Les indigènes d’Amazonie appellent à l’aide internationale face à la pandémie

Plusieurs chefs indigènes d’Amazonie ont appelé vendredi à l’aide internationale face à l’absence de structures, notamment médicales, qui les rend vulnérables au nouveau coronavirus, et mis en garde contre un risque d’«ethnocide», de disparition de leurs communautés.

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«Il n’y a pas de médecins dans nos communautés, il n’y a pas d’équipements de prévention face à cette pandémie (…) Il n’y a pas de soutien en matière alimentaire», a dénoncé José Gregorio Diaz Mirabal, de la Coordination des organisations indigènes du bassin amazonien (Coica). Lors d’une visio-conférence conjointe avec Amnesty International, ces leaders indigènes ont déploré le peu d’assistance que leur accordent les gouvernements de la région, en dépit de la propagation du covid-19.

Ils ont appelé à une «aide humanitaire internationale» afin de prévenir «un ethnocide dans tout le bassin amazonien», selon José Gregorio Diaz Mirabal. Il a en outre dénoncé le fait que les exploitants miniers et forestiers illégaux profitaient du confinement, imposé dans plusieurs de ces pays, pour agir en toute «impunité» et exposer les communautés à la contagion. Selon la Coida, qui représente des indigènes des neuf pays se partageant la plus importante forêt tropicale du monde (Brésil, Colombie, Pérou, Equateur, Venezuela, Bolivie, Surinam, Guayana, Guyanne française), il n’existe pas de registre global des cas de contamination parmi les amérindiens.

Il y a un mois, une porte-parole de la Coica, Claudette Labonte, avait demandé une meilleure protection contre l’invasion des territoires indigènes d’Amazonie par des mineurs, des trafiquants de drogues, des bûcherons, des accapareurs de terres et des touristes. «Les indigènes qui vivent en isolement volontaire sont spécialement vulnérables aux maladies infectieuses, du fait qu’ils n’ont aucune impunité face à la majorité de ces maux», avait-elle déclaré à l’AFP. Les Amérindiens sont des gardiens cruciaux de la biodiversité, un rôle reconnu par l’IPCC, groupe d’experts de l’ONU sur le changement climatique.

Si le taux de déforestation des terres indigènes est moitié moindre que dans d’autres zones, elles sont aussi menacées du fait de l’exploitation illégale de leurs ressources, ainsi que par grands projets agricoles soutenus par les gouvernements. Au moins 60% de la forêt amazonienne se trouve sur le territoire du Brésil, le pays le plus touché par le nouveau coronavirus en Amérique latine.

Source : Le Figaro avec AFP