Catégorie : Politiques

« Ce n’est pas la France que j’aime »: les sportifs ultramarins réagissent après les violences policières contre le producteur martiniquais

Teddy Riner, Wendie Renard, Rudy Gobert… Depuis la révélation de la vidéo du producteur martiniquais passé à tabac à Paris par des policiers, de nombreux sportifs disent leur indignation devant de telles violences.

Le champion du monde de foot Antoine Griezmann a été hier parmi les premiers sportifs de renom à prendre position, suite à la révélation de la vidéo montrant les violences exercées par des policiers parisiens contre un producteur martiniquais. « J’ai mal à ma France », écrivait sur Twitter le champion du monde en interpellant Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. S’il est plutôt rare, d’ordinaire, que les sportifs français s’engagent dans des débats sociétaux, cette affaire fait cette fois réagir de nombreux champions renommés.
 

Riner, Renard, Gobert…

C’est le cas de Teddy Riner. Le judoka guadeloupéen s’interroge sur Twitter : « Sommes-nous réellement en 2020 ? Doit-on-traiter un homme de la sorte? Où sont les droits ?« 

Sommes-nous réellement en 2020 ?
Doit-on-traiter un homme de la sorte ?
Où sont les droits ?

📸 Loopsider pic.twitter.com/3PE7Uh0sLf

— Teddy Riner (@teddyriner) November 27, 2020

La footballeuse martiniquaise Wendie Renard dénonce elle aussi ces violences policières: 
 
Ce n’est pas la France que j’aime.

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Simplement Guadeloupéen

Co-errance ou cohérence ?

Par Frantz Succab

S’affirmer « Guadeloupéen » devient banal, mais est-ce neutre pour autant ? Cela semble être une option moins aiguisée politiquement que de se dire « patriote », « nationaliste » ou « indépendantiste ». Il faut cependant en tirer les conséquences, ne jamais oublier qu’à l’époque de l’assimilation triomphante, toute la pensée anticolonialiste s’est construite sur cette identité historique et culturelle « anbafèy », reliant souterrainement d’innombrables femmes et hommes d’ici, sur plusieurs générations. La Guadeloupe ne se réduisait plus à une indication géographique, comme ne cesse de l’exprimer le qualificatif « outremer ». 

Certains rétorqueront peut-être : « Cette question est dépassée. Pourquoi est-il besoin de le redire ?  Le tigre n’a pas besoin de clamer sa tigritude » … La réponse est simple : c’est encore nécessaire parce que le tigre en cage se laisse encore prendre pour Gros Minet. Vous ne dépassez rien en réduisant ce Tout à une seule de ses expressions, serait-ce la plus apparemment radicale. Ce n’est pas sur une seule patte, même toutes griffes dehors, passée à travers les grilles que le tigre devra compter pour assumer ce qu’il est.

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«J’ai mal à ma France» : Griezmann interpelle Darmanin, Mbappé cite la rappeuse Diam’s

Cette folle scène de violences policières aurait pu rester cachée

https://www.loopsider.com/fr/video/la-folle-scene-de-violences-policieres

Les attaquants champions du monde ont dénoncé les violences policières sur les réseaux sociaux.

L’attaquant de l’équipe de France Antoine Griezmann a tweeté jeudi «J’ai mal à ma France», rejoignant l’émoi provoqué par le passage à tabac filmé d’un producteur de musique noir par des policiers à Paris. «Vidéo insoutenable. Violences inadmissibles», a écrit pour sa part Kylian Mbappé sur Instagram avant de citer des paroles de la rappeuse Diam’s : «Ma France à moi elle a des valeurs, des principes et des codes…Ma France à moi ne vit pas dans le mensonge Avec le cœur et la rage, à la lumière, pas dans l’ombre. Ma France à moi elle se mélange, ouais, c’est un arc-en-ciel Elle te dérange, je le sais, car elle ne te veut pas pour modèle».

J’ai mal à ma France ! @GDarmaninhttps://t.co/78HRfoyqhA

— Antoine Griezmann (@AntoGriezmann) November 26, 2020

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Kylian Mbappé (@k.mbappe)

Les messages de Mbappé et de Griezmann, qui mentionne le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, font suite à ceux de leur coéquipier en équipe de France Samuel Umtiti et de l’international Espoirs Jules Koundé, tous deux montés au créneau après la diffusion virale par le média Loopsider de la vidéo de cette agression. Umtiti,

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« Nous construisons avec toutes ces lois sécuritaires les outils de notre asservissement de demain »

Dans un entretien au « Monde », l’avocat Patrice Spinosi dénonce une accumulation sans précédent de mesures sécuritaires et un déséquilibre institutionnel.

— Propos recueillis par Jean-Baptiste Jacquin —

Avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation, Me Patrice Spinosi dénonce une accumulation sans précédent de mesures sécuritaires. Il y voit un point de bascule menaçant l’équilibre démocratique. Selon lui, « un Trump à la française » élu en 2022 aurait à sa disposition, sans avoir besoin de changer la loi, « tous les outils juridiques lui permettant de surveiller la population et de contrôler ses opposants politiques ».

Depuis le traumatisme de l’élection présidentielle de 2002, tous les gouvernements ont fait voter des lois sécuritaires. En quoi estimez-vous la situation différente aujourd’hui ?

Nous avons atteint un point de bascule pour deux raisons. D’abord, depuis la rentrée, on observe une inflation sans précédent de législations sécuritaires avec le schéma national de maintien de l’ordre, le renouvellement de l’état d’urgence sanitaire, les projets de loi sur le séparatisme et la sécurité globale. Ensuite, en raison du confinement, les Français touchent du doigt la réalité quotidienne des restrictions de liberté.

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« On a oublié le rôle de l’humiliation dans l’Histoire », par Olivier Abel

TRIBUNE. Pour le philosophe, « en sacralisant les caricatures, nous sommes devenus incapables de percevoir ce que les Grecs anciens désignaient par le tragique ».

— Par Olivier Abel (Philosophe) —

(Arrestations à Mantes-la-Jolie, face au lycée Saint-Exupéry (DR))

Quel rapport entre les crimes abjects des djihadistes, le danger que représentent à certains égards les « réseaux sociaux » pour la démocratie et la civilité, la question de la liberté d’expression et du blasphème, le durcissement quasi-guerrier de la laïcité, les gilets jaunes, les majorités dangereuses qui ont porté Trump ou Erdogan au pouvoir, et qui poussent à nos portes ? Nous ne comprenons pas ce qui nous arrive, ces colères qui montent en miroir sans plus rien chercher à comprendre, nous ne savons et sentons plus ce que nous faisons. Je voudrais proposer ici une hypothèse.

Nous avons globalement fait fausse route. Le drame des caricatures n’est que la partie visible d’un énorme problème. Nous nous sommes enfoncés dans le déni de l’humiliation, de son importance, de sa gravité, de son existence même. Nous sommes sensibles aux violences, comme aux inégalités, mais insensibles à l’humiliation qui les empoisonne.

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Confinement : ce qu’il faut retenir des nouvelles mesures pour lutter contre le Covid-19 à la Martinique

Sans grandes annonces, Stanislas Cazelles a précisé, ce mercredi 25 novembre, les grandes orientations déjà énoncées la veille, dont la principale, la réouverture des petits commerces. Le prochain rendez-vous est fixé à dans 15 jours.

Après le statu quo annoncé vendredi, Stanislas Cazelles a confirmé, ce mercredi, le discours du président de la République et les annonces tardives des ministres (Santé et Outre-Mer), sur la réouverture des commerces.

Dès aujourd’hui, les commerces dits non essentiels ont ainsi pu rouvrir leurs portes, sous réserve d’appliquer le protocole sanitaire demandé. Le préfet a ainsi précisé que la nouvelle jauge pour accueillir le public est fixée à 8m2 par client. « Si vraiment ils sont trop petits, nous étudierons les choses pour que ces établissements puissent quand même accueillir du public.

En gros, a résumé Stanislas Cazelles, « toutes les activités avec masques sont ouvertes et celles sans masque, seront fermées : débits de boissons, restaurants, salles de sport… La seule grosse différence avec l’Hexagone, c’est qu’une clause de revoyure a été fixée à dans 15 jours. Si la baisse de l’épidémie continue, ces mesures restrictives pourraient être levées, voir allégées.

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Non au masque de la censure sur les violences policières !

Déclaration

La loi visant en fait à interdire de filmer les violences policières fait l’objet d’une vive et légitime opposition en France. À dire vrai, si l’article le plus contesté de ce projet de loi entrait dans les faits ce serait, même avec les amendements tactiques discutés, l’une des atteintes aux libertés les plus graves depuis la guerre d’Algérie.

Cette loi a une apparence. Elle serait une mesure destinée à protéger les membres des forces de l’ordre des appels à la vindicte populaire.

Elle a une réalité plus sinistre. Empêcher la diffusion de vidéos sur des violences policières qui n’ont cessé d’émailler les derniers mois dans l’hexagone comme aux colonies.

Dans ces dernières, il est de notoriété publique que la lumière jetée sur les méfaits de la répression est l’instrument principal de lutte contre l’impunité qui a trop souvent bénéficié à leurs auteurs.

L’hypocrisie de l’argument officiel n’a échappé à personne. L’arsenal juridique permettant de punir les éventuelles mises en danger de l’intégrité des policiers est trop abondant pour qu’on puisse croire à la nécessité de le compléter.

Sortir de la vue de la population les hauts faits de la répression, réduire à néant les affaires de brutalités contre Keziah, les gilets jaunes éborgnés leurs mains arrachées, les Adama Traore et Chouviat torturés à mort : tel est le but poursuivi.

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KTKZ ou le reflet de l’inhumanité de notre société

— Par Max Dorléans (GRS) —

S’il est effectif que l’émission KTKZ (Kolé Tèt, Kolé Zépol, réalisée entre RCI et Pôle emploi) a permis depuis son existence, à quelques individus (jeunes souvent) en galère depuis un certain temps, de décrocher un emploi sur ce marché non officiel des offres d’emplois, il reste cependant que cette émission n’est rien d’autre qu’une forme de loterie, où le gagnant principal est le patronat.

Qu’y a-t-il d’autre à cette émission que deux catégories de joueurs. D’un côté le patronat, les employeurs potentiels. De l’autre, l’immense majorité de jeunes et moins jeunes, à la recherche d’un emploi, avec peu de chance d’en obtenir un, malgré pour bon nombre d’entre eux/elles, des diplômes et des compétences bien affirmées.

Sauf que ici, dans cette loterie, dans ce jeu et comme dans tous les jeux d’argent de notre société (Loto, PMU, millionnaire…), les vrais gagnants ne sont pas le ou les quelques heureux élus, mais ceux que l’on ne voit pas, les grands actionnaires des sociétés de jeux de hasard ( ?) et d’argent. En l’occurrence ici, le patronat qui trouve, en piochant dans le panier des demandeurs d’emploi en concurrence les uns avec les autres, le salarié qui lui semble le mieux convenir à sa demande.

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Monsieur le Président, nous n’avons pas voté pour ça

— Par Les invités de Mediapart Blog —

Dans un appel confié à Mediapart, trente-trois personnalités de la société civile ayant voté pour Emmanuel Macron en 2017 lui demandent le retrait de projets de lois qui font «reculer les libertés d’information, d’opinion, de croyance, d’éducation, d’association, de manifestation et de contestation».

En 2017, nous avons voté pour vous. Certains dès le premier tour en adhérant à votre promesse d’une rupture libérale et progressiste avec des politiques autoritaires et conservatrices. Les autres au second tour pour faire barrage à la candidature d’une extrême-droite nationaliste, xénophobe et raciste.

C’est au nom de ces votes que nous vous interpelons, dans la diversité de nos sensibilités. Car, au prétexte d’une illusoire sécurité face aux désordres du monde, le gouvernement et la majorité qui agissent en votre nom sont en train de restreindre nos libertés fondamentales. Celles qui garantissent la vitalité de la démocratie française, permettant la libre expression des critiques, protestations et oppositions.

Les projets de lois dites « Sécurité globale » et « Séparatisme », devenue « Loi confortant les principes républicains », font en effet reculer les libertés d’information, d’opinion, de croyance, d’éducation, d’association, de manifestation et de contestation.

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Les impasses des lendemains de l’abolition de l’esclavage.

— Par Marcel Luccin —

J’habite une blessure sacrée
J’habite des ancêtres imaginaires
J’habite un vouloir obscur
J’habite un long silence
J’habite une soif irrémédiable
J’habite un voyage de mille ans
J’habite une guerre de trois cents ans…

(Aimé Césaire).

Au début c’était l’entassement dans les cales des bateaux négriers pour des voyages du « non-retour ». C’était les préliminaires d’une vie de privations qui faisaient la part belle aux violences, à la terreur dans le sang et les pleurs pour des millions d’hommes, de femmes et d’enfants. C’était aussi le début d’une guerre de plusieurs siècles, envisagée sous l’angle économique, mettant en scène des guerriers armés de flèches végétales pour les uns et de poudre à canon pour les autres. Évidemment, les esclaves, les vaincus ne devaient avoir ni la possibilité de penser, ni de se gouverner eux-mêmes. Curieusement, les barbaries de cette guerre d’un genre particulier sont peu connues des citoyens communs et relativement débattues au sein des institutions de la République. Incontestablement, la combinaison de ces désagréments nous projette dans de multiples impasses. Si « habiter » est synonyme de sécurité, cette notion prend néanmoins des dimensions singulières dans l’imaginaire des afro descendants.

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Négociations oui ! Bavardages rituels, non merci ! »

— Communiqué de presse —

Lyannaj Pou dépolyé Matinik a reçu du Préfet de la Martinique une invitation à une réunion du COPIL (comité de pilotage) sur le chlordécone. Nous sommes au regret de devoir décliner cette invitation.

Ce que nous réclamons, c’est une invitation à participer, en tant que composante plurielle et reconnue du mouvement social, à une véritable négociation où l’Etat qui a avoué ses responsabilités dans la tragédie que nous vivons serait face à une représentation de toute la population pour arrêter les mesures et le financement nécessaires à la sortie de cette catastrophe.

Les solutions existent. Les 52 points de revendications du mouvement social, résumés dans nos 10 exigences présentées à la population le 7 novembre, sont une contribution incontournable.

Lyannaj Pou dépolyé Matinik ne mettra aucun obstacle à ce que certaines organisations qui la composent continuent, si elles le souhaitent, de participer à ces grand-messes, qui à ce jour n’ont porté aucune preuve de leur utilité pour résoudre les problèmes de santé, de pollution et de justice que nous connaissons.

Nous rappelons avec force que c’est en se mettant debout pour la vie que le peuple pourra imposer la négociation nécessaire, dans le respect des générations actuelles et futures.

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Ne touchez pas au pouvoir d’achat des retraités

— Communiqué de presse —

Une campagne indécente

Une vilaine musique se fait entendre régulièrement : Au sortir de la période de confinement, des « experts » ont affirmé que l’arrêt des activités du pays avait été décidé pour « protéger les anciens », et qu’il fallait donc qu’ils acceptent de se sacrifier en retour, alors que neuf personnes décédées pendant la pandémie sur dix sont des retraités de plus de 65 ans.

La perte continue du pouvoir d’achat des retraités : ces dernières douze années, les prix ont augmenté de 13 % et les pensions nettes seulement de 8,60 %. Un rapport officiel constate même que le niveau de vie moyen des personnes en retraite a diminué de plus de 3 % entre 2017 et 2018. En réalité, depuis l’arrivée du Président E. Macron, les pensions ont perdu 5,5 % de pouvoir d’achat !

Une cinquième branche à nos frais, c’est inadmissible!

Le PLFSS 2021, engage la création d’une 5ème branche dédiée à la perte d’autonomie. Sauf que son financement repose à 90% sur la CSG, et sur les fonds déjà attribués à la CNSA.

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Le département : de Gaulle, Monnerville et Césaire

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Devenu chef du Comité français de Libération nationale, le 3 juin 1944, puis du gouvernement provisoire d’union nationale, le 13 novembre 1945, le général de Gaulle ne peut pas ignorer que depuis plus d’un siècle, déjà sous le régime de l’esclavage, les vieilles colonies aspirent au statut de département. Il a connaissance de la participation des soldats originaires de ces territoires aux deux guerres mondiales et même à la guerre du Mexique (1861 – 1867). Il a enregistré le ralliement de la Martinique sous l’égide du compagnon Emmanuel Rimbaud et le départ en dissidence des antillais de Guadeloupe et de Martinique. Ces derniers ont répondu à leurs risques et périls à son appel à la résistance du 18 juin 1940. Comme jadis André Aliker, deux jeunes gens qui se feront connaître plus tard, Frantz Fanon et Marcel Manville – des amis de Lycée – font partie de ces volontaires. Contrairement à Aimé Césaire qui est déjà un intellectuel engagé, et qui, comme André Breton ou Claude Lévy-Strauss, fait le chemin inverse. A cette date, l’auteur de « Cahier d’un retour au pays natal » peut être considéré comme le seul nationaliste des 3, que Fanon et Manville feront plus tard davantage que rattraper.

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La mémoire reconnaissante

— Par Théophile Marcel Héraclide, Président de l’UTAC-M (Union Territoriale des Anciens Combattants de la Martinique) —

Le 11 novembre célèbre à la fois l’Armistice du 11 novembre 1918, la Commémoration de la victoire et de la Paix et l’Hommage à tous les morts pour la France.

En effet, c’est donc la reconnaissance du pays tout entier à l’égard de l’ensemble des Morts tombés pendant et depuis la Grande Guerre qui s’exprime aujourd’hui, avec une attention particulière pour les derniers d’entre eux, morts notamment en opérations extérieures.

Nous avons un devoir de mémoire pour tous ceux qui ont subi la première guerre mondiale : les soldats, les hommes et les femmes de tous les pays qui ont participé d’un côté comme de l’autre. Cette lutte a été un traumatisme humain, social, aux niveaux national et international.

Ces quatre années de sacrifices, de souffrances, mais aussi de courage et de détermination se soldent par un bilan inimaginable.

Des deux côtés on déplore des millions de morts, des millions de blessés dans leur corps et dans leur âme.

Des centaines de milliers de veuves et d’orphelins.

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Séguineau : finie la comédie politicienne !

— Par Francis Carole —
Les élus du PALIMA à la CTM et ceux qui sont restés loyaux aux engagements de décembre 2015 de la majorité ont, très tôt, clairement dénoncé la décision d’une petite minorité de l’Assemblée (14 sur 51)-majoritaire par défection politique de certain.e.s-d’accorder 225 000€ à un propriétaire foncier pour autoriser la collectivité à réparer des canalisations d’eau destinées à la satisfaction des besoins de dizaines de milliers de Martiniquais.es.

Nous avons toujours mis en évidence le caractère illégal et dangereux des conditions d’adoption d’un amendement qui est bien celui de la honte : pas de bilan de la mission confiée, un mois plus tôt, par délibération de la même Assemblée, au président du conseil Exécutif pour négocier une solution acceptable pour les deux parties; pas d’inscription de cette question à l’ordre du jour; pas de rapport aux élu.e.s; pas un début de justification de la somme attribuée; pas de mention du chapitre d’imputation budgétaire de ces 225 000€; pas de délai de mise en œuvre d’un diktat que certains voulaient exécutoire « immédiatement » et « sans discussion ».

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Le système éducatif haïtien : réforme ou mirage ?

Le système éducatif haïtien entre l’École fondamentale et l’enseignement secondaire rénové : réforme ou mirage ?

—Par Fortenel THELUSMA, enseignant-chercheur, linguiste et didacticien du français langue étrangère (FLE) —

L’école fondamentale et l’enseignement secondaire : brève présentation

Le système éducatif haïtien actuellement comprend l’enseignement fondamental divisé en trois cycles, d’une durée de neuf ans, le secondaire rénové totalisant quatre années (secondaire I, secondaire II, secondaire III et secondaire IV) et l’enseignement de niveau supérieur. Née de la réforme Bernard de 1979, l’Ecole fondamentale remplace l’école primaire et les trois premières années des lycées et collèges. Selon le livret vert de la réforme (p.27), « l’Ecole Fondamentale a pour vocation essentielle de promouvoir une formation générale […] qui doit conduire le maximum d’enfants à un niveau de connaissances générales et d’initiation aux techniques, indispensables à leur accession aux établissements de niveau secondaire ou à un processus de production ».

Les caractéristiques de l’Ecole Fondamentale, selon ce document, sont les suivantes :

– Homogénéité : programmes successifs se développant suivant un tronc commun de formation de base approfondie pour tous les élèves.

– Flexibilité : Bifurcations possibles à la fin de chacun des cycles successifs vers des formations préprofessionnelles ou professionnelles et réinsertion possible au début de ces mêmes cycles.

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Tirailleurs sénégalais : un livre bouleverse les clichés

L’ouvrage « With a Weapon and a Grin » rend compte des stéréotypes et des préjugés sur les Africains lors de la Première Guerre mondiale. A lire. 

— Par Roger Maveau —
Illustration : Créé par Napoléon III en 1857, le corps des tirailleurs sénégalais incluait aussi des Guinéens et des Maliens. De nombreux portraits stylisés les montraient avec des casques allemands. © Schiffer Publishing 

De nombreux vacanciers écrivent des cartes postales même si d’année en année leur nombre diminue irrémédiablement, au grand dam de la Poste. Pourtant, de simples cartes postales peuvent nous renseigner sur la « grande histoire ». Comme celles contenues dans un livre passionnant, sorti ce printemps, With a Weapon and a Grin (avec une arme et un sourire) de Stephan Likosky. Édité par l’américain Schiffer Publishing, ce livre offre un panorama de la représentation des Africains au début du XXe siècle sur d’anciennes cartes postales et la réorientation de leur image lors de la Der des Der. En effet, dès la guerre de Crimée en 1854-1856, presque la moitié de l’armée française était d’origine africaine. Les contingents africains ont participé à l’expédition du Mexique en 1860, à la guerre franco-prussienne de 1870 et à la conquête de l’Afrique.

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« L’article 24 de la future loi “sécurité globale” menace la liberté d’informer », alertent des sociétés de journalistes

— Collectif —

Les sociétés de journalistes de plusieurs médias, dont « Le Monde », déplorent un texte qui, en limitant la diffusion d’images des forces de l’ordre, « ne peut qu’attenter à la liberté d’informer »

« Protéger ceux qui nous protègent ». Tel est l’objectif affiché par les promoteurs de l’article 24 de la proposition de loi « pour une sécurité globale », qui doit être examinée à l’Assemblée nationale à partir du 17 novembre. Mais, au-delà des discours, cette mesure, qui vise à limiter la diffusion d’images des forces de l’ordre, ne peut qu’attenter à la liberté d’informer – celle des journalistes, et plus généralement celle de tout citoyen.

D’inspiration gouvernementale revendiquée, cet article créerait un nouveau délit : serait punie d’un an de prison et de 45 000 euros d’amende la diffusion, par tout moyen, de « l’image du visage ou tout autre élément d’identification » – à l’exception du numéro de matricule, dit « RIO » – d’un policier ou d’un gendarme en intervention, quand cette diffusion a pour but « qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique ».

Les rapporteurs du texte affirment qu’une telle disposition ne trouverait à s’appliquer qu’à des diffusions clairement malveillantes, visant à provoquer des violences à l’encontre de membres des forces de l’ordre, et qu’« il ne s’agit en aucun cas d’empêcher les journalistes de travailler » ou d’attenter « au droit d’informer des journalistes ou des citoyens ».

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Regarder les documentaires « C’est dur d’être aimé par des cons » & « L’humour à mort » de Daniel Leconte

A l’occasion du cinquième anniversaire de l’attentat contre Charlie Hebdo, franceinfo rediffuse dans son intégralité deux documentaires consacrés à l’hebdomadaire satirique. Dans C’est dur d’être aimé par des cons, le réalisateur Daniel Leconte revient sur le procès intenté en 2007 contre Charlie Hebdo, deux ans après la publication des caricatures de Mahomet. Le film, dont le titre reprend les propos attribués au prophète dans le dessin de Cabu, débute par la conférence de rédaction du journal durant laquelle il est décidé que celui-ci ferait la une.

D’après Daniel Leconte, interrogé par franceinfo« si l’ensemble des journalistes avaient considéré que cette affaire était la leur, que c’était la liberté d’expression qu’il fallait défendre, je parie que cet attentat ne se serait pas produit ». Peu après l’attaque du 7 janvier, qui fait douze morts, C’est dur d’être aimé par des cons avait été rediffusé dans une centaine de salles de cinéma, rappelle L’Obs. En 2016, le réalisateur a également signé un deuxième documentaire, que vous pouvez revoir par ici, qui revient sur l’attentat qui a frappé la rédaction. Daniel Leconte n’exclut pas d’en faire un troisième film, cette fois sur le procès de l’attentat qui se tiendra à partir du mois de mai.

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9 novembre 1970 : bal tragique à Colombey, 1 mort

« Bal tragique à Colombey, 1 mort » : c’est ce qu’a titré l’hebdomadaire « Hara-Kiri » lorsque le général de Gaulle meurt. C’est à la suite de cette une que le journal sera interdit par Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur de l’époque. Motif ? C’est une publication « dangereuse pour la jeunesse ».
Hara-Kiri est un magazine, créé en 1960 par une équipe dont les principaux animateurs étaient François Cavanna et Georget Bernier dit « professeur Choron »1. Ce journal satirique au ton cynique, parfois grivois, bénéficia d’un soutien télévisé discret de la part du réalisateur Jean-Christophe Averty (dont l’émission Les Raisins verts participait du même esprit) et connut un succès relativement important en France, à l’histoire riche en publicités radiophoniques provocantes (« Si vous ne pouvez pas l’acheter, volez-le ») et entrecoupée de quelques interdictions. Le magazine est d’abord vendu par colportage sur les trottoirs pour arriver dans les kiosques à la fin de la même année.

Une lettre irritée arrive un jour au courrier des lecteurs, qui dit en substance :

« Vous êtes bêtes. Et non seulement vous êtes bêtes, mais vous êtes méchants.

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« Ne craignez pas d’être accusés de racisme en rejetant l’islamisme » : la lettre de professeurs en hommage à Samuel Paty

— Par Anthony Cortes —

Dans un lycée d’Île-de-France, un collectif de professeurs s’est réuni derrière une lettre lue aux élèves en hommage à Samuel Paty. Ils dénoncent les ravages de l’islamisme et réaffirment des principes républicains. Une lettre que Marianne publie.

Le temps n’a pas détruit certaines craintes. Professeur d’histoire-géographie, celui que nous appellerons Laurent, insiste : pour ne pas « attirer de regards malveillants sur [son] lycée ou [lui]même, dans le contexte difficile dans lequel nous vivons », il préfère finalement rester anonyme et que l’on taise le nom de son établissement. Pourtant, l’initiative est louable, nécessaire. Et même « salutaire », d’après certains de ses collègues interrogés. À savoir, la rédaction d’une lettre, par ses soins, puis amendée par quelques enseignants de l’établissement, pour rendre hommage à Samuel Paty et reprendre son flambeau, en réaffirmant notamment certains principes.

Les mots de ce texte sont simples, formulés à l’attention d’élèves bousculés par les faits, mais le message est riche. Liberté d’expression, définition de la « communauté civique » et des conditions à remplir pour y appartenir, dénonciation de l’islamisme et de son idéologie totalitaire, traduction du rôle du professeur et de celui, à venir, des jeunes générations… Tout y est.

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Collectif des ouvriers (es) agricoles empoisonnés (es) par les pesticides

Memorandum et revendications

I/ Contexte et Historique

A) Un empoisonnement massif perpétré en toute connaissance de cause

L’économie de la Martinique repose majoritairement sur la monoculture de la banane destinée à l’exportation. Le choix d’une agriculture extensive et productiviste mettant en avant la rentabilité, au profit des investisseurs, a impliqué l’épandage de toutes sortes de produits phytosanitaires dont l’un ayant été mis en avant par l’actualité, à savoir : le chlordécone.

Le chlordécone, substance active ayant composé des pesticides organochlorés ultratoxiques et ultra-persistant dans l’environnement, ont été massivement utilisés, officiellement durant plus de vingt ans, entre 1972 et 1993, sous les noms commerciaux de Képone, de Curlone, et de Musalone afin de lutter contre le <charançon>.

En 1975, la toxicité du chlordécone était connue<. En effet, un accident industriel, survenu à <l’

<C’est en février 1972 que le ministre de l’Agriculture Jacques CHIRAC signe la première autorisation provisoire de mise sur le marché, compte tenu de la pertinence du produit pour lutter contre le charan<çHCH< »<) dont l’effet s’amenuisait au vu de la résistance développée par le charançon, avec un gain d’efficacité de l’ordre 100 pour la molécule de chlordécone<.

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L’Assemblée nationale vote le budget Outre-mer 2021

L’Assemblée nationale a adopté jeudi le budget du ministère des Outre-mer pour 2021, qui s’élève à quelque 2,43 milliards d’euros, en augmentation «sensible» de 2,5% à 2,43 milliards par rapport à 2020, selon le gouvernement.

Le budget propre au ministère des Outre-mer «augmente sensiblement» de 6,4% en autorisation d’engagement à 2,79 milliards et de 2,5% en crédits de paiement à 2,43 milliards, par rapport à 2020, a déclaré le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu.

Mais cela ne représente qu’«une petite partie du budget de l’État consacré aux Outre-mer», a-t-il souligné, puisque la politique pour l’Outre-mer «s’étend sur 31 missions et 94 programmes pour un montant de quelque 19 milliards».

Des retards structurels

Une grande part du budget du ministère est consacrée à l’emploi et au soutien des entreprises ultramarines, via les compensations des exonérations de charges sociales patronales, en augmentation (+ 97 millions d’euros).

Un amendement du gouvernement, doté de 30 millions d’euros sur trois ans, a été adopté pour accompagner les communes en difficultés financières qui s’engageront, sur la base du volontariat, à des efforts de redressement.

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« Le confinement n’est pas une solution pérenne »

— Par Christian Rapha, maire de Saint-Pierre(*) —

Si elle était incontestablement justifiée dans la première phase de la pandémie de la Covid 19 du fait de l’impréparation du pays face à la brutalité du phénomène, la décision de ce nouveau confinement national étendu à la Martinique provoque une incompréhension largement partagée dans la population.

Des commerçants dont l’activité est déclarée comme non essentielle, aux particuliers qui ne comprennent pas toujours l’intérêt des mesures de restriction de leurs libertés individuelles, l’heure est plutôt à la remise en question d’un dispositif qui n’est pas toujours lisible. Lors du premier confinement, en qualité d’élu et biologiste, professionnel de santé, j’avais préconisé un certain nombre de mesures dont je me réjouis que certaines aient été mises en place : tests aux frontières de la Martinique pour libérer le transport dans le respect de la sécurité de notre population, port du masque… C’est un fait : nous serons désormais amenés à vivre avec ce virus et il est indispensable que les mesures qui sont arrêtées le soient dans une perspective de long terme.

Le système repose sur plusieurs piliers qui se tiennent l’un l’autre : La responsabilité individuelle et collective est le premier de ces piliers.

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« Il est temps de s’extraire du déni des réalités post-coloniales »

— Par Serge Letchimy —

Monsieur le Premier ministre, Interrogé sur TF1, vous avez tenu des propos au sujet de la colonisation qui raisonnent comme un aveu : celui d’une France, qui au-delà de la reconnaissance symbolique du crime contre l’humanité que constitue l’esclavage, affiche le déni de repentance, pour ne jamais répondre au besoin vital de reconnaissance et de réparation des millions de victimes de la colonisation.

La repentance, c’est une question de conscience.

La reconnaissance et la réparation, ce sont des questions liées au respect légitime de la dignité humaine et de l’exigence d’égalité. L’une est une responsabilité individuelle. L’autre est collective et publique.

Elle relève de la responsabilité républicaine pour l’unité et l’avenir de la Nation.Si nous condamnons, comme vous, toutes formes d’intégrisme, nous refusons pour autant que la France, par votre voix, efface les trois siècles de son histoire au cours desquels elle a mis en oeuvre l’une des pires barbaries qu’ait connu l’humanité. Face à toute forme d’intégrisme, nous devons oeuvrer à l’essentiel : le respect de la dignité humaine, le respect de l’État de droit, le respect des libertés individuelles et collectives.

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