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L’opéraïsme : entre théorie marxiste et praxis révolutionnaire

L’opéraïsme, parfois qualifié d’« ouvriérisme », émerge comme un courant marxiste italien dissident au début des années 1960. Son origine remonte à la revue Quaderni Rossi fondée en 1961 par le socialiste dissident Raniero Panzieri, avec des figures majeures telles que Mario Tronti, Alberto Asor Rosa, Romano Alquati et Toni Negri. Ensemble, ils créent la revue Classe Operaia en 1964, symbolisant leur engagement envers la classe ouvrière.

Ce mouvement trouve ses racines dans le contexte particulier de l’Italie des années 1960, marquée par des tensions croissantes entre les revendications ouvrières et la pratique des syndicats. L’opéraïsme émerge de l’« enquête ouvrière », une méthode de « sociologie militante » menée aux portes des usines au début des années 1960. Cette approche vise à critiquer le socialisme traditionnel et à identifier une nouvelle figure, l’« ouvrier-masse », éloignée du mouvement syndical conventionnel.

L’année 1964 marque un tournant théorique majeur avec la publication du texte de Mario Tronti, « Lénine en Angleterre », qui renverse la relation entre le développement des moyens de production et les luttes ouvrières. Selon Tronti, ce sont ces luttes qui impulsent le développement capitaliste.

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La lexicographie créole en Haïti : retour-synthèse sur ses origines historiques, sa méthodologie et ses défis contemporains

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

À la mémoire de Pradel Pompilus, pionnier de la lexicographie créole contemporaine et auteur, en 1958, du premier Lexique créole-français (Université de Paris).

À la mémoire de Pierre Vernet, fondateur de la Faculté de linguistique appliquée de l’Université d’État d’Haïti et précurseur du partenariat créole-français en Haïti.

À la mémoire d’André Vilaire Chery, rédacteur d’ouvrages lexicographiques de haute qualité scientifique et auteur du Dictionnaire de l’évolution du vocabulaire français en Haïti

(tomes 1 et 2, Éditions Édutex, 2000 et 2002).

En novembre dernier, les responsables de la 5ème édition du Festival international de littérature créole (Léogane et Port-au-Prince, 5-10 décembre 2023) nous ont invité à prononcer une conférence le 7 décembre 2023 pour les enseignants de l’Asosyasyon pwofesè kreyòl ayisyen (APKA) et dont le thème retenu était « Leksikografi kreyòl defilannegiy ». En lien avec la tenue de ce festival, nous avons publié sur Rezonòdwès et sur différents sites en outremer, le 25 novembre 2023, l’article présentatif intitulé « Le « Festival entènasyonal literati kreyòl », édition 2023, au rendez-vous de ses grands défis ».

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À propos de la créolisation : Une vision universelle de la rencontre des cultures

La notion de créolisation, portée au cœur du débat politique par Jean-Luc Mélenchon, résonne comme une réponse novatrice aux discussions sur l’assimilation et l’identité culturelle. Pourtant, ce concept, développé par le poète et philosophe martiniquais Edouard Glissant, trouve ses racines dans l’histoire complexe des îles caribéennes et de la colonisation.

À l’origine, le terme « créole » émergeait lors de la colonisation des Caraïbes, où il distinguait ce qui était né localement de ce qui provenait de la métropole européenne. Il ne catégorisait pas seulement les Blancs nés sur place, mais également les Noirs, créant des hiérarchies sociales dans le contexte esclavagiste. Ce terme évolua au fil du temps, englobant non seulement des catégories de population mais aussi des processus culturels.

Le processus de créolisation, né du métissage forcé des populations, se manifesta notamment à travers la naissance du créole, une langue commune résultant du contact entre langues coloniales et autochtones. C’est au XIXe et au XXe siècle que le terme « créolisation » fut forgé pour décrire ces phénomènes de métissage et de création culturelle dans les sociétés esclavagistes.

Deux principales perspectives émergent dans la pensée de la créolisation : une considérant la créolisation comme un processus stabilisé formant une identité culturelle, tandis que l’autre la voit comme un mouvement perpétuel.

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L’éphéméride du 30 novembre

La Barbade devient indépendante le 30 novembre 1966

La Barbade est un micro-État insulaire situé en mer des Caraïbes à proximité de la limite de celle-ci avec l’océan Atlantique. Pendant plus de trois siècles, la Barbade a été sous domination britannique et le souverain du Royaume-Uni est encore le chef de l’État. Cependant, elle est indépendante depuis le 30 novembre 1966, en qualité de royaume du Commonwealth jusqu’au 30 novembre 2021, date à laquelle elle doit devenir une république. Située à environ 13° nord de l’équateur et 59° ouest du méridien de Greenwich, la Barbade fait partie des Petites Antilles. Les îles les plus proches sont les îles de Saint-Vincent-et-les-Grenadines et Sainte-Lucie, à l’ouest. Au sud, se trouve Trinité-et-Tobago — avec qui la Barbade partage désormais une frontière maritime fixe et officielle — et la côte sud-américaine. La superficie totale de la Barbade est d’environ 430 kilomètres carrés ; sa densité est la plus élevée d’Amérique (8e rang mondial). Son altitude est assez basse, les pics les plus élevés étant à l’intérieur du pays. Le point le plus élevé de la Barbade est le mont Hillaby dans la commune de Saint Andrew.

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Martinique Jazz Festival 2023 : 40 ans de Jazz en Martinique !

Du 23 novembre au 2 décembre 2023

Célébrer quatre décennies d’un fascinant périple au cœur de l’univers du jazz ! Initié en 1983 sous l’appellation « Jazz en Martinique » par le CMAC, cet événement marque son 40e anniversaire cette année. Pour l’édition 2023, Tropiques Atrium Scène Nationale invite à une aventure intergénérationnelle à travers le jazz et ses innombrables déclinaisons, englobant les musiques contemporaines. Un authentique kaléidoscope de sonorités et d’émotions est attendu !

Agenda du festival avec le lieu, le prix des places etc en bas de page=>

Découvrir et explorer le talent des artistes invités :

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Il y a 60 ans le début du procès de l’OJAM

Le 25 novembre 1963 commence à Paris le procès de l’OJAM, l’Organisation de la Jeunesse Anticolonialiste de la Martinique. 18 jeunes martiniquais de 19 à 33 ans. Une femme et dix-sept hommes.   Ils sont étudiants, enseignant, médecin, avocat, artiste-peintre, bijoutier, inspecteur des douanes, ouvrier. Ils risquent jusqu’à dix ans de prison. Ils  sont poursuivis pour « présomption(!) d’atteinte à l’intrigrité du territoire ». Les chefs d’accusation « complot aux intentions de violence », « atteinte à la sûreté de l’État », avaient été abandonnés après avoir volés en éclats dès les premiers jours de l’instruction. Madinin’Art republie un article de Gilbert Pago, paru dans ses colonnes le 17 février 2013.

50 ans après, l’O.J.A.M en débat : histoire, enjeux … et quelles continuations ?
17 février 2013

—  Par Gilbert Pago —

–L’auteur de l’article est un de ces militants qui a vécu l’affaire de l’O.J.A.M comme ces milliers de jeunes radicalisés au moment de décembre 59 et de ses suites avec l’affaire Plénel en 1960. Agé alors de 14 ans, il assiste au  meeting du PCM, en février 60 à la Mutualité, se prononçant pour l’autonomie.

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Beethova Obas et Rebecca Jean conjointement sur scène à Montréal : entrevue croisée

Le 3 décembre 2023 à 19 h au Centre Leonardo Da Vinci à Montréal

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

L’annonce du spectacle musical du(8370 Boulevard Lacordaire, Montréal) a retenu l’attention des mélomanes montréalais. Lon peut déjà anticiper que le public, nombreux, se pressera aux portiques du Centre Leonardo Da Vinci pour écouter et applaudir l’exceptionnel Beethova Obas et les trois talentueux artistes invités : Rebecca Jean, Jean Jean Roosevelt et Emmanuel Obas. Les mélomanes ont certainement hâte de redécouvrir « Yon dènye mo » qui figure sur le premier album de Beethova Obas, « Le chant de liberté » (1990). Pour mémoire, la chanson « Yon dènye mo » est dédiée à l’immense artiste-peintre Charles Obas, le père de Beethova Obas, disparu dans la mortifère nuit de la dictature des Duvalier. Les mélomanes redécouvriront également la fameuse chanson « Gen de jou » de Rebecca Jean, une exceptionnelle adaptation créole de « Hier encore » de Charles Aznavour et qui figure sur l’album « Amoureuses des mots ». Ils revisiteront avec ravissement « Lage l » magnifiquement interprété par Emmanuel Obas, le frère de Beethova Obas, ainsi que « Peyi a » de Jean Jean Roosevelt.

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Rodolphe Lauretta – Kréolia Feat Napoleon Maddox

Dimanche 26 novembre  / 17h / CDST Saint-Pierre

Rodolphe Lauretta

Le saxophoniste et compositeur autodidacte, Rodolphe Lauretta, baigné dans une diversité musicale depuis son adolescence, présente son premier album, « Raw », en collaboration avec Damien Varaillon à la contrebasse et Arnaud Dolmen à la batterie. Inspiré par l’idée d' »identité rhizome » d’Édouard Glissant, l’album offre un jazz rhizomatique, explorant des territoires musicaux variés tels que le hip-hop, le jazz moderne, la funk, le rock progressif et les rythmes africains. Jacques Schwarz-Bart salue l’audace de Lauretta, encourageant à découvrir cette réussite.

Né à Amiens de parents antillo-guyanais, Rodolphe Lauretta s’initie au saxophone à 16 ans grâce à une association locale. Ses influences vont du hip-hop aux vinyles de Miles Davis et Eric Dolphy. Sa curiosité le conduit à explorer divers genres musicaux, participant à des groupes de reggae, P-funk, musique mandingue, et rock industriel, tout en suivant des cours au conservatoire d’Amiens. Ses pérégrinations musicales l’amènent à croiser des artistes renommés et à s’immerger dans les scènes jazz, hip-hop et funk.

Au fil des années, Rodolphe Lauretta développe une identité musicale singulière, mélangeant le jazz avec des touches de funk, de pop et d’influences caribéennes.

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L’éphéméride du 16 novembre

Création de l’UNESCO le 16 novembre 1945

L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (en anglais : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization, UNESCO, également écrit Unesco) est une institution spécialisée de l’Organisation des Nations unies (ONU) créée le 16 novembre 1945 à la suite des dégâts et des massacres de la Seconde Guerre mondiale.

Elle a pour objectif selon son acte constitutif de « contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant, par l’éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations, afin d’assurer le respect universel de la justice, de la loi, des droits de l’Homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion, que la Charte des Nations unies reconnaît à tous les peuples ».

Le siège de l’UNESCO est situé à Paris (France), au 7/9, place de Fontenoy – UNESCO, dans le quartier de l’École-Militaire du 7e arrondissement. Sont rattachés au siège plus de cinquante bureaux, plusieurs instituts et centres dans le monde entier, comme l’Institut de statistique à Montréal ou le Bureau international d’éducation à Genève.

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L’éphéméride du 12 novembre

L’abrogation de la loi Glass-Steagall Act par l’administration Clinton le 12 novembre 1999 conduira à  (l’aggravation de) la crise financière de 2007-2010

Le Glass-Steagall Act est le nom sous lequel est généralement connu le Banking Act de 1933 aux États-Unis par lequel sont instaurés :

l’incompatibilité entre les métiers de banque de dépôt et de banque d’investissement ;
le système fédéral d’assurance des dépôts bancaires ;
le plafonnement des taux d’intérêt sur les dépôts bancaires (règlementation Q).
Il tient son nom d’un sénateur démocrate de Virginie, Carter Glass, ancien secrétaire au Trésor, et du représentant démocrate de l’Alabama, Henry B. Steagall, président de la commission Banque et Monnaie de la Chambre des représentants. Cette loi du Congrès est votée sous majorité démocrate, puis signée par le président Franklin D. Roosevelt.

Battu en brèche depuis le milieu des années 1970 et largement contourné par l’ensemble de la profession bancaire, il est finalement abrogé « sous l’administration Clinton, le 12 novembre 1999 » par le Financial Services Modernization Act, dit Gramm-Leach-Bliley Act, juste à temps pour permettre la fusion constitutive de Citigroup.

Contexte historique
L’application tardive du principe de séparation des pouvoirs
Selon Nicolas J.

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« ZornI / II / III », la trilogie John Zorn filmée par Mathieu Amalric, au cinéma!

Synopsis :
Depuis 2010, Mathieu Amalric filme seul, avec sa caméra et ses micros, le musicien new-yorkais John Zorn.
Saxophoniste, compositeur, improvisateur, explorateur indéfinissable, du jazz au quatuor à cordes, du noise au klezmer, de l’easy listening à l’orgue d’église, cartoon, oud électrique, soprano d’opéra ou chœur de femmes, Zorn nous embarque dans un voyage musical sans fin… (un Zorn IV est en route). Trois films, aux prismes volontairement différents, avec leurs constellations de musiciens, d’amitiés, de travail et d’énergies sonores. Mat
C’est la première fois qu’ils sont projetés ensemble, au cinéma, en dehors des concerts de Zorn.
ZORN I (2010-2016)
Projeté la première fois à la Philharmonie de Paris, le vendredi 31 mars 2017 lors du « Week-end Zorn by Zorn ».
ZORN II (2016-2018)
Projeté la première fois à Fundacão Gulbenkian de Lisbonne, le dimanche 29 juillet 2018 lors de la « John Zorn Special Edition » du festival Jazz Em Agosto.
ZORN III (2018-2022)
Projeté la première fois à la Elbphilharmonie de Hambourg, le samedi 19 mars 2022 lors du « Reflektor John Zorn »

LISTE TECHNIQUE
Caméra et prise de son : Mathieu AMALRIC
Montage : Caroline DETOURNAY
Montage son : Sylvain MALBRANT
Mixage : Stéphane THIÉBAUT, Victor PRAUD, Olivier GOINARD
Etalonnage : Paulina PISAREK
Post-production : Magnolias Films
Producteur : Mathieu AMALRIC
Production : Film(s)
Distribution France : Les Films de l’Atalante
Partenaire : France Musique
https://www.radiofrance.fr/francemusique

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Aya Nakamura en concert

Samedi 11 novembre 2023 à 19h Stade Pierre-Aliker Fort-de-France

Aya Nakamura [aja nakamuʁa], de son vrai nom Aya Coco Danioko, est une auteure-compositrice-interprète franco-malienne, née le 10 mai 1995 (28 ans) à Bamako.

Après des débuts remarqués sur les réseaux sociaux et de nombreuses collaborations, elle fait une percée dès la sortie de son premier album intitulé Journal intime, en 2017, qui est certifié disque de platine après un peu plus de deux ans. En 2018, elle publie son deuxième album Nakamura, où elle se fait connaître du grand public, propulsée par le single Djadja. Ce nouvel album est certifié disque de diamant, avec des ventes atteignant plus de 550 000 unités en France et plus de 1,2 million d’exemplaires vendus dans le monde. Ses chansons se classent dans les pays francophones et à l’étranger.

En 2020, elle est l’artiste francophone féminine la plus écoutée sur Spotify avec 20 millions d’auditeurs mensuels. Elle sort la même année son troisième album, Aya. Cet album est certifié disque de platine après s’être vendu à 100 000 exemplaires moins de trois mois après sa sortie.

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L’autonomie à la sauce du créole!

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Comme chacun sait être, autonome signifie dépendre de ses propres ressources; c’est pourquoi il ne paraît pas aberrant d’invoquer une telle éventualité s’agissant de territoires aussi vastes que ne le sont la Guyane et la Nouvelle-Calédonie qui disposent l’une et l’autre de ressources importantes : la “montagne d’oOKr”pour la première (sans compter les royalties éventuelles du pas de tir de kourou !) et le nickel pour la seconde, en attendant l’inventaire complet de leurs richesses potentielles. S’agissant des Antilles françaises, les choses sont bien différentes : leur principale production, la banane,est suspendue pour survivre aux mamelles des fonds européens comme le veau qui vient de naître à celles de sa mère . Quant à l’autre pilier de notre agriculture, la canne à sucre, un Président illustre avait coutume de dire que :«ce n’était pas avec du sucre qu’il adoucissait son café du matin mais avec des subventions » Il nous reste pour nous consoler le Rhum («Martinique terre de rhum » !), à consommer, comme de juste, avec modération. Faute d’une base économique sérieuse sur laquelle faire reposer leur projet d’autonomie, ses promoteurs s’efforcent de remplir ce qui s’apparente à une coquille vide à coup de gadgets identitaires : hymne, drapeau (dont la filiation avec celui de la Palestine arabe est évidente et n’évoque en rien les spécificités caractéristiques des Antilles ), enfin cerise sur le gâteau, le créole, promu au rang de langue officielle à égalité avec le français ; si on avait voulu tuer la bête on ne s’y prendrait pas autrement .Le

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L’heure du nouveau paradigme

— Par Marcel Lienafa —

Nos ancêtres esclaves, negmawon doivent se retourner dans leurs tombes et se dire : « Tout ça pour ça ! Tant de souffrances pour ça ». Aujourd’hui bien loin de former un peuple, nous avons juxtaposé des intérêts de communautés pour en faire une Martinique balbutiante d’un avenir incertain.

Tant de larmes, tant de sang versés pour avoir aujourd’hui oublié nos racines et agir contre nous-mêmes, en arguant la fierté du déni de l’insensé. Malheureusement, tout ça pour ça !

Pour nous retrouver enfermés dans nos propres contradictions, dans notre incapacité à choisir notre voie. Englués dans nos chamailleries, dans nos revirements, nous ne parvenons pas à déployer nos ailes, à nous élever et prendre notre envol. Un jour pour l’article 73 et contre le 74, le lendemain contre le 73 et pour le 74, sans évènement ou raison particulière, si ce n’est le changement à la tête de la gouvernance des collectivités, et des exemples foisonnent dans le même sens. Nous ne sommes pas invités à suivre le chemin de l’émancipation de notre territoire, mais à vivre selon celui qui se trouve à la tête de la collectivité.

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Alexandre Tellim en séances de dédicaces

Samedi 14 octobre : Cultura de Californie 10h-12h et 14h-16h
Mardi 17 octobre : Bibliothèque Schœlcher à 18h30
Jeudi 19 octobre : Office culturel du Robert à 18h30
Samedi 21 octobre : Cultura Californie 10h-12h et 14h-16h

Alexandre Tellim, un jeune Martiniquais vivant désormais à Paris, a toujours cultivé son amour pour l’écriture depuis son enfance. Il a  fait ses débuts, en tant qu’écrivain en signant le premier tome de son premier roman, intitulé « Trempage Kréyol, » publié aux éditions Orphies en 2011. Ce livre, destiné principalement à la jeunesse, explore le quotidien de quatre étudiants martiniquais issus de milieux sociaux différents. Ces quatre vies, ces quatre histoires, et ces quatre destins se mêlent de manière délicieuse dans un récit qui évoque la diversité culturelle des Antilles, tout comme un trempage, ce plat traditionnel préparé à partir de farce et de pain rassis, servi sur des feuilles de bananier.

Alexandre Tellim, à travers sa saga littéraire « Trempage Kréyol, » nous dévoile un pan contemporain de la Martinique et de ses nouvelles générations. Il s’agit d’une exploration des réalités sociales et culturelles de l’île, mettant en scène des thèmes forts tels que l’inceste, l’héritage foncier, les familles recomposées, le racisme, la délinquance, la prostitution, l’homophobie, et la relation à la religion.

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La cuisine relationnelle des Antilles et des Amériques : Un matri-patrimoine méconnu

— Par Patrick Chamoiseau —

Permettez-moi quelques brèves considérations concernant la cuisine qui est la nôtre — celle des Antilles et des Amériques. Dans l’un de mes romans, intitulé Solibo Magnifique, publié en 1988, j’avais indiqué la recette du « Toufé-rétyen ». Cette chair de requin cuite à l’étouffée constituait un des plats emblématiques de l’époque. C’était aussi l’une des gourmandises préférées de ma mère. Je n’ai jamais raffolé du poisson et je ne suis pas un grand amateur de ce « Toufé-rétyen ». Seulement, je reste convaincu que cette recette méritait toute sa place dans mon exploration de l’imaginaire populaire de notre pays, mais aussi de notre créativité collective alors sous-estimée. Ce qui est intéressant, c’est que cette simple évocation avait déclenché une petite polémique. J’avais été accusé « d’auto-exotisme », pour ne pas dire de « doudouisme » par un philosophe martiniquais bien en vue à l’époque. Excusez-moi cette anecdote, mais elle est symptomatique de ceci : même si dans ces années-là, nous avions largement avancé dans la réappropriation de nos patrimoines oubliés — patrimoine de l’habitat, patrimoine de la mémoire orale, patrimoine de la danse, du tambour, de la musique des mornes —, la cuisine était encore considérée comme un symptôme du « localisme ».

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Il y a 44 ans, le 20 septembre, l’assassinat de Pierre Goldman

Pierre Goldman, né en 1944 à Paris, fut une figure complexe et controversée de la scène intellectuelle et politique française des années 1970. Bien qu’il ait été condamné à la prison à perpétuité en 1974 pour le meurtre de deux pharmaciennes en 1969, son histoire ne se limite pas à son passé criminel. En réalité, elle se caractérise par une trajectoire marquée par la rédemption, l’intellectualisme, et une mort tragique.
Origines et condamnation
Pierre Goldman est né dans une famille juive et a grandi dans un environnement marqué par les débats intellectuels et politiques de l’époque. Sa jeunesse tumultueuse l’a conduit à adhérer à des mouvements de gauche radicale et à s’impliquer activement dans les protestations estudiantines de Mai 1968. Cependant, son engagement politique s’est rapidement combiné avec des activités criminelles.
En 1969, Pierre Goldman est accusé d’avoir participé au meurtre de deux pharmaciennes. Sa condamnation en 1974 à la réclusion à perpétuité pour ces meurtres a choqué la société française. Cependant, il y avait des doutes quant à sa culpabilité, alimentés par des preuves insuffisantes et une enquête controversée. Cette condamnation a été un tournant dans la vie de Goldman.

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La petite enfance : entre inégalités et préoccupations pour la qualité de l’accueil

La question de la qualité des services de petite enfance en France est au cœur des préoccupations, comme le révèlent plusieurs études réalisées ces derniers mois. Elles mettent en lumière une série de problèmes préoccupants qui touchent à la fois les crèches publiques et privées, suscitant des inquiétudes quant à la sécurité et au bien-être des enfants.

L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a mené une enquête approfondie dans 36 établissements de petite enfance à travers la France. Les résultats de cette enquête sont alarmants : une grande disparité de qualité entre les établissements, des taux d’encadrement insuffisants, une formation professionnelle lacunaire, et des pratiques pouvant être qualifiées de maltraitance envers les enfants. Les inspecteurs ont constaté des cas de négligence, comme des enfants oubliés sur les toilettes ou privés de sieste faute de lits en nombre suffisant. D’autres enfants ont été laissés à pleurer jusqu’à l’endormissement, tandis que des témoignages font état d’humiliations et d’abus physiques.

Ce constat préoccupant met en lumière une réalité déconcertante : la qualité de l’accueil en petite enfance est largement hétérogène, créant ainsi de graves inégalités territoriales.

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Sein flétri la Mère-Patrie cherchant ‘trapper pitance

FrançAfrique & FrançOutremer : une  communauté de destin?

— Par Mireille Jean-Gilles, écrivain —

Pendant des décennies, dans les discours officiels, l’échec économique de la départementalisation des Antilles, de la Guyane et de la Réunion était attribué à une trop forte croissance démographique, au point que les allocations familiales y ont été réduites afin de financer le planning familial.

Idem pour les pays d’Afrique noire aujourd’hui, en particulier le Niger ( 7 enfants par femme) : «Des pays ont encore sept à huit enfants par femme. Vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien». Cette déclaration d’Emmanuel Macron en 2017, évoquant également l’origine « civilisationnelle » de la pauvreté en Afrique, avait provoqué un tollé. Le mot «racisme» a même été lâché.

Dans les DOM, ce discours a perduré jusqu’à ce que les Antilles n’enclenchent une trajectoire de déclin démographique à partir des années 2000.

Aujourd’hui, s’agissant des difficultés de ces territoires, la cause évoquée par l’Etat français serait la « mauvaise gestion locale ». Dans les deux cas cités, les difficultés des DOM seraient toujours « locales »(idem pour l’Afrique noire).

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Si nous restons à patauger dans l’imaginaire colonial, la guerre des langues restera en vigueur

Par Patrick Chamoiseau

Face au risque de voir annuler la décision faisant du créole la langue officielle de la Martinique au côté du français, l’écrivain antillais offre une réflexion sur la notion de « langue officielle » et souligne la nécessité d’accepter que les imaginaires sont multilingues

La résolution du 25 mai de l’Assemblée de Martinique est réjouissante : elle déclare le kreyol [« créole »] langue officielle de la Martinique au côté du français. Cette décision vient s’ajouter à l’adoption d’un hymne, d’un drapeau, aux adhésions à des instances caribéennes, et à d’autres dispositifs certainement à l’étude. Elle vise à conforter notre niveau de conscience collective comme peuple et comme nation. Les élus martiniquais ont enfin quitté les étroitesses économiques, pour s’avancer dans le domaine du politique. Il s’agit pour eux de densifier une présence collective innovante, riche de ses sources, de ses racines, de ses alliances géographiques et historiques multiples. Il s’agit aussi de la projeter (sans assistanat, sans dépendance, loin des morbidités du grand sac « outre-mer ») dans les défis d’un monde qui change. Il s’agit, enfin, de lui faire accéder àune démocratie économique nouvelle, résolument sociale, culturelle, écologique et solidaire… – uneintention globale, susceptible de stimuler notre créativité collective, que j’ai proposé d’appeler dans untexte récent « Faire-pays ».

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Machann Pannié

Paris Design Week — DS Galerie
Machann Pannié

DS Galerie est heureuse d’accueillir le projet de recherche et de création “Machann Pannié” mené par le duo de designers dach&zephir autour de l’art de la vannerie qui s’écrit entre les Antilles – Françaises (Guadeloupe – Martinique) et la France hexagonale dans le cadre de Paris Design Week 2023. Il constitue le troisième volet d’une recherche polysémique et protéiforme autour de l’histoire des Antilles intitulée “Eloj Kréyol” (2015), proposant de réconcilier et de réactiver les lignes de vie artisanales et culturelles qui ont été négligées, oubliées ou/et minorées dans la généalogie de l’archipel des Antilles françaises. Si les premiers volets s’intéressaient à l’émergence d’une pensée de design aux Antilles, à travers la création d’objets-témoins valorisant des tactiques et des pratiques créatives qui sont la manifestation d’une “intelligence rusée” (André Lucrèce, 2019), ce nouveau chapitre s’intéresse à la possibilité d’une pensée créative et de narrations partagées entre les Antilles françaises et la France hexagonale, à travers une figure unique : l’artisan – fabricant de paniers.

Au plaisir de vous y retrouver !

Ce projet est lauréat 2021 du Fonds Régional pour les talents émergents (FoRTE), financé par la Région Île-de-France et du fonds de production artistique Enowe-Artagon [session 2021].

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L’« écologie du bon sens » de l’extrême droite est un danger

— Par Noël Mamère —

L’ancien maire de Bègles (Gironde) et candidat à la présidentielle de 2002 appelle, dans une tribune du journal Le Monde, les écologistes à chercher, avec leurs alliés, la voie d’une écologie populaire, au risque sinon de se voir rejeter dans les marges du débat politique.

L’écologie est partout, réjouissons-nous ! Mais les écologistes commettraient une grossière erreur en pensant que le choix politique de l’extrême droite de prioriser l’écologie plutôt que l’immigration comme thème de campagne serait la confirmation de leur victoire culturelle.

Si cet hommage du vice à la vertu, aussi opportuniste que réfléchi, confirme en effet la place que tient l’écologie dans les préoccupations des Français, il lui assigne en même temps le statut d’ennemi à abattre pour une bonne partie de la société, toute à sa joie de trouver là un allié de poids au service de ses intérêts.

Les « dénialistes » de tout poil vont désormais pouvoir exprimer, encore plus haut, encore plus fort, leur haine des écologistes, accusés, en boucle, d’être « aveuglés par leur sectarisme » et d’empêcher leur monde de tourner.

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Faire-Pays : réimaginer l’interdépendance à l’ère post-capitaliste

Inspiré par les pensées de Patrick Chamoiseau

— Par René Lake —

Les notions d’identité, de nation et d’appartenance ont longtemps été façonnées par le prisme du nationalisme, des revendications d’autonomie et des aspirations à l’indépendance. Toutefois, le monde d’aujourd’hui, un monde d’interdépendance et de connexions globales, exige de nous une reconfiguration radicale de ces conceptions.

Dans la série « Faire-Pays », Patrick Chamoiseau évoque une vision qui, selon lui, dépasse les « nationalismes des années 50 » et les « revendications d’autonomie-indépendance restées inefficientes ». Il envisage un remaniement de notre rapport à la notion de pays non pas dans des « exclusives nationalistes ou des indivisibilités républicaines », mais dans une « intensification tous azimuts de nos systèmes relationnels ». Il plaide pour une ouverture totale : une mobilité accrue, un multilinguisme babélique, un abandon des normes centrées, et la création de partenariats trans-mondiaux.

Pour Chamoiseau, la clé réside dans l’intensification des relations – la création de ponts plutôt que de murs, l’ouverture vers l’extérieur plutôt que l’enfermement. Tout cela, dit-il, suppose une « entrée en responsabilisation post-capitaliste » pour tous.

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« Qui a peur d’Angela Davis ? », une série documentaire de Sébastien Thème

Angela Davis, née en 1944 en Alabama, est une figure majeure des combats pour la justice sociale et l’égalité. Devenue une militante communiste et une intellectuelle renommée, elle met en lumière les formes de domination, de racisme et d’injustice. Son engagement politique s’est développé dès son enfance, influencé par le racisme et l’injustice qu’elle a constatés dans son environnement.

Elle est connue pour sa pensée radicale, recherchant les racines des inégalités et des discriminations. Ses écrits, tels que « Femmes, race et classe » et « Blues et féminisme noir », explorent les enjeux de race, de genre et de classe aux États-Unis et dans le monde. Elle prône un changement global du système, critiquant le capitalisme et l’impérialisme comme sources d’oppression.

Angela Davis a été confrontée à des défis majeurs, notamment son implication présumée dans une prise d’otages à la prison de Marin County, ce qui l’a conduite à une incarcération. Cependant, elle a été acquittée en 1972 et est devenue une icône de la lutte pour les droits civils et la justice.

En France, son nom a suscité des débats politiques.

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Nicole Cage et la carte poétique de sa Madinina

— Par Sara Florian(*) —

Nicole Cage. Carrefour des Errances. Crossroads of Wanderings. Où Irait Mon Cri? Where Would Go My Cry? Trans. Kemadjou Njanke Marcel & Jeff Florentiny. Editions Livre Ouvert, Cameroun et Cimarrón EdiProd, Martinique. 2018.

Lire ce recueil de poésie, c’est comme écouter une chanson, parfois une douloureuse complainte des esclavisés africains, parfois une berceuse douce chuchotée à l’oreille du lecteur. Madinina, l’île de Nicole Cage a été métamorphosée par la poétesse martiniquaise de topos littéraire féminin et sensuel à une dimension cathartique à la fois personnelle et collective. Le territoire végétal, enlacé entre sa nature volcanique et la mer, constitue l’arrière-plan à partir duquel l’écrivaine a exprimé les préoccupations d’un peuple et les souffrances liées à l’amour, comme elle le dépeint ici : “Volcan solitaire en mal d’amour” (45).

Près de trois ans après l’éruption du volcan Soufrière sur l’île de Saint-Vincent, on ne peut que se souvenir de l’éruption volcanique de la montagne Pelée en 1902, un événement qui a bouleversé l’histoire de la Martinique. Nicole Cage dans son poème ‘Quand parlent les volcans’, imagine que ce repère de l’île a explosé en raison d’un mal d’amour.

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