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Avignon 2016 (5) : « Lenz », « Les Dits du bout de l’île », « La Petite Molière »

— Par Selim Lander —

LenzLenz d’après Jakob Michael Reinhold Lenz, Georg Büchner et Johann Friedrich Oberlin

Au début du spectacle d’Angélica Liddell, Qué Haré Yo, une remarque de Cioran s’inscrit sur un bandeau lumineux : les Français, selon lui, sont inaptes au romantisme, le vrai, celui des Allemands. Est-ce pour guérir cette tare que le IN d’Avignon programme si souvent des pièces inspirées par les romantiques allemands, à commencer par Hölderlin dont on a parlé ici à plusieurs reprises. Mais les pré et post-romantiques ont aussi la cote. Tel est le cas respectivement de Jakob Lenz (1751-1792) et de Georg Büchner (1813-1837). Lenz fut l’ami de Goethe, avant de se brouiller avec lui. Il eut une vie aventureuse, traversée par un inguérissable chagrin d’amour et des crises d’excitation nerveuse qu’il soignait par des bains d’eau glacée. Il fut recueilli pendant un temps par le pasteur Oberlin, lequel laissa un récit de ce séjour, récit dont Büchner tira une nouvelle (inachevée).

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De Metulla à la Mer Morte en passant par le Golan

Carnets de route Avant-derniers jours

Le doigt de la Galilée, c’est le surnom de cette région tout au nord d’Israël coincée entre le Liban et la Syrie. Je délaisse Tel Hazor, site cananéen le plus important d’Israël. Fatigue des vieilles pierres et le voyage touche à sa fin. A mi-chemin sur ma route, la vallée de Hula, l’immense marécage infesté par la malaria jusqu’à la fin du XIX ème siècle a été asséché et a fait place à une réserve naturelle avec une forêt de cyprès et de vastes étendues d’herbe. De nouveau je ne fais que passer sans vraiment faire une halte. De retour à mon hôtel je le regretterai. J’arrive au carrefour de Qiryat Shemona, petite ville qui fit la une de l’actualité dans les années 70, quand elle était soumise à des tirs de roquettes venus du Sud-Liban. Son nom, «  Cité des huit », est un hommage à huit colons auteurs d’un fait d’armes en 1920. La ville, aujourd’hui paisible, est d’un intérêt limité. Je ressens la même impression quand j’arrive à Metulla. La ville semble vide.

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Louis Laouchez : « Chemins de mémoire »

Fondation Clément jusqu’au 14 juillet 2016

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

C’est ainsi que s’intitule la dernière exposition de Louis Laouchez à l’Habitation Clément. A point nommée puisque c’est bel et bien un cheminement qu’elle nous propose A travers la mémoire, la sienne, la notre….commune.

On se souvient avec bonheur du parcours qui la mené des grandes écoles d’art au professorat d’art plastiques en Afrique, puis au retour au paya natal en artiste accompli qui depuis poursuit son cheminement artistique, avec pour seul credo sa passion de créer. Il utilise une grande quantité de médium, peinture, gravure, sculpture, céramique métal… C’est autour de la mémoire que s’articule son travail d’aujourd’hui. Artiste au mille facettes, il s’attache à faire le lien qui entre Afrique et Caraïbes relie tous les hommes entre eux : « Autant que la nécessité de peindre que j’éprouve je veux entendre le cri de mon ethnie…que l’on se rassure ni rancœur recuite, ni réminiscences ressassées, mais exigence d’une réalité, celle du nègre caribéen riche de ses acquis, instruit du savoir des autres et dépositaire de ses propres valeurs… »

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Economie et Ecole en Martinique / Guadeloupe : Le grand malaise de société

 —Par Jean-Marie Nol, économiste financier —

baby_computerA bien lire entre les lignes, le dernier rapport et la récente note de l’IEDOM ( institut d’émission des départements d’Outre-Mer )semble ainsi paraphraser Jean Peyrelevade,un ancien président de Banque, et nous livre à mon sens un constat sans appel: «Nous sommes en train de consommer les derniers restes d’une prospérité passée.»

Comment se dessine l’avenir des pays Martinique et Guadeloupe ? Une longue décennie à venir de croissance anémique, de chômage persistant, d’horizon bouché pour les jeunes. Les politiques font feu de tout bois sur les problèmes récurrents des îles sœurs, sans que cela ne change jamais rien au lent délitement.

Aux yeux d’une majorité de Martiniquais et Guadeloupéens ainsi que de la classe politique, rien ne paraît encore si grave. La richesse relative acquise avec les transferts publics, pendant la départementalisation, permettra de subsister encore une bonne décennie en ne changeant qu’à la marge. La classe politique croit faire son devoir, elle s’estime même courageuse de faire ce qu’elle peut «vu l’état angoissé de l’opinion uniquement sur les sujets de l’insécurité et du chômage ».

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« Ce qui désirait arriver » de Leonardo Padura

leonardo_padura_juin_2016Titre original : Aquello estaba deseando ocurrir
Langue originale : Espagnol (Cuba)
Traduit par : Elena Zayas

En quelques mots, on y est. Cuba, La Havane, comme un regret sans fond, comme la musique d’un vieux boléro. Un doigt de rhum Carta Blanca (quand il en reste), soleil de plomb, solitude. Magie des décors qui n’ont pas besoin de description, ou si peu.
Les héros de Padura sont des tendres ; ils se heurtent à la société, au destin, au temps qui passe ; à ce désir qu’ont les choses, souvent, d’arriver contre notre gré, sans nous consulter. Ainsi, les toits qui s’effondrent, les pénuries de rhum, le départ intempestif d’êtres aimés.
On trouve de tout dans ce recueil de nouvelles, amours bêtement gâchées, soldat en fin de mission à Luanda, archange noir, nuits torrides, jeunes gens désœuvrés, fonctionnaires désabusés, souvenirs cuisants…

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« Padura, Cuba du siècle » de Philipe Lançon (Libération)

— Par Michel Porcheron —

Leonardo PaduraLe journaliste et écrivain Philippe Lançon a retrouvé pour Libération Leonardo Padura à Paris trois ans après leur dernière rencontre, à La Havane. « Le romancier semble égal à lui-même : discret embonpoint, ironique prudence et chaleur distanciée ». Il clope toujours, « ici comme là-bas »

L’écrivain cubain, 60 ans, est en France pour présenter un recueil de nouvelles « Ce qui désirait arriver » (Ed.Métailié), composé de textes écrits entre 1985 et 2009, une époque où il n’était pas encore romancier, « ou pas encore connu ». Ces nouvelles ont été écrites « avant, pendant et après la naissance de Mario Conde, son flic mélancolique, devenu vendeur de livres » .Le Conde a été imaginé en 1989.

L’article du « conocedor » Philippe Lançon couvre deux pages de Libération dans son n° du jeudi 9 juin, avec pour titre « Padura, Cuba du siècle ».
« Padura, Cuba du siècle » de Philippe Lançon (Libération)

Posté par Michel Porcheron

Rencontre de Philippe Lançon (photo) avec l’écrivain cubain dont l’œuvre incarne l’histoire de son pays, depuis la disparition du « parrain » soviétique jusqu’au récent rapprochement avec l’ancien ennemi américain.

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RCM – « No Land’s Song » : les joies de la guidance islamique

— Par Selim Lander —

no_land-s_songSi d’aucuns continuent à penser que l’islam est une religion comme les autres, on ne peut que leur conseiller, pour s’ouvrir les yeux, d’aller au cinéma. Ils verront – nouveaux saint Thomas – que l’islam est une religion … comme celle des chrétiens du Moyen Âge qui dressaient des bûchers ou ceux de la Renaissance qui s’étripaient entre papistes et réformés. Or nous sommes bien en 2016, pas au Moyen Âge ou à la Renaissance. Aujourd’hui il n’y a guère que les juifs intégristes pour se comporter de manière aussi aberrante, envers leurs femmes en particulier, que les régimes islamistes… Mais les juifs intégristes n’ont pas le pouvoir en Israël : ils ne font régner la terreur qu’au sein d’une communauté restreinte dont les réfractaires peuvent toujours s’échapper. L’islam, lui, est solidement installé dans des royaumes ou des républiques islamistes, ce qui signifie que tous les citoyens des pays en question doivent se plier à des règles moyenâgeuses. Le cinéma[1], comme le roman[2] d’ailleurs, ont suffisamment documenté ces régimes de terreur pour qu’on ne puisse plus, sauf mauvaise foi, continuer à professer qu’il y a de bons et de mauvais musulmans.

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La caravane des mots 2016

Du  25 au 28 juin 2015

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Un nouveau rendez-vous pour les arts de la Parole.
Conte, slam, poésie, paroles, se feront écho entre tradition et modernité. Une parole soutenue par des percussions. Paroles silex, paroles douce-amère, belles paroles, d’ici ou d’ailleurs, elle sera libre, palpitante durant cette caravane inter-générationelle. 
Des invités, en écho aux lieux d’accueil, rentreront dans la ronde !
En clôture un bal-poussière pour conjuguer parole, musique et danse en toute convivialité.
Avec : Jocelyn Régina, Jean-Claude Duverger, Mapie, Yawa, Hassane Kassi Kouyaté… et des invités

0596 70 79 29 / 059660 78 78

Arts de la Parole

La Caravane des mots – 2ème édition

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Jérusalem trois fois sainte et toujours réinventée

Carnets de route Jour 2

Selon la légende le Dôme du Rocher recouvre le mont Moryah sur lequel Dieu demanda à Abraham de sacrifier son fils Isaac il y a 3500 à 4000 ans de cela. Et c’est à Jérusalem que le Messie doit revenir. Pour les chrétiens la ville est le lieu de la mort de Jésus, de son tombeau et de sa résurrection. Pour les musulmans la ville est sacrée car Mahomet la veille de sa mort venant tout droit de La Mecque s’y est rendu en une nuit sur son cheval ailé, le buraq, afin de monter à partir du fameux rocher tout droit au paradis. Pour les arabes, le deuxième fils unique d’Abraham, Ismaël, serait le père de leur peuple. Le deuxième fils unique ? Je sais c’est un peu compliqué dès le départ. En deux mots. Sara l’épouse d’Abraham déjà bien avancée en âge et sans descendance pousse son mari dans les bras de la servante Agar. De cette étreinte ( renouvelée, on ne sait?) nait Ismaël, dont le nom signifie «  Dieu a entendu ».

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Lefa et MHD, deux phénomènes du rap, deux esprits libres

— Par Fara C —

MHD a connu soudain la gloire, celle-là même que Lefa avait plaquée avant de revenir en beauté. Les deux rappeurs parisiens présentent leur CD respectif lors d’un concert gratuit, offert par les festivals Paris Hip Hop et Effervescence.

Deux rappeurs parmi les plus doués, deux artistes attachés aux valeurs que leur ont transmis leurs parents respectifs… Nous vous présentons MHD et Lefa. Le premier a pour père un cuisinier guinéen et pour mère une cantinière sénégalaise, « des gens simples, si riches dans leur esprit », précise-t-il. Le second est né d’un musicien sénégalais et d’une chorégraphe française. Nos jeunes lecteurs les connaissent. Les deux MC sont des vedettes auprès des nouvelles générations. Totalement anonyme début août 2015, MHD a dépassé, en neuf mois, les 68 millions de vues sur Internet, tandis que Lefa, qui avait connu la gloire au sein de Sexion d’Assaut, a décidé de se retirer en 2012. MHD a été propulsé, aussi, par une tournée en première partie de Booba, qui lui « a prodigué des conseils pleins de sagesse », souligne-t-il.

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Quand j’étais Charles

— Par Michèle Bigot —

qd_j_etais_charlesTexte et mise en scène de Fabrice Melquiot

Avec Vincent Garanger

Le Préau CD de Normandie-Vire

Quand j’étais Charles, la pièce de F. Melquiot, mise en scène par ses soins vient de connaître sa dernière représentation (24/05/2016) au théâtre du Préau à Vire, après une création en 2013 dans le Bocage normand dans le cadre du PNR (Pôle National de Ressources du spectacle vivant en milieu rural) et à Vire et deux années de tournée, où elle a connu un succès toujours renouvelé (Avignon en 2014, Neuchâtel, Nancy, Thionville, Le Havre, Saint –Denis, Colmar, Marseille, Saint-Étienne en 2015). Si je vous en parle ici c’est parce qu’on espère bien que cette dernière n’était que provisoire et qu’une nouvelle tournée aura lieu.

Vincent Garanger est seul en scène, il interprète le rôle de Charles, le mari amoureux et mal-aimé de sa femme Maryse. La scène se passe à Clamecy, dans ce qu’on appelle la « France profonde ». Charles est un commercial spécialisé dans la vente de machines agricoles. Mais sa passion c’est le karaoké, et plus précisément l’interprétation des chansons de Charles Aznavour.

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Rendez-vous aux Jardins de Martinique et de Guadeloupe

3, 4 & 5 juin 2016

Témoignant de l’attachement du public pour les jardins et le patrimoine rendez-vs_au_jardin_2016-bvert, les Rendez-vous aux jardins rencontrent chaque année un grand succès.

Cette année, près de 2 300 jardins publics et privés y participent sur tout le territoire, dont 22 en Martinique , et plus de 450 sont ouverts à titre exceptionnel. 3 500 animations sont proposées par les propriétaires et les gestionnaires des jardins : visites guidées, expositions, ateliers, ainsi que de nombreuses conférences, lectures, spectacles, activités pour enfants et démonstrations de savoir-faire. 900 jardins seront ouverts le vendredi 3 juin, journée des scolaires.

Emblématiques de l’action du ministère de la Culture et de la Communication en faveur de la connaissance, la protection, la conservation, l’entretien, la restauration, la création de jardins et la transmission des savoir-faire, les Rendez-vous aux jardins fédèrent les nombreuses initiatives mises en place par les directions régionales des affaires culturelles et les collectivités territoriales.

Les Rendez-vous aux jardins sont organisés par le ministère de la Culture et de la Communication, direction générale des patrimoines, en collaboration avec le Centre des Monuments Nationaux, le Comité des parcs et jardins de France, la Demeure Historique et les Vieilles maisons Françaises.s

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Psychopathologie du racisme : le cas Ralf Gonflant

hopital-de-jourUn rapport presque imaginaire du docteur Nimbus

« La haine n’est qu’une défaite de l’imagination », Graham Greene.

Ralf Gonflant (le nom est changé) est venu nous consulter à la demande de la justice après avoir fait l’objet de plusieurs plaintes portant sur des agressions à caractère raciste. C’est un homme dans la force de l’âge appartenant à la classe moyenne supérieure, un intellectuel qui exerce sa profession avec succès, tout en menant parallèlement une carrière artistique qui lui a conféré une renommée dépassant le cadre étroit de l’île où il est né et où s’est déroulée toute sa carrière.

Ce patient est métissé. Psychothérapeute mais jamais auparavant confronté à la pathologie du racisme, ce fait m’a tout d’abord surpris. Il me semblait qu’un métis devait moins que tout autre succomber à ce mal. N’est-il pas lui-même, fruit de l’union de plusieurs races, l’incarnation du caractère artificiel de leur séparation ?

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« Martinique des mornes » par Philippe Bourgade

Archiver la tendresse…

— Par Raphaël Confiant

Il y a d’abord cette rondeur maternelle, l’impression d’être en permanence sous mille regards bienveillants et à mesure-à mesure que l’on suit la montée de la trace, entre goyaviers sauvages et halliers aux noms inconnus, la certitude d’être vivant, là, au beau mitan du pays.

Le Morne est donc éternité impassible.

Il charroie avec allégresse – ô têtue ! – des fragments de lumière, des éclats argentés et tout un scintillement infini que capte miraculeusement l’objectif de Philippe Bourgade. Ce sont rigoles, ravines, torrents, rivières, tout ce qui nous ramène au royaume enchanté de l’enfance. Fugacement. La lessivière au bord de l’eau, accroupie dans l’eau, devient négresse féerique. Elle invente un chanter muet, des gestes qui subjuguent l’homme revenant de son jardin créole. Et lui de kokiyé les yeux de tendresse.

Car l’entre-jambes de la négresse, assise sur une roche, n’est point du tout obscène, pas plus que n’est hilarante la traversée, bas du pantalon relevé et jupe remontée, du couple de vieux-corps, qui brave les gués faussement calmes pour s’en aller prier à l’église.

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Commémorations du 22 mai. Récapitulatif non exhaustif

22 Mé la CTM

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22 Mé la CTM – Hôtel de la collectivité territoriale de la Martinique à Fort de France
Contact : 0596596300
14h : accueil en musique avec DJ FINOLY, ouverture des stands, jeux, confiseries, chouval bwa traditionnel
15h–16h : conteurs (Virgul, Malik DURANTY) et slameurs (Papa SLAM, Black KALAGAN)
16h–16h30 : scènes de vie avec BELYA
16h30–17h15 : théâtre avec Aurélie DALMAT «De maux tus en mots dits» Lire le compte-rendu de R. Sabra
17h30–18h30 : danses et chants bèlè avec KANIGWE
18h30–20h : RASIN PEYI

« An son tanbou »
Samedi 21 mai 2016 Schoelcher
L’association Rasin’Tèvil organise une manifestation intitulée « An son tanbou » , en commémoration de l’abolition de l’esclavage. Le rendez-vous aura lieu à 19 heures, à Terreville (Schoelcher), sur l’aire de jeu contiguë au rectorat. Les groupes Nou et Lespri danmyé animeront ce temps d’échanges.

À Saint-Joseph
Samedi 21 mai 2016
L’Ufal (Union des familles laïques ) de Saint-Joseph propose de commémorer l’abolition de l’esclavage de 8 h 30 à 22 heures, sur la place (face à l’ancienne mairie, au bourg).

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La liste des nominations de la cérémonie des Molières 2016

les_molieresLa cérémonie 206 des Molières se déroulera le lundi 23 mai sur France 2 en différé et sera présentée cette année par Alex Lutz aux Folies Bergères. Il y a deux nouvelles catégories: le Jeune Public et le One Man/Woman Show. Et cette année, l’ensemble de l’Académie a établi la liste des nominations.

Deux spectacles sont en tête avec 5 nominations: Fleur de Cactus et Qui a peur de Virginia Woolf ?, deux spectacles différents, l’un est une comédie de Boulevard mise en scène par Michel Fau, l’autre est un drame psychologique mis en scène par Alain Françon. Ce sont deux productions du théâtre privé. Dans le public, le 20 000 Lieues sous les mers de Christian Hecq et Valérie Lesort sort son épingle du jeu avec 4 nominations, devant Vu du Pont d’Arthur Miller dans la mise en scène d’ Ivo van Hove et Ca ira (1) de Joël Pommerat avec 3 nominations. Il est à noter que ne figurent aucun comédien ou comédienne venant du théâtre public dans les catégories Révélation et comédien dans un second rôle, un manque d’imagination et de connaissance pour le collège des votants.

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22 mai : poèmes de Patrick Mathelié-Guinlet

le_22_mai22 MAI 1848

I

L’or rouge de l’Afrique a menotté mes yeux
pour toujours obsédés par le son du tambour.
Ces mains battant la peau de joie ou de douleur
dont déborde le cœur des hommes de couleur
conjurant tous les dieux des jungles et des cieux
pour oublier le poids de leur destin trop lourd,
racontant l’épopée d’un trajet sans retour,
d’un exil au delà des terres des ancêtres,
subissant sous le joug insensible de maîtres
cruels l’injustice du légal code noir
qui fait dans la terreur d’un monde sans amour
l’espérance de vie rimer au désespoir.
C’est pourquoi aujourd’hui vient le besoin d’écrire,
d’exorciser enfin le triste souvenir
afin que désormais avec moi puisse dire
tout homme sensé : “L’ESCLAVAGE, JAMAIS PLUS !”

II

Mon île n’est pas née de nébuleuses
mais bien plutôt de la mer houleuse.
22 Mai ! Ce beau jour
vit se briser les chaînes…
N’est-ce pas le bon jour
pour enterrer les haines ?
Et si sont remisés
et les fouets et les fers,
c’est pour qu’enfin jaillisse
aujourd’hui la lumière.
22 MAI 1848

Si se sont libérés
les poignets et les pieds,
cela n’est pas assez
pour crier : « Liberté !

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« Nus descendant l’escalier #5 » Transgression? Vous avez dit transgression?

11 mai 2016 à  19h 15 Hall de Tropiques-Atrium

gueredrat_tauliaut_nus-2En ouverture de la Biennale de Danse Martinique 2016 les performeurs Annabel Guérédrat & Henri Tauliaut reprennent dans un cinquième épisode « Nus descendant l’escalier ». La performance a lieu au « Tropiques-Atrium » mercredi 11 mai 2016 à 19 h 15 Au delà du titre elle  est est bien plus qu’un clin d’œil à l’œuvre « Nu descendant un escalier n° 2 » de Marcel Duchamp qui fit scandale (voir ci-après) et dont on estime aujourd’hui qu’elle est la pierre de touche à partir de laquelle va émerger l’art contemporain. Sans vouloir diminuer le talent de nos artistes martiniquais soyons sûrs que la descente de l’escalier de « Tropiques – Atrium » ne sera pas le point nodal de création d’un mouvement artistique comparable. Le but recherché est plus modeste mais non pas sans intérêt puisqu’il se veut être l’origine d’un  futur festival de performances qui devrait voir le jour en avril 2017⋅

L’art performance s’origine dans la première moitié du siècle dernier et puise ses sources dans  futurisme, le dadaïsme, le surréalisme et l’école du Bauhaus.

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« La Martinique à travers la carte postale ancienne » d’André Lucrèce

la_martinique_lucreceLA MARTINIQUE
À travers la carte postale ancienne
André Lucrèce
Iconographie : 400 cartes postales anciennes

« Il faut épier le réel, ces existences surgies de tous les écarts, ces signes dans les regards qui s’accordent une espérance, cet outre-soi qui n’abdique pas, tout cela restitue l’identité de l’ île, terre mouvante entre des passages orphiques, terre convoitée par les battements de l’histoire, terre de grands cris et de non-dits qui chacun ont leurs mystères, d’ où soudain nous parvient le pays, jusqu’alors caché entre deux failles qui communiquent. »

Au fil de 400 cartes postales du dОbut du XXe siècle, André Lucrèce nous embarque à bord d’ un taxi-pays au départ de Fort-de-France pour parcourir la Martinique. On retrouve la ville de Saint-Pierre avant la catastrophe de 1902, lorsqu’elle est encore le « Petit Paris des Antilles », on plonge dans l’ effervescence de Fort-de-France, alors en plein essor, on se laisse transporter à travers les différents bourgs de l’île, Le Lamentin, Sainte-Marie, Rivière-Pilote… On rencontre celles et ceux qui ont fait la Martinique : marchandes, pêcheurs, coupeurs de canne ou quimboiseurs…

André Lucrèce

Écrivain, critique littéraire et sociologue, André Lucrèce est l’auteur de plusieurs livres et de très nombreux articles consacrés à la poésie, au théâtre, à la peinture.

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Un camp d’été «décolonial» interdit aux « blancs »

— Par Eugénie Bastié —
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Des proches des Indigènes de la République ont lancé un camp de formation à l’antiracisme… réservé uniquement aux personnes souffrant du « racisme d’état ». Une revendication de non-mixité de plus en plus présente dans les milieux de gauche radicale.
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Ce «camp d’été décolonial» se présente comme une «formation à l’antiracisme politique». Un stage de quatre jours, du 25 au 28 août, ouvert à 150 personnes, qui aura lieu près de Reims et qui s’inscrit «dans la tradition des luttes d’émancipations décoloniales anti-capitalistes et d’éducation populaire», expliquent sur leur site les organisatrices, qui revendiquent déjà «plus de la moitié des places réservées.»

Une forme d’antiracisme très spéciale, puisqu’elle exclut les personnes blanches. En effet, est-il précisé sur le site: «Le camp d’été est réservé uniquement aux personnes subissant à titre personnel le racisme d’État en contexte français, nous accepterons cependant quelques inscriptions de personnes subissant le racisme d’État mais vivants dans d’autres pays.» Une précision qui exclut de facto les personnes blanches, qui ne souffrent pas selon les organisateurs de «racisme structurel». Une exclusion qui n’est pas sans susciter l’indignation.

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François Piquet : possibles réparations

— Par Scarlett JESUS —

La pratique d’un artiste est forcément ancrée sur le lieu dans lequel il vit et travaille. François Piquet a fait sienne la culture de la Guadeloupe dont il nourrit ses œuvres, creusant, au fil des ans, une approche dont témoignent les titres de séries, telles que  « Les Archipels du moi » ou encore « Jean de souche ». Une immersion au sein de laquelle il conserve une posture originale, à la fois distancée et critique par rapport à l’illustration convenue de revendications identitaires.

Ainsi les œuvres de François Piquet que nous avons eu l’occasion de pouvoir admirer, s’interrogent et nous interrogent sur les mentalités de ses concitoyens pour en pointer -avec compassion- les blessures, tout autant qu’il en expose -avec humour- les contradictions et les failles. S’il s’engage, loin de tout dogmatisme sectaire, dans la défense de causes communes, il pense que l’art doit permettre de surmonter les drames du passé en laissant entrevoir les contours d’une utopie qu’il veut croire possible.

Dans « les Archipels du moi », en 2012, François Piquet soumettait au questionnement le processus de créolisation qui structure les mentalités fragmentées du Guadeloupéen, comme celles de tout Caribéen.

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« Partition noire et bleue » (Lémistè 2) de Monchoachi

lemiste_2Le premier volume du cycle Lémistè, sous-titré « Liber America », était une approche par la parole de l’univers culturel et langagier du monde amérindien, à travers le choc entre les cultures européenne, africaine et caraïbe, qui se traduisit notamment, du point de vue de la langue et donc de la littérature, par l’invention à travers le créole d’une langue particulièrement sensuelle.
Dans le présent volume, Partition noire et bleue continent africain, sa puissance symbolique, son énergique vitalité. La grande originalité de la prosodie de ce livre, –où l’incantation la plus mystérieuse et la réalité langagière la plus immédiate et triviale répondent par la parole poétique au génie tragique de l’Afrique —,est de métaphoriser par une langue particulièrement riche et parleuse ses rites, ses masques, toute cette force merveilleuse qui « être relié par toutes les fibres du corps aux puissances de l’univers ». Monchoachi magnifie le Continent noir et ses riches cosmogonies face à l’emprise étouffante et froide de « la rationalité rapetissante, standardisante, nivelante, le fatalisme morne généré par un culte obtus rendu à l’évolutionnisme… »

Un livre qui s’inscrit dans le continuum d’une incroyable et fascinante entreprise langagière.

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Wifredo Lam, la construction d’une esthétique

le 27 avril 18h Campus Schoelcher

berthet_lamLe peintre cubain Wifredo Lam (1902-1982), de renommée internationale, est l’initiateur d’une peinture métissée alliant modernisme occidental et symboles africains ou caribéens. Il a côtoyé tous les mouvements d’avant-garde de son époque – cubisme, surréalisme, CoBrA – qui incitent à la liberté, favorisent l’accès à l’inconscient ou explorent le merveilleux, à travers l’automatisme graphique… Mais Lam affronte également les problèmes du monde ; il poursuit dans son œuvre le même combat que son ami, Aimé Césaire : « peindre le drame de son pays, la cause et l’esprit des Noirs ». Il a ainsi inventé un langage propre, unique et original, pour « défendre la dignité de la vie » et « saluer la Liberté ». (http://www.wifredolam.net/)

*****

L’oeuvre de Wifredo Lam occupe une place singulière et paradoxale dans l’art du 20ème siècle, exemplaire des circulations plurielles des formes et des idées dans le contexte des avant-gardes, échanges et mouvements culturels inter et transnationaux qui ont constitué le « modernisme élargi » décrit par Andreas Huyssen autrement et bien avant que la question de la globalisation ne soit posée dans les années 1990.

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« Saint Amour »: une ode au vin

V.O. Madiana Jeudi 21 et Lundi 25 Avril 2016 à 19h30

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Tous les ans, Bruno fait la route des vins… sans quitter le salon de l’Agriculture ! Mais cette année, son père, Jean, venu y présenter son taureau champion Nabuchodonosor, décide sur un coup de tête de l’emmener faire une vraie route des vins afin de se rapprocher de lui. Et s’ils trinquent au Saint-Amour, ils trinqueront bien vite aussi à l’amour tout court en compagnie de Mike, le jeune chauffeur de taxi embarqué à l’improviste dans cette tournée à hauts risques entre belles cuvées et toutes les femmes rencontrées au cours de leur périple…

Entretien avec les réalisateurs Benoît DelépineGustave Kerven

COMMENT EST NÉ SAINT AMOUR ?

Benoît Delépine : Il a une genèse un peu particulière. Il y a quatre ou cinq ans, on avait eu l’envie de faire un film un peu comme un tour de force, entièrement situé au Salon de l’Agriculture, qu’on aurait tourné en quelques jours. La route des vins, on la faisait à l’intérieur du salon… L’histoire était déjà structurée par une relation père-fils : on avait contacté le comédien Jean-Roger Milo pour jouer le père, et on pensait à Grégory Gadebois pour le fils.

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RCI est les Antilles : une histoire mêlée

— Dossier de presse —

rci_carnets_secretsVous allez lire un livre passionnant.
La radio est un média magique : la musique fait partie de nos vies; les voix des journalistes et des animateurs parlent à l’intimité des auditeurs. La radio est partie prenante de la société.
Les radios sont aussi des entreprises, elles connaissent les difficultés économiques des entreprises.
Et puis la radio est un moyen d’influence, elle suscite les stratégies des politiques. Peut-être plus encore dans les outre mer, parce que des décideurs parisiens, gauche et droite confondues, recherchent surtout des créneaux d’emprise, ou de manipulation.
C’est tout cela que l’on retrouve dans ces Carnets secrets, sous la plume précise et alerte d’André Berthon, qui fut lui-même un pionnier de la captivante histoire de RCI Radio Caraïbes.
C’est l’Histoire, avec un grand H, des Antilles.
Ce sont aussi les petites histoires qui font la vie d’une radio, où les auditeurs retrouveront mille anecdotes, drôles ou tendres, sur les personnes qu’ils ont connues à l’antenne, sur leurs techniciens, leurs patrons.
L’auteur de cette préface s’est souvenu, dans ses années-lycée, avoir entendu souvent, sur Radio-Tanger, Michel Ferry, le fondateur de ce qui deviendrait RCI.

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