Défendre nos droits fondamentaux contre les mesures liberticides du gouvernement français

Conférence – débat du 11 novembre 2021 Salle Yvon Roisier – Ducos Martinique

« Nous avons pensé qu’il y avait urgence à organiser cet échange autour du thème « Défendre nos droits fondamentaux contre les mesures liberticides du gouvernement français » parce que nous considérons que l’offensive menée pour imposer la vaccination obligatoire et le passe soi-disant sanitaire n’est que l’un des aspects d’une entreprise générale de fascisation de la société. Cette entreprise, qui concerne tous les pays impérialistes, s’abat avec une rigueur accentuée chez nous et elle nous appelle à la résistance. C’est pour cela qu’il est important que nous réfléchissions ensemble sur le contexte général qui explique cette marche vers la fascisation. Mon exposé comportera donc deux parties :

1) Le développement de la fascisation dans le contexte mondial 2) L’organisation de la résistance

1) Nous croyons qu’il est important de parler d’abord du contexte général, même si cela peut nous sembler fastidieux, car il serait impossible de vaincre l’ennemi sans le connaître et sans connaître sa stratégie globale. Les impérialistes occidentaux états-uniens et européens sont confrontés à l’ébranlement de leur hégémonie dans le monde. A cet égard, trois facteurs sont particulièrement importants : Premièrement : comme vous le savez, la Chine est en passe de devenir la première puissance économique et commerciale mondiale et la Russie est redevenue une rivale qui compte sur le plan stratégique. Deuxièmement : depuis plusieurs décennies de puissants mouvements populaires s’opposent au système sur toute la planète et même si les impérialistes sont arrivés à en dévoyer certains en contrôlant des oppositions qualifiées par eux de « démocratiques », cette dynamique a débouché sur le renversement de nombreuses dictatures qui leur servaient de fer de lance. Troisièmement : l’arrivée au pouvoir de gouvernements anti-impérialistes dans plusieurs pays, notamment sur le continent Américain avec le Brésil et le Venezuela, où des politiques alternatives ont prouvé qu’il était possible d’améliorer significativement la vie de millions de défavorisés mettant à bas les crédos de l’ultralibéralisme. D’autre part, la résistance inattendue de pays nationalistes, comme la Syrie, a pu faire échec aux ingérences militaires et à la subversion développées par les impérialistes.

Dans un tel contexte, les maîtres du monde sont tout à fait conscients que c’est la survie de leur système qui est en jeu et, jamais, ils n’accepteront leur défaite.

C’est ce qui explique qu’ils ont pensé et mettent en œuvre une offensive forcenée pour museler les peuples et transférer tous les pouvoirs directement entre les mains des multinationales. Cela se manifeste : -d’une part, sur leur propre territoire national, par la fascisation de la société, le détricotage des conquêtes sociales ou encore les manœuvres visant à museler les organisations populaires et les contre-pouvoirs. -d’autre part, au niveau mondial, par la remise en cause du droit international (guerres préventives ou dites humanitaires / lois extraterritoriales / remise en cause de la souveraineté des états / soutien aux subversions / instrumentalisation des institutions internationales comme la CPI.) Il faut insister sur le fait que les multinationales et leurs gouvernements aux ordre

ont sauté sur l’opportunité que leur offraient les attentats du Word Trade Center, pour accélérer leur offensive. Evidemment, ce sont les USA qui ont donné le « la » avec leur « Patriot Act ». Depuis, tous les pays impérialistes se sont lancés dans un processus accéléré de fascisation.

En France, cela s’est traduit par l’adoption d’une série de loi, année après année, établissant les bases du totalitarisme dans la société, d’abord en se cachant derrière le prétexte de la lutte contre le terrorisme et, actuellement, derrière celui de l’urgence sanitaire. La mécanique a été lancée à la suite des attentats de Charlie Hebdo avec une loi autorisant les services secrets à fouiller pratiquement sans contrôle judiciaire dans les communications téléphoniques de n’importe qui.

Loi n° 2001-1062 du 15 novembre 2001 relative à la sécurité quotidienne. Loi n° 2003-239 du 18 mars 2003 pour la sécurité intérieure (LSI).

-Loi n° 2011-267 du 14 mars 2011 d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure Loppsi II qui étend considérablement Les pouvoirs de la police.

-Loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme (SILT) du 30 octobre 2017 ; -Lois ordinaires et organique relatives à la manipulation de l’information du 22 décembre 2018 ; La loi accorde aussi aux grandes plateformes (Facebook, Twitter) le privilège d’opérer un tri entre les « vraies » et « fausses informations ».

-Loi visant à renforcer et garantir le maintien de l’ordre public lors des manifestations du 10 avril 2019

-Loi visant à lutter contre les contenus haineux sur internet du 24 juin 2020

-La loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République (dite aussi « contre le séparatisme »

Ce qu’il faut bien réaliser c’est que chacun d’entre nous peut subir les conséquences le l’application de telles lois dans sa vie quotidienne. Le refus de se soumettre à un test ADN rend passible d’emprisonnement. Le contrat responsabilité parentale rend possible la suspension des allocations familiales.

Nous avons parlé là des lois qui mettent la population sous tutelle, mais celles qui transfèrent le pouvoir directement aux multinationales sont beaucoup moins connues et encore plus dangereuses.

-Le contrôle de la monnaie, instrument par excellence de la souveraineté nationale, a déjà été transmis aux banques contrôlées par le monde de la finance et de la spéculation (ex : UE)

-le sabotage des services publics de santé, que nous combattons et qui est directement responsable de l’hécatombe qui a frappé nos proches pendant la crise sanitaire, a pour objectif de livrer le secteur à l’appétit des grands groupes capitalistes, et il en est de même pour le secteur de l’éducation, de la poste, de l’énergie, etc.

-plusieurs lois ont été votées pour permettre aux multinationales de perpétuer leur pillage en toute quiétude et pour imposer leur pouvoir aux états. Par exemple :

  1. laLoi n° 2011-1843 du 8 décembre 2011 relative aux certificats d’obtention végétale.

  2. la Loi relative à la loi relative à la protection du secret des affaires du 30 juillet 2018. (transposant une directive du Parlement européen de 2016.

-Plus inquiétant encore : une plateforme appelée « Health Data Hub » a été mise en place en décembre 2019 et déployée par arrêté le 21 avril 2020, pendant l’état d’urgence sanitaire. Sur cette base, le gouvernement collabore avec l’entreprise américaine Microsoft, pour stocker des données de santé. Elle est appelée à devenir le guichet unique d’accès à l’ensemble des données relatives à la santé (issues de patients, hôpitaux, médecins, pharmaciens). Il s’agit de les mettre à disposition d’entreprises et de chercheurs.

Maintenant que nous avons dressé le décor, nous pouvons nous arrêter sur la situation actuelle :

-Depuis les attentats de Novembre 2015 à Paris, nous vivons dans un État d’urgence à répétition. Proclamé alors par François Hollande, il a été prolongé 4 fois depuis au prétexte de lutter contre le terrorisme.

Rappelons quand même que l’État d’urgence est une procédure exceptionnelle, instaurée au début de la guerre d’Algérie par la loi de 1955, qui permet aux autorités « d’interdire la circulation des personnes » et d’instituer « des zones de protection ou de sécurité » où le séjour des personnes est réglementé.

Actuellement, la France est gouvernée par un conseil restreint composé du Président, des chefs des armées et du renseignement et quelques ministres choisis par ses soins. Tous sont tenus au secret. Entre le 23 mars et le 17 juin, 62 ordonnances ont été prises pour faire face à l’épidémie. Nombre de leurs dispositions n’ont aucun lien direct avec la situation sanitaire et se traduisent par le contrôle des populations.

L’état d’urgence sanitaire, qui avait été instauré au mois de mars 2020, ne cesse d’être prolongé. C’est en son nom qu’on prétend nous imposer l’injection d’un produit expérimental. La nouvelle mouture qui l’impose jusqu’en juillet 2022, prévoit le durcissement des sanctions en cas de fraude au passe sanitaire et la possibilité pour les directeurs d’établissements scolaires d’avoir accès au statut vaccinal des élèves.

Vous conviendrez avec moi qu’il était important de porter à la connaissance de tous cette réalité pour que chacun prenne conscience que ce sont nos droits fondamentaux qui sont attaqués. Notre droit de penser, de nous exprimer, de circuler librement est bafoué. Notre droit au respect de la vie privée, à la protection des données concernant notre santé est violé. Notre droit au travail et le droit du travail lui-même, notre droit à la santé et à l’accès au soin, notre droit à l’alimentation, bref notre droit à la vie, c’est tout cela qui est piétiné.

Ce sont aussi les droits de notre Peuple qui sont piétinés par un pouvoir colonial qui nous impose des mesures dont les conséquences sont de déchirer le tissu social et de démantibuler ce qu’il nous reste d’économie endogène. L’envoi massif de forces de répressions pour mater les résistances et l’accélération du processus du génocide par substitution confirment bien que la crise sanitaire est instrumentalisée par le pouvoir colonial pour tenter d’écraser toute volonté d’émancipation de notre Peuple.

Et puis, dans un tel contexte, des irresponsables, des lâches et des « collabos » viennent nous dire : « Agenouillez vous ! La loi doit être appliquée ! »

Ces gens voudraient nous faire croire que c’est de notre santé que le pouvoir colonial se soucie en nous imposant ses mesures liberticides et en dépêchant ses forces de répression!

Ce pouvoir qui a accompagné les grands propriétaires békés pour empoisonner notre Peuple ! Ce pouvoir qui se démène pour empêcher que les criminels soient poursuivis et que les victimes obtiennent réparation !

Eh bien ! Tou sa ki lé fè krab fè krab, mé yo pé ké fè nou bwè dlo mousach pou lèt épi pèp matinik péké jenmen mété jounou a tè !

La solide mobilisation organisée par l’intersyndicale de la santé, le large soutien qu’elle reçoit au sein du peuple, l’échec des campagnes de désinformation menées par le pouvoir, son gouverneur local et ses agences visant à imposer ses mesures liberticides en sont des preuves significatives. D’ailleurs, le pouvoir colonial en est bien conscient et nous devons nous attendre à ce qu’il jette toutes ses forces dans cette bataille, car il sait qu’il est en train de perdre les derniers lambeaux de son empire. Ce qui reste sur c’est que « Lè-a rivé pou nou maté kat-la ! » La lutte sera longue et dure mais nous pouvons remporter la victoire en faisant preuve d’une extrême lucidité et en nous unissant pour développer une stratégie efficace. C’est sur cela que nous souhaitons échanger avec vous à la suite de cet exposé introductif que je vais terminer en vous présentant la démarche proposée par notre organisation « pou nou maté kat-la ».

-Selon nous, et en premier lieu, nous ne devons pas laisser l’ennemi nous imposr son agenda.

Nous avions déjà interpellé les militants sur la tactique employée par le pouvoir colonial pour mettre fin au mouvement qui exigeait la condamnation des empoisonneurs aux pesticides et l’indemnisation des victimes : provocations policières – arrestations – procès – nouvelles provocations-nouveaux procès, etc. (Rappelons qu’il y a toujours trois militants incarcérés sur des bases arbitraires). Le but était évidemment d’essouffler et de décourager les manifestants, mais surtout de détourner la lutte de son objectif principal.

Il est fondamental que nous gardions l’initiative dans notre lutte. L’ennemi doit être ramené sur le terrain qu’il veut nous faire abandonner. Fok nou ripran lan­men !

Nous invitons tous nos compatriotes à se remobiliser sur le front de la lutte contre les empoisonneurs et pour la réparation du crime. Vous savez que le Collectif des Ouvriers agricoles empoisonnés par les pesticides était parvenu à poser cette problématique au niveau national et international. Les autorités font tout pour étouffer ses revendications. Actuellement, une structure française du nom de Phyto-victime est accompagnée par la Préfecture pour pousser les victimes à chercher une indemnisation financière individuelle, ce qui permettrait aux autorités françaises et aux grands propriétaires d’échapper à l’exigence de réparation globale. Nous appelons le peuple Martiniquais à s’engager pour que la pétition lancée par le collectif soit massivement signée et lui permette d’agir au plus hauts niveaux pour la satisfaction de ses onze points de revendication.

Un autre moyen de reprendre la main consiste, pour nous, à préparer la contre offensive sur le plan judiciaire tant en ce qui concerne les victimes de l’empoisonnement qu’en ce qui relève des atteintes aux droits humains commis dans le cadre de la dictature sanitaire. Nous invitons tous et toutes à se mobiliser pour aider les personnes concernées à réunir les preuves et témoignages qui seront utilisés le moment venu.

En second lieu, il nous apparaît essentiel de mettre en œuvre une stratégie globale prenant en compte tous les fronts de lutte.

En début d’exposé nous avons montré comment la stratégie des impérialistes et du pouvoir colonial était globale. Pour combattre les peuples, elle intègre des réponses à toutes les problématiques économiques, politiques, institutionnelles. Nous devons en faire de même !

Notre stratégie, pour nous mener à la victoire, doit prendre sérieusement en compte la capacité de nuisance de l’ennemi avec sa puissance militaire, ses pouvoirs en matière de manipulation, d’espionnage et de corruption.

Nous devons être capables d’opposer une résistance sur la durée et cela sera possible en nous appuyant sur l’unité, l’organisation et la mobilisation de tout notre peuple.

A leurs manœuvres de division, nous devons opposer un travail acharné pour consolider l’unité de notre peuple. Certes, dans la bataille actuelle, nous avons marqué des points puisque des corps de métiers différents se rejoignent et parce que, parmi ceux qui s’opposent à la vaccination obligatoire et au passe soi-disant sanitaire, il y a des vaccinés et des non-vaccinés. Mais nos ennemis sont malgré tout parvenu à installer une grande fracture au sein du peuple entre ceux qui croient que la vaccination c’est la seule solution et ceux qui s’opposent aux mesures dictatoriales du pouvoir. Pour gagner, nous devons absolument résorber cette fracture là. Ratissons les villes et les campagnes pour porter l’information alternative de façon pédagogique et respectueuse des différents points de vue.

A leur chantage à l’emploi, à la destruction orchestrée de nos petites entreprises,

nous devons répondre par l’organisation renforcée d’une économie alternative. Ils étranglent nos petites entreprises et nous poussent vers leurs grandes surfaces et leurs agences de téléphonie . Tournons leur le dos ! An nou fè kod yanm maré yanm. C’est l’occasion pour nous de modifier positivement nos modes de consommation et de mettre en place des réseaux alternatifs.

Cela concerne le secteur économique, mais c’est dans tous les domaines que nous devons construire des alternatives pour prendre notre vie en main. (Organisation du travail scolaire, des activités culturelles et sportives et de la prévention sanitaire).

Faisons revivre l’esprit des « lakou » de nos anciens qui voyaient tous les gens du quartier se réunir pour discuter de la vie et organiser collectivement divers événements. Profitons de la conjoncture pour restaurer les liens sociaux et l’harmonie au sein de notre peuple, pour retourner à un mode de production et de consommation alternatif.

En nous appuyant sur nos familles élargies, nos réseaux et associations de quartier, nos syndicats et les élus conséquents, nous pouvons mettre en marche un rouleau compresseur que le pouvoir colonial et ses collaborateurs locaux ne pourront pas arrêter.

Ce faisant, c’est à la construction d’un système alternatif que nous contribuerons.

Frères et sœurs, camarades, peuple Martiniquais, An nou rézisté, nou ké pran kouron-la ! Tout pèp-la sanblé nou ké fè an péyi nèf !