Catégorie : Politiques

Macron dévoile ses priorités pour les Outre-mer

Emmanuel Macron a dévoilé jeudi 28 juin à l’Élysée ses priorités pour l’Outre-mer, avec la présentation d’un Livre bleu, qui va définir la politique du gouvernement sur le quinquennat.
Devant un parterre d’élus ultramarins, de responsables associatifs et économiques, et d’une large partie du gouvernement, le chef de l’État a évoqué « l’archipel de France » pour définir un pays qui fait partie « des puissances qui ont le plus d’îles au monde », et assuré aimer « chacun de vos territoires ».

Dans un discours de 50 minutes, Emmanuel Macron a évoqué certaines mesures présentées par la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, qui a dévoilé le « Livre bleu outre-mer », synthèse des « Assises des Outre-mer ». Au total 26.000 personnes ont participé à cette consultation de terrain lancée en octobre, sur 2,7 millions d’ultramarins, pour faire remonter « des projets concrets » répondant à des besoins « diagnostiqués territoire par territoire ».

Mayotte, France Ô et l’ouragan Irma

Sur un plan politique, il a défendu la limitation du droit du sol à Mayotte, confrontée à une très forte immigration clandestine.

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Guérir les fièvres de la vie migrante..

Par Roland Tell —

L’une des orientations vicieuses du monde politique moderne, c’est le populisme ! De Washington à .. Fort-de-France, en passant par Prague,Varsovie, Budapest, Vienne, Rome, une sorte d’avilissement de la démocratie se fait jour, avec pour corollaire la glorification de l’égo présidentiel. Ce qui se manifeste, en effet, c’est le mutuel emmêlement de la volonté du pouvoir et des profondeurs intérieures de l’esprit populaire, s’agissant tout particulièrement, en Europe, des étrangers et des migrants. Comment donc la démagogie ne serait-elle pas à l’affût d’une telle politique ?

Pour paraphraser Sartre, les inconnues du problème des migrations, c’est ce qui n’existe aucunement pour les peuples européens ! Elles doivent donc rester dans l’obscurité de l’imaginaire, comme enracinées au plus profond du psychisme humain, là où croît et se développe le racisme. Les « autres », qui viennent d’ailleurs, ne sont pas seulement différents par la couleur de la peau, mais ne seraient-ils pas aussi inférieurs, dégénérés, maudits, et donc condamnés aux fièvres de la migration ? Les peuples de race blanche, qui en subissent actuellement la présence envahissante en Europe, manifestent, en dépit de leur mentalité hiérarchique, la peur – une grande peur, parce que les migrants constituent des menaces potentielles pour leur mode de vie, leurs projets, leur travail, leur profit, leur absolutisme culturel, leurs traditions.

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« Quand j’ai entendu l’expression “délit d’hospitalité”… »

— Par Jacques Derrida —

L’an dernier [en 1995], je me rappelle un mauvais jour : j’avais eu comme le souffle coupé, un haut-le-cœur envérité, quand j’ai entendu pour la première fois, la comprenant à peine, l’expression ­ « délit d’hospitalité ». En fait, je ne suis pas sûr de l’avoir entendue, car je me demande si quelqu’un a jamais pu la prononcer et la prendre dans sa bouche, cette expression venimeuse, non, je ne l’ai pas entendue, et je peux à peine la répéter, je l’ai lue sans voix, dans un texte officiel.

Il s’agissait d’une loi permettant de poursuivre, voire d’emprisonner, ceux qui hébergent et aident des étrangers en situation jugée illégale. Ce « délit d’hospitalité » (je me demande encore qui a pu oser associer ces mots) est passible d’emprisonnement. Que devient un pays, on se le demande, que devient une culture, que devient une langue quand on peut y parler de « délit d’hospitalité », quand l’hospitalité peut devenir, aux yeux de la loi et de ses représentants, un crime ?

(…) Les frontières ne sont plus des lieux de passage, ce sont des lieux d’interdiction, des seuils qu’on regrette d’avoir ouverts, des limites vers lesquelles on se presse de reconduire, des figures menaçantes de l’ostracisme, de l’expulsion, du bannissement, de la persécution.

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Droits de l’homme : rapport accablant de l’ONU sur le Venezuela

Pour mettre fin à l’« impunité », le haut-commissaire aux droits de l’homme demande l’ouverture d’une enquête internationale.

Usage de la force excessive, détentions arbitraires, tortures et mauvais traitements… Le nouveau rapport du Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur la situation au Venezuela, publié vendredi 22 juin, est accablant. Ce document est publié un an après un premier rapport, tout aussi alarmant.

L’enquête de l’ONU accuse notamment diverses forces de sécurité vénézuéliennes d’avoir procédé depuis 2015 à plus de 500 exécutions extrajudiciaires, visant surtout des jeunes dans les quartiers pauvres, dans le cadre d’opérations de lutte contre la criminalité, entre juillet 2015 et mars 2017. Ces chiffres s’appuient sur des statistiques de l’ancien procureur général, désormais en exil.

« Ces opérations de lutte contre la criminalité étaient un exercice visant à montrer que le gouvernement est sérieux dans la lutte contre la criminalité », a expliqué aux médias une porte-parole du Haut-Commissariat, Ravina Shamdasani.
« Engagement accru » de la Cour pénale internationale

Face à cette situation « lamentable », Zeid Ra’ad Al-Hussein, le haut-commissaire aux droits de l’homme, appelle à créer une commission d’enquête internationale et demande un « engagement accru » de la Cour pénale internationale.

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Oser Guadeloupe Ensemble

Par Frantz Succab —

Sur l’avenir statutaire de la Guadeloupe la balle semble être remise au centre du débat politique, mais en catimini. Comme si la question n’avait jamais été disputée. Pourtant, qu’on la crie sur tous les toits ou qu’on la taise, elle est constitutive de l’histoire politique de la colonie. Sous-jacente en pleine guerre anti-esclavagiste, dans un contexte qui liait en un combat, similaire à leurs yeux, Haïti et Guadeloupe ; informulée mais présente dès la période post-abolitionniste quand les nègres faisaient leur entrée en politique, notamment avec Boisneuf ; option dialectiquement contraire, quoique silencieuse, lors du choix de la départementalisation.

La France savait ce qu’elle faisait ici

Parce qu’il faut se dire que même si la notion d’autonomie politique ou d’indépendance était confuse au niveau des guadeloupéens, elle ne le fut jamais pour la France. Avec la mémoire de ses guerres coloniales anciennes (dont sa première défaite en Haïti), puis des luttes anticolonialistes en Indochine, en Algérie et ailleurs en Afrique, la France savait ce qu’elle faisait ici ou, tout du moins, ce qu’elle ne voulait à aucun prix.

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La politique et l’injure…

— Par Roland Tell —

Parler d’injure à propos de la politique est courant à la Martinique, même hors périodes électorales. En effet, sans l’injure qu’adviendrait-il du politicien ? Qu’adviendrait-il de la politique ? En effet, n’est-ce pas le goût de l’insulte qui met en ordre aujourd’hui le monde politique martiniquais ? C’est du fait du président de la Collectivité Territoriale que les offenses graves et délibérées font désormais irruption au sein même de la gouvernance de la Martinique. Récemment, en effet, c’est contre ses alliés de droite, redevenus en un jour ses meilleurs ennemis, que la hache de guerre est déterrée, toujours, comme ailleurs, selon la théorie du complot permanent. Quelle cause à venir pour cette nouvelle guerre ?
En vue de baliser le tracé des ambitions, menant aux lointaines élections régionales, le Président se rapporte volontiers à cette doctrine, qu’en adepte éminent de l’invective -ce qui fait sa distinction, sa plus « digne » attitude politique, telles que maintes fois révélées et formulées, au cours de sa carrière, sur les tréteaux de bataille électorale. « Les querelles de bas étage », voilà ce qui, étant entendu, plaît au peuple !

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Richepance dèwò!

— Par LKP —

Le débat ouvert par LKP dérange et la récente publication de Messieurs REGENT et BELENUS le prouve. Ces « historiens professionnels », se dressent en défenseurs de l’institution politique interpellée et nous assènent un enseignement singulier sur l’histoire et le rôle de l’historien. Ils s’en prennent à tous ceux qui ne se soumettent pas à leur avis d’historiens « éclairés et autorisés » par le pouvoir colonial y compris à leur pòair. En 2002, Frédéric REGENT publiait un texte du même type. Visiblement, n’ayant pas été entendu, il en remet une couche, cette fois-ci avec le concours de René BELENUS.

Lire :  Halte à la manipulation de l’Histoire, oui à la conservation et à l’explication de tous les vestiges du passé ! — Par Réné Bélénus et Frédéric Régent

Mais ne nous laissons pas abuser par les apparences. En effet,

On pourrait croire qu’il s’agit simplement d’une guerre « d’HISTORIENS ». Ou d’une tentative de voler au secours de Mme BOREL-LINCERTIN, visiblement embarrassée. Mais au-delà de cette guéguerre entre sachant, et du sauvetage du soldat BOREL-LINCERTIN, il nous faut, NOUS Guadeloupéens, gadé pli lwen, davwa, tout biten, biten, parapòt a on biten.

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Aquarius : le « J’accuse » de Christiane Taubira

TRIBUNE – Christiane Taubira déplore l’inaction des Européens autour de l’accueil des 629 migrants sauvés en mer par l’Aquarius

L’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira revient dans une longue tribune au JDD sur les désaccords entre pays européens autour de l’accueil des 629 migrants sauvés en mer Méditerranée par l’Aquarius. Elle évoque à cette occasion d’autres crises migratoires que l’Europe a dû affronter par le passé : la guerre d’Espagne, les Boat people, la guerre des Balkans. « Il n’est pas question de dire ici qu’il est simple d’accueillir », écrit-elle, « mais le fait est : la société ne s’est ni effondrée ni même affaiblie » après ces grandes crises. Voici un extrait de sa tribune.

Janvier 1939. Barcelone tombe aux mains des franquistes, auxquels fascistes et nazis ont prêté main-forte. Ils sont un million, en noir et blanc sur les photos d’alors, à traverser les Pyrénées. Des combattants républicains et surtout des femmes, des enfants, des hommes ordinaires, et Antonio Machado, qui repose à Collioure. Ni le choc esthétique du Guernica de Picasso, ni L’Espoir, de Malraux, ni les écrits brûlants de Camus, ni Les Grands Cimetières sous la lune, de Bernanos, pas plus que les lettres de Simone Weil n’adouciront leur sort.

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Aux assises des réfugiés de l’Aquarius

— Par Roland Tell —

Que reste-t-il de la communauté de solidarité européenne ? L’élection des populistes en Italie a-t-elle entraîné la fin de la contrainte d’unité à l’endroit des migrants ? Dans ce processus de transformation politique, la solidarité signifie-t-elle désormais « ne plus être ensemble »? Chaque port européen de la Méditerranée devient-il désormais une frontière ? L’évolution politique en Italie a-t-elle engendré des sentiments de rejet, d’exclusion, de xénophobie, à l’encontre de tous migrants, et particulièrement des naufragés de l’Aquarius ?
Autant de questions à propos de ce retournement politique, face auquel le monde entier reste constamment en alerte, depuis que la voix de l’Espagne s’est faite entendre, pour, au contraire, essayer d’entrer dans la souffrance des 629 réfugiés de l’Aquarius ! Ce moment décisif en politique européenne a mis à jour la banalité du mal, pénétrant l’Union Européenne – celui des enfants, des femmes, des hommes, en fuite depuis l’Afrique, leur anéantissement par la guerre, par la persécution politique, par la famine, par la misère, telles qu’elles existent en Afrique. Les réfugiés de l’Aquarius cherchent essentiellement sécurité, nourriture, abri.

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Pour des transports publics démocratiques et viables!

 — Par Manuéla Amable-Potiron, présidente de l’AUTM — 
Communiqué:

Fonctionnement des Bus après cette longue période de blocage 
Autm et les usagers espéraient après un mois d’immobilisation, de blocage du trafic, un retour à la normale sur toutes les lignes. 4 à 5 lignes ne sont toujours pas desservies alors que la société retenue après l’appel d’offres devait améliorer le trafic sur leurs lignes.

Ce nouveau sous-traitant n’a rien changé sur la fréquence des lignes. C’est pire, il n’y a pas de bus. Les usagers sont fatigués, excédés. Ils n’en peuvent plus et dénoncent ce manque d’organisation récurrent.
L’accord passé avec cette société nouvelle n’est-il pas révélateur que la CFTU n’arrive toujours pas à contrôler ni à résoudre les problèmes de transports sur l’ensemble du réseau CACEM.

Il est donc impératif de revoir le système de transport public, qui ne cadre pas avec l’image d’une Martinique qui bouge, et se veut moderne.

Notre combat reste celui de la mobilité et de lutte contre les inégalités dans le transport, « sé toujou lé pli piti ki ka pran fè. Que doivent-ils faire ?

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Beaucoup de monde à Fort-de-France pour «sauver l’hôpital»

Entre 1300 et 2000 personnes, selon la police ou les organisateurs, ont manifesté mardi dans les rues de Fort-de-France pour la défense et la survie du CHU de la Martinique, à l’appel d’un collectif de professionnels et de syndicats du secteur de la santé.

Face à « la déliquescence du CHUM (rupture fréquentes d’approvisionnements, disparitions de spécialités médicales) le collectif entendait ainsi attirer l’attention du gouvernement et mobiliser la population à propos d’une situation « d’une gravité extrême » et qui pose la question de la survie même du système de santé en Martinique, selon lui.

Aux cris de « Buzyn, où es-tu, l’hôpital est dans la rue », les manifestants, soutenus par des élus et un syndicat de camionneurs, ont parcouru les artères de Fort-de-France avant de se rendre à la préfecture.

La mobilisation doit se poursuivre mercredi avec une opération ville morte à l’initiative de l’association des maires de l’île.

Annick Girardin, ministre des Outre-mer, actuellement dans l’île avec le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot pour traiter la crise des sargasses, ces algues brunes toxiques qui ont envahi les rivages antillais depuis février, a reçu durant près d’une heure et demie à la préfecture des membres du collectif.

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Les années BUMIDOM en Martinique Volet 3

– Les faux prétextes du faux déclin des années BUMIDOM

 — Par Yves-Léopold Monthieux —

L’objectif n’est pas de défendre une institution qui prend inévitablement la couleur du pouvoir qui l’a engendrée. Que ce pouvoir soit regardé comme néocolonial ou qu’il se recommande du contraire, c’est avant tout des personnes qui sont visées. Lesquelles se trouvaient sans emploi à un moment crucial de leur vie et où il n’y a pas d’équivalent au futur RSA. Plutôt que du traumatisme du BUMIDOM au sujet duquel il est sage de laisser s’exprimer les personnes concernées, il m’a semblé préférable, renonçant au titre prévu du volet, de s’attarder sur la situation réelle de la Martinique dans les années 1960 – 1970, présentées alors comme une sombre décennie. On s’étonne simplement que les déclinistes d’alors soient muets sur la fuite de la jeunesse qui n’a pas confiance en l’avenir que les élus lui promettent.

Un traumatisme entretenu par des militants étrangers au BUMIDOM.

Certes, des postulants peuvent être confrontés à des difficultés inhérentes à l’institution. De plus, certains laissent parfois fructifier leurs mauvais penchants. Sur les 15 000, 45 000 ou 70 000 départs, selon l’historien, il est possible que se soient infiltrés quelques mauvais garçons.

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Yo byen fouté pamal dè nou ! Gwadloupéyen doubout

— Communiqué de LKP —

Ce week-end, c’est au tour de Nicolas HULOT, Ministre de l’environnement, d’être attendu au chevet de la Guadeloupe. Oh ! La belle blague. Guadeloupéens, soyons lucides ! Depuis plusieurs mois, les ministres se succèdent tels des visiteurs faisant la queue dans un parc animalier. A la seule différence que nous ne sommes pas des animaux.

A ce jour, aucune réponse satisfaisante à aucun des problèmes majeurs qui gangrènent notre pays :

  • >Un système de santé à l’agonie mettant en péril la santé, la vie des usagers et du personnel. Et nous avons pourtant reçu la visite d’un ministre.

  • Un système d’alimentation en eau défaillant où se conjuguent escroquerie, détournement de fonds, empoisonnement et pénurie. Et nous avons pourtant reçu la visite d’un ministre.

  • Un peuple entier, sa terre, ses eaux, ses animaux empoisonnés à la chlordécone pour des siècles. Et nous avons pourtant reçu la visite d’un ministre.

  • Une économie qui résulte directement de la « plantation », basée sur des rentes de situation de monopole, des abus de position dominante et une mainmise sur des milliers d’hectares de terres par les Blan Péyi é Béké.

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La fin d’un monde

— Texte du 9 Novembre 2016 par Roland Tell —
Voici Donald TRUMP, élevé au-dessus de tout pouvoir, après une campagne de sentences et de menaces, où il faisait reposer et trembler le poids du monde sur sa solide personnalité ! C’est vrai : il est toujours quelque délire dans la politique, surtout sur les estrades, où il est mieux de paraître vil, par le poids des excès de paroles, mettant en garde ici, vitupérant là, en maître de malédictions, notamment à l’encontre du Moyen-Orient et de l’Asie.
Son élection se présente-t-elle aujourd’hui comme un mal universel ? S’agit-il, pour le nouveau Président des Etats-Unis d’Amérique, de vivre désormais du sang de l’avenir, quand il annonçait, dans des discours de flamme, particulièrement « aimer la guerre » ?
Hélas, de la politique traditionnelle, il en est maintenant l’héritier, pour demeurer proche de l’Europe, en dépit de toute volonté de puissance, compte tenu des valeurs partagées de la démocratie. Certes, ailleurs, hors de l’Europe, tout mérite-t-il de périr ? Une évolution importante doit se produire dans le commerce international, par une renonciation progressive à l’universalité.

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La naturalisation de Mamoudou Gassama : une décision « post-colonialiste »

— Par Anna Breteau —

L’écrivain et réalisateur,  Yann Moix, a fustigé ce 7 juin sur BFMTV la naturalisation du héros Mamoudou Gassama par Emmanuel Macron, et ce en comparaison avec le traitement des autres migrants en France. « Distinguer d’un côté le héros (…) et de l’autre le détritus humain, je trouve cela absurde et abjecte », juge-t-il.
« C’est un acte pornographique. La France s’est humiliée en isolant Monsieur Mamoudou Gassama du reste des exilés ». Invité de BFMTV ce 7 juin à l’occasion de la sortie de son documentaire Re Calais, sur les migrants du nord de la France qui attendent de pouvoir rejoindre l’Angleterre, Yann Moix est revenu sur la naturalisation du héros sans-papiers Mamoudou Gassama.

Ce dernier, qui s’est rendu célèbre en escaladant un immeuble sur quatre étages afin de sauver un enfant suspendu dans le vide, bénéficie désormais de papiers français ainsi que de l’assurance de pouvoir travailler auprès des sapeurs-pompiers de Paris. Alors que l’Etat français, Emmanuel Macron en première loge, a décidé de le récompenser par cette naturalisation – une forme de « pornographie », donc, pour Yann Moix – certains élèvent la voix pour dénoncer en parallèle le traitement des migrants « lambda », tous ces invisibles qui ne se sont pas distingués par un acte d’héroïsme.

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Oui, j’étais à Génipa…

— Par Ali Babar Kenjah —

Ce ne fut pas seulement un coup de tonnerre, mais un coup de maître. Le tonnerre est toujours précédé de l’éclair qui illumine les ténèbres. Ensuite vient le son. « Faites du bruit » invitent les MC pour réveiller l’assistance. Un coup de tonnerre donc… Secouée dans sa léthargie paresseuse, la société martiniquaise n’a pu ignorer le coup d’éclat mené par une centaine de jeunes martiniquais-e-s et des militants du mouvement panafricain. Les commentaires qui continuent de fuser de toutes parts attestent que les buts poursuivis ont été atteints : créer un rapport de force qui ira crescendo ; marquer les esprits et obliger chacun à choisir son camp ; annoncer le début d’une nouvelle ère dans notre rapport au système colonial : la fin de l’hypocrisie quant à la complicité coloniale objective d’une partie de la population martiniquaise et le début d’une contestation radicale de la pwofitasyon de quatre siècles. Dans les propos qui s’échangent sur les réseaux sociaux, beaucoup d’interrogations sont posées qui préludent à une intense période d’explication et de confrontations de point de vue.

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Nos politiques v/s sargasses

— Par Lucien Cidalise Montaise —

Le match du Siècle ! Disons le franchement, nous ne sommes pas habitués à apprécier les pensées profondes de nos  dirigeants « mimistres », ou autres, n’y trouvant rien de fondamental. Malgré, nous continuons à être déçus par eux, bien que toujours solliciteurs ! La Martinique nous semble pourtant aujourd’hui plus qu’hier, dangereusement atteinte de la maladie de l’Irresponsabilité. Chloredécone, Sargasses, Drogue, Violences et cerise sur le gâteau « Biz Biz politique » entre nos chefs ! Eux-mêmes peu soucieux d’éclairer le peuple de ce pays – qui leur a pourtant confié une mission !- sur la nature et l’importance des malentendus qui agacent et crispent nos consciences pourtant chloroformées.

Le Pessimisme s’installe. I Bon Kon ça ! devient notre devise nationale. Il faut tout de même l’admettre, il existe encore des intelligences saines de toute corruption et faiblesse chez nos Dirigeants. Elles travaillent. Elles dénoncent… mais pourquoi ?

Un grand silence s’étend sur toutes nos inquiétudes, telles les Sargasses, telle la lâcheté, telle l’évanescence morale de nombreux de nos politiques…La Martinique orpheline est-elle heureuse de ce qu’elle est ? Les Martiniquais se complaisent-ils dans un environnement camouflé, puis maquillé, politiquement réactionnaire ?

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Tous les hommes sont-ils égaux ?

 — Par Widad Amra, poétesse, écrivaine —

« On peut tuer en Indochine, torturer à Madagascar, emprisonner en Afrique, sévir aux Antilles. Les colonisés savent désormais qu’ils ont sur les colonialistes un avantage. Ils savent que leurs « maîtres » provisoires mentent. Donc que leurs maîtres sont faibles.

« Discours sur le colonialisme. A. Césaire. 1950.

Gaza. Silence ! On a tué !

116 morts. 4000 blessés.

Question ! « Tous les hommes sont-ils égaux ? »

Le 10 Décembre 1948, les 58 membres de l’ONUqui constituaient alors l’Assemblée générale ont adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme à Paris au Palais de Chaillot (résolution 217 A (III)).

70 ans après, on peut objectivement se poser la question suivante : tous les hommes sont-ils égaux ?

Il apparaît de façon évidente, que tous les hommes ne le sont pas. Il apparaît de façon évidente que bon nombre d’humains peut être tué, sans que cela ne fasse basculer la conscience du monde. Il est des états, qui, comme les Etats unis, affirment leur toute puissance, de façon ostentatoire, dans un déséquilibre désormais préjudiciable à la paix. Qu’est ce droit de véto permanent à l’Onu et ce pouvoir de gendarmer le monde ?

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Le mal absolu, c’est le système libéral de santé !

— Tribune de Max Dorléans ( GRS) —
Qu’y a-t-il de commun entre la faillite et récente fermeture (17 mai 2018) du centre de santé de Basse-Pointe ouvert en 2015, et la réponse globalement négative donnée par le Ministère de la santé, à Paris, aux préoccupations de la délégation mixte « Sauver la santé en Martinique/CHUM Douvan Douvan » conduite par Jean-Luc Fanon ? En apparence rien, sauf que l’un comme l’autre dépendent de la politique de Macron et Buzyn, sa ministre de la santé, qui poursuivent avec la même obstination que tous les gouvernements qui les ont précédé ces 30/40 dernières années, les mêmes orientations libérales dont font les frais l’immense majorité de la population. Sauf encore qu’aussi bien du côté de la création du centre de Basse-Pointe que de la démarche de Fanon et de « Sauver la santé en Martinique » notamment, on s’est situé sur le terrain de l’adhésion au modèle libéral miné de la santé en France, acceptant sans trop de tergiversation sa philosophie et ses postulats, ses réponses (fournies et à attendre) aux problèmes posés concernant la santé en Martinique (comme en France).

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« Nous sommes ici parce que vous étiez là-bas. »

Par Roland Tell —

La classe politique française, suivant en cela l’allégorie de la Caverne, racontée par Socrate, considère l’immigration en France comme un théâtre d’ombres. Captifs du dénuement et de la misère, les immigrés, avec ou sans papiers, sont soustraits à la lumière citoyenne, qui flamboie derrière eux, que l’élite politique promet désormais à ceux d’Europe, tels les travailleurs détachés, faits à leur image.

Et pourtant, la mère des Continents, l’Afrique, tant et tant exploitée par le colonialisme et le néo-colonialisme, a eu à subir des millions d’émigrés européens, alors attirés par ses richesses en culture et ses ressources naturelles. Aujourd’hui, en 2018, relation de cause à effet, la voilà devenue le continent le plus pauvre, déversant à son tour des peuples en fuite vers les capitales européennes. Tel est le poids de l’historicité !

Les Bantous de Bruxelles, les Haoussas de Paris, les Yorubas de Berlin, les Ewés de Londres, répondent à tous ceux et toutes celles des autochtones, qui leur demandent de quel droit ils viennent en Europe :

« Nous sommes ici, parce que vous étiez là-bas.. 

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Notre Histoire en question !…

C’est que notre avenir se crée par le mouvement social bien au contraire de ce que pensent certains fonctionnaires !

Par Babylas, Raymond GAMA —

Dans le flot continu des interventions qui sont faites sur les réseaux sociaux, sur les médias (TV et radios), la double page de FA, depuis le « mouvement LKP du 27 mai 2018, au Fort Louis Delgrès », il y a, à n’en pas douter, une ligne jaune, que d’aucun aurait tracée, et qu’il ne faudrait pas franchir : « l’histoire au historien ! »

La volonté exprimée par deux professionnels de l’histoire, d’être des défenseurs de « l’histoire et du métier d’historien » ne saurait se réduire à un « coup de vent corporatiste ». Non ! Il s’agit bien d’idéologie, d’opinion politique enveloppée dans un voile prétendument d’experts. En effet, ils ont répondu à la seule et unique question posée par le LKP : faut-il garder la dépouille de Richepanse dans le Fort Louis Delgrès ? Leur réponse à la question est, pour le moins, lapidaire.

La façon dont les personnes en question ont répondu à la question posée à une instance politique, en l’occurrence le Conseil Départemental, est réellement problématique.

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Les années BUMIDOM en Martinique. Volet 2

– La prise en otage du BUMIDOM par l’idéologie de rupture.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

La prise en charge de l’ensemble des opérations, du recrutement des candidats, sur place, dans les îles, jusqu’à leurs premiers emplois sur le territoire métropolitain, en passant par leur transport, leur hébergement et leur formation, confère à l’institution une identité qui l’expose à toutes les stigmatisations.

On est en 1960. C’est l’époque de tous les possibles. Les usines se ferment et, en même temps, les Martiniquais ne veulent plus couper la canne. La décolonisation de l’Afrique s’achève. La guerre d’Algérie est perdue dans la foulée de celle de l’Indochine. La conférence des pays non alignés s’est tenue à Bandung. Fidel Castro s’installe. Les idées séparatrices font rage, les livres de Fanon et de Césaire sont dans toutes les mains. Ca phosphore grave chez les étudiants, au Quartier latin, ce qui fera dire à l’historien Edouard De Lépine que la nation martiniquaise est née sur la rive gauche de la Seine et non à Rive gauche Levassor. Y prend naissance la future bourgeoisie intellectuelle et ses directeurs de conscience.

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Face aux augmentations du prix des produits pétroliers

— Communiqué de l’UPLG —

Halte aux augmentations inadmissibles des produits pétroliers. Apportons la réponse politique nécessaire à cette spoliation

Guadeloupéens, militants de la cause nationale,

Les augmentations portées aux prix des produits pétroliers ne sont justifiées par aucune raison économique. Le niveau actuel des prix des produits pétroliers dépasse le niveau atteint en 2009 alors que les prix sur le marché mondial sont maintenus à leur niveau le plus bas depuis des années. Rien ne justifie ce racket qui nous est imposé. Nous ne devons plus accepter qu’on nous écrase et nous spolie du fruit de notre travail sans réagir. Le système dont nous dépendons est au service de quelques rapaces et contrôlé par des affairistes qui sont prêts à tout pour nous déposséder de tout ce que nous avons. Ne les laissons pas ces vampires nous sucer tout notre sang.

L’UPLG dénonce cette pratique abusive.

L’UPLG appelle les Guadeloupéens à réagir et à apporter la réponse qui s’impose à cette opération criminelle.

L’UPLG demande dans l’immédiat aux guadeloupéens de réduire leur consommation de carburant de moitié pour ébranler ce système de pwofitasyon.

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« Macky Sall verse dans la banalisation du crime contre l’humanité que fut la colonisation »

— Par Hady Ba, Oumar Dia et Abdoulaye Sène *—

Après les propos du président sénégalais sur le « dessert » auquel auraient eu droit les tirailleurs du pays dans les casernes, des intellectuels rappellent les réalités de l’époque.

 Tribune. Le président Macky Sall nous a informé, samedi 26 mai, que les Français sont nos amis car le régiment des tirailleurs sénégalais, durant la colonisation, avait droit à un « dessert » lors des repas dans les casernes, contrairement aux autres Africains.

Il a d’abord factuellement tort : seuls les ressortissants des quatre communes de Dakar, Saint-Louis, Gorée et Rufisque (dont les natifs étaient, d’après la loi Blaise Diagne promulguée en 1916, des citoyens français) avaient droit à une ration alimentaire normale ; les soldats indigènes, majoritaires dans ces régiments, étaient discriminés y compris dans la nourriture et n’avaient droit à aucun dessert.

Sur le même sujet : Au Sénégal, le président Macky Sall accusé d’avoir « insulté la mémoire des tirailleurs »

Le plus grave, cependant, c’est qu’avec son affirmation, le président sénégalais verse soit dans l’apologie soit dans l’atténuation des méfaits du crime contre l’humanité qu’est la colonisation.

En décembre 2016 déjà, alors qu’il procédait à l’inauguration du chantier du train express régional, Macky Sall avait annoncé la couleur.

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Les années BUMIDOM en Martinique. Volet 1

I – La Martinique, d’une terre d’immigration à une terre d’émigration

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Nous sommes en 1900, un peu avant un peu après. Avec environ 150 000 habitants, la composition ethnique de la population post-esclavagiste est à peu près constituée. Les apports successifs qui l’ont formée sont en place. Ils viennent d’Europe (les colons), d’Afrique (les anciens esclaves puis les arrivées suivantes), d’Orient (les Indiens et les Chinois) et du Moyen-Orient (les Libanais et autres). Tandis que les Caraïbes qui survivent se perdent dans le métissage et le rapprochement des deux Indes. Comme toutes les Antilles, la Martinique est désormais une terre d’où l’on part bien plus qu’une destination. Née de l’immigration, la population martiniquaise participe à partir du début du 20ème siècle aux flux migratoires intra-caribéens et ceux des îles vers les continents. L’immigration saisonnière agricole déroge très peu à la règle selon laquelle la Martinique n’attire pas pour des raisons économiques mais pour son niveau de développement humain. Quoi qu’il en soit, toutes proportions gardées, il n’y a pas plus aujourd’hui de Martiniquais à Paris que de Cubains ou d’Haïtiens à Miami ou à New-York.

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