Catégorie : Politiques

L’élection à la présidence de la République française a donné son verdict. Le président sortant Emmanuel Macron est réélu.

— Communiqué de presse de l’UPLG —

Comme lors des précédentes élections françaises en Guadeloupe, l’abstention est le choix de la majorité des inscrits sur les listes électorales. La montée du courant des extrémistes du Rassemblement National / Front National est confirmée avec plus de 92 000 voix qui se sont portées sur la candidate RN en ce deuxième tour. Résultat sans précédent qui ne peut pas laisser indifférents les porteurs des idéaux patriotiques guadeloupéens. Une frange importante des votants dont une majorité de Guadeloupéens a associé son salut aux idées frontistes. L’UPLG et l’ensemble des Patriotes Guadeloupéens s’interrogent quant à ce choix exprimé par ces Guadeloupéens.

Non au racisme, à la xénophobie, à la haine et à toutes les injustices

Il ne fait nul doute que les travailleurs de l’ombre du Front national ont réussi à briser une barrière de protection du peuple Guadeloupéen. Ils normalisent le racisme et avancent l’idée selon laquelle tout le monde est raciste et que c’est normal que cela soit ainsi.

Désormais il s’est répandu l’idée que ces prises de positions sont tout ce qu’il y a de plus normal.

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Mayotte perd une Chatouilleuse

Mama Bolé Latifa, l’une des dernières combattantes de Mayotte française nous a quitté ce lundi 25 avril. L’enterrement aura lieu mardi 26 avril à Tsararano à 10 h.

C’est avec une grande émotion que les Mahorais ont appris la disparition de l’une des Chatouilleuses de Mayotte, Latifa M’zé connue sous le nom de Mama Bolé ce lundi 25 avril. 

Coco Latifa nous a quittés. C’est une femme de conviction, une Grande Chatouilleuse qui jusqu’à son dernier souffle a…

Publiée par Caribou Pamandzi sur Lundi 25 avril 2022

Dans un communiqué, le président du Conseil départemental Ben Issa Ousseni fait part de sa grande tristesse à l’annonce du décès de Mama Bolé Latifa :

Mayotte pleure une de ses Chatouilleuses. Elle fait à jamais partie de ces figures qui ont fait de Mayotte ce qu’elle est. Son combat et son engagement forcent notre respect

Ben Issa Ousseni

Les Mahorais pourront lui rendre un dernier hommage lors de son enterrement ce mardi 26 avril à Tsararano.

Les chatouilleuses, surnommées sorodats wa Maore (« soldats de Mayotte » en mahorais)1, sont des femmes de Mayotte qui se sont battues, dans les années 1960 et 1970, pour réduire l’influence des autres îles de l’archipel des Comores sur Mayotte et arrimer cette dernière à la République française.

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Après le deuxième tour des élections présidentielles

— Communiqué de Combat Ouvrier —
En Martinique, Guadeloupe, Guyane, Marine Le Pen est arrivée très largement en tête. Il s’agit surtout d’un vote de rejet contre Macron et sa politique. Il y avait Macron et un opposant. La population a voté pour l’opposant. La hausse des prix, la loi du 5 août 2021 qui suspend les travailleurs soignants non vaccinés, l’augmentation de la pauvreté, les services publics défaillants comme celui de l’eau, l’empoisonnement de la population par le chlordécone, le chômage de masse, tout cela a largement compté dans le vote de rejet.
Déjà, Jean Luc Mélenchon était arrivé largement en tête au premier tour. Au deuxième tour, le vote Mélenchon s’est porté sur Marine Le Pen avec un apport supplémentaire.
Pour une fraction de l’électorat, le vote fut un vote d’adhésion en particulier sur la question de l’immigration.
La misère croissante pousse aussi un certain nombre de pauvres à rendre les immigrés responsables de leurs problèmes et à rejoindre le programme anti immigré de Marine Le Pen. Mais cette dernière divise la classe des travailleurs. En s’attaquant aux immigrés elle s’attaque à tous les travailleurs.

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L’inconscient du politique

Pierre KAUFMANN, , Paris, Presses universitaires de France, 1979, 203 p., bibliogr.

— Par Annie Geffroy —

Le dernier ouvrage de Pierre Kaufmann développe l’analyse esquissée en 1977 dans « Amour et pouvoir » (1). Contre ce qu’il estime être des réductions ou des contresens, P.K. entreprend une défense et illustration de la démarche freudienne : non, Freud n’est pas « un stratège hypocrite de la répression » (p. 19) ; dans sa conception finale, relativiste, de l’appareil psychique, l’Œdipe n’est pas un constituant a-historique, mais « la trace de l’insertion dans la première organisation sociale de l’antagonisme pulsionnel » (2).

Que devient cette trace dans les organisations sociales ultérieures ? Pour la rechercher, P.K. propose (chap. 1, « Ébauche d’une méthode ») d’observer une société au moment où elle se brise : la pathologique, ici la crise révolutionnaire, nous éclairera sur les facteurs dissimulés mais pourtant à l’œuvre dans l’état normal, quotidien, S’appuyant sur deux récits de révolution (février 1917 en Russie par Trotski, 1788-1789 en France par Saint-Just), il dégage deux faits : la crise se caractérise par la multiplication de rumeurs, la diffusion soudaine de formations mythiques, et par la redistribution entre les acteurs sociaux d’un sentiment de culpabilité, qui « se déplace du révolté qui s’en affranchit à l’agent de la répression » (p 31).

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La boucle du « Le Pen déwò » est-elle bouclée ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Plusieurs manifestations avaient été prévues pour perturber le séjour de Jean-Marie Le Pen en Martinique au cours de l’année précédant l’élection présidentielle de 1988. Le comité d’accueil de l’intéressé à l’aéroport du Lamentin avait pour objectif un remake de l’accueil réservé, une dizaine d’années plus tôt, à Paul Dijoud, secrétaire d’Etat de l’Outre-Mer par les fonctionnaires : l’empêcher de rejoindre son hôtel par la route. La perspective de la possible suppression des 40% des fonctionnaires avait fait grand bruit et suffi à mobiliser bien au-delà des syndicats, de sorte que l’ampleur de la manifestation avait obligé le ministre à rejoindre par hélicoptère la résidence préfectorale. En ce qui concerne Jean-Marie Le Pen, il n’avait pas été question, sauf quelques initiatives isolées et marginales, d’empêcher l’avion d’atterrir. Mais les choses se sont produites presque naturellement.

En l’absence de service d’ordre adéquat, les manifestants ont traversé comme dans du beurre la ligne de contrôle des passagers. Des militants connus en témoignent encore aujourd’hui : ce n’était pas l’attaque du Moncada. Entourés de la foule dense des accompagnateurs des passagers arrivant et partant, enfants compris, les manifestants se sont retrouvés sans vraiment sans rendre compte sur le tarmac qui était devenu inapte à l’atterrissage de l’avion.

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Emmanuel Macron en route pour la quête de la diagonale du pouvoir ?

— Par Jean- Marie Nol, économiste —

Si les faits politiques et les sondages ont encore un sens, Emmanuel Macron devrait pouvoir, sauf accident malencontreux, être reconduit dimanche dans la fonction de président de la République. C’est dans cette perspective que le but ultime du dessein secret de Emmanuel Macron, et la raison d’être de sa stratégie électorale actuelle, est de déconstruire idéologiquement le paysage politique de la France. En Martinique et Guadeloupe, la situation politique est plus confuse, dans la mesure où la recomposition du paysage politique n’est pas d’actualité, mais néanmoins, il semble cependant que beaucoup de martiniquais et surtout de guadeloupéens très en colère s’apprêtent à voter Marine le Pen, par rejet de Macron, mais également par ignorance de l’idéologie intrinsèque du rassemblement national. Et pourtant Macron sera vraisemblablement réélu dimanche, car en plus de l’alignement des planètes qui lui a été jusqu’ici favorable, Emmanuel Macron est aussi incontestablement un surdoué. Doit on reprocher sa virtuosité au musicien ? Il faut cesser de dénoncer comme de l’arrogance ce qui est avant tout l’affirmation d’une grande compétence et d’un indéniable savoir faire.

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Listes électorales 2022 : vous pouvez vous inscrire jusqu’à début mai 2022 !

Vous n’êtes pas encore inscrit sur les listes électorales pour les prochaines élections législatives de 2022 ? N’oubliez pas de vous inscrire. Pour les élections législatives, vous avez jusqu’au mercredi 4 mai 2022 pour le faire en ligne et jusqu’au vendredi 6 mai pour faire la démarche en mairie ou par courrier. Cette inscription est nécessaire pour faire valoir votre droit de vote. Service-Public.fr vous présente les différentes démarches pour vous inscrire.

Inscription sur les listes électorales en France

Vous pouvez vous inscrire :

Pour les élections législatives de juin 2022, la date limite d’inscription sur les listes électorales dépend du lieu d’inscription.

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Le temps n’est-il pas venu de créer ouvertement et démocratiquement le Musée territorial dédié à l’esclavage colonial en Martinique?

Par Sylvère Farraudière

Cette question, posée par pétition publique1, au Président du Conseil exécutif de la CTM, et plus largement aux élus martiniquais et à la presse, depuis le 17 novembre 2019, a déjà recueilli de très nombreuses signatures favorables. Elle est complétée par le présent plaidoyer.

  1. Un essai très prometteur : l’esprit du Courbaril

Le 17 décembre 2013, à l’Habitation Clément, le Président du conseil régional de la Martinique, Serge Letchimy et monsieur Bernard Hayot dégageaient L’esprit du courbaril2 qui animait le Rendez-vous du courbaril, survenu 12 ans plus tôt. Mais, pourquoi tarde-il tant à prendre son envol, pour la fraternité retrouvée entre Martiniquais ?

Edouard de Lépine consacre avec enthousiasme, un chapitre de son livre-hommage à son ami Camille Darsières, pour relater la participation d’Aimé Césaire, au Rendez-vous du Courbaril, dénomination qu’il dit préférer à Rendez-vous d’Acajou, qui aurait pourtant l’avantage d’indiquer le lieu de la rencontre, l’Habitation Clément au quartier Acajou du François, le 17 décembre 2001. Aimé Césaire répondait à l’invitation de Bernard Hayot, propriétaire des lieux, pour planter un jeune courbaril, au cours d’une cérémonie voulue symbolique.

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« La culture doit échapper aux passions tristes » – Emmanuel Négrier(*)

— Par Corinne Rozotte —

La présidentielle 2022 n’aura pas fait exception : la culture est restée absente de la campagne. Serait-ce une frilosité des candidats devant un domaine réputé être une « affaire de spécialistes », comme le dit le politologue et spécialiste des politiques culturelles (CNRS, université de Montpellier) Emmanuel Négrier ? Ce dernier livre son analyse sur cette absence récurrente de la culture dans les campagnes électorales.

La présidentielle 2022 n’aura pas fait exception : la culture est restée absente de la campagne. C’est à peine si certains candidats prononcent furtivement le mot « culture » au sujet des vecteurs d’émancipation sociale. Sinon, pas de propos construits dans les débats entre candidats. Rien non plus dans les interviews données aux médias généralistes et grand public. Dans les documents programmatiques, le traitement de la culture s’avère très variable : de quelques lignes à un chapitre entier. Mais, hormis une ou deux promesses précises, parfois chiffrées, ici et là, les candidats restent sur des généralités.

Les aiguillons ne font pourtant pas défaut : associations et organisations professionnelles les ont interpellés tour à tour à coups de lettres ouvertes et de tribunes.

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Edgar Morin : « Soyons conscients du risque historique pour la France »

Par Edgar Morin. Sociologue et philosophe —

Dans une tribune au « Monde », le sociologue dit nécessaire de soutenir Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle, mais il demande au candidat président d’amorcer un virage en faveur d’une voie nouvelle, qui place l’écologie en son cœur contre l’hégémonie du profit.

Tribune. Quelle terrible coïncidence ! Simultanément : une élection présidentielle, où se joue le sort de la France humaniste et républicaine, et une guerre de plus en plus sanglante en Ukraine, cause d’énormes bouleversements géopolitiques et économiques avec le risque d’un conflit mondialisé où l’Europe naufragerait.

Deux menaces sont liées : celle d’une régression en France qui conduirait à un État autoritaire et à une société de soumission, celle du retour massif du monde à la barbarie.

Il aurait suffi que…

Le tragique est qu’en France, comme dans le monde, prévoyance et lucidité auraient pu modifier le cours des événements. En France, il aurait suffi que Fabien Roussel, Yannick Jadot, Anne Hidalgo se désistent en faveur de Jean-Luc Mélenchon, et Marine le Pen aurait été absente au second tour.

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L’assimilationnisme d’extrême-gauche : nouvelle réalité ou révélation ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Ainsi apparaît pour la première fois sous la plume de Raphaël Confiant, du moins à ma connaissance, l’expression d’un assimilationnisme d’extrême-gauche naissant en Martinique. Depuis l’avènement du statut départemental d’outre-mer, l’histoire politique martiniquaise est celle de l’opposition supposée entre les assimilationnistes de droite et de gauche dans un assimilationnisme global assumé par tous. En effet, les oppositions sont de méthodes, de visées électorales et ne concernent jamais la remise en question de l’assimilation.

La lutte pour le pouvoir n’a pas occulté l’ambition commune même si le vocable « assimilation » a été accolé à la droite. Utilisée comme pour se défaire d’une tare supposée, l’expression « droite assimilationniste » est amusante dans la bouche des communistes qui ont inspiré la loi d’assimilation de 1946 puis l’ont ardemment défendue avec l’aide de la courroie de transmission du parti, le syndicat CGT. Fer de lance de l’application à la Martinique des lois sociales et aiguillon de la droite, l’objectif était de faire en sorte que la Martinique soit le plus possible un « département à part entière », souci partagé par Césaire lui-même, qui l’a formellement exprimé et traduit en plusieurs actes dont le moratoire.

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Être démocratiquement élu n’autorise pas à méconnaître la Constitution !

— Collectif —

Le premier devoir démocratique d’un président élu est de respecter la Constitution même et surtout s’il veut la changer. Les constitutionnalistes soussignés sont inquiets d’entendre la candidate arrivée en seconde position le 10 avril 2022 annoncer qu’élue présidente de la République elle ferait réviser la Constitution, notamment pour y introduire le principe de la préférence nationale, en utilisant l’article 11 de la Constitution. Or, cet article ne l’autorise pas ; il n’est pas prévu pour réviser la Constitution. Revient l’exemple du général de Gaulle qui, en 1962, l’a utilisé pour faire modifier par le peuple le mode d’élection du chef de l’Etat. Mais c’est oublier qu’à l’époque la quasi-unanimité des juristes, le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel lui ont fait savoir qu’il ne respectait pas la Constitution en faisant usage de l’article 11 pour opérer une révision constitutionnelle. Il en serait de même aujourd’hui si un président voulait réutiliser cet article pour réviser la Constitution. Avec une différence importante : le Conseil constitutionnel a jugé en 2000 et 2005 que l’article 60 de la Constitution, qui lui donne mission « de veiller à la régularité des opérations de référendum », implique qu’il contrôle la constitutionnalité du décret le prévoyant.

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Mali : la famille d’Olivier Dubois souhaite avoir accès à l’enquête

JUSTICE. Un an après l’enlèvement du journaliste au Mali, sa famille demande l’ouverture d’une instruction sur son enlèvement pour avoir accès au dossier.

« Seule l’ouverture d’une information judiciaire, avec la désignation d’un juge d’instruction, permettra d’accéder à la procédure et ainsi, comprendre les motifs qui justifient de tels actes », justifie dans un communiqué publié samedi 16 avril, maître Laurent Bayon, l’avocat de la famille du journaliste Olivier Dubois, enlevé il y a un an au Mali. La requête a été officiellement adressée au Parquet national antiterroriste (PNAT) par courrier, à la suite de deux perquisitions menées par le PNAT « qui questionnent ».

Une enquête et des interrogations

L’objectif de cette démarche est d’avoir accès au dossier. En effet, la famille d’olivier Dubois regrette le silence « insupportable et troublant » des autorités françaises. Le journaliste indépendant de 47 ans, qui vit et travaille au Mali depuis 2015, avait lui-même annoncé son enlèvement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 5 mai 2021. Il y expliquait avoir été kidnappé le 8 avril à Gao, dans le nord du Mali, par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance djihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda.

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Lettre à l’ami insoumis

—Par Emmanuel Wallon —

Cher G,

Tu souhaites débattre de ce qu’il convient de faire au second tour des élections présidentielles pour préserver l’espérance d’une transformation sociale et d’une transition écologique. Il est vrai que le président sortant a laissé monter l’extrême droite et l’a parfois même stimulée avec le concours de son ministre de l’Intérieur pour mieux se poser en rempart. Il n’empêche. La réponse est déplaisante mais sans appel : le choix du bulletin Macron sera plus impératif encore le 24 avril qu’il ne le fut voici cinq ans. En voici sept raisons, chacune devant suffire à emporter la conviction.

L’arithmétique électorale

Il ressort des chiffres que le risque d’une victoire de Marine Le Pen est beaucoup plus élevé qu’en 2017, malgré l’avance et même la progression d’Emmanuel Macron au premier tour.

L’extrême droite (Le Pen, avec 23, 15 %, Éric Zemmour avec 7, 07 % et Nicolas Dupont-Aignant avec 2, 06 %) totalise plus de 32 % des suffrages exprimés. Tout porte à croire qu’en son sein, les reports s’effectueront sans heurt, à quelques dizaines de milliers de voix près.

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Des marges d’autonomie de la CTM pour la baisse des prix et la gestion du littoral

— Par Yves-Léopold Monthieux —

La CTM vient de prendre deux décisions qui pourraient apporter une marge d’autonomie dans les domaines concernés : la maîtrise des prix et la gestion du littoral. Il est facile de porter un jugement hâtif et non circonstancié sur ces deux aspirations. Sur les réseaux sociaux les inconditionnels des deux côtés épousent d’assez près les camps politiques, alors que les élus évitent le débat, certains pour ne pas paraître faire obstacle au désir d’autonomie. Ainsi ces sujets ne sont abordés au fond ni dans les partis politiques ni les assemblées ni dans ces réseaux sociaux.

La baisse des prix qui est la préoccupation essentielle du moment appelle quelques interrogations. D’abord le nombre de produits de première nécessité peut étonner, et pas seulement le candide ou consommateur lambda : les prix devront être encadrés pour 1000 d’entre eux. Quel est ce millier de produits dont le martiniquais nécessiteux ne pourrait pas se passer ? On peut penser qu’en font partie plusieurs articles et plusieurs marques d’un même produit. Cet objectif peut paraître ambitieux et rappelle les 5000 emplois prévus à 2 reprises, en 1983 par le conseil économique et social qui s’était cru investi de cette mission, et Serge Letchimy dans une précédente responsabilité.

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Enlever tout oxygène à l’extrême droite !

— Par Serge Letchimy, Président du Conseil Exécutif de la Martinique, Président du Parti Progressiste Martiniquais —

L’extrême droite qui s’envenime, ne constitue pas une opinion politique ni même une quelconque vision alternative du monde. C’est, avant tout, l’involution totale. La négation des bases élémentaires d’un digne vivre-ensemble. Nous, Martiniquais.es, avons connu cela durant les périodes sombres de la colonisation et de son corollaire esclavagiste. Je m’associe au front républicain qui doit se dresser face à cet inacceptable.

La fulgurante galopée de l’extrême-droite l’amène aujourd’hui aux portes de la Présidence de la République. En Europe, les dynamiques d’autoritarismes, parentes de l’extrémisme, s’affirment dans un contexte où les instances de médiation (partis politiques, syndicats, médias…) ou de protection des droits fondamentaux (justice, séparation des pouvoirs, droits humains) sont de plus en plus empêchées, récusées ou simplement invalidées. 

Les déviances néolibérales ont conduit à de profondes et diverses régressions, la pauvreté, la misère, les précarités devenues structurelles, qui portent atteinte aux valeurs démocratiques et républicaines — et nourrissent le pire. L’extrême-droite qui s’envenime, ne constitue pas une opinion politique ni même une quelconque vision alternative du monde.

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Présidentielles 2022 : premières observations

— Par Marie-Laurence Delor

La percée remarquable de Jean-Luc MELENCHON, leader de la France Insoumise, a été sans conteste « l’événement médiatique » de ce premier tour des présidentielles 2022. (1) Mais qu’on ne s’y trompe pas : le fait politique majeur reste la progression constante du nationalisme identitaire français depuis l’accession en 2011 de Marine Le PEN à la tête du FN ; ceci dans un contexte de désagrégation de la Gauche sociale démocrate et extrême ainsi que de la Droite républicaine. Une progression qui s’inscrit dans ce qui semble être l’émergence d’un nouvel ordre mondial aux contours encore mal définis mais dont l’attitude des russes et des chinois notamment en Afrique n’augure rien de bon. L’intention affirmée des apôtres de cette nouvelle ère, dont les motivations sont diverses et discordantes, serait le rejet des modèles occidentaux aujourd’hui dominants, et notamment du modèle démocratique ; mais peu d’analyses sérieuses et aucune alternative crédible ne vient démêler tous les tenants et aboutissants de cette « croisade ». Les récriminations, en définitive, sont du registre idéologique et des ressentiments. Ce rejet est, par ailleurs, corrélé à une exacerbation des égoïsmes nationaux et à un retour, singulièrement en Europe, des « irrédentismes » qui affaiblissent l’Union Européenne, c’est à dire de revendications territoriales sur des bases historiques, linguistiques ou ethniques.

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Présidentielle : près de 500 artistes appellent à voter Macron, «sans illusions, sans hésitations et sans trembler»

Comédiens, chanteurs, réalisateurs, écrivains, des représentants du monde de la culture déclarent dans une tribune, publiée ce vendredi 15 avril par Le Parisien et l’AFP, qu’ils voteront pour le président sortant au second tour le 24 avril prochain pour faire barrage à Marine Le Pen.

 » Sans illusions, sans hésitations et sans trembler, votons le 24 avril »

« Le 10 avril dernier, l’extrême droite, pour la troisième fois de l’histoire de la Ve République, est au second tour de l’élection présidentielle, aux portes du pouvoir. Jamais elle n’a été aussi près de l’emporter.Aujourd’hui, ce que l’on appelait autrefois le front républicain se fissure. Nous en sommes consternés.

Actrices et acteurs du monde de la culture, du spectacle vivant, nous avons parfois eu des divergences, des oppositions, des désaccords profonds avec le pouvoir en place. Nous avons parfois eu des déceptions aussi, des colères, des rages même. Mais si, pour certains d’entre nous, l’issue de ce premier tour n’a pas été celle espérée, si, pour certains d’entre nous, la méfiance demeure ; il n’y a pour nous, aujourd’hui, aucune hésitation, aucun doute, aucun flottement.

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Abstention, vote blanc et vote nul : quelles différences ?

Ces trois notions désignent un mode de participation ou de non-participation à une élection. Elles sont très différentes même si elles ont en commun de ne pas être comptabilisées dans les suffrages exprimés.

De quoi l’abstention est-elle le signe ?

L’abstention consiste à ne pas participer à une élection ou à des opérations de référendum. Elle traduit soit un désintérêt pour la vie publique, soit un choix politique actif consistant à ne pas se prononcer afin d’exprimer son désaccord. L’augmentation tendancielle de l’abstention semble traduire une crise de la représentation et peut poser la question de la légitimité du pouvoir politique élu avec une faible participation

Pourquoi un vote peut-il être déclaré « nul » ?

Le vote nul correspond à des bulletins déchirés ou annotés, qui ne peuvent pas être pris en compte dans les résultats de l’élection. Il est parfois difficile d’interpréter le sens d’un vote nul. L’électeur n’a pas forcément souhaité que son vote soit nul (il a cru, par exemple, qu’une mention manuscrite ajoutée n’aurait aucune incidence). Mais il arrive également que l’électeur ait volontairement déposé un bulletin nul pour manifester son opposition aux différents candidats et programmes présentés.

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Blanche Gardin, Jacques Weber, Bruno Solo… Ils feront barrage à Marine Le Pen de mauvaise grâce

Les humoristes, comédiens, réalisateurs, écrivains qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour, émettent de nombreux doutes pour le second. Pour beaucoup, le 24 avril, ils ont le choix entre la peste et le choléra.

Ils ne voteront jamais pour Marine Le Pen. Mais pour certains artistes choisir entre la cheffe du Rassemblement national et Emmanuel Macron, c’est un peu comme devoir choisir entre la peste et le choléra. Depuis les résultats du premier tour, un grand nombre d’écrivains, d’acteurs, d’humoristes et de cinéastes aussi célèbres et populaires que Blanche Gardin, Jacques Weber, Bruno Solo, Romane Bohringer, Pierre Lemaître, Xavier Beauvois, Princess Erika… ont exprimé leur désarroi face au deuxième duel Macron-Le Pen de l’histoire politique de la Ve République.

Le comédien Jacques Weber, qui n’a pas caché qu’il a accordé son suffrage à Jean-Luc Mélenchon au premier, a résumé le dilemme qui se dressera face à lui le dimanche 24 avril à nos confrères du Parisien : « Je suis profondément écœuré. Je m’amuse à aller dans les bistrots le matin, j’entends plein de choses et je pense que le vote sera extrêmement serré au second tour.»

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Pourquoi il ne faut pas voter pour la dame aux chats.

Par Patrick Singaïny, écrivain et essayiste

Il n’est nul besoin d’être du côté d’Emmanuel Macron pour ne pas voter pour la dame aux chats.

A vrai dire, votre appartenance politique ne compte pas ici (n’en prenez pas ombrage je vous prie). Car il ne s’agit pas de politique conventionnelle, puisque cette élection présidentielle n’a rien d’un choix politique partisan entre une offre et une autre.

Une fois n’est pas coutume : l’élection présidentielle française de 2022, en réalité, ne parle que de choix civilisationnel. Et ce n’est pas la dame aux chats qui dirait le contraire. D’ailleurs, le fait qu’un idéologue/polémiste lavant plus blanc que blanc ait obtenu 7% des voix au 1er tour le démontre, et en dit long sur le paysage mental hexagonal actuel.

Choix civilisationnel ? Soit la nation française demeure dans l’ensemble européen, soit elle rejoint les démocraties illibérales pro-Poutine qui ne devraient plus être comptées parmi les 27 pays européens de l’U.E.

La dame aux chats n’a jamais caché sa proximité et sa sympathie avec le dictateur russe, à l’instar de leur grand ami hongrois Viktor Orbán, lui-même à la tête d’une démocratie on ne peut plus illibérale, dont le racisme, l’antisémitisme, l’autoritarisme sont clairement exprimés.

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Chlordécone : continuer à combattre aussi sur le front juridique

— Par Raphaël Constant, ancien bâtonnier, avocat d’Écologie Urbaine —

Pour justifier le futur non-lieu et quelques lâchetés, on veut nous présenter comme compliquée une situation limpide sur le plan juridique.

Petit rappel. Les pesticides ont commencé à être utilisés massivement dans les bananeraies vers la fin des années soixante au siècle dernier.

Dès les années soixante-dix, le caractère nocif de ces produits était connu depuis 1963. Ils furent dénoncés par les syndicats des ouvriers agricoles en 1974. On continua à les utiliser. Ils furent interdits aux USA en 1975. On continua à les utiliser.

La molécule de chlordécone fut interdite en France en 1990. On continua à l’utiliser en Martinique. Mais les grands planteurs, aidés de politiciens à leur service, obtinrent de trois ministres que des dérogations soient mises en place jusqu’en 1993. Officiellement pour terminer les stocks. Mensonge éhonté, car loin d’épuiser les stocks, « on » en fit fabriquer des centaines de tonnes pour les acheminer en Martinique et en Guadeloupe. Ces impressionnantes quantités ont été utilisées après l’expiration de la dernière dérogation de 1993 sur plus d’une décennie.

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« Le service civique, qui permet de mobiliser les forces vives de la jeunesse, doit être massivement développé »

Collectif

Un collectif de responsables associatifs impliqués dans l’accueil de jeunes en service civique demande, dans une tribune au « Monde », que ce dispositif soit préservé et développé lors du prochain quinquennat, notamment par une loi de programmation.

Tribune. Nos associations, à l’origine du service civique, actives et engagées dans l’accueil de plus de 77 000 jeunes chaque année, tiennent à réaffirmer leur position commune sur l’importance du service civique à l’occasion des élections présidentielles et législatives de 2022. Ce service a été créé en 2010 pour donner une suite volontaire à la suspension du service national en 1997 en s’inspirant d’expériences associatives ayant fait leurs preuves.

Il permet à tous les jeunes de 16 à 25 ans (jusqu’à 30 ans pour les jeunes en situation de handicap), sans condition d’expérience ou de diplôme, de s’engager pour une durée de 6 à 12 mois, à raison d’au moins 24 heures par semaine, pour des causes d’intérêt général au sein d’associations ou de services publics.

Mobilisés sur des missions utiles aux populations et aux associations et services publics qui les accueillent, les jeunes reçoivent une indemnité leur permettant de subvenir à leurs besoins (entre 580 euros et 680 euros par mois), une couverture sociale santé et retraite, des formations civiques, ainsi qu’un accompagnement non seulement dans la conduite de leur mission, mais aussi dans leur réflexion sur leur projet d’avenir « post-service civique ».

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Le Rassemblement national, les Insoumis et le racisme martiniquais au prisme de l’élection présidentielle.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Derrière le succès de Jean-Luc Mélenchon, les résultats du premier tour de l’élection présidentielle confirment la nette progression du Rassemblement national en Martinique. Cette orientation du corps électoral était déjà franche au cours des précédentes consultations. A ce sujet, je vous propose, ci-dessus, quelques extraits de la tribune que j’avais écrite il y a cinq ans au lendemain de la défaite de Marine Le Pen face à Emmanuel Macron.
Sourcilleux à juste titre de condamner les comportements racistes lorsqu’ils viennent des autres, les élus et les beaux esprits martiniquais font l’objet d’une tolérance étonnante lorsque ces attitudes émanent de nous-mêmes. Aussi bien, aucun Mélenchon martiniquais ne s’oppose à ce mouvement coupable contre les étrangers, comme le patron des Insoumis le fait en France pour les Arabes et des Noirs. A cet égard, ses admirateurs feraient bien de s’inspirer de leur modèle pour mettre fin au racisme qui pointe le nez en Martinique. Serait-on enclins à opposer aux Haïtiens et aux autres ressortissants de la Caraïbe, le mot de Césaire « génocide par substitution ».
Quoi qu’il en soit, il serait intéressant de connaître le nombre de natifs mélenchonistes qui voteront le 24 avril prochain pour la présidente du Rassemblement national ou refuseront de voter contre elle ?

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Résultats du premier tour : une stabilité apparente, une reconfiguration profonde

— Par Mathias Bernard —

ANALYSE. La dynamique de vote utile a amplifié la restructuration du champ politique français autour de trois grands pôles : centriste, identitaire et de gauche radicale. Par Mathias Bernard, Université Clermont Auvergne (UCA)

Les résultats du premier tour des élections présidentielles de 2022 confirment, à première vue, les rapports de forces issus du précédent scrutin. Emmanuel Macron (LREM) et Marine Le Pen (RN) sont, comme en 2017, qualifiés pour le second tour – dans le même ordre qu’il y a cinq ans. Le même duel aura donc lieu au cours de deux élections présidentielles successives : cela n’est arrivé qu’une seule fois en France, avec Valéry Giscard d’Estaing (RPR) contre François Mitterrand (PS), qui a vu la victoire du premier en 1974 et du second en 1981.

Cette stabilité est en grande partie liée à la notoriété des principaux candidats, déjà présents il y a cinq ans. Ces candidats ont su fidéliser un socle électoral auquel se sont agrégés, au cours des dernières semaines, des électeurs qui ont fait prévaloir un vote utile, de préférence à un vote d’adhésion.

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