— Par Dominique Daeschler —
Festival d’Avignon 2016, le TOMA en route vers les grands larges.
Une programmation éclectique de neuf spectacles où l’on retrouver Martinique et Guadeloupe dans le créneau «Dansez» avec Agnès Dru et Yves Milôme, les créations théâtrales caribéennes ayant choisi de se montrer dans d’autres espaces. Une ouverture se fait cette année sur Mayotte et dans l’esprit du « tout monde » qui anime le lieu, vers la Corée du Sud, la Palestine et Israël. Avec la Corée du Sud, très présente dans les derniers festivals nous sommes conviés à une lecture d’un Macbeth revisité par la musique traditionnelle coréenne. Artistes palestiniens et israéliens, en présence d’Amos Gitaï (son film sur Yitzhak Rabin est projeté une seule fois dans la cour du palais des papes), lors d’une exceptionnelle carte blanche consacrée au réalisateur, accompagnent ce dernier dans une rencontre après projection et la création Shame : Talback théâtre. Sans doute une façon d’aborder le pas vers l’autre, le vivre ensemble que nous retrouvons aujourd’hui dans les nombreux conflits qui secouent le monde. Même combat Dans le quatrième mur qui, adaptant un roman de Sorj Chalendon, rassemble les frères ennemis de la guerre du Liban.

« Une pièce de théâtre doit être le lieu où le monde visible et le monde invisible se touchent et se heurtent. »
L’association Chat’R’Tone présente la 4ème édition du Mangroove Festival.
Deux femmes, Dominique et Caroline partagent la même cellule. Deux femmes qui ne se seraient jamais rencontrées autrement. Leurs rapports passeront de l’indifférence à la violence pour finir par une amitié profonde. Pas une amitié démonstrative, mais une amitié faite de pudeur et de non-dits. Dans ce genre de lieu, on ne laisse pas facilement aller, ni à parler de soi, ni à évoquer ce qu’on peut ressentir envers l’autre.
Par la troupe de l’ADAPACS : Marie ALBA, Rachid ARAB, Laurence AURRY, Michel DURAL, DAOUÏA, Michel HERLAND, Gina LORANS, Patricia RAFFRAY


Julieta , film de Pedro Almodovar avec Emma Suarez, Adriana Urgate, Daniel Grao
— Dossier de presse —
— Par Benjamin Chapon —
Pendant 3 mois, 200 jeunes ont relevé un pari fou : réaliser leur propre film documentaire !
Les metteurs en scène Joël Pommerat (quatre récompenses), Alain Françon, les comédiens Dominique Blanc, Catherine Frot, Charles Berling et Wladimir Yordanoff sont les grand gagnants de cette édition 2016.

Six fois primé au festival de Cannes, où il avait reçu la Palme d’or en 2006 pour Le Vent se lève, Ken Loach, 79 ans, se voit couronner pour la deuxième fois avec Moi, Daniel Blake, qui raconte les démarches d’un menuisier cardiaque pour récupérer sa pension d’invalidité.
● Palme d’or du court-métrage: Timecode, de Juanjo Giménez
Méconnu en France et controversé aux Antilles, Louis Delgrès, né le 02 avril 1766 à Saint-Pierre de Martinique, est un héros de la lutte anti-esclavagiste. C’est un métis né d’une mère blanche martiniquaise et d’un père fonctionnaire du Roi de Tobago. « Au prix de la mort » raconte la dernière journée de celui qui mena la résistance contre les troupes bonapartistes venues, sous les ordres de Richepance, restaurer l’esclavage aboli une première fois en 1794 par la Convention. Le 06 mai 1802 une flotte d’une douzaine de navires ayant à son bord 3500 soldats se profile à l’horizon des côtes guadeloupéennes. Louis Delgrès, soldat engagé dans l’armée française dont il a gravi les échelons par son courage et ses faits d’armes, est alors colonel. Épris des idéaux révolutionnaires de liberté et d’égalité il est chargé de protéger la Guadeloupe des appétits coloniaux des autres puissances européennes. A cette époque, pour échapper à cette première abolition de l’esclavage, la Martinique s’était livrée corps et âme aux Anglais. A la trahison des idéaux révolutionnaires par le Consulat, Delgrès va opposer une résistance farouche, désertant l’armée, regroupant quelques centaines de combattants bientôt rejoints par des femmes guadeloupéennes, pour une lutte disproportionnée, militairement perdue d’avance mais moralement victorieuse pour les siècles et les siècles.
On se réjouissait, en ce joli mois de mai, d’assister une fois encore aux spectacles de la Biennale de Danse, soumis à notre curiosité par Tropiques Atrium, et pourtant nous reste un goût de trop peu, en quelque sorte une petite déception chevillée au coeur et au corps. Certes, il y eut, magique, 
2011 : mort et résurrection de La Rue Princesse. Le 05 août de cette année là le président Ouattara, fraîchement élu, envoie ses bulldozers « nettoyer », plus exactement raser La Rue Princesse dans le quartier d’Aya de la commune de Yopougon juste au nord d’Abidjan, la capitale économique de Côte d’Ivoire. Cette rue mythique, connue internationalement pour ses maquis (boites de nuit à ciel ouvert) ses bars dans lesquels la bière se compte en casiers, ses commerces en tout genre, ses musiques, ses danses, son imaginaire écervelé, ses rumeurs, ses dires et ses rires appartenait au peuple des rues. La dernière trace de chenille de bulldozer à peine effacée par la pluie, La Rue Princesse renaissait sous la forme d’une pièce chorégraphique portant son beau nom.
Nous écrivions ce qui suit après avoir assisté à une représentation de la pièce lors du festival d’Avignon en 2014 à la chapelle du Verbe incarné. La première représentation au Théâtre municipal, jeudi 19 mai, devant un public enthousiaste qui a offert une standing ovation aux deux comédiens, dans une version qui nous a semblé un peu changée, tirée par moments vers la comédie musicale, confirme la réussite de leur projet.