Catégorie : Sciences Sociales

« Je suis bobo et je vous emmerde »

republique_boboLa république bobo
Laure Watrin
Thomas Legrand

Vous le pensiez obsolète ? Pourtant le bobo n’a jamais été aussi présent. Il est de toutes les joutes politiques, de toutes les brèves de comptoir et de magazine, que l’on devise carte scolaire, terrorisme du bio, prix de l’immobilier ou causes de la montée de l’extrême droite.

Pour la droite, notent les auteurs, les bobos sont “des apatrides, les idiots utiles de l’immigration et de la globalisation”. Pour la gauche de la gauche, ils sont plutôt “les incubateurs du capitalisme, des gogos privilégiés qui singent la révolte, persuadés que leurs indignations sociétales sont subversives”, ou encore “des rats qui ont quitté le navire de la lutte des classes”, “des inquisiteurs du bon goût et de la pensée unique”, des “profiteurs boursouflés de bons sentiments“, des “terroristes intellectuels”. Rien que ça.

Que recouvre ce néologisme ridicule, assemblage new-yorkais de deux mots français ? Une construction médiatique rejetée par la plupart des sociologues. Un travailleur social au SMIC tout autant qu’un patron de start-up. Mais surtout, un bouc émissaire idéal. En ces temps de bobobashing, il faudrait être sacrément téméraire pour se revendiquer afi cionado de la Courgette solidaire.

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«Rejeter un accent, c’est toucher à l’identité de l’être»

glottophobie-1Le premier livre à dénoncer la glottophobie, discrimination par le langage.

Le langage est dans notre société un instrument de pouvoir puissant et méconnu : accents et tournures langagières sont les cibles d’une discrimination généralisée, appelée glottophobie. Rejeter une personne pour sa façon de parler, c’est la même chose que la rejeter pour sa religion, la couleur de sa peau ou son orientation sexuelle, autant de discriminations punies par la loi en France.

Pourtant, les discriminations fondées sur la langue sont ignorées alors qu’elles affectent des milliers de personnes, méprisées ou rejetées pour leur accent ou leur vocabulaire. La domination s’exerce en effet aussi par le langage. Les « élites » imposent leur manière de parler comme la seule légitime.

Le livre donne un nom à ces discriminations linguistiques –la glottophobie – et attire l’attention sur leurs conséquences humaines et sociales, profondes et massives. Linguiste, son auteur démonte, exemples à l’appui, les mécanismes de la glottophobie pour mieux la révéler, la dénoncer et ainsi la combattre.

Philippe Blanchet est professeur de sociolinguistique à l’université Rennes 2. Il est spécialiste de la diversité linguistique et culturelle dans le monde francophone et expert en politique linguistique et éducative pour de grands organismes.

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Intermittents, ils refusent le drame social

odeon_occupationOccupation du Théâtre de l’Odéon depuis dimanche soir et dernière séance de négociations hier.

Exceptionnellement, le théâtre parisien de l’Odéon n’a pas fait relâche hier. Il est occupé depuis dimanche soir par quelques dizaines de militants de la Coordination des intermittents et précaires (CIP), qui ont accroché des calicots au fronton du bâtiment, proclamant notamment « De l’argent il y en a, construisons de nouveaux droits ». Et hier matin, alors que débutait au ministère du Travail la dernière séance de négociations sur le régime spécial des intermittents (comédiens et techniciens), entre les syndicats et les organisations patronales des professions du spectacle, ils ont confirmé au mégaphone depuis le fronton de l’édifice entouré par un cordon de policiers occuper « ce lieu public pour signifier notre complet désaccord avec les négociations en cours de l’assurance chômage comme avec le projet de loi travail ».
Le danger d’une « caisse autonome »

Des négociations qui piétinaient encore à l’heure où ces lignes étaient écrites. Cette séance intervenait après la réunion du 24 mars, qui a vu le « cadrage financier » proposé par les patrons accepté par les syndicats minoritaires CFDT, CFTC et CFE-CGC, lequel vise un plan d’économies « de 185 millions d’euros en année pleine d’ici à 2018 », le texte suggérant à l’État de mettre la main à la poche pour 80 millions d’euros.

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Un camp d’été «décolonial» interdit aux « blancs »

— Par Eugénie Bastié —
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Des proches des Indigènes de la République ont lancé un camp de formation à l’antiracisme… réservé uniquement aux personnes souffrant du « racisme d’état ». Une revendication de non-mixité de plus en plus présente dans les milieux de gauche radicale.
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Ce «camp d’été décolonial» se présente comme une «formation à l’antiracisme politique». Un stage de quatre jours, du 25 au 28 août, ouvert à 150 personnes, qui aura lieu près de Reims et qui s’inscrit «dans la tradition des luttes d’émancipations décoloniales anti-capitalistes et d’éducation populaire», expliquent sur leur site les organisatrices, qui revendiquent déjà «plus de la moitié des places réservées.»

Une forme d’antiracisme très spéciale, puisqu’elle exclut les personnes blanches. En effet, est-il précisé sur le site: «Le camp d’été est réservé uniquement aux personnes subissant à titre personnel le racisme d’État en contexte français, nous accepterons cependant quelques inscriptions de personnes subissant le racisme d’État mais vivants dans d’autres pays.» Une précision qui exclut de facto les personnes blanches, qui ne souffrent pas selon les organisateurs de «racisme structurel». Une exclusion qui n’est pas sans susciter l’indignation.

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Une édition lacunaire

— Par Kora Véron —
cesaire_ecrits_pol_t2Annoncée depuis plusieurs années, l’édition des Écrits politiques d’Aimé Césaire était attendue avec curiosité. Désinvolte, dépourvu de l’apparat critique indispensable à l’appréhension d’écrits politiques, ce travail se signale surtout par ses lacunes manipulatrices.
Aimé Césaire, Écrits politiques (1935-1956). Édition établie et présentée par Édouard de Lépine⋅ Nouvelles Éditions Jean-Michel Place, 428 p⋅, 23 €

Le lecteur gourmand se précipite sur la table des matières Qu’y a-t-il au menu ? Impossible de le savoir avec précision. Il y reconnaît les titres de textes bien connus, comme « Nègreries : jeunesse noire et assimilation », ou Discours sur le colonialisme Mais à ces titres authentiques sont mêlés des titres inventés par l’éditeur Ainsi, « Hommage au cri de l’invincible espérance. Cinquième anniversaire du 18 juin 1940 » devient « Ve anniversaire de l’appel du général de Gaulle prononcé le 18 juin par Aimé Césaire, maire de Fort-de-France » dans la version retenue par Édouard de Lépine Plus étonnant encore, les interventions de Césaire à l’Assemblée nationale se voient attribuer un titre, plus ou moins romancé (par définition, un discours parlementaire n’a pas de titre) La table des matières ne mentionnant pas l’origine des textes, le lecteur alléché doit tourner les pages pour savoir, par exemple, à quoi renvoie : « Les troupes coloniales ne méritent pas le déshonneur d’être traitées en troupes prétoriennes » Aura-t-il le plaisir de découvrir un texte qu’il ignorait ?

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« Mariage pour tous: Hollande nous a Barjoté.e.s »

— Par Alice Coffin membre du collectif féministe et lesbien Ouiouioui, co-présidente de l’AJL (Association des journalistes LGBT) —

lgbt_flagPour Alice Coffin, la machine à faire oublier comment et au prix de quels renoncements cette loi a été adoptée il y a trois ans est en route. Ne doit rester pour mai 2017 que l’image d’un chemin victorieux tracé par le gouvernement.

On fête ce samedi 23 avril les trois ans de l’adoption de la loi sur le mariage pour tous. Plus on s’éloigne de ce 23 avril 2013, plus François Hollande, les ministres et élu.e.s socialistes, les commentateurs et commentatrices de la vie politique semblent faire de cette mesure, faute d’en voir poindre d’autres, le texte emblématique du quinquennat. Celle que l’on va pouvoir brandir à l’heure des bilans pour dire «ça quand même, c’est la gauche!». La machine à faire oublier comment et au prix de quels renoncements cette loi a été adoptée est en route. Ne doit rester pour mai 2017 que l’image d’un chemin victorieux tracé par le gouvernement et les députés socialistes venus, dans leur grande générosité, accorder des droits aux gays, bi, lesbiennes et trans.

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Lutte sociale et enjeux politiques à l’ère de la CTM

— Tribune  de Philippe Pierre-Charles & Max Rustal —
drapeau_972-tt_couleursUne nouvelle mode a vu le jour : celle de brandir le mot de « politique » pour discréditer toute lutte sociale. Mais en vérité, est-ce si nouveau que cela ?
Les pompiers réussissent, après de multiples tentatives plus ou moins fructueuses auparavant, à sensibiliser sérieusement la population et à interpeller vigoureusement les élus sur les graves problèmes que connaît ce service public d’incendies et de secours vital pour tous. Les voici aussitôt accusés de vouloir « déstabiliser la nouvelle gouvernance » à peine installée !

Un syndicat nouveau au Club Med proteste contre le licenciement illégal d’une déléguée syndicale, et voici le très politique patron, patriote récemment déclaré et propagandiste audacieux du « moratoire social », qui dénonce avec fracas la manœuvre de déstabilisation politique ! Pas de veine toutefois puisque deux élus qu’on ne saurait soupçonner de sympathie pour EPMN, à savoir Nilor et Gémieux, ne semblent guère de cet avis.

Des centaines de travailleuses et travailleurs de la jeune CTM ruent dans les brancards contre le refus de renouveler des contrats de travail dont près d’une centaine concernent des emplois durables indispensables au travail de la Collectivité, et voilà les dirigeants qui crient tous en chœur à la manœuvre politicienne de ceux de l’ancienne majorité qui n’acceptent pas le verdict des urnes… « C’est donc une paralysie politique du pays qui est organisée » ajoute le président de l’exécutif.

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V. Lurel dénonce la tentative de reporter la fin des frais d’itinérance

telephonie_caraibe-2Les frais d’itinérance, ou “roaming”, facturés aux utilisateurs de téléphones mobiles quand ils voyagent dans l’Union européenne seront interdits à partir du 15 juin 2017. C’est le résultat d’une loi qui avait été adoptée le 27 octobre dernier par le Parlement européen.

En attendant leur interdiction totale, il est déjà prévu que ces frais ne pourront pas dépasser certains montants à partir du 30 avril 2016 (5 centimes d’euros par minute pour les appels vocaux, 2 centimes pour les SMS, 5 centimes par mégaoctet pour l’usage de l’internet mobile).

Dans un communiqué , le député guadeloupéen Victorin Lurel a dénoncé le dépôt au Sénat de trois amendements par le sénateur des Hauts-de-Seine, Hervé Marseille visant la suppression de fin des surcoûts d’itinérance sur les communications téléphoniques dans les outre-mer et qui doit entrer en vigueur dans les prochaines semaines.

« Depuis le vote de cette mesure, nous assistons à une véritable levée de bouclier de la part du lobby des opérateurs téléphoniques entendant poursuivre leur politique d’asphyxie, par les prix, des consommateurs de nos territoires. Gouvernement et élus avons notamment été victimes d’un chantage indécent : si la mesure restait en l’état, les opérateurs menaçaient de tout faire pour empêcher le déploiement de la 4G outre-mer !

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Guadeloupe : une société de défiance?

— Par Jean-Marie Nol, économiste financier —

accuseChute de la commande publique, retards de paiement, dépôt de bilan en cascade : les représentants du BTP tirent la sonnette d’alarme et envisagent bientôt de se mobiliser pour faire entendre leur voix par de nouveaux blocages de l’économie. Ce phénomène est récurrent en Guadeloupe et n’étonne plus personne s’agissant d’un secteur d’activité en déclin depuis des lustres .

Le constat est simple : L’État et les collectivités locales sont au régime sec et la société guadeloupéenne est rongée par le corporatisme et l’étatisme. Le premier engendre des inégalités et des rentes de situation au profit de certains groupes; le deuxième affaiblit la société civile et suscite des formes diverses de violence pour tourner les règles ou en tirer parti. Tous deux nourrissent un climat de défiance qui, tout à la fois, réduit le bien-être et la croissance, accroît le chômage, accentue la demande d’État au détriment de l’adhésion populaire, et suscite grogne et passe-droits. La Guadeloupe est corporatiste et étatisée . Corporatiste, parce que les droits sociaux y dépendent du statut départemental ou de la profession exercée.

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« Manifeste pour les produits de haute nécessité » & « Nuit Debout »

— Par Patrick Chamoideau —

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« MANIFESTE POUR LES PRODUITS DE HAUTE NECESSITE »

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« NUITS DEBOUT »

En 2009, lors des gréves gigantesques qui avaient paralysé la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, nous avions publié le « Manifeste pour les produits de haute nécessité » qui nous avait valu bien des injures. En le relisant bien des années après, à la lueur de cette flamme que fait souffler le mouvement « Nuit Debout », ce manifeste prend des accents salubres et prophétiques…

(…) C’est en solidarité pleine et sans réserve aucune que nous saluons le profond mouvement social qui s’est installé , et qui tend à se répandre (…) Aucune de nos revendications n’est illégitime. Aucune n’est irrationnelle en soi, et surtout pas plus démesurée que les rouages du système auquel elle se confronte. Aucune ne saurait donc être négligée dans ce qu’elle représente, ni dans ce qu’elle implique en relation avec l’ensemble des autres revendications. Car la force de ce mouvement est d’avoir su organiser sur une même base ce qui jusqu’alors s’était vu disjoint, voire isolé dans la cécité catégorielle – à savoir les luttes jusqu’alors inaudibles dans les administrations, les hôpitaux, les établissements scolaires, les entreprises, les collectivités territoriales, tout le monde associatif, toutes les professions artisanales ou libérales…

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Parano

— Par Michel Herland —

logo UACe texte est-il l’œuvre d’un fou ou d’un homme aux sens rassis victime d’une conspiration bien réelle, au lecteur d’en décider.

Je suis de plus en plus inquiet quant à mon état psychique : cette impression de plus en plus obsédante de vivre dans un monde impossible né de me seuls phantasmes, comme si j’étais cerné par des êtres maléfiques, des ennemis dont j’ignore les motivations, qui s’acharnent à me faire du mal. J’essaye de me ressaisir, de revenir à la réalité d’un monde normal où les gens ne s’intéressent pas particulièrement à moi, où chacun vit à sa guise sans chercher à me nuire. Rien n’y fait : chaque fois que je crois être sorti du cauchemar, un nouvel événement surgit et je replonge dans mon délire. Tout a commencé d’une manière relativement anodine. Je n’étais même pas directement visé. Deux collègues, deux professeurs de mon université (s’il est vrai que je suis moi-même universitaire à la retraite mais je ne suis plus sûr de rien) ont été accusés de malversation dans la gestion de leur centre de recherches, suspendus de toutes leurs fonctions à l’université et interdits de se présenter sur le campus.

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« Tout n’est pas bon dans le poisson »

tout_pas_bon_poisson« 60 millions de consommateurs » a fait analyser 130 produits à base de poisson. Et les résultats sont plutôt inquiétants…

Tout n’est pas bon dans le poisson. C’est la conclusion d’une enquête de « 60 millions de consommateurs » à paraître jeudi. 130 produits à base de poisson consommés régulièrement ont été passés au crible, tels thons en boîtes, noix de Saint-Jacques, surimi ou rillettes. Et les résultats ne sont pas rassurants.

Blâme pour le thon. 15 boîtes de thon ont notamment été analysées. Toutes sans exception contiennent au moins du mercure et de l’arsenic à des doses plus ou moins élevées, parfois avec des arêtes et, pire, des fragments de cœur et d’ovocytes dans l’une de ses boites. Seules les marques Leader Price et Carrefour s’en sortent honorablement. Chez ces distributeurs, la qualité du poisson est bonne et la contamination est très faible. En revanche la marque l’Odyssée de chez Intermarché et Saupiquet sont à éviter, si l’on en croit le magazine de consommation.

« De gros efforts ». Le plus gros progrès a été fait sur les surimis, ces fameux petits bâtonnets transformés.

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Harriet Tubman : 1ère femme noire sur un billet étasunien

dollar_tubmanElle sera la première femme noire à figurer sur un billet de monnaie étasunien. Elle s’appelle Harriet Tubman. Le billet de 20$ à son effigie ne sera pas imprimé avant 2020. Mais qui était Harriet Trubman?

Une  fervente abolitionniste!

Harriet Tubman, née Araminta Ross vers 1820 dans le comté de Dorchester (Maryland) et morte le 10 mars 1913 à Auburn (État de New York), est une militante en faveur de l’abolition de l’esclavage afro-américain. Ses actions, qui permirent l’évasion de nombreux esclaves, lui valurent le surnom de Moïse noire, Grand-mère Moïse, ou encore Moïse du peuple Noir.

Après la guerre de Sécession et l’abolition de l’esclavage aux États-Unis en 1865, elle oriente ses actions dans la lutte contre le racisme et le mouvement en faveur du droit de vote des femmes.

Son souvenir est honoré aux États-Unis le 10 mars 1990 et elle sera  donc la première femme noire a être représentée sur un billet de banque (20 dollars).

Origines familiales
Les lieux qui ont compté dans la vie d’Harriet Tubman

Harriet Tubman est née Araminta « Minty » Ross de parents esclaves, Harriet (« Rit ») Green et Ben Ross.

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Un pouvoir qui matraque la jeunesse est faible et méprisable

— Par collectif —

Un collectif composé de plus de trois cents universitaires, artistes, militants associatifs, lance un appel pour dénoncer violences et dérives policières qui se généralisent depuis l’instauration de l’état d’urgence.

Depuis novembre dernier et la proclamation de l’état d’urgence, l’État de la régression sociale et de la matraque a brutalement accéléré sa décomposition. Sa soumission à un capital piaffant d’impatience de pouvoir exploiter et jeter n’importe qui, quand et comme ça lui chante, est radicalement décomplexée. Le nombre de celles et ceux qui, se battant sans courber l’échine pour leur dignité, leur avenir, ou tout simplement leur quotidien, peuvent être traînés devant les tribunaux, traités comme des terroristes et, à l’image des Goodyear, condamnés à de la prison ferme, ne cesse de croître. Au même rythme ont progressé les violences policières les plus méthodiques.

La jeunesse étudiante et lycéenne en fait les frais depuis plusieurs semaines, à un niveau de répression proprement insoutenable. Les 300 et quelques arrestations lors de la manifestation du 29 novembre à Place de la République, à Paris, contre la COP21 étaient bien un avant-goût.

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Lire , des essais non transformés !

— par Janine Bailly —

logo.inddNostalgique de mes quelque quarante années d’enseignement, j’ai cru trouver, en participant à l’opération “Lire et faire lire“, initiée par l’écrivain Alexandre Jardin, l’occasion de revivre cette belle émotion de transmettre qui fut si longtemps la mienne. Il s’agit, à condition d’avoir atteint un âge certain, de se rendre dans une école, maternelle ou primaire,  afin d’y lire aux enfants des histoires censées leur plaire. Las ! Que ne me suis-je méfiée ! Au portail où je me présente on me crie sans aménité aucune : « Tirez le verrou ! », et d’ores et déjà je me sens Petit Chaperon Rouge car résonne en moi la comptine « Tirez la bobinette et la chevillette cherra ». Bref on me confie une petite troupe à asseoir dans une quelconque salle. Forte de mon expérience passée, je me lance imprudemment… et n’irai pas bien loin ce jour-là. Des chérubins à moi confiés, d’aucuns se roulent par terre, d’autres me bombardent de feuilles mortes préalablement glanées dans la cour, les plus audacieux tentent de m’arracher le livre où dorment les si beaux contes qui ne demandaient qu’à se réveiller pour leur plaisir.

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RCI est les Antilles : une histoire mêlée

— Dossier de presse —

rci_carnets_secretsVous allez lire un livre passionnant.
La radio est un média magique : la musique fait partie de nos vies; les voix des journalistes et des animateurs parlent à l’intimité des auditeurs. La radio est partie prenante de la société.
Les radios sont aussi des entreprises, elles connaissent les difficultés économiques des entreprises.
Et puis la radio est un moyen d’influence, elle suscite les stratégies des politiques. Peut-être plus encore dans les outre mer, parce que des décideurs parisiens, gauche et droite confondues, recherchent surtout des créneaux d’emprise, ou de manipulation.
C’est tout cela que l’on retrouve dans ces Carnets secrets, sous la plume précise et alerte d’André Berthon, qui fut lui-même un pionnier de la captivante histoire de RCI Radio Caraïbes.
C’est l’Histoire, avec un grand H, des Antilles.
Ce sont aussi les petites histoires qui font la vie d’une radio, où les auditeurs retrouveront mille anecdotes, drôles ou tendres, sur les personnes qu’ils ont connues à l’antenne, sur leurs techniciens, leurs patrons.
L’auteur de cette préface s’est souvenu, dans ses années-lycée, avoir entendu souvent, sur Radio-Tanger, Michel Ferry, le fondateur de ce qui deviendrait RCI.

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La richesse sait se défendre et protéger ses intérêts

— Par Nadège Dubessay —

solidarite_richesIls sont grands patrons, financiers, hommes politiques, propriétaires de journaux, professeurs en médecine, gens de lettres… Tous ont ce point commun : ils sont riches. Puissants, ils savent se mobiliser dès qu’il s’agit de défendre leurs intérêts. En témoigne l’attitude de certains riverains du 16e arrondissement de Paris férocement opposés à l’implantation d’un centre d’hébergement pour sans-abri. L’entre-soi se cultive, dans tous les domaines. La guerre des classes existe. Ils sont prêts à tout pour la remporter.

Une foule déchaînée qui montre les crocs, éructe un déluge de propos orduriers. La scène se passe à l’université Paris-Dauphine. Le 14 mars dernier, la réunion publique de présentation du futur centre d’hébergement, en l isière du b oi s de Boulogne, dans le très chic 16e arrondissement de Paris, tourne à la foire d’empoigne. « Salope ! » lance un homme cravaté à Sophie Brocas, la sous-préfète de Paris. « Escroc », « fils de pute », « stalinien », et même… « caca » ! La liste des insultes est longue. Il faut dire qu’une grande menace pèse sur ce quartier où 20 % des contribuables payent l’impôt sur la fortune et possèdent un patrimoine moyen de presque 3 millions d’euros.

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Changement, révolution ou trompe-l’œil ?

— Par Jean Marie Nol, Économiste financier

changementsLes règles du jeu de la société Martiniquaise ont changé et ont conduit à la situation suivante : des politiques désarmés et divisés, des syndicats de plus en plus virulents et déterminés, des citoyens adultes déboussolés et des jeunes en manque «d’estime de soi» .

En fait, nous sommes en train de vivre une période de crise voire de césure au sein de la société Antillaise ou de nombreux codes ont changé. : «Une évolution notable est venue déstabiliser les institutions et les familles Antillaises: nous sommes passés d’une société de règles, où les adultes passaient des ordres aux jeunes ,et où les hommes tenaient en coupe réglée les femmes , ( “Tu ne sortiras pas maquillée comme ça”), à une société de normes plus ou moins explicites. De plus la femme Antillaise a changé de comportement et assume désormais sa liberté par rapport à l’homme . Chacun a donc perdu ses repères. Les femmes et les ados ont gagné en liberté, mais ressentent en même temps des angoisses nouvelles car ils ignorent contre qui ou quoi se heurter… La génération des adolescents de Martinique et Guadeloupe d’aujourd’hui est souvent présentée comme inconsciente, désenchantée, paresseuse et dépendante des objets plus que des liens.

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Évitons le chaos

— Par Erick Valère —
cddLe mouvement familial n’est pas insensible au cri du personnel en souffrance des ex-assemblées régionale et départementale, regroupées au sein d’une seule collectivité dite CTM, et d’une assemblée unique délibérante.
Qu’il s’agisse des agents dont les contrats CDD sont susceptibles de ne pas être renouvelés, qu’il s’agisse de ceux qui sont en poste et assurent, sans moyens suffisants, les services nécessaires aux besoins de la population, nous considérons que ce sont des familles qui sont directement confrontées à la situation de crise que connaît depuis longtemps la société martiniquaise, avec les conséquences dramatiques qui peuvent en découler.
Spécialement, pour des pères et mères de famille, se retrouver au chômage, en raison d’une situation financière déplorable dont ils ne peuvent en aucun cas être tenus pour responsables, est vécu comme une catastrophe.
Rappelons que le taux de chômage en Martinique avoisine les 25%, touche à l’évidence les jeunes, mais handicape durablement à coup sûr les 45 ans et plus.
De plus, l’Insee vient de publier les statistiques afférentes au coût de la vie chez nous, qui soulignent le constat de vie chère singulièrement dans le secteur alimentaire, sans oublier le coût prohibitif du logement.

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Langue française : le chagrin et la passion

critique_avril-2016L’avilissement de la langue française est un leitmotiv du discours décliniste. Voyez comme elle est déchue, nous répètent essayistes et gazetiers ! Malmenée, maltraitée, outragée par les Français eux-mêmes ; et de par le monde, délaissée, de plus en plus ignorée, de moins en moins désirée.
Nous avons voulu rompre avec cette antienne. Car il suffit de s’éloigner du mur des lamentations médiatiques pour constater qu’il y a aujourd’hui des écrivains, des linguistes, des philosophes, des sociologues, des historiens, en France et hors de France, qui posent de manière neuve la question du français, de son état et de son statut. Ils, elles le font sans complaisance ni masochisme. Sans renier, ni dénier la part d’émotion qui colore leur rapport à cette langue, mais sans céder non plus aux mirages nostalgiques ni aux déplorations pathétiques.
Entre Alain Borer et Xavier North, Jean-Marie Klinkenberg et Laurent Jenny, Michèle Causse, Katy Barasc et Thierry Hoquet, Pascale Casanova et Tiphaine Samoyault, ce numéro ouvre non pas un, mais des dialogues – complices, complexes, critiques, polémiques.
Avec pour point commun le beau souci de ne pas parler du français sur un ton chagrin.

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Comment peut-on aimer le sport ?

— Par Thierry Blin, maître de conférences en sociologie —
sport_&_philo-1Sport & philosophie Yves Vargas. Éditions le Temps des cerises, 300 pages, 17 euros.

Le sport, vous en mangez à tous les repas : télévision, sortie au stade, transpiration personnelle, etc. S’il est un enthousiasme universel, c’est bien celui-là ! Disséquée par les mains érudites d’Yves Vargas, la passion collective change et livre une ossature pleine d’idées philosophiques et sociales. Quel est l’ADN du sport ? L’œil ! Le sport, c’est l’œil : l’exhibition athlétique chronométrée, mesurée, comptabilisée sous toutes les coutures. Pas étonnant qu’il soit le roi des spectacles. D’autant plus qu’il est simple, reposant. Il ne nous assomme pas de manifestes, déclarations, dissertations, etc. Il s’expose en évidence. Le drame de l’incertitude réduit à l’équation de la simplicité, de l’immédiateté, ici et maintenant. Dans le geste sportif : pas de signifié derrière les signifiants, de cause derrière les effets : la transparence causale. D’où une hostilité constitutive aux subtilités de l’herméneutique, qui explique d’ailleurs qu’il ne puisse être, en lui-même, livré en fiction. Pour faire un film, il faut rajouter tout ça.

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Lettre des travailleurs sociaux à la population de la Martinique

— Collectif —
tribune-2Nous travailleurs médico-psycho-sociaux de la Collectivité territoriale de la Martinique, nous sommes mobilisés depuis trois jours et tenons à vous expliquer les motifs de nos revendications.
Ce que nous ne sommes pas :
Nous ne sommes ni les partisans politiques, ni les instruments de quiconque.
Dans nos rangs, certes, en tant que citoyens, nous avons nos propres opinions politiques qui sont diverses ; mais, en tant que fonctionnaires de la CTM, nous sommes dans le cadre de nos missions tenus à une neutralité et à un droit de réserve à ce sujet.
Qui sommes-nous ?
Nous sommes des travailleurs médico-psycho-sociaux qualifiés de la CTM, à savoir : assistants sociaux, éducateurs spécialisés, conseillers en économie sociale et familiale, éducateurs de jeunes enfants, psychologues, puéricultrices, sages-femmes, infirmières, médecins, secrétaires médico-sociales, ainsi que tous les agents qui concourent à l’accueil du public et au bon fonctionnement des services.
Nos missions :
Nos missions nous conduisent à être en première ligne auprès de la population. Nous intervenons dans le cadre :
– de l’accompagnement des familles, de la protection des mineurs, des jeunes majeurs, des personnes âgées et des personnes en situation de handicap
– de la prévention sociale, médicale, éducative, et psychologique en direction des familles
– de la lutte contre la précarité et l’exclusion sociale.

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Honoré, l’humanité par le dessin

— Par Caroline Constant —

la_mort_apres_la_retraitePetite anthologie du dessin politique, d’Honoré. Éditions de la Martinière, 25 euros. Hélène Honoré Hélène Honoré, avec les éditions de la Martinière, sort une anthologie politique de l’œuvre de son père, assassiné le 7 janvier 2015 à Charlie Hebdo. Une œuvre puissante et originale.

Il avait un trait reconnaissable entre tous, en noir et blanc, nimbé d’élégance et de férocité. Il avait aussi une signature très originale, les six lettres de son prénom, Honoré, réunies dans un petit carré. Philippe Honoré est mort assassiné, le 7 janvier 2015, à Charlie Hebdo avec les journalistes et dessinateurs qu’il côtoyait depuis la recréation du journal, en 1992. Les éditions de la Martinière ont sorti hier un très bel ouvrage, une Petite anthologie du dessin politique, préfacé par François Morel. Et surtout par sa fille, Hélène Honoré, qui affirmait dans nos colonnes, une semaine après le drame, sa volonté de « faire connaître son travail, pour que les gens s’en emparent avec leurs yeux ».

Quel bonheur de parcourir, de 1995 à 2015, tous les dessins de cet artiste.

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Cela coûte (vraiment) moins cher de ne pas faire ses courses dans les supermarchés

— Par Mathilde Golla —
marche_f-de-fSÉRIE #UNMOISSANSSUPERMARCHE 6/6 – Aidée par les internautes, une journaliste du Figaro.fr a cessé de mettre les pieds dans les grandes surfaces pendant un mois. Conclusion de cette expérience collaborative : on dépense moins en consommant mieux !

Pour aider les agriculteurs, j’ai relevé le défi lancé par les internautes de ne plus mettre les pieds dans un supermarché. Au terme de cette expérience collaborative, la conclusion est sans appel: quelles que soient les solutions adoptées chaque semaine, j’ai dépensé moins tout en consommant mieux. En un mois, j’ai dépensé 264,50 euros pour me procurer tous les produits de consommation courante: cosmétiques, produits ménagers et alimentation. Sur le mois précédant, j’avais dépensé 300 euros en me rendant uniquement en supermarché.

» UN MOIS SANS SUPERMARCHÉ, la série complète

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Sur la dépénalisation des drogues, en particulier du cannabis.

— Par Yolène de Vassoigne —

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Avant de vous inviter à lire mon article sur la question de la dépénalisation des drogues (ci-dessous, partiellement publié le 15-04-2016 dans le quotidien France-Antilles), il m’est difficile de ne pas réagir à l’autre article publié sur ce sujet relatant les propos d’un médecin. Sur les psychoses je lis “il s’agit d’une maladie dont le malade n’est pas conscient”. Allez donc le dire aux millions de personnes qui en souffrent dans le monde… les troubles psychiques dont font partie les schizophrénies (incluses dans la catégorie des psychoses) génèrent une souffrance souvent extrême donc dire que ces personnes n’en sont pas conscientes me semble de la pure inconscience ou une totale ignorance et méconnaissance de ce public et de ces troubles. Un peu plus loin je lis “JE PENSE que cette autorisation (dépénalisation) augmentera le risque réel de cancer des testicules, d’infarctus et d’AVC”. Mr le docteur VOUS PENSEZ… MAL. Nulle part parmi les centaines, les milliers d’articles scientifiques et médicaux publiés sur le cannabis on n’a jamais lu ça, dommage que ce médecin n’étaye ses propos d’aucune référence scientifique pour conforter de telles élucubrations sans le moindre fondement.

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