Il y a 44 ans, le 20 septembre, l’assassinat de Pierre Goldman

Pierre Goldman, né en 1944 à Paris, fut une figure complexe et controversée de la scène intellectuelle et politique française des années 1970. Bien qu’il ait été condamné à la prison à perpétuité en 1974 pour le meurtre de deux pharmaciennes en 1969, son histoire ne se limite pas à son passé criminel. En réalité, elle se caractérise par une trajectoire marquée par la rédemption, l’intellectualisme, et une mort tragique.
Origines et condamnation
Pierre Goldman est né dans une famille juive et a grandi dans un environnement marqué par les débats intellectuels et politiques de l’époque. Sa jeunesse tumultueuse l’a conduit à adhérer à des mouvements de gauche radicale et à s’impliquer activement dans les protestations estudiantines de Mai 1968. Cependant, son engagement politique s’est rapidement combiné avec des activités criminelles.
En 1969, Pierre Goldman est accusé d’avoir participé au meurtre de deux pharmaciennes. Sa condamnation en 1974 à la réclusion à perpétuité pour ces meurtres a choqué la société française. Cependant, il y avait des doutes quant à sa culpabilité, alimentés par des preuves insuffisantes et une enquête controversée. Cette condamnation a été un tournant dans la vie de Goldman.
Rédemption derrière les barreaux
Une fois incarcéré, Pierre Goldman a consacré son temps en prison à l’étude et à l’écriture. Il a rapidement acquis une réputation d’intellectuel parmi ses codétenus. Son ouvrage « Souvenirs obscurs d’un juif polonais né en France » a été un témoignage puissant de sa propre expérience et de sa vision du monde. Il a plaidé pour une société plus juste et s’est interrogé sur les racines de la criminalité.
En 1976, après deux ans de procédures d’appel, Pierre Goldman a été acquitté des meurtres. Cette libération a ouvert une nouvelle page de sa vie. Il est devenu un écrivain reconnu, publiant des œuvres telles que « L’ordinaire mésaventure d’Archibald Rapoport », un roman qui mettait en scène un personnage juif, présentant des parallèles frappants avec sa propre vie.
Une vie marquée par l’éclectisme
Pierre Goldman ne s’est pas limité à l’écriture. Il a également trouvé un intérêt dans la musique salsa, devenant même un joueur de tumba. Cette passion pour la musique reflétait son désir de s’engager dans des expériences variées et de se réinventer en tant qu’individu. Il était un homme en constante évolution, jonglant entre son rôle d’écrivain et ses autres passions.
Mort tragique et controversée
Tragiquement, la vie de Pierre Goldman a pris fin brutalement en septembre 1979. Il a été assassiné par un groupe se faisant appeler « Honneur de la police », un événement qui a choqué la France et suscité de nombreuses questions. Les spéculations sur d’éventuels liens entre ses assassins et les milieux de la police ou de l’extrême droite ont alimenté le mystère entourant sa mort.
À la veille de son assassinat, Pierre Goldman était en train de jouer de la tumba dans un bar et attendait avec joie la naissance de son enfant. Son décès a laissé un vide dans la scène intellectuelle et politique française. Ses amis, notamment ceux du journal « Libération », où il avait travaillé en tant que pigiste, ont été profondément affectés par sa mort. Des personnalités intellectuelles telles que Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir avaient également soutenu sa cause pendant son procès.
Pierre Goldman demeure une figure marquante de son époque, caractérisée par sa complexité, sa rédemption en prison, son engagement politique et son tragique assassinat. Son histoire reflète les tensions et les débats de la France des années 1970 et continue d’inspirer des discussions sur la justice, la rédemption et la mémoire collective.