Catégorie : Théâtre

Un petit déjeuner

un_petit_dejeuner24 & 25 juillet 2014 au T.A.C.

(Théâtre Aimé Césaire)

En 2008, la comédienne martiniquaise Aurélie Dalmat commande à François Raffenaud l’écriture d’un monologue inspiré d’une  très courte pièce d’après « Before breakfast » d’Eugène O’Neill d’Eugène O’Neill. Ce sera Un Petit Déjeuner, spectacle marquant que François mettra pour la troisième fois en scène en juillet 2014 dans le cadre du Festival de Fort de France.
Dans les années 50, aux Antilles.
Un matin, au petit déjeuner, une femme prend la parole. Elle s’adresse, au soleil, au public, à l’univers et surtout à Alfred ; son homme encore couché.

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Mahabharata-Nalacharitam

mahabharata-nalacharitam

— Par Michèle Bigot —

Mahabharata-Nalacharitam
Mise en scène Satochi Miyagi
Festival d’Avignon, in, Juillet 2014, carrière de Boulbon

Ceux qui ont eu la chance d’assister à la représentation du Bahabharata adapté et mis en scène par Peter Brook en 1985 (et ils étaient légion dans l’assistance) gardant un souvenir ébloui de cette première mise en scène, n’ont pas été déçus. Celle de Satochi Miyagi, d’inspiration très différente, puisque issue de la tradition du théâtre japonais, ne le cédait en rien à la précédente en terme de féerie. Lui-même avoue avoir été fasciné par la mise en scène de Peter Brook et il reprend pour son compte cette saga indienne dans des conditions très différentes : d’abord il choisit un seul épisode -le Nalacharitan- nous racontant l’histoire du roi Nala qui joue aux dés toutes ses possessions, y compris son royaume⋅ Dépouillé de ses biens, et même de son épouse bien aimée, il doit partir en exil avec ses frères, laissant la branche ennemie de la famille au pouvoir.

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Le plus grand metteur en scène japonais s’appelle Claude Régy

regy_japonais« Intéreur » une pièce de Maurice Maeterlinck
Mise en scène : Claude Régy

Festival d’Avignon, salle de Montfavet, en japonais surtitré en français,18 heures, jusqu’au 27 juillet (sauf les 18 et 23)

Avignon. Claude Régy et le Japon étaient faits pour se rencontrer. C’est fait. Et c’est un bonheur de tous les instants. Pour l’occasion, Régy retrouve « Intérieur » de Maurice Maeterlinck, une pièce et un auteur qui lui sont chers. Et c’est peu dire que les acteurs japonais sont entrés avec une sidérante compréhension dans la façon de travailler et de faire entendre et voir un texte, propre au metteur en scène.
Maeterlinck, Japon, Régy : un trio royal

Cette rencontre, on la doit à Satoshi Miyagi, le metteur en scène qui présente au festival d’Avignon un épisode du « Mahabharata » dans la carrière Boulbon. Il voue à Régy une légitime admiration, on le comprend. Alors, comme il l’avait déjà fait avec Daniel Jeanneteau qui fut naguère le décorateur de Régy (il a signé là-bas une mise en scène de « La Ménagerie de verre » de toute beauté), après avoir accueilli son spectacle « Brume de dieu », Miyagi a proposé à Claude Régy de venir travailler avec les acteurs du Spac (le Shizuoka Performing Arts Center) qu’il dirige.

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Avignon 2014 : « I Am » de Lemi Ponifasio

i_amPar Selim Lander – Lemi Ponifasio est l’un de ces metteurs en scène internationaux en vogue invités dans le monde entier. L’engouement des programmateurs des festivals les plus prestigieux pour certains hommes de théâtre sortis de nulle part et qui deviennent des vedettes que l’on s’arrache, est semblable à celui qui favorise certains plasticiens contemporains, chouchous de toutes les biennales, sans que leur supériorité apparaisse toujours évidente par rapport à leurs concurrents sur le marché de l’art. En l’occurrence, Lemi Ponifasio nous vient de Samoa, dans le Pacifique, accompagné d’une troupe de Maoris. Son travail, qui se situe « à la lisière du poétique et du mystique » selon le tract distribué aux spectateurs, est censé créer « les conditions d’un abandon, d’un état d’éveil ». Dans un entretien reproduit dans le dossier de presse, Ponifasio déclare que « le théâtre est l’endroit où écouter [notre] âme ». Participer à son spectacle, ce serait, selon lui, « une prière, un cri, une cérémonie pour célébrer une nouvelle vie… C’est être le silence, avec la vérité ». « La vérité » : rien de moins !

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« Les travailleurs de la mer » de V. Hugo, adaptation de Paul Fructus

travailleurs_de_la_merLundi 21 juillet 2014 19H30 au T.A.C. (Théâtre Aimé Césaire)

Argument : Au début des années 1820, à Guernesey (île anglo-normande), Mess Lethierry, patron d’une petite entreprise de cabotage, révolutionne l’île en la reliant à Saint-Malo, grâce au premier bateau à vapeur. Mais un jour, ce bateau (baptisé la Durande) s’échoue entre les écueils de Douvres. Déruchette, orpheline adoptée par son oncle Mess Lethierry, s’engage à épouser celui qui ramènera ce qui pourrait sauver son oncle de la ruine : la machine à vapeur emprisonnée dans le ventre de l’épave.
Gilliatt, travailleur de la mer et force de la nature, tenu à l’écart par les habitants car soupçonné d’avoir quelques accointances avec les esprits (il est surnommé Gilliatt le malin), amoureux de Déruchette depuis plusieurs années, se porte volontaire. Il va alors affronter les éléments déchaînés et ramener la machine à vapeur. Mais lorsqu’il découvre que Déruchette est amoureuse du jeune révérend Ebenezer, il se sacrifie : après avoir organisé secrètement leur mariage, il se laisse engloutir par la mer.

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— Critique parue dans la Terrasse par Catherine Robert —

Paul Fructus réussit une remarquable adaptation des Travailleurs de la mer, de Victor Hugo, qu’il interprète avec un sens du rythme, un art de la démesure épique et une émotion éblouissants.

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Marronnage et poétique contemporaines – Avignon 2014

marronnageMarronnage et poétique contemporaines
Sorbonne Nouvelle – Paris 3
L’université d’été des théâtres d’outremer en Avignon

20-22 juillet 2014

organisée par le laboratoire SeFeA avec le soutien de la Région Guadeloupe en partenariat avec Le Festival Off, La Chapelle du Verbe Incarné, et le Théâtre des Halles
les 20 et 22 juillet 2014
Responsabilité scientifique : Sylvie Chalaye, directrice du laboratoire SeFeA
Coordination : Pénélope Dechaufour et Axel Artheron
1er volet, le 20 juillet à la Chapelle du Verbe Incarné
Afrique, terre de retour ?
Conçue autour de Maryse Condé, la fabuleuse romancière qui a écrit Ségou et que la programmation du TOMA 2014 met à l’honneur, entre La vie sans fard et La faute à La vie, cette rencontre interrogera les liens complexes, paradoxaux, voire inconscients que les identités diasporiques entretiennent avec l’Afrique. Terre de retour ? Terre de fantasmes ? Territoire d’amputation mémorielle… Nous évoquerons les enjeux des multiples détours amenant les corps afrodescendants à tendre inéluctablement vers une Afrique appréhendée comme la terre promise du recouvrement de soi. De l’intime au collectif, nous verrons comment les créateurs d’aujourd’hui bousculent le motif du « retour » vers la terre des origines ancestrales.

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Avignon 2014 : « Mai, juin, juillet » de Denis Guénoun

Mai juin juilletPar Selim Lander – Le festival d’Avignon a été bien plus perturbé en 1968 par les « révolutionnaires » de mai qu’il ne l’est aujourd’hui par les intermittents. Aussi cela donnait-il un curieux sentiment d’irréalité que d’entendre, en préambule à Mai, juin, juillet, la voix enregistrée qui délivre désormais un message de solidarité avec le mouvement des intermittents, avant chaque représentation, dans la plupart des théâtres, IN ou OFF. De quelle solidarité s’agit-il en effet ? Celle des comédiens, intermittents pour certains, dont la participation à la pièce affaiblit incontestablement le mouvement ? Celle des spectateurs qui applaudissent complaisamment le message mais ne voudraient surtout pas être privés de leur spectacle⌉

Quoi qu’il en soit, la pièce écrite par Denis Guénoun et mise en scène par Christian Schiaretti, le directeur du TNP (Villeurbanne), est une réussite (1). Il n’était pourtant pas si aisé de faire d’un tel sujet un spectacle, même si « les événements de 68 » sont vus ici principalement à travers leurs répercussions dans le domaine théâtral.

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Confessions

confessions— Par Michèle Bigot —

Confessions
Texte de Kwanglim Kim
Mise en scène : Junho Choe
Festival d’Avignon off, Théâtre des Halles, juillet 2014

C’est une surprise et un éblouissement du festival off 2014. Une troupe qui nous vient de Corée, son metteur en scène, ses comédiens, comme l’auteur du texte de base. Difficile de parler d’une troupe et d’une pièce, au sens occidental du terme. C’est une proposition théâtrale très originale dans laquelle les comédiens (un homme, une femme), les musiciens, le scénographe ont toute latitude pour intervenir sur le texte à leur guise : retrancher, ajouter, changer. Chaque mise en scène est une véritable réécriture du texte, en fonction des variations interprétatives des uns et des autres. Tout se rejoue différemment en fonction du lieu de la représentation. Aujourd’hui en co-production avec le Théâtre des Halles, le spectacle fut joué naguère en Corée dans une école. Dans cette dernière représentation, le mur du fond prenait la place de ce qui est écran au théâtre des Halles. La scénographie s’adapte au lieu et à leur tour, les comédiens et le texte s’adaptent à la scénographie.

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Obliques

obliques— Par Michele Bigot —

Obliques
Texte et mise en scène : Christophe Moyer
Cie Sens Ascensionnels,
Festival d’Avignon off juillet 2014, l’Entrepôt

Sur le devant de la scène, une série d’objets non utilitaires et difficilement identifiables, montés en circuit destiné à faire circuler un flux. En fond de plateau, un présentoir qui sera le centre du spectacle, tout à la fois support de théâtre de marionnettes, plateau de jeu, espace à bascule propre à représenter le monde des obliques. Les obliques sont un peuple menacé d’effondrement par glissement général de leur sol ; ils habitent un monde en perte d’équilibre, qui penche. Sur le socle du présentoir, un tableau noir couvert de dessins d’enfants : des yeux, des poissons. Ce support figurera alternativement la terre inclinée des obliques, et « la merveille », le lac menacé d’assèchement et ses habitants , poissons et autres créatures aquatiques en voie de disparition. Sur la droite de la scène un tableau de classe qui servira de support à la narration. Les acteurs dessineront l’univers qu’ils évoquent au fur et à mesure du récit, dessinant ainsi les étapes de la dégradation du monde des obliques.

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Avignon 2014 : Ivo Van Hove (d’après Ayn Rand)

FountainheadThe Fountainhead (La Source vive)

Par Selim Lander – La romancière Ayn Rand est davantage connue pour son roman Atlas Shrugged (La Grève, 1957) qui est devenue un ouvrage de référence pour les ultra-libéraux, que pour The Fountainhead (1943). Celui-ci fut pourtant porté au cinéma par King Vidor, avec Gary Cooper (sous le titre Le Rebelle). Il traite principalement de l’opposition entre deux architectes, Peter Keating et Howard Roark, qui défendent deux conception opposées de leur métier. Le premier, parce qu’il vise la réussite à tout prix, est décidé à aller dans le sens de l’opinion – en l’occurrence du goût – majoritaire (être ce que les autres souhaitent qu’il soit). Le second, parce qu’il fait passer la réussite après sa conception de ce que doit être une architecture moderne, refuse de transiger sur ses principes.

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Le Sorelle Macaluso

le_sorelle— Par Michèle Bigot —

Le Sorelle Macaluso
Texte et mise en scène : Emma Dante
Festival d’Avignon, in, Gymnase du Lycée Mistral, juillet 2014-07-15

Spectacle créé à Naples en janvier 2014, Le Sorelle Macaluso arrive à Avignon dans le festival in où il rencontre un succès sans pareil. Née en 1967, figure primordiale de la scène internationale, Emma Dante à fondé à Palerme, en 1999, sa compagnie Sud Costa Occidentale. Emma Dante, auteure et metteure en scène sicilienne n’a pas tourné le dos à son Palerme natal. Récompensée par les plus grands prix internationaux lors des festivals de théâtre européens, elle a aussi dirigé récemment Carmen de Bizet à la Scala de Milan.
En France elle est une habituée du théâtre du Rond Point où elle a donné en 2008-2009 mPalermu (« à Palerme », en dialecte palermitain) et La Trilogia degli occhiali lors de la saison 2011-2012. Cette dernière proposition, déclinait en trois volets des visions fantasmagoriques sur l’humain dépossédé, la solitude d’un homme démuni de ses biens et abandonné des siens, la détresse d’un enfant attardé, relégué dans un état catatonique, le désespoir amoureux d’un couple de vieillards.

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Avignon : Emma Dante et Olivier Py

— Par Selim Lander —

sorel-b-400Le Sorelle Macaluso

Emma Dante est installée avec sa compagnie à Palerme. Le spectacle qu’elle présente dans le IN d’Avignon, Le Sorelle Macaluso (Les Sœurs Macaluso) montre une Sicile populaire, pauvre mais rayonnante d’un humour et d’un appétit de vivre qui demeurent à travers l’adversité. Dix comédiennes et comédiens incarnent les sept sœurs, le père, la mère et le jeune fils de l’une des sœurs⋅ Les mouvements sont réglés au millimètre (ou s’ils laissent place à une certaine improvisation, celle-ci ne paraît pas)⋅Les séquences s’enchaînent et construisent peu à peu l’histoire de la famille, ses moments de joie ou de chagrin : une excursion à la mer (préparation et voyage en car compris) qui se terminera tragiquement par la noyade de l’une des sœurs ; le papa qui s’escrime pour élever seul ses sept filles ; le fils de l’une des sœurs, footballeur surdoué mais malade du cœur ; la maman qui revient d’outre-tombe pour donner un ultime conseil à ses filles (et retrouver son mari pour une dernière danse).

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Avignon : Maryse Condé, Athol Fugard, Gérard Lefort

La vie sans fards— Par Selim Lander —

La Vie sans fards

Adaptation de l’autobiographie de Maryse Condé, par Eva Doumbia, du 9 au 16 juillet, au Festival d’Avignon, à la Chapelle du Verbe incarné,

Maryse Condé a récemment publié un livre autobiographique qui raconte ses amours (et ses maternités) successives, le début de sa carrière de coopérante en Afrique et la naissance de sa vocation d’écrivaine (1). La pièce montée par Eva Doumbia sous le même titre (La Vie sans fards) demeure très fidèle au livre, en restant centrée sur une interprète (Astrid Bahia, remarquable) qui est chargée de l’essentiel de la narration et des adresses à la première personne. Elle est secondée par deux comédiennes, une chanteuse et trois musiciens. Ils ajoutent à la pièce la couleur et le rythme  qui en font un spectacle à part entière.

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Sic(k)

sick— Par Michèle Bigot —

Sic(k)
Théâtre à cru, Alexis Armengol,
Festival d’Avignon, off, 2014

Comme le suggère le titre, amalgamant les mots latins « sic » et anglais « sick », signalant pour le premier une citation et désignant pour le second la maladie, ce spectacle d’Alexis Armengol résulte d’un montage de citations et de témoignages, interrogeant ce qu’on peut parfois appeler une maladie, indissociablement celle du corps et de l’âme, la dépendance. Citations de Deleuze, de Duras, témoignages d’anonymes – selon le terme convenu pour les alcooliques- disant tout à la fois le plaisir et la douleur liés à ces substances qui nous servent à atteindre l’inatteignable ; ce que Deleuze appelle « quelque chose de trop fort dans la vie » .

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Mé ki sa nou lé

sarah_co5— Par Annick JUSTIN JOSEPH —

43° Festival de Fort de France

Mezzo vocce… et en musique… A voix basse… à voix égale… La comédienne – chanteuse, Sara Corinne EMMANUEL, place d’entrée de jeu en chacune, chacun d’entre nous, la saveur aigre-douce-amère du conte de nos réalités.
Sur le plateau du Théâtre Aimé CESAIRE, un fauteuil tournant d’un blanc immaculé, les tonalités changeantes d’un rideau de fils faisant subtilement office de limite sensuelle ou de passage. La diseuse – corps – pays, parole – et – musique tout en nuance, campe dans ce décor d’une grande sobriété, conçu par Marie – Paule PINEL – FERREOL, des trajectoires de femmes, des rencontres manquées qui disent notre histoire, sur des airs plus ou moins familiers de chansons qui ne sont pas toutes créoles :

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Binari- Souvenirs de la mère

binari— Par Michèle Bigot —

Binari- Souvenirs de la mère
MAC théâtre company
Festival d’Avignon, off 2014, Présence Pasteur
Mise en scène Jungnam Lee

La Corée est très présente cette année au festival d’Avignon, nous livrant des spectacles originaux et variés, allant de la tradition au plus contemporain⋅ Binari appartient à la première catégorie, en tant que relecture du théâtre traditionnel coréen⋅ Les costumes, les masques, la musique, l’évolution des chœurs actualisent la cérémonie traditionnelle telle qu’elle a pu vivre en Corée lors des rites funéraires⋅⋅
Structurée comme un conte, dont le fil narratif est la recherche de la paix pour une âme qui vient de passer de vie à trépas, la pièce présente une succession de tableaux et saynètes.

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7… Lost in la mancha

lost_in_la_mancha— Par Michèle Bigot —

7… Lost in la mancha
De et par Pepito Mateo
Festival d’Avignon, off 2014
La Manufacture

Le spectacle de Pepito Mateo, créé en 2013 sous le titre de Monologues revient aujourd’hui en version épurée sous le titre de 7… Lost in la mancha, clin d’œil à Cervantès. Il appartient au genre du one man show I : il en partage les attendus, sobriété de la scénographie, du décor et de l’éclairage, appropriation de l’espace, besoin de variété, prépondérance du jeu de l’acteur, importance de la gestuelle, voire des mimiques⋅Toutefois, il n’en a pas les défauts qu’on trouve volontiers associés aux spectacles d’humoristes, tels que pitreries gratuites, humour lourd voire complaisance.

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« Mé ki sa nou lé » avec Sarah-Corine Emmanuel

sarah_co4— Par Roland Sabra —

On aura tout vu ! Un spectacle féministe mis en scène par Hervé Deluge ! 🙄 Certes il était en service commandé, mais il a fait le boulot pour lequel il était requis. Et plutôt bien ! Il faut dire que le thème est porteur.
Entre chant et théâtre, entre humour et colère, entre plaisir et tristesse, entre désir et douleur, entre partage et solitude, entre mère et femme,  Sarah-Corine Emmanuel nous a pris par la main pendant un long moment dans un assemblage de textes, de musiques et de chansons autour de la condition féminine, ici et ailleurs, pour une promenade réfléchie et enjouée. Des récits émouvants et drôles, des tranches de vies jubilatoires et parfois pathétiques ont été présentés avec cette gouaille, cette assurance de celle, Sarah-Corine Emmanuel, qui sait de quoi elle cause⋅ Dans ce genre elle est sur scène chez elle, nul ne peut en douter⋅ La scène ? Un triptyque de rideaux de fils blancs derrière lequel on entrevoit un orchestre et un chœur qui soutiennent la « diseuse »⋅ Au milieu un fauteuil de bar, blanc lui aussi, pivotant qu’elle occupe le plus souvent dans ses narrations.

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Plongée dans la pratique théâtrale !

plongee_theatreLes vacances sont là,

L’espace A’zwelprésente pour la première fois en Martinique :

« Les 49H »!

Une semaine de découverte et d’exploration encadrée par 4 professionnels.

Venez expérimenter le théâtre sous ses multiples formes lors d’une initiation exceptionnelle.

De 9H à 12H et de 13H à 17H : que vous ayez de 16 ans à 77 ans

A l’espace A’zwel au centre commercial Lafontaine

Sur les hauteurs de Terreville à Schœlcher.

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Retour à Reims

retour_a_reims— Par Michèle Bigot —

Retour à Reims
D’après l’essai de Didier Eribon
Adaptation et mis en scène par Laurent Hatat,
Avec Sylvie Debrun et Antoine Mathieu
Festival d’Avignon, La Manufacture, du 5 au 27 juillet, reprise en février 2015 à la Maison des Métallos

Envisagé du point de vue générique, Retour à Reims est un texte complexe. Il relève fondamentalement du récit autobiographique de Didier Eribon, mais c’est tout aussi bien une peinture sociale de la classe ouvrière et un essai sur le thème de l’appartenance de classe, le poids du déterminisme social, et l’homophobie⋅ On y trouve encore une étude des plus pertinentes sur la situation politique de notre pays et une analyse sociologique pointue et créative de la société française contemporaine⋅ Tout cela paraît difficilement conciliable⋅ C’est pourtant le tour de force que réussit de façon éclatante Didier Eribon, la justesse, la lucidité de l’analyse ne le cédant en rien à la force de l’émotion⋅ Rares sont les ouvrages qui réussissent cet équilibre entre l’émotion du vécu et la lucidité implacable de l’analyse⋅ D’emblée, le lecteur et ici le spectateur sont convaincus et emportés à la fois par la sincérité de ce dire dépourvu de toute complaisance et par son indéniable tendresse pour le milieu qu’il décrit.

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Le temps suspendu de Thuram

le_temps_suspendu— Par Michèle Bigot —

Le temps suspendu de Thuram
Une pièce de Véronique Kanor
Mise en scène et scénographie : Alain Timar,
Théâtre des Halles, du 5 au 27 juillet 2014

Répondant à une commande de L’ARCHIPEL dans le cadre de son projet autour des « Mythologies actuelles de la Guadeloupe », Véronique Kanor a écrit ce texte dramatique autour de l’histoire de Lilian Thuram, promu au statut de mythe depuis la coupe du monde de football de 1998. Dans le match de demi-finale contre la Croatie, Thuram accède au rang de héros national en marquant vaillamment deux buts⋅ Mais c’est surtout le geste de penseur qu’il fait pour marquer l’événement qui le fait entrer dans l’histoire⋅ La suite de sa carrière de star sera marquée par son engagement aux côtés des jeunes des cités, ce qui en fait une notable exception dans le monde du football.

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Les visages et les corps

les_visages_&_les_corps— Par Michèle Bigot —

Les visages et les corps
De Patrice Chéreau
Mise en scène et jeu : Philippe Calvario
Théâtre de la Condition des Soies,
Festival d’Avignon, du 5 au 27 juillet 2014

Ce spectacle fut créé il y a trois ans au Quartz de Brest, au moment où Patrice Chéreau- grand invité au musée du Louvre- signait une suite de propositions artistiques et un ouvrage du même titre.
Le spectateur est en présence d’un texte, plutôt que de lecture, on parlera ici d’une mise en voix et en espace du texte, car c’est de cela qu’il s’agit, la lecture étant plutôt un exercice de solitude et d’intimité⋅ Ce déploiement dans le temps et l’espace cherche à restituer l’émotion vibrante de l’écriture⋅ Et ce texte est en tout point admirable⋅ P⋅ Chéreau y rend compte de sa vie et de sa carrière théâtrale, étant entendu que chez lui particulièrement, les deux sont indissociables.

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L’enfant de demain

enfant_de_demain-2— Par Michèle Bigot —

D’après Souvenez-vous de moi, l’enfant de demain
De Serge Amisi,
Avec Mathieu Genet et Serge Amisi,
Mise en scène : Arnaud Churin,
Chapelle du Verbe incarné, du 5 au 27/07/2014

Cette proposition théâtrale naît de la rencontre du metteur en scène Arnaud Churin avec un texte Souvenez-vous de moi, l’enfant de demain de Serge Amisi . il raconte lui-même comment, à la recherche de textes pouvant conduire des ateliers pour les apprentis acteurs des écoles de la Comédie de Saint-Étienne , il rencontre, au milieu d’autres témoignages sur la vie des enfants soldats d’Afrique centrale, le livre de Serge Amisi. Émerveillé par la langue d’Amisi, qui écrit en Lingala puis traduit en français, pliant, à l’instar d’Aimé Césaire « la langue française à son vouloir-dire », il s’empare du texte pour en faire l’objet et le support d’un travail collectif d’écriture théâtrale.

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Léon, Léon, Nègres des Amériques,

leon_leon— Par Michèle Bigot —
Création et mise en scène Valérie Goma,
Textes de Léon Gontran Damas et Léon Walter Tillage
Avec Roland Zéliam et Ggiz à la contrebasse,
Festival d’Avignon, Chapelle du Verbe Incarné, du 5 au 27 juillet 2014

Une génération les sépare ; un vécu de ségrégation les rassemble. Ke premier Léon, , Léon Gontran Damas écrit à Paris Pigments, ouvrant en littérature la voie de la négritude. Il est né à Cayenne en 1912. le premier se nomme aussi Léon, Léon Walter Tillage ; trente ans après (il naît en 1936 en Caroline du Nord) il nous raconte la vie d’une famille de métayers noirs, victimes de l’exploitation éhontée et de la persécution du Ku-Klux Klan. Un destin similaire, des voix différentes, un poète un narrateur, deux modes qui s’entrecroisent, cette contexture étant enrichie par le rap de Ggiz soutenu par la contrebasse. Voyageur inlassable pour le premier, américain profondément enraciné pour l’autre, mais une même dénonciation de la haine raciste et colonialiste.

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Nanie Rosette sauvée de la gourmandise et de la tentation

— Par Peggy Fargues —

nanie_rosette43eme Festival culturel de Fort de France

La couleur est annoncée d’entrée avec les comédiens musiciens qui apparaissent en chantant le thème de la farce qui va se déployer devant les nombreux spectateurs venus retrouver la Cie Téatlari, sur le trottoir de la Bibliothèque Schoelcher puis dans l’allée des Commerces de la Savane, ce dimanche 6 juillet, en ouverture du 43eme Festival culturel de Fort de France.
« vorasité sé pa péché lè ou fen, mé bouden ka vini gwo lè ou ka viv pou manjé ; ou ka manjé tou sa ou touvé san pou otan ou fen …sé voras ou voras !!! (la voracité n’est pas un péché quand tu as faim, mais l’obésité s’installe quand tu vis pour manger ; tu avales tout ce que tu trouves sans avoir faim, parce que tu es vorace… »
C’est le bonimenteur qui lance au porte-voix (parce qu’on est dans la rue et que le porte-voix est nécessaire aux rabatteurs commerciaux ) l’histoire d’une fillette « qui mangeait pour manger sans besoin d’avoir faim, oui !!!…

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