Mumia Abu Jamal : « De Gaza aux droits civiques aux États-Unis, toutes les luttes sont liées »

— Par Vadim Kamenka —
Depuis sa prison de Mahanoy, en Pennsylvanie, le journaliste Mumia Abu Jamal adresse des remerciements à ses collectifs de soutien en France et à l’Humanité.

Journaliste, écrivain et activiste des Black Panthers, Mumia Abu-Jamal a été injustement condamné en 1982 à la peine capitale pour le meurtre du policier Daniel Faulkner à Philadelphie. La mobilisation internationale pour sa libération lui a permis d’éviter la peine de mort, mais il est resté en prison depuis. Mumia est devenu l’un des détenus politiques les plus connus au monde et un symbole de la lutte pour l’abolition de la peine de mort. Il n’a jamais cessé d’écrire et de dénoncer le sort réservé aux prisonniers aux Etats-Unis.
« Merci mes amis pour votre soutien (ce début en français, la suite en anglais – NDLR) et pour cette possibilité qui m’est offerte de m’exprimer. J’avais envie de vous soumettre ma réflexion sur les luttes qui ont lieu actuellement à Gaza ou aux États-Unis. Ces mouvements de résistance sont-ils liés ? Je pense que toutes les formes de contestation, de combats, qu’ils soient nationaux ou internationaux, sont liées du point de vue des droits de l’homme.
Bien évidemment, il existe des différences locales. Je viens de lire un article de l’universitaire états-unien Greg Thomas sur le révolutionnaire africain-américain George Jackson. Il m’a appris qu’il existe une remarquable communauté noire à Gaza et en Palestine, qui remonte à l’époque de l’Empire ottoman. On ne penserait pas à Gaza quand on évoque la lutte des droits civiques et des Noirs.
Mais je vous assure qu’il y a des Afro-Palestiniens dans cette région. Et même si leurs ancêtres viennent peut-être d’Afrique et des guerres ottomano-mamelouk, ils luttent aujourd’hui pour la libération, la dignité et les droits de l’homme, au sens le plus profond de ce que cela signifie. Toutes les luttes sont liées, chers camarades français. »

Écoutez l’enregistrement de Mumia Abu Jamal :

 

Source : L’Humanité