—Par Roland Tell —
La règle première de l’action politique concerne le mouvement horizontal de la vie martiniquaise – mouvement de progression vers la liberté d’épanouissement du Martiniquais, et vers la réalisation d’une vie sociale de progrès et de bonheur, conçue telle une oeuvre de civilisation et de culture, à faire en commun. Il s’agit donc de garantir le bien commun du peuple, par les garanties économiques du travail, les droits politiques, les vertus civiles, et la culture de l’esprit. C’est pour avancer vers un tel idéal, que les Martiniquais votent d’élection en élection, pour l’accomplissement de sa destinée de peuple caribéen, au sein du monde moderne, compte tenu des trois égalités citoyennes, à savoir l’égalité politique, l’égalité devant la loi, l’égalité aux emplois. Telle est la conception du travail politique à faire, selon un esprit sans entraves partisanes ou idéologiques, appliqué donc à servir les besoins humains et citoyens au sein de la communauté. N’est-ce pas là les caractéristiques essentielles de la politique, prise en elle-même ?
Certes, aucune gestion politique ne peut évidemment vivre isolée ! Au contraire, il importe qu’elle communique et coopère, tant avec les autres collectivités de la Martinique, qu’avec le gouvernement français, l’Union Européenne, et bien sûr l’environnement caribéen.

Il faudra longtemps, comme toujours, pour analyser la véritable origine et le véritable sens du mouvement social de mars/avril 2017. Il nous aura néanmoins fallu moins de temps pour comprendre que Les 500 Frères n’ont laissé personne indifférent, en particulier, c’est de plus en plus clair, la Préfecture de Guyane.
Les périodes précédant et suivant les changements d’années sont fertiles en déclarations mirobolantes et vœux, hélas de plus en plus pieux, qui fleurissent comme flèches de cannes se balançant au gré des vents,au moment de la récolte.
Lorsque, s’ouvrant à ses visiteurs du Robert, Edouard de Lépine regrettait que le mot autonomie ne fasse plus partie depuis 30 ans du vocabulaire du PPM, jusqu’à ne plus figurer dans les colonnes du Progressiste, il ne s’attendait certainement pas à ce qu’il resurgisse avec éclat lors du rassemblement du 12 décembre 2017 de Rivière-Blanche, à St Joseph. Avec éclat dès lors que cette résurrection s’accompagne de la proclamation par Serge Letchimy de la fin du moratoire. N’a-t-on pas ouvert la porte de Pandore, à l’occasion d’un évènement qui ressemblait davantage à une assemblée générale qu’à une convention ?
Le mouvement continu du temps n’apporte toujours pas d’unité citoyenne. C’est pourquoi, plus que jamais, l’acte politique doit procéder de la volonté collective des Martiniquais. Quand la gestion politique s’écarte de la raison sociale, de la volonté du peuple, de l’inclination au travail et au progrès, ne s’écarte-t-elle pas de l’attente voulue par le suffrage populaire ? D’où il suit une déviation de la politique, une dérive entre donner et recevoir, ce qui entraîne, dans le peuple martiniquais, une faim ardente dans l’assouvissement de ses désirs et de ses projets d’avenir.
Le moins que l’on puisse dire est que la situation politique actuelle dans notre pays est totalement délétère.
An Désanm Senkant-nef
Wou bon yich Sentespri
Noël est la période, où la mémoire humaine s’unit le plus à Dieu. Selon l’Epître à Diogène, c’est le temps, où toute humanité prend conscience que la vraie patrie est au ciel. Cette conscience vive de la communauté de destin est liée à l’idée que l’éternité possède le temps tout entier. Car, selon Saint-Thomas, « il n’y a rien de futur pour Dieu. » Noël est donc le temps favorable où, comme le dit Saint-Paul, « toutes choses sont faites nouvelles », ou encore « Dieu réconcilia le monde avec lui-même dans le Christ ! »
— Par Edouard de Lépine —
La Martinique vit une situation surréaliste depuis plusieurs mois ! Si on voulait faire un film de fiction sur l’horreur et la décadence sociétales, on aurait été mauvais, tant la réalité de la Martinique nous donne à voir l’innommable ; des faits à couper le souffle ! Les néo indépendantistes nationalistes, communistes en carton pacsés à la Droite la plus rétrograde, nous donnent une belle leçon du détestable !
La chose est sérieuse, c’est le président de l’exécutif, Alfred Marrie-Jeanne, lui-même, qui l’annonce : on s’acheminerait vers une crise politique à la CTM. Et son principal adversaire, Serge Letchimy, a repris la balle au bond. Curieusement, le point de départ ne se situerait pas quelque part entre les partis de l’entente du Gran sanblé pou ba péyi-a an chans (GSBPAC), mais au sein du Gran sanblé lui-même et d’abord dans le mitan du MIM, le parti dont le chef du conseil exécutif est le président-fondateur. Alfred Marie-Jeanne ouvre lui-même la guerre en désignant ses nouveaux ennemis politiques. Il prend aussitôt une attitude victimaire en usant d’un argument surprenant. Selon lui, des amis politiques, au sein de la CTM, oeuvreraient à sa condamnation à une peine de prison. Donc à sa disparition politique.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a affirmé dimanche que les principaux partis d’opposition seraient exclus de l’élection présidentielle de 2018, en raison de leur boycott du scrutin municipal organisé ce jour.
Quel sort pesant à la Martinique que d’appartenir à la race des hommes hantés par l’esprit, et par les moeurs de verticalité ? Certaine littérature les dit pourtant suffisamment carrés de corps et d’âme, pour libérer notre île de ses chaînes politiques, et donc faire relever, vive, l’espérance de liberté dans l’indépendance ! Ce serait là le plus pénible cauchemar du peuple martiniquais, dans ce sommeil sans rêve, où il se trouve plongé depuis Décembre 2015. Pour paraphraser Maupassant, la politique, actuellement suivie, est une politique de hannetons, qui, par autoritarisme, se heurte à tout et à tous, selon l’art de faire hurler les grandes gueules. On se heurte au Parc Régional pour licenciement abusif, donc pour abus d’autorité, on se heurte à la CACEM, s’agissant du financement du transport collectif, on se heurte à des syndicats, pour faire obstacle au dialogue démocratique, on se heurte à l’usine du Galion, à propos des entrailles d’une cheminée, on se heurte aux édilités du Carbet, de Saint-Pierre, et du Prêcheur, en prévision de dédommagements subis après le passage d’un cyclone, on se heurte enfin à un ancien collègue député, candidat maire à Sainte-Marie, pour des chimères politiciennes passées et futures, parce qu’on se sent souffrant et torturé à la seule idée de perdre un jour sa gouvernance actuelle !
Il y a deux explications possibles à ce qui apparaît à tous comme une incurie :
Dans « Se défendre », la chercheuse rend justice à la violence que les opprimés déploient face à leurs oppresseurs. Un superbe retour à la vérité charnelle de la politique.
 l’heure où il n’est question que de développer l’attractivité touristique de la Martinique et singulièrement de sa capitale , l’état d’abandon dans lequel se trouve le parking indigo de la SAVANE constitue une véritable contre-publicité pour notre destination et une insulte pour ses résidents.
La récente intervention de la police nationale pour dégager les locaux de la CTM occupés par des grévistes vient illustrer une réflexion que j’avais soumise aux lecteurs martiniquais en 2 ou 3 tribunes. Celles-ci m’avaient été inspirées par 2 déclarations de chefs de partis indépendantistes, le PALIMA et le MIM.
«Discours fondateur!», « Propos prudents et habiles », « Il a tendu la main au Ghana », etc. la flagornerie a été sans limite à l’occasion de la tournée du Président Français en terres africaines. Il a fallu que les dénonciations fusent sur les réseaux sociaux pour que les médias se résignent à évoquer le départ du Président Burkinabé pendant le discours d’Emmanuel MACRON. Même là, ce qui relève de la faute diplomatique et de la suffisance colonialiste s’est trouvé paré de qualités : « nouveau style lié à sa jeunesse, à sa franchise et à sa modernité ! ». Lors du discours du Président Français face aux étudiants à Ouagadougou, les images d’applaudissements ont opportunément permis d’éclipser les contestations à l’intérieur ; les manifestations significatives des mouvements citoyens dénonçant la politique de la France, à l’extérieur, n’ont pas fait l’objet de reportages. Tout juste quelques images accompagnées de phrases lapidaires du style « des opposants se sont faits entendre de façon violente ».
Communiqué CDMT et CGTM du PNRM.
Le CNMHE propose que la France prenne l’initiative de porter au niveau européen un projet d’interdiction de séjour, sur le territoire communautaire, de toute personne ayant profité du trafic d’êtres humains.
Dans sa lettre adressée récemment au président de la république, où il avait dit son souci de voir disparaître toutes les dépendances, usant ainsi des mots de l’indépendantisme pour dire sa volonté d’autonomie, Serge Letchimy avait dit vouloir que soit mis de l’ordre dans le vocabulaire utilisé pour définir les rapports entre la France et ses territoires éloignées, la Martinique, en particulier. Plusieurs vocables avaient été cités, comme « outre-mer » ou « métropole » qu’il fallait éradiquer. Le député martiniquais s’inscrivait ainsi dans une conception nombriliste, sans trop s’attarder sur ce que pourrait penser d’autres territoires français d’outre-mer qui ont des préoccupations autres que de nature sémantique. La Martinique aurait donc vocation à se retrouver plutôt au centre qu’à la périphérie, d’où le caractère horripilant, aux yeux de certains, des expressions décriées. Métropole ? Oui, à la rigueur, mais c’est elle qui serait accrochée à la Martinique, pas le contraire. Et outre-mer n’aurait qu’un sens : vu de la Martinique.