rencontrera un vrai succès public. Le procès dressé à Milan se conclura d’ailleurs par un acquittement, en dépit de la férocité des critiques exercées contre le livre. Un livre qui fut adapté pour le cinéma, en 1959, sous le titre de La Notte Brava (Les Garçons), et réalisé par Mauro Bolognini. Un livre qui, s’il a plus de soixante-ans d’âge, conserve quelque part une brûlante contemporanéité.

Avec Pasolini, nous entrons dans la Rome de l’après-guerre. Rome, son grouillement fébrile, ses quartiers déshérités où survit un sous-prolétariat urbain, où les Ragazzi, groupes d’adolescents et d’enfants dépenaillés, se débrouillent et vivent à la va-comme-je-te-pousse. La Rome des faubourgs, ses enfilades d’immeubles délabrés, son fleuve aux eaux grasses et lourdes de déchets, dans lesquelles vaille que vaille on se rafraîchit, joue, se défie et se baigne. Rome, ses bordels et ses prostituées sans grâce, aux chairs flasques qui attisent pourtant les fantasmes jamais assouvis de garçons à peine pubères ; ses pères sans emploi, imbibés de mauvais vins et qui cognent ; ses mères tôt flétries peinant à élever et nourrir une progéniture galopante, et qui vite leur échappera.

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Le congrès de CERTAINS ÉCRIVAINS de la Caraïbe

— Par Térèz Léotin, écrivain en créole —
Durant la semaine du 06 au 09 avril 2017, s’est tenue, sur le territoire guadeloupéen, la cinquième manifestation du Congrès des écrivains de la Caraïbe qui se réunit tous les deux ans. L’on se doit de reconnaître que l’initiative très louable est à encourager.
Il y a eu de nombreux ateliers, des échanges entre pairs, cependant, à l’heure des bilans, ne pourrait-on demander aux organisateurs s’il s’agit d’ostracisme de leur part  ou si tout simplement, pour eux, ce n’est que la langue qui détermine à elle seule les propensions, les qualités requises  pour que l’on soit reconnu écrivain ou non ?
Autrement dit si c’est uniquement la langue qui fait l’écrivain, ou plus précisément s’il n’y a d’écrivains caribéens que dans certains milieux, ou encore dans certaines langues : les langues officielles de la Caraïbe, par exemple.
Pourquoi avoir ignoré et relégué aux oubliettes les langues dites minoritaires ? Est-ce pour mieux s’appliquer à  les faire disparaître du domaine culturel ?  Pourquoi cette prétention à les rejeter au second plan ? À les croire inutiles ? Tout le monde mérite sa place.

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Mort d’Armand Gatti, militant du théâtre et de la culture

Résistant, déporté, Armand Gatti a été tour à tour et tout à la fois journaliste, écrivain, cinéaste, poète, dramaturge et metteur en scène. Grand intellectuel engagé, il a rencontré Malraux, Mao, Castro, Leiris, Che Guevara ou Michaux et baroudeur, il a sillonné le monde, de l’Algérie à la Chine et à l’Amérique latine. Le théâtre a été son refuge. Il est mort à 93 ans à Saint-Mandé.
Armand Gatti, né en 1924, est un fils d’immigrés italiens installés à Monaco pour fuir le régime de Mussolini. Son père est balayeur et anarchiste, sa mère, femme de ménage. C’est au bidonville du Tonkin de Monaco qu’il passe son enfance.
Résistant et journaliste
Alors qu’il suit ses études au séminaire Saint-Paul à Cannes, Armand Gatti s’engage dès l’âge de 15 ans dans la résistance : maquisard, arrêté, il est condamné à mort, évadé, engagé dans les parachutistes du Special Air Service, arrêté à nouveau, puis déporté.

Après la guerre Gatti devient journaliste et se fait une place comme grand reporter. Célèbres seront ses rencontres avec des figures contrales de la culture comme Michaux, Deleuze, Tournier, Kateb Yacine, Chris Marker, Malraux, et de la politique internationale : Mao et Che Guevara par exemple.

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