Étiquette : Christian Antourel

« Ce soir on improvise »

par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret

ce_soir_on_improviseCette aventure, nous raconte les acteurs en rébellion contre le metteur en scène, refusant l’illusion qu’on leur impose au profit de la sincérité passionnelle.
L’excès de présence et l’emprise du metteur en scène sur les comédiens, encourage le développement de velléités d’indépendance, pour trouver un espace de liberté. Toutes les sociétés sont à des degrés divers confrontés à ce problème et pour y faire face on veut revenir à ses repères. Pirandello déteste l’immobilité par conséquent, les formats, les systèmes tout ce qui fixe un aspect et tout ce qui gêne un songe. Ce théâtre indique que le refus de ce metteur en scène arrivé de France est le prétexte pour justifier un modèle théâtrale pirandellien également porteur d’une charge de méfiance très forte à l’égard de l’autre. Cette incommunicabilité de Pirandello relayée par Adrien, nous atteint en plein cœur, lorsqu’on constate qu’entre les intentions et les actes, se dresse un mur d’incompréhension ; entre l’auteur, et les acteurs déjà acquis à sa cause, peuvent-ils exprimer ce que l’auteur a voulu dire, si ce n’est à travers leur subjectivité personnelle … Sincère mais pas forcément fiable ?

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Pierre Williet en concert au Jedi Mizik

«  Obstination », titre une des qualités d’un musicien aujourd’hui…il doit être obstiné afin de poursuivre son chemin, pas toujours facile… »

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«  OBSTINATION  »

L’album  « Obstination »constitue le 3ème volet de la trilogie «  Bleue Biguine » toujours dans le même axe de recherche et de mélange de musique antillaise et de jazz. Une musique résolument signée biguine –jazz, entre jazz fusion et esthétique caribéenne. Avec un swing impétueux à géométrie variable. Pierre Williet nous confie que « ce sont des compositions originales, dont deux dédiées a ses filles qui font parties de sa source d’inspiration ; les autres titres sont aussi dédiés à des proches ou à des artistes qui ont marqués le monde musical… Un hommage particulier à Eugène Mona « Mona Lizo, Ti mouton »   composition qui souhaite exprimer toute la force et la magie de l’œuvre musicale du maître. Une incursion dans les rythmes caribéens, le bélé et la relecture de standards ». Et un clin d’œil a la sonorité Be- Bop de Charlie Parker. Nous avons apprécié un exemple de son évolution stylistique et de sa créativité.

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Nicole Terrien Comme un jardin suspendu

—Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

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  Du calme, de la peinture, du coton ou du lin. Point de départ d’une écriture picturale obéissant à des signes par lesquels est transmise l’identité des choses.
Mais aussi manuel de tradition où l’objet peint s’exhale, entre autres dans le désir d’offrir aux motifs saisis de traces d’éternité, une réalité plus belle, au -delà de leur vivacité. Nikol peint des fruits, des bambous, des fleurs tropicales, des fruits à pain, des cocos germés, toute l’exubérance de la végétation locale, et la luxuriante déclinaison florescente de notre Martinique dans son intimité, avec une véritable acuité de bon aloi, dénuée de prétention, jamais pédante. Nikol n’est pas dans la profusion forcenée du trait de l’artiste qui se pense irréductible, elle se borne à révéler l’essentiel dans un minimalisme éloquent  et assumé à l’identique: son amour de la nature et de l’art confondus. Les différentes œuvres de l’exposition proposent de façon multiple une pause, un ralentissement du regard, ralentissement du temps de la création, un rapport à l’origine. Un temps de réflexion, un arrêt sur image.

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la Fondation Clément : la vérité multiplie la vie

 — Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

severini-1En consacrant son exposition « Derrière le voile » à une évocation de l’avenir des peuples,  illustrant ainsi ce qui se passe actuellement dans ces pays africains et arabes qui revendiquent la délivrance, Luz Sévérino a abondamment nourri d’images rhétoriques sa peinture , et d’une réflexion radicale son installation monumentale. Référence aux pays où la liberté d’expression n’existe pas, là où les formes de vie de corps-fantômes, naissent et disparaissent à travers des transparences et que la force des langues vivantes jugulées ne peuvent retenir. Elle veut dans son discours pictural dénoncer des faits et prononcer la reformulation d’une liberté en devenir. Mais c’est par des chemins détournés que nous pénétrons les travaux de Luz Sévérino. Cette artiste plasticienne complète semble difficile à classer tant sa peinture abstraite à la base, incite le regard à chercher et trouver des formes humaines concrètes au-delà des traits de pinceaux, apparemment aléatoires que l’on y décèle. Il en résulte par un drôle d’effet d’optique suggéré des visages qui se dessinent et se révèlent progressivement à nos yeux étonnés.

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Ces Airs de théâtre

Le Théâtre Aimé Césaire accueille le Festival Itinérant Margose pour un spectacle en plusieurs parties, dont la pièce principale « Nôrichas » rend hommage à Aimé Césaire dans le cadre de la préparation de son centenaire. A la poésie et à ses enfants : Charles Baudelaire, Susanne Césaire, Victor, Hugo, Khalil Gibran et tous les autres… Ce premier tableau poétique qui rend un hommage particulier à Haïti et au Japon prend la forme de projections de symboles et de lectures qui viennent soutenir des éléments fondamentaux. En collaboration avec le Département Afrique et le Secteur Culture de l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture) Elle traite de la poésie des rencontres et des arts du monde. La musique, l’image, la danse et les mots tentent d’exprimer la spiritualité universelle des poètes résistants à toutes formes d’esclavage tout en posant la question qui sommes nous par rapport à la nature ? Quel est le bon sens ? Où souhaitons nous aller ensemble et comment ? Cet hommage appuyé à l’homme Césaire, écrivain et poète visionnaire «  Le Nègre fondamental », chantre de la négritude, s’inscrit dans l’esprit d’un projet humaniste soutenu par l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie) Le Festival itinérant Margose propose des invitations au voyage afin de ne plus être les esclaves martyrisés du temps.

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« La loi de Tibi » d’après « Mieux que nos pères »

DON QUICHOTTE…. ET SANCHO PANZA

 Imaginons un ailleurs au milieu de nulle part,  mais marqué par la misère, par un déterminisme prénatal, cette prédisposition au manque de chance, à une victimisation chronique, où le malheur s’écrit en lettres capitales. Ravages de tous les fléaux qui touchent la société. L’avidité et tous les vices de la condition humaine, qui font de ce monde ce qu’il est, dans son masque le plus ténébreux. A ce moment là entre en scène Tibi en «  habit de lumière. » L’Auguste triste mais encore plus joyeux. La mise en scène nous l’impose déplorable et au bout du compte, relativement attachant. Forgé d’humour noir ou d’ironie féroce. Avec un cœur qui respire la communication. Si Don quichotte transparaît dans sa fibre combative, il y a certainement dans un recoin un Sancho Panza dans sa force d’aimer. Comme dans un traveling de cinéma, revenant sans cesse sur «  le séducteur »pour faire jaillir en gros plan son rôle principal , ce voyage , ce formidable questionnement montre un personnage en constantes métamorphoses mentales autour d’un seul axe ; ce monde qui est le notre et dont on ne peut renoncer au nom de l’humain.

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Déraisons de la colère

— par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret.—

yna_boulange-360« Folie » de Marie Vieux-Chauvet
Mise en scène José Exélis
dans une adaptation de José Pliya
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Dans cette adaptation de José Pliya, José Exélis monte à cru tendu l’ultime volet de la trilogie: Amour, Colère et folie et réussit la mise en scène qui voltige sur le corps, le souffle et la voix que Marie Vieux –Chauvet a lancé dans une exclamation exacerbée d’écriture abrupte, sèche et volontairement subversive. Elle participe d’un au-delà des mots qui échappent au langage indicible, de ces maux qui ont la couleur du vide et reflètent jusqu’au silence des choses par la quête d’un dire, d’un bien dire qui émerge au milieu du désordre quand la perte n’est plus l’absence mais la dimension même de l’absolu, de la vie. C’est que la chose démontrée, l’est dans une harmonie inversée qui à travers la douleur vise le beau. L’épreuve du bien est ici l’épreuve du mal. Les idéologies totalitaires, les tyrannies, les intégrismes sont parfaitement compris et sur le voile de cette histoire se peint l’amour, la colère la résistance, l’espoir et la folie.

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Les triporteurs de la discorde

— Par Christian Antourel —

 « Notre intention, c’est aussi établir un pont entre l’Education Nationale et le théâtre professionnel, qui puisse nourrir les espoirs d’une action culturelle soutenue »
(Hervé Deluge)

–__-  Le Tartuffe d’Hervé Deluge

Le Tartuffe est une comédie de mœurs. La pièce étudie et fait la satire appuyée des dévots. C’est dans Tartuffe que Molière définit le mieux son but qui est de peindre les hypocrisies religieuses, l’aveuglement et les problèmes de l’extrême dévotion. L’analyse se veut fine et également met en relief les rapports maîtres/serviteurs. La pièce a été le plus grands succès de Molière. C’est l’histoire d’une famille aux prises avec un prédateur. Les personnages qui doivent occuper le devant de la scène sont Orgon, Elmire et Tartuffe. Selon le schéma hérité de la farce médiévale avec la femme, le mari, et l’amant : ce personnage intrus qui s’immisce dans le couple. Mais la pièce est bien plus sophistiquée qu’elle le semble .Passions, rires, larmes et rebondissements, doivent en faire une comédie divertissante. Hervé Deluge dans des proportions qui prennent toujours le risque de l’audace cherche derrière la farce et la bouffonnerie de la pièce, un plus délirant, excentrique même,  dans cette famille qui est un champ de bataille ou stratégies, ruses, attaques et coups d’éclat se succèdent.

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K’Bich : L’école du rythme

Par Christian Antourel —

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Pas de liberté sans rigueur

 

 

« K’BICH fait sa rentrée et poursuit les projets déjà lancés. Nous travaillons le
Solfège rythmique, la batterie, le tambour, des percussions diverses. Souvent sur des bandes sonores ou accompagnés par des musiciens. Nous tenons particulièrement à permettre à nos élèves de vivre des expériences variées et mener des projets personnels » 
Dans son école de musique, Hervé Laval dispense des cours individuels et collectifs, pour débutants, intermédiaires et avancés. Adultes et enfants à partir de 7 ans. Des plus jeunes sont acceptés lorsqu’ils présentent des dispositions évidentes et manifestent un talent inné, déjà annonciateur d’autre chose. Outre le subtil mélange entre cours magistral et travaux dirigés, pour un enseignement efficace, l’école organise au long de l’année des manifestations culturelles fortes, qui viennent appuyer et mettre en application la chose apprise en classe :
Création du K’BICH STREET BAND (monté avec les élèves et leurs parents) Parade carnavalesque pendant les jours gras. 22 mai sur le parvis de l’Atrium. Fête de la musique sur la scène Aimé Césaire de l’Atrium.

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BITTER SUGAR « La revue nègre contemporaine » de Raphaëlle Delaunay

par Christian Antourel —

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« Si l’on en croit certaines sirènes, la danse jazz serait une éternelle oubliée. Il existe pourtant des manifestations clairement consacrées à ce style de danse, et d’autres qui proposent autour d’elle des alliages inédits »

Autour de Raphaëlle Delaunay, danseuse d’origine antillaise et d’Asha Thomas, danseuse noire américaine de la Compagnie Alvin Ailey. Trois interprètes, toutes de formations différentes, prolongent dans la transposition d’un hip hop métissé de musique électro et de danse africaine, la musique exubérante et l’excentricité d’un jazz déluré et dénudé, éloquent, joyeux et poétique. Qui passe par les corps en éruption et rappelle dans le swing majeur d’un rythme effréné de charleston, de lindy hop, du black botton, du fox-trot , ragtime au piano très syncopé et de shim sham. Autrefois à l’affiche du Savoy, principal dancing de Harlem dans les années 20/30. L’important est de s’amuser, de faire la fête, de rire, par le plaisir de la danse et du rythme. Dans le souvenir, évoquer les esprits, sans nostalgie, des Duke Ellington, Cab Galloway, Louis Armstrong, Ella Fitzgerald, et Joséphine Baker.

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Le printemps des poètes 2011 à la bibliothèque Schoelcher

— Par Christian Antourel —

 


 Par Christian Antourel

Chaque année au mois de mars, nous revient cette manifestation attendue dans tout l’hexagone. Intitulé cette année »Année de l’Outre-mer français » chez nous, c’est l’occasion de présenter cinq rencontres littéraires et poétiques, afin de célébrer et faire découvrir la poésie à travers cinq univers  d’auteurs.
Travelling annuel dans  l’histoire de la poésie. Le Printemps des Poètes 13 ème édition, est cette expression sans laquelle des œuvres du plus grand intérêt, resteraient cantonnées au  rôle accessoire et ornemental dans le paysage  littéraire. Au lieu de ce destin auquel  les condamnait le désengagement  d’une certaine presse spécialisée et des lecteurs non informés : Le Printemps des Poètes,  véritable ballet des mots et du geste poétique, s’impose comme le rendez-vous incontournable et promotionnel de la poésie.

 

Les intervenants ;

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WIDAD AMRA

Elle  parvient dans son écriture à recréer une époque, une histoire sociale derrière un  voile d’apparences  et de sonorités pures  jusque dans les entrelacs et les émanations   d’une humanité  à  l’infinie générosité.

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« La Martinique aux Martiniquais » : l’affaire de l’OJAM

 —Par Christian Antourel —

Le dimanche 20 décembre 1959 chacun s’affaire aux préparatifs de noël quand intervient un banal accident entre le scooter d’un martiniquais et un automobiliste récemment arrivé de France. Un imposant groupe de curieux se rassemble aux abords du Central Hôtel, place de la Savane, et commente vivement l’incident alors que les deux personnes en cause en viennent aux mains. La C.R.S (Compagnie Républicaine de Sécurité) alertée, disperse la foule sans ménagement. Sans suivent deux nuits d’affrontement entre policiers martiniquais, et les CRS, pris à partis par des mécontents rapidement rejoints par de nombreux jeunes. Deux commissariats sont incendiés. Lors de ces émeutes les forces de l’ordre tuent 3 jeunes Martiniquais. Le lundi 21 : Edmond Eloi, dit Rosile, 20 ans, et Christian Marajo, 15 ans. Le Mardi 22 : Julien Betzi, 19 ans. Les appels au calme du Dr Pierre Aliker, 1er adjoint au maire et du Dr Camille Petit conseiller Général ne changent rien. La mèche est allumée ; l’ordre établit peut vaciller à tout instant. Le courant nationaliste, s’affirme à partir de ces évènements d’autant que les structures économiques et sociales sont dès lors profondément modifiées par des mesures gouvernementales visant à écarter une montée de la violence.

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L’imagination pour mémoire : deux créations de Marlène Myrtil

—  Par Christian Antourel —

Au Centre Culturel de Rencontre Fond Saint -Jacques

Dans une atmosphère intimiste le spectacle surgit de la lumière soyeuse et déjà qui étire les instantanés dynamiques, du mouvement et du maintien percés à jour, comme dans un théâtre d’ombres. Une femme aux prises aux fragmentations de sa mémoire danse et lutte pour ne pas sortir d’elle-même. Elle nous entraine dans une succession de figures impressionnistes ; ressouvenirs par l’âme, agités, ponctués d’états farouches indomptés. Marlène combine les langages du mouvement, des textes poétiques et de la conception visuelle dans une étrange réminiscence du lien à l’autorité et des chaînes virtuelles qui continuent de blesser. Et puis ce mur blanc comme l’écran d’une mémoire imposée, redite dans l’enfermement infernal. Sur ce mur atrocement blanc une ligne mélodique où Chopin dominant déchaine « un brillant oiseau voltigeant sur les horreurs d’un gouffre » Un gouffre obscurci de miasmes humains. Rien à voir avec un néo-polar doublement noir. C’est du théâtre social jusque dans la beauté du pire. Une monographie éperdument vraie, certainement héroïque, évidemment impérissable ; un pont entre la blessure et l’avenir.

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De Bleu de Parme à Vert Limon Une lecture infinie

par Christian Antourel —

 Amel Aïdoudi ; une comédienne rompue à l’art de la scène.

 
Brillante idée du SERMAC (Service Municipal d’Action Culturelle), que de poursuivre les rendez- vous « bleu de parme », initiés depuis huit années par Lydie Bétis sa directrice. Cette saison est intitulée Vert Limon, celui dont le poète a dit : « il entre dans la composition de ma chair »
Sur scène Amazigh Kateb, leader et chanteur du groupe « Le Poison Rouge » fils du très célèbre Kateb Yacine immense écrivain, dramaturge et poète algérien qui « demeure un symbole de la révolte contre toutes les formes d’injustices et l’emblème d’une conscience insoumise, déterminée à rêver, penser et agir debout » Et notre Amel Aïdoudi comédienne aux mille facettes de l’indicible a l’émotion, qui dévoile les mystères d’un monde ou le réel n’est qu’un litham qui dissimule l’essentiel. Elle sait se libérer de toute convention rigide qui pourrait l’entraver dans son élan premier. Cette spontanéité procure à sa présence une sincérité vivifiante, quand le répertoire emprunte aux auteurs leur détermination, leurs déchirures soudaines, leurs métamorphoses érudites, articulées sur des textes de Frantz Fanon, d’Aimé Césaire, de Kateb Yacine.

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Chasseurs de swing

— Par Christian Antourel —

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   Swing se dit des musiques ou des musiciens qui donnent envie de danser, de faire onduler son corps.

Comme les trois mousquetaires ils sont quatre. Un pour tous et tous pour un. D’abord il y a Johan Jean-Alexis et Jean Damien Poullet violonistes impeccables. Il faut dire qu’ils échappent ici à la formation Malavoi, d’autant que leur agilité instrumentale se multiplie encore dans une virtuosité aiguisée de l’art du synthétiseur pour le premier et de la basse pour l’autre. Subtilités qu’ils alternent sur scène dans une fluidité de jeux improbable. Ces deux la ont en mémoire et gravé dans les doigts les armoiries respectivement du conservatoire de Paris et de Montpellier. Le troisième larron, le très talentueux percussionniste «  Pidou » Réviton , un personnage dans le monde du théâtre du conte et du tambour. Bien sûr, tous trois enseignent leur art avec le plaisir et la volonté non dissimulée de faire passer le message de la musique à travers les générations. De l’ombre apparaît aussi Joseph Valey en D’Artagnan très beau, la tête pensante, le manager du groupe.

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Eliane Marqués-Larade : Un expressionnisme réinventé

— Par Christian Antourel —

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En littérature, comme dans de multiples domaines artistiques, l’expressionnisme est une manière de présenter une œuvre, qui tend a déformer la réalité, pour inspirer au lecteur une réaction émotionnelle. De nos jours on parle plus facilement des états d’âme de l’artiste.

Si le roman antillais est aujourd’hui un acte acquis, quantifiable et forcément incontestable. Les poètes français de la Caraïbes se retrouvent moins souvent sous les feux de l’actualité. Méconnus, parfois oubliés, ils sont pourtant pourvoyeurs d’un langage poétique d’une expression rare, oh combien aiguisé et coloré, souvent blessé des séismes d’une indicible mémoire, ou simplement riche d’instants tourmentés saisis d’entre les flammes du soleil . Délaissée par certains, méconnue du grand public, alors même qu’Eliane Marquès-Larade, est reconnue par les instances littéraires et des maîtres a penser tels que Eric Mansfield, docteur es lettre, qui dans son livre «  la symbolique du regard, regardants et regards dans la poésie antillaise d’expression française » lui rend hommage et insiste sur le potentiel particulièrement lyrique et riche de sa plume.

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Tanya ELISABETH : l’Art Performance

— Par Christian Antourel —

 Le corps dans le décor

  Un art qui apparaît d’autant plus vivant, qu’il semble n’obéir à aucune règle définie, fourmillant d’imprévus et d’inventions.

 Tanya Elisabeth est une artiste au devenir prometteur. L’imaginaire artistique qu’elle développe, ses représentations quelle réalise comme dans l’envolée d’une apparition de colombes font de cette artiste plasticienne, une magicienne, mais aussi une danseuse a la recherche du temps perdu qu’elle retient dans l’étreinte spontanée d’une interprétation de la nature. Elle vit une aventure qui la porte dans des ressentis tenaces, volatils et fugitifs qu’elle envisage en connivence entre corps et décors, dans un accord tacite, un périple audacieux ou des espaces vides s’habillent entre transparence et apparence de couleurs vraies et fugaces. Elle danse dans l’espace de nos regards, maintenue en équilibre entre les surfaces modulables de toute la réalité d’un rêve, par essence, évanescente et éphémère.

 Cette sensualité du risque immédiat

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Sylviane Quitman maquilleuse.

Christian Antourel —

« Les illusions sont nécessaires et font partie intégrante de l’ordre des choses »

Eloge du maquillage

Peu importe que la ruse et l’artifice soit connu du public le maquillage n’a pas à se cacher si l’effet parvient à faire disparaître du teint toutes les taches et disgrâces que dame nature y a volontairement semé. Il répond à une unité esthétique abstraite devenue incontournable. C’est là que l’artiste maquilleuse est reconnue dans toutes les pratiques, les astuces employées pour subtiliser les traits rebels, dont l’unanimité réclame la fluidité audiovisuelle imperturbable, pour une accroche sur un fond de lumière infernale.
Il est une condition qui ajoute beaucoup à la force d’action du maquillage :
C’est que son exécution reste une légèreté dans le temps et qu’en n’aucune manière, hormis l’exception mise en scène, son passage ne conclut à des immobilisations prostrées dans des attitudes lisses de statues antiques ou à un portrait dans son cadre d’innombrables poupées agissantes. C’eût été lui manquer de respect que d’ôter au maquillage sa nature vivante.

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« Kò an Manniman » à l’Atrium : Harmonie du désordre

 ko_an_manniman—  Par Christian Antourel —

 Dans un cadre conceptuel agité où l’Art Nègre  tente de se frayer un chemin, on observe partout  le regroupement d’artistes audacieux et de bonne volonté.

    Ils conçoivent l’art ancien en perspective, une façon de revivifier, de réhabiliter la tradition. Refusant de s’insérer dans une stratégie platonique, commune de dérision, voire de déréliction où la facilité est à son paroxysme, l’A.M.4, prend son rôle à bras le corps et exprime la singularité percutante d’une philosophie active imprégnée de réflexions, de doutes, d’émotion, de certitudes aussi. Il convient de changer le désordre établi des choses en marquant l’espace culturel d’une trace de son intégrité partisane. Rien de plus légitime en somme. C’est du corps en mouvement, dans son expression la plus exacerbée dont il est question. Bèlè – Grand Bèlè – Bélya – Dammyé – Kalennda. La source vive, le feu sacré. Ces danses et leurs musiques regar a sou koté qui vous toisent de haut en bas et inversement. Ces danses qui marronnent entre rires et grimaces quand la tradition est bien là, sous les pieds nus et dans le rythme d’une littérature dansée, parfois impudique, dékatchiyé, écorchée brut dans sa sueur qui parle dans l’accent d’un « souffle barbare ».

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« Le Dindon » de G.Feydeau

— Par Christian Antourel —

coutelignes-390Acclamé en France, jusqu’à la comédie Française « le Dindon » un des vaudevilles de Feydeau des plus aboutis a traversé la mer et mis en scène par Claude-Georges Grimonprez à eu un succès considérable en Guadeloupe.

Une comédie délirante

Tout fait divers devrait s’appeler Feydeau, tant l’auteur a le réflexe spontané de l’histoire surgie au coin du quotidien. De ces choses de peu d’importance, postures et gestes des plus anodins, il fait le vaudeville, comédie légère fondée sur l’intrigue et le quiproquo et la Cie Courtes Lignes présente cette pièce qui résiste à l’épreuve du temps, qui dit, sans y paraître l’humour dans son habit de lumière. Gardons nous d’applaudir trop tôt et voyons quel rythme, quelle mise en espace, quel imaginaire scénique nourri à la source buissonnière, hors l’académie du théâtre, dans une langue réinventée pour saltimbanques d’un théâtre de salon, mérite un tel succès. A n’en point douter, le verbe aimer le théâtre composé, conjugué de passion et de professionnalisme est un élément à considérer et quand on verra avec quel ravissement, l’esprit cocasse, la justesse du verbe et le geste précis précipitent dans l’élégance agitée les mots en chute exacerbée, il se peut que nous soyons convaincus.

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« Pépé kre’up » : Récup et détournement

 — Par Christian Antourel —

 

Plasticien de talent, Jean-Pierre Massoue se définit plutôt, artiste décorateur. C’est vrai que ce vocable plus universel colle mieux à la physionomie de son art, à l’expression de ses méandres, de ses sursauts en courbes gracieuses, de ses galops de cheval fou.

A cette façon qu’il a de déhancher la plastique des choses trouvées, de substituer la matière, de la sublimer d’idées écorchées vives, il la réinvente, le temps de l’art mais dans sa dimension hétéroclite. Alors il ajoute de la lumière, des creux, des sombres, des claires obscures résurrections. De la couleur défaite, il crée la multitude sous des regards d’absences ou découvre du silence, le tumulte. Son art de la récupération, parfois blesse, rapièce, raccommode, interpelle, toujours inquiète, est contagion, religion, joie mêlées et impulsion, comme un lâché de ballons. L’art s’écrit seul et renvoie, retourne l’interrogation inutile à la pensée tranquille qui l’absorbe, la digère et la rejette, la négocie dans d’autres harmonies.

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Jocelyne Fortuné : Série Noire pour lumières, une « peinture lyrique » mise en scène

— Par Christian Antourel —

D’abord fermer les yeux. Les ouvrir et être ailleurs. La peinture de Jocelyne Fortuné nous entraîne à la lisière de deux mondes, entre l’art et le cosmos, comme si elle cherchait à confondre la matière et le mouvement. Son œuvre va bien au-delà d’un simple regard de traces. Elle laisse entrer le hasard qu’elle apprivoise quand le sable impose son relief, son accroche à la lumière. Elle se fond dans les minuscules sourires du sable pour mieux embrasser l’immensité de l’art dans son espace intemporel. Ainsi elle crée cette peinture aux formes indifférenciées qu’elle offre à la matière, collée au support comme une origine de vie, espace de création. Dans cette complicité privilégiée entre transparence et apparence, elle vide son âme dans la lumière réinventée.

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Jocelyne Fortuné

— Par Christian Antourel —

Série Noire pour lumières, une « peinture lyrique » mise en scène

D’abord fermer les yeux. Les ouvrir et être ailleurs. La peinture de Jocelyne Fortuné nous entraîne à la lisière de deux mondes, entre l’art et le cosmos, comme si elle cherchait à confondre la matière et le mouvement. Son œuvre va bien au-delà d’un simple regard de traces. Elle laisse entrer le hasard qu’elle apprivoise quand le sable impose son relief, son accroche à la lumière. Elle se fond dans les minuscules sourires du sable pour mieux embrasser l’immensité de l’art dans son espace intemporel. Ainsi elle crée cette peinture aux formes indifférenciées qu’elle offre à la matière, collée au support comme une origine de vie, espace de création. Dans cette complicité privilégiée entre transparence et apparence, elle vide son âme dans la lumière réinventée.

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Cahier d’un retour au pays natal : Le Film

–Par Christian Antourel —

Jacques Martial

Avec tout ce qui se passe sur nos grands et petits écrans, tous ces films dont l’image semble toujours être à bout de souffle, tant il faut greffer à ces histoires imprévisibles des suites artificielles, feuilletons griffonnés à la hâte sous couvert d’audimat, qu’elles en deviennent interminables et incontrôlables. Ou lorsque les armes sont plus loquaces que les textes qui les incluent, plus vrais que les acteurs tout couleurs hémoglobine, dont les rôles réflexes conditionnés, se résument à parler haut et remue-ménage, à appuyer sur la détente d’armes plus automatiques que leurs créations artistiques. Savez-vous qu’un film se tourne chez nous, qu’il se nomme : « Cahier d’un retour au pays natal ». Une adaptation audiovisuelle du texte d’Aimé Césaire, mis en scène par Philippe Berenger. Absolument ! Même que Jacques Martial en fait partie. Je vous le rappelle, il en est l’interprète principal et l’instigateur.

Un petit bijou de film,  poli comme une pierre précieuse

Après son rôle majuscule, grandiose, dans la pièce du même titre, au théâtre de Fort-de-France, c’est encore un retour au pays natal.

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Le bèlè, mémoire martiniquaise

 — Par Christian Antourel —

Aux tambours, Félix Casérus et Paul Rastocle. A. CHAULEUR

SAINTE-MARIE (Martinique) ENVOYÉ SPÉCIAL

Des chants accompagnés de percussions à découvrir au festival Africolor, en Seine-Saint-Denis, et aux Transmusicales de Rennes

C’est l’histoire d’une musique qui remonte au temps de l’esclavage, en Martinique. Un chant mêlé de voix, tambours et tibwa (baguettes frappées à l’arrière du tambour), accompagné de danses renvoyant à l’Afrique, mais aussi au quadrille des anciens colons. Une expression rustique, longtemps déconsidérée, réhabilitée depuis une vingtaine d’années.

Désormais fierté de tous les Martiniquais, le bèlè (ou  » bel air « , pour franciser le mot créole) a ses maîtres, ses anciens. Benoît Rastocle, Félix Caserus, Marcel Jupiter, Berthé Grivalliers font partie de ces passeurs de mémoire de l’identité martiniquaise.

A l’occasion de la sortie de l’album Les Maîtres du bèlè de Sainte-Marie (Buda Musique/Socadisc), regroupant cinq chanteurs et quatre tanbouyé (joueurs de tambours) bèlè, ils font une tournée en métropole, passant par le festival Africolor en Seine-Saint-Denis et les Trans Musicales de Rennes.

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