Pour les habitants, la proposition du gouvernement d’évoquer la question de l’autonomie de la Guadeloupe n’est pas celle qu’il faut se poser maintenant. Pour eux, il y a d’autres priorités et des problèmes bien plus profonds que le retrait de l’obligation vaccinale pour les soignants et pompiers, ainsi que du pass sanitaire, éléments déclencheurs de la crise dans l’Ile.
La question de l’autonomie, mise sur la table par le gouvernement, semble loin des préoccupations actuelles des habitants de Guadeloupe, en proie à une grave crise aux multiples facettes qui pose cependant la question de leur « rapport » avec l’Etat français.
A mon avis, c’est pour noyer le poisson
« A mon avis, c’est pour noyer le poisson. Pourquoi parler d’autonomie, qui ne figure pas dans les revendications principales » du mouvement de contestation, lance Rosemonde Thrasibule, une habitante du Lamentin de 58 ans. « Ce n’est pas ce qui nous intéresse là, dans un premier temps. Il faudra en parler certes, mais le moment venu », ajoute-t-elle.
La veille, dans une allocution télévisée aux Guadeloupéens, le ministre des Outre-Mer Sébastien Lecornu avait déclaré que le gouvernement était « prêt » à parler de « l’autonomie » de l’île, abordée en « creux » par les élus locaux au cours des dernières réunions.