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Hissant les couleurs… Like : a Rolling Stone

— Patrick Mathelié-Guinlet —

“Like” : a Rollling Stone…

Pour un “like” de plus,
prêt à tous les mensonges
car le nombre de vues
de ceux qui vont te suivre
est un mal qui te ronge…

Pour un “like” de plus,
un frelaté “je t’aime”,
t’es même plus toi-même !
Addiction qui rend ivre :
sans ça tu ne peux vivre…

Tu ne sais même plus
qui tu es dans le fond :
l’image fabriquée
a d’un coup remplacé
toute réalité !

Comptent seuls à tes yeux
tous ces pouces levés
qui font de toi un dieu…
Sache que l’opinion
est vite versatile

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Sciences sociales : nouveautés du 30 juillet 2023

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct.

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Le 52ème Festival Culturel de Fort-de-France

Télécharger le programme en pdf en bas de page

Lundi 17 Juillet ➽ 19h
➜ Ermitage Ecole primaire “Pomme cannelle”
“Lojé pa jé” Trio téat
Les tribulations des locataires et des concierges dans “les cités” Foyalaises.
Avec : Cindy Jannot, Latitia Savariama, Felix Ferraty et Nestor Mijere
15 €

Mardi 18 juillet 9h30/10h30 & 10h30/12h
Du 11 au 23 juillet les mardi/mercredi/jeudi
Mizik an tjè-nou !
Stage de “Dansé bal” 20 E
➜ Trénelle : Centre Culturel F. Pavilla
➽ 9h/10h30 et 10h30/12h
Stage de “Dansé bal” animé par F. Prospa
La musique et le spectacle proposés se nourrissent aussi d’autres influences : Jazz, Gospel, Zouk…
Les instruments « racines » sont là : le Tanboupak, Le Doumpak, Le Bwapitak. Le batteur concourt à l’harmonie de cet ensemble rythmique. Le style inventif du pianiste, le groove syncopé de la basse et les accents mi blues, mi rock de la guitare ajoutent à l’émotion ! Et puis ces femmes, aux voix puissantes et douces à la fois.

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Sciences sociales : nouveautés du 10 juillet 2023

L’histoire des sciences sociales débute avec le siècle des Lumières, autours de 1650, lorsqu’une révolution au sein de la philosophie naturelle a changé le cadre de référence avec lequel les individus jaugeaient de la scientificité. Les sciences sociales sont issues de l’éthique de cette époque et ont été influencées par le long XIXe siècle ( la révolution industrielle et la révolution française, notamment). Les sciences sociales se sont développées à partir des sciences (expérimentales et appliquées), de savoirs existants, de pratiques normatives, et ce, dans un élan et une vision de progrès social lié à des groupes sociaux donnés.

Le terme de science sociale apparaît pour la première fois en 1824 dans l’ouvrage de William Thompson (1775-1833), An Inquiry into the Principles of the Distribution of Wealth Most Conducive to Human Happiness; applied to the Newly Proposed System of Voluntary Equality of Wealth.

Les débuts des sciences sociales au 18e siècle se reflètent dans la grande encyclopédie de Diderot, avec des articles de Jean-Jacques Rousseau et d’autres pionniers. L’émergence des sciences sociales se reflète également dans d’autres encyclopédies spécialisées. La période moderne a vu la science sociale être utilisée pour la première fois comme un champ conceptuel distinct

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Prix RFI Théâtre 2023: les douze textes présélectionnés de la 10e édition

Autrices et auteurs francophones sont toujours au rendez-vous avec un nombre important de textes envoyés suite à l’appel à candidatures du printemps. 135 textes venus de 25 pays ont été soumis au comité de lecture avec une forte présence des auteurs de la République démocratique du Congo, de la Côte d’Ivoire, du Benin et d’Haïti. Et toujours davantage d’autrices ! Elles étaient 15 % à déposer un texte en 2022, elles sont 22 % cette année, lors de la dixième édition. Leur présence renouvelle, à n’en pas douter, les grilles de lecture, posant sur les structures sociales et la situation politique de chaque pays un regard neuf et agissant. Le nom du ou de la lauréat(e) du Prix RFI Théâtre 2023 sera annoncé le dimanche 24 septembre et le prix remis à Limoges, dans le cadre du festival Zébrures d’automne. 

Ce théâtre, vivant et adressé, entend porter sur la scène les débats qui traversent notre époque, avec, au centre, un vrai questionnement sur le statut de la parole : entre d’une part la puissance du verbe, la nécessité de dire et de dépasser l’interdit et d’autre part le mutisme comme arme de protestation ou marque de la violence subie.

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Festival d’Almada : Le Théâtre, pour rire, penser, grandir !

Au quarantième Festival d’Almada, huit créations portugaises côtoient douze productions internationales.

— Par Janine Bailly —

Toujours semblable et toujours différent, inscrit dans la durée ou dans l’éphémère du temps, qu’il soit corseté de classique ou tout ébouriffé d’avant-garde, le théâtre reste, en ces saisons troublées plus encore que jamais, une nécessité que je dirais vitale… Parce qu’il lie le passé au présent, le présent au futur, qu’il se fortifie de nos racines mais aussi de nos imaginaires, il nous ouvre les portes du monde, nous initie à d’autres pensées, établit, entre les hommes et chacun de nous, de nécessaires liens et connivences.

L’été revenu, le spectre du Covid éloigné, les festivals battent derechef leur plein. Et les aficionados de courir, anxieux, dans la cité avignonnaise toute couturée d’affiches qui souvent défigurent les vieux murs, courir d’une salle à l’autre, d’un spectacle à l’autre, d’une découverte à l’autre… Loin de ce flux impétueux, il est aussi à Almada, en ce mois de juillet, un Festival international de théâtre, le plus important du Portugal, qui en dépit de sa renommée et de ses succès a su garder sérénité, intelligence, et visage humain.

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De la nécessité de questionner l’idéologie racialiste et le révisionnisme historique en Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Paru dans Le National du 21 juin 2023, le long article de Garaudy Laguerre, « Ce que cache le révisionnisme de « l’historien » Michel Soukar », institue un procès en « profanation » de la mémoire des Pères de la nation auquel, selon lui, se serait livré le romancier et historien Michel Soukar durant son entrevue à l’émission Panel magique de radio Magik 9 – 100.9 FM le 23 mai 2023 –nous invitons le lecteur à écouter cette entrevue dans son intégralité. L’article de Garaudy Laguerre, au motif que Michel Soukar « a souillé l’histoire de notre pays et la réputation de nos ancêtres », doit être lu avec attention pour en déceler la portée et les enjeux tant idéologiques que politiques. Cela est d’autant plus nécessaire que Garaudy Laguerre –ancien candidat à la présidence en 2010 et fondateur du microscopique et éphémère parti politique « Nou se WOZO »–, s’emploie violemment à débusquer « le discours anti-noir, pour ne pas dire mulâtriste » qu’il attribue à Michel Soukar. La résurgence de la fameuse « question de couleur » dans la presse écrite de notre pays, amplifiée ces derniers jours sur les réseaux sociaux à coups de « voye monte », interpelle le questionnement actualisé du révisionnisme historique et des différentes manifestations de l’idéologie racialiste dans l’histoire d’Haïti.

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Haïti : L’actualité d’un « dap piyanp » politique à la question sociale haïtienne

— Par Renel Exentus —

Le gouvernement et le Haut Conseil de Transition (HCT)1 ont réuni leurs partisans dans le luxueux hôtel Karibe dans les hauteurs de Pétion-ville dans le cadre d’un forum politique le 23 et 24 mai 2023. Il a été question de discuter de la gouvernance, de l’insécurité et les changements constitutionnels. L’ambiance s’apparentait à une stratégie de gestion d’un « dap piyanp » politique. Le terme « dap piyanp » exprime en créole haïtien l’action d’usurper ou d’accaparer quelque chose. Sur le plan politique, c’est l’idée de vol et de confiscation du pouvoir politique. Les classes populaires et la paysannerie haïtiennes demeurent les traditionnelles victimes de ce « dap piyanp » politique dans la mesure où elles sont exclues de tout processus de prise de décision sur la gestion politique et économique du pays2. Cette exclusion a été une constante de l’histoire nationale mais elle a pris une proportion beaucoup plus importante au cours des cinq dernières décennies3. Dans ce texte, l’accent va être mis sur l’interprétation du Forum politique des 23 et 24 mai 2023 comme une tentative de consolidation du dernier « dap piyanp » politique en date.

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Clavier d’un retour au pays natal – Jimmy Felvia

Samedi 10 juin à 19h30 / Tropiques-Atrium
Piano : Jimmy Felvia
Basse : Thierry Jean-Pierre
Batterie : Tilo Bertholo
Crédit photo : Choko

Convergence

Jimmy Felvia débute le piano à l’âge de sept ans avec le clarinettiste Barel Coppet qui lui apprend les bases de la musique antillaise !

En 2002, il intègre à Paris la Bill Evans Piano Academy, célèbre école de jazz. A partir de 2005 il se produit sous son nom et enregistre en 2007 son premier album, Sweet Caraïb, qui remporte un succès aux Antilles et reçoit une double nomination aux prix SACEM 2008. En 2013 il sort Spirit Up Trio, aux sonorités Urban Jazz.

Jimmy Felvia a collaboré avec des artistes d’horizons divers : Sulaiman Hakim, Chyco Siméon, Victor O, Maurice Bouchard, Franck Nicolas… Sa musique puise dans ses racines antillaises, les chants traditionnels et rythmes du Bèlè, tel une quête intérieure enrichie de ses différentes influences.Il présente son tou nouvel opus, Convergence, salué par la critique.

Jimmy Felvia, un jazzman passionné

Midi Libre
Tarif C 30€ 25€ 12€

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L’éphéméride du 5 juin

Mort de Marcel Lollia dit « Vélo » le 5 juin 1984

Marcel Lollia dit Vélo, né le 7 décembre 1931 et mort le 5 juin 1984, est un percussionniste guadeloupéen, maître tanbouyé (joueur de tambour) de la Guadeloupe.
Biographie
Marcel Lollia fait ses débuts à Pointe-à-Pitre, auprès du grand maître Carnot, François Mauléon. Joueur de tambour ka, ou gwoka, respecté, Vélo a inauguré une école de cet instrument typiquement guadeloupéen.

Marcel Lollia, communément appelé Vélo était et est resté dans les pensées de tous comme étant un personnage hors du commun. Il faut embrasser les différentes facettes de sa personnalité pour vraiment comprendre qui était cet homme « inspiré par Dieu pour libérer les Guadeloupéens de l’esclavage à travers son Gwo Ka » : Il était, à la fois, nomade, professeur, poète, orateur inspiré, et aussi, un percussionniste de talent.
Malgré sa rapide notoriété, il émanait de son être une sincère simplicité.
Il vivait avec très peu d’argent et n’avait pas de maison. C’est une certaine « madame augustine » qui l’hébergeait.
Vélo ne savait ni lire, ni écrire, pourtant ces textes étaient articulés comme de la poésie.

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« Murs des Martyrs » : pour déchirer le voile du silence

Une exposition de photos en hommage aux personnes assassinées en Haïti

— Par Renel Exentus —

En partenariat avec le centre d’éducation et d’action des femmes de Montréal (CEAF), la coalition haïtienne contre la dictature en Haïti (CHCDH) a organisé une exposition de photos en hommage à plusieurs milliers de personnes violemment assassinées depuis le mois de novembre 2018 en Haïti. L’exposition a eu lieu dans la grande salle de CEAF le jeudi 25 mai 2023 entre 17h et 19h située au 2422 Boulevard Maisonneuve à Montréal. Ayant pour titre « Murs des Martyrs », l’exposition consiste essentiellement à revêtir les murs de la salle de plusieurs dizaines de photos de personnes assassinées, de croix portant le nom des victimes et de textes poétiques adaptés à la circonstance. Fixées dans un encadrement noir, les photos sont toutes en noir et blanc.

Photo : Une vue de la salle de l’exposition. Crédit photo :Renel Exentus

Chaque regroupement de photos est séparé par une gerbe de fleurs mauves sur fond noir. Le choix des couleurs ne relève pas du hasard. Au contraire, il témoigne de l’ambiance de recueillement et de deuil qui constituent la thématique centrale de l’événement.

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La Sosso

— Par Annique Sylvestre —

Je ne sais plus si on dit Sosso ou La sosso. Si je dis La Sosso je pense immédiatement à la Sosso do Domingo, chanson et à la danse liée à la période Dédé Saint-Prix. Alors que, pour moi il y a longtemps que Sonia a franchi ce cap, qu’elle est devenue La Sosso. La Sosso comme on dit La Callas, en rappel de ce personnage haut en couleurs dont la voix s’est confondue à la personne.

Lorsqu’on dit la Sosso, on pense aussi, bien sûr à « avanvan », aux soirées bèlè ou aux samedis gloria, mais prend-on vraiment la dimension de la personne, du travail, du chemin parcourus ?

Les soirées comme celles d’aujourd’hui sont là, pour rappeler les chemins, le chemin, le travail des femmes et des hommes dont le quotidien est fait de petites pierres, de petits ponts jetés dans la construction de ce pays. Si dans le monde des lettres nous retenons des Césaire, Glissant, autres personnalités qui ont fait notre littérature, dans l’univers de la danse, la Martinique retiendra sans nul doute le nom de Sonia Marc, dit La Sosso.

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Étienne Ghys, mathématicien : « Nous vivons une rupture entre la science et la société »

Étienne Ghys, mathématicien secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, directeur de recherche émérite au CNRS  et vulgarisateur hors pair, publie la Théorie du chaos. Fake news, organisation du monde, concepts… il revient sur l’importance et les enjeux de l’enseignement de sa discipline, complexe et abstraite pour nombre d’entre nous.
— Entretien avec Anna Musso —

Il est rare qu’une idée mathématique se diffuse dans la société. C’est pourtant le cas avec la théorie du chaos, popularisée grâce à une image, celle de « l’effet papillon », selon lequel le battement d’ailes d’un papillon au Brésil pourrait provoquer une tornade au Texas.

Depuis Galilée et Newton, la physique et les mathématiques sont traversées par la problématique du déterminisme. Dans son nouveau livre (1), le mathématicien Étienne Ghys, qui a reçu la médaille de la médiation scientifique du CNRS en 2022, montre que si la science semblait en état de tout prédire, elle doit reconnaître la complexité du monde et l’impossibilité de prévoir le futur.

Dans la Théorie du chaos, vous dites qu’ « il est bien rare qu’un concept ou une idée mathématique passe dans le grand public ».

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« Les révoltés de l’Histoire », 7e édition du Festival International du Film Documentaire de Martinique

En communes jusqu’au 6 mai 2023. Lieux, dates, horaires ci-dessous.

Origine Kongo
de Laura Chatenay-Rivauday – YN-Productions-La cuisine aux images – Kontras Prod – 2023 – 52 min

Il y a 160 ans, après l’abolition de l’esclavage, des Africains dits “Kongos” sont engagés malgré eux, par des recruteurs français, sur le littoral ouest-africain pour travailler la terre aux Antilles. Par les témoignages de leurs descendants en Martinique et en Guadeloupe, “Origine : Kongo” tente de répondre à une interrogation fondamentale, alors que demeure une certaine ambivalence dans les rapports à l’Afrique : comment s’exprime aujourd’hui cette mémoire méconnue dans les sociétés afro-descendantes ?

Les Enfants de Las Brisas (Niños de Las Brisas)
| Marianela Maldonado – Point du Jour – Mosaic Films – 2022 – 97 min
En présence de l’historien Amzat Boukari-Yabara. En partenariat avec la DAC Martinique

Créé en 1975 sous la présidence d’Hugo Chavez, le programme musical “El Sistema” est mondialement connu pour sauver les jeunes en situation d’extrême pauvreté des dérives prévisibles vers l’abus de drogues et la délinquance. Ce film suit trois jeunes du quartier Las Brisas, un bidonville très dangereux de la ville de Valencia.

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Nicolas Lossen : un artiste hors cadres

“À la manière d’un palétuvier, 
Je plante de nouvelles racines,
À mesure que s’étendent mes branches.
C’est ma seul façon d’Être
Vivant”.

Il a exploré la Soul, le Reggae, la Pop et le Reggae avec One Way to the sky. Avec Pié Coco’a, il a exploré l’univers du Jazz Caribéen, il s’est lié avec la Guitare Andalouse dans Biguine Flamenca, il a picoré des éléments de musique Amérindienne dans Native, il a construit Cœnesthésia autour des musiques Urbaines, Nicolas Lossen est-il une illustration de l’éclectisme culturel tel que le définit Pierre Bourdieu, s’agit-il d’omnivarisme culturel comme l’entend Richard A. Peterson ? Raphaël Confiant parle de diversalité. Nicolas Lossen, lui, préfère retenir le terme, plus modeste, de versatilité. Dont acte.

Madinin’Art : Bonjour Nicolas, merci de nous accorder cette interview. vous vous définissez comme un artiste très « versatile ». Pouvez-vous nous en dire plus sur l’origine de cette « versatilité » ?

Nicolas Lossen : Bonjour Madinin’Art, merci de m’inviter. En effet, la versatilité qui caractérise mes activités est assez naturelle. Depuis toujours, j’ai eu un besoin vital de voyager et de m’enraciner dans différentes cultures.

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Origine : Kongo

Entre 1854 et 1864, après l’abolition de l’esclavage, plus de 18 500 femmes, hommes et enfants de plusieurs pays d’Afrique sont envoyés aux Antilles pour y travailler la terre. Appelés « Kongos », ces travailleurs étaient pour la plupart des « captifs rachetés » par des recruteurs qui leur imposaient un contrat de travail, dit « engagement », dans des plantations de canne à sucre en Martinique ou en Guadeloupe. Les travailleurs Kongos furent une main-d’œuvre servile, dont les employeurs s’efforçaient à n’être pas accusés d’esclavagisme, dans le contexte abolitionniste de la première moitié du XIXe siècle. Aujourd’hui, en Martinique et en Guadeloupe, leurs descendants retracent cette mémoire méconnue et revendiquent leurs racines africaines.

Dans ce documentaire, chaque protagoniste aborde ses origines kongos de façon différente. Chacun se réapproprie son histoire et prend la liberté de se définir a posteriori, comme un pied-de-nez à la servilité imposée à leurs ancêtres. Certains portent un nom africain, d’autres n’ont pas la certitude de la filiation qu’offre un document généalogique et revendiquent pourtant un patrimoine « kongo » qui les accompagne au quotidien. D’autres encore ont des héritages et des expériences exceptionnels, comme la famille Massembo en Guadeloupe qui, de génération en génération, perpétue des pratiques ancestrales en mémoire de leurs aïeux africains lors d’une cérémonie appelée le grap a kongo.

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Analyse de «  La Désapparition » de  Gerry L’Etang

— Par Fernand Tiburce Fortuné —

« A un moment où la société est ébranlée par des événements décisifs, il paraît inévitable que la création littéraire s’en empare pour interroger les diverses facettes de la transformation en train de se produire »

(Maria Graciete Besse).

La désapparition, ce roman (tantara) de Gerry L’Etang n’est pas anodin. Il est complexe, surprenant, déroutant, apparemment inintelligible, parfois terrible. Je me suis posé deux questions après l‘avoir lu :

Faut-il le mettre entre les deux oreilles de certains ?

Faut-il le mettre entre les mains de tous ?

Cet ouvrage de 123 pages, comprend 14 chapitres et, à la page 107, un remarquable poème qui tant sur le rythme que sur le fond -à ne pas en douter- résume la pensée de l’auteur.

Comment mieux décrire avec autant de violence, survolée par un humour grinçant, ce chaos et cette désagrégation qui nous menacent? Comment mieux décrire, dans une actualité perturbante, nos divisions, nos déchirures, nos illusions «malpapaye», nos combats perdus et peut-être nos regrets?

Comment mieux étaler, dans des scènes incroyablement cruelles, nos turpitudes, nos incohérences, notre simulacre d’unité et de vivre ensemble.

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Jean Casimir ou les dérives d’une vision racialiste de la problématique linguistique haïtienne

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

La problématique linguistique haïtienne, il faut encore le souligner, est débattue depuis de nombreuses années sous toutes les coutures par des linguistes, par des enseignants et par des intellectuels haïtiens d’horizons divers souvent porteurs d’une indispensable réflexion citoyenne en écho aux travaux de la créolistique. Ainsi, le romancier, poète et essayiste Lyonel Trouillot s’est exprimé à voix haute dans un texte courageux, lucide et percutant paru dans Le Nouvelliste du 7 juillet 2005, « Ki politik lengwistik pou Ayiti ? », auquel le linguiste Renauld Govain a répondu dans un article de grande amplitude et fort éclairant, « Pour une politique linguistique en Haïti aujourd’hui » (Le Nouvelliste, 29 juillet 2005). Ces deux articles méritent d’être relus avec attention tant la réflexion, qui aborde des questions de fond, ratisse large.

Dans son article, Lyonel Trouillot précise ce qui suit : « La tentation facile de considérer le français comme une langue étrangère comme une autre, l’anglais par exemple, me semble un refus délibéré de tenir compte d’une donnée fondamentale : la nécessité de préserver la spécificité culturelle de notre état nation dont l’une des composantes est le patrimoine linguistique.

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René Ménil : Retour sur le parcours d’un éveilleur de consciences

Colloque le 24 mars à l’Auditorium de la Mairie de Paris
Conférences
René Ménil et la question identitaire aux Antilles
André LUCRÈCE, Docteur en Sociologie, écrivain, critique littéraire.
André LUCRÈCE écrivait dans son livre Souffrance et jouissance aux Antilles : « C’est le lieu de souligner qu’il est absurde d’opposer l’art à la réflexion sociologique ou philosophique : Bataille, Leiris, Caillois et tout le Collège international de sociologie l’ont parfaitement compris, eux qui ont renouvelé l’approche de la société tout en produisant des oeuvres poétiques et romanesques, abaissant les hautes barrières dressées artificiellement dans l’existence active de l’homme de réflexion et d’esprit. » Son intervention consiste à montrer que l’oeuvre de René Ménil est précisément une oeuvre ouverte sur l’esprit, là où la puissance de la parole et de l’écrit nous révèle l’identité antillaise aussi bien dans des réflexions issues de la théorie critique que dans des textes littéraires marqués par un humour tout en imagination. L’autorité forte avec laquelle René Ménil a analysé la question de l’identité antillaise, en prenant ses distances avec le superficiel, est présente dans l’ensemble de ses textes.

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Emel Mathlouthi , Tunis dans la voix

En concert à Tropiques-Atrium le 10 mars à 19h30

— Par Aliette de Laleu —

Emel Mathlouthi (arabe : آمال المثلوثي), aussi connue sous le nom Emel, née le 11 janvier 1982 à Tunis, est une chanteuse, auteure-compositrice et productrice de musique tunisienne. Elle se fait connaître en 2011 avec le titre Kelmti Horra (signifiant en français « Ma parole est libre »).

Elle vit depuis entre son pays d’origine, la France et les États-Unis. En 2020, la vidéo de sa chanson Holm est vue plusieurs millions de fois en l’espace de quelques mois.

Connue pour une vidéo devenue virale après la révolution tunisienne de janvier 2011, la chanteuse Emel Mathlouthi a quitté son pays natal et s’est réconcilié avec ses racines dans son dernier album, enregistré à Tunis pendant le confinement.
Le 14 janvier 2011, Ben Ali quittait le pouvoir en Tunisie après un mois de révoltes. De cette révolution il reste des images marquantes, notamment celle d’une chanteuse.
Habillée tout en rouge, elle se tient debout parmi la foule calme. Ben Ali a quitté le pays mais le peuple tunisien continue de se réunir et ce jour-là, Emel Mathlouthi choisit de chanter une de ses compositions : Kelmti Horra, Ma parole est libre…

En peu de temps, la vidéo d’Emel Mathlouthi fait le tour du monde et devient une sorte d’hymne au cœur des révoltes qui secouent alors de nombreux pays.

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La longue route des terminologies scientifiques et techniques en créole haïtien

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

L’un des premiers professeurs de sociolinguistique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), friand amateur de poésie et mathématicien de formation avant d’être linguiste, disait souvent, en salle de cours, que dans la langue usuelle comme dans la fiction poétique et romanesque, les mots ont une saveur, une tonalité, une résonance, une histoire, un sens premier ou différencié selon le contexte d’énonciation, selon le registre de langue et selon l’époque. Les dictionnaires de la langue usuelle et les terminologies spécialisées témoignent à des degrés divers de la pertinence des remarques du sociolinguiste de l’UQAM, et l’histoire de la migration des mots en témoigne lorsqu’ils se déplacent d’une époque à l’autre, d’un domaine à l’autre, d’un registre de langue à un autre. Les linguistes et sémioticiens qui suivent depuis plusieurs années les travaux de la psychanalyste et linguiste Julia Kristeva sont familiers de cette problématique repérable notamment dans son roman « Les Samouraïs » (Éditions Fayard, 1990) où la « parole est liée à un plaisir essentiel », à la « saveur des mots » (Kristeva, 1990 : 35), « à la musique des lettres » (ibidem : 38).

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Tout en Doc : Papa Djab, la face cachée du masque

Mardi 14 février 2023 à 20h05 sur Martinique 1ère

En février, « Tout en doc » se met à l’heure du carnaval… Pour l’occasion Stéphanie Octavia vous propose de vous plonger dans l’histoire des diables rouges, avec le film du réalisateur martiniquais Christian Foret. Le titre : « Papa Djab : la face cachée du masque »

Ce personnage emblématique du carnaval martiniquais est très connu chez nous, mais il a tendance à disparaître au fil des années. C’est donc l’occasion de le figer dans les mémoires avec ce film, et de se demander où il est né.

La réponse à cette question nous emmènera forcément vers l’Afrique, mais aussi vers d’autres pays de la Caraïbe, où nous verrons qu’il existe des personnages similaires à notre diable rouge… Autant de pistes de réflexions sur l’identité, l’histoire et l’appartenance à une communauté.

Aux côtés de Malik Duranty, jeune sociologue et slameur, nous partons dans un voyage sur les traces du Papa Djab, personnage emblématique du carnaval Martiniquais, à l’aspect aussi effrayant que fascinant et à l’histoire mystérieuse.

D’où vient Papa Djab ?

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« Mistik Jaden » un roman-Conté de Malik Duranty

Il s’agit d’un livre écrit par Malik Duranty. Il y poursuit sa démarche d’écriture qu’il nomme Roman-Conté.
Dans ce dernier, il nous emmène dans une histoire qui conte le parcours, la rencontre et les relations de plusieurs personnes en lien avec le Jaden (le Mistik
Jaden).
C’est un livre qui traite du processus de transmission/appropriation au sein de la culture martiniquaise. Cela en mettant en lumière la relation intergénérationnelle sous diverses formes. Histoire de réifier et revitaliser la pertinence de cet réalité anthropologique.
L’idée de ce Roman-Conté est de valoriser le Jaden comme matrice de la culture martiniquaise en son acception populaire. Cela en faisant la promotion de la
culture des Nèg Zabitan. Ces derniers qui sont pour l’auteur le résultat de la métamorphose du Nèg Mawon.
Au sein de ce corpus de personnages, il est un groupe de jeunes issus de quartier urbain de l’anvil qui iront découvrir la culture des mornes. Là où, les nèg mawon se sont métamorphosés en nèg zabitan.
Il est un ancien des mornes qui croit toujours au koudmen. Ce dernier qui éprouve le besoin de transmission envers ses petits enfants et sa fille, fera tout pour se le permettre.

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« Par la racine », le dernier roman de Gérald Tenenbaum

— Par Michèle Bigot —

Par la racine, le dernier roman de Gérald Tenenbaum s’ouvre sur la tempête de décembre 1999 accompagnée de la mélodie des Neuf airs allemands de Haendel et se clôt sur l’Adagio pour cordes de Samuel Barber, la première scène annonçant la mort du père, Baruch, la dernière étant consacrée à l’inhumation de la boîte contenant le legs du père à ses enfants. La boucle est bouclée, comme le veut la machine romanesque dont la circularité est un mode essentiel de fonctionnement.

Revenons au début. C’est le fils cadet, Samuel qui est désigné par le père comme héritier de sa mémoire, en ce qu’il fait profession d’écrivain biographe. A ceci près que les biographies qu’il rédige sont imaginaires. A la mort de Baruch, le personnel de l’EHPAD remet à Samuel Une boîte en carton contenant les objets et documents épars, assortie d’une note manuscrite énonçant: « Pour Samuel, quand le temps sera venu. »

Au nombre des documents se trouve un papier mentionnant les coordonnées d’une certaine Luce, bibliothécaire de Troyes, responsable du centre Rachi, talmudiste médiéval.

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Amanda Gorman : «La poésie est une tradition vivante, même si elle reste souvent le domaine de mâles blancs, âgés ou morts»

— Par Pascaline Potdevin —

Lors de l’investiture de Joe Biden, elle a frappé les esprits en lisant un de ses propres poèmes. Engagée dans l’alphabétisation, cette globalchangemaker d’Estée Lauder est devenue une icône millennial et une voix puissante en Amérique.

Ses mots sont limpides, pesés avec soin et énoncés sans l’ombre d’un balbutiement. Au téléphone, depuis la côte Ouest de l’Amérique, les phrases d’Amanda Gorman étincellent à côté de notre anglais un peu rouillé. Elle balaie nos gênes d’un éclat de rire : «Ça me rappelle une anecdote : quand j’étais petite, je n’arrivais pas à prononcer les “r”. Je faisais de l’espagnol, mais mes professeurs me disaient que j’aurais dû prendre le français car vos “r” sont plus doux. C’est moi qui ai raté le coche en n’apprenant pas votre langue. Alors ne vous excusez pas !»

L’investiture de Joe Biden

Derrière ces «r» réfractaires, on trouve un des fondements de l’histoire d’Amanda Gorman : celle d’une enfant noire souffrant d’un problème d’audition et d’élocution, devenue, à 22 ans, la plus jeune poétesse à déclamer un texte lors de l’investiture du plus vieux des présidents américains – Joe Biden, un homme blanc de 78 ans (lui-même jadis handicapé par un bégaiement).

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