Catégorie : Santé

Coronavirus : il nous faut des Cubains !

— Par Yves-Léopold Monthieux —

La Martinique médicale serait en perdition, pas seulement pour cause de covid-19. Dans la situation d’abandon où elle serait laissée par la France, seule Cuba serait en mesure de la sauver. Est-ce une nouvelle déclinaison du célèbre cri de guerre Hasta la victoria siempre ?

Hasta la victoria siempre !

« Les médecins de l’esclavagisme », comme les accuse la presse internationale ne seraient pas seulement les bienvenus en Martinique, mais ardemment espérés. En guise de SOS et, au chant du regretté « article 74 », on assiste à des enfoncements de portes à n’en plus finir (plus de masques, plus de gants, plus de tests, plus de pouvoirs, …), sous le mode « il faut que – il faut que – il faut que… l’Etat français – l’Etat français – l’Etat français …assume ses responsabilités ». Et plus vite que ça !

Ainsi donc, l’appel aux sauveurs cubains revient sans cesse dans la flambée épistolaire de sociologues, psychologues, anthropologues, historiens, bref d’activistes de la plume qui ont retrouvé la voix après des mois de désintérêt. Pour l’ARS et le préfet qui tiennent les manettes de la lutte contre le corid-19, il y a, pour l’instant, plus de moyens qu’il n’en faut.

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Le coronavirus prive les Antillais de matété / matoutou à la plage pour les fêtes de Pâques

— Par Patrick Roger —

Durant le week-end pascal, la Guadeloupe va mettre en place un « couvre-feu diurne », afin de dissuader tout rassemblement.

C’est une tradition bien ancrée en Guadeloupe : pour le week-end pascal, tout le monde se retrouve à la plage afin de manger le matété, le plat traditionnel de Pâques, à base de crabe, et célébrer la fête en famille. Durant ces deux jours de clôture de la semaine sainte, les plages sont noires de monde. Pas cette année : le préfet du territoire, Philippe Gustin, a pris, lundi 6 avril, un arrêté de couvre-feu allant du samedi 11 avril, 14 heures au mardi 14 avril, 7 heures.

Pendant cette période, tous les commerces, ventes ambulantes et ventes à emporter, hormis les pharmacies de garde, seront fermés et les déplacements motorisés interdits, à l’exception des déplacements professionnels ou pour raison de santé dûment justifiés.

Lire aussi Coronavirus : à la Guadeloupe, en Guyane, à la Martinique et à Mayotte, la crainte d’une possible catastrophe sanitaire

A la date du 7 avril, la Guadeloupe comptait 139 cas confirmés de Covid-19 – depuis le premier cas déclaré le 13 mars –, 27 patients hospitalisés dont 13 en réanimation, et 8 personnes décédées.

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« Entre attraper le Covid et mourir de faim, le choix est vite fait » : en Outre-mer, la population démunie face au coronavirus

Par Célia Cuordifede —

Dans les départements d’Outre-mer, le nombre de patients atteints du Covid-19 semble stagner. Néanmoins, l’inquiétude de voir un pic épidémique arriver est omniprésente dans ces territoires encore moins bien dotés que les hôpitaux métropolitains.

« Un mois« . Le 31 mars, interrogée sur la chaîne de télévision La Première, la ministre des Outre-mer Annick Girardin tenait à souligner le temps de retard de l’épidémie de coronavirus entre la métropole et les territoires ultra-marins. « Ce mois d’avance on l’a gardé encore aujourd’hui« , déclarait-elle, insistant : ”Il n’y a pas d’impréparation”. Le lendemain, auditionné par la mission d’information de l’Assemblée nationale sur l’état d’urgence sanitaire, le Premier ministre Édouard Philippe reconnaissait toutefois la ”fragilité plus grande des territoires ultramarins sur les questions sanitaires”. Dans ces territoires où les hôpitaux sont encore bien moins dotés qu’en métropole, et où le transfert de patients vers d’autres régions s’avère compliqué du fait de l’insularité, l’inquiétude monte quant à une possible flambée des cas de patients Covid positifs.

Moins touchés par l’épidémie, avec 980 cas et 15 décès pour 2,8 millions d’habitants, les territoires ultramarins sont néanmoins confinés depuis trois semaines.

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Coronavirus : « Les nouvelles configurations urbaines portent en germe des déflagrations écologiques à haut potentiel de viralité »

L’urbanisation et l’introduction d’espèces sauvages en ville amplifient le risque de passage à l’homme de virus portés par des animaux, estiment Jean-Christophe Fromantin, maire de Neuilly-sur-Seine, et le scientifique Didier Sicard.

La multiplication des interactions à haut risque entre la ville et la nature devrait nous inciter à faire preuve de plus de discernement. » Photo : Un espace jardinage dans un ensemble de logements sociaux dans le 13ème arrondissement de Paris Danièl Danièle Schneider / Photononstop

Tribune. Depuis plusieurs années, nous accélérons le processus d’urbanisation du monde. Les populations citadines se mesurent dorénavant en dizaines de millions d’habitants. Elles se compteront peut-être demain en centaines de millions si d’autres projets comme celui de Jing-Jin-Ji qui prévoit la construction d’infrastructures entre Pékin, Tianjin, et l’ensemble de la province environnante de Hebei en vue de créer une mégalopole voient le jour. Wuhan, avec près de douze millions d’habitants, ferait presque figure de ville moyenne.

Par leur densité, ces nouvelles configurations urbaines portent en germe des déflagrations écologiques à haut potentiel de viralité. Elles amplifient les risques liés aux envies d’expériences exotiques des populations urbaines.

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Covid 19 et magnanimité d’un grand patron !

— Par Max Dorleans ( GRS)

Comme quelques grands patrons hier empressés subitement, devant la crise des gilets jaunes, de payer davantage d’impôts, Hayot à l’image du groupe L’Oréal en France mobilisant une de ses usines pour produire du gel alcoolique, a décidé, face à la crise du Covid 19 en Martinique, et devant l’arrêt de sa production de rhum (comme les autres distilleries), de fournir au personnel de santé, de l’armée, de la gendarmerie…quelques 10 000 litres de solutions hydro-alcoolique. Un « cadeau » doublé à la fois d’un prêt de véhicules au personnel de santé, en cette absence massive de location de véhicules, et d’une commande de 1 350 000 masques pour les soignants de Martinique, Guadeloupe, Guyane et Réunion. Bravo et quel geste !

Mais dans le même temps, chez lui comme dans le reste de la grande distribution, les prix d’un certain nombre de produits sont repartis à la hausse. Mystère !

Alors pourquoi dans toute cette magnanimité et cet apparent désintérêt, le groupe Bernard Hayot – comme les autres de ce même secteur – qui voit son chiffre d’affaires flamber avec l’afflux massif d’une clientèle captive, ne décide t’il pas (comme ses concurrents ) de baisser ses marges, de rogner sur ses profits en décidant, comme acte citoyen fort, une baisse significative et générale des prix dans ses hyper-marchés.

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Konsèy anti-kovid an konfinman

Espésial dédikas ba tout manmay lékol

— Par Daniel M. Berté —
Pa abondonné espòw pou kovid pa estentjé’w
Pa ladjé bwè-manjé pou kovid pa bouré’w
Pa kité listwa pou kovid pa ligoté’w
Pa bliyé blag pou kovid pa blotjé’w

Pa ladjé lang-vivant pou kovid pa lenché’w
Pa kité anmizman pou kovid pa ankréyé’w
Pa bliyé fisik-chimi pou kovid pa fiziyé’w
Pa abondonné lekti pou kovid pa létjété’w

Pa kité aw-plastik pou kovid pa asonmé’w
Pa bliyé diskision pou kovid pa dékalé’w
Pa abandonné fransé pou kovid pa fésé’w
Pa ladjé lapriyè pou kovid pa lapidé’w

Pa abondonné math pou kovid pa makaté’w
Pa ladjé télé pou kovid pa térasé’w
Pa kité jéwografi pou kovid pa jété’w
Pa bliyé kayé pou kovid pa kasé’w

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Leçons de confinement : comment Mandela a su rester en forme

L’ex-président sud-africain et Prix Nobel de la paix a passé 27 ans en prison, dont 18 dans une cellule humide de 2,1 m2. Sans jamais cesser de s’entraîner.

— Par The Conversation France —
La propagation du Covid-19 a forcé des millions de personnes dans le monde à se confiner chez elles et à abandonner les exercices en plein air. Quand on possède une grande maison et un jardin, la situation est gérable, mais que faire quand on vit dans des maisons exiguës ou des appartements minuscules ? Peut-on éviter de se laisser aller pendant le confinement ? Gavin Evans examine comment l’ancien boxeur et icône de la lutte de libération sud-africaine Nelson Mandela a réussi à garder la forme alors qu’il était incarcéré dans une minuscule cellule de Robben Island.

15 février 1990 : Nelson Mandela se réveille, comme toujours, à 5 heures du matin et commence son programme d’exercices d’une heure. La différence, cette fois-ci, c’est qu’au lieu d’une cellule de prison sa salle de gym est une pièce de sa maison « boîte d’allumettes » – appelée ainsi pour sa petite taille – située au 8115, Vilakazi Street, à Soweto. Et que, bientôt, il sera assiégé par des journalistes, des sympathisants, des diplomates et des membres de sa famille qui viendront le saluer après sa sortie de prison quatre jours plus tôt.

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Coronavirus: confinée, la Guyane risque une crise sociale

Le département d’Outre-mer, habituellement confronté à une situation sociale précaire, doit supporter les conséquences du confinement, au niveau tant économique que social.

« On en est qu’au début, on sent de l’inquiétude, de l’interrogation, un certain désespoir. Ce qui va amener au bout d’un moment à une situation compliquée. Ça ne peut que dégénérer si rien n’est fait massivement et de façon durable. » Benoit Renollet, directeur territorial de la Croix-Rouge, ne cache pas sa préoccupation, alors que la Guyane entre – comme la France métropolitaine – dans sa quatrième semaine de confinement.

Avec 72 cas de Covid-19 officiellement recensés au 6 avril, la Guyane vient de passer en phase 2 de l’épidémie. L’Agence régionale de santé (ARS) admet que le virus « circule » et qu’il ne s’agit plus uniquement de cas importés ou secondaires. Mais même si la pandémie provoque son lot d’inquiétudes, de défiance et de rumeurs apocalyptiques, c’est aussi le confinement qui pourrait avoir des conséquences durables sur la vie du territoire.

En effet, dans ce département largement couvert par la forêt amazonienne, nombreux sont les habitants qui vivent au jour le jour.

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Intersyndicale des Syndicats de Retraité/es et Associations de Personnes Âgées de Martinique

Lettre à Monsieur Stanislas Cazelles, Préfet de Martinique

Objet : crise sanitaire

Monsieur le Préfet,

L’Intersyndicale des Syndicats de Retraité et Associations de Personnes Âgées de Martinique, attire votre attention, sur le danger sanitaire et social du fait de cette pandémie qui touche tout le monde, et généralement les plus précaires, retraités (es), personnes âgées, mal logés, sans abris.

Dans notre Collectivité la Martinique, bien que peu touchée à l’heure actuelle, nous vous alertons, sur l’état critique du système de santé, devenu exsangue par manque de budget, de lits et de personnel. Car, il n’y a pas de fatalité, il vous faut régler le problème d’insuffisance voire absence criminelle de matériels (masques chirurgicaux ou FFP2, sur-blouses et autres tenues de protection, gel hydro alcoolique) pour protéger personnels soignants ou non des EHPAD, médecins et services d’aide à domicile.

Nous estimons qu’il est grave que nous ne soyons pas entendus, au moment même où nombre de retraités et personnes âgées croulent sous les difficultés et sombrent dans la misère.

Aujourd’hui en Martinique seulement 3 187 des 60.000 pensionnés du régime général touchent plus de 1200€.

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Le PIB français plonge d’environ 6% au 1er trimestre, pire performance depuis 1945

L’épidémie de Covid-19 qui a mis une grande partie de l’économie à l’arrêt

Le produit intérieur brut (PIB) français a plongé d’environ 6% au premier trimestre 2020, plombé par l’épidémie de Covid-19 qui a mis une grande partie de l’économie à l’arrêt, selon une estimation publiée mercredi par la Banque de France.

Il s’agit de la pire performance trimestrielle de l’économie française depuis 1945. Le PIB s’étant déjà replié de 0,1% au quatrième trimestre, selon les dernières données de l’institut national des statistiques Insee, la France est donc techniquement en récession.

L’activité a notamment été inférieure d’environ un tiers (-32%) à la normale sur les quinze derniers jours de mars, selon l’évaluation de la Banque de France, issue d’une enquête réalisée auprès de 8.500 entreprises.

«Il faut remonter au 2e trimestre 1968, marqué par les événements du mois de mai, pour retrouver une baisse trimestrielle de l’activité du même ordre de grandeur», mais quand même inférieure, détaille-t-elle dans sa note de conjoncture. Le PIB avait alors chuté de 5,3%.

Dans la lignée des estimations de l’Insee, la banque centrale française estime que chaque quinzaine de confinement entraîne un recul de 1,5% du PIB annuel.

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L’épidémie révèle les fragilités de Mayotte

Par Patrick Roger —

La propagation du Covid-19 est redoutée sur cette île de l’océan Indien, dont les infrastructures médicales sont insuffisantes et où l’habitat est précaire pour une grande partie de la population L e premier cas de Covid-19 à Mayotte a été identifié le 14 mars. Il s’agissait d’un voyageur de retour de l’Oise. Trois jours après, le 17 mars, l’île était placée en connement, tout comme le reste du territoire français. Cette mise en connement intervenue très tôt dans la chronologie de l’épidémie a probablement permis d’éviter, à ce stade, le tant redouté dans ce département de 279 000 habitants sous-équipé médicalement au regard de la moyenne nationale, où 84 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, où quatre logements sur dix sont des constructions précaires et trois sur dix n’ont pas accès à l’eau courante. « tsunami sanitaire »

 

Trois semaines après l’apparition du premier malade, 147 cas ont été confirmés à Mayotte, dont 31 chez des professionnels de santé et une vingtaine chez les policiers ; 17 patients sont hospitalisés au centre hospitalier de Mamoudzou, et on compte deux décès, chez des personnes qui présentaient d’importantes fragilités.

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Ruée sur le papier toilette : mais au fait, comment faisaient nos ancêtres ?

—Correspondance, Céline Deluzarche —

Durant la première semaine de confinement, les ventes de papier toilette ont bondi de 22 % en France et les rayons ont été pris d’assaut, certains clients en venant aux mains pour s’arracher les derniers rouleaux. Le papier toilette est pourtant une invention relativement récente.

Le papier toilette moderne a vu le jour en Angleterre en 1850. Son véritable essor interviendra pourtant au milieu du XXe siècle avec l’apparition du rouleau et des feuilles à détacher, à l’origine fabriquées à partir de sacs de toile et d’espadrilles. Jusqu’ici, les Européens utilisaient couramment du papier journal pour se nettoyer après avoir fait leurs besoins.

Un privilège d’empereur chinois

2 000 ans avant notre ère, les Chinois avaient mis au point le « bâton hygiénique », un bout de bois avec une pièce de tissu enroulé au bout. Des archéologues, qui ont découvert cet ustensile en 1992 dans des latrines du nord de la Chine, ont pu confirmer qu’il était bien destiné à un usage intime, en analysant les traces d’excrément et de bactéries intestinales sur le tissu.

Les Chinois sont également à l’origine du premier papier hygiénique, fabriqué en paille de riz et réservé à la famille de l’empereur.

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Dépassés, faisons table rase

Par Pablo Pillaud-Vivien et Paul Elek

Cet article a été publié dans Regards, le lundi 6 avril 2020. 

Malgré les alertes répétées de la communauté scientifique devenues de plus en plus pressantes ces dernières années, nous perpétrons, avec une grisante mais criminelle insouciance, la destruction de notre écosystème. Las, tous les indicateurs de la pollution atmosphérique, de la qualité de la biodiversité ou de la santé des biotopes et des biocénoses, sont dans le rouge. Aucun horizon d’amélioration ou même de limitation du désastre ne semblent poindre. Le transport, notamment aérien, ne cesse de s’accroître et ne devrait pas connaître de baisse de régime de sitôt, la demande énergétique mondiale ne connaît aucun fléchissement, l’arrogance extractiviste continue, perdue dans ses illusions d’abondance.

À cela, s’ajoute cette incroyable propension des humains à vivre dans des sociétés qui n’ont aucunement résolu la question de leur vivre-ensemble harmonieux, qui ploient sous des inégalités et des dominations de tout ordre qui créent de terribles fractures. Dans leur cortège viennent jaillir haine et ressentiment, prêtant main forte aux projets autoritaires et xénophobes, toujours en embuscade.

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Confinement : « Ce qui définit la démocratie, c’est la possibilité de se côtoyer »

Propos recueillis par Marion Rousset —

Négligé en temps normal, le travail des caissières et des soignants revient sur le devant de la scène. Analyse de Sandra Laugier est philosophe, professeure à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, spécialiste de philosophie du langage et de philosophie morale. Elle a codirigé récemment « Le Pouvoir des liens faibles » (éd. CNRS, 2020).

La crise liée à l’épidémie de Covid-19 démontre toute l’importance des « liens faibles » décrits par Sandra Laugier et Alexandre Gefen dans un livre collectif paru en début d’année. Négligé en temps normal, le travail des caissières et des soignants revient sur le devant de la scène. Un renversement des valeurs à méditer d’urgence pour préparer l’avenir.

Marianne : Vous avez codirigé un ouvrage dans lequel vous relevez le « pouvoir des liens faibles ». Que recouvre cette notion ?

Sandra Laugier : Elle permet de rendre compte d’un certain nombre de phénomènes actuels : des rencontres fugitives avec des personnes croisées dans la rue ou dans les transports en commun, des dialogues sur Internet avec des inconnus, des formes de voisinage, des relations lointaines et distendues, ou encore, singularité du siècle, l’attachement à des personnages de séries TV.

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Regards sur la Martinique en temps de confinement

Covid-19, révélateur de notre dépendance : la Banque Postale assiégée

D’ordinaire, les 50% de Martiniquais qui vivent plus ou moins correctement ne remarquent pas les autres 50% qui survivent dans une terrible précarité.

Le confinement suite au Covid-19 a soudainement mis en lumière ces derniers. En effet, ils ont littéralement assiégé depuis ce matin les Banques Postales afin de « toucher la CAF », cette somme plus que modique sans laquelle ils ne pourraient ni manger ni payer l’eau et l’électricité ni envoyer leurs enfants à l’école. Ne respectant évidemment pas les fameux gestes barrière dont on nous rebat les oreilles dans les médias et ne portant pas de masques, mêmes artisanaux. Mais pouvaient-ils faire autrement ? NON ! Il y avait bien sûr des vigiles devant chaque agence mais s’il avait fallu respecter la distance de protection d’un mètre, les files se seraient étendues sur des kilomètres et lesdites agences auraient dû rester ouvertes jusqu’à minuit.

Comment en sommes-nous en arrivés là ? Pourquoi les espoirs mis dans la loi de Départementalisation/Assimilation de 1946 se sont-ils révélés vains ? Pourquoi ni la Droite ni les Autonomistes ni les Indépendantistes qui, tout à tour, ont été au pouvoir n’ont-ils jamais réussi à combler ce fossé qui divise la société martiniquaise en deux et qui est gros de violences futures ?

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Coronavirus: un juge de Guyane rejette une demande de mesures plus fortes

Un juge du tribunal administratif à Cayenne, a rejeté ce lundi les requêtes en référé du syndicat UTG (Union des travailleurs guyanais) et d’un personnel soignant, qui lui demandaient d’imposer des dispositions plus fortes en matière de lutte contre le Covid-19.

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Selon la première ordonnance que l’AFP a consultée, l’UTG demandait au juge d’enjoindre aux trois établissement hospitaliers de Guyane et à l’ARS de commander des médicaments (hydroxychloroquine et azithromycine) pour traiter 200.000 patients, ainsi que 200.000 tests de dépistage. La Guyane compte environ 300.000 habitants.

Le syndicat réclamait également à l’ARS «de recruter des médecins cubains ou caribéens» en renfort et «de mettre à la disposition des personnels soignants et de secours, des forces de l’ordre et des personnels des EPHAD, du gel hydroalcoolique, des masques et des gants de protection».

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La requête demandait encore au juge «d’enjoindre au préfet d’imposer le port d’un masque et de gants de protection dans les lieux recevant du public et d’imposer le dépistage de tout arrivant sur le territoire ainsi que la mise en quatorzaine (confinement de 14 jours), quotidiennement contrôlée, des personnes contaminées».

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Comment naissent les grandes épidémies

Par Professeur Didier Sicard —

La pandémie de Covid-19 n’est pas la première à trouver son origine dans la transmission d’un virus de l’animal à l’homme. En favorisant une meilleure connaissance de cette chaîne de transmission, la recherche scientifique pourrait contribuer à prévenir de telles catastrophes. Alors que nous sommes confrontés à une pandémie mondiale terrifiante, comment expliquer qu’on laisse la recherche du point de départ de celle-ci à l’arrière-plan ? Cet oubli pourrait donner le sentiment que cette origine est anecdotique, alors qu’il en va de notre survie. De façon étrange, la recherche scientifique s’est polarisée de façon quasi exclusive toutes ces dernières années sur la biologie moléculaire, les médicaments et les vaccins, laissant dans l’ombre avec une forme d’indifférence la recherche sur les facteurs de transmission des maladies infectieuses de l’animal à l’homme. Or toutes les crises sanitaires de nature infectieuse ont peu ou prou pour origine un vecteur animal qui sert de réservoir ou d’hôte intermédiaire. Tant que ce réservoir est enclos ou marginal, tant que les hommes n’ont pas de contacts directs avec lui, la transmission reste rare, voire inexistante.

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De la solidarité, et de son exact contraire

De la solidarité individuelle envers l’autre

Ce matin 6 avril, la « Lettre d’Intérieur », lue sur France Inter par Augustin Trapenard, était celle de Christiane Taubira.

« Christiane Taubira est née à Cayenne. Elle a été Garde des sceaux entre 2012 et 2016. Dans cette lettre adressée à une jeune femme sans abri, elle use de son art de la digression, pour mieux exprimer son inquiétude concernant la vulnérabilité des personnes sans domicile face à l’épidémie. » (France Inter)

« Quelle façon intelligente et belle de dire son amour, du monde et de l’autre, dire sa compassion, sa solidarité ! Parce qu’avec le confinement, elle ne peut plus la mettre en œuvre pareillement ! » (Janine Bailly)

« Cayenne, le 6 avril 2020

Hello Julie,

Avant tes mots, c’est ta moue puis ton sourire puis une légère raideur vertébrale qui me répondent… m’auraient répondu. Car je ne peux plus passer te voir. C’est ainsi depuis plus de quatre mois maintenant. Je vis à des milliers de kilomètres. Ici, nous n’avons pas besoin de guetter un printemps capricieux. Il fait beau toute l’année. Et ce n’est pas un cliché.

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La justice ordonne au centre pénitentiaire de Martinique de fournir des masques aux détenus

«La promiscuité induite par la surpopulation carcérale ne permet pas aux détenus (…) de respecter les règles de distanciation sociale», indique le tribunal administratif de la Martinique.

Le tribunal administratif de la Martinique a ordonné samedi 4 avril à l’administration pénitentiaire et la ministre de la Justice de fournir des masques aux détenus du centre pénitentaire de Ducos en Martinique, et de se doter de tests de dépistage.

Dans une ordonnance rendue samedi, les juges du tribunal administratif, saisis en référé par l’Ordre des avocats du barreau de la Martinique, «estiment que la promiscuité induite par la surpopulation carcérale ne permet pas aux détenus, nonobstant les mesures prises par l’administration pénitentiaire pour limiter les contacts entre eux, de respecter les règles de distanciation sociale».

«Le risque de propagation du Covid-19 est significativement plus élevé au sein du centre pénitentiaire de Ducos que pour le reste de la population», notent les jugent, qui soulignent que «dans ces conditions, eu égard à la vulnérabilité particulière des détenus, la carence de l’administration pénitentiaire à mettre à leur disposition des masques constitue une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales».

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Covid-19 : mode d’emploi de l’attestation numérique de déplacement

Coronavirus : voici comment utiliser la nouvelle attestation numérique de déplacement lors du confinement, disponible sur mobile ce matin
A partir du lundi 6 avril, une version numérique de l’attestation dérogatoire de déplacement est téléchargeable sur votre smartphone.

Marre d’imprimer chaque jour des attestations de sortie pour vous et votre famille ? Bonne nouvelle : votre vie de confiné à l’heure du coronavirus va devenir moins fastidieuse grâce à l’attestation numérique, disponible sur le site du ministère de l’Intérieur à partir de ce lundi 6 avril.

Oubliez ordinateur, feuilles de papier, imprimante et cartouches d’encre : pour remplir cette nouvelle attestation dérogatoire, vous n’avez besoin que de votre smartphone.

Comment ça marche ?
Pour remplir votre attestation numérique, rien de plus simple.

Première étape : ouvrez votre navigateur internet, rendez-vous sur le site du ministère de l’Intérieur et cliquer sur « générer » une attestation. Par souci de sécurité, nous vous conseillons de ne pas vous rendre sur d’éventuels autres sites qui vous proposeraient le même service.

Deuxième étape : une page avec un formulaire s’affiche dans votre navigateur. Remplissez-le avec vos nom, prénom, date et lieu de naissance, adresse postale.

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Avec ou sans la peur, luttons !

— Collectif —

Si personne, quoiqu’on dise, ne peut prédire le rythme ni même l’ampleur finale de l’expansion du Covid 19 chez nous, il est juste de proclamer que l’hécatombe n’est pas fatale. Non pour tirer argument de sa vitesse apparemment moins grande pour le moment ici que sous d’autres cieux pour relâcher une vigilance bien insuffisante, mais au contraire, pour mettre à profit notre position dans une sorte d’ œil du cyclone pour s’armer et faire face.
Dans une émission de grande écoute de Martinique Première, le nouveau préfet a listé des fronts et des acteurs séparés allant du personnel soignant jusqu’au simple citoyen. Le rôle attribué à ce dernier ou à cette dernière, serait de  » rester confiné  » La seule tâche de  » l’arrière « , pour reprendre la métaphore guerrière, serait de vaquer aux activités familiales, d’applaudir les soignant-e-s et d’avoir un œil sur le voisinage immédiat. C’est maigre ! pour deux raisons :
D’abord la coupure entre période confinée et période post confinement risque d’être moins nette que l’on croit, la durée du confinement s’annonçant bien longue s’il n »y a pas un changement dans la stratégie globale, conçue au départ comme une adaptation (qui ne dit pas son nom !)

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Depuis la peste noire, les hommes bouleversent les rites funéraires lors des épidémies

— Par Anne Chemin —

Afflux de cadavres, crainte de la contamination : les crises épidémiques ont toujours bouleversé les funérailles, comme c’est le cas encore pour le Covid-19.

L’épidémie, peu à peu, dicte sa loi. Elle nous confine à l’intérieur de nos domiciles, elle empêche nos enfants d’aller à l’école et elle bouleverse déjà les hommages funéraires que nous rendons à nos défunts. Dans un avis consacré à la « prise en charge du corps d’un patient, cas probable ou confirmé Covid-19 », le Haut Conseil de la santé publique a en effet indiqué, le 24 mars, que « les pratiques culturelles et sociales autour du corps d’une personne décédée, notamment en ce qui concerne la toilette rituelle », doivent désormais respecter strictement les règles d’hygiène qui s’imposent d’ores et déjà aux vivants.

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Les femmes en première ligne

— Par Culture Égalité —
Une situation surréaliste dans 169 pays sur 189 en tout !
La Martinique n’est pas épargnée. Nous sommes en confinement. Un confinement qui est vécu de façon bien différente selon la classe sociale. Oui, nous pensons à ces femmes qui vivent dans des appartements où coexistent parfois 3 générations de parents, plus les soeurs, les frères… La charge de travail domestique est multipliée et il faut en plus « faire » la maîtresse d’école. Des témoignages fusent de partout : « ON N’EN PEUT PLUS ! ». Dans la majorité des cas, ce rôle socialement construit incombe implicitement et explicitement aux femmes.

A côté, une autre réalité : la mise brutale au chômage. Le taux de foyers dont les femmes sont cheffes de familles est de 55 % chez nous. Les femmes sont donc en première ligne. Il faut faire face aux besoins quotidiens de chacun.e, avec toutes les difficultés qui découlent de situations sociales qui étaient déjà très précaires.

Ces familles ont besoin de notre bienveillance, de notre compassion, mais en plus, une solidarité matérielle doit s’organiser autour d’elles.

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Masques : Errements justifiés, ou pieux mensonges ?

Depuis plusieurs semaines « ils » nous disent tout et son contraire… Est-ce dû aux errements compréhensibles liés à l’inconnu encore insondable de ce nouveau virus ? Porteraient-ils déjà des masques… autres que ceux destinés à faire barrière à la pandémie ? Bas les masques, dit l’adage populaire… Seraient-ils en train de laisser tomber les leurs ?

Lu ce jour sur le site de l’« Intern@ute » (extraits)

Faut-il des masques pour tous contre le coronavirus ?

Alors que les autorités ont longtemps assuré que le port du masque par la population était inutile dans un cadre préventif et que les masques devaient être réservés aux soignants, le discours est en train de s’infléchir depuis la fin de la semaine dernière. L’Académie de Médecine a préconisé le port généralisé du masque, y compris pour des modèles moins perfectionnés que celui utilisé dans les hôpitaux (voir aussi : à quoi ressembleront les masques pour le grand public ?). Elle va même jusqu’à recommander « que les indications pratiques pour la fabrication d’un tel masque soient largement portées à la connaissance de la population ».

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L’après-coronavirus : un monde nouveau est-il possible ?

Par Henri Vernet et Charles de Saint Sauveur —

Qu’adviendra-t-il quand nous serons enfin autorisés à remettre le nez dehors ? Entre les craintes de convulsions sociales et l’espoir d’une crise salutaire, l’avenir se dessine aujourd’hui.
Combien de fois aura-t-on entendu qu’il y aurait un après 11-Septembre, une après crise des subprimes, un après-Charlie… Qu’après chaque traumatisme, on ferait en sorte que les cataclysmes − terrorisme, finance folle et maintenant pandémie… − provoquent des salutaires prises de conscience. Et que promis, juré, on bâtirait un monde meilleur. Alors un après- coronavirus ? « Je fais le pari que oui, pronostiquait cette semaine le psychiatre Boris Cyrulnik, spécialiste de la résilience. Après chaque épidémie, il y a souvent eu des révolutions sociales et culturelles. »

Le tsunami viral, qui contraint la moitié de l’humanité à s’enfermer, affole les Etats et paralyse l’économie mondiale, finira bien un jour par arrêter sa course meurtrière. Mais comment se réveillera-t-on de ce cauchemar? Les pessimistes parient sur des convulsions sociales, les optimistes rêvent de solidarités nouvelles et un peu plus de sagesse.

« Dans la douleur du moment, on a tendance à penser que plus rien ne sera comme avant, mais il ne faut pas attendre que le système, lui, change radicalement.

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