— Par Tahar Ben Jelloun (écrivain) —
Le racisme est le propre de l’homme. C’est ainsi, il vaut mieux le savoir et faire en sorte qu’il ne progresse pas et qu’il soit combattu par la loi. Mais cela ne suffit pas. Il faut éduquer, démonter ses mécanismes, démontrer l’absurdité de ses bases et rester vigilant.
La société française est perçue ces derniers temps comme lieu d’un racisme virulent, mais au fond elle n’est pas plus raciste qu’une autre. Le rejet de l’étranger, du différent, de celui qui est considéré comme une menace pour la sécurité est un réflexe universel et n’épargne aucune société.
Le racisme peut dans certains cas se focaliser sur une communauté, mais cela ne veut pas dire qu’il ménage les autres. Autrement dit il n’y a pas de discrimination dans l’exercice de la haine. Tout le monde y passe.
Ainsi quand en France des voix se sont élevées pour évoquer » un racisme anti-blancs « , j’aurais aimé les rassurer : quand on est rongé par le racisme, on n’aime personne. Une fois c’est le juif qu’on persécute, une autre c’est le Noir, une autre c’est l’Arabe et selon l’époque et le lieu où l’on se trouve c’est aussi le blanc qui est visé.

Membres de la communauté de l’Université des Antilles et de la Guyane, nous sommes absolument indignés du pilotage de la crise de Guyane par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
A quelques jours du 20 novembre, journée internationale des droits de l’enfant, il me parait opportun de rappeler les valeurs qui ont poussé la France à ratifier la convention internationale des droits de l’enfant moins d’un an après son adoption par l’ONU en 1989.
L’écologie est un mouvement d’idées qui, comme l’indique l’étymologie du mot (grec oïkos : maison), considère que la Terre est notre maison, que nous devons en prendre soin, gérer au mieux ses ressources et son espace – non extensibles. Cela est encore plus vrai, bien entendu, d’une petite île comme la nôtre.
Ce colloque international qui se tient à Fort-de-France du 13 au 15 novembre 2013, à l’instigation de l’Association mélanges Caraïbes, a pour objet une approche comparatiste de la notion de révolte chez Albert Camus et Aimé Césaire, ces deux grandes figures des lettres françaises du XXe siècle.
Un texte de l’écrivain allemand Hans Magnus Enzensberger, intitulé
Typhons, ouragans et cyclones sont un même phénomène météo désignant la plus violente manifestation des dépressions tropicales, capable de dégager une puissance équivalente à dix fois la bombe d’Hiroshima.
Aux côtés de Willem Dafoe, l’ex-star de la danse joue l’absurde dans une farce surréaliste du metteur en scène américain.
Je viens de lire votre interview dans Libération (du 06 novembre), tout ce que vous dites est vrai, juste, ce n’est pas de ça que je veux parler, je veux vous parler de la fin de votre interview, on vous demande : «Avez-vous été déçue par la faiblesse des réactions qui ont suivi les attaques dont vous avez été victime ?» Entre crochets, il y a d’abord écrit : «soupir». Vous poussez donc un soupir puis vous répondez. Vous parlez des messages de soutien qui vous ont été adressés à titre personnel, vous expliquez que c’est gentil mais que ce n’est pas le propos, et vous avez raison. Vous parlez de l’analyse de l’historien Pascal Blanchard, que vous dites juste mais qui n’est pas une alerte, et vous avez aussi raison. Vous dites que des consciences françaises pourraient dire que les injures racistes dont vous avez fait l’objet ne sont pas périphériques mais sont «une alarme», ne sont plus un signe mais une alarme, un signal d’alarme, dites-vous, car quelque chose dans notre société se «délabre», c’est votre mot, se dégrade, fout le camp, pourrit, est sale, est crade, est dégueulasse, est nul, est fini, est foutu, et vous avez raison.

Cette fois, la rejeton Le Pen n’a pas choisi la méthode discrète. Confortée par une atmosphère nauséabonde de montée des groupes néo-nazis dans divers pays euro péens, elle annonce urbi et orbi qu’elle visitera les colonies avant la fin de l’année.
Nicole Dogué, comédienne née à la Martinique impressionne par la diversité de ses registres, à la hauteur du texte (tension, rage, écoute, dignité, amour empêché). Son jeu de scène s’impose dans les sept premières minutes du spectacle où la femme (la voix humaine) attend le coup de téléphone. Avant le premier « Allo », elle se morfond, fait les cent pas, se saisit d’un énorme oreiller consolateur, fume nerveusement
M. Alfred Marie-Jeanne. Ma question s’adresse à Mme Geneviève Fioraso, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche. J’y associe les députés Bruno Nestor Azerot et Jean-Philippe Nilor.
INTERVIEW
Définition
Depuis longtemps, la France joue au bras de fer. Sa République contre sa société. Ses idéaux face à son quotidien. Deux forces opposées, en équilibre précaire, comme ces poignées de mains tenues en équerre par des biceps gonflés à bloc. La République, née de la révolution contre les privilèges, s’est dotée d’un triptyque impossible pour tordre le bras à la nature même des hommes : liberté, égalité, fraternité pour en finir avec la division, le rapport de force, l’assujettissement de l’autre. C’était sans compter l’homme derrière le citoyen. Cet insoumis refuse tous les diktats, et surtout ceux qui ambitionnent d’imposer de bons sentiments. Jamais, ni sous la terreur du Comité de salut public de ses débuts sanglants, ni après la tentative de Mai 68, la République ne parvint à l’égalité, la liberté et la fraternité.
—Dossier de presse —
Elu meilleur projet du Programme Culture en France et 4ème en Europe en 2012, Hip Cirq Europ est un projet innovant. Il croise les disciplines, les artistes, les territoires et les publics au cours d’une aventure transeuropéenne de deux ans.
Il les appelait les Bohémiens. C’étaient les Roms de son époque, pas mieux aimés ni mieux accueillis qu’aujourd’hui.
En 2001, un an avant sa mort, Pierre Bourdieu conclut son enseignement au Collège de France par une » esquisse d’auto-analyse « . Dans ce texte, pour éviter les pièges de l’illusion biographique, il appliqua à lui-même les catégories d’analyse qu’il avait mobilisées pour comprendre les autres, et en particulier Edouard Manet (1832-1883) auquel il avait consacré les cours des deux années précédentes (en librairie le 7 novembre). Entre la réflexivité de l' » auto-analyse » et l’étude de la révolution symbolique opérée par le peintre, la différence semble évidente. Pourtant, ne peut-on pas penser, avec Pascale Casanova, l’une des responsables de cette édition, que les cours sur Manet sont déjà un essai d' » autoportrait » par délégation ? Non pas que Bourdieu se compare à l’artiste qu’il admirait tant mais, peut-être, parce qu’il reconnaissait quelque chose de la tâche qu’il s’était donnée dans le geste d’un peintre qui retourna contre le système académique la maîtrise qu’il en avait acquise.