A Madiana : Antonin Peretjatko moque les normes européennes dans une comédie baroque à la fois potache, mordante et tropicale.
— Par Alexis Campion —
La Loi de la jungle
D’Antonin Peretjatko, avec Vincent Macaigne, Vimala Pons, Pascal Légitimus. 1 h 39.
Synopsis:
Stagiaire au ministère de la Norme, Marc Châtaigne est envoyé en Guyane pour examiner la construction d’une station de ski. Avec sa guide drôlement sexy (Vimala Pons), il affronte de multiples dangers parmi lesquels un huissier plus zélé que Terminator (Fred Tousch), un bureaucrate dans les choux (Mathieu Amalric), un fleuve furieux, des bestioles bizarres… Si l’on voit peu d’Amérindiens dans ce voyage inopiné, c’est que l’itinéraire choisi par Antonin Peretjatko explore avant tout les ténèbres d’une administration grotesque, plaçant ses intérêts à court terme loin devant toute cohérence. Le résultat est une comédie baroque et satirique, parfois frénétique et absurde, pourquoi pas romantique. Sa fantaisie échevelée apparaît en décalage avec la vogue actuelle des comédies pas drôles qui réexpliquent sans fin le racisme ou les inégalités. Ici plongés dans les méandres du tourisme, du fait colonial et de l’hypocrisie administrative, on rit d’un sujet pas moins délicat ni ambitieux – celui des normes et de leurs instigateurs – mais aussi de pures vétilles et sans se prendre au sérieux.


Si d’aucuns continuent à penser que l’islam est une religion comme les autres, on ne peut que leur conseiller, pour s’ouvrir les yeux, d’aller au cinéma. Ils verront – nouveaux saint Thomas – que l’islam est une religion … comme celle des chrétiens du Moyen Âge qui dressaient des bûchers ou ceux de la Renaissance qui s’étripaient entre papistes et réformés. Or nous sommes bien en 2016, pas au Moyen Âge ou à la Renaissance. Aujourd’hui il n’y a guère que les juifs intégristes pour se comporter de manière aussi aberrante, envers leurs femmes en particulier, que les régimes islamistes… Mais les juifs intégristes n’ont pas le pouvoir en Israël : ils ne font régner la terreur qu’au sein d’une communauté restreinte dont les réfractaires peuvent toujours s’échapper. L’islam, lui, est solidement installé dans des royaumes ou des républiques islamistes, ce qui signifie que tous les citoyens des pays en question doivent se plier à des règles moyenâgeuses. Le cinéma


C’est aussi sur les écrans de Madiana, dans des conditions matérielles un peu plus confortables, que sont projetés d’autres films des RCM.
On l’attendait avec une vive impatience, cette onzième édition des RCM. Elle nous est arrivée en cette seconde moitié du mois de juin, un peu plus tard qu’à l’accoutumée, et de ce fait en concurrence avec les manifestations de la Fête de la Musique. Mais encore, oserai-je le dire, en parallèle aux retransmissions des matches de l’Euro 2016. Et c’est sans doute regrettable, tant il est vrai que l’on peut tout autant aimer les concerts bon enfant sous le ciel étoilé de la Savane, les affrontements sportifs, plus ou moins agressifs ou théâtraux, des équipes de foot sur petit – ou grand écran quand Madiana nous le propose, et les films sélectionnés dans le cadre du festival qu’organise la section cinéma de Tropiques-Atrium.

Ce Mayo teatral (2016) fut à la fois l’ouverture, par le théâtre, vers une nouvelle vision des Amériques et un voyage vers le passé. C’était avec beaucoup d’émotion que j’ai revu Roberto Fernandez Retamar, Président de la Casa des las Americas, monter sur la tribune, accueillir le public alors que dans les années 1970, nous avons reçu Dr. Retamar à Ottawa en tant qu’invité de l’Association canadienne de Littérature comparée à l’Université Carleton. (Ottawa). Maintenant, revoir ce vénérable monsieur sur la scène chez lui m’a fait un coup de nostalgie très forte.
Cafe Society ; film américain de Woody Allen ; avec Kristen Stewart, Jesse Eisenberg, Steve Carell, Blake Lively.
Nous avons déjà eu à apprécier cet ensemble musical lors de son précédent passage toujours au théâtre Aime Césaire. Nous avons découvert une identité à la verve éloquente et précise dans une mobilité harmonique et dynamique, toute débordante d’une joie communicative.
La représentation de Hedda Gabler par la troupe de l’Adapacs m’a donné une furieuse envie d’aller relire la pièce, d’aller aussi naviguer sur la toile où foisonnent les écrits sur Hedda, des écrits dont je me suis avec gourmandise nourrie. Et ne serait-ce que pour cela, il me faut remercier qui fut à l’initiative du spectacle montré cette fin de semaine au lycée Schœlcher.
Il faut être fou pour s’attaquer à la mise en scène d’un chef d’œuvre ! Encore plus à celui là et surtout si on n’est qu’une petite troupe d’amateurs. Mais cela tombe bien car Hedda Gabler traite aussi de la folie.
Texte et mise en scène de Fabrice Melquiot
Comment parler d’un spectacle lorsque, au sein du microcosme martiniquais, vous connaissez tous les protagonistes, et certains de façon toute personnelle ? Faites des éloges, d’aucuns vous diront flagorneuse. Écrivez une critique négative, vous voilà susceptible de perdre quelque belle amitié. Aussi vais-je raison garder, et n’oubliant pas qu’il s’agit là de comédiens-amateurs qui peut-être n’ont pas eu tout le temps désiré pour présenter une Hedda Gabler complètement aboutie, dire simplement mon ressenti face au travail de la troupe Adapacs, montré à deux reprises dans la salle intime, encore existante mais peut-être déjà condamnée, du lycée Schœlcher.
Le titre était prometteur, porteur d’un certain mystère autant que d’une légère aura poétique. Le thème abordé tout autant, qui disait nous faire entrer dans l’univers carcéral d’une prison de femmes, chose assez rare sur scène pour que l’on se sente intéressé. Enfin, une troupe originaire de Guyane, voilà qui n’est pas si courant, aussi étais-je fort curieuse de découvrir un théâtre venu de chez nos relativement proches voisins. C’est donc animée des meilleures intentions, et de fort bonne humeur puisque aller au spectacle est toujours une fête, que j’ai pris place ce vendredi soir dans la salle Frantz Fanon pour assister à cette unique représentation proposée par Tropiques Atrium. Las ! Si les premiers instants me laissèrent quelque espoir — décor sobre, espace de jeu limité par des montants métalliques en rappel des barreaux de la fenêtre figurée sur le mur du fond, une comédienne déjà en place ainsi que le veut la pratique actuelle, une bande son originale faite des bruits de la nuit mêlés à ceux de la prison —, je fus ensuite bien désappointée, la représentation s’étirant assez péniblement en longueur, les jeux et mimiques s’avérant par trop répétitifs voire caricaturaux, une jeune chanteuse talentueuse, à la voix certes jolie, intervenant en bord de scène pour nous délivrer sans raison apparente une sorte de zouk langoureux en langue créole…
Se pose toujours la question d’écrire ou ne pas écrire à propos d’un « mauvais » specacle. Et Beaumarchais de toujours venir en secours : « »…les sottises imprimées n’ont d’importance qu’aux lieux où l’on en gêne le cours ; que sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ; et qu’il n’y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits.«
Initialement prévu début juillet Le Carnaval Tropical de Paris est avancé d’un mois en raison de l’Euro de football. Ce Carnaval Tropical est un véritable brassage des cultures du monde. Ne manquez pas sa prochaine édition le samedi 4 juin 2016. Parcours : de l’hôtel de ville de Paris au boulevard des Filles-du-Calvaire.
Télérama, le CENTQUATRE-PARIS, et La Colline – théâtre national s’associent une nouvelle fois pour organiser la huitième édition du festival Impatience qui aura lieu au CENTQUATRE-PARIS et à La Colline – théâtre national entre le 2 et le 11 juin 2016.
Pour son dixième anniversaire, le Centre national du costume de scène, basé à Moulins, expose 150 tenues créées pour les opéras des Arts florissants dirigés sur les chemins du baroque par William Christie depuis plus de trente ans.