— Par Yves-Léopold Monthieux —
De la dissidence au Bumidom, le révisionnisme à l’envers
Même pour les plus avertis, quel que soit son format, il y a toujours quelque chose à apprendre d’une intervention de Gilbert Pago, historien engagé à qui on peut faire crédit de son honnêteté et son effort de neutralité. En ce petit pays, cela s’appelle aussi avoir du courage. Lorsque ses amis communistes, PPM, rouge-vert-noir, maoïstes, ou même trotskystes lui reprochent de dire certaines choses, “mais c’est l’histoire !” », s’écrit l’ancien élève de l’anthropologue Jacques Soustelle, l’un des pères, gaulliste, du statut des départements d’Outre-Mer. “Tout historien a une opinion personnelle”, pourvu qu’il soit “objectif et honnête”, rappelle le co-leader du mouvement indépendantiste du Groupe Révolution Socialiste (GRS). N’est-ce pas cette aptitude à suivre cet étroit chemin de crête qui rend incontournable l’historien martiniquais ? Qu’ils me pardonnent ce compagnonnage, j’ai retrouvé ce sens de la nuance qui n’est pas toujours bien compris chez Raphaël Confiant au cours d’une soirée littéraire consacrée à Frantz Fanon.

Pour LSD, Rémi Dybowski Douat enquête sur l’eau. Celle qui coule, ou pas, du robinet, inquiète le monde agricole et des citoyens de plus en plus nombreux. Indispensable à la survie, elle vient à manquer et devient objet politique à part entière.
— Par Jean Samblé —
— Par Sabrina Solar —
Introduction
Le Dr. Serge Châlons, pédiatre émérite et humaniste engagé, s’est éteint à l’âge de 71 ans. Sa vie dévouée à soigner les enfants de la Caraïbe, en particulier ceux d’Haïti, a laissé une empreinte indélébile dans la région. Son engagement sans faille contre les injustices, son refus tenace de toutes les oppressions et son sens aigu de la solidarité ont marqué ceux qui l’ont connu et aimé.
Dans les méandres tumultueux de l’histoire récente du Mémorial ACTe, chaque épisode semble révéler une nouvelle facette des dysfonctionnements qui ont sapé les fondations de cet édifice culturel. Depuis son inauguration en grande pompe en 2015, avec la présence du président Hollande et d’éminents dignitaires de la Caraïbe, le musée a oscillé entre espoirs et désillusions, laissant entrevoir une vision ambitieuse de réconciliation et de transmission de mémoire qui, hélas, peine à se concrétiser.
Dans le monde de la justice, il était une figure qui évoquait à elle seule l’indépendance et le courage. Renaud Van Ruymbeke, ancien juge d’instruction, s’est éteint à l’âge de 71 ans, laissant derrière lui un héritage de détermination et d’intégrité. Sa disparition a suscité une onde de tristesse dans les cercles judiciaires et au-delà.
— Par Sabrina Solar —
— Par Florent Grabin, président de l’Association écologique P.U.M.A. —
— Par Sabrina Solar —
Préface de Jean-Louis Pierre
— Par Michèle Bigot —
Fraîchement paru aux éditions Autrement, un long plaidoyer pour la reconnaissance du travail des Sœurs Nardal ( antiracisme, féminisme, élaboration d’une conscience noire…), écrit par la journaliste Léa Mormin-Chauvac dont on a pu récemment voir le documentaire qui leur est consacré (en collaboration avec MC Gambart) sur France Télévisions.
— Par Jean Samblé —
À l’approche des élections européennes prévues du 6 au 9 juin, la question de l’intégrité émerge comme un enjeu central dans la campagne. Manon Aubry, tête de liste de La France insoumise (LFI), a suscité une vive controverse en attaquant ses principaux adversaires, y compris de gauche, sur le terrain de la probité.
Dans l’affaire des marchés publics du TCSP dont le jugement est prévu le 4 juillet 2024, le procureur de la République a requis des amendes et des mesures d’inéligibilité à l’encontre de la plupart des contrevenants concernés, élus ou personnels administratifs. Pour l’heure, restons aux mesures d’inéligibilité des élus et à leurs conséquences. S’agissant d’un maire, la sanction d’inéligibilité n’a aucune conséquence pour les autres conseillers municipaux. Tel n’est pas le cas lorsque cette mesure concerne le président du conseil exécutif qui a un statut unique dans le droit français.
A l’origine du projet de TCSP il y a un double constat : 3/4 des déplacements se font par la route au moyen de véhicules particuliers, dont le parc ne cesse de grandir, et ceux-ci concernent pour l’essentiel le trajet domicile-travail, plus précisément entre les communes de résidence et l‘agglomération centrale de Fort-de France. Le réseau routier supportant ce trafic est à ce jour saturé (plus de 140 000 véhicules par jour, dans les deux sens, sur l’autoroute A1!) d’où de fréquents embouteillages entraînant une déperdition considérable de temps et d’argent,évaluée en 2014 à 40M€ par an pour les acteurs économiques en particulier et plus généralement l’ensemble de la population. Côté réalisation, une première réponse a été apportée à cette problématique avec la création des lignes A et B du TCSP reliant Fort-de-France et le Lamentin, ce qui a permis d’améliorer le trafic sur l’autoroute. La question qui se pose désormais est celle de la continuation ou non de l’opération, en clair du caractère judicieux ou non des extensions envisagées vers le Nord-Est ( Robert ) et ouest (Schoelcher) et le Sud (Rivière-Salée ou Sainte-Luce).
En évoquant ces jours derniers, l’idée de faire passer le nombre actuel de 3 jours de carence (à savoir les 3 premiers jours où les salarié/es du privé ne perçoivent pas d’indemnités en arrêt maladie) à 5 jours minimum, ce sont toujours les mêmes qui sont dans le collimateur de Macron et Cie. 
Moins de 3 % des graines traditionnellement cultivées par l’homme sont aujourd’hui utilisées pour la production alimentaire mondiale. Et pour cause, celles-ci sont, dans de nombreux pays, tenues hors des circuits commerciaux. Si les semences dites « de ferme » continuent ainsi d’occuper une place importante dans les agricultures vivrières des pays du Sud, ce sont les semences industrielles qui assurent les volumes massifs de production à l’échelle globale. La France figure à cet égard parmi les pionniers du paradigme industriel qui s’appuie, dès les années 1930, sur des critères de standardisation par lesquels les semences sont rendues prévisibles, productives et commercialisables.
Dans l’arène politique et économique, la préférence pour des résultats immédiats peut souvent obscurcir la vision des conséquences à long terme.
« Les Antilles prêtes à partir, à se défaire du carcan colonial s’inventent un but médian, celui d’une mise en concordance des moyens et des besoins. De fait : que valent la planification, les programmes et à plus forte raison la revendication de réparation face au phénomène de l’échéance électorale érigé en superstructure ? »
— Par Jean Samblé —
La légende de la responsabilité et de l’expertise martiniquaises pourrait s’écrire à travers les récits de sources, fontaines, piscines, ponts et appontements. Des histoires d’eaux sans cesse renouvelées, parfois ubuesques. Depuis une vingtaine d’années l’eau du robinet vient régulièrement rythmer nos carêmes et mesurer l’impéritie de nos élus. Ainsi a-t-il fallu deux mandatures de la CTM, des quantités d’encre et de déclarations télévisées pour régler le sort de quelques âcres de terrain sur lequel faire passer quelques mètres de tuyaux. La présence d’un béké dans l’affaire fut l’ingrédient nécessaire à l’allongement de la sauce. La victoire n’a pas fait couler ni plus d’eau dans les foyers ni plus d’encre dans les gazettes. Plus globalement, un phénomène cyclique est bien campé dans le calendrier saisonnier, lequel donne lieu, de la part des usagers, à une résilience exemplaire et, de la part des élus, à des satisfactions plastronnantes.