Ui mé tala… & Les clefs de Saint-Pierre

. — Par Patrick Mathelié-Guinlet —

UI MÉ TALA…

. Difé fondòk latè

. ka brilé tout Senpyè,

. ka woulé anba mòn

. . jik bòdlanmè.

. . An bidim niyaj sann

. . ka monté èk désann

. . èk ka pòté lanmò

. . épi gwo lanmizè

. . an mitan tjè tjim li

. kon balé lanm lanmè

. ka fè sab-la tou plat

. . anba lanmen bondyé.

. . An lanm difé

. . ka kité nou san ayen

. . sòf anpatjé rigré

. é an bidim chan win

. néyé nan larivyè

. lam èk doulè

. ki pa ka jen fini koulé

. an zyé tout nonm ki ka sonjé

. sa ki pasé ui Mé tala…

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. LES CLEFS DE SAINT-PIERRE

. . Contemple le volcan,

. . . revêtu de verdure.

. . . Écoute le doux chant

. . . que le vent lui murmure…

. . . Refrain 1:. Écoute la Pelée,

. . . elle s’enfle, elle gronde,

. . . elle semble appeler

. . . sur nous la fin d’un monde !

. . . Regarde un peu là-haut

. . . la montagne qui fume !

. . . Ce n’est rien que l’anneau

. . . qui l’enserre de brume,

. . . seulement la couronne

. . . que lui fait la nuée.

. . . Mais j’entends, terrifié,

. . . la voix du roi qui tonne !

. . . Et, vois-tu, il me semble

. . . que ce bruit souterrain,

. . . c’est bien la terre qui tremble

. . . devant sa voix d’airain.

. . . Refrain 1:. Écoute la Pelée,

. . . elle s’enfle, elle gronde,

. . . elle semble appeler

. . . sur nous la fin d’un monde !

. . . Une blessure à son flanc

. . . coule ostensiblement,

. . . rendant incandescente,

. . . du grand volcan, la pente.

. . . Dans la nuit de Printemps

. . . la lave qui descend

. . . doucement, doucement

. . . a la couleur du sang,

. . . du sang de tes enfants,

. . . insouciante Saint-Pierre,

. . . que le dôme en colère

. . . va réduire à néant

. . . en un très court instant,

. . . aux hommes ne laissant

. . . pas même le peu de temps

. . . pour dire une prière.

. . . Refrain 2: . Sur la ville endormie

. . . s’est abattu l’enfer.

. . . Les clefs du paradis

. . . ne sont plus à Saint-Pierre…

. . . J’ai vu la terre se fendre

. . . et la ville et l’espoir

. . . se fondre dans le noir

. . . sous une pluie de cendre,

. . . de vapeur délétère,

. . . telle l’ombre messagère

. . . de l’ange de la mort

. . . sur Saint-Pierre qui s’endort

. . . de son dernier sommeil,

. . . dans le silence du port

. . . de cette grise aurore

. . . de ce jour sans soleil.

. . . Refrain 2: . Sur la ville endormie

. . . s’est abattu l’enfer.

. . . Les clefs du paradis

. . . ne sont plus à Saint-Pierre…

. . . Sur les tombes, à présent

. . . des fleurs ont repoussé.

. . . Saint-Pierre après cent ans

. . . de ses cendres renaît.

. . . Mais les hommes jamais

. . . ne pourront oublier

. . . la terrible colère

. . . qui embrasa les airs !

. . . Refrain 3:. La Pelée rendormie

. . . a cessé de gronder.

. . . À ses pieds s’épanouit

. . . un monde restauré.

. . . Nous pouvons espérer

. . . qu’enfin, dès aujourd’hui,

. . . Saint-Pierre ait retrouvé

. . . les clefs du paradis…

Patrick MATHELIÉ-GUINLET