Sauvons Gaza, Au nom de Salomon, J’en a appelle à la résistance

— Par Yves Untel Pastel —

 » Israël, nation que jadis ma main a épargnée,
Pourquoi me persécutes-tu ? »
Vois comme ta main est lourde
À l’heure de ta sombre vengeance !

Pourquoi verses-tu au centuple le sang des Gazaouis ?
Oublies-tu qu’ils sont aussi tes frères ?
Oublies-tu que ceux de Palestine,
Comme tous ceux de la race humaine sont aussi mes fils ?
Israël toi qui bombardes, tues et colonises
De quel dieu tiens-tu ta foi ?
Est-ce de moi, Dieu de David et de Salomon le sage ?
Ou est-ce du dieu de l’orgueil, prince assoiffé de sang,
Celui-là même qui sème les divisions et les tribulations ?

Souviens-toi de tes jours de malheur,
D’Auschwitz, de Dachau, de Buchenwald, Mauthausen…
Et, souviens-toi de la compassion des peuples de la terre
Lorsque, pour toi, de partout, ils accoururent
Offrant bravement leurs vies innombrables
Aux bûchers ardents des champs de bataille
Pour arracher à la barbarie des nazis
Ton salut, ta dignité, ta liberté
Et tout ce qui professe
Ton inviolable humanité !

Mais aujourd’hui, regarde tes sombres actes
Ô Israël paré de tant de puissance et d’intransigeance !
Que peux-tu encore reprocher aux nazis,
Toi qui écrases, sèmes trépas et désolations,
Au nom de ton droit d’élargir tes frontières ?
Tu es Goliath et en face de toi,
Le peuple palestinien est ce David qui brandit sa fronde
Contre ta logistique lourde, impitoyable et meurtrière !

Palestine mille fois brisée, ensanglantée
Tu es le peuple juif d’hier
Et ton bourreau est Israël !
Voilà, frères et sœurs de tout bord,
Je relisais les textes bibliques,
À la lueur des tragédies de ces jours funestes !
Je ne sais ce que dirait le prophète
Devant les malheurs de Gaza.

Je ne sais, certes, mais homme du présent,
Héritant d’une histoire aux leçons si amères,
J’ai appris à être fier de mes oncles, de mes compatriotes
Ceux qui, sacrifiant tout,
Leurs femmes, leurs enfants, leurs rêves;
Ceux qui, oubliant leurs vingt ans ont affronté
L’enfer des Fronts, des Ardennes,
De Normandie, de Bir-Hakeim…

Et c’est au nom même de cette fierté-là,
Que j’en appelle à la Résistance
Contre ta tyrannie aujourd’hui insoutenable, indéfendable !
J’en appelle à tous les fils d’Israël,
Aux cœurs universels et fraternels,
J’en appelle à tous les hommes de paix
Qui n’ont de rêves que la justice pour tous
Et le respect de toute vie.
J’en appelle à ce qui subsiste de plus humain en chacun,
En nous tous, coalisés, pour une justice impartiale,
Avec cette même flamme qui porta le Général de Gaulle
À son appel du 18 juin !

Enfants d’Israël, ceux de vous ligués,
Aux ordres de NÉTANYAHU le sanguinaire,
Songez que chaque mort tombé en Gaza
Est une salissure sur votre drapeau ;
Que chaque victoire diplomatique,
Qui, par la ruse fait reculer la paix juste,
Est une souillure au fronton de votre nation !
Redressez-vous, fils et filles égarés de Salomon !

Ô Israël des armées,
Abreuvé du vin aigre de l’intransigeance,
La raison des sages a déserté tes hémicycles.
N’y demeure plus que la folie de tes potentats.

Ô Caïn au bras armé du glaive sanglant,
Qu’as-tu fait de ton frère Abel le Palestinien !
Ô toi, le fils élu, toi donné en exemple,
Toi qui as dit-on reçu les tables de la loi,
Toi qui te veux porteur du souffle du véritable l’Esprit,
Reviens donc au chevet du Dieu de la miséricorde.
Car vient l’heure où il te faudra répondre de tes actes,
Dans l’ultime retranchement de ta sombre conscience.

Oui, Israël, c’est parce que je crois que ta place
Est dans le cercle des hommes de bonne volonté
Que je t’interpelle : Quitte les sentiers du sang.
Mêle tes pas à ceux des pèlerins de la miséricorde.

Yves Untel PASTEL