« Paradis : la fabrique de l’image » par Jérôme Havre

04 Avril – 16 Mai 20145 au 14°N 61°W

jerome_havre-1— Par Juliette Soulez —

caryl* ivrisse-crochemar & [creative renegades society] ont le plaisir de vous présenter l’exposition de Jérôme Havre, artiste d’origine martiniquaise, vivant et travaillant au Canada.
L’exposition intitulée “Paradis: La fabrique de l’image” est une première de l’artiste en Martinique et sera présentée à l’espace d’art contemporain 14°N 61°W du 04 Avril au 16 Mai 2015.
“Pour cette nouvelle exposition « Paradis: La fabrique de l’image », Jérôme Havre a entrepris de nouvelles recherches en revenant au dessin, à l’aquarelle et à la peinture sur papier.
En écho avec ses sculptures, Jérôme Havre peint de manière organique des taches, comme des corps, formant le fond de chaque aquarelle. Suivant les dessins, les fgures au premier plan, souvent des silhouettes qu’il a peint aussi, viennent varier le sens de ces taches, qui sont alors associées à un paysage, des planètes, à une mer agitée ou à un ciel couvert. Les corps deviennent météorologiques, aériens, fuides ou ils se découpent comme des territoires sur le papier. Mais ces corps peuvent aussi, puisque le format de ces aquarelles est de la taille d’un écran d’ordinateur, faire penser à des clouds, ces espaces de stockages numériques de l’ordinateur qu’utilise l’artiste..
Les silhouettes peintes au premier plan à l’encre proviennent d’imageries populaires que Jérôme Havre puise de manière associative en surfant sur Internet. Cette imagerie populaire donne ainsi à ces aquarelles une qualité pop. Et, de fait, ces peintures à l’aquarelle, presque miniaturistes, glissent du côté des codes et des icônes géopolitiques – la guerre, le pétrole, la conquête du Far West ou la conquète de l’espace, etc.
Ces images sont les échos d’un monde médiatisé, par la télévision, le cinéma, l’actualité. Une des images afche « Absurde » avec un panneau planté sur une tache. L’on peut se demander alors ce qui, dans ces aquarelles, dans ces images, relève de l’absurde. Jérôme Havre ne pointe-t-il pas une absurdité plus large, plus globale, celle de ce monde auquel nous avons accès, certes, mais uniquement de manière médiatisée, justement ?
Ainsi ces images posent-elles problème comme toute représentation pop, du fait de leur ancrage dans des situations réelles ou métaphoriques.
Dans cette mise en scène de cette médiatisation du monde, Jérôme Havre opère un processus poétique de déréalisation du monde révélant le tissu sémiotique de notre quotidien.”
Juliette Soulez.