Catégorie : Littératures

Haïti : à propos d’un « Plan décennal d’éducation et de formation 2018 – 2028 »

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue—

Un « Plan décennal d’éducation et de formation 2018 – 2028 » en Haïti dénué d’une véritable politique linguistique éducative

Le « Plan décennal d’éducation et de formation 2018 – 2028 » n’est presque plus un document… confidentiel : au terme d’une patiente recherche, nous disposons désormais d’un exemplaire de ce document qui, faut-il le souligner, ne figure pas encore sur le site officiel du ministère de l’Éducation d’Haïti. 

Le document porte l’en-tête du ministère de l’Éducation et de la formation professionnelle ; il s’intitule précisément « Plan décennal d’éducation et de formation (PDEF) octobre 2018 septembre 2028 » et consigne le surtitre « Planifier l’éducation, préparer le futur », ainsi que sa date d’émission, à savoir octobre 2018.

Ce document de 96 pages comprend 4 chapitres :

Le chapitre I consigne les « contexte et justification » du « plan » ; le chapitre II, le « plan 2017-2027 », comprend une « analyse de la situation », les « orientations stratégiques » du ministère de l’Éducation, « les cibles pour l’horizon 2027 », ainsi que les « interventions » programmées ; le chapitre III énumère la « stratégie de mise en œuvre », le « dispositif organisationnel », les « modalités de suivi », les « modalités d’évaluation »  et la « stratégie d’information et de communication » ; quant à lui le chapitre IV aborde les « coûts et stratégies de finacement du Plan décennal d’éducation et de formation ».

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Les tremblantes disparitions de la Québécoise Andrée A. Michaud

LA VIE EN NOIR – La Québécoise Andrée A. Michaud, Prix des lecteurs Quai du Polar en 2017, faisait partie des têtes d’affiches du Festival America, fin septembre à Vincennes. Son dernière livre, Rivière tremblante, y a fait sensation.

« Je suis Québécoise. Officiellement Canadienne. En d’autres termes, je m’inscris dans la territorialité québécoise. » Et voilà, c’est dit. Il suffit d’observer le tressaillement d’Andrée A. Michaud pour comprendre que cette question demeure sensible, voire un poil agaçante. Mais promotion oblige, la dame qui fut récompensée par le Prix des lecteurs Quai du Polar pour Bondrée en 2017, a fait bonne figure en cette première journée du Festival America – qui a eu lieu du 20 au 23 septembre à Vincennes (Val-de-Marne) – où justement cette autre entité territoriale, le Canada, est à l’honneur.

Il n’est donc pas surprenant que l’œuvre de l’écrivain soit imprégnée de nature. « Quand on vit dans un lieu où les espaces sauvages sont conséquents, on a une autre façon de voir les choses, de comprendre ce qui nous entoure, de se comporter. On a les deux pieds ancrés dans le sol.

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Yonndé mo kréyol

— Par Daniel M. Berté —

Yonndé ti mo kréyol
Pou pé sa konsolé
Moun lapenn ka pijé
Pou kouraj yo trapé

Yonndé mo dou kréyol
Pou palé di lanmou
An pawol swa ki dou
Pou lé chou ek doudou

Yonndé gro mo kréyol
Pou lakolè monté
Pou nou pé sa kontré
lé mové malmaké

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Ta-Nehisi Coates : « Le grand combat »

— par Janine Bailly —

Ce 18 octobre, j’ai eu le bonheur de réaliser un de mes rêves, voir et entendre enfin Ta-Nehisi Coates, et ce fut au Grand Carbet du Parc culturel Aimé Césaire. C’est pourquoi j’ai envie de me remettre en mémoire ce modeste compte-rendu de lecture que je fis le jour où je découvris ce grand écrivain américain.

Le Grand Combat

Interpellée par l’article « Je ne suis pas votre nègre », paru sur le site Madinin’Art, il me faut ici parler d’identité noire, puisque dire que le problème de couleur n’existe pas s’avère malheureusement être encore du domaine de l’utopie.

Parler de cela, au travers d’abord de la littérature, le lien se faisant par l’écrivain James Baldwin, figure du film documentaire précité, et figure présente aussi dans Le grand combat, ce deuxième opus traduit en français de l’américain Ta-Nehisi Coates, qui fait suite à Une colère noire/lettre adressée à mon fils. Une colère noire, un essai bouleversant publié par l’écrivain-journaliste après la mort de son ami d’université, Prince Jones, tué par un officier de police qui l’avait pris pour un trafiquant de drogue.

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Ta-Nehisi Coates, en ce 18 octobre : une découverte !

— par Janine Bailly —

Amphithéâtre plein au lycée de Bellevue, et salle du Grand Carbet au Parc Culturel pleine aussi comme un œuf pour recevoir ainsi qu’il se devait Ta-Nehisi Coates, un journaliste-écrivain qui aujourd’hui s’affirme comme une des grandes voix afro-américaines des États-Unis.

Invité par la municipalité de Fort-de-France, Ta-Nehisi Coates découvrait en compagnie de son épouse l’île de la Martinique, lui qui n’a pu se rendre à Paris que tardivement il y a quelques années, lui qui ne connaît aucune autre île des Antilles, et qui jamais n’eut l’opportunité de se rendre en Afrique, les ressources à sa disposition n’étant en rien comparables aux nôtres, ou à celles des écrivains blancs de son pays !

Le public, souriant et chaleureux, visiblement conscient du privilège qui lui était offert, très tôt dans la soirée se pressait sous une pluie fine aux portes du Grand Carbet pour voir et entendre un des intellectuels qui, en dépit de certaines contestations, s’affirme comme un des plus influents penseurs de l’Amérique contemporaine. Et ce public tous âges confondus sut pendant plus de deux heures prêter une oreille attentive à la conversation initiée par deux intervenants universitaires particulièrement compétents en raison de leurs domaines de recherches, Steve Gadet et Audrey Célestine.

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« Le grand combat », de Ta-Nehisi Coates

Résumé :
«Je me réveillais enfin, avide de comprendre.»À West Baltimore dans les années 1980, les gangs et le crack sont le seul horizon des gosses du quartier. Ta-Nehisi est voué lui aussi à devenir un bad boy. Mais son père Paul, ancien Black Panther passionné de littérature, lui fait découvrir Malcolm X et James Baldwin. C’est une révélation. L’adolescent rêveur, égaré dans les frasques d’une famille hors norme, se jure d’échapper à son destin.Épopée lyrique aux accents hip-hop, portée par l’amour et l’ambition, Le Grand Combat est l’histoire magnifique d’un éveil au monde, un formidable message d’espoir.

Ta-Nehisi Coates
ISBN : 2290148504
Éditeur : J’AI LU (16/05/2018)

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« Tribulations archipéliques », vues par Patrick Mathelié-Guinlet

J’ai la mémoire de l’escalier
qui ne va nulle part.
En redescendant ses supermarches,
je me souviens de l’île
mais lorsque je te décode,
Martinique, tu te barres !

Archipel de visions émergentes
volcaniques, magmatiques, bouillonnantes,
explosives !
Points chauds
entre le ciel et l’eau…

Kaléidoscope d’ethnies, de cultures et de couleurs de peau,
rencontres, croisements, métissages,
fusions, échanges, transmissions,
la créolité du “tout-monde”
reflétée dans des miroirs
comme en les yeux de l’autre…

Les valises de l’exîle sont posées,
au voyage invitation
d’un peintre qui a changé de palette.

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Contribution à l’avancée de la langue créole. Notre rapport à la langue

—Par Fernand Tiburce Fortuné —

Selon ULLMAN, « tout système linguistique renferme une analyse du monde extérieur qui lui est propre et qui diffère de celles d’autres langues ou d’autres étapes de la même langue. Dépositaire de l’expérience accumulée de générations passées, il fournit à la génération future une façon de voir, une interprétation de l’univers ». (1)

C’est pourquoi, selon nous, la relation à notre langue est une relation à la terre, donc à la poésie, donc à la création. Elle est par conséquent une relation à la mère, un cordon ombilical essentiel qui nous singularise, et en même temps nous préserve de la solitude.

La langue s’exprime alors comme patrimoine, c’est-à-dire comme un lieu non clos où s’engrangent drus, les temps forts de notre vécu. Dans ce contexte, le parler d’un peuple signifie volonté d’amour et acte de fidélité.

La langue, c’est nous-mêmes, mais c’est encore le contact, la présence, l’existence même de l’Autre. En effet, toute langue est à un certain degré ce mouvement multiforme vers une fraternité partageable, une communauté à essentialiser.

Comment ne pas aimer sa langue ?

Pourquoi tenter d’ériger un «mur de la honte» entre sa langue et soi-même ?

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Création du Centre international d’études Édouard Glissant

L’Institut du Tout-Monde est heureux d’annoncer la création du Centre international d’études Édouard Glissant, nouvelle entité dédiée à la recherche concernant l’œuvre d’Édouard Glissant et à la diffusion de sa pensée. Fondée sur sept partenariats internationaux, le Centre entend promouvoir l’engouement considérable qui se joue actuellement autour de l’œuvre d’Édouard Glissant, en coordonnant autant que possible le renouvellement du discours critique à son propos. Vous pouvez découvrir d’ores et déjà le tout nouveau site Internet du Centre, hébergé par l’ITM et Édouard Glissant.fr.

La première réalisation d’envergure du Centre : la tenue en 2019 d’un colloque international « Édouard Glissant et Le Discours antillais : la source et le delta », mené en partenariat avec l’Université de Cambridge (Magdalene College) et l’Université des Antilles (pôle Martinique), colloque-rhizome qui se déroulera en trois phases : du 25 au 28 avril 2019 à Paris (FMSH et Maison de l’Amérique latine) ; en juin 2019 à l’Université de Cambridge (Royaume-Uni) ; en novembre 2019 à l’Université des Antilles, pôle Martinique. Ces trois temps seront également accompagnés de toute une série d’événements internationaux que nous aurons l’occasion d’annoncer ultérieurement. 

La présentation détaillée du colloque est à consulter dès à présent sur le site du Centre.

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Le « nègre littéraire » parle-t-il créole en Haïti ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Les sociolinguistes, toutes écoles de pensée confondues, soutiennent que la langue est une institution sociale historiquement articulée et qu’elle exprime sur des registres différenciés les réalités de son époque. À ce titre, les mots du lexique peuvent être « marqués », objets d’une singulière connotation (au sens de : « Ensemble de significations secondes provoquées par l’utilisation d’un matériau linguistique particulier et qui viennent s’ajouter au sens conceptuel, fondamental et stable, qui constitue la dénotation. Ainsi, cheval, destrier, canasson ont la même dénotation, mais ils diffèrent par leurs connotations : destrier a une connotation poétique, canasson une connotation familière » (Larousse). Il en est ainsi du sens connoté, en anglais comme en français, des termes « nigger » et « nègre ».

Suite au massacre de Charleston le 17 juin 2015, aux États-Unis, on a pu voir Barak Obama monter au créneau et se faire le chantre d’un discours rassembleur durant lequel il a ouvertement employé le terme « nigger ». La presse américaine l’a amplement souligné et le magazine français NouvelObs s’en est fait l’écho par deux articles publiés successivement les 24 et 25 juin 2015 : « Nigger : pourquoi le « N word » rend fou aux Etats-Unis (1) », et « Le N-word pour « nègre », mot le plus tabou des États-Unis (2) ».

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Haïti : à propos de la refondation du système éducatif

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

La politique linguistique éducative doit être, en Haïti, au cœur de la refondation du système éducatif national

Faut-il maintenant, en Haïti, « réformer » ou refonder le système éducatif national ? La politique linguistique éducative doit-elle être au centre de la refondation du système éducatif national ? Ces questions majeures ont été abordées par notre article paru dans Le National le 6 septembre 2018, « La question linguistique en Haïti et la « réforme » du système éducatif national ». Plusieurs correspondants nous ayant demandé de mieux préciser notre vision, nous le faisons volontiers en tenant compte d’un article fort intéressant paru le 13 septembre 2018 dans Le National, « La réforme de l’éducation, un chantier réalisable selon Guy Étienne » qui nous vaut également aujourd’hui de revenir sur le sujet.

L’article « La réforme de l’éducation, un chantier réalisable selon Guy Étienne » consigne que « Le directeur du collège Catts Pressoir, Guy Étienne, soutient qu’il est urgent pour le ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP) de lancer la réforme du système scolaire haïtien. D’importantes interventions dans la formation des maîtres et la modernisation du curriculum sont, selon lui, des mesures qui ne devraient plus attendre. »

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Misié Mòn-a (Ba Ejèn Mona)

— Par Daniel M. Berté — 

Misié Mona mizisien fè moun Matinik monté mòn

Mòn yo grenpé pié-ni pou mété grif an tè

Mòn « Lasaro la» pou fè an « Face a face »

Mòn « Mansè Bébé »-a pou défann « Ti Milo »

Mi mèt mapipi mizik-mòn Matnik… « Oui Misié Mòn-a ! »

Misié Mona mizisien fè moun Matinik monté mòn

Mòn épi flit banbou pou chanté « Bois brilé »

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Latret nef 

— Par Daniel M. Berté —

Antan lontan YO fè Neg janbé loséan
Sa ki té fè kakol, YO fouté yo adan
Jòdijou Pasaj Nwè sé Méditèrané
Dot nèg ka mò néyé an Méditèrané

Kapitenn négriyé fann tjou neg wouspétè
Isalop atjòlman ka fou neg an malè
Neg paré pou janbé la Méditèrané
Nèg mélé ka néyé an Méditèrané

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La question linguistique en Haïti et la « réforme » du système éducatif national

— Par Robert Berrouët-Oriol —

« L’ancien ministre de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle, Nesmy Manigat, attire l’attention sur des défis immenses qui [sont en lien avec] les problèmes fondamentaux du système éducatif haïtien. Deux ans après son départ du ministère de l’Éducation nationale (…), M. Manigat, actuel président du comité de gouvernance du Partenariat mondial pour l’éducation, constate avec déception qu’aucune réforme n’est en marche malgré l’engagement pris par d’importantes personnalités de la société en faveur du « Pacte national pour une éducation de qualité » (« Éducation : la réforme ne doit pas attendre », Le National, 30 août 2018).

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Lé vakans fini

— Par Daniel M. Berté —

Ya plu de brè-man-dan lakay misié Awman an komin Dianman

Ya plu d’ben-lariviè épi la vièy bèlmè pa koté Gwan-Riviè

Ya plu de zouk béton o klèb Kaka-mouton épi a Fon-larion

Ya plu d’bèl festival pou sa baw bon moral dan la vil de Foyal

Ya plu d’vwayaj-kwazièr an bato an plèn mèr ou lawo dan lézer

Ya plu d’flim cinéma épi Kawolina o conplèx Madiana

Ya plu de touw siklis toutolon dé rout-pis épi chèf Defontis

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Tranmanntè

— Par Daniel M. Berté —

Tè troublé
Tè tjannsé
Té tranblé
Tjééé !!! Tranmanntè !!!

Tè tewbolizé
Tè tanngé
Tè touné
Wop !!! Tranmanntè !!!

Moun makaté
Moun matjilpaté
Moun mélé
Manmay !!! Tranmanntè !!!

Moun molpiyé
Moun matjilpé
Moun mawtirizé
Anmwé !!! Tranmanntè !!!

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Plaidoyer pour les droits linguistiques en Haïti : entrevue avec le linguiste Robert Berrouët-Oriol

Le nouveau livre du linguiste Robert Berrouët-Oriol, « Plaidoyer pour les droits linguistiques en Haïti / Pledwaye pou dwa lengwistik ann Ayiti », sera en vente-signature à Montréal le 18 août 2018 lors de la Journée du livre haïtien du Centre N a rive. Pour l’occasion Le National a interrogé l’auteur qui répond aux questions de Jean-Euphèle Milcé.

Le National (LN) : Robert Berrouët-Oriol, quel est le projet éditorial du « Plaidoyer pour les droits linguistiques en Haïti » ?

Robert Berrouët-Oriol (RBO) : Le « Plaidoyer pour les droits linguistiques en Haïti / Pledwaye pou dwa lengwistik ann Ayiti », qui fait 133 pages, paraît le 18 août 2018 au Canada et il sera disponible en Haïti à la rentrée. Cette nouvelle publication est une coédition du Cidihca (Canada) et des Éditions Zémès (Haïti). Pour mémoire je rappelle que ces deux maisons d’édition ont coédité, en juin 2017, le livre que j’ai coécrit avec le linguiste Hugues Saint-Fort, « La question linguistique haïtienne / Textes choisis ». En versions française et créole, le « Plaidoyer pour les droits linguistiques en Haïti » est un livre de vulgarisation et il s’adresse à des lecteurs d’horizons divers intéressés par la problématique linguistique haïtienne et l’impératif de l’aménagement linguistique en Haïti.

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Ce jour-là… Jou tala

— Par Daniel M. Berté —

Le soleil arachnéen blessait furieusement la Terre à coups de rayons denses et amers et bleuissait douloureusement les cœurs… Jour de malheur…

Lèy té foukan dòmi, lalin té pati entjèt kon an tatjèt adan an finèt nèf, san ba maléré an soufrans an ti dousin klarté… Jou movèzté…

Le soleil scorpionnite dardait ses rayons assoiffeurs qui brûlaient bêtes et roches, hommes et plantes dans sa géhenne infernale… Jour fatal…

Van lalizé té fèmen djòl-i kon lanmen boug chis èk raden toutalafwa ki pa lé ba’w an sikdòj ajijéwè an akakwèl, èk tout dlo kouri séré dé dègré pli ba ki kabann vètè…. Jou malè…

Le soleil trigonocéphalique strangulait la souffrance gratellisée en fourmis rouges de ces êtres étranges des champs de cannes mortifères… Jour de chimère…

Latè fann kon zékal tòti, piébwa pèd fèy, zandoli rantré majòl-yo èk arété pran glisad anlè fèy koko… Jou bobo…

Le soleil scolopendré asséchait à mort la gorge des rhumieurs, docteurs es dèkolaj-pétépié, spécialisés en labsent, mabiyaj et autres kokoyaj… Jour de dernier voyage…

La riviè pèd fwa, pèd fos, pèd dlo, èk tout krapolad ki té ka fè plodwari adan’y fèmen djol-yo di kon klou… Jou vin fou…

Le soleil fourmi-rougé carbonisait dans son crématorium, toute l’engeance des fils maudits de Cham perdus en la dérive giratoire cyclonale… Jour létal…

Sété plis ki an dékalé mangouss… Sété an vré dézarmeman… Pi !

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TCSP

— Par Daniel M. Berté —

O pipiri chantan moun batjé a Carrère

Parmi, kat tianmay épi dé vié granmer

Démaraj an dousè, aré l’Aéroport

An majò an motan déklaré: « Mwen a bòw! »

Misié boustjilé moun pou désann la Lézarde

An vié madanm kriyé : « Avek mwa prené gard ! »

Trasé Chimen’w Souplé Papa !

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L’effroyable Monsieur Naipaul est mort

Le prix Nobel 2001 vient de s’éteindre. Il était vigoureusement haï dans le milieu littéraire, mais le méritait-t-il ? Réponses dans une grande enquête du « New Yorker » traduite par « BoOks ».

Prix Nobel de littérature en 2001, l’écrivain britannique V.S. Naipaul vient de mourir. A cette occasion nous republions les extraits de cette grande enquête du « New Yorker », qui avait été traduite par nos épatants confrères de « BoOks » en 2013.

Le snob public, le salaud magnifique était très en vue lorsque j’ai interviewé V.S. Naipaul en 1994, et tout se passa exactement comme je m’y attendais. Une femme au teint pâle, sa secrétaire, m’a fait entrer dans le salon de son appartement londonien. Naipaul m’a scruté, tendu la main, puis corrigé avec mépris une heure durant.

Je ne savais rien, déclara-t-il, de son lieu de naissance, l’île de Trinidad. Je possédais une sentimentalité progressiste caractéristique. C’était une société de plantation. Connaissais-je quoi que ce soit à son œuvre ? Il en doutait. Sa vie d’écrivain avait été extrêmement pénible. Mais son grand roman, «Une maison pour Monsieur Biswas», n’avait-il pas été unanimement salué à sa sortie?,

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L’écrivain britannique et prix Nobel de littérature V.S. Naipaul est mort

L’écrivain britannique V.S. Naipaul, né le 17 août 1932 à Chaguanas à Trinité-et-Tobago, prix Nobel de littérature en 2001, est mort à Londres au Royaume-Uni, à l’âge de 85 ans, le 11 août 2018 a annoncé samedi sa famille.

«Il était un géant dans tout ce qu’il a accompli et il est mort entouré par ceux qu’il aimait, ayant vécu une vie pleine de créativité merveilleuse et d’initiative», a déclaré sa femme, Lady Naipaul, dans un communiqué.

Sir Vidiadhar Surajprasad Naipaul, plus connu sous la signature V. S. Naipaul, né le 17 août 1932 à Chaguanas à Trinité-et-Tobagodans dans une famille d’ascendance hindoue (ses ancêtres provenaient de l’Inde du Nord et ont émigré vers les Antilles afin de remplacer, sur les plantations, les esclaves noirs affranchis à partir de 1834).

L’Académie suédoise avait qualifié V.S. Naipaul d’«écrivain cosmopolite» et «tourmondiste littéraire».

L’une de ses oeuvres majeures est son autobiographie «Une maison pour Monsieur Biswas» en 1964, où le héros emprunte les traits du père de l’écrivain.

A travers ce livre, il décrivait la difficulté pour les immigrants indiens dans les Caraïbes de s’intégrer dans la société tout en conservant leurs racines.

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Kous yòl (Ba Georges-Henri Lagier)

— Par Daniel M. Berté —

Yòl « Laparès » ki ni pwèl an lanmen, pa té lé godiyé
Yòl « Lakolè » lévé-faché sérié, trapé vwèl déchiré
Yòl « Lanvi » gadé épi gro zié, èk pèd dé bwadrésé
Yòl « Lorgèy » ki di janmen ladjé, i fè gran-ma’y pété
Yòl « Lavaris » rété lanmen fèmen, men pran bon dlo salé
Yòl « lagourmandiz » fè agoulou granfal, pri an kalmisiré
Yòl « Lenpirté » ki té ni lanmen sal, djòl anba chalviré

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An boutjé-flè arkansiel (Ba Térèz Léotin)

— Par Daniel M.Berté —

An flè wouj félisitaj
An flè oranj félisitans
An flè jòn félisitman
An flè ver félisitasionri
An flè blé félisitasionaj
An flè endigo félisitasiònman
An flè violèt félisitasionasion

Pou man fè an bel boutjé awkansiel félisitasion
Pou an sakré gran madanm matjèz
Pou di’y an bel ek gwozégwan woulo
Pou bel léjèt la i fè an machawriè a
Pou fè nou viré viv an moman lavi nou

Pou lavi Vensèn an moun bòkay nou
Pou kontinié lévé katjil an kabèch nou
Pou « Un bonheur à crédit »
Pou « An bonnè asou karné-krédi »
Pou dènié liv ou ba nou, mèsi Térèz Léotin !

Daniel M. Berté 80718

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« Un bonheur à crédit » de Térèz Léotin.

— Par Gérard Dorlwing-Carter —
« Elle aura mangé la misère à en être rassasiée, entendu une litanie de mensonge, porté des chapelets de douleur, voilà qu’aujourd’hui elle tourne le dos à la vie, que la terre lui soit légère car elle était bonne. » Ainsi commence, par l’enterrement de Vincenne le chapitre 1 du dernier ouvrage de Térèz Léotin, et la cloche chante la comptine très connue « Valentine Berlan, si’y mò téré’y ». Étrange manière d’accrocher le lecteur, penserez-vous, mais néanmoins l’histoire que nous raconte Térèz Léotin est celle d’une vie bien singulière
L’église du Saint_Esprit sonne le glas d’une femme qui vient de nous quitter elle sonne deux ou trois coups, d’une cloche, qui vient de loin, de la ville de Sébastopol, dans le Caucase.
Il a plu des trombes sur la commune, est-ce simplement pour marquer la tristesse et les tourments du moment ou pour compléter l’atmosphère pesante que sont des funérailles ? Cette profusion torrentielle ira de profusion en profusion jusqu’à inondation comme on le découvrira au dernier chapitre, une fois égrenée la vie difficile et passionnante de l’héroïne Vincenne.

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Le créole haïtien n’est pas « un produit de développement durable »

— Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue —

L’article de Pierre-Yves Roy, « Comment transformer le créole haïtien en un produit de développement durable » (Le National, 26 juin 2018) mérite que l’on s’y arrête pour plusieurs raisons. Car à le lire avec la meilleure attention il s’agit manifestement d’un texte confus, verbeux, farci d’impropriétés lexicales et grammaticales et qui ne présente pas d’argumentation rigoureuse capable d’enrichir le débat linguistique.

Une première observation s’impose. De manière générale, on conviendra que tout citoyen a le droit de s’exprimer sur la problématique linguistique haïtienne : celle-ci n’est pas la chasse gardée des linguistes et les spécialistes des sciences du langage doivent être à l’écoute de l’opinion des sujets parlants. En revanche, lorsque des non linguistes estiment être capables de proposer une manière de voir sinon des « solutions » relatives à l’aménagement linguistique en Haïti, ils doivent à leur tour être réceptifs aux enseignements comme aux perspectives formulées par les professionnels de la langue. Mais en ce qui a trait à l’aménagement du créole aux côtés du français, l’amateurisme, il faut en convenir, est une bien mauvaise boussole…

Pour mieux situer le propos responsif de Pierre-Yves Roy, il est utile de rappeler que son point de départ est l’article « Le créole, « seule langue officielle » d’Haïti : mirage ou vaine utopie ?

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