— Par Eddine Mlivoindro —
Qu’est-ce qui se passe à Anjouan ? Seuls les instigateurs d’une opération apparemment bien organisée et qui poursuit sa propre logique, peuvent répondre à ce qui se profile comme le début de résistance.
Mutsamudu s’est réveillée ce lundi matin sous les crépitements des kalachnikovs et autres armes à feu. Les fidèles se rendant à la prière de l’aube ont été les premiers témoins des barricades dressées le long de la route du littoral. Ces scènes épisodiques n’auraient ébranlé la foi des fidèles s’ils n’étaient aggravés de tirs sporadiques dont il était difficile à cette heure matinale, de déterminer l’origine et la cible.
Les rues se vidaient au fur et à mesure que le jour se levait et que se confirmait la présence de barricades dans une grande partie de l’île. Scènes de ville morte à Mutsamudu. Aucune administration ouverte, les élèves sont restés à la maison et les taxis brousses n’ont pas pris la route vers le chef-lieu. Même les badauds, généralement attirés par ces situations de confusion, se montraient prudents devant ce face à face inattendu entre les éléments du PIGN lourdement armés et ceinturant la ville à bord de leur pick-up et des insurgés retranchés dans l’inaccessible Médina de Mutsamudu.