Zantray
— Par Selim Lander —
Une pièce en créole guadeloupéen heureusement surtitré, y compris pour les Martiniquais car il diffère suffisamment de celui d’ici pour entraîner quelques difficultés de compréhension. Zantray, inspirée d’un fait divers, met en scène deux personnages, mari et femme, dans la chambre de l’asile où le premier est enfermé. Pourquoi ? C’est évidemment l’intérêt de la pièce que de différer la réponse aussi tard que possible. Et, de fait, après que la réponse sera donnée il y aura une baisse inévitable de l’intensité dramatique que les quelques révélations qui suivront ne parviendront pas à compenser tout à fait. Quoi qu’il en soit, la première partie avec le mari seul sur le plateau est particulièrement brillante. L’homme enfermé « rumine ses rancœurs », comme le précise le programme, mais il le fait avec un bagout, un humour tels qu’on est constamment fasciné, suspendu à ce qu’il va dire. Le créole est une langue imagée, où abondent les proverbes, ce qui la rend particulièrement savoureuse. Et elle est ici merveilleusement servie par Christian Julien.
Avec l’apparition de la femme la pièce se transforme un affrontement qui n’empêche pas des retours de tendresse, ce qui nous vaut un moment de danse « collé-serré » agréablement sensuel.



— Par Selim Lander —
Kafé littéraire & infos tournée
De deux en un à un se divise en deux le travail de Françoise Dô, « Juillet 1961 » présenté ce soir là dans la salle Frantz Fanon de Tropiques-Atrium en illustre avec bonheur le chemin dans un infini d’allers-retours.


« Et Dieu ne pesait pas lourd » de Dieudonné Niangouna, jeu et m.e.s. de Frédéric Fisbach
C’eut été mal connaître Didier Poiteaux et Olivier Lenel que de croire qu’ils allaient nous embarquer dans une conférence théâtralisée sur le thème toujours aussi clivant, de la peine de mort. Abolie en France en septembre 1981 par l’Assemblée nationale à la suite d’un texte de loi présenté par Robert Badinter elle a toujours ses partisans, qui nostalgiques, l’évoquent le plus souvent à mots couverts: il est des désirs peu glorieux, honteux, sordides. Un quart des pays du monde, et parmi eux les plus peuplés se vautrent encore dans son lit. Trois jours avant la représentation de la pièce à Fort-de-France, l’Arabie saoudite exécutait 81 prisonniers.
Texte : Ali Babar Kenjah
« Je m’appelle Anton. Je suis né une première fois à la fin des années 60 à Grigny, dans une barre d’immeubles. J’ai grandi là-bas, entre la bande de l’escalier et le ventre de ma mère. J’ai voulu être acteur, je suis parti aux USA, où je me suis enfermé dans une cave avec un poète. La CIA m’a coincé, je suis parti en mission en Afrique, dans le désert. J’ai été fait prisonnier aux mains d’islamistes radicaux puis des djihadistes. Puis j’ai été délivré par un service secret, mais enfermé à nouveau, pour me faire cracher tout ce que je savais. Qu’est-ce que je savais ? Ça a duré presque trente ans, et chaque fois comme une mort et une nouvelle naissance. Je m’appelle Anton et je suis devant vous, je ne sais pas grand-chose mais j’ai des choses à dire. »
Conférence brillante ou performance foireuse, un portrait déstructuré du spectateur de théâtre
Ne chantez pas la Mort, c’est un sujet morbide

Suzy vit à Paris et Franck dans le couloir de la mort au Texas. En 1996, un peu par hasard, ils entament une correspondance. Peu à peu, ils se découvrent, se rencontrent, tombent amoureux et, plus tard, pour continuer de se voir malgré les restrictions imposés à Franck concernant ses conditions de détention, ils se marient. Vingt ans plus tard, ils continuent de s’aimer mais ne vivent toujours pas ensemble.
Primé Meilleur texte dramatique 2017 par Textes En Paroles – G

Gisèle Vienne met en scène un texte de Robert Walser,
Textes En Paroles et son Comité de Lecture Jeune Public ont le plaisir d’annoncer leur Sélection de Textes Dramatiques pour la Jeunesse 2022, issue de l’appel à écriture théâtrale jeunesse lancé en août 2021.