— Par Frantz Succab —
Au moment où un énième Congrès des élus guadeloupéens va avoir droit aux actualités dans la presse et l’opinion résiduelle encore attentive à la chose politique ; au moment où la désespérance latente se shootera au lespwa-a-malpapay, on peut se demander comme de coutume s’il s’agit en vérité d’un moment de respiration démocratique.
Hélas, que pour que la démocratie respire dans nos parages, il faut lui ôter toute la charge qui lui pèse sur la gorge. Cette charge ne vient pas seulement d’un seul ou de plusieurs élus ou d’un quelconque parti politique, mais de la Guadeloupe entière telle qu’elle fonctionne. C’est le poids des mentalités, celles qui ont conduit à la municipalisation des esprits, à l’électoralisme forcené pervertissant le sens profond du libre choix citoyen. En somme, le poids du clocher sur l’esprit public et la liberté.
Interrogeons-nous honnêtement, du fond du cœur ? Les guadeloupéens ont-ils jamais exercé sans peur de leur ombre leur pouvoir de tout changer, tel qu’on l’entend bougonner dans les foules toute la sainte journée ? Il ne s’agit pas que de changer de maire, mais surtout de société et, partant, de vision de l’avenir : le mode de production et les rapports sociaux, les modes de délibération collective et de gestion des affaires de la Cité.