Catégorie : Sciences Sociales

Haïffa et Akko, Acre où Saint-Jean-d’Acre selon le dieu qu’on prie

Carnets de route, jour 5

Une fois récupérée ma voiture de location je file vers le nord en direction de Haïffa et Akko. Les routes sont belles, bien entretenues. Une halte à Césarée, dévastée par les croisés, les mamelouks, les Ottoman et qui voit maintenant ses ruines envahies par les marchands de souvenirs, les restaurants et autres boutiques pour touristes. Je ne m’attarde pas. La prochaine étape sera Haïffa le port du nord, troisième ville du pays. L’arrivée se fait par des quartiers industriels et sans doute industrieux mais sans charmes particuliers. Il faut arriver dans le quartier de l’ancienne colonie allemande pour découvrir une merveille au bout de sderot Ben Gurion, le sanctuaire bahaï et ses jardins en escalier dans un ordonnancement à la française.

Le bahaïsme est un de ces derniers avatars abrahamiques et monothéistes apparus sur cette planète. C’est à la fin du 19ème siècle, en 1863 précisément que le Persan Mīrzā Ḥusayn-ʿAlī Nūrī (1817-1892) fonde cette religion dont le slogan favori pourrait être «  Religieux de tous pays, unissez-vous ». Fils d’un fonctionnaire du gouvernement du shah d’Iran il refuse à la mort de son père de prendre sa succession.

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Fanm Ek Nonm Ansanm Pou Vansé

ufm_konfians_nou17 et 18 juin : Les 1ères rencontres-échanges Fanm Ek Nonm Ansanm Pou Vansé de l’UFM – Un franc succès et de belles perspectives.

Près de 300 personnes ont participé sur les 3 demi-journées de réflexion organisées autour du thème : « Femmes, féminismes, genre, regards croisés sur nos singularités », en partenariat avec l’Université des Antilles, le CRILLASH* et la CTM.

La date de cet évènement avait été choisie pour célébrer à la fois le 72° anniversaire de l’UFM, le centenaire de la naissance de Jane Lero sa fondatrice, et le 13 juin : journée martiniquaise de lutte contre les violences envers les femmes.

Dans son allocution d’ouverture, Rita Bonheur, la présidente de l’association, expliquait les raisons de l’organisation de ce colloque : sortir des actions militantes et d’accompagnement des femmes victimes de violences, réalisées au quotidien, pour proposer un temps de pause. Un temps de réflexion sur des sujets touchant au féminisme, à partager largement et de façon plurielle entre participant-es et intervenant-es venant de plusieurs horizons : universitaires, auteur-es, professionnel-les, politiques, artistes.

Qu’est-ce qui fonde notre singularité en Martinique sur les représentations du genre, les rapports et les inégalités entre les femmes et les hommes ?

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Tel Aviv, la vie va

Carnets de route Jours 3 & 4

Ce matin direction la capitale du pays, la seule reconnue par la communauté internationale à l’exception de deux pays. Je prends le tramway, qui traverse Jérusalem et qui était sensé contribuer à sa réunification. A l’est, parfois caillassé, iIl mobilise des forces de sécurité importantes. La gare routière est à l’ouest, je éloigne donc de la vieille ville. Le bus se remplit rapidement et une heure plus tard à l’arrivée à Tel Aviv un taxi me conduit à l’hôtel autour de Dizengoff un quartier calme au nord de la ville. Sitôt la valise déposée je repars vers la plage à quelques centaines de mètres de là et j’entreprends de longer les cinq kilomètres de promenade en bord de mer qui mènent à Jaffa, un des plus vieux ports du monde construit il y a 4000 ans. Ce n’est qu’au début du XXème siècle que des habitants quittèrent la ville pour créer à la limite nord de la ville le premier quartier de Tel Aviv. Sur le front de mer de la capitale les promoteurs s’en sont donnés à cœur joie.

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Jérusalem trois fois sainte et toujours réinventée

Carnets de route Jour 2

Selon la légende le Dôme du Rocher recouvre le mont Moryah sur lequel Dieu demanda à Abraham de sacrifier son fils Isaac il y a 3500 à 4000 ans de cela. Et c’est à Jérusalem que le Messie doit revenir. Pour les chrétiens la ville est le lieu de la mort de Jésus, de son tombeau et de sa résurrection. Pour les musulmans la ville est sacrée car Mahomet la veille de sa mort venant tout droit de La Mecque s’y est rendu en une nuit sur son cheval ailé, le buraq, afin de monter à partir du fameux rocher tout droit au paradis. Pour les arabes, le deuxième fils unique d’Abraham, Ismaël, serait le père de leur peuple. Le deuxième fils unique ? Je sais c’est un peu compliqué dès le départ. En deux mots. Sara l’épouse d’Abraham déjà bien avancée en âge et sans descendance pousse son mari dans les bras de la servante Agar. De cette étreinte ( renouvelée, on ne sait?) nait Ismaël, dont le nom signifie «  Dieu a entendu ».

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Où sont passés les millions de l’université des Antilles ?

— Par Émilie Lanez —
uag_ceregmiaUne enquête judiciaire ouverte en avril 2014 cherche à savoir où sont passés 10 millions de subventions. Trois professeurs ont déjà été sanctionnés.
À quoi ont servi les subventions versées par Bruxelles à un laboratoire de recherche de l’université des Antilles ? Telle est la question posée par l’instruction judiciaire, ouverte en avril 2014, sur signalement de la Cour des comptes. Le Ceregmia (centre d’étude et de recherche en économie, gestion, modélisation et informatique appliquée) est un des laboratoires de recherche de l’université des Antilles, dirigé depuis trente ans par Fred Célimène, professeur des universités. Et depuis dix ans, la Cour des comptes, l’Inspection générale de l’Éducation nationale ainsi que le Sénat multiplie..

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Yéroushalayim, Jérusalem, Al-Quds

Carnets de route.Jour 1

«לַשָּׁנָה הַבָּאָה בִּירוּשָׁלָיִם הַבְּנוּיָה« »  «L’an prochain à Jérusalem restaurée». J’y suis. A l’aéroport d’Orly l’agent de sécurité israélien devant les comptoirs de Transavia, la compagnie low cost qui me transportera a observé mon passeport avec une attention toute particulière et m’a demandé ce que j’allais faire en Israël. Il m’a souhaité bon voyage. A bord de l’avion tout est payant sauf les toilettes mais je pense que ça pourrait ne pas durer bien longtemps. Bientôt pour aller pisser en cours de vol il faudra sortir son porte-monnaie. A l’arrivée le passage de la douane est un peu long, mais le visa est accordé sans difficulté aucune. Le nom de famille, le lieu de naissance sont déterminants. Le précédent taxi-co pour Jérusalem vient de partir. J’attends un peu que celui dans lequel j’ai pris place se remplisse. L’aéroport Ben Gurion est à peu près à mi-distance de Tel Aviv et de Jéru. Une heure plus tard tout au plus je dépose mes bagages à l’hôtel réservé depuis Paris. Il est au centre ville côté ouest.

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Martinique /Guadeloupe : Quels sont les enjeux sociétaux du numérique pour demain ?

—Par Jean-Marie Nol, économiste financier

num_ecoLa numérisation ou digitalisation de l’économie est porteuse d’un risque de déstabilisation des grands équilibres économiques, sociaux et géographiques de la société Antillaise .La révolution numérique bousculera l’économie de la Guadeloupe et plus encore celle de la Martinique plus tertiarisée , car voilà qu’une nouvelle aventure économique se présente, celle de l’économie dématérialisée , et je pense sans risque d’ être contredit que des milliers d’emplois sont menacés à bref délai.

Le principal enjeu aujourd’hui pour rester dans la course est d’être capable d’anticiper un changement de modèle économique et social pour la Martinique et la Guadeloupe . C’est cette longueur d’avance qui permettra de mieux gérer les conséquences du numérique sur l’emploi et l’organisation de l’économie , en faisant notamment des diagnostics des transformations possibles de la société . Aux Antilles , la majorité des entreprises reste encore à l’écart de cette digitalisation de l’économie. Si on prend l’exemple du commerce en ligne, une très faible proportion des entreprises exerçant en Guadeloupe s’y est convertie. Cela contraste avec les particuliers, qui ont déjà intégré ce mode d’achat.Aujourd’hui,

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« Crise grecque, tragédie européenne » de James K. Galbraith

crise_grecque_tragedie_europeL’enjeu de la crise grecque dépasse largement la Grèce. C’est l’avenir de l’Union européenne qui s’y dessine. Tandis que les Grecs avaient mandaté Alexis Tsipras pour rejeter les plans d’austérité et renégocier la dette, l’Europe a fait bloc pour refuser toute concession et imposer la poursuite d’une politique insoutenable. L’histoire de cette crise est une véritable tragédie européenne, que l’auteur met ici en évidence. Galbraith, ami de longue date de Yanis Varoufakis, a résidé en quasi-permanence à Athènes au cours des six mois clés de cette tragédie. Il a animé une équipe conseillant Tsipras et Varoufakis, accompagné ces derniers à Bruxelles et à Berlin. Ce livre donne à voir et à comprendre ce moment essentiel de notre histoire, en reprenant les analyses développées par l’auteur à chaque étape des négociations. On y découvrira comment la rationalité économique, soutenue par les Grecs, s’est trouvée anéantie par les calculs politiques de leurs partenaires, inconscients du fait qu’ils ruinaient ainsi le projet européen.

Figure de l’économie hétérodoxe aux États-Unis, fils du célèbre John K. Galbraith, James Galbraith est professeur à l’université du Texas et notamment auteur de L’État prédateur et de La Grande Crise (« Économie humaine », Seuil).

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Martinique : une crise politico-financière à hauts risques

—Par Jean-Marie Nol, économiste financier —

crise_politico_fiCrise politico-financière des collectivités locales, conflits sociaux à répétition : un enchaînement à hauts risques pour la Martinique

Vent debout contre le patronat, le syndicat reste fidèle à la stratégie qui est la sienne depuis sa création : être une force d’opposition plus que de proposition. En mettant en avant le rapport de forces et en privilégiant la contestation plus que la proposition, le mouvement syndical en Martinique se veut fidèle au message des pères fondateurs du syndicalisme à savoir l’action anarcho-syndicaliste, pratiquant une rupture avec le capitalisme colonialiste, mais sans directive ou convergence avec un parti politique. La radicalité sociale que nous vivons, exception dans une économie mondialisée, n’est pas un phénomène nouveau dans ses principes en Martinique. Elle est la résurgence, avec les mots et les techniques, d’un vieux fond syndical et politique révolutionnaire qui prend racine à la naissance même du mouvement syndical, au début du XXème siècle. Le chemin pour arriver à la victoire contre le “colonialisme ” est tout simplement la sensibilisation au phénomène d’exploitation capitaliste d’une frange de la population à l’aide d’un discours mâtiné de nationalisme et de culturalisme.

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Comment mesurer la puissance de la musique ?

critique_mai-2016

De l’inventions des hymnes aux expressions du deuil national, de l’histoire de la censure et de la propagande aux effervescences de la mobilisation, des vociférations de la terreur aux chants de résistance et aux rythmes de la liberté… il existe une étonnante solidarité entre la musique et la politique – entre les puissances de la musique et la multiplicité des enjeux de la vie politique. Comme si la musique était, plus que tout autre art, bonne conductrice de collectivité, de soulèvement, de révolte, mais aussi bien de violence, d’oublis coupables et d’assujettissements. Comme si surtout, avec la musique, l’Histoire n’en avait jamais fini de gronder en nous.
Cette solidarité, d’où vient-elle ? De la musique elle-même, ou de ce que l’on en fait ? Vient-elle des appropriations, des instrumentalisations (c’est le mot), voire des confiscations du musical par le politique – par la symbolique nationale, notamment ? Vient-elle d’une volonté, dans tel ou tel dispositif musical, d’imiter (ou d’inquiéter) les rapports de pouvoir, de hiérarchie et d’autorité ? Vient-elle au contraire d’une « disponibilité » complète, qui va de pair avec une absence supposée de signification (puisque la musique est réputée ne rien signifier, ne rien « vouloir dire » et donc pouvoir tout accompagner, prêtant apparemment son intensité à toutes les causes) ?

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Mohamed Ali, « the greatest », est mort

muhamed_ali« Après un combat de 32 ans contre la maladie de Parkinson, Mohamed Ali est décédé à l’âge de 74 ans », a annoncé son porte-parole Bob Gunnell.
La légende de la boxe Mohamed Ali, triple champion du monde des lourds, est décédé vendredi à l’âge de 74 ans à Phoenix (Arizona). Ali souffrait depuis une trentaine d’années de la maladie de Parkinson et avait déjà été hospitalisé à deux reprises fin 2014 et début 2015 pour une pneumonie et une infection urinaire. Né Cassius Clay, champion olympique à Rome en 1960, il avait débuté sa carrière professionnelle la même année, devenant champion du monde WBA en 1964 en battant Sonny Liston par KO au 7e round.
Maître mondial incontesté de la catégorie-reine des lourds, celui qu’on surnommait « The Greatest » (Le plus grand) avait choqué les Etats-Unis en 1967 en refusant de faire son service militaire et de partir faire la guerre du Vietnam, en raison de ses convictions religieuses.
Il avait été emprisonné, déchu de ses titres et interdit de boxer pendant trois ans et demi, avant de redevenir champion du monde en 1974, réunifiant les titres WBA et WBC lors de sa victoire par KO (8e round) sur George Foreman lors du « combat dans la jungle » à Kinshasa, en République démocratique du Congo, l’ex-Zaïre.

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Comment le coeur (la jeunesse ) de la société Antillaise se désagrège

— Par Jean-Marie Nol, Economiste financier —

jeunesse_&_pauvrete Privilégiés hier avec la départementalisation et condamnés aujourd’hui avec la globalisation de l’économie , les enfants de la classe moyenne en Guadeloupe et Martinique vont bientôt connaître les difficultés des périphéries les plus déshéritées de la société française (pauvreté, exclusion, relégation…). Et cette situation dissimule un cruel déficit d’avenir pour nos pays . Tandis que nous nous inquiétons de ses marges, c’est peut-être en son cœur (la jeunesse ) que la société Antillaise se désagrège.
L’économie réelle se détériore tant en Guadeloupe qu’en Martinique , les principaux indicateurs s’il ne sont pas encore au rouge ne sont plus au vert, et nous nous dirigeons vers une nouvelle récession en 2017 après la présidentielle, il semble y avoir très peu d’inquiétude dans la population en général par rapport ce qui se passe et à la situation actuelle de la France.

Le Président de la République et les médias traditionnels nous assurent que tout est sous contrôle et que la France va mieux …. Mais dans l’ombre, les problèmes menacent.
Une nouvelle crise financière a déjà commencé, et elle va s’intensifier à mesure que nous nous dirigeons vers 2017.

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Au purgatoire de Saint-Pierre

robin_in_woodGuy FLANDRINA est convoqué, le 30 mai 2016, par le délégué du procureur.

Le journaliste sera entendu dans le cadre de l’affaire des objets dérobés et remis au musée Franck Arnold PERRET, à Saint-Pierre.

Action qui n’avait d’autre but que de dénoncer l’absence de sécurité des objets en ce lieu ; pourtant labellisé « Musée de France » ! Notre confrère demande que l’ancien maire soit poursuivi et s’en explique :

Cette opération d’alerte consistait à subtiliser des pièces du musée. Elle a été réalisée dans le cadre d’une enquête visant à démontrer combien le patrimoine historique martiniquais est laissé, en ce lieu, à la portée de tous et peut être dérobé par n’importe qui avec une facilité déconcertante !

FA a publié ce reportage (FA 21/11/2014) sous le titre : « Prise d’otage au musée de Saint-Pierre ». J’y relatais, comment deux pipes, probablement du 18ème siècle et une tête en marbre sculpté −pesant tout de même 6,25 kilogrammes− avaient pu quitter le musée, à quinze jours d’intervalle sans que personne ne s’en aperçoive…

Il a fallu que j’interpelle Mme Brigitte LUPON, Présidente de la Commission Culture Patrimoine et Tourisme de la ville, afin de restituer −en présence du personnel− les pièces « prises en otage » pour qu’enfin la fragilité de cette « foire à la brocante » soit révélée au grand public.

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Le tabac tue la moitié de ceux qui en consomment.

Journée mondiale sans tabac 31 mai 2016

tabac_poisonL’épidémie de tabagisme tue près de 6 millions de personnes chaque année. Plus de 5 millions d’entre elles sont des consommateurs ou d’anciens consommateurs, et plus de 600 000, des non-fumeurs involontairement exposés à la fumée.
Plus de 80% du milliard de fumeurs dans le monde vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.

Le tabac est l’une des principales causes de décès, de maladie et d’appauvrissement

La consommation de tabac est l’une des plus graves menaces qui ayant jamais pesé sur la santé publique mondiale. Elle tue près de 6 millions de personnes chaque année. Plus de 5 millions d’entre elles sont des consommateurs ou d’anciens consommateurs, et plus de 600 000 des non-fumeurs involontairement exposés à la fumée. Une personne environ meurt toutes les six secondes du fait de ce fléau, ce qui représente un décès d’adulte sur 10. La moitié des consommateurs actuels mourront d’une maladie liée au tabac.

Près de 80% du milliard de fumeurs que compte la planète vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, là où la charge de morbidité et de mortalité liée au tabac est la plus lourde.

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Grève : l’essence doit-elle précéder l’existence ?

— Par Jacky Dahomay —

essence_existenceComment comprendre, lors de cette grève déclenchée par la CGT dans les raffineries, que le manque d’essence puisse provoquer une telle angoisse chez les consommateurs ? Certains psychologues expliquent que cela relève d’un complexe appelé à tort ou à raison syndrome de Diogène qui consiste en une syllogomanie, pathologie caractérisée par une obsession d’accumulation d’objets. Nous voudrions montrer ici que cela éclaire plutôt le type de subjectivité produite par la domination néolibérale.

Car ce qui interpelle, c’est que tout se passe chez certains automobilistes comme si, au-delà même de tous ces inconvénients bien réels créés par cette grève, on portait atteinte à leur être même, comme si toute leur subjectivité était dépendante de ce produit de consommation, comme si, au fond, l’automobile était le prolongement de leur être et que l’essence déterminait en grande partie leur existence. Un tel comportement nous montre là le type réussi de l’ « homme consommateur » de ce nouveau sujet individuel produit par le néolibéralisme dans sa logique biopolitique et dont le désir se rabat en une quête de jouissance effrénée s’assouvissant dans la multiplication des objets de consommation.

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Le siècle Antillais.

— Par Jérôme Cancan —
siecle_antillais
« Message à ma jeunesse libre »
Faire entrer les Antilles dans l’Histoire.

De nombreuses réactions s’expriment quant au mal-être social de l’Homme Antillais. A l’aube d’un siècle qui prévoit des changements significatifs dans le mode de vie du genre humain, des voix s’élèvent, des hommes se dressent, l’homme antillais n’est pas perdu.
Où donc trouver la force de soutenir un propos plein d’espoir concernant l’avenir de nos régions ?

Il faut donc s’expliquer, mais la pensée est capricieuse : répondez à une de ses interrogations elle vous en trouvera vingt autres, et pas des moindres. N’étouffons pas l’affaire, pas de fuite possible : nous proposons ici une réponse générale aux questionnements humains, qui trouvera néanmoins son ancrage dans les problématiques antillaises, tout en proposant des solutions pratiques nécessaires à la transformation de nos modes de vie. Pas d’étonnement donc face à la variété de thème pouvant être abordés ici.

Où commencer ? C’est le grand questionnement pour une réponse si vaste. Et comment assurer à celui qui débute ici sa lecture qu’il trouvera plus bas son contentement à coup sûr ?

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«Casseurs» : renverser l’accusation

— Par Collectif —
violences_policieres-2Voilà deux mois que le gouvernement ne sait plus que faire pour venir à bout d’un mouvement auquel il ne comprend rien. Après avoir usé jusqu’à la lie la rhétorique anticasseur, il inaugure depuis la semaine dernière une nouvelle stratégie afin d’écraser ce qui lui résiste. Cette stratégie consiste à isoler, sur les suggestions des services de renseignement, des «groupes organisés» constitués policièrement en «associations de malfaiteurs», puis à les accuser de faits dont on exagère la gravité afin de pétrifier tant la population que ceux qui luttent. Ainsi, on annonçait jeudi 19 mai l’arrestation à Rennes d’un groupe de 20 «casseurs», jeunes «radicalisés» appartenant à la «mouvance anarcho-autonome», une «association de malfaiteurs» qui s’apprêtait à «saboter» le métro de la ville. Renseignements pris, le sabotage en question était une action de blocage économique décidée en assemblée générale interprofessionnelle et menée de concert avec la CGT-Route qui bloquait les axes routiers en périphérie de la ville. L’«association de malfaiteurs» se réunissait dans les locaux de Sud-Solidaires et s’apprêtait, en fait, à coller des autocollants sur les composteurs de billets, voire, pour les plus extrémistes, à y introduire de la mousse expansive.

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Ecole en péril: la Guyane passe en zone d’éducation prioritaire renforcée

— Par Faïza Zerouala —

zep_prioritaireAprès des semaines de mobilisation, d’annonces et de contre-annonces, de changement de recteur, la ministre de l’éducation vient d’annoncer le passage en REP+, l’éducation prioritaire renforcée, de l’ensemble de l’académie de la Guyane. Cette décision tente d’apporter des réponses à la situation catastrophique de l’éducation.
La bataille des mots a été virulente. Les uns parlaient de « malentendu », les autres de « mensonge d’État ». Depuis presque une semaine, la communauté éducative ainsi que des parents et les syndicats étaient mobilisés pour obtenir le classement de l’académie entière de Guyane en zone d’éducation prioritaire renforcée, en REP+, selon la terminologie officielle en vigueur. Le mardi 24 mai, 600 personnes ont manifesté devant le rectorat, 80 % des enseignants étaient en grève selon le porte-parole de l’intersyndicale locale.

La protestation a payé, la ministre de l’éducation nationale a expliqué le mardi 24 mai à l’assemblée nationale (visible ici à partir de 44 minutes ), après une question de Gabriel Derville, député de Guyane au nom des autres parlementaires du département, que toute l’académie passerait dès la rentrée prochaine en éducation prioritaire renforcée, à l’exception d’un collège.

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Psychopathologie du racisme : le cas Ralf Gonflant

hopital-de-jourUn rapport presque imaginaire du docteur Nimbus

« La haine n’est qu’une défaite de l’imagination », Graham Greene.

Ralf Gonflant (le nom est changé) est venu nous consulter à la demande de la justice après avoir fait l’objet de plusieurs plaintes portant sur des agressions à caractère raciste. C’est un homme dans la force de l’âge appartenant à la classe moyenne supérieure, un intellectuel qui exerce sa profession avec succès, tout en menant parallèlement une carrière artistique qui lui a conféré une renommée dépassant le cadre étroit de l’île où il est né et où s’est déroulée toute sa carrière.

Ce patient est métissé. Psychothérapeute mais jamais auparavant confronté à la pathologie du racisme, ce fait m’a tout d’abord surpris. Il me semblait qu’un métis devait moins que tout autre succomber à ce mal. N’est-il pas lui-même, fruit de l’union de plusieurs races, l’incarnation du caractère artificiel de leur séparation ?

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Antan lontan

Pineau GuadeloupeLa Guadeloupe et la Martinique à travers les cartes postales anciennes

Par Michel Herland

La réédition de deux ouvrages de Gisèle Pineau et André Lucrèce respectivement consacrés à la Guadeloupe et à la Martinique est l’occasion d’un voyage dans le passé riche d’enseignements. Les premières cartes postales ne ressemblent en rien à celles que l’on trouve aujourd’hui sur les présentoirs des boutiques pour touristes. Pas de paysage de rêve – mer bleue, sable blond et cocotiers –, pas de fleurs exotiques, pas de pin-up plus ou moins dénudée assortie d’une légende égrillarde. Il y a un siècle en arrière, on ne connaissait pas la photographie en couleurs, ce qui rendait sans intérêt les photos de paysages ou de fleurs. Quant aux jeune femmes et dames, elles se baignaient tout habillées – comme nous le montrent, justement, les cartes postales anciennes. Celles-ci nous apportent en effet un témoignage proprement irremplaçable sur la vie de nos ancêtres. Il y avait bien, à cette époque, le journal L’Illustration, mais ce dernier couvrait surtout les grands événements ; ses reporters ne visitaient pas les coins reculés et s’intéressaient peu à la vie sans grandeur des classes laborieuses.

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Ambitions pour l’histoire et la mémoire

— Par Myriam Cottias, présidente du Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage —
case_negreL’année 2016 ouvre une nouvelle décennie pour le Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage (CNMHE). Créé en 2006, à la suite de la loi du 10 mai 2001 déclarant l’esclavage atlantique et dans l’Océan indien crime contre l’humanité, les trois comités qui se sont succédés, présidés par Maryse Condé puis Françoise Vergès et moi-même, ont ouvert des voies de réflexion mais aussi permis des réalisations très concrètes.

Récit national et reconnaissance
Plutôt que de demeurer dans le registre de l’accusation ou de la victimisation, le CNMHE, depuis 2013, a oeuvré très concrètement. Il a poursuivi son action pour faire reconnaître l’histoire de la déportation de près de 13 millions d’êtres humains et celle de l’esclavage, des esclaves non pas comme histoire marginale mais comme histoire de France, motrice de son développement économique, politique, social ; partie prenante de l’élaboration des valeurs politiques de la République française ; ciment, malheureusement, des préjugés, des discriminations et du racisme.
Faire reconnaître l’histoire, transmettre le savoir, diffuser les connaissances, valoriser les initiatives citoyennes, fédérer les différentes mémoires autour de la commémoration de l’esclavage, voilà les mots d’ordre principaux du CNMHE.

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A «l’Obs», un licenciement très politique

— Par un collectif —presse_free
A l’état d’urgence, à la déchéance de la nationalité, au 49.3, il manquait encore une vilenie pour achever le quinquennat, et la voici : la presse aux ordres. A un an de la présidentielle, le premier hebdomadaire de la gauche française, l’Obs, a brutalement décidé d’engager une procédure de licenciement à l’égard de sa numéro 2, Aude Lancelin. On a du mal à croire que les raisons de cette éviction puissent revêtir un caractère «managérial», comme s’obstine à le soutenir curieusement la direction du journal.

On lit, en effet, dans la presse qu’il y aurait eu un conflit entre la prétendue ligne de M. Croissandeau, dite «de toutes les gauches», et celle d’Aude Lancelin que certains ont voulu mensongèrement réduire à la «gauche de la gauche». Il suffit de lire les éditoriaux dudit directeur de la rédaction pour s’apercevoir que «toutes les gauches», ce sont, en fait, les seules «gauches» de Hollande, Valls et ­Macron…

Nous autres savons très bien, au contraire, que l’un des seuls lieux réellement ouverts à toutes les gauches dans ce journal était précisément les pages dédiées aux idées, aux interventions intellectuelles, aux débats, dont Aude Lancelin avait plus particulièrement la charge.

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Dix millions de tonnes de nourriture sont gaspillées tous les ans en France

gaspi_ca_suffitL’ensemble des pertes et gaspillages alimentaires, tous les acteurs et toutes les filières alimentaires confondus, représentent en masse 10 millions de tonnes de produits perdus et gaspillés pour l’alimentation humaine. Une partie est valorisée en alimentation animale (moins de 2 millions de tonnes, soit moins de 20% des pertes et gaspillages). Pour se comparer aux résultats de l’INRA5 ou du programme européen FUSIONS6, il faudrait les retirer.
La valeur théorique des pertes et gaspillages est évaluée à 16 milliards d’euros, soit 36% du budget dédié au paiement des intérêts de la dette française – cette valeur correspond au prix de vente des produits perdus et gaspillés à chaque étape et ne prend pas en compte les valorisations qui peuvent être réalisées par les acteurs en alimentation animale, énergie (méthanisation) ou compost. Cette valeur est théorique dans la mesure où la réduction des pertes et gaspillage pourrait nécessiter des actions ayant un coût direct (investissement, temps humain pour mettre en place des actions de réduction, communication) ou indirect (pertes d’activités pour un secteur du marché par exemple, dans le cas d’un commerçant qui diminuerait son offre pour réduire ses pertes et gaspillages) qui n’a pas été étudié.

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La grande Caraïbe au cœur de l’économie maritime

— Par Max Pierre-Fanfan, Journaliste/Réalisateur, Écrivain —

sctl-2016-pastL’inauguration du troisième jeu d’écluses du canal de Panama aura lieu le dimanche 26 juin 2016 en présence du président de la République de Panama, Juan Carlos Varéla, de l’administrateur du canal Jorge Quijano, de 70 chefs d’État et de gouvernements de pays étrangers. En marge de cet événement de portée mondiale, le cluster GAT Caraïbes a organisé le premier salon caribéen du transport et de la logistique du 11 mai au 13 mai au Palais des congrès de Madiana en Martinique.

Ce fut un moment historique, à marquer d’une pierre blanche. « Nous étions restés – et cela beaucoup trop longtemps – le dos tourné à la mer », a avoué le vice-président du Cluster Maritime Martinique, Alain Linise.

Avec l’ouverture de la troisième écluse du canal de Panama; ainsi que le projet du grand canal interocéanique du Nicaragua (à horizon 2020); la construction du port de Mariel à Cuba; la Grande Caraïbe se retrouve au cœur de l’économie maritime. Une révolution qui favorise le développement des activités logistiques et conséquemment, renforcera le positionnement stratégique de cette région du globe.

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L’Alliance Française de La Havane fait un tabac

— Par Michèle Jacobs-Hermès —

cuba_alliance-france_palis_gomezLe Palacio Gomes qui abrite l’Alliance française a été inauguré le 11 mai 2015 par François Hollande.

Cuba a le vent en poupe. Les touristes européens et canadiens, notamment, s’y précipitent. Au cœur de ce pays, le réseau des Alliances Françaises joue sa partition. Avec succès. L’apprentissage du français y attire de très nombreux habitants de l’île, désireux de bien accueillir les étrangers francophones.

Les jeunes, ici, sont assoiffés de culture !

Ici, le « Mes de la culture francesa » doublé du festival de « Cine Francés en Cuba » font un tabac ! Aux manettes, l’Alliance de La Havane qui fête le 1er anniversaire de sa nouvelle implantation.

François Hollande était venu en personne pour inaugurer, en 2015, le Palacio Gomez, restauré sous le regard vigilant de Eusebio Lea Spengler, le grand historien de la rénovation de La Havane. Il a été mis à disposition par le gouvernement cubain pour devenir le siège principal de l’Alliance française dans la capitale. Le Président de la République française avait alors déclaré, carrément, que le bâtiment était
« la plus belle Alliance au monde » !

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