Les mères célibataires, premières victimes du surendettement

— Par Wladimir Garcin-Berso —

Un rapport de la Banque de France met en exergue la surreprésentation des femmes dans les situations de surendettement prises en charge par l’institution. Les mères célibataires sont particulièrement touchées.

C’était l’un des thèmes remis sur le devant de la scène par les «gilets jaunes». En février dernier, Marlène Schiappa s’était émue du sort des mères isolées, et leur avait conseillé de s’emparer davantage du grand débat national pour faire remonter leurs doléances et réclamer des solutions adaptées à leurs problèmes. Victimes de discriminations, de violences physiques et plus fréquemment frappées par des «accidents de la vie», elles sont également fragiles économiquement.

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Ce dernier aspect fait l’objet d’une étude de la Banque de France, publiée ce vendredi. Celle-ci revient sur la procédure de surendettement: instaurée par la loi Neiertz de 1989 puis complétée par la loi dite «Borloo» en 2003, elle «apporte des solutions aux difficultés des ménages et personnes qui ne parviennent plus à honorer leurs échéances de remboursement ou à faire face à leurs charges courantes». En d’autres termes, elle permet d’accompagner les Français ne parvenant plus à faire face à leurs engagements financiers, par exemple en négociant avec leurs créanciers. Elle peut aller jusqu’à une «solution de rétablissement personnel», c’est-à-dire un effacement total des dettes de l’individu ou du ménage.

Depuis 1989, la procédure, qui vise à éviter de laisser ces ménages tomber dans une situation financière inextricable, a suscité le dépôt de 4,5 millions de dossiers auprès des commissions de la Banque de France. Logiquement, le nombre de nouveaux cas de surendettement baisse lorsque la conjoncture s’améliore, et augmente en flèche lors de crise, comme en 2009 ou au début des années 2000.

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Si leur nombre global a baissé ces dernières années, la typologie des personnes surendettées a changé. Désormais, il s’agit plutôt de personnes adultes seules («célibataires, divorcées, séparées ou veuves», liste l’institution), qui représentent aujourd’hui 68% des dossiers. Également, l’âge moyen «a augmenté de plus de six ans en moins de vingt ans»: les 45-54 ans représentent désormais la part la plus large, contrairement aux 35-44 ans, qui occupaient la première place jusqu’ici. Dans ces deux cas, ces évolutions sont plus marquées que celle de la population française.

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