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« Du domaine des murmures », une mise en scène de José Pliya

—Par Roland Sabra —

murmures_2Au Théâtre de Poche de Montparnasse Du domaine des murmures mis en scène par José Pliya est une reprise d’un travail déjà présenté l’an dernier, notamment au Festival de Caves (26 avril-27 juin 2014). Il était alors porté par la comédienne, chanteuse et musicienne Léopoldine Hummel. Elle a laissé place cette fois à la jeune Valentine Krasnochok.
Escarmonde, fille du seigneur des Murmures, refuse le jour de ses noces de dire oui à Lothaire, un adolescent immature et arrogant choisi par son père. Elle se coupe l’oreille pour signifier qu’elle se donne à Dieu. Pour se venger de l’humiliation publique le père viole Escarmonde la veille de son enfermement dans un réduit de quelques mètres carrés attenant à une chapelle,avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux . Un enfant nait de ce viol incestueux, Elzéar. Recluse entre morts et vivants, mettant au monde un enfant, issu du père et qui porte sur ses mains des stigmates, Escarmaonde est l’objet d’une vénération obscurantiste de la part de la population qui se confessant à elle, lui demandant conseil la dote d’un pouvoir quasiment extravagant.

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Médée, poème enragé

—Par Michèle Bigot —

medee_poeme_enrage-400Médée, poème enragé
Texte et mise en scène : Jean-René Lemoine,
Festival du standard idéal, 10è édition
MC93, hors les murs, TGP, Saint-Denis,

Le poète et dramaturge Jean-René Lemoine et le musicien Romain Kronenberg, responsable de la création musicale et sonore, nous proposent ici un spectacle d’un genre inédit que l’auteur lui-même catégorise comme « opéra parlé ». Ce spectacle a été produit en 2013 par la MC93 et revient en 2015 avec un succès très mérité.
Certes, on peut parler à son propos d’une version moderne du mythe de Médée, forgé pour et par le théâtre (Euripide, Sénèque, Corneille). J.-R. Lemoine avoue d’ailleurs avoir été marqué par la version qu’en donna naguère Heiner Müller (« Médée-matériau »), dans la mise en scène d’Anatoli Vassiliev ; mais il s’agit ici d’une total refonte du mythe, dans une forme dramatique essentiellement musicale. La genèse de cette œuvre le dit assez : au départ, l’architecture globale se décide entre le musicien et l’auteur : l’écriture du texte se trouve modelée par cette trame musicale : les effets rythmiques, les variations de tempo, la musicalité du verbe, la facture même du poème dramatique s’en nourrissent.

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Campagne 2014 pour l’élimination des violence envers les femmes

thea_forum_incestPourquoi cette campagne?

Parce que :

La violence contre les femmes est une violation des Droits de l’Homme.
La violence contre les femmes résulte d’une discrimination à l’égard des femmes, tant dans le droit que dans les faits, ainsi que de la persistance d’inégalités entre hommes et femmes.
La violence contre les femmes a de lourdes conséquences et peut empêcher la réalisation de progrès dans certains domaines, comme l’élimination de la pauvreté, la lutte contre le HIV/sida et la paix et la sécurité.
La violence contre les femmes et les filles n’est pas inéluctable et sa prévention est non seulement possible mais essentielle⋅
La violence contre les femmes est un problème mondial. Jusqu’à 70 pour cent des femmes sont victimes de la violence au cours de leur vie

Le programme des actions en Martinique ci-après

Faits et chiffres

35% des femmes et filles sont exposées à une forme de violence physique et/ou sexuelle au cours leur vie et 7 femmes sur 10 sont victimes d’abus dans certains pays⋅
On estime que plus de 30 millions de filles âgées de moins de 15 ans risquent de subir des mutilations génitales féminines et que plus 130 millions dans le monde en ont été victimes.

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Bilinguisme et Monoparentalité

— Par Victor Lina, psychologue clinicien —

bilinguisme_monoparentalite« Quelques mots écrits pour dire psy »
C’est en vue d’introduire et d’illustrer deux problématiques en relation, celle de la monoparentalité et celle du bilinguisme que des auteurs d’horizons divers ont apporté leur contribution à : Bilinguisme et Monoparentalité Handicap et discriminations inaperçues, ouvrage sorti, il y a quelques mois déjà, à l’initiative et sous la direction, du Professeur Mareike WOLF-FEDIDA.
Dans la présentation de l’ouvrage, elle écrit « Une famille sur cinq est monoparentale selon les statistiques de l’INSEE et le bilinguisme toucherait une famille sur quatre. On estime que les chiffres augmentent, et la monoparentalité et le bilinguisme sont beaucoup plus répandus qu’on pense. Être monolingue serait un phénomène presqu’en voie de disparition. Puisque le bilinguisme est aussi répandu, il est étonnant qu’il intrigue toujours et suscite toute sorte de préjugés, à commencer par ce premier malentendu selon lequel on imagine une compétence parfaite dans les deux langues, concevant le bilinguisme à la manière d’une compétence encyclopédique⋅»
WOLF-FEDIDA, souligne d’une part les aspects défectueux qui peuvent ressortir du rapport entre le bilinguisme et la monoparentalité à partir de l’écoute de patients concernés par cette situation, d’autre part l’exploitation avantageuse de cette « singularité » de plus en plus fréquente.

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Niki de Saint Phalle sous toutes ses facettes au Grand Palais

nana_nikiTout le monde connaît ses « nanas » aux formes opulentes et aux vêtements multicolores, mais une rétrospective au Grand Palais donne à voir un autre versant de Niki de Saint Phalle : féministe, torturé, engagé, sans concession.

« Peindre calmait le chaos qui agitait mon âme. C’était une façon de domestiquer ces dragons qui ont toujours surgi dans mon travail », a écrit l’artiste.

A travers les 200 oeuvres et archives (dont beaucoup inédites) réunies par Camille Morineau, commissaire de l’exposition, Niki de Saint Phalle apparaît comme une créatrice radicale et avant-gardiste, dénonçant violemment la société patriarcale, la religion ou le racisme.

En 1961, quatre ans avant les premières « nanas », elle entame ainsi la série des « tirs », des panneaux où sont fixés des objets symboliques et des sacs de couleur, le tout recouvert de plâtre blanc. Niki, aidée parfois d’amis ou d’assistants, tire ensuite dessus à la carabine, répandant ainsi les couleurs.

Particulièrement frappant, un grand panneau, intitulé « King Kong » (1963), associe entre autres une attaque aérienne contre des tours d’une grande ville – étrange présage du 11 septembre -, des masques de dirigeants politiques, dont le général de Gaulle, et un accouchement – thème récurrent de l’oeuvre de l’artiste qui a eu deux enfants.

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Madiana : les séances en V.O. jusqu’au 03 juillet 2014

seances_vo_juin-2014Voir la programmation.

THE ROVER
 
Réalisé par David Michôd
Avec Guy Pearce, Robert Pattinson, Scoot McNairy

STATES OF GRACE
Destin Cretton
Avec : Brie Larson, John Gallagher Jr., Kaitlyn Dever
Genre :Drame
Nationalité : Américain

NIGHT MOVES

Réalisé par Kelly Reichardt
Avec :Jesse Eisenberg, Dakota Fanning, Peter Sarsgaard plus
Genre :Drame , Thriller
Nationalité :Américain

JOE

Réalisé par David Gordon Green

Avec Nicolas Cage, Tye Sheridan, Adriene Mishler plus
Genre Drame
Nationalité Américain.

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« Maps to the Stars » de Cronenberg flingue magistralement Hollywood

— Par Jacky Bornet —

the_map_of_the_starLes 25 et 26 juin 2014 à 19h. Madiana

Après l’accueil mitigé de « Cosmopolis » il y a deux ans en compétition, David Cronenberg revient en grande forme avec « Maps to the Stars », violent pamphlet contre la starification à Hollywood, nanti d’une belle distribution : Julianne Moore, Robert Pattinson, John Cusack, Mia Wasikowska. Un bûcher des vanités au sens propre du terme…

Synopsis : A Hollywood, se télescopent les étoiles : Benjie, 13 ans et déjà star; son père, Sanford Weiss, auteur à succès et coach des célébrités; sa cliente, la belle Havana Segrand, qu’il aide à se réaliser en tant que femme et actrice. Complètent le tableau : Agatha, une jeune fille devenue, à peine débarquée, l’assistante d’Havana et le séduisant chauffeur de limousine avec lequel elle se lie, Jerome Fontana, qui aspire à la célébrité.Mais alors, pourquoi dit-on qu’Hollywood est la ville des vices et des névroses, des incestes et des jalousies ⋅ La ville des rêves fait revivre les fantômes et promet surtout le déchainement des pulsions et l’odeur du sang⋅

Fantômes
Il est bien loin le temps où David Cronenberg touchait un groupuscule de fans de films fantastiques, avec lesquels il a pris le large, suite à une reconnaissance critique de plus en plus importante.

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À la Comédie Française : Lucrèce Borgia, somptueuse et perdue

Lucrèce Borgia3Par Selim Lander – La Comédie Française, comme on sait, a comme première mission de faire vivre les textes du répertoire qui font l’histoire et la grandeur de notre théâtre. Cela ne l’empêche pas, bien sûr, d’excursionner à l’occasion vers des horizons plus modernes, ni de montrer de l’audace dans la manière de montrer les classiques. En montant Lucrèce Borgia (1), Denis Podalydès n’a cherché pourtant qu’à faire de la belle ouvrage et nous lui sommes reconnaissant de nous reposer de tant de tentatives ratées de la part de ceux qui veulent se montrer originaux à tout prix.

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Cette génération réinvente la famille

—Par Odile Nguyen-Schoendorff, professeur d’histoire de la philosophie.—

pere_&_enfantÀ travers les récentes manifestations contre le mariage pour tous, la droite a fait de la famille son fonds de commerce. Exhibant papys, mamys et poussettes, sous des bannières proclamant sur fond rose : « Papa, Maman et les enfants, c’est naturel », elle se drape dans une légitimité sacrée. Selon sa nouvelle égérie, Ludovine de La Rochère : « Tout homme a la famille inscrite dans son cœur. »

La gauche, avec les lois sur la famille, est suspecte de vouloir saper ce que l’humanité a de plus précieux, détruisant la morale et l’équilibre social, menaçant au nom de spéculations tortueuses et de jouissances perverses l’aspiration légitime des gens normaux au bonheur. La reculade du gouvernement de Hollande nous oblige à revenir sur ce que pourrait être une vision de gauche de la famille et dire que la gauche n’a pas attendu les gesticulations de la droite pour se pencher sur cette question. Qu’est-ce que « la » famille ?

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Danse avec le loup : « Monsieur, Blanchette et le Loup » de José Pliya

— Par S.L. & R.S. —

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Inspirée de La chèvre de Monsieur Seguin d’Alphone Daudet, du roman Les soleils des indépendances de l’écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma, et des éleveurs peuhls d’Afrique, la pièce, Monsieur, Blanchette et le Loup forme un diptyque avec une œuvre précédente de José Pliya « Mon petit poucet » créée en 2011. Monsieur, propriétaire terrien a pour seule ambition de vivre seul, en paix avec une compagnie de chèvres qu’il chérit par dessus tout. Descendant d’une famille de nobles dont le rang s’élevait à la hauteur du nombre de vaches possédées, lui n’élève que des chèvres, la vache du pauvre ainsi qu’on la désigne en Asie. Est-ce par goût dénaturé ou par nécessité financière d’une noblesse sur le déclin ?

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« Adolescents dans la tourmente » : entretien avec Julie Ostan-Casimir

ados_ds_tourmenteJulie Ostan-Casimir est Psychologue clinicienne (Paris ,1978), Docteur en psychologie de l’enfant et de l’adolescent (Paris, 1983), Docteur en psychopathologie et psychologie clinique (Toulouse, 2006). Elle publie « Adolescents dans la tourmente », Troubles des conduites et des comportements, aux K. Editions,nov. 2013 ( ISBN : 9782918141341)
Entretien autour de son livre :

 _Madinin-Art : 1) Vous êtes Psychologue clinicienne, et vous travaillez en Institut Médico-pédagogique (IMP) et en Institut Médico-professionnel (IMPRO) ?

 Julie Ostan-Casimir : Oui, Je suis Psychologue clinicienne et Madinin-Art a déjà publié un entretien à propos de mon ouvrage, sorti en 2009 : « Ces enfants en échec scolaire massif ». Je présente des enfants, orientés vers ces Instituts, autrement que réduits à un manque, à une insuffisance. Aujourd’hui, je souhaite parler d’adolescents dans la tourmente.

 

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« Old Boy » à Madiana

old_boyLA CRITIQUE LORS DE LA SORTIE EN SALLE DU 01/01/2014

On n’aime pas

En 2004, Park Chan-wook avait frappé fort avec Old Boy. S’inspirant d’un manga, le cinéaste sud-coréen en tirait une variation très libre sur le Comte de Monte-Cristo, où un père de famille détenu quinze années durant dans une chambre d’hôtel sans fenêtre, puis libéré sans explication, partait en chasse de son mystérieux persécuteur… Spike Lee a le mérite de ne pas avoir adouci l’intrigue — la révélation finale ajoute même une dose de sordide. Mais le reste est une calamité. Quand Spike Lee recopie le film coréen, sa réalisation en pilotage automatique est bien incapable d’égaler le style flamboyant de Park Chan-wook. Les rares fois où il s’en démarque, c’est pire.

L’interprétation du pénible Josh Brolin n’arrange rien. Dans la première partie, il surjoue l’homme brisé façon Jack Nicholson sous cocaïne. Dans la seconde, sa palette très limitée d’expressions le rapproche davantage d’Arnold Schwarzenegger période Terminator… — Samuel Douhaire

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Réponse à Tony sur l’intégration de la loi.

— Par Jacky Dahomay —

la_loi-2Mon cher Tony,

Dans un mèl très bref tu dis que je n’aurais pas dû avancer l’idée que l’instance de la loi est mal intégrée. Cela signifierait selon toi qu’il y aurait une bonne manière d’intégrer la loi et qu’en Guadeloupe ce serait une mauvaise manière qui dominerait. En ce sens, je ferais une distinction entre bonne intégration et mauvaise intégration qui serait selon toi inacceptable. Il se pourrait que l’expression « intégration de la loi » soit confuse de ma part. J’explicite donc ce que je voudrais désigner par cette appellation.

J’entends par intégration de la loi l’intériorisation par le sujet de l’instance d’interdiction que comporte la loi. On pense inévitablement à Freud et à sa théorie du surmoi comme lieu d’un « tribunal intérieur ». Autrement dit, le sujet, par une série de stades de son évolution psychique, finit par intégrer par exemple l’interdit de l’inceste. Intégrer en ce sens signifie intérioriser ce qui ne venait pas de nous, ce qui comportait donc toute une dimension d’extériorité. C’est toute la complexité de l’éducation. Dans ce registre psychique, il est vrai qu’il est difficile de parler de bonne ou de mauvaise intégration car le résultat est l’existence des névroses.

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L’empire de la raison

 Corps, objet en jeu dans diverses modalités d’appréhension de l’existence

 — Par Victor Lina —

  clivageRésumé

L’usage courant des choses et des produits de la pensée illustre un terme possible du processus de la constitution du sujet. Son aliénation plus ou moins précoce à l’ordre qui le précède s’actualise dans un choix obligé. L’émergence du symbole en est une issue contrastée.

Mot clés  Objet, corps, symbole

 « Il y a de la violence au principe de toute valorisation »

 C.L-STRAUSS

 L’arbitraire décision de séparer et par conséquent de dégager la partie du tout participe de l’accès au symbolique. Cela est notamment amené par Freud quand il met en évidence, dans la dernière partie de son œuvre, le clivage, la spaltung, la refente pour rendre compte d’un fait clinique qui est la perversion fétichiste. « Celle-ci révèle une double position du sujet, la coexistence d’une double affirmation contradictoire : l’absence du pénis chez la femme et son démenti par la création d’un fétiche qui rend la femme acceptable comme objet sexuel. » Instaurant la consistance de ce bout virtuellement détaché, cet artifice permet au sujet d’admettre que la femme, sinon de l’avoir, puisse l’être, être un objet sexuel, mais également être le phallus.

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« Place du marché 76 » de Jan Lauwers : foutraque et jubilatoire!

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—Par Roland Sabra—

Plus qu’une troupe de théâtre Needcompany est une troupe de performance qui, depuis sa création, s’est positionnée explicitement comme une compagnie internationale, multilingue et multidisciplinaire. La présentation en France de sa dernière création a eu lieu au Festival d’Avignon 2013. Jan Lauwers, le fondateur de la compagnie nous invite comme maitre de cérémonie à suivre la chronique de l’été à l’hiver d’ un petit village au pied d’une montagne. Reculé. Dominé par la pauvreté. » et dans lequel «  Les gens ont le cœur lourd. » Cela commence lors de la première commémoration, un an plus tard d’une catastrophe qui durement touché le village : une bouteille de gaz a explosé sur la place du marché faisant vingt-quatre morts, dont sept enfants en excursion scolaire. D’abord, on a pensé à un attentat à la bombe. Mais plus tard , on s’apercevra que c’est une fuite sur bouteille de gaz qui est à l’origine de la catastrophe.. Cause plus prosaïque moins héroïque mais les douleurs, les os brisés et les vies dévastées sont les mêmes. Ils sont là sur la place du village, la responsable, mais aussi victime clouée dans sa chaise roulante la femme du boucher/Anneke Bonnema ; son mari  toujours désirant/Benoît Gob ; la boulangère/Grace Ellen Barkey, mère qui pleure et vomit sur le cadavre de son gamin ; sa fille Pauline/Romy Louise Lauwers ; le plombier pervers Alfred Signoret/Julien Faure ; sa femme « l’étrangère » au village, Kim Ho/Sung-Im Her et leur grande fille Michèle/Yumiko Funaya, qui sera victime de pédophilie si ce n’est d’inceste…

La catastrophe n’est que l’annonce d’un enchainement de malédictions et d’évènements surnaturels qui vont s’abattre sur la communauté.

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« Des yeux de verre » de Michel Marc Bouchard au festival amateur de Fort-de-France

—Par Selim Lander –-

Mdes_yeux_de_verreichel Marc Bouchard est un auteur reconnu au Québec. Sa pièce Des yeux de verre a été primée au Québec. Fallait-il pour autant vouloir la monter à Fort-de-France ? Peut-être son thème a-t-il été déterminant puisqu’on nous dit que l’inceste serait un fléau qui accable notre île plus qu’ailleurs. Ce thème, cependant, n’est-il pas un peu trop rebattu, et pas seulement en Martinique, les auteurs semblant l’affectionner particulièrement ? Quoi qu’il en soit, au théâtre, ce n’est pas seulement le sujet qui compte, la manière de le traiter importe tout autant. On ignore comment la pièce a été montée à Montréal mais la prestation des comédiens de Virgul’ ne nous a pas paru porter une  intensité suffisante pour la rendre convaincante.

Non que les comédiens déméritent. Ils démontrent un vrai plaisir de jouer ce qui laisse penser qu’ils seraient sans doute bien plus à l’aise dans le registre de la comédie.

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« Des yeux de verre » : les poupées cassées de Valère Egouy

 — Par José Alpha —

les-poupees-1La souffrance humaine portée à la scène théâtrale ou cinématographique interpelle toujours l’auditoire pour créer cette étrange empathie favorable à l’exploration des souvenirs douloureux dont personne ne peut se défaire.
 
 Que ce soit par la comédie, la tragédie ou l’épopée lyrique, les tourments sociaux constituent pour les dramaturges, les acteurs et les metteurs en scène, la rampe de lancement des processus relationnels entre l’univers scénique et le public. Et comme Racine, Brecht ou Shakespeare qui cherchent délibérément à approfondir l’abîme entre le public et la scène afin de mieux distinguer le réel du réalisme, la pièce de Michel Bouchard, Des yeux de verre, mise en scène en Martinique par Valère Egouy met rigoureusement en abîme les convictions de chacun face à l’inceste.

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« Des yeux de verre » par la Cie Virgul’ : un texte et des comédiens

 —Par Roland Sabra —

«L’artiste ne devrait pas être le juge de ses personnages, de ce qu’ils disent, mais seulement le témoin impartial. » Anton Tchekhov

les_poupees-2« Daniel, artisan de poupées, viole sa fille Estelle à l’âge de 10 ans. La mère Judith, se fait complice en cachant Estelle chez une tante pour « sauver les apparences »  en disant à tous que la fillette est devenue muette et folle.

Des années plus tard, la petite fille Estelle devenue femme revient à la maison en se faisant passer pour une cliente sous le nom de Pélopia, et commande une poupée à son image. Dans la maison, il y a aussi sa sœur, Brigitte, demeurée là, isolée, qui aime son père, devenu distant avec elle, d’un amour interdit, passionnel, et fantasmant du jour où elle pourra devenir son amante, son épouse… »  .

L’auteur québecois  Michel Marc Bouchard a écrit plusieurs pièces sur le thème des blessures de l’enfance. « Des yeux de verre » sont la reprise en 2007 d’une pièce écrite en 1984 « La poupée de Pélopia » et qui laissait à l’auteur un goût d’incomplétude.

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« Des yeux de verre » de Michel Marc Bouchard, dans une mise en scène de Valer’ Egouy.

Théâtre de Foyal

des_yeux_de_verre3 représentations : jeudi 30 ,  vendredi 31 mai et samedi 1er juin à 19h30.

La pièce Une oeuvre forte, empreinte d’humanité, tissée d’émotions contradictoires, qui creuse les tréfonds de l’intime. Cette histoire nous emmène dans l’atelier d’un fabricant de poupées. De poupées créées à partir des matières premières les plus rares comme des yeux en verre soufflés qui donnent vie à ses créations. Daniel, l’artiste, est au centre de l’attention : une rétrospective de son oeuvre se prépare, des journalistes du monde entier doivent venir rencontrer le maître. Pourtant, au sein de sa famille, le héros de la fête semble en retrait. Depuis des années, il s’isole, cependant aujourd’hui une mystérieuse admiratrice, Pélopia, entre dans l’atelier et redonne son souffle au maître…

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Déficit linguistique de l’enfant et situation de la famille en Martinique

–-  Par George Huyghes des Étages —

 Au cours de plus de 30 ans d’exercice de la psychologie à Fort- de – France (en cabinet

privé et pendant plusieurs années en association à des orthophonistes et des rééducatrices en psychomotricité) et après le traitement statistique des données que constituent les résultats aux tests accumulés depuis tant d’années, j’ai pu  constater que la plupart des enfants qu’on m’amène pour difficultés scolaires souffrent d’un important déficit  verbal.

Ce déficit – en l’absence de tout trouble auditif  et quel que soit le milieu social d’origine –  porte électivement sur les connaissances acquises (vocabulaire et information). La grande majorité de ces enfants ont des capacités intellectuelles normales et même  « très supérieures » ( à mon avis, beaucoup de petits martiniquais peuvent être considérés comme surdoués : ils obtiennent des scores très élevés aux épreuves de raisonnement tant verbal que pratique mais leurs potentialités restent inexploitées car la plupart d ‘entre eux n’ont à leur disposition qu’un nombre restreint de mots et d’informations pour  comprendre ce qu’on leur dit ou ce qu’ils lisent et pour s’exprimer.)

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« P’tite souillure » : un Enfer sous les oripeaux de l’Eden ou l’inverse…

 — Par Roland Sabra—

Un « Théorème » pasolinien de tous les temps et de tous les lieux voilà ce que nous donne à entendre le texte de Koffi Kwahulé dans la mise en scène de Damien Dutrait et Nelson-Rafaell Madel lors de sa création au Théâtre A. Césaire de Foyal le 28 février 2013. Un inconnu, Ikédia, arrive un soir dans une maison bourgeoise et va servir de révélateur des drames familiaux qui gangrènent la vie d’un père d’une mère et de leur fille, surnommée « P’tite souillure ». Il est venu «  Foutre le feu à la maison » et il le fera. Si la pièce est européenne dans sa structure, son propos dépasse largement cet horizon. Le dramaturge ivoirien dit d’elle : «  C’est la part occidentale, constitutive de mon identité, dont je ne peux me défaire, comme le zèbre ne peut se défaire de ses rayures, que je laisse parler. » « P’tite souillure » est un peu le pendant de « Bintou » l’héroïne éponyme d’une autre pièce de Koffi Kwahulé que la jeune et talentueuse Laetitia Guédon a montée en 2009 à Avignon et présentée peu de temps après à Fort-de-France.

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L’autorité parentale : de la notion juridique à la fonction éducative

 

Par Gracienne LAURENCE

–La loi a pour vocation de protéger le citoyen et de garantir les droits de chacun (du plus petit au plus grand) dans une société qui a comme fondement le vivre ensemble. Pour ce faire elle doit s’adapter aux évolutions des mœurs. Et la famille considérée comme la cellule de base de la société connaît dès la deuxième moitié du XXe siècle toute une série de mutations. Le modèle nucléaire jusque là, considéré comme la norme cesse de l’être pour laisser la place à de nouvelles structures comme les familles monoparentales, les familles recomposées, les familles homoparentales… Parallèlement à ces transformations familiales, l’enfant acquiert un statut particulier.  Il n’est plus considéré comme cette « petite chose » à modeler selon le bon vouloir de ses géniteurs.  Il devient une personne avec des droits et qui mérite tout le respect dû à tout être humain. C’est dans ce contexte de bouleversement sociétal ou des repères séculaires sont fortement ébranlés  que le législateur juge utile de redéfinir l’autorité parentale comme étant «  un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l’intérêt de l’enfant ; Elle appartient au père et à la mère jusqu’à la majorité où à l’émancipation de l’enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé, et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement dans le respect dû à sa personne.

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Marie Tudor de Victor Hugo au Théâtre Aimé Césaire de Foyal

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 La pièce s’ouvre sur un lord anglais déclarant « Il faut que ce damné italien ait ensorcelé la reine » et se termine sur Simon Renard, légat impérial représentant le prince d’Espagne, proclamant « J’ai sauvé la reine et l’Angleterre« . Entre ces deux phrases, tout au long des trois journées qui constituent ce drame populaire, nous assistons à la chute programmée, méthodique, presque mathématique de Fabiano Fabiani, favori et amant de la reine qui cristallise toutes les haines.

De Fabiano Fabiani, on ne sait que peu de choses. Il est fils d’un chaussetier italien, il a été élevé en Espagne et anobli par la reine. Il est prompt à « faire couper la tête d’un homme qui lui déplaît » ; il est l’amant de Jane, la fiancée de Gilbert, un ouvrier ciseleur ; il n’hésite pas à tuer un homme qui le menace de chantage. L’homme est à plus d’un titre condamnable et sa mort, qui, de surcroît, rend possible la réconciliation amoureuse de Jane et Gilbert, semble faire de « Marie Tudor » un drame à fin heureuse.

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Lois sur la famille : sous les parvis, la rage

Par CATHERINE MALLAVAL

 Pilule, avortement, pacs… A chaque texte sociétal, l’Eglise appelle ses ouailles à manifester.

Poster-Tabou

Année 1967. Alors que certains osent crier au «fossoyeur de l’humanité» ou à l’«assassin d’enfants», l’Église aussi se déchaîne contre «Lulu la pilule». En l’occurrence, Lucien Neuwirth, député gaulliste et père bienfaiteur de la loi autorisant la contraception. C’est peu dire qu’en ce temps-là, la hiérarchie catholique, résolument hostile à toute distinction entre acte sexuel et procréation, batailla ferme. Réussissant même par son intense lobbying à faire retarder de deux années la publication des premiers décrets d’application du texte.

1975, rebelote. On la retrouve qui brandit son crucifix contre la loi sur l’avortement portée par Simone Veil, avant d’enchaîner contre le divorce par consentement mutuel. Une vingtaine d’années plus tard, l’Eglise se remobilise de toutes ses forces contre le pacs – néanmoins adopté en 1999.

Et la revoilà aujourd’hui qui envoie ses ouailles dans la rue contre le mariage pour tous, tandis que résonnent encore les slogans de la manif de novembre («Oui à la famille, non à l’homofolie», «Non au mensonge, la vie se transmet par un homme et une femme»…).

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Elu, catho et en faveur du mariage pour tous

Par Florent Serrette Conseiller municipal d’une commune rurale dans le Jura, catholique pratiquant

 

L’évangile selon saint Matthieu indique : «Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre» (5.39). Mais c’en est assez. Dans le débat pour ouvrir le mariage civil et l’adoption à tous les couples, la hiérarchie de l’Eglise catholique et les groupes les plus traditionalistes ne cessent de prendre la parole pour exprimer leur opposition. C’est leur droit. Nous avons besoin de ce débat, où tous les points de vue peuvent être entendus pour peu qu’ils s’expriment avec respect. Mais ils le font bien souvent en utilisant des arguments au minimum caricaturaux, au pire homophobes, sexistes et scandaleux. Relayés par les médias, ils sont considérés comme représentatifs.

La réalité est plus nuancée. Je suis catholique, pratiquant, élu local et favorable à la mise en œuvre de l’égalité pour tous promise par notre devise républicaine, en ouvrant le droit au mariage et à l’adoption pour les couples de même sexe. Je me sens blessé, insulté même, par les déclarations du cardinal Vingt-Trois («supercherie»), du cardinal Barbarin («polygamie», «inceste») ou par les écrits du diocèse de Dijon («pédophilie»).

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