Catégorie : Arts Plastiques

« Excentricités VII » à Besançon avec Habdaphaï…l’excentrique

— Par Dominique Daeschler —

habdaphai-4Excentrée dans le domaine des pratiques plastiques, avec un spectre si large qu’elle évoque parfois « la thérapeutique parapluie », la performance appelle à la réflexion, à la diversité des conceptions et des expressions. C’est la raison d’être d’Excentricités (septièmes rencontres internationales de la performance) organisées début avril organisées par l’Isba( école des beaux-arts de Besançon) permettant la rencontre d’artistes en herbe et d’artistes confirmés : échanger, bâtir ensemble, un souci constant de la direction qui, au-delà des formations diplômantes, a su s’imposer comme un équipement culturel pratiquant la découverte artistique en partage au sein de son école et dans une itinérance régionale de bon aloi.

Quoi de plus normal que d’y retrouver Habdaphaï avec lequel l’Isba conduit un fidèle compagnonnage : DU Art-Danse-Performance, résidence, DNSEP-Art et bientôt une participation à Back to the trees (installations en forêt) et une exposition dans le sud de l’hexagone. A vos marques, prêts, partez ! Retrouvons le dans Bois sans savoir pourquoi. Dans cette fable dur la consommation Habdaphaï crée avec Julie Le Toquin ne performance à deux voix CES voix sont aussi deux voies, deux directions de la performance.

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Contester le monde des assis : Fromanger au Centre Pompidou

— Par Dominique Daeschler —

gerard_fromangerUne rétrospective orchestrée avec maestria au Centre Pompidou : l’accrochage est ramassé, les commentaires limités. L’exposition donne plus d’importance aux vibrations de l’artiste avec l’air du temps qu’à une chronologie. La définition donnée par Michel Foucault de la peinture de Fromanger « comme fronde à image » est un guide précieux.

Appartenant à « la figuration narrative »avec Monory, Aillaud, Cueco, Rancillac, Télémaque pour un temps, il capte le réel en utilisant la photographie et l’épiscope qui permet de reproduire les images sur les toiles et de les détourer au crayon. Triomphe du talent graphique et des aplats.

Critique du pop américain, Fromanger affirme un militantisme politique et social qui aborde les foules, mai 68. L’album rouge composé de vingt et une affiches sérigraphiées est à la fois d’une brûlante actualité et une critique violente d’une absence de « tout monde ». Les « souffles » sortes d’immenses phares couleur sang, plantés ça et là dans l’exposition, comme naguère dans les grandes avenues de Paris, conjuguent contestation et humour, ce qui n’avait pas échappé aux forces de l’ordre.

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EROICA, un roman sur l’alchimie entre Basquiat et New York

— Par Dominique Daeschler —

eroica_ducrozetTroisième ouvrage publié chez Grasset du jeune auteur Pierre Ducrozet, Eroica nous entraîne dans le New York des squats, dans Harlem et le South Bronx. Un New York respiré, sniffé à en perdre la vie par Basquiat, entre ciel et trottoir.

« Le garçon est sorti de l’imagination du garçon. C’est sa plus belle création. Mais gaffe garçon. Ca glisse aussi dans la fiction ».

Le ton est donné, le pari posé. Pierre Ducrozet possède l’écriture pressée des jeunes gens d’aujourd’hui : on s’y émerveille de faire une phrase avec sujet-verbe-complément ! Cependant cette écriture à l’américaine, cinématographique en diable(les champs, contre-champs y remplaçant toute analyse psychologique), est héritière, dans ses qualités descriptives, d’un Dos Passos, ce qui n’est pas un mince compliment. Ecrit le plus souvent à la première personne (c’est Basquiat qui parle), comme un scénario, avec beaucoup de dialogues, l’auteur nous entraîne dans l’intimité de Basquiat, nous donnant l’impression de le suivre à la trace.

A New York, après les tags signés SAMO « comme de grands sacs de réel emballés », Basquiat devient Jay et célèbre en un an (81-82).

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Wi’anArt, 4ème édition

Exposition au Fort Fleur d’Epée du Gosier du 16 avril au 6 mai 2016

wi_anart-2016-0Entrée libre et gratuite Tous les jours de 9h à 17h
Wi’anArt, 4ème édition, est une manifestation guadeloupéenne de promotion de l’art contemporain.
Avec l’aide des artistes Félie Line-Lucol et Laurence Roussas du collectif Rip’Art et le photographe Philippe Virapin, pas moins de 20 écoles, collèges et lycées de toute la Guadeloupe ont créé des œuvres visuelles et originales sur le thème Je consomme, je crée.
L’exposition invite le public à une réflexion engagée avec les jeunes guadeloupéens sur notre relation à la société de consommation et les nombreux déchets qui envahissent
notre environnement. L’exposition questionne aussi la notion de récupération en art, technique très présente dans la Caraïbe. Artistes et jeunes ne manqueront pas non plus de détourner les icônes de notre société de consommation et les messages publicitaires qui submergent notre quotidien.
Le vernissage, vendredi 15 avril à partir de 18h, sera l’occasion de performances spectaculaires dont celle, très visuelle, de la troupe Correspon’danse de Saint-François, un spectacle de danse de 30 min.


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« Mata Hoata » : arts et société aux îles Marquises

mata_hoataDe Gauguin à Brel, de Stevenson à Melville, les îles Marquises ont fasciné les plus grands artistes. L’exposition leur rend hommage, à travers 300 pièces et œuvres témoignant de la force d’une culture qui a su traverser les époques et dompter l’histoire.

À propos de l’exposition

Écrivains, peintres, musiciens… Nombreux furent les artistes occidentaux qui s’aventurèrent dès le XIXe siècle dans cet ailleurs lointain, séduits par la culture traditionnelle de l’archipel polynésien. Une esthétique sophistiquée et complexe caractérise alors les arts des îles Marquises, marqués par la prégnance de la figure humaine (mata en langue marquisienne), et en particulier les très grands yeux qui ornent les sculptures et les tatouages.

Si la culture traditionnelle a subi les assauts de l’histoire au contact des Occidentaux à la fin du XIXe siècle, elle a réussi à en conserver ses principaux codes, jouant d’ingéniosité pour y intégrer et adapter le regard de l’extérieur. Le profond métissage qui en a résulté, particulièrement visible dans l’artisanat commercial fécond à cette période, a permis aux arts marquisiens de survivre. Un tour de force qui a autorisé le maintien de la culture traditionnelle mais aussi le renouveau actuel des festivals de danse, des arts traditionnels et la résurgence du tatouage.

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« Des vanités… des vanités » : de la poésie et de la science

A Tropiques Atrium du 31 mars au 30 avril 2016

vanite_j-p_breleur-1— Par Christian Antourel —

L’artiste interpelle la problématique du corps qu’il convient de mettre en relation avec des questions liées au temps qui passe, à la vie et à la mort.

Avec « Des vanités…des vanités » il est question de digital painting, sur support plexiglas, ce mouvement de l’art qui consiste à utiliser des outils numériques au moyen d’un programme informatique en remplacement des outils traditionnels de l’art pictural, est une pratique émergente que Jean-Philippe Breleur maitrise à la perfection. Quant aux vanités, elles même, c’est un genre singulier de la nature morte évoquant l’éphémère du vivant. Ici l’œuvre d’art nous rappellent par son expression que nous sommes mortels, donc vains, c’est-à-dire ce qui est vide, creux, inutile et illusoire. Une vanité désigne par conséquent tout ce qui est frivole et insignifiant. L’intention de l’artiste est de donner une « forme au vide » chercher à faire la part des choses donner à voir l’absence dans la présence d’une matière plastique. Dire finalement le triomphe de la mort sur la vie, certainement.

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« La mise en jouissance du sens chez Hervé Télémaque » par Alexandre Alaric

Dimanche 10 avril 2016 , 10h à la Fondation Clément

Cycle de conférences

Alexandre Alaric présentera une lecture de l’oeuvre d’Hervé Télémaque en mettant en évidence son profond et majeur enseignement quant à ce que suppose peindre en Caraïbe en contexte colonial et postcolonial. À n’en pas douter, il s’agit autant d’un itinéraire que d’une méditation sur la relation au monde de l’artiste, comme d’une éducation sentimentale.
En poursuivant son cheminement, Alexandre Alaric ne cherche pas à en donner des clefs, mais plutôt à rendre sensible l’énigme de sa démarche.
ALEXANDRE ALARIC
Maître de conférences à l’Université des Antilles, Alexandre Alaric enseigne la philosophie du langage, la linguistique générale, l’esthétique littéraire et la théorie du discours dans les Caraïbes. Il est actuellement
Directeur du Département de Lettres Modernes de l’UA
CONTACTS PRESSE
Régine Bonnaire
Fondation Clément
Tel : 05 96 54 75 47
courriel : regine.bonnaire_at_gbh.fr

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La révolution Dada a 100 ans et toutes ses dents

— Par Jean-Jacques Régibier —

C’est en février 1916, en violente réaction contre les horreurs de la guerre, que surgit dans un cabaret de Zurich le mouvement Dada. Internationaliste dès son origine – des dizaines d’artistes du monde entier y participeront – le dadaïsme s’affiche d’emblée comme une contestation radicale de toute la culture dominante jugée complice du massacre, mais aussi de tout l’ordre social qui l’a rendu possible. Il inspirera de nombreux courants artistiques du XXème siècle, comme le surréalisme et le Pop Art. Toute l’année, la ville de Zurich fête la révolution Dada.

Faut-il n’y voir qu’une coïncidence ? C’est dans la même rue malfamée du vieux Zurich que des artistes exilés fondèrent le mouvement Dada, à quelques mètres seulement de l’appartement où avait trouvé refuge, au même moment, un autre exilé qui allait lui aussi devenir célèbre, Lénine. Un des fondateurs de Dada, Marcel Jacno, se souvient même l’avoir vu dans le cabaret improvisé qui servira de base au groupe : « Dans la fumée épaisse, au milieu du bruit des déclamations ou d’une chanson populaire, il y eut des apparitions soudaines comme celle de l’impressionnante figure mongole de Lénine, encadré d’un groupe.

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Seydou Keita dans la lumière du Grand Palais

— Par Alexis Campion —
seydou_keita_photosLe photographe malien Seydou Keita, célèbre pour ses portraits noir et blanc réalisés avant l’indépendance de son pays, est exposé aux Galeries nationales. Une première.

« C’est la première fois que le Grand Palais consacre un photographe africain. Seydou Keïta représente une génération élevée sous la colonisation et faisant le lien avec l’indépendance. » Pour Yves Aupetitallot, commissaire général de la rétrospective Seydou Keïta, pas de doute, l’exposition qui s’ouvre au Grand Palais, à Paris, a une valeur symbolique forte car elle rend hommage non seulement à un grand artiste, mais à celui qui fut un pionnier de l’art photographique de son pays, le Mali, avant même l’indépendance, en 1960.
« Seydou était un parfait businessman »

Les oeuvres montrées, pas moins de 300 photographies en tout, parmi lesquelles ses clichés les plus anciens et les plus rares, reflètent une période tout à fait singulière dans l’Afrique de l’Ouest, courant de 1948 à 1959, parcourant ainsi les dernières années de la domination coloniale française. Sous forme de portraits posés, très nets et cadrés avec le plus grand soin, ces images révèlent les multiples visages et aspirations d’une population désireuse de se montrer prospère, élégante, moderne et pourquoi pas bourgeoise.

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Michel Gogny-Goubert, un adepte du « réalisme poétique » en photogtaphie

EXPOSITION Galerie Michèle CAZANOVE, GOSIER, des 7 et 8 Avril 2016.

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— Par Scarlett Jesus* —

« Il paraît qu’en latin « photographie » se disait « imago lucis opera expressa »,
c’est-à-dire image révélée, « sortie », « montrée »,
« exprimée […] par l’action de la lumière ».
Roland BARTHES, La Chambre claire. Note sur la photographie,
Paris, Gallimard, coll. « Cahiers du cinéma », 1980, p. 127.

 

Si Michel Gogny-Goubert ne dévoile qu’aujourd’hui une partie de ses œuvres, son intérêt pour la photographie est très, très ancien. Pourquoi ce « scientifique », libéré de ses contraintes professionnelles, ne pourrait-il aujourd’hui s’inventer une autre identité et se rêver « artiste » ?

Désormais Michel Gogny-Goubert a opté pour le numérique. Mais reste attaché à une pratique photographique de type artisanale, celle du « tout main », depuis les prises de vues jusqu’aux agrandissements et encadrements, en passant par les impressions sur papier. Michel Gogny-Goubert est un perfectionniste qui ne s’interdit pas d’avoir recours aux possibilités offertes par la technologie moderne, tout en refusant délibérément les trucages. Esprit scientifique, il aime la précision quasi chirurgicale.

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Jean-Baptiste Barret : Mythologiques

 Tropiques-Atrium du 31 mars au 30 avril 2016

Les Mythologiques— Par Christian Antourel —

L’exposition proposée par Atrium Tropiques apparaît tel un dispositif performeur, à l’image de la façon dont s’organise et se déploie depuis plusieurs années le travail de Jean-Baptiste Barret autour de la perception des lieux et des paysages. Toutes ces formes ont des caractères communs qui tiennent à la nature de son art et le distinguent de tout autre mode de représentation et d’expression.

L’artiste aurait donc ce don de percevoir le monde autrement que ne le font les hommes ordinaires : ceux-ci ne retiennent des choses que l’utilisation qu’ils peuvent en faire dans le discours d’une sociabilité, ces images banales qu’évoquent le langage commun ; l’artiste lui, les perçoit dans « leur pureté originelle » il nous dévoile la réalité. Si nous pouvions rentrer en communication immédiate avec les choses et avec nous-mêmes, nous serions tous artistes, car notre âme vibrerait continuellement à l’unisson de la nature Photographe Jean Baptiste Baret participe à la représentation du réel en créant des images plus ou moins fidèles il « invente les figures d’une mythologie chimérique » et distille son art.

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Recherches en Esthétique n° 21, « La Réception de l’art ». Présentation.

— Par Olivia Berthon —

recherche_en_esthetique_n°21Le mardi 14 mars 2016, ESPE Martinique

Considérer l’art dans sa dimension sociale, s’interroger sur ce que l’art représente pour nous, pour moi, pour eux, pour les autres, voilà une des acceptions de la réception de l’art.

L’éditorial de ce 21e volume de la revue Recherches en Esthétique nous le précise : ce sont les évènements tragiques, survenus en janvier 2015, les tristement célèbres attentats de Charlie Hebdo qui ont incité Dominique Berthet et son équipe de chercheurs, contributeurs et collaborateurs, à s’interroger sur cette notion, celle de la réception de l’art, qui aujourd’hui, à l’ère d’Internet et des nouveaux médias de communication, se pose en de nouveaux termes.

En s’appuyant, sur la réception d’un dessin qui aurait pu porter la mention « ceci n’est pas le Prophète », pour faire référence à une des trahisons les plus célèbres, celle des images de René Magritte, la question posée se concentre, entre autres, sur la manière dont seront reçus différents « objets » qui tendent à se déployer dans un contexte donné. Contexte qui, à l’heure actuelle ne cesse de se développer, de s’étendre, grâce, comme je le disais à l’instant, à Internet, qui permet une diffusion massive et instantanée d’images flux, au-delà des cultures et des frontières.

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 » Je suis » : exposition de Jean-Claude Bonne

Vendredi 18 mars au samedi 02 Avril

je_suis-1— Par Fernand Tiburce Fortuné * —

Centre Auto, Place d’Armes au Lamentin Martinique

Cette exposition de Jean-Claude Bonne (JCB) nous donne à voir des femmes. Non pas que le thème de la femme ait été absent de son œuvre depuis longtemps, mais ici, il la donne toute, la dévoile, en fait une véritable statue, et le symbole du siècle, qui l’a rehaussée à l’égalité, à la fraternité, à la liberté, après ses combats, ses défaites et ses victoires, enfin.

Nous entrons, grâce à ses œuvres, si caractéristiques qui définitivement portent l’empreinte de Jean-Claude (son graphisme unique, ses couleurs et surtout cette ligne dans laquelle il a créé son mythe féminin), dans une sorte de mémorial, qui nécessairement fait remonter dans notre inconscient l’histoire de leurs luttes, et en même temps dans une actualité gourmande de liberté et d’expression de cette même liberté à travers les corps libérés, les corps que l’on montre, les corps que l’on cache pour mieux les révéler, comme pour dire : « me voici, me voilà, j’existe ! ».

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SENTIER. A l’ombre du panoptique.

27 Février – 07 mai 2016 à l’espace d’art contemporain 14°N 61°W (FdF)

sentier_ombre_du_panoptiqueMise en scène de travaux sur papier, de photographies et d’objets dans un espace clos.

En tant qu’individu, le réel apparaît à Sentier comme dominé par la fragmentation, par la dislocation, des processus toutefois indissociables pour lui des idées d’assemblage, d’entrelacement, et de relation. C’est un constat que chacun peut faire. Le désastre est une force puissante présente dans tout l’univers macrocosmique dans toutes ses dimensions, et l’homme ne saurait bien sûr s’y soustraire, mais il y résiste par la création. La société est fragmentée en sujets, en individualités sur lesquels elle exerce toutes sortes de pouvoirs. À bien des égards, elle ressemble à une prison et plus précisément à un panoptique, cette forme singulière d’architecture carcérale conçue au XVIIIe siècle pour permettre une surveillance étroite de chaque détenu. Michel Foucault, interprète ce concept dans son ouvrage Surveiller et punir comme un paradigme de notre société qui isole les individus les uns des autres afin de mieux les contrôler. Nous avons tous pris conscience ces dernières années, grâce à ceux que l’on nomme aujourd’hui des lanceurs d’alerte, combien nous ne savons jamais qui nous regarde ou nous écoute.

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Jocelyn Akwaba-Matignon à la Galerie Colette Nimar

Les 17, 18, 19 & 20 mars 2016

jocelyn_akwaba-matignonLa Galerie Colette Nimar aura le plaisir de vous présenter les créations du plasticien guadeloupéen Jocelyn Akwaba-Matignon . Quatre jours pour rencontrer un artiste talentueux empreint d’une profonde humanité, pour échanger en toute convivialité avec lui autour de sa démarche de création, découvrir ses oeuvres et vous laisser séduire !
Jeudi 17 mars permanence de 15h30 à 19h
Vendredi 18 mars « After work » de 16h à 20h
Samedi 19 et Dimanche 20 mars « Portes ouvertes » à partir de 10h .Présentation de Jocelyn Akwaba-Matignon
Artiste peintre guadeloupéen né en 1961, titulaire du Diplôme National Supérieur d’ Expression Plastique, Jocelyn Akwaba-Matignon réalise régulièrement depuis vingt cinq ans des expositions ici et ailleurs où il dévoile sa recherche artistique sur les multiples facettes de ses origines.
Son parcours triangulaire (Europe-Afrique-Amérique) à l’image de son logo, est une quête de l’Être, une recherche et un questionnement permanent sur la magie du monde et le mystère de la vie.
Depuis 2003, il vit et travaille sur son île natale, la Guadeloupe, et sa démarche actuelle se situe dans l’espace caribéen et amérindien.

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« Carambolages » : divertir et instruire

carambolages-0Carambolage (n.m) : terme du jeu de billard. Coup dans lequel la bille du joueur va toucher deux autres billes. fig. : coup double, ricochet.
185 œuvres d’art, issues d’époques, de styles et de pays différents, sont présentées dans un parcours conçu comme un jeu de dominos, où chaque œuvre induit la suivante par une association d’idées ou de formes. Les créations de Boucher, Giacometti, Rembrandt, Man Ray, Annette Messager et d’autres artistes anonymes dialoguent au sein d’un parcours ludique qui revisite notre approche traditionnelle de l’histoire de l’art.

Au Grand Palais, Carambolages fait se percuter 185 œuvres sans chronologie, date, ordre. Une expérience.

Qu’y a-t-il de commun entre Hitler, Churchill et Eisenhower? Gloria Freidmann : elle présente une série de reproductions de paysages peints par les trois premiers. En revanche, inutile de chercher des liens entre le tableau de Joseph Steib, charge contre le Führer, intitulé Le Conquérant (1942), et celui de François Boucher, La Jupe relevée (1742), où l’on voit les fesses d’une jeune fille.
Jeu de piste

Pourtant, ces rapprochements audacieux ont bel et bien lieu au Grand Palais, dans une exposition insolite, inhabituelle, dans laquelle se télescopent 185 œuvres disparates, présentées à la façon d’un véritable « jeu de piste ».

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La parité n’est pas encore une exception culturelle

— Par Magali Jauffret —
orlanContrairement aux idées reçues, et malgré les prises de conscience et recommandations, les métiers de l’art et de la culture sont gravement exposés aux inégalités de genre.

Voilà quelques années, l’exposition « Elles@centrepompidou » se dote d’un slogan qui sonne comme un aveu : « Au Centre Pompidou, les femmes représentent 17,7 % des artistes dans les collections. La nouvelle présentation leur est consacrée à 100 %. » Ce grand écart volontariste, peut-être même ghettoïsant – ça se discute – est pensé comme un rattrapage, après le scandale qu’a provoqué, quelque temps auparavant, en ce même lieu, « Dionysiac », dont les œuvres des femmes étaient absentes, alors que la commissaire de l’exposition était Christine Macel, conservatrice au Centre Pompidou, récemment nommée commissaire générale de la 57e Biennale de Venise.

Le pire, c’est que cette absence est théoriquement justifiée, dans le catalogue, par les propos aberrants et sexistes de l’artiste Jean-Marc Bustamante, lesquels n’ont pas empêché l’ex-ministre de la Culture, Fleur Pellerin, de le nommer, l’an dernier, à la tête des prestigieux Beaux-Arts de Paris, après en avoir évincé Nicolas Bourriaud.

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3 histoires de Belkis Ramirez

— Par Sophie Ravion d’Ingianni, Membre de l’Aica —

Le Tropiques-Atrium, scène nationale expose du 18 février au 19 mars dans la salle André Arsenec, trois œuvres de l’artiste de République Dominicaine, Belkis Ramirez. Avant de commenter cette exposition, j’ai envie de souligner qu’il y a derrière une personne, voire une personnalité, une femme toujours de bonne humeur, aimant rire, avec beaucoup d’humour et de bon sens, mais aussi manifestant de la rigueur. Je connais depuis quinze ans Belkis Ramirez, ayant vécu cinq années dans son pays, une magnifique île très contrastée, entre urbanisation et zone de nature exubérante, richesse et pauvreté, comme de nombreux endroits dans les Grandes Antilles.

Belkis a un long parcours fait de résistances, d’apports, de partages et de dons. Comme de nombreux artistes de la République Dominicaine, mais aussi de Cuba, elle expose fréquemment des œuvres qui relatent et s’inspirent des enjeux liés à l’histoire de son île, mais aussi de ses expériences en dehors de son pays. L’œuvre de Belkis Ramirez, que nous allons évoquer, traverse « au travers » d’une pratique plastique qui est essentielle pour elle, tout un registre de possibilités plastiques liant l’imaginaire à la réalité.

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« La Noosphère » : Margot Asphe expose à la CTM

margot_asphe-1Native du Périgord en 1958, Margot Asphe exerce plusieurs métiers comme : Conseillère matrimoniale à Antibes , ouvre sa boutique de  lingerie à Saint Barth, crée une ligne de vêtement «  Tryphase »  décore un piano bar  à Mallorque … à son arrivée en  2003 en Martinique, un accident,  lui confirme l’idée de consacrer toute son énergie dans l’art, elle donnera une identité à son langage et son style .

«Très tôt, dès 12 ans j’ai appris à voyager seule , toujours comme compagne, ma valise,  je suis partie à Saint Barth (7 ans), à Gran Canaria, Mallorque, Andalousie, Saint -Martin……

Déjà en quête d’un ailleurs, une force me poussait à m’envoler, sans savoir ou j’allais ni comment m’y prendre. Animée par le désir de donner un goût d’éternité à l’éphémère, Je suis une Nomade,  un funambule, qui aime l’errance intuitive. J’ai choisi la peinture comme un moyen de pénétrer cette force de vouloir saisir la trace de ce sentiment d’être . Sourde aux enseignements et aux désirs des experts de l’art, je dirige mon œil vers ma vie intérieure et l’oreille tendue, j’apprends à décoder mon questionnement sur le sens de la vie »

Démarche Artistique
Seul l’amour des hommes sauvera le monde .

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Merci pour ces moments

— Par Dégé —

moments_madrasIl ne pouvait pas exposer mieux ailleurs que dans ce lieu là : Le Vin l’Art et Vous,* derrière chez Azurel, au rond point Canal Cocotte de Ducos ! Un concept de magasin un peu nouveau mais qui nous rappelle un peu nos boutiques d’autrefois où l’on trouvait pain, pacotilles, casseroles, beurre en conserve, boutons de culottes, statues de la vierge, tableau de cerfs bramant dans les forêts de la lointaine Europe…Des nourritures terrestres, esthétiques et autres. Mais là, l’innovation est sobre, si j’ose dire : une galerie d’Art dans une cave à vins.

C’est donc au milieu des caisses de champagne, de rhum, de cidre, d’alcools divers qu’expose ISKIAS*. Il aligne le long des murs des dizaines de petits tableaux joyeux, plein d’humour, de fraîcheur, très colorés, fourmillant souvent de personnages, d’animaux, de détails…pittoresques ! C’est un vrai peintre, à la technique confirmée, à la manière et la thématique un peu vieillotte dans l’âme mais au charme fou. « Encore un petit Pinchon ? » On a envie, en contemplant les toiles, de trinquer avec ses bouteilles de Rhum perchée sur un guéridon de guingois… chaleur accablante, parasol…on rassasie sa soif.

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Vous avez dit Télémaque ?

— Par Selim Lander —

Infirmière de couleur, 2011 - CopieTélémaque, le fils d’Ulysse, bien sûr, qui ne le connaît ? Les amateurs d’art contemporain penseront plus volontiers à Hervé Télémaque, né à Port-au-Prince le 5 novembre 1937. Ce peintre a fait l’objet, l’année dernière, d’une grande exposition rétrospective d’abord au Centre Pompidou, à Paris, puis au musée Cantini, à Marseille. Il est exposé en ce moment au François.

A côté de l’État qui doit jouer son rôle dans la diffusion la plus large possible de la culture artistique, le rôle des mécènes privés demeure primordial. On sait en effet que l’art officiel n’est pas toujours le plus intéressant ni le plus original, qu’il a besoin de l’aiguillon des amateurs pour finir par intégrer les artistes les plus novateurs. La Martinique a la chance d’abriter la Fondation Clément. Dans le domaine des arts plastiques, celle-ci se voue principalement à faire connaître les créateurs caribéens, à commencer par ceux œuvrant dans notre île où, dans ce domaine comme en littérature, les talents ne font pas défaut[i]. Elle peut inviter également des artistes d’ailleurs, comme lors de l’exposition « Pigments » qui accueillit les Guyanais, en 2013[ii].

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Les Palimpsestes de Valérie John

— Par Selim Lander —

Valérie John - CopieLe premier contact avec le travail de Valérie John est déroutant. Ces grandes bandes verticales un peu gondolées, surchargées de noir, apparemment vernies, qui pendent du plafond ou courent sur les cimaises, de quoi sont-elles faites et que signifient-elles ? On s’approche et l’on commence à distinguer des détails. Ce que l’on a sous les yeux, ce n’est pas tout-à-fait de la peinture, en tout cas pas ce que l’on entend par là habituellement : des coups de brosse sur de la toile ou du carton. Il y a du relief dans ces surfaces, suffisamment pour graver des motifs qui se répètent du haut en bas de l’œuvre, souvent inspirés des pétroglyphes et des poteries des Indiens caraïbes, les premiers habitants de la Martinique, visages très stylisés, cercles concentriques. On remarque aussi un quadrillage, en croyant y voir encore un motif décoratif alors qu’il s’agit de toute autre chose : de la matière même de l’œuvre qui se constitue, qui s’élabore en même temps que l’œuvre elle-même.

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Dominique Berthet : critique d’art et/ou mentor ?

Présentation de « 40 entretiens d’artistes (Martinique – Guadeloupe)« 

dominique_berthet— Par Roland Sabra —

Deux événements sont à l’origine des quelques remarques éparses ci-après exposées. En premier lieu l’ édition de la reprise d’une quarantaine d’entretiens parus initialement dans la revue de Dominique Berthet Recherches en Esthétique et en second lieu la soirée Rencontres pour les lendemains organisée autour de l’artiste martiniquais Ernest Breleur. La lecture de l’entretien inaugural de la re-publication des 40 entretiens est une interview d’Ernest Breleur par Dominique Berthet réalisée en avril 1996. Les différentes périodes qui ont ponctué l’oeuvre de l’artiste jusqu’à ce moment de son parcours sont évoquées en termes de ruptures et de continuité avec un questionnement général sur le sens de l’œuvre, de la vie, de la mort et de la résurrection. Questions posées sur un au-delà du travail d’un artiste particulier et qui contribuaient à la création d’un espace d’intimité entre l’intervieweur et l’intervieweur. Un an plus tard, en août 1997 un second entretien venait confirmer cette intuition. Les questions sont un peu plus longues, un peu plus précises et surtout l’entretien se termine par une interrogation sur l’engagement de l’artiste et la place du critique d’art, celle -ci formulée de façon on ne peut plus directe : « Abordons la question du critique d’art.

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« On a des fenètres » la photographie en liberté

— Par Christian Antourel —
chailley_photo-3Le titre de cette exposition le dit sans ambages c’est bien des fenêtres que l’œil découvre une liberté de voir. Ces deux là photographient avec les yeux d’hommes épris et ceci transparait dans leurs clichés. Visiblement c’est là que se jouent la sensualité et la vulnérabilité de ces images. Le portrait est beau, à la fois classique et moderne. Il laisse l’imagination s’envoler.

Ce que l’on perçoit au travers de ces images, c’est une honnêteté, une vision qui ne dégrade, ni ne sanctifie les lieux ni les gestes créatifs. Mais simplement les rend réelles, loin des leurres et des faux-semblants de l’imagerie plasticienne. Burrichango & Piego ont fait ensemble l’école de la rue à Montréal à Hochelaga, quartier populaire par excellence, nid de l’art urbain et depuis, semblent avoir développé une identité artistique, une sensibilité gémellaire a moins qu’ils ne soient frères siamois dans leurs expositions. Les frontières existent mais évoluent discrètement à travers les temps, les lieux et les contingences. Et au final leurs œuvres affichent un aspect très « pro » Un univers baroque et décalé où chacun joue un rôle.

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A la galerie Tout Koulé « Louise, Jeanne, Camille et les autres »

— Par Christian Antourel  & Ysa de Saint-Auret —

femme_aux_tissusClarisse Bagoé Dubosq propose un surgissement polychrome où la ligne émerge de la couleur, déjouant ainsi le piège de l’abstraction entière, à travers une œuvre spontanée. « Mes personnages se devinent et se découvrent en fonction de l’imaginaire, ces femmes de la vie, droites et fières qui avancent sans se retourner, souvent seules, souvent secrètes, toujours dignes. Elles me plaisent et l’aime les imaginer comme cela »
C’est du fond de son petit atelier, que l’on devine douillet, que l’artiste nous raconte des histoires habitées de femmes éternelles, via le langage universel de la peinture. Peut- être faut-il rechercher dans son enfance cette propension à peindre des femmes. Issue d’un milieu familial significatif, il s’y est développé une solidarité féminine très prégnante, revue dans une vision contemporaine Au fil de notre promenade picturale émergent ses personnages énigmatiques, communément étranges dans leur diversité. Son approche de la peinture est « intimiste, sans modèle, sans dessin préalable..» et passe par « une ébauche au pinceau ou au couteau de quelques lignes de composition, silhouettes, simples formes abstraites, formes surgies… d’un prétendu hasard »Dans son travail Clarisse sait évacuer les détails d’une figuration trop marquée et œuvrer par taches de couleurs, de lumière, de formes non-rationnelles.

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