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Le crime du béké de Reynal et du nègre Gadet

— Par Dominique Domiquin —

Ainsi, dans une librairie de Fort-de-France, le 9 juillet 2022, le Martiniquais Emmanuel de Reynal a reçu des injures et un crachat. Ceci en réponse à un livre commis avec le Guadeloupéen Steve ‘Fola’ Gadet. Après le mollard du footballeur Marcus Thuram sur son adversaire Stefan Posch ; le glaviot adressé au détestable Eric Zemmour par un jeune descendant d’immigrés, voici le vert-vert à la sauce créole craché à la face d’un béké par un « activiste » antiesclavagiste du XXIe siècle.

Cet acte est condamnable quelle que soit la victime visée. Mais ne soyons pas naïfs, une part des békés se réjouira : « Sa bon ba’w Emannyèl, nou té di’w pa mélanjé kô’w épi nèg ! Luil é dlo pa kay ansanm ! Chak moun dwèt rété an plas-yo, sé konsa sa toujou maché ! Ou wè jan sé moun-tala rayi nou ? » En face, une portion des noirs en redemandera : « Enfin, nous brisons nos chaînes ! Les békés doivent nous demander pardon à genoux sous les coups de fouet !

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Et si le mot « Liberté » gardait son sens…

— Par Frantz Succab —

Il me revient très souvent, à propos des anticolonialistes, qu’il leur faut le courage et l’honnêteté de se remettre en question. En substance, ils devraient se demander si « un certain discours militant » ne tourne pas en rond. An ka pwan’y pou mwen osi, puisque je suis des leurs jusqu’à nouvel ordre. Ces exhortations légitimes, pourvu qu’elles soient bien intentionnées, appellent en effet pour y répondre du courage et de l’honnêteté. D’autant plus, de mon point de vue, que le courage de l’autocritique va de pair avec l’honnêteté, dont celle de ne jamais abandonner les valeurs qui devraient animer tout anticolonialiste. Savoir admettre qu’on se trompe sur la forme de son discours si elle reste figée en dépit du contexte, cela n’empêche pas d’appeler les choses par leur nom : gris, noir ou échaudé, un chat reste un chat et l’eau froide, l’eau froide.

On parle bien de « valeurs » quand il s’agit de la conviction relative au droit de chaque peuple du monde à être souverain en son territoire. Libre de s’autodéterminer.

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« Moi Chien créole », de Bernard Lagier, m.e.s. D. Bernard, jeu Ndy Thomas

Le 13 juillet 2022 à 19h30 au T.AC.

— Par Marie-André Brault —
Hurler à la lune
Profitant de l’obscurité qui délie les langues, un chien errant s’adresse à vous, raconte sa vie et surtout celle des hommes qui partagent son lot. Exclu, rejeté, méprisé ou tout simplement ignoré, le voici qui devient la voix des sans-voix. Ce chien créole – « ce pelé, ce galeux », disait-on du baudet de La Fontaine – imaginé par l’auteur martiniquais Bernard Lagier, s’il vit dans la fange et dit la détresse des laissés-pour-compte, raconte en cherchant la grandeur chez ces esseulés.

Lire aussi sur Madinin’Art : Moi Chien créole

Le texte de Lagier prend la forme d’un monologue polyphonique qui exige de l’interprète un va-et-vient entre les propos du chien et ceux de Titurpice, employé de la voirie sans envergure dévoré par l’amour, ou de Lacolas, petit voyou, poète des rues qui veut devenir quelqu’un pour honorer la mémoire de son père. À la faveur de la nuit et de l’alcool, le chien créole, croyant en l’importance de faire entendre ce qui est tu, se fait l’écho de leur parole pour retrouver ensuite sa condition de cabot.

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Avignon 2022 : Les compagnies et artistes des Antilles sont au rendez-vous

Je ne suis pas d’ici, je suis ici

« Je viendrai à vous avec une armée de pauvres, des désastres programmés, avec les valets, les sous-fifres, les ombres en tablier, avec les mômes d’ouvrières, les fils de pas-de-papa et les filles de pas-de-bol, avec les déshérités, les spoliés, les déplacés, les possédés, dépossédés,
les assignés à résistance ! »
Ainsi parle celle à qui l’on demande ses papiers d’identité et qui en a marre. N’est-elle pas française, femme, noire… comme tout le monde ? Dans une performance où les images et les mots se confondent et où la poésie embrase le réel, le spectateur est entraîné dans la quête d’une terre sans frontières.

Poète, réalisatrice de fictions et de films documentaires, Véronique Kanor s’intéresse particulièrement à l’afrodescendance, aux sociétés en mouvement et aux questions décoloniales.
Sa pièce est tirée de son recueil Eclaboussure, publiée aux éditions Présence Africaine.

D’après Éclaboussure de Véronique Kanor © Présence Africaine 2011
Conception, mise en scène, interprétation Véronique Kanor

Conception sonore Lionel Elian
Administration La Noiraude et Compagnie

La Noiraude et Compagnie

Soutiens DAC Martinique, Ministère de l’outre-mer

De Vénus à Miriam, au pas de mon chant

La chorégraphe guadeloupéenne Chantal Loïal invite la soprano martiniquaise Marie-Claude Bottius à entrer dans la danse pour réinventer totalement son spectacle « On t’appelle Vénus » présenté au TOMA 2015.

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L’aménagement du créole dans l’École haïtienne : de la nécessité de dépasser la récitation des slogans miraculeux

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Étudiante finissante en troisième année à l’École normale supérieure de l’Université d’État d’Haïti, Rachel X s’interroge, dans un récent courriel, sur l’épineuse question de l’usage du créole dans l’apprentissage scolaire en Haïti. Elle témoigne ne pas être véritablement au courant des différents aspects de cette problématique alors même qu’elle est à la veille de débuter dans l’enseignement. Au terme de trois années d’études universitaires elle pense à s’inscrire au nouveau programme de « Master de didactique du français en milieu créolophone » officiellement lancé en 2020 à l’École normale supérieure sans être certaine, en raison du Covid notamment, que ce programme est opérationnel. Elle se sent démunie face à ce qu’elle perçoit comme « un état d’urgence didactique » au pays : n’ayant pas reçu une formation spécifique en didactique, elle se demande si elle sera capable d’enseigner en créole et d’enseigner le créole, selon quel modèle didactique elle devra dispenser son enseignement et de quels ouvrages didactiques de référence en créole elle pourra disposer. Et elle s’interroge : existe-t-il aujourd’hui à l’échelle nationale un référentiel modélisé –en particulier dans les récents documents d’orientation du ministère de l’Éducation–, pour l’apprentissage scolaire en langue créole aux côtés du français ?

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C’est pourtant A.M.J. qui a mis fin au moratoire de Césaire

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Par sa forte personnalité et sa capacité de convaincre, au vu de la durée de son magistère et des moyens à sa disposition, Alfred Marie-Jeanne (AMJ) pouvait faire des grandes choses pour la Martinique. Parvenu au bout du chemin, cet homme de pouvoir sans partage ne transmet ni doctrine ni théorie et ne laisse ni successeur ni disciple ni, peut-être, un vrai parti politique. Je ne m’étendrai pas sur les méandres de son long parcours politique que j’ai résumé dans le livre Alfred Marie-Jeanne a bouclé sa révolution, sinon rappeler que son talent exceptionnel était d’abord au service de sa personne. Cependant les critiques négatives qui ont pu lui être faites sur son bilan politique doivent être relativisées.

Lorsqu’au début de la campagne des législatives de juin 1981, Aimé Césaire fit adopter par le PPM la suspension de la revendication autonomiste, le troisième grand moment de sa vie politique active après la départementalisation et sa démission du parti communiste, les deux seuls adversaires notoires de cette décision furent Guy Cabort-Masson et Alfred Marie-Jeanne. Le premier l’exprima dans sa « lettre à Aimé Césaire », le second par une tonitruante dénonciation qu’il formulera plus calmement à la mort de Nelson Mandela par une assertion, à mon avis discutable : « Mandela n’était pas un homme de moratoire ».

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De Vénus à Miriam au pas de mon chant

5 & 6 juillet 19h30 Théâtre Municipal de Fort-de-France

Sur une idée originale de Chantal Loïal – Chantal Loïal, Marie-Claude Bottius et Kidi Bébey
Bande sonore : Marie-Claude Bottius & Arthur Lavandier
Textes : Marc Verhaverbeke et Kidi Bebey
Vidéo : Seno Sancarini et Yutaka Takei
Création lumière et technique : Leslie Sozansky
Collaboration artistique : Sabine Novel et Delphine Caron
Costume : Camille Loreille
Production : Opéra Paris Outremer
Coproduction : Centre National de la la danse et Mac Créteil
Sur une idée originale de Chantal Loïal – Chantal Loïal, Marie-Claude Bottius et Kidi Bébey
Bande sonore Marie-Claude Bottius & Arthur LAvandier
Textes Marc verhaverbeke et Kidi Bebey
Vidéo Seno Sancarini et yutaka Takei
Création lumière et technique Leslie Sozansky
Collaboration artistique Sabine Novel et Demphine Caron
Costuùe Camille Loreille
Production Opéra Paris Outremer
Coproduction Centre National de la la danse et Mac Créteil

WOMEN RESIST
A l’heure où les violences faites aux femmes explosent en France et partout dans le monde, où leurs droits et leur dignité ne cessent d’être bafoués, être une femme est un combat de tous les instants.

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Photos Passion de Pascale Mariotte : Mouette Atricille

Native de Madagascar j’ai sûrement dès lors, attrapé le virus de la curiosité, celui de la découverte, une espèce de germe qui instille de manière douce et obsédante, outre le virus du voyage celui d’un amour inconditionnel pour la nature et ses hôtes.

Enfant je m’imaginais contribuant à la beauté du monde et rêvais de savanes africaines, de vastes étendues désertiques peuplées d’une faune dense et sauvage. Émerveillée par une nature qui réinvente en permanence ses paysages, je me projetais dans un univers où l’animal vivait en parfaite harmonie dans son environnement, sans avoir aucune conscience de sa disparition progressive et de sa déliquescence. Adolescente je collectionnais les anciens appareils photos à soufflet Kodak et Agfa dont j’aimais à imaginer le rôle dans les albums de famille de mes grands-parents, des photos dentelées en noir et blanc, un peu jaunies par le temps aux formats surannés.

Au fur et à mesure de mon apprentissage d’Humaine ma conscience est apparue, s’est insinuée dans les profondeurs de mon être, s’est affirmée avec l’évidence d’un possible rôle à jouer dans la découverte de merveilles.

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Roman Liška expose du 3 juin au 15 juillet 2022

« Return to Innocence » à l’espace d’art contemporain 14N 61W Place de l’Enregistrement  F-de-F.

caryl* ivrisse-crochemar & [creative renegades society.] ont le plaisir d”acceuillir pour la deuxième fois à l’espace d’art contem­porain 14N 61W, l’artiste allemand Roman Liška. Le peintre Roman Liška aux origines tchèques et sud-africaines, est né à Hambourg (DE) et a étudié à Goldsmiths University ofLondon et au Royal College of Art (UK). Il vit à Berlin et travaille comme artiste associé à la chaire de peinture expérimentale et de dessin de Jana Gunstheimer à la faculté des Beaux Arts – Bauhaus Universitat, Weimar (DE).Pour sa deuxième exposition individuelle, l’artiste présente une série de peintures de large format, intitulée “Return to Inno­cence”.
Une très bonne image
En fait, le titre de ce texte devrait probablement être le même que celui de l’exposition : Return to Innocence. Cela fait référence à la chanson pop Return to Innocence du groupe allemand Enigma des années 90, dont le son fait partie du genre New Age ou World Beat. C’est le type de chanson que les compagnies aériennes aimaient jouer avant le décollage ou après l’atterrissage,un peu comme la chanson Adiemus de Karl Jenkins, ou quelque chose d’Enya.

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Pap Ndiaye,, ministre de l’éducation, lecteur de Césaire et Fanon, qui est-il?

Pap Ndiaye, né le 25 octobre 1965 à Antony, dans les Hauts-de-Seine, est un historien français, spécialiste d’histoire sociale des États-Unis et des minorités. Il est depuis le 20 mai 2022, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse dans le gouvernement Borne.

Ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé d’histoire, il est titulaire d’un doctorat de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), où il est maître de conférences avant d’être promu, en 2012, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po). En 2021, il devient directeur général du palais de la Porte-Dorée et dirige le musée de l’Histoire de l’immigration.

Le 20 mai 2022, il est nommé Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, par Emmanuel Macron dans le gouvernement d’Élisabeth Borne, succédant à Jean-Michel Blanquer.

Biographie
Famille et enfance
De père sénégalais et de mère française, Pap Ndiaye passe son enfance en banlieue parisienne avec sa mère et sa jeune sœur, la future romancière Marie NDiaye. Leur mère, Simone, est issue d’une famille de fermiers de la Beauce ; leur père, Tidiane N’Diaye, est le premier ingénieur diplômé de l’École nationale des ponts et chaussées d’Afrique subsaharienne.

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Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie 2022

– Nos corps, nos vies, nos droits

Déclaration de l’ONU pour la journée mondiale de 2022

L’Organisation des Nations Unies (ONU) œuvre côte à côte avec les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, intersexes et queer (LGBTIQ+) et nos partenaires pour faire avancer l’égalité et les droits de l’homme pour tous. Ces efforts sont essentiels car les personnes LGTBIQ+ sont souvent privées de leurs droits fondamentaux et ne peuvent plus accéder à la protection juridique, aux soins de santé ou à d’autres services de base. Dans 69 pays, les relations homosexuelles consensuelles continuent d’être érigées en infractions pénales. De plus, de nombreuses personnes LGBTIQ+ n’ont pas d’autonomie corporelle et certaines sont contraintes de subir un traitement médical ou une intervention chirurgicale inutile. Cela inclut les « thérapies de conversion », des pratiques non scientifiques qui provoquent des traumatismes physiques et psychologiques tels qu’un rapport de l’ONU a noté qu’elles pourraient équivaloir à des actes de traitement cruel, inhumain ou dégradant.

En effet, des millions de personnes LGBTIQ+ dans le monde sont encore quotidiennement confrontées aux préjugés, à la discrimination, à la stigmatisation, à l’hostilité et à la violence.

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Avec le festival « Dakar fait sa comedy », le Sénégal veut devenir une « plaque tournante » du rire en Afrique

La troisième édition verra défiler des humoristes sénégalais, mais aussi français, ivoiriens, congolais ou d’autres pays de la sous-région.

— Par Théa Ollivier(Dakar, correspondance) —

Samba Kanté voit grand. « L’objectif, c’est que Dakar devienne la plaque tournante et le rendez-vous de l’humour africain », affirme le producteur du festival Dakar fait sa comedy qui se tient samedi 14 mai au grand théâtre de la capitale sénégalaise. La troisième édition de l’événement, organisé après trois années d’arrêt lié au Covid-19, verra défiler des humoristes sénégalais, mais aussi français, ivoiriens, congolais ou d’autres pays de la sous-région, devant un public de 1 800 spectateurs.

« Les sketchs seront en français, en wolof ou en peul, ce sera un véritable cocktail d’humour pour représenter l’Afrique et parler à tout le monde », souligne Samba Kanté. Le rêve du producteur, basé en France et qui a notamment collaboré avec l’humoriste français Ahmed Sylla, est de rayonner jusqu’aux Etats-Unis, et pourquoi pas d’attirer à Dakar des stars comme Eddie Murphy. « Il est important de faire évoluer l’humour sénégalais qui est parfois un peu fermé avec la langue locale, le wolof.

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Marche Mondiale contre Monsanto et l’agrochimie

Martinique-Paris, samedi 21 mai 2022

Pour la 10ème année consécutive, des milliers de personnes se mobiliseront à nouveau pour dénoncer le système agro chimique industriel et ses conséquences désastreuses sur la santé humaine et l’environnement en France et ailleurs dans le monde.

L’appel à l’édition 2021, à Paris et partout en France, a été lancé par plus de 60 organisations – dont les co organisateurs Combat Monsanto, Collectif Vietnam-Dioxine, ATTAC, Oxfam, la Confédération Paysanne, Greenpeace, CCFD-Terre Solidaire, Notre Affaire à Tous, Collectif Zéro Chlordécone Zéro Poison, Greenpeace et plusieurs autres organisations partenaires notamment en Martinique le collectif des ouvrier.e.s agricoles et leurs ayant droit empoisonné.e.s par les pesticides et en Guadeloupe Rassemblement Écologiste et Volontariste ( liste précisée dans la tribune et sur le site de l’appel).

Voir revue de presse 👇🏾👇🏾👇🏾

Marche contre Monsanto-Bayer et l’agrochimie 2021 : le bilan !

Le Collectif Zéro Chlordécone Zéro Pesticide rejoint la marche mondiale contre Monsanto

Collectif des ouvriers agricoles : « nous demandons la suppression de tous les pesticides »

 

Cette année, le Collectif Zéro Chlordécone Zéro Poison réédite son implication dans la Coorganisation et la coordination de cet évènement et nous pensons qu’avec le risque de non lieu dans l’affaire chlordécone, la symbolique du mois de Mai révolte libératrice de nos ancêtres, il y a matière à créer une mobilisation d’impact!

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« Thiaroye44 » : les mystères d’un crime de masse, au Sénégal en 1944

Samedi 14 mai 2022 à 22h 10 sur France 24

Plusieurs dizaines de tirailleurs sénégalais ont été tués par l’armée française alors qu’ils réclamaient leur solde non payée.

Le massacre de Thiaroye ou Tiaroye (prononcer tiaroïe) est un massacre qui s’est déroulé dans un camp militaire de la périphérie de Dakar au Sénégal le 1er décembre 1944 quand des troupes coloniales et des gendarmes français ont tiré sur des tirailleurs sénégalais, anciens prisonniers de la Seconde Guerre mondiale récemment rapatriés, qui manifestaient pour le paiement de leurs indemnités et le versement du pécule qui leur était promis depuis des mois.

Le nombre de victimes fait l’objet de controverses entre historiens. Deux documents militaires français font état, l’un de 35, l’autre de 70 tirailleurs tués. Un historien sénégalais dénombre 191 tués ; un autre historien évoque l’hypothèse de plusieurs centaines de victimes.

Contexte
Fin novembre 1944, plus de 1 600 soldats africains (officiellement 1 280) issus de différents territoires de l’Afrique-Occidentale française — intégrés dans les tirailleurs sénégalais — sont regroupés dans le camp de Thiaroye à une quinzaine de kilomètres du centre de Dakar.

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« PaSSaGe(s) », une chorégraphie de Marlène Myrtil

Samedi 7 mai – 19h30 — Domaine de Fonds Saint-Jacques

Chorégraphie : Marlène Myrtil  
Danse-interprétation : Deborah Lary et Jean-Félix Zaïre
Lumières : Torriep
Multimédia : David Gumbs 
Photos : JB Barret 
Affiche : Fred Lagnau

PaSSaGe(s) est une forme chorégraphique poétique qui propose, par un dialogue incessant entre le corps et les matières, une architecture impermanente.

L’évolution, la rencontre de deux danseurs-performeurs sur un espace vibrant d’histoire, dialogue avec l’environnement extérieur pour chuchoter la vie, la flexibilité et les émotions extrêmes des peuples qui ont habité ici et là…

Manifestations, courses effrénées, aires de jeu pour le pouvoir, chutes et suspensions libres, refuges, espaces négatifs, effets miroirs et jardins intérieurs sont autant d’interactions dans l’incrustation d’un parcours visuel et chorégraphique.

PaSSaGe(s) transforme notre rapport au temps, nous ramène à ce qui nous lie terriblement à notre identité.  

Compagnie Kaméléonite
Marlène Myrtil

Partenaires : DAC Martinique, Collectivité Territoriale de Martinique, F.EA.C. Ministère des Outre-mer, Groupe Caisse des Dépôts, SPEDIDAM

Accueil en résidence : Ville de Saint-Pierre

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Kayé pou an déviré o péyi bòkay

An sonjé pou Emé Sézè ki foukan Abolay an 17 avril

… Initilman, pou anmizé kò’y, kapitenn-la ka pann an gran verg li-a, nèg pli wouspétè-a, oben ka fouté’y an lanmè-a, oben ka fè sé molos féros li-a dévoré’y

Lanégray ki ka santi lonyon fri, ka ritouvé adan san’y ki koulé, gou anmè Lalibèté
Ek i doubout lanégray
Lanégray asiz
doubout san YO té ka atann-li
doubout adan kal-a
doubout adan lé kabin
doubout anlè pon-a
doubout an van-a
doubout anba soley-la
doubout adan san-a
doubout
ek
lib
doubout mé pa kon an fanm fol adan libètè’y ek touni kon topi mabial lanmè ka tounen won-dan- won
ek mili:
pli doubout ki YO té ka atann
doubout adan kòwdaj
doubout a laba
doubout a labousol
doubout a lakat
doubout anba lé zétwal

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« Antigone, ma sœur » : quand c’est mal parti…

— Par Roland Sabra —

Lors de sa première présentation en octobre 2020 la pièce suscitait déjà des réserves, 18 mois plus tard lors du Festival de Petites Formes de Fort-de-France la reprise les confirme et les amplifie. La pièce de Sophocle est sans doute une des pièces les plus montées, adaptées dans le monde. Antigone, la femme qui dit Non bénéficie en Martinique, terre de colonisation d’une réception très sensible. Et pourtant…

Le thème a été repris sous sous diverses formes musicales un nombre incalculable de fois parmi lesquelles on peut noter des opéras baroques, dont l’Antigona de Traetta (1772), des musiques de scène (Mendelssohn, Saint-Saëns), une tragédie musicale de Honegger sur un livret de Cocteau, sans oublier La trilogie d’Antigone de Raitio (1922), la Sinfonia de Antigona de Carlos Chavez (1933), l’Antigonae de Karl Orff (1949) etc. Tout récemment lors de la saison 2020-2021 au Festival Arsmondo au Liban le compositeur Zad Moultaka sur un livret de Paul Audi décide de montrer une Antigone du point de vue d’Hémon, son fiancé, dans un opéra en neuf tableaux programmé ensuite à l’Opéra National du Rhin.

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Alé ? Pa alé ?

— Par Daniel M. Berté —

Anlè an group Watsap personnaj kannaval
Té pran kom diskision si fok kouri vidé
Prèmié ki esprimé sé Medsen-lopital
Kovid tro séléra, Manmay fo pa alé !

Moko-zonbi matjé ki I pa pè misié
Pé pa kontaminé lè’y anlè échas-li
Vidé-a sé ta nou fo kouri an lari
Kovid ou pa Kovid, Manmay fo nou alé !

Karolin-zié-kokli di i bien anmerdé
Mari’y za tro boulé épi boug-la grosi
Pandan konfinman-an i pa té ka soti
I manjé trop, i lou, Manmay fo pa alé !

Matlo-sou ek konpè’y misié Brosé-kléré
Argimanté anlè an zafè tradision
Ki apré konfinman fo ni dékonprésion
Pou moun pa ped lakat, Manmay fo nou alé !

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« Pour promouvoir une lexicographie créole de haute qualité scientifique »

Lettre ouverte au MIT Department of linguitics 

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Chers collègues,

La présente lettre ouverte, adressée(*) en anglais et en français au Département de linguistique de l’une des plus prestigieuses institutions scientifiques américaines, le Massachusetts Institute of Technology (MIT), a pour but d’interpeller cette institution au vu et au su de tous, au grand jour, tout en soumettant au débat public une réflexion citoyenne sur le rôle de cette université dans la production/diffusion, à travers le système éducatif haïtien, d’un lexique anglais-créole pré-scientifique et pré-lexicographique de 848 équivalents « créoles » fantaisistes, erratiques et non conformes au système de la langue créole. Intitulé « Glossary of STEM terms from the MIT – Haiti Initiative », ce lexique a été manifestement conçu par des anglophones peu familiers de la langue créole et de la culture haïtienne, dépourvus de compétence avérée en lexicographie professionnelle et il constitue l’unique outil lexicographique utilisé par le MIT – Haiti Initiative Project à l’école Matènwa (Île de La Gonâve). Il est également en usage dans des séminaires de formation d’enseignants en dehors de toute évaluation scientifique connue du ministère de l’Éducation d’Haïti.

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Hervé Deluge nous fait revenir « d’Paris »

— Par Gilbert Pago —

Cette année 2022 est celle du centenaire de Georges Éleuthère Mauvois. Sa bien connue comédie « Arrivé d’Paris », a été reprise par une mise en scène d’Hervé Deluge pour fêter cet anniversaire autour de la date du 28 janvier, date de naissance de l’écrivain (1922).

La rédaction de « Arrivé d’Paris » n’a ni le clinquant idéologico-politique d’ « Agénor Cacoul », (production flamboyante des années 60 qui révéla le talent de cet être à la fois littérateur discret et dirigeant communiste actif) ni le charme achevé de « Le Merisier », écrit en 2015 et véritable joyau faisant fulgurance dans la collection de nos textes littéraires à recommander.

« Arrivé d’Paris » a un ton plus léger ; il se donne (croit-on !) pour but de faire rire, y compris avec l’utilisation des traditionnelles bouffonneries du théâtre dit populaire. Pourtant, l’oubli de ce qui se niche dans cet écrit est à proscrire. N’oublions pas qu’on y découvre une langue créole se démontrant ambitieuse en ces années 90 du vingtième siècle. Un créole retravaillé par nos linguistes et nos artistes devenant un outil linguistique enrichissant le corpus de notre parler.

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Indiscipline, corruption, violence, et absence d’autorité en Guadeloupe : vers le paiement cash d’un retour de bâton à venir ?

— Par Jean-Marie Nol, économiste —

Depuis l’émergence de la crise sanitaire, la société guadeloupéenne semble aujourd’hui vivre dans le désordre, voire évoluer par soubresauts violents sous l’angle d’une certaine forme d’anarchie qui préfigure en réaction bientôt l’instauration d’un régime autoritaire en France , et ce à une époque où tout s’accélère (relation au temps et à l’espace, à la technique…) ce qui entraîne des mutations très rapides et des défis sociaux importants, interrogeant sur le sens des actions dures du collectif de syndicalistes et surtout des mutations de la société guadeloupéenne dans un futur proche . Oui, la crise sanitaire va entraîner des changements importants dans nos vies ! Certains vont perdurer, d’autres non. Ces mutations vont nous toucher dans des domaines très variés :

– le travail, la consommation et le mode de vie, la famille, la place de la femme dans la vie politique et sociale, l’information, la citoyenneté, la religion, la santé, les loisirs, la prise en compte de l’évolution de notre environnement, etc

Qu’est-ce que cela va impliquer dans la situation économique, politique et sociale de la guadeloupe ?

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Desmond Tutu, un personnage engagé… et controversé

Desmond Tutu, né le 7 octobre 1931 à Klerksdorp en Afrique du Sud et mort le 26 décembre 2021 au Cap1, est un archevêque anglican et militant des droits de l’homme sud-africain. Il reçoit le prix Nobel de la paix en 1984.
Auteur d’une théologie ubuntu de la réconciliation et proche de Nelson Mandela, il fut ensuite le président de la Commission de la vérité et de la réconciliation, chargée de faire la lumière sur les crimes et les exactions politiques commis, durant l’apartheid, au nom des gouvernements sud-africains, mais également les crimes et exactions commis au nom des mouvements de libération nationale.

Biographie
Origines
Desmond Tutu est né à Klerksdorp, dans le Transvaal, le deuxième des trois enfants de Zacheriah Zililo Tutu et de son épouse, Aletta. La famille Tutu déménage à Johannesburg quand Desmond a douze ans. Son père est enseignant et sa mère est femme de ménage et cuisinière dans une école pour les aveugles.

Études
Desmond Tutu fait ses études dans la ville de Johannesburg. Il veut dans un premier temps devenir médecin, mais de telles études coûtant trop cher pour sa famille, il se destine à devenir instituteur, tout comme son père.

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Commémoration des événements de Décembre 1959

— Introduction au débat présentée par Robert Saé —

Les événements de décembre 59 ne sont pas une simple explosion sociale qui aurait été provoquée par des difficultés conjoncturelles. Ils s’insèrent dans la continuité historique des luttes du Peuple Martiniquais.

Tout comme la révolution anti-esclavagiste de Mai 1848, l’insurrection de 1870, la grève des ouvriers agricoles de 1974 ou encore les mobilisations de 2009, ces événements sont surtout des manifestations des contradictions inhérentes à la société Martiniquaise et, en même temps, des marqueurs de mutations sociales imposées autant par des évolutions économiques que par les luttes populaires.

On peut illustrer cette réalité en établissant un parallèle entre les événements de décembre 59 et ceux de ces derniers mois. ! Comment a-t-on expliqué l’explosion sociale des 20, 21 et 22 décembre 1959 ? Par le chômage et l’exaspération de la jeunesse, par la vie chère, par le comportement raciste des « métropolitains ». 62 ans après, ce sont les mêmes causes qui sont invoquées pour expliquer la présence des jeunes sur les barrages.

Les contradictions inhérentes à la société Martiniquaise, qui la minent et génèrent épisodiquement de telles explosions sociales, sont liées au fait que notre pays vit sous la domination de l’état français et de la caste béké.

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Cuisine: le thiéboudiène sénégalais inscrit au patrimoine culturel immatériel

Ceebu jën, ou encore thiéboudiène, signifie littéralement « riz au poisson » en wolof. C’est le plat national du Sénégal, un mets apprécié et ancré dans le quotidien. Il a été inscrit ce mercredi 15 décembre 2021 au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco, tout comme le bolon, instrument de musique traditionnel à percussion originaire du Mali.

Rumba congolaise, bolon malien, thiéboudiène sénégalais de Saint-Louis, la ville de pêcheurs. Voici donc le patrimoine culturel immatériel de l’humanité étoffé de nouveaux éléments 100 % d’origine africaine, ce jour. Le ministère de la Culture sénégalais avait introduit une demande en octobre 2020.

Le thiéboudiène fait partie du quotidien des Sénégalais : ils le mangent à la maison, au restaurant et on le trouve même au coin de la rue. Pour le président Macky Sall, le voir retenu par l’Unesco constitue donc « une belle illustration de la renommée internationale de l’art culinaire sénégalais ».

Amadou Diop est président de l’association Guides amis du patrimoine, à Saint-Louis. C’est dans cette ville du nord du Sénégal que le thiéboudiène est né. Il a participé au projet d’inscription du plat sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

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La rumba congolaise, de ses origines à son inscription au Patrimoine immatériel de l’humanité

Depuis mardi soir, la rumba congolaise fait officiellement partie du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Une décision prise par l’Unesco, réunie cette semaine pour étudier une soixantaine de candidatures, dont celle de la rumba présentée conjointement par la République démocratique du Congo et le Congo-Brazzaville. 

Aujourd’hui, c’est donc une nouvelle étape dans l’histoire déjà très riche de cette musique. Que ce soit à Kinshasa ou Brazzaville, les spécialistes situent les origines de ce style musical dans l’ancien royaume Kongo, sur la côte ouest de l’Afrique centrale. On y pratiquait il y a près de 500 ans déjà une danse appelée alors Nkumba ; une danse nombril contre nombril connue aujourd’hui sous le nom de « collé-serré ».

Plus tard, avec la traite négrière au XVe siècle, les Africains emmèneront dans les Amériques leur culture et leur musique. Ils fabriqueront leurs instruments, de plus en plus sophistiqués, et ce style reviendra ensuite en Afrique beaucoup plus tard.

C’est un moment historique quand on connaît l’histoire de cette musique, tout ce qu’elle porte. L’histoire à la fois de l’esclavage, du bassin du Congo jusqu’aux Amériques, jusqu’à Cuba.

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