Ou comment interroger l’absence de diversité sur les plateaux de théâtre*

— Par Claire Diao —

acteursLundi 30 mars 2015, le Théâtre de la Colline de Paris, en partenariat avec la Fondation Edmond de Roschild et la Fondation SNCF, organisait une lecture de texte de la première promotion de sa formation théâtrale Ier Acte, précédée par une table-ronde autour de l’absence de diversité sur les plateaux de théâtre français. Compte-rendu d’un débat musclé.
Ils sont plusieurs centaines, en ce 30 mars 2015, les curieux et les passionnés, professionnels ou amateurs, acteurs, metteurs en scène, scénographes, techniciens ou simples spectateurs, à venir assister à une table-ronde sur l’absence de diversité sur les plateaux de théâtre français.

Dans la rue Malte-Brun du XXe arrondissement de Paris, les participants fument une cigarette, discutent, se saluent puis se pressent dans le hall et l’escalier pour faire la queue, retirer leur invitation, puis s’installer dans le Grand Théâtre de La Colline – théâtre national.

Sur la scène, Firoz Ladak, directeur général des Fondations Edmond de Rotschild; Zinedine Soualem, comédien de théâtre et cinéma; Frédéric Hocquard, directeur d’ARCADI Île de France (1); Monia Triki, chargée des mécénats à La Colline; Laure Adler, journaliste et modératrice de la table-ronde; Eric Fassin, sociologue, professeur à l’Université Paris 8 et chercheur au Laboratoire d’études de genre et de sexualité (LEGS); Jean-Baptiste Anoumon, comédien; Marianne Eshet, déléguée générale de la Fondation SNCF et Stanislas Nordey, metteur en scène, directeur du Théâtre National de Strasbourg et directeur artistique du programme Ier Acte sont installés face à la salle.

La parole à la scène
En guise de préambule, Stéphane Braunschweig, directeur de La Colline, prend la parole pour présenter le programme Ier acte – programme « s’adressant à des jeunes acteurs ayant, dans leur parcours artistique, professionnel ou personnel, fait l’expérience de la discrimination » – le directeur de La Colline exprime son désir « d’avancer dans le sens d’une société qui accepte mieux sa dimension multiculturelle et métissée ».

Suite à son intervention, la journaliste Laure Adler rappelle que le débat durera 1h30 avec une première partie de présentation et une seconde de pistes de réflexion. Mais dans la salle déjà, des personnes haussent le ton : « Arrêtez de parler à notre place ! ». « Laissez-nous vous lire un texte », demande la metteure en scène Myriam Tadessé, debout dans l’assistance. « Non, tonne Laure Adler. La condition pour pouvoir vous écouter c’est aussi de nous écouter ». « Votons pour écouter le texte de Madame », clame un homme de l’autre côté de la salle. « Non ! », réagissent les invités, sur la scène, perturbés par ce démarrage houleux. Monia Triki tente en vain de prendre la parole, sa voix disparaissant sous les vives réactions d’artistes indignés dans la salle. « J’en ai assez que l’on parle de moi à ma place », clame la metteure en scène Eva Doumbia. Le comédien Jean-Baptiste Anoumon ne tient plus et se lève, micro à la main, criant sur l’assistance : « Mais ça fait des années qu’on attend d’avoir la parole, tu peux bien attendre un quart d’heure de plus ! » Rires et applaudissements. La parole revient sur la scène et le tour de table peut commencer.

Parmi les invités figurent trois institutions (ARCADI, les Fondations Edmond de Rotschild et la Fondation SNCF) qui ont participé au financement du programme Ier Acte. « Nous sommes tous là pour combattre des injustices, affirme Marianne Eschet, déléguée générale de la Fondation SNCF. Je remercie La Colline d’avoir ouvert ce débat car c’est la première fois. C’est un débat salutaire, essentiel, qui a permis aux fondations d’être sur le plateau et de faire partie de cette histoire, pas d’être uniquement des bailleurs de fonds ». Après avoir condamné les « interventions grossières » de ce début de rencontre, Firoz Ladak, directeur général des Fondations Edmond de Rotschild, s’est réjoui que le programme Ier acte ait permis « à un jeune d’intégrer le Conservatoire de Saint-Étienne, à trois autres d’être pré-sélectionnés au Conservatoire de Paris et à un autre d’avoir intégré une troupe de théâtre ». Tout comme Frédéric Hocquard, directeur d’ARCADI Île de France, pour qui il est important « qu’une institution s’intéresse à la question de la discrimination sur les plateaux de théâtre ». Même si, faisant référence au film Les statues meurent aussi de Chris Marker et Alain Resnais qui, en 1953 déjà, demandait « pourquoi l’Art nègre était au Musée de l’Homme et l’Art grec ou égyptien au musée du Louvre » – taquiné par Zinedine Soualem qui lui demande si Alain Resnais appliquait réellement cette réflexion à ses castings – Frédéric Hocquard reconnaît que le sujet débattu en ce mois de mars 2015 arrive « un peu tard, mais c’est déjà bien ».

Avec eux, deux comédiens : Zinedine Soualem, invité, selon ses dires sur scène, « parce que je m’appelle Zinedine Soualem » mais également « pour apporter un témoignage », reconnaît être « globalement d’accord avec les colorés qui sont là (dans la salle, NDLR) et dont je fais partie ». Et Jean-Baptiste Anoumon, comédien de théâtre et doubleur, là « parce qu’on m’a appelé » mais aussi parce que « je ne m’accommode pas de la marginalité des femmes, des noirs, des arabes sous des prétextes fallacieux divers. Je ne suis le nègre de personne, je suis un être humain vivant et avançant ».

A leurs côtés, Monia Triki, chargée des mécénats, joue davantage le rôle de modératrice que d’intervenante et Stanislas Nordey, directeur du Théâtre National de Strasbourg et directeur artistique du programme Ier Acte, atteste que le théâtre « n’est pas meilleur ou pire que la société » avec son lot de machisme, de xénophobie et d’homophobie. « Le débat sur la parité homme/femme est extrêmement récent (2), il est lié à des collectifs et nous avons vu la vitesse avec laquelle le Ministère a nominé des femmes ».

Et le sociologue Eric Fassin, satisfait d’être bousculé par des débats qui traitent aussi bien de la notion de diversité (qui devrait inclure tout le monde, pas seulement les non-Blancs), la question du public, la vision du monde proposée par le théâtre (« quand on n’est pas du théâtre, on se dit qu’il faut avoir la tête de l’emploi ») et les différentes manières de faire du théâtre (« est-ce que les Blancs doivent être joués par des Blancs et les non-Blancs par des non-Blancs ? »).

La parole à la salle
Si le démarrage du débat a quelque peu crispé les participants et la journaliste Laure Adler, le respect de la libre-circulation du micro a permis à plusieurs membres de l’audience de témoigner, à commencer par quelques-uns des vingt-et-un acteurs formés dans le cadre du programme Ier acte à raison de plusieurs samedis par mois, d’un accès gratuit aux spectacles de La Colline et d’un séjour de quelques jours au Festival d’Avignon.

Ainsi Séphora Pondi, 22 ans, explique avoir participé à ce programme parce qu’elle aime beaucoup le Théâtre La Colline et le travail de Stanislas Nodley et parce qu’elle a été interpellée par le propos de cette formation. Sa camarade Kanel Jalta, 21 ans, rapporte de son côté avoir adressé au théâtre une lettre vindicative, critiquant cet acte de discrimination positive, puis finalement avoir été convaincue de suivre cette formation dont elle ressort grandie. Leur partenaire Tigra Mekhitarian, défendant le fait qu’un comédien doit pouvoir interpréter les rôles qu’il souhaite, semble agacé par les propos tenus dans la salle : « Je suis arménien. La diversité, ce n’est pas qu’une histoire de noirs ou d’arabes ».

Le public du Grand Théâtre est plus coloré qu’à l’occasion des habituelles représentations de La Colline : « On a rabattu pour qu’il y ait du monde », glisse Eva Doumbia en réponse à Frédéric Hocquard qui aborde la question du théâtre « reflet de la société ». « S’il y avait une vraie diversité, les Blancs en ferait partie », énonce au micro la metteure en scène avant d’interroger l’organisation même de cet événement : « Pourquoi n’y a-t-il pas d’auteurs ou metteurs en scène afro-descendants, asiatiques, maghrébins ou autres invités ? »

Descendant des gradins, le comédien Paulin Foualem est invité sur scène. Stanlislas Nordey lui propose son fauteuil mais ne le reconnaît pas. Paulin Foualem lui rappelle alors avoir joué dans son théâtre à Strasbourg. « Vous avez rapporté tout à l’heure qu’un jeune avait dit que « la France changerait le jour où je jouerai Richard III », développe le comédien. Eh bien moi j’ai fait des études de théâtre à l’École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre (ENSATT, NDLR) et le premier rôle que j’ai joué, c’était Alceste de Molière. La France n’a pas changé, elle est même pire ».

La salle s’impatiente car beaucoup de personnes souhaitent parler. Laure Adler lui demande d’en arriver au fait. Et les faits sont une proposition portée par l’association Égalité en Actes, en cours de création à cette occasion par les signataires d’une tribune publiée dans Le Monde et reprise en intégralité sur Africultures (3), qui propose l' »Égalité citoyenne en acte dans les arts et la culture ». Des feuilles circulent dans l’assemblée. « Pour la réalisation de l »égalité citoyenne dans les arts et la culture et sa mise en pratique », lit-on sur le dépliant qui propose d' »identifier les processus de relégation, neutraliser les mécanismes d’exclusion, garantir la représentativité de la population à des postes de responsabilité et labelliser les bonnes pratiques dans les centres d’arts et de culture en France ». « Liberté, égalité, fraternité… nous n’y arrivons pas, poursuit Paulin Foualem. Il faut des égalités en actes dans la culture pour supprimer ces processus de relégation dans les postes de décision ».

Firoz Ladak des Fondations Edmond de Rotschild déplore quelque peu que les artistes prenant la parole mettent en avant les questions mémorielles et coloniales, « Je suis moi-même issu de la diversité mais pas du passé colonial de la France. Être aussi vindicatif ne rend pas service ». Un point de vue qu’Eric Fassin pondère en analysant ce qui a été dit et en concluant que : « ce soir, tout est abordé et c’est bien ».

Déplacer le débat
Dans la salle, la course au micro continue. Les mains se lèvent, les artistes, sont même parfois debout pour prendre la parole, preuve d’une envie viscérale de s’exprimer. Sur la scène pourtant, les invités semblent mal à l’aise face à ces propos inattendus et non maîtrisés. Ils pensaient mener le débat, mais ce sont finalement les interventions de la salle qui donnent le ton. Un renversement de situation qui ne semble pas au goût de Laure Adler qui rappelle « être en grève toute la journée à France Inter et ne pas avoir envie de mener des débats syndicaux ce soir ».

Au tour de la comédienne et réalisatrice Amandine Gay, située en haut de la salle, de prendre la parole. « Il y a une dimension politique. Les scènes nationales sont financées avec nos impôts. Il y a des besoins structurels et institutionnels qui ont pu être possible à titre individuel comme dans les films de Claire Denis (4). La Comédie de Saint-Étienne (centre dramatique national, NDLR) propose une formation pour les gens aux revenus moyens qui est plus intéressante que cette école pour bougnoules que vous avez créée ».

Sur scène, les mécènes et Stanislas Nordey sont hors d’eux : « Une école pour bougnoules ?! Tiens ton vocabulaire, la tutoie le metteur en scène. Notre formation est un complément qui vient pallier au manque de représentativité au théâtre. Et poser cette question dans un théâtre national n’est pas anodin ».

Alors que la question politique des nominations dans les Centres dramatiques nationaux est soulevée (5), c’est le programme Ier Acte que les les mécènes, Stanislas Nordey et Laure Adler défendent en donnant la parole à l’une des étudiantes, Séphora Pondi, qui clame haut et fort « Je ne suis pas une victime » puis à Arnaud Meunier, directeur de La Comédie de Saint-Étienne, qui supplie que « l’on ne mette pas en concurrence les dispositifs. C’est un geste positif que ce débat ait lieu ce soir. Sur les questions du colonialisme, la France a du retard. Stéphane Braunschweig a raison lorsqu’il dit que quand un candidat issu de la diversité se présente à un concours nous tendons l’oreille. Le nombre de candidats a chuté parce que le nombre de bourses a baissé. C’est une question de classe sociale ».

Le comédien Yann Gaël prend à son tour la parole et s’adresse aux jeunes de la formation Ier Acte : « C’est très bien que la formation Ier Acte vous forme aux concours. Je vous souhaite un bel avenir et beaucoup de courage. Car le chemin qui vous attend ne sera pas simple. Vous n’avez pas idée de ce que vous allez rencontrer sur votre chemin et dans ces écoles: ne pas être écouté, être rejeté. Et je vous dis cela pour l’avoir vécu ». Puis s’adressant à ceux qui ont initié ce programme : « Ce qui me dérange, c’est que la première chose qui vous soit venu à l’esprit, en terme de représentation, c’est qu’il n’y a pas de jeunes formés. C’est un souci si vous pensez qu’il n’y a pas de gens formés et talentueux car vous pourriez faire ce geste d’intégrer ces gens issus de la diversité. Vous qui financez, pourquoi ces pièces ne pourraient-elles pas se faire avec des gens issus de la diversité ? »

Regrettant « le foin de la personne en haut » (comprendre Amandine Gay, NDLR), Firoz Ladak rappelle que « ce programme est là parce qu’il y a des sous pour » et que ses fondations ont amené un « complément » à La Colline qui est « un théâtre national sous tutelle du Ministère de la Culture et de la Communication ».

Alors que Laure Adler rappelle que le débat touche à sa fin suscitant une belle agitation dans la salle, et que les questions politiques restent en suspens, le comédien Jean-Baptiste Anoumou reprend la parole pour souligner que l’important est de répondre à la question de « Pourquoi je travaille et pourquoi je ne travaille pas ».

Intégrer les auteurs de la diversité
Dans la salle, une maître de conférences de l’Université Lille 3, hausse le ton. « Je ne suis pas directrice d’une structure mais j’aimerai prendre la parole ! », tonne Sophie Proust qui attend depuis un moment de pouvoir parler. Rappelant que le documentaire La mort de Danton d’Alice Diop résume bien la situation actuelle, l’universitaire explique les difficultés rencontrées en 2004 par le metteur en scène Jean-René Lemoine pour mettre en scène La Cerisaie (6) : « Tout ce qu’on lui a dit, c’est que ce n’était pas possible de faire jouer à des acteurs noirs du Tchekhov. Les directeurs de théâtre disent aux auteurs d’aller jouer au Tarmac de la Villette et au théâtre du Musée du Quai Branly. Je ne veux pas être une spectatrice militante en allant dans certaines salles voir des pièces qui devraient être jouées partout ! »

Prenant comme point de comparaison le Goodman Theater de Chicago aux États-Unis, Sophie Proust explique comment, sur ses communiqués, ce théâtre informe que 30% d’acteurs de couleur ont été employés ces vingt dernières années. « Si l’action politique est de changer la parité homme/femme, alors il faut aussi intégrer les auteurs et directeurs issus de la diversité et sensibiliser les spectateurs par le biais de publications ». Applaudissements.

Sur scène, c’est le dépit. Zinedine Soualem est parti discrètement en cours de débat, raccompagné par Monia Triki. Alors que Laure Adler tente de stopper la discussion et que Stanislas Nordey rappelle qu’une lecture présentée par les acteurs du programme Ier Acte doit avoir lieu, Jean-Baptiste Anoumon tend le micro à Myriam Tadessé, première à avoir demandé la parole au démarrage de la rencontre. La comédienne monte sur scène pour lire un texte de Gerty Dambury, sous le regard médusé des invités.

« Nous avons tout vécu. Le développement social des quartiers, le recours aux grands frères, l’aide aux cités, les zones d’éducation prioritaires, les classes préparatoires ouvertes aux défavorisés. A chaque fois, ces dispositifs ont échoué parce que s’il est un élément qui ne bouge pas, c’est bien la peur que le pouvoir échappe à ceux qui se le partage et qui, quelle que soit leur couleur politique, se presse au-devant de tous ces dispositifs pour que le gouvernail leur reste entre les mains. Akhenaton déjà disait « Les artistes de mon cul pompent les subventions DSU (7) ».

Alors que Myriam Tadessé embraye sur le programme Ier Acte, Laure Adler se lève d’un pas vif et, faisant un geste de la main hué par quelques-uns, s’en va. Monia Triki expliquera peu après qu’elle avait une émission à présenter. Myriam Tadessé poursuit, inébranlable.

« L’on veut ouvrir une école pour accueillir des victimes de la discrimination, encore la discrimination. Et que deviendront ces nouveaux formés lorsqu’ils seront lâchés, livrés dans une société dans laquelle la discrimination règne à tous les carrefours et où le racisme connaît une extension indéniable. Formés mais pour jouer quoi ? Quels textes ? Sous quelle direction ? Accueillis où ? Qui nommez vous à la tête de vos théâtres ? Qui êtes-vous ? Vous interrogez-vous sur vous-mêmes et sur votre méconnaissance totale des cultures riches et vivantes ? De quelle indignité êtes-vous le signe qui s’ignore ? Jusqu’à quand subventionnera-t-on des chasseurs de subvention sans se préoccuper de ce qu’ils peuvent réellement porter comme capacité réelle de transformation de la société et des rapports entre groupes humains opposés ? »

Fin de la représentation.

Claire Diao

1) ARCADI est un établissement public de coopération culturelle créé à l’initiative de la Région Île-de-France, en partenariat avec l’État (Direction régionale des affaires culturelles), accompagne tous les acteurs culturels franciliens.
(2) Une rencontre intitulée « Le théâtre en mâle d’héroïnes : actrices, représentations, réalités » avait eu lieu le lundi 16 mars 2015 à La Colline.
(3) Une version raccourcie de la tribune a été publiée sur le site LeMonde.fr. Sa version intégrale est publiée sur le site Africultures.
(4) Réalisatrice française blanche, Claire Denis n’a cessé de réaliser des films (Chocolat, 35 Rhums,White Material) dans lesquels les acteurs noirs sont mis en scène sans nécessité de justifier ce choix dans le film. Lire l’entretien de Sylvie Ngilla avec Claire Denis.
(5) Notons qu’à ce jour, sur 70 scènes nationales en France, seules deux sont dirigées par des personnes « issues de la diversité » : Hassane Kassi Kouyaté (au CMAC de Fort de France) et José Pliya (à L’Archipel de Basse-Terre).
(6) Présenté à la Maison de la Culture de Bobigny (93) en 2004, voir la fiche de présentation, ici : http://www.mc93.com/fr/2004-2005/la-cerisaie
(7) DSU = Développement social urbain. Paroles tirées de la chanson Demain c’est loin du groupe de rap IAM sur l’album L’école du micro d’argent (1997).

*Ce texte nous a été communiqué par Patrick Chamoiseau