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Pour les petits et les grands : Les Ours dorment enfin, de Geneviève Billette

—Par Selim Lander.—

Le théâtre pour la jeunesse est un genre à part. En même temps, il n’est vraiment réussi que s’il séduit autant les parents que leurs enfants. C’est le cas de cette pièce de Geneviève Billette, jeune auteure québécoise, qui a séjourné au printemps dernier en Martinique où elle a animé des ateliers d’écriture au profit de nos écrivains en herbe, à l’initiative de l’association ETC Caraïbe (Écriture théâtrale contemporaine en Caraïbe). Ce fut l’occasion d’une soirée mémorable à la bibliothèque universitaire où l’on découvrit des extraits de sa pièce, déjà présentés alors par Astrid Mercier et Éric Delor. Ces deux comédiens sont désormais associés au sein de la compagnie Rézylians (un nom sans rapport aucun avec la polémique récente suscitée par la visite de Boris Cyrulnik, apôtre de la résilience).

« Le petit prince et les gros nounours », on pourrait résumer ainsi l’argument de la pièce. Le jeune Marcus se matérialise soudainement à la fenêtre de Sacha, pourtant située au troisième étage d’un immeuble : le procédé est donc tout aussi magique que celui qui fait atterrir le héros de Saint-Exupéry au milieu du Sahara – Quant aux gros nounours, ils sont la hantise de Sacha, gardien au zoo de la ville (qu’on suppose être Montréal).

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The We and the I : du panurgisme au solipsisme

par Selim Lander

–En marge du mois du film documentaire qui se déroule au mois de novembre dans plusieurs lieux de l’île, le CMAC a programmé The We and the I de Michel Gondry, récompensé par le prix de la Critique internationale au dernier festival de Deauville. Ce film n’est pas lui-même un documentaire mais Gondry a lui-même souvent visité le genre, par exemple avec Une Épine dans le cœur, consacré à sa grand-mère institutrice, Suzette, dont toute la carrière s’est déroulée dans des villages cévenols. On ne dira rien de cette Épine sinon qu’elle cumule tous les défauts du mauvais film : prétentieux et ennuyeux. Donner la parole à des gens qui n’ont rien d’intéressant à dire est un pari dangereux et en l’occurrence complètement raté. On a du mal à croire que Michel Gondry soit le même auteur qui a atteint un sommet dans The We and the I, un film parfaitement maîtrisé, qui donne à penser, effraye, amuse et n’ennuie pas une minute.

L’année scolaire est terminée. Des lycéens montent dans un bus de la ville (le Bronx à New York) conduit par une dame très enveloppée.

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Lettre ouverte aux martiniquais

— par Josiane Cueff —

Mon projet culturel basé sur la diffusion, la création,  les échanges artistiques, la formation et l’éducation artistique, a permis ma nomination à Fort de France, début 2011 pour diriger le Cmac, scène nationale de Martinique.  Ce haut lieu culturel doit évoluer en tenant compte des enjeux fondamentaux impliqués dans la stratégie de développement culturel, social, économique et régional. J’ai travaillé sans compter, avec passion, pour offrir un programme organisé pour tous,  ouvert à l’émotion, à la beauté, à la réflexion, à la découverte,  à l’interrogation, enfin ouvert à la stimulation de ce que l’être humain a de plus riche, l’éveil des sens, de l’esprit, la pensée, les idéaux, l’évolution au sens noble.
Dès ma prise de fonction,  de très nombreuses difficultés se sont présentées, aussi bien pour programmer dans  les salles de spectacles, que pour mettre en place mon projet, ainsi que pour assumer mes responsabilités légitimes de directrice. 

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Les dérobades de Georges-Louis Lebon

  — Par Roland Sabra —

 

–Au delà de l’épisode bouffon et quelque peu pitoyable dont on aura la narration ci-après un véritable problème se pose pour les représentants du Ministère de la Culture en Martinique : y-a-t il un interlocuteur crédible avec lequel négocier pour mettre fin aux crises de gouvernance à répétition que connait le CMAC? —RECIT—

Monsieur Lebon et moi nous ne partirons pas en vacances ensemble. C’est comme ça! Il y a déjà longtemps que je cherchais à rencontrer l’homme qui a largement contribué à l’aggravation de la crise de gouvernance du CMAC. Toutes mes tentatives étaient restées vaines. Monsieur Lebon sans doute impressionné dans sa jeunesse par la lecture de Henri Laborit n’a gardé en mémoire, de ces écrits qui eurent un certain retentissement dans les années 70 du siècle dernier, que l‘Eloge de la fuite, titre d’un ouvrage célèbre du socio-biologiste. La fuite est en effet une attitude possible devant le poids des responsabilités, des contraintes qu’impose l’ordre social. Il est deux autres attitudes possibles, selon Laborit : la soumission ou la lutte.

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Le mois du documentaire Novembre 2012

COMMUNIQUE  DE  PRESSE  
Evénement Mois du Film  Documentaire Martinique  « PARTITIONS »du 03 novembre au 1 décembre 2012
Présentation Le Mois du doc Martinique 2012 c’ est  17 films de cinéma du réel aux rythmes qui  transcrivent des partitions de vie : 24 dates, 6  soirées plein air2 concerts, 1 rencontre autour  du son au cinéma, 1 avant première, 1  fenêtre sur l amour en Guadeloupe avec Varan Caraïbe 2012, 1 programmation brésilienne , 3  projections rencontre de films ethnographiques sur Haïti avec Brice Ahounou, programmateur des mercredi du cinéma ethnographique à la cité de l’immigration de Paris.
Lieux 11 lieux de diffusion sur  toute la Martinique: Bibliothèque Schœlcher (Fort de France)Campus  de Schœlcher (Fort de France)Centre Culturel de Rencontre Fonds Saint-Jacques (Sainte-Marie)Cinéma Atlas Anses d’Arlets /Association Abrama (Anses d’Arlets)CMAC ATRIUM Centre culturel départemental (Fort de France)

Garage Popular (Fort de France)

La Paillote du bourg Anse Arlets (Anses d’Arlets)

Mairie des Trois-Ilets (Trois-ilets)

Maison de quartier haut du port (Fort de France)

MJC de Floréal (Fort de France)

Wahoo Café (Carbet)

Public Grand public  et  scolaires
Partenaires Avec le soutien de la DAC, DJSCS,  ACSE, Région Martinique
Pièce jointe PROGRAMME COMPLET  A  retrouver sur  www.moisdudoc.com

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« Même la pluie » : l’eau, c’est la vie » et le cinéma alors?


— par Roland Sabra —

Iciar Bollain, actrice, scénariste et réalisatrice espagnole, connue jusqu’alors pour des films plutôt intimistes, comme « Ne dis rien » qui dénonce les violences conjugales, est une admiratrice de Ken Loach à qui elle a consacré un livre en 1996. Cette admiration va jusqu’à lui emprunté, pour son dernier film, «  Même la pluie », son scénariste préféré, Paul Laverty, engagé par ailleurs dans les causes humanitaires en Amérique centrale. Du film intimiste au ciné social le lien est moins ténu qu’il n’y paraît. « Ne dis rien » reposait sur un solide travail d’enquête sociologique qui soulignait que la dépendance économique des femmes ne suffisait pas à expliquer l’existence de relations violentes. C’est ce refus d’un simplisme construit à partir de fausses évidences que l’on retrouve dans « Même la pluie ». Le scénario est une mise en abyme pirandellienne qui prend la forme de la réalisation d’un film dans le film. Il ne s’agit pas tant de faire un film sur le cinéma, à la façon de Godard dans « Le mépris » ou de Truffaut dans « La nuit américaine », que d’évoquer la question de l’engagement.

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« Porter la plume dans la plaie »

— Par Roland Sabra —

  Ils sont plus de cent cinquante à former  ce qui n’a  de collectif que le nom pour dire leur attachement au label « Scène nationale » et à « une direction indépendante des pouvoirs politiques et de tout groupe de pression« . On ne sait pas trop comment ils se sont trouvés. Une plasticienne martiniquaise a pris son carnet d’adresses, a téléphoné à des amis pour  dire son émotion  face au risque de disparition du CMAC et s’est entendue dire par ses interlocuteurs des choses qui faisaient écho à ses inquiétudes. Que faire alors? Elle s’est souvenue que le droit de pétition, droit à l’expression de l’individu, est reconnu comme un des droit fondamentaux par les textes constitutionnels depuis 1791 :  » Chacun a le droit d’adresser une pétition écrite aux pouvoirs publics afin de provoquer l’examen de problèmes d’intérêt individuel ou collectif « ).  La révolution a commencé par des cahiers de doléances. Elle dit qu’il lui a fallu une semaine pour rédiger un texte  prenant en compte le point de vue du spectateur  et suffisamment consensuel pour qu’en quelques jours plus cent cinquante  connaissances la rejoignent. 

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Le succès des 7èmes RCM tient à sa programmation

  par Roland Sabra.

 Le succès des Rencontres Cinémas Martinique ( RCM) tient à la programmation. Parmi les pépites de celle-ci on retiendra tout d’abord  » Take shelter »  de Jeff Nichols, jeune étasunien de 33 ans, avec Michael Shannon, Jessica Chastain, Tova Stewart, Shea Wigham (2 heures). c’est la famille comme lors de son premier film, Shotgun Stories, dont il est encore question. De la famille et de sa fragilité à fleur de peau. Tout parait pourtant bien tranquille et paisible dans ce coin de l »Ohio pour Curtis Laforche , son épouse Samntha et leur fillette Hannah qui souffre d’une surdité dont la mutuelle de Curtis, ouvrier dans les fondations de bâtiments, devrait financer l’opération qui lui rendra l’audition. L’épouse est un modèle étatsunien du genre. Tout semble donc baigner dans la félicité. Pourtant se tapit sous le bonheur une sourde angoisse, un danger imminent, que Curtiss  pressent lors de visions, de cauchemars récurrents qui épargnent son entourage mais qu’il partage avec le spectateur. Agressions canines, accidents de la route, monstrueuses tornades dévastatrices semblent menacer le héros et sa famille.

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Du lepénisme rampant chez quelques artistes martiniquais

— par Roland Sabra—

 

    Quelques remarques à propos d’une Lettre «des » artistes à nos responsables politiques » parue dans F-A du 06-juin 2012 et cosignée par une quinzaine de personnes. ( la liste a été compétée depuis)

 

1°) Le titre est en lui-même abusif. Il laisse entendre que c’est l’ensemble des artistes martiniquais qui s’expriment. Ils étaient 31 dans une première version, avec une absence remarquée des Arts plastiques. Le groupe a fondu de moitié. Pourquoi? Manque de notoriété de certains, désaccord sur la version finale? Au vu du petit reste de signataires il aurait fallu écrire « Lettre D’artistes… » ou plus justement « Lettre de quelques artistes ».  Les ego démesurés se mettent en scène.

 

2°) La demande de non-renouvellement intervient après l’exposition de deux types de griefs.

 

2-1 « Des pratiques et attitudes non conformes » qui résulteraient de « préjugés » de fonctionnaires hexagonaux en poste dans l’ile. Qu’en est-il de ces pratiques, nous n’en saurons rien. Le principal reproche pourtant sur l’origine, la provenance de ces fonctionnaires qui ne sont même pas « accompagnés de personnes ressources de notre territoire ».

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Lettre ouverte des artistes martiniquais

lettre_ouverte Madame, Monsieur,
Les responsables politiques,
Nous avons l’honneur de vous interpeller sur un certain nombre de faits et par la même occasion vous livrer notre position et le regard que nous portons sur nombres de pratiques qui perdurent en Martinique dans le milieu artistique et culturel.
Des pratiques et attitudes non conformes aux usages qui voudraient que soient pris en compte sur un territoire, les travaux des professionnels des arts et de la culture du dit territoire, sauf qu’ici en Martinique, ces usages sont loin d’être appliqués car, des préjugés d’un autre temps, qui semblent être encore d’actualité, continuent d’alimenter les choix artistiques faits par tant de fonctionnaires hexagonaux déplacés, mutés ou nommés ici, en charge du développement culturel et artistique, et sans qu’ils ne soient accompagnés de personnes ressources de notre territoire, qui connaissent la valeur des artistes et techniciens martiniquais.

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« Ris donc, parterre ! » A propos de « Embrassons-nous, Folleville! »

— par Roland Sabra —

au CMAC les 6 et 7 mars 2012

–__- Eugène Labiche par Desboutins

Labiche, ce « bouffon de l’empereur » (« Napoléon-le-petit ») est l’auteur emblématique d’un genre de théâtre considéré comme mineur par les écrivains du XIX ème siècle, le vaudeville dont l’origine date de plusieurs siècles. Chansons à boire normandes du Val-de-Vire, faciles à chanter construites autour d’évènements du jour, les Vaux-de-Vire gagnent l’ensemble des villes de France et deviennent des vaudevilles. L’intégration avec le théâtre intervient au XVIII ème avec des compositions scéniques sous la forme de dialogues chantés plus ou moins parodiques. C’est au moment de la révolution française, en 1792 que le premier « Théâtre du vaudeville » est créé à Paris mais il faudra attendre le siècle suivant pour que le sens actuel soit fixé et désigne une comédie populaire légère faite de rebondissements, de quiproquo, de grivoiseries autour de relations amoureuses complexes et/ou plus ou moins intéressées.

Le rire provoqué par le vaudeville est un rire respectueux de l’ordre social. Il n’a aucune perspective critique . « C’est un théâtre bourgeois qui rit du bourgeois mais qui n’entend pas changer le monde ».

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Gustave Francisque… en concert autour de la musique traditionnelle

 — Par Christian Antourel —

   C’est comme revenir à l’époque où la musique ne s’écoutait qu’en temps réel. Le lien entre le silence, la musique et la mémoire, c’est le son.

 Il va falloir se faire à cette idée, Gustave Francisque est une des mémoires de notre patrimoine musical. Musicien rigoureux et opiniâtre, l’homme joue avec un égal talent du saxophone, de la clarinette et de la flûte. Auteur, compositeur interprète il est désormais professeur de l’école de musique « Cuivres et Bois d’ébène » et reste néanmoins le charismatique leader du groupe « Sapotie Kréol », ardent défenseur de la musique traditionnelle. Outre ses propres compositions telles que l’éternel « Kantik des mornes » ou la superbe « Bernadette » prix SACEM 2004 qu’il interprète lors d’interventions aussi nombreuses que populaires, le musicien rend régulièrement de vibrants et mélodieux hommages à des artistes réputés tels Barel Coppet, Eugene Mona, Max Ransay et d’autres encore, Il met son irrésistible brio au service du grand ballet de Martinique, comme autant de poésies, de sons, d’ambiance nostalgique présente et songeuse ; libres interprétations quasi métaphysiques jouées ensemble avec les ténors instrumentistes de son groupe : De belles fictions musicales qui réussissent à créer un ailleurs.

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Eïa pour notre « Frère Volcan » : Vincent Placoly 21 janvier 1946 – 6 janvier 1992

  — Par Rodolf Étienne —

Un mémoire simple de Vincent Placoly consisterait à le présenter comme suit : enseignant, écrivain, dramaturge, militant politique, membre fondateur du Groupe Révolutionnaire Socialiste (GRS).

Une telle présentation expliquerait à elle seule, à bien des égards, le silence qui règne autour de l’œuvre de Vincent Placoly. Pourquoi une telle affirmation ? Il suffit pour s’en convaincre de se remémorer la Martinique du temps de Placoly et notamment la Martinique politique. On l’a dit Vincent Placoly était militant au sein du GRS, une organisation politique d’obédience trotskiste, qui donc d’extrême gauche. Mais encore ?

Gilbert Pago, membre co-fondateur du GRS, dans une présentation posthume de son ami nous dit : « En 1969, de retour en Martinique,Vincent Placoly partage avec ses camarades de Génération 46, les déconvenues du Parti Communiste Martiniquais« .

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Pierre Williet en concert au Jedi Mizik

«  Obstination », titre une des qualités d’un musicien aujourd’hui…il doit être obstiné afin de poursuivre son chemin, pas toujours facile… »

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«  OBSTINATION  »

L’album  « Obstination »constitue le 3ème volet de la trilogie «  Bleue Biguine » toujours dans le même axe de recherche et de mélange de musique antillaise et de jazz. Une musique résolument signée biguine –jazz, entre jazz fusion et esthétique caribéenne. Avec un swing impétueux à géométrie variable. Pierre Williet nous confie que « ce sont des compositions originales, dont deux dédiées a ses filles qui font parties de sa source d’inspiration ; les autres titres sont aussi dédiés à des proches ou à des artistes qui ont marqués le monde musical… Un hommage particulier à Eugène Mona « Mona Lizo, Ti mouton »   composition qui souhaite exprimer toute la force et la magie de l’œuvre musicale du maître. Une incursion dans les rythmes caribéens, le bélé et la relecture de standards ». Et un clin d’œil a la sonorité Be- Bop de Charlie Parker. Nous avons apprécié un exemple de son évolution stylistique et de sa créativité.

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Martinique Jazz Festival 2011 Le renouveau d’un festival plus ouvert sur le monde

 — par Roland Sabra —

 

L’audace ne paie pas toujours. Samedi 26 novembre dans la salle Aimé Césaire du CMAC s’ouvrait le Martinique Jazz Festival ( notez l’ordre des mots!) avec en première partie en formation Quartet Grégory Privat, pianiste fils de son père José lui même pianiste du groupe Malavoi. Le public a apprécié et s’est laissé séduire par le manque de naturel du jeu quelque peu affecté de l’artiste qui en fait des tonnes, dans une gesticulation imitative qui emprunte vaguement à Glenn Gould et plus surement au grand guignol pour montrer à quel point il est traversé, travaillé, envahi par les morceaux qu’il interprète. Il faut dire que son toucher de clavier n’est pas aussi expressif et fait preuve d’une assez grande pauvreté, comme s’il lui fallait souligner par le geste ce que son interprétation ne sait dire. Taper n’est pas jouer. La complicité qu’il entretient avec Sonny Troupé à la batterie et au ka lors d’un duo est néanmoins l’occasion d’un rare moment de plaisir. Manu Godja à la guitare tire son épingle du jeu, tandis que Damian Nueva à la basse est totalement sous-employé.

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Clôture du Martinique Jazz Festival 2011 Le renouveau d’un festival

 

par Roland Sabra

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   Brillantissime, c’est à dire extrêmement brillant, très séduisant et intelligent, voilà le mot qui vient à l’esprit en sortant du concert de clôture du Martinique Jazz Festival donné comme une offrande par Omar Sosa le 08 décembre 2011 au CMAC de Fort-de-France. Ce cubain, il est né à Camagüey et partage sa vie aujourd’hui entre Quito et San Francisco, est un fin explorateur des cultures musicales africaines, sud-américaines et caribéennes dont il cultive le syncrétisme, à l’image de la religion dont il est imprégné, la Santeria. Nombre de ses morceaux évoquent les Orishas, ces divinités afro-américaines originaires des traditions religieuses Yoruba. Loin d’être un assemblage de styles sa musique est une construction cohérente qui s’enroule autour d’une recherche de spiritualité en invitant à la méditation. « Chaque chanson est une inspiration pour la suivante, et l’improvisation est la base de l’expression musicale. Je voulais jouer du début à la fin sans réfléchir, seulement ressentir où chaque note m’emmènerait, en suivant la voix de mon âme. Il est possible que le silence, la nostalgie, l’espoir, l’optimisme, et la tristesse voyagent tous main dans la main dans la plupart de ces morceaux » déclarait-il à propos de son cinquième album de piano solo.

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Martinique Jazz Festival 2011 De l’art de cultiver les contrastes

— Par Roland Sabra —

 

Improbable ! Voilà le mot qui vient à l’esprit lors de la découverte, le 02 décembre 2011 au CMAC de Fort-de-France dans le cadre du Martinique Jazz Festival, du groupe NoJazz, qui s’impose d’emblée comme une non-évidence. Difficile de définir les contours de NoJazz. D’abord combien sont-ils ?sont-ils quatre ? Sont-ils cinq ? Question vertigineuse quand on découvre que chacune d’eux est plusieurs à la fois. Commençons par le plus simple, enfin ce qui peut paraître le plus simple, tellement NoJazz échappe à toute catégorisation. Le groupe est né il y a une dizaine d’années, on n’en saura pas plus, de la rencontre de copains musiciens engagés dans des champs musicaux hétérogènes, le rock, le jazz, l’électro, le hip-hop, le R&B, le funk etc . Et voilà qu’ils décident de jouer ensemble, d’abord des impros, se trouvent immédiatement un nom, puis vient le premier concert deux mois plus tard au Sunset. Un autre mois passe et Teo Macero, le producteur de Miles Davis, fait une entorse aux règles de vie que lui impose ses 75 ans, à savoir se mettre au lit à 23 heurs au plus tard, et reste à danser, oui, oui, à danser devant eux jusqu’à plus d’heure.

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Martinique Jazz Festival 2011 Une ouverture controversée !

 

Deux styles, deux poses…

par Roland Sabra

L’audace ne paie pas toujours. Samedi 26 novembre dans la salle Aimé Césaire du CMAC s’ouvrait le Martinique Jazz Festival ( notez l’ordre des mots!) avec en première partie en formation Quartet Grégory Privat, pianiste fils de son père José lui même pianiste du groupe Malavoi. Le public a apprécié et s’est laissé séduire par le manque de naturel du jeu quelque peu affecté de l’artiste qui en fait des tonnes, dans une gesticulation imitative qui emprunte vaguement à Glenn Gould et plus surement au grand guignol pour montrer à quel point il est traversé, travaillé, envahi par les morceaux qu’il interprète. Il faut dire que son toucher de clavier n’est pas aussi expressif et fait preuve d’une assez grande pauvreté, comme s’il lui fallait souligner par le geste ce que son interprétation ne sait dire. Taper n’est pas jouer. La complicité qu’il entretient avec Sonny Troupé à la batterie et au ka lors d’un duo est néanmoins l’occasion d’un rare moment de plaisir. Manu Godja à la guitare tire son épingle du jeu, tandis que Damian Nueva à la basse est totalement sous-employé.

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Du théâtre avant toute chose!

— par Roland Sabra —

 

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 Au CMAC les 16 et 17 novembre 2011

  « Le théâtre populaire engagé, orienté, dirigé, dicté par les représentants de l’Etat, par les politiciens, n’est pas un théâtre populaire, mais un théâtre concentrationnaire, impopulaire. Le théâtre populaire, c’est le théâtre d’imagination, le véritable théâtre libre. Les idéologues de la politique ont voulu faire main basse sur le théâtre et l’utiliser à leur profit comme un instrument. Mais l’art n’est pas ou ne doit pas être l’affaire de l’Etat. C’est un péché contre l’esprit que d’entraver la spontanéité créatrice. L’Etat n’est qu’une superstructure artificielle de la société. L’Etat n’est pas la société, mais les hommes politiques veulent utiliser, contrôler la création dramatique pour leur propagande. Le théâtre peut en effet être un des instruments rêvés de toute propagande, de ce que l’on appelle  » éducation politique « , c’est-à-dire de détournements et de bourrage de crâne. Les hommes politiques ne doivent être que les serviteurs de l’art et de l’art dramatique tout particulièrement. Ils ne doivent pas en être les dirigeants, et surtout pas les censeurs.

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« L’Iceberg » : un brûlot contre le capitalisme financier, mais pas seulement.


— par Roland Sabra —

   Comment parler d’un spectacle qui échappe à toute classification, qui broie les repères tranquilles de nos grilles de lectures habituelles et « ronronnantes » ?? Est-ce du cirque ? de la danse ?, du cinéma ? des marionnettes ? du théâtre ? du chant ? De la poésie ? C’est bien sûr à la fois tout ça et bien autre chose, quelque chose qui dépasse l’entendement, quelque chose qui relève de l’hypnose et du cours d’économie politique.

Quand les portes s’ouvrent ils sont déjà là sur scène, huit à s’échauffer autour d’une immense poutre métallique, totem théâtral qui traverse le plateau de part en part et qui sera hissé pour des numéros de haute voltige. En fond de scène un écran, sur lequel sera projeté des documentaires, des interviews, des listings d’ordinateurs, des slogans, des citations, des tableaux d’un des co-auteurs du spectacle, plasticien à temps perdu et surtout de magnifiques ombres chinoises.

Le texte est d’un genre qui  emprunte à la célèbre émission de Daniel Mermet «  Là-bas si j’y suis » au Monde Diplomatique ou plus surement au blog «  La domination du monde » de l’auteur, journaliste et plasticien, Denis Robert.

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Déraisons de la colère

— par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret.—

yna_boulange-360« Folie » de Marie Vieux-Chauvet
Mise en scène José Exélis
dans une adaptation de José Pliya
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Dans cette adaptation de José Pliya, José Exélis monte à cru tendu l’ultime volet de la trilogie: Amour, Colère et folie et réussit la mise en scène qui voltige sur le corps, le souffle et la voix que Marie Vieux –Chauvet a lancé dans une exclamation exacerbée d’écriture abrupte, sèche et volontairement subversive. Elle participe d’un au-delà des mots qui échappent au langage indicible, de ces maux qui ont la couleur du vide et reflètent jusqu’au silence des choses par la quête d’un dire, d’un bien dire qui émerge au milieu du désordre quand la perte n’est plus l’absence mais la dimension même de l’absolu, de la vie. C’est que la chose démontrée, l’est dans une harmonie inversée qui à travers la douleur vise le beau. L’épreuve du bien est ici l’épreuve du mal. Les idéologies totalitaires, les tyrannies, les intégrismes sont parfaitement compris et sur le voile de cette histoire se peint l’amour, la colère la résistance, l’espoir et la folie.

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Tartuffe en roue libre

—  par Roland Sabra —

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    Tartuffe n’est peut-être pas le personnage principal de la pièce éponyme de Molière. C’est sans doute Orgon que l’auteur interprétait lui même. On pourrait même présenter Orgon comme un homme amoureux d’ un faux dévot auquel il est prêt à tout sacrifier par entêtement, ou plutôt par amour. On pourrait. Hervé Deluge aurait pu…

Disons le d’emblée il y a des trouvailles de mise en scène, une belle scénographie, de très belles lumières dues, une fois de plus à Dominique Guesdon. On se souviendra du clin d’oeil à la célèbre photo de Marylin Monroe sur une grille de métro avec Elmire, la femme d’Orgon, robe offerte au vent tout comme on aura photographié Madame Pernelle icône agenouillée dans la troisième dimension d’un vitrail collé au sol. Moments de pure beauté plastique. La musique de Alfred Fantome à une petite tonalité « orientalisante » qui in-temporalise ingénieusement la pièce, Le recours à des tricycles pour le déplacement des personnages sur l’immense plateau nu du CMAC est aussi une bonne idée, qui tourne parfois au procédé mais qui pouvait signifier une distance maitrisée avec le texte.

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Au pianiste il faut un piano !

— Par Roland Sabra —

  La saison du CMAC s’est ouverte avec un très beau concert de Nicolas Stavy qui nous a proposé comme programme le contenu de son dernier CD consacré comme il se doit l’année du bicentenaire de la naissance de Franz Liszt au compositeur hongrois. Peu de musiciens ont autant que Liszt puisé leur inspiration dans les œuvres littéraires. Il laisse d’ailleurs derrière lui une abondante masse d’écrits. Mais ce n’est pas dans ce domaine que le compositeur a brillé de tout son éclat. On dit son style quelque peu ampoulé. L’apport pianistique essentiel de Liszt se situe dans le domaine de l’impressionnisme musical dont il sera l’initiateur et qui triomphera avec  le poème symphonique de Claude Debussy « Prélude à l’après-midi d’un faune« . Transposition musicale du sonnet des couleurs de Rimbaud ( A noir, I rouge, U vert, O bleu : voyelles Je dirai quelque jour vos naissances latentes…) il existerait des correspondances entre couleurs et musique. Il s’agit de rompre avec la linéarité de l’écriture et de favoriser l’émergence d’une succession d’impressions en utilisant toutes les sonorités du piano et en accentuant à l’extrême les diverses intensités du toucher de clavier.

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« Congre et Homard » de Gaël Octavia

par Alvina Ruprecht

Congre et Homard  de Gael Octavia, mise en scène de Dominik Bernard, au CMAC les 1er et 02 février à 20 heures

 La pièce a vu le jour après un processus intéressant que nous avons pu suivre de la Guadeloupe jusqu’en Avignon. Congre et Homard, a d’abord été présenté dans une mise en lecture en Guadeloupe il y a deux ans, et a pu se réaliser grâce à l’appui de Textes en paroles, association guadeloupéenne qui œuvre à la promotion des écritures dramatiques de la Caraïbe soumises à la sélection d’ un jury international.
L’auteur Gaël Octavia est martiniquaise; et les deux protagonistes sont joués par des Guadeloupéens Joël Jernider, et Dominik Bernard. Sans entrer dans des commentaires historiques, il faut souligner cette collaboration qui signifie un renouveau important du regard théâtral et une ouverture importante du milieu vers toute la région de la Caraïbe et des Amériques.

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« Ninety Perrinon Street » : un documentaire de Laurent Cadoux

— Par Roland Sabra —

 

 le 90 de la rue Perrinon

Vous êtes sans doute déjà passés devant le 90 de la rue Perrinon sans peut-être avoir remarquer cette maison en bois à la fois studio d’enregistrement, lieu de rencontres et d’échanges musicaux. Laurent Cadoux dans son troisième opus sur les quartiers de Fort-de-France, après les Trenelle-Citron et Terre-Sainville s’attarde dans ce lieu de création artistique. Le film qu’il nous propose relève d’une commande de la ville qui voudrait présenter ses quartiers. Comment filmer le centre ville ? A-t-il une unité qui puisse être filmée et faire l’objet d’une narration ? Laurent Cadoux est tombé un peu par hasard sur la maison qui donne son titre au documentaire. Louée pour trois francs six sous à l’époque, elle a été transformée, aménagée, insonorisée notamment avec des boites à œufs collées aux murs, pour devenir plus ce qu’elle a été que ce qu’elle n’est encore  aujourd’hui, en 2011, en attendant un devenir voué à la démolition. Les musiciens qui l’occupent encore occasionnellement et qui sont interviewés dans le film disent combien la richesse de leur musique tient à la fois aux métissages, à l’hybridation, et à la recherche de sonorités ancrées dans la mémoire populaire.

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